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  • Concerts de Mika au Zénith de Paris le 19 septembre 2015 et le 17 octobre 2015

    Mika, musique, concernt, no place in heaven, chanteur, Zénith, Paris, chanson

    Je vous parle (trop) rarement de musique ici et je vais y remédier, le dernier article à ce sujet remontant au concert du groupe Archimède à Laval en début d'année (au passage, pour ceux que cela intéresse, ils donneront un concert pour les 30 ans de l'hippodrome de Laval, le 28 août 2015). Mais je ne pouvais pas ne pas évoquer le nouvel album et les prochains concert de Mika, notamment au Zénith de Paris, après avoir eu le plaisir d'assister à son concert privé à Paris au 1515 en 2010, 45 minutes de spectacle inoubliables, un concert lors duquel il avait déployé une énergie incroyable, un enthousiasme communicatif et bondissant, faisant  oublier l'étroitesse de la scène où il était pourtant a priori impossible de danser ! (enfin pas pour lui...) Et quelle danse, toujours si savamment singulière, décalée et entraînante!

    Ce furent 45 minutes de flamboyance entrecoupées, avec humour, de quelques allusions au volcan qui paralysait alors l'Europe ou d'incitation à chanter et danser, même auprès de Bernadette Chirac à qui il s'était directement adressé, présente en tant que représentante de la Fondation Hôpitaux de Paris au profit de laquelle était donné le concert.

    Mika, musique, concernt, no place in heaven, chanteur, Zénith, Paris, chanson 

    Au-delà de sa voix éblouissante aux capacités vertigineuses (dont la tessiture couvrirait 4 octaves), au-delà de ses chansons pop qui se retiennent après une seule écoute et vous embarquent dans leur arc-en-ciel de couleurs et leur joie de vivre, au-delà  et de son univers ludique, psychédélique, haut en couleurs, entre enfance et adolescence, ce qui me marque à chacune de ses interviews, c'est un sourire d'une belle candeur (un pudique masque pour dissimuler la mélancolie sous-jacente peut-être -que reflètent ses plus beaux titres-, et peut-être des blessures d'enfance et d'adolescence) mais surtout son humilité ainsi que son professionnalisme  servi par une culture musicale époustouflante qu'il a si bien démontré dans "The Voice" dont il est un des 4 coachs. Il a ainsi notamment étudié au Royal College of Music de Londres.

     "Life in Cartoon Motion", son premier album, fut en France l'album le plus vendu en 2007 et, en 2009, il avait vendu plus de 19 millions de disques dans le monde.

    Par ailleurs, il ne prend pas de posture et assume pleinement ce que d'autres (les cyniques, les aigris) jugeront certainement obscène: un aspiration au bonheur et une envie de le transmettre d'une apparente naïveté (alors que d'autres se complaisent dans la morosité et le cynisme) et que,  d'ailleurs, plus que le reflet d'une naïveté enfantine sont certainement, au contraire, davantage celui d'une maturité et d'une générosité.

    Je me souviens de ce concert, volcanique, comme d'un bel instant dont l'éphémère a renforcé l'intensité et le plaisir, bref, un condensé métaphorique de l'existence en somme... Un concert qui donnait envie de faire de l'existence un film coloré avec, comme bande originale, le titre le plus connu ( qui avait terminé ce concert décidément trop court): "Relax". 

    Mika, musique, concernt, no place in heaven, chanteur, Zénith, Paris, chanson

    Alors, évidemment, je ne pouvais que me précipiter sur son quatrième album sorti le 15 juin 2015, "No Place in Heaven" (qui succède au magnifique "The Origin of love", sorti en 2012 qui comprenait notamment le splendide "Underwater"), un nouvel album dont vous avez certainement d'ores et déjà entendu le single "Talk about you" (qui, systématiquement, me donne le sourire et une irrésistible envie de danser, allez  voir le clip une fois de plus très cinématographique et coloré si vous ne l'avez pas encore visionné) et "Boum boum boum", le single sorti près d'un an avant la sortie de l'album.

    Ce nouvel album a été enregistré à Londres et Los Angeles, co-réalisé par Gregg Wells. ll comprend 4 titres en français. Il a encore gagné en maturité et, plus que jamais, intègre son impressionnante culture musicale et la richesse de ses différentes cultures (Mika est britannico-libanais et a étudié au lycée français de Londres, il a également résidé en France), s'assumant pleinement.

    Au fil des 14 titres de l'album, j'y retrouve ce mélange subtile de musiques pop et entraînantes ( réjouissant "No place in heaven") et de ballades mélancoliques, même romantiques (sublimes "Last party" et "Hurts" porté par le son envoûtant du piano, magnifique "Les baisers perdus"), et cette voix, toujours si inimitable, qui se fait cristalline, ensorcelante...

    Les concerts de Mika au Zénith de Paris le 19 septembre 2015 et le 17 octobre 2015 seront donc indéniablement des événements à ne pas manquer. Vous pourrez aussi le voir dans quelques villes de province et notamment à Rennes, le 18 septembre 2015.

    Mika, musique, concernt, no place in heaven, chanteur, Zénith, Paris, chanson

    Alors, vous savez ce qu'il vous reste à faire si vous voulez assister à un vrai spectacle et voir en concert une des rares stars du 21ème siècle, terme souvent usurpé quand il en qualifie d'autres qui n'en sont que des simulacres mais dont il est pour moi l'incarnation. Allez le voir en concert, chanter, danser comme personne et vous ne pourrez qu'acquiescer et avoir envie de le suivre dans ce feu d'artifices musical...

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  • Restaurants Evi Evane et Evi Evane Mézès : le meilleur de la Grèce en plein cœur de Saint-Germain-des-Prés

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    Désormais, je vous parlerai aussi ici de tourisme et de gastronomie. Je commence avec un de mes restaurants favoris du 6ème arrondissement de Paris, le restaurant grec "Evi Evane", le fameux restaurant des sœurs Nikolaou rue Guisarde qui viennent d'ouvrir un nouvel établissement, rue Mazarine, "Evi Evane Mézès", l'occasion de tester à nouveau "Evi Evane" pour vous parler de leurs différentes adresses et pour vous dire à quel point je vous les recommande!

    Retrouvez également cet article sur mon blog Inthemoodforluxe.com et sur mon site Inthemoodforhotelsdeluxe.com, ici.

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  • Champs-Elysées Film Festival 2014 : affiche, nouveau site et dates

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    Ce sera cette année (déjà) la 3ème édition du Champs-Elysées Film Festival qui aura lieu du 11 au 17 juin 2014 et que vous pourrez bien entendu suivre sur mes sites http://inthemoodforfilmfestivals.com et http://inthemoodforcinema.com,  en direct, comme les deux années précédentes.

    Je vous parlerai de la programmation après la conférence de presse du festival qui aura lieu le 29 Avril 2014.

    En attendant, je vous invite à découvrir la nouvelle affiche très "pop art" avec Marilyn pour égérie, une affiche que, pour ma part, je trouve très réussie.

    Je vous invite également à découvrir le nouveau site internet du festival et à vous inscrire à sa newsletter pour recevoir toutes les informations: www.champselyseesfilmfestival.com .

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    Enfin, vous pouvez vous inscrire à la page Facebook du festival, ici et suivre le festival sur twitter (@CEfilmfestival ), mot-dièse #CEFF2014 .

    Enfin, pour ceux qui douteraient encore de la qualité de la programmation du festival, retrouvez mes articles consacrés à l'édition 2013 : http://www.inthemoodforcinema.com/champs-elysees-film-festival/ et mon bilan complet de l'édition 2014 là: http://inthemoodforfilmfestivals.com/champs-elysees-film-festival-2013-bilan-et-palmares/ .

     

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  • Critique de BOXES de Jane Birkin - Festival Paris Cinéma 2013 (20H20, Cinéma Grand Action)

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    Deux films à ne pas manquer aujourd'hui au Festival Paris Cinéma : "Grand Central" de Rebecca Zlotowski dont vous pouvez retrouver ma critique en cliquant ici et "Boxes" de Jane Birkin que j'avais découvert en avant-première lors du Festival de Cannes 2007 dans le cadre duquel ce film avait été projeté. La critique ci-dessous est celle que j'avais alors publiée. Le film de Jane Birkin est projeté, ce soir, à 20H20, au Cinéma Grand Action. Retrouvez également cet article sur mon site http://inthemoodlemag.com.

    Dinard. Octobre 1999. Suite à un concours d'écriture, j’avais la chance d’être sélectionnée pour intégrer le jury de professionnels (ce que je n’étais pas:-), alors simple étudiante en droit, déjà follement passionnée de cinéma) du Festival du Film Britannique de Dinard dont la présidente était Mme Jane Birkin qui (avec quelques autres membres du jury comme Daniel Prévost ou Etienne Daho m'avaient accueillie avec une gentillesse rare alors que j'étais à l'époque si intimidée). J’appréhendais cette rencontre : il est parfois difficile de se confronter à la réalité et de rencontrer ceux qu’on admire. A tort cette fois…parce que la réalité était exactement conforme à l’image, plus belle peut-être. Celle d’une femme bouleversante de gentillesse, de simplicité, d’humanité, de sensibilité, de talent rares, magnifiquement fantasque. Bouleversante et fantasque à l’image de  ces « Boxes ». Octobre 1999, je me souviens d’un soir, dans les brumes oniriques du Festival de Dinard, d’une conversation étrange, de l’évocation passionnée d’un projet, tellement personnelle que je m’en voulais presque d’être là, de ne pas savoir trouver les mots, de ne pas savoir ou oser les dire et les questionner.

     Cannes. Mai 2007. Cette conversation magique et étrange qu’elle a certainement oubliée me revient. « Boxes ». Jane Birkin se bat depuis 10 ans pour que ces boîtes prennent vie, « Boxes » était le projet qu’elle évoquait avec tant de passion, de fougue, d’exaltation mystérieuse et presque mystique ce jour-là.  Cannes, Mai 2007, c’est dans la salle du 60ème  qu’a lieu cet hommage à Jane Birkin avec la projection de « Boxes » en avant-première. Thierry Frémaux remercie Maria de Medeiros (une autre personne bouleversante de gentillesse et de simplicité…et de talent, mais là c’est encore une autre histoire que je vous conterai peut-être un jour), membre du jury, de sa présence puis il annonce l’arrivée de l’équipe du film. Puis, Jane Birkin, fébrile, présente ce projet qui lui tient tant à cœur, qu’elle a eu tant de mal à monter. Dix ans donc, dix longues années… La lumière s’éteint. Je retiens mon souffle. J’espère que la salle du 60ème, toute entière, en fait de même. Voilà « Boxes »…

    « Un bord de mer en Bretagne : Anna (Jane Birkin), cinquante ans, anglaise, emménage dans sa nouvelle maison. Les pièces sont envahies de « boxes », les cartons de déménagement qui renferment mille objets…Mille souvenirs, surtout. Anna a vécu beaucoup de vies et son passé surgit des boîtes. Lorsqu’elle les ouvre apparaissent ceux qui ont compté dans sa vie. Ses parents, mais aussi ses enfants, et leurs pères, les morts et les vivants."

     Jane Birkin ne ressemble à personne. Ce film ne ressemble à aucun autre, même s’il porte des influences bien sûr. On songe à Ruiz ou Bergman. Et quelles références. Générique de fin. Quelques timides applaudissements. Quand la lumière reviendra, aveuglante, dérangeante, je suis certaine que la salle se lèvera, se lèvera pour manifester son enthousiasme débordant pour ce film empreint de la personnalité atypique de sa réalisatrice. La lumière revient. Les applaudissements, reprennent, si timides, trop. Trop pour un projet porté depuis 10 ans. Trop pour un film suintant de la grâce de l’existence. Trop timides pour ce film lumineux et sombre, cru(el) et poétique, grave et drôle, loufoque et réaliste à l’image encore de sa réalisatrice (et de la vie) qui filme les êtres qui ont jalonné son existence avec tendresse, tellement, qui se filme sans concession, sans fards, et qui n’en apparaît que plus impériale.

    Chaque personnage est traité avec autant d’intérêt, que ce soit l’impertinence joyeuse de sa mère (Géraldine Chaplin) ou de son père (Michel Piccoli) ou la dérision, et la gravité parfois, mélancoliques d’une de ses filles (interprétée par Lou Doillon dont on se demande ici pourquoi elle ne tourne pas davantage, aussi chanteuse à la voix envoûtante) et par le personnage d’Annie Girardot dont chaque apparition nous fait retrouver la magnifique comédienne, tragiquement drôle. Après sa magie: le miracle du cinéma.

     L’émotion est d’autant plus grande car, même s’il s’agit d’une fiction, il n’est pas difficile de reconnaître les personnes qui ont partagé la vie de la réalisatrice, Maurice Bénichou filmé avec une infinie tendresse ressemble à s’y méprendre à Serge Gainsbourg.

    Ce film ne se contente pas d’être une galerie de portraits, de fantômes du passé de la vie de cette femme à un tournant de sa vie, il reflète un vrai point de vue sur le monde, un vrai regard de cinéaste, l’acuité d’un regard tendre, ironique, qui évoque avec pudeur des moments ou des sujets impudiques. Un regard qui oriente magnifiquement ses acteurs, tous y paraissant plus que jamais éclatants de talent (à commencer par Jane Birkin-actrice), incarnant des personnages brillamment dessinés, interprétés, tous attachants par leurs fêlures davantage encore que par leurs forces.

     

     Ce film ne nous laisse pas le temps de respirer, il nous étreint, nous enlace, nous saisit avec nos peurs, nos regrets, nos espoirs, nos bonheurs et ne nous lâche plus. Les fantômes du passé ressurgissent dans une cavalcade étourdissante filmée avec brio et inventivité avant de s’éclipser pour laisser place à l’avenir. Un nouvel amour. Même si tout le film est empreint de celui qu’elle porte à tous les personnages qui le traversent, l’occupent et l’habitent d’ailleurs plutôt qu’ils ne le traversent. Passé et présent, morts et vivants,  cruauté et tendresse se croisent habilement grâce à une mise en scène particulièrement inspirée. De ces boxes c’est la vie qui surgit, avec ses souvenirs parfois encombrants.

     

     Cannes 2007, minuit et quelques. Les spectateurs, déjà bruyants, déjà là et ailleurs, quittent la salle du 60ème. L’équipe du film se laisse photographier, agripper, ausculter sans ménagement. Je me contente de regarder, de loin, gênée, gênée  par les flashs des appareils qui crépitent, gênée parce que les spectateurs qui bousculent pour approcher l’équipe sont déjà dans l’instant et dans l’après, loin de ce film qui me porte et m’émeut encore, gênée parce que la magie (ou le miracle, si vous voulez) pour eux, s’est déjà éclipsée, n’a peut-être même jamais été, gênée parce que la vie, la vie à travers le prisme d’un appareil, déformée, peut-être moins réelle alors que celle qui était sur l’écran, reprend déjà et trop vite son cours. Je m’éloigne encore un peu. Du haut de la salle du 6Oème, sur le toit du Riviera, je regarde la Croisette scintiller de mille feux, presque irréelle. Les faisceaux lumineux autour du palais des festivals éclairent les mouettes qui le survolent dans leur ballet magique et surréaliste. Les flashs continuent à crépiter, impitoyables, aveuglants, surtout aveugles, presque indécents. Pour eux, les Boxes sont tellement rangées. Pour moi, elles sont encore tellement présentes. Jane, j’aurais aimé vous dire à quel point votre film m’a émue, mais je vous ai laissée dans ce tourbillon imperturbable et presque impudique  de flashs, et je suis repartie en regardant les mouettes et leur ballet poétique pour rester dans le film, le vôtre et un autre, celui de ce Cannes 2007, une autre irréalité dont je ne voudrais pas m’évader de cette évasion cinématographique. Merci Jane, ce que je n'ai pu ni oser vous dire, l'espace de ces quelques jours où j'ai eu la chance de vous croiser, de débattre cinéma avec vous. Merci.

     

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  • FESTIVAL PARIS CINEMA 2013 - ELLE S'EN VA d'Emmanuelle Bercot, ce dimanche, à 21H, au MK2 Bibliothèque

    Demain soir, à 21H, au MK2 Bibliothèque, dans le cadre du Festival Paris Cinéma 2013, ne manquez pas "Elle s'en va" d'Emmanuelle Bercot, un des grands films de cette année dont vous pouvez retrouver ma critique, ci-dessous.

    Un film avec Catherine Deneuve est en soi déjà toujours une belle promesse, une promesse d’autant plus alléchante quand le film est réalisé par Emmanuelle Bercot dont j’avais découvert le cinéma avec « Clément », présenté à Cannes en 2001, dans le cadre de la Section Un Certain Regard, alors récompensé du Prix de la jeunesse dont je faisais justement partie cette année-là, l’histoire poignante et  délicate (et délicatement traitée) de l’amour d’un adolescent pour une femme d’âge plus mûr (d’ailleurs interprétée avec beaucoup de justesse par Emmanuelle Bercot). Une histoire intense dont chaque plan témoignait, transpirait de la ferveur amoureuse qui unissait les deux protagonistes. Puis, il y a eu « Backstage », et l’excellent scénario de « Polisse » dont elle était coscénariste.

    L’idée du road movie avec Catherine Deneuve m’a tout d’abord fait penser au magistral « Je veux voir » de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige dans lequel le dernier regard de Catherine Deneuve à la fois décontenancé et ébloui puis passionné, troublé, troublant est un des plus beaux plans qu’il me soit arrivé de voir au cinéma contenant une multitude de possibles et toute la richesse de jeu de l’actrice.  « Elle s’en va » est un road movie centré certes aussi sur Catherine Deneuve mais très différent et né du désir « viscéral » d’Emmanuelle Bercot de la filmer (elle n’est sans doute pas la seule mais nous comprenons rapidement pourquoi l’actrice a accepté ici) comme l’a précisé la réalisatrice avant la projection.

    L’actrice incarne ici Bettie (et non Betty comme celle de Chabrol), restauratrice à Concarneau, veuve (je vous laisse découvrir comment…), vivant avec sa mère (Claude Gensac !) qui la traite encore comme une adolescente. L’amant de Bettie vient de  quitter sa femme… pour une autre qu’elle. Sa mère envahissante, son chagrin d’amour, son restaurant au bord de la faillite vont la faire quitter son restaurant, en plein service du midi, pour aller « faire un tour » en voiture, puis pour acheter des cigarettes. Le tour du pâté de maisons se transforme bientôt en échappée belle. Elle va alors partir sur les routes de France, et rencontrer toute une galerie de personnages dans une France qui pourrait être celle des « sous-préfectures » du « Journal de France » de Depardon. Et surtout, son voyage va la mener sur une voie inattendue…et nous aussi tant ce film est une surprise constante.

    Après un premier plan sur Catherine Deneuve, au bord de la mer, éblouissante dans la lumière du soleil, et dont on se demande si elle va se « jeter à l’eau » (oui, d’ailleurs, d’une certaine manière), se succèdent  des plans montrant des commerces fermées et des rues vides d’une ville de province, un chien à la fenêtre, une poésie décalée du quotidien aux accents de Depardon. Puis Bettie apparaît dans son restaurant. Elle s’affaire, tourbillonne, la caméra ne la lâche pas…comme sa mère, sans cesse après elle. Bettie va ensuite quitter le restaurant pour ne plus y revenir. Sa mère va la lâcher, la caméra aussi, de temps en temps : Emmanuelle Bercot la filme sous tous les angles et dans tous les sens ( sa nuque, sa chevelure lumineuse, même ses pieds, en plongée, en contre-plongée, de dos, de face, et même à l’envers) mais alterne aussi avec des plans plus larges qui la placent dans des situations inattendues dans de « drôle[s] d’endroit[s] pour une rencontre », y compris une aire d’autoroute comme dans le film éponyme.

    Si l’admiration de la réalisatrice pour l’actrice transpire dans chaque plan, en revanche « Elle s’en va » n’est pas un film nostalgique sur le « mythe » Deneuve mais au contraire ancré dans son âge, le présent, sa féminité, la réalité. Emmanuelle Bercot n’a pas signé un hommage empesé mais au contraire un hymne à l’actrice et à la vie. Avec son jogging rouge dans « Potiche », elle avait prouvé (à ceux qui en doutaient encore) qu’elle pouvait tout oser, et surtout jouer avec son image d’icône.  « Elle s’en va » comme aurait pu le faire craindre son titre (le titre anglais est « On my way ») ne signifie ainsi ni une révérence de l’actrice au cinéma (au contraire, ce film montre qu’elle a encore plein de choses à jouer et qu’elle peut encore nous surprendre) ni un film révérencieux, mais au contraire le film d’une femme libre sur une autre femme libre. Porter une perruque improbable, se montrer dure puis attendrissante et s’entendre dire qu’elle a dû être belle quand elle était jeune (dans une scène qui aurait pu être glauque et triste mais que la subtilité de l’écriture et de l’interprétation rendent attendrissante )…mais plus tard qu’elle sera « toujours belle même dans la tombe» : elle semble prendre un malin plaisir à jouer avec son image.

    Elle incarne ici un personnage qui est une fille avant d’être une mère et une grand-mère, et surtout une femme libre, une éternelle amoureuse.  Au cours de son périple, elle va notamment rencontrer un vieil agriculteur (scène absolument irrésistible tout comme sa rencontre d’une nuit -belle découverte que Paul Hamy-). Sa confrontation avec cette galerie de personnages incarnés par des non professionnels pourrait à chaque fois donner lieu à un court-métrage tant ce sont de savoureux moments de cinéma, mais une histoire et un portrait se construisent bel et bien au fil de la route. Le film va ensuite prendre une autre tournure lorsque son petit-fils l’accompagnera dans son périple. En découvrant la vie des autres, et en croyant fuir la sienne, elle va au contraire lui trouver un nouveau chemin, un nouveau sens, la libérer du poids du passé.

    Si le film est essentiellement interprété par des non professionnels (qui apportent là aussi un naturel et un décalage judicieux), nous croisons aussi Mylène Demongeot (trop rare), le peintre  Gérard Garouste et la chanteuse Camille (d’ailleurs l’interprète d’une chanson qui s’intitule « Elle s’en va » mais qui n’est pas présente dans le film) dans le rôle de la fille cyclothymique de Bettie  et enfin  Nemo Schiffman, irréprochable dans le rôle du petit-fils. Ajoutez à cela une remarquable BO et vous obtiendrez un des meilleurs films de l’année 2013.

    Présenté en compétition officielle de la Berlinale 2013 et en compétition du Champs-Elysées Film Festival 20013, « Elle s’en va » a permis à Catherine Deneuve de recevoir le prix coup de cœur du Festival de Cabourg 2013.

    « Elle s’en va » est d’abord un magnifique portrait de femme sublimant l’actrice qui l’incarne en la montrant paradoxalement plus naturelle que jamais, sans artifices, énergique et lumineuse, terriblement vivante surtout.  C’est aussi une bouffée d’air frais et d’optimisme qui montre que soixante ans ou plus peut être l’âge de tous les possibles, celui d’un nouveau départ. En plus d’être tendre (parfois caustique mais jamais cynique ou cruel grâce à la subtilité de l’écriture d’Emmanuelle Bercot et le jeu nuancé de Catherine Deneuve), drôle et émouvant, « Elle s’en va »  montre que, à tout âge, tout peut se (re)construire, y compris une famille et un nouvel amour.  « Elle s’en va » est de ces films dont vous ressortez émus et le sourire aux lèvres avec l’envie d’embrasser la vie. Un bonheur ! Et un bonheur rare. Le film sort en salles le 18 septembre. Ne le manquez pas.

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  • Champs-Elysées Film Festival : palmarès et bilan d'un voyage de 6 jours dans les cinématographies, sur la plus belle avenue du monde

     

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    Le Champs-Elysées Film Festival dont j’ai eu le plaisir d’être cette année « blog partenaire », un évènement initié par la productrice, distributrice et exploitante Sophie Dulac et dont c’était la deuxième édition (et non seconde car j’espère que d’autres lui succéderont), s’est déroulé sur la plus belle avenue du monde du 12 au 18 juin 2013 avec pour présidents Olivier Martinez et Julie Gayet, avec cette année, 18000 spectateurs malgré une météo capricieuse et la concurrence de « Cinema Paradiso » au Grand Palais. Même si la réalité m’a malheureusement rattrapée et même si je n’ai pas pu voir autant de films que prévu parmi cette alléchante programmation ( 60 films français et américains, à la fois des avant-premières et des films en compétition, des films intimistes et/ou indépendants et des blockbusters), des films projetés dans les cinémas suivants : le Balzac, le Gaumont Champs-Elysées, le Lincoln, le Publicis Cinéma, l’UGC George V et le MK2 Grand Palais), j’ai tout de même découvert de beaux films dont vous pourrez retrouver mes critiques ci-dessous.

     

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    Ci-dessus, la Présidente du festival (qui en est aussi à l'origine) Sophie Dulac, avec le Président d'honneur 2013, Olivier Martinez et, plus haut, avec l'autre Présidente d'honneur, Julie Gayet.

    Aussi différents que les cinémas qui jalonnent les Champs-Elysées et dans lesquels ont lieu les projections du festival, les films de ce Champs-Elysées Film Festival 2013 m’ont ainsi permis de réaliser d’impressionnants bonds dans les genres cinématographiques et même dans le temps, un voyage aussi réjouissant que déroutant (Passez de « World War Z », blockbuster qui a perdu son scénariste en cours de route, au sublime « Elle s’en va » -film de l’année !-, en passant par des films indépendants aussi haletants que « Blood pressure ») ponctué par de très agréables escales sur la terrasse du Publicis (partenaire du festival), en haut des Champs-Elysées, avec sa vue surplombant Paris, vue sublimement vertigineuse, éblouissante et changeante. Quel plaisir de se découvrir touriste dans sa propre ville et de se rendre chaque jour sur les Champs-Elysées en ayant à chaque fois la sensation de partir pour de nouvelles pérégrinations, cinématographiques en tout cas, et en rentrant, le soir, en ayant la sensation de me retrouver dans « Minuit à Paris » de Woody Allen dans lequel ce dernier plus inventif et juvénile que jamais, joue et se joue des fantasmes d’une ville qu’il revendique d’idéaliser, ce Paris qui, à l’image du titre du roman d’Hemingway « est une fête », ce Paris  dans lequel passé et présent, rêve et réalité, littérature et peinture vous étourdissent, un hymne à la magie de Paris et du cinéma  qui permettent même au passé et au présent de se rencontrer et s’étreindre, dans lequel le cinéma est une  évasion salutaire  «  dans une époque bruyante et compliquée ». Mais je m’égare…

     

     

     

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     Parmi les nombreuses personnalités présentes cette année (pas dans « Minuit à Paris » mais au Champs Elysées Film Festival 2013) : Darren Criss (qui aura fait augmenter considérablement le niveau des décibels comme vous le verrez dans ma vidéo ci-dessous,  je dois avouer humblement que je ne connaissais pas cet acteur avant le festival) et l’humoriste américaine Kristen Wiig pour le film de clôture «Imogène », Halle Berry, invitée d’honneur de la soirée caritative des Toiles Enchantées,   Frédérick Wiseman et Cédric Klapisch pour leur master class et de très nombreuses équipes de films.

     

     

    Je vous propose de retrouver ci-dessous les meilleurs moments de mes pérégrinations avec quelques films à ne surtout pas manquer dont je vous reparlerai bien entendu au moment de leurs sorties.

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    Avant d’évoquer les films qui m’ont marquée (« Five dances », « Le Quatuor », « Elle s’en va », « Grand Central », « Blood pressure » etc) et de ne pas évoquer d’autres plus dispensables ( comme « Chez nous c’est trois » dont la présentation aura néanmoins été un moment épique avec la présence de toute l’équipe du film -photo ci-dessus-… et l’obstination de Claude Duty à appeler Julien Doré –qui y fait une apparition- Julien Clerc) , je commence avec un des meilleurs moments de cette édition :

     

      LA MASTER CLASS DE CEDRIC KLAPISCH :

     

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    -Grand moment de cette édition 2013 (après la master class de Michael Madsen et celle de Donald Sutherland, l’an passé, pour la première édition du festival) la master class de Cédric Klapisch, au cours de laquelle ce dernier a répondu aux questions même les plus « ineptes » (ceux qui auront vu un des films du festival en avant-première avec Andy Garcia comprendront la raison de l’utilisation de cet adjectif) de la salle avec beaucoup de courtoisie, d’humilité et de précision, un moment trop court qui aura notamment été ponctué par la projection de son court-métrage « En transit » qui contient déjà les thèmes de son cinéma (des personnages solitaires, « en transit », entre deux -vies, villes et parfois amours-, son goût pour le voyage, et que je vous propose de retrouver ci-dessous.  Les plus attentifs y verront notamment Todd Solonz.  Il s’agit du film de fin d’études de Cédric Klapisch réalisé à New York où il étudiait le cinéma, avec notamment de nombreux plans fixes inspirés par la photo. Il nous a d’ailleurs dit y avoir choisi de filmer une plage abandonnée par « plaisir photographique », et qu’il invente souvent des scènes dans l’optique de filmer certains lieux, que parfois aussi une scène peut lui être inspirée par une musique.

     

     Le cinéaste a été interviewé sur la scène du Publicis par la pétillante Béatrice que les habitués d’un autre festival de cinéma connaissent bien. Cédric Klapisch venait tout juste de terminer « Casse-tête chinois ». Il a d’abord évoqué ses débuts par la photo jusqu’à ses  17 ans/18 ans, à l’origine de son « goût pour le visuel ».  Il fut ensuite chef opérateur sur des courts-métrages. Ses deux échecs au concours de l’Idhec l’ont ensuite conduit dans une école de cinéma aux Etats-Unis. Comme cinéastes qu’il admire, il a cité au passage Scorsese, Allen, Jarmusch.

     Il a également parlé de son acteur fétiche qu’il a révélé, Romain Duris, qui « n’était pas certain d’être acteur jusqu’à L’Auberge espagnole ».

    Il a aussi évoqué son seul César, meilleur scénario pour « Un air de famille », « écrit à 95% par Jaoui /Bacri. »

    Il  a également confié que son envie d’être cinéaste était venue sur les Champs-Elysées et que Saint-Pétersbourg était la ville qu’il avait eue le plus de plaisir à filmer.

     Selon lui, ce qui nous intéresse en tant que public, c’est «  avoir une sorte de reportage sur le cerveau de quelqu’un qui n’est pas comme nous. […]  Je trouve qu’il y a une diversité géniale dans le cinéma français unique au monde. En France, difficile de dire que Francis Weber est un auteur. Moi je trouve que c’est un auteur au même titre que Sergio Leone ou Almodovar car il a inventé un univers. »

     En cadeau, les spectateurs de la master class ont eu le droit de voir le générique et le début de « Casse-tête chinois » qui sortira en salles le 4 décembre.  Xavier (Romain Duris) a maintenant 40 ans. Il est père de deux enfants et parle/écrit toujours à 100 à l’heure.  Après Paris, Barcelone, Saint-Pétersbourg, Londres, pour ne pas vivre loin de ses enfants le voilà cette fois parti pour New York pour un  « casse-tête chinois ». Les premières images sont prometteuses, il vous faudra attendre le 4 décembre pour les découvrir à votre tour.

     Sans aucun doute mon énorme coup de cœur de ce festival (et même de :l’année) ;

     

                   ELLE S’EN VA d’EMMANUELLE BERCOT avec Catherine Deneuve

     

     

    Un film avec Catherine Deneuve est en soi déjà toujours une belle promesse, une promesse d’autant plus alléchante quand le film est réalisé par Emmanuelle Bercot dont j’avais découvert le cinéma avec « Clément », présenté à Cannes en 2001, dans le cadre de la Section Un Certain Regard, alors récompensé du Prix de la jeunesse dont je faisais justement partie cette année-là, l’histoire poignante et  délicate (et délicatement traitée) de l’amour d’un adolescent pour une femme d’âge plus mûr (d’ailleurs interprétée avec beaucoup de justesse par Emmanuelle Bercot). Une histoire intense dont chaque plan témoignait, transpirait de la ferveur amoureuse qui unissait les deux protagonistes. Puis, il y a eu « Backstage », et l’excellent scénario de « Polisse » dont elle était coscénariste.

     

    L’idée du road movie avec Catherine Deneuve m’a tout d’abord fait penser au magistral « Je veux voir » de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige dans lequel le dernier regard de Catherine Deneuve à la fois décontenancé et ébloui puis passionné, troublé, troublant est un des plus beaux plans qu’il me soit arrivé de voir au cinéma contenant une multitude de possibles et toute la richesse de jeu de l’actrice.  « Elle s’en va » est un road movie centré certes aussi sur Catherine Deneuve mais très différent et né du désir « viscéral » d’Emmanuelle Bercot de la filmer (elle n’est sans doute pas la seule mais nous comprenons rapidement pourquoi l’actrice a accepté ici) comme l’a précisé la réalisatrice avant la projection.

     

    L’actrice incarne ici Bettie (et non Betty comme celle de Chabrol), restauratrice à Concarneau, veuve (je vous laisse découvrir comment…), vivant avec sa mère (Claude Gensac !) qui la traite encore comme une adolescente. L’amant de Bettie vient de  quitter sa femme… pour une autre qu’elle. Sa mère envahissante, son chagrin d’amour, son restaurant au bord de la faillite vont la faire quitter son restaurant, en plein service du midi, pour aller « faire un tour » en voiture, puis pour acheter des cigarettes. Le tour du pâté de maisons se transforme bientôt en échappée belle. Elle va alors partir sur les routes de France, et rencontrer toute une galerie de personnages dans une France qui pourrait être celle des « sous-préfectures » du « Journal de France » de Depardon. Et surtout, son voyage va la mener sur une voie inattendue…et nous aussi tant ce film est une surprise constante.

     

    Après un premier plan sur Catherine Deneuve, au bord de la mer, éblouissante dans la lumière du soleil, et dont on se demande si elle va se « jeter à l’eau » (oui, d’ailleurs, d’une certaine manière), se succèdent  des plans montrant des commerces fermées et des rues vides d’une ville de province, un chien à la fenêtre, une poésie décalée du quotidien aux accents de Depardon. Puis Bettie apparaît dans son restaurant. Elle s’affaire, tourbillonne, la caméra ne la lâche pas…comme sa mère, sans cesse après elle. Bettie va ensuite quitter le restaurant pour ne plus y revenir. Sa mère va la lâcher, la caméra aussi, de temps en temps : Emmanuelle Bercot la filme sous tous les angles et dans tous les sens ( sa nuque, sa chevelure lumineuse, même ses pieds, en plongée, en contre-plongée, de dos, de face, et même à l’envers) mais alterne aussi avec des plans plus larges qui la placent dans des situations inattendues dans de « drôle[s] d’endroit[s] pour une rencontre », y compris une aire d’autoroute comme dans le film éponyme.

     

    Si l’admiration de la réalisatrice pour l’actrice transpire dans chaque plan, en revanche « Elle s’en va » n’est pas un film nostalgique sur le « mythe » Deneuve mais au contraire ancré dans son âge, le présent, sa féminité, la réalité. Emmanuelle Bercot n’a pas signé un hommage empesé mais au contraire un hymne à l’actrice et à la vie. Avec son jogging rouge dans « Potiche », elle avait prouvé (à ceux qui en doutaient encore) qu’elle pouvait tout oser, et surtout jouer avec son image d’icône.  « Elle s’en va » comme aurait pu le faire craindre son titre (le titre anglais est « On my way ») ne signifie ainsi ni une révérence de l’actrice au cinéma (au contraire, ce film montre qu’elle a encore plein de choses à jouer et qu’elle peut encore nous surprendre) ni un film révérencieux, mais au contraire le film d’une femme libre sur une autre femme libre. Porter une perruque improbable, se montrer dure puis attendrissante et s’entendre dire qu’elle a dû être belle quand elle était jeune (dans une scène qui aurait pu être glauque et triste mais que la subtilité de l’écriture et de l’interprétation rendent attendrissante )…mais plus tard qu’elle sera « toujours belle même dans la tombe» : elle semble prendre un malin plaisir à jouer avec son image.

     

    Elle incarne ici un personnage qui est une fille avant d’être une mère et une grand-mère, et surtout une femme libre, une éternelle amoureuse.  Au cours de son périple, elle va notamment rencontrer un vieil agriculteur (scène absolument irrésistible tout comme sa rencontre d’une nuit -belle découverte que Paul Hamy-). Sa confrontation avec cette galerie de personnages incarnés par des non professionnels pourrait à chaque fois donner lieu à un court-métrage tant ce sont de savoureux moments de cinéma, mais une histoire et un portrait se construisent bel et bien au fil de la route. Le film va ensuite prendre une autre tournure lorsque son petit-fils l’accompagnera dans son périple. En découvrant la vie des autres, et en croyant fuir la sienne, elle va au contraire lui trouver un nouveau chemin, un nouveau sens, la libérer du poids du passé.

     

    Si le film est essentiellement interprété par des non professionnels (qui apportent là aussi un naturel et un décalage judicieux), nous croisons aussi Mylène Demongeot (trop rare), le peintre  Gérard Garouste et la chanteuse Camille (d’ailleurs l’interprète d’une chanson qui s’intitule « Elle s’en va » mais qui n’est pas présente dans le film) dans le rôle de la fille cyclothymique de Bettie  et enfin  Nemo Schiffman, irréprochable dans le rôle du petit-fils. Ajoutez à cela une remarquable BO et vous obtiendrez un des meilleurs films de l’année 2013.

     

    Présenté en compétition officielle de la Berlinale 2013 et en compétition du Champs-Elysées Film Festival 20013, « Elle s’en va » a permis à Catherine Deneuve de recevoir le prix coup de cœur du Festival de Cabourg 2013.

     

    « Elle s’en va » est d’abord un magnifique portrait de femme sublimant l’actrice qui l’incarne en la montrant paradoxalement plus naturelle que jamais, sans artifices, énergique et lumineuse, terriblement vivante surtout.  C’est aussi une bouffée d’air frais et d’optimisme qui montre que soixante ans ou plus peut être l’âge de tous les possibles, celui d’un nouveau départ. En plus d’être tendre (parfois caustique mais jamais cynique ou cruel grâce à la subtilité de l’écriture d’Emmanuelle Bercot et le jeu nuancé de Catherine Deneuve), drôle et émouvant, « Elle s’en va »  montre que, à tout âge, tout peut se (re)construire, y compris une famille et un nouvel amour.  « Elle s’en va » est de ces films dont vous ressortez émus et le sourire aux lèvres avec l’envie d’embrasser la vie. Un bonheur ! Et un bonheur rare. Le film sort en salles le 18 septembre. Ne le manquez pas.

     

    -Parmi les autres belles surprises de ce festival :

     

                                 - LE QUATUOR de YARON ZILBERMAN

     

     

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     Ce film qui sera en salles le 10 juillet raconte l’histoire de quatre musiciens d’un quatuor à cordes incarnés par  Philip Seymour Hoffman, Catherine Keener, Mark Ivanir et Christopher Walken dont la belle harmonie va être mise à rude épreuve quand va se déclarer la maladie de l’un d’entre eux qui va alors faire voler en éclats les certitudes et l’entente du groupe. Ils devront alors se confronter à la vie de laquelle finalement la musique les tenait éloignés. Vont alors se révéler les fêlures et  les egos dans cette famille de musiciens unis par la musique.

     Le cinéaste Yaron Zilberman s'est inspiré du "Quatuor à cordes, opus 131 en ut mineur" de Beethoven pour écrire et réaliser son film, un film sans grandiloquence, mais fragile et beau comme les relations qui unissent les différents personnages de ce groupe. Au-delà de la force poignante de la musique (trop peu présente, on en redemande), l’autre force de ce film est la construction des personnages, aux caractères nuancés avec une mention spéciale pour celui de Philip Seymour Hoffman, bouleversant et vulnérable… Ce même dernier adjectif pourrait s’appliquer inhabituellement à Christopher Walken, étonnamment en retenue.

     

     -Parmi mes autres coups de cœur, un film en compétition :

     

                                    BLOOD PRESSURE de SEAN GARRITY

     

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     Avec les films en compétition, d’une diversité vraiment appréciable, de ce Champs-Elysées Film Festival, je serai ainsi notamment passée de l’Amérique rurale de « Hide your smiling faces », film en compétition de Daniel Patrick Carbone, qui confronte de jeunes adolescents à la mort d’un de leurs amis, au milieu d’une nature à la fois hostile et reposante, en tout cas dans laquelle la mort rôde constamment, une mort qu’ils apprivoisent à l’image de la dureté de la vie à laquelle ils sont confrontés,  à « How to make money selling drugs » de Mattheu Cooke qui ferait passer Michael Moore pour le cinéaste le plus objectif et le moins démagogique de la terre, non sans talent néanmoins. S’y succède une série d’entretiens avec des stars, des dealers, des employés de prison, ainsi que des lobbyistes argumentant chacun leur point de vue sur le marché de la drogue et ses conséquences. Mon grand coup de cœur de cette compétition (je regrette de n’avoir pu voir tous les films qui la composaient) est ainsi « Blood pressure » de Sean Garrity.

     

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    Réalisé par le Canadien Sean Garrity (photo ci-dessus), « Blood pressure » fut projeté au cinéma Le Balzac (un cinéma que je vous recommande pour la qualité et l’originalité de ses programmations et notamment pour ses ciné-concerts et les nombreuses autres initiatives de son directeur -depuis 35 ans !- Jean-Jacques Schpoliansky qui a su en faire un vrai lieu de vie et de cinéma, et faire survivre son cinéma malgré la rude concurrence des grands groupes qui l’environnent ) présenté par son enthousiaste réalisateur Sean Garrity qui a déclaré faire des films comme ceux qu’il rêverait de voir au cinéma. Le film en question étant par ailleurs résumé dans le programme comme « Le thriller psychologique le plus troublant de l’année », voilà qui était pour le moins intriguant. Et intriguant, « Blood pressure » l’est particulièrement, et cela dès les premières secondes qui, je dois l’avouer, m’ont captivée comme cela ne m’était pas arrivé depuis un moment ! Alors que la caméra survole des maisons tristement identiques, une voix off lit une lettre anonyme d’un mystérieux bienfaiteur adressée à une femme qui vit justement dans une de ces maisons. Si elle accepte que le mystérieux bienfaiteur continue à lui écrire, elle devra déposer une feuille verte sur sa fenêtre, sinon elle n’entendra plus jamais parler de lui. Si cette lettre semble bienveillante, son caractère anonyme, son ton étrange ne la rendent que plus inquiétante, visiblement pas pour Nicole qui n’hésite pas bien longtemps avant de se laisser entraîner…mais jusqu’où ? Et surtout…par qui ?

     

    Sean Garrity capte ainsi immédiatement notre attention, d’abord parce que nous sommes placés au même niveau de connaissance que la destinataire de la lettre sur son expéditeur, l’identification est donc immédiate, ensuite parce que, avec beaucoup de subtilité, et simplement par un montage alerte et une réalisation astucieuse, Sean Garrity instaure un climat étrange, à la frontière des genres, un thriller intime et intimiste dans lequel le quotidien semble pouvoir basculer dans l’horreur à tout moment comme nous le font craindre, notamment, ces lettres rouges qui s’impriment sur les murs quand Nicole lit ces lettres en apparence inoffensives. 

     

    Ces lettres ne lui apportent en effet au début que des choses positives : le mystérieux bienfaiteur lui offre d’abord un soin de beauté en institut, des billets pour elle et son mari pour le voyage au Mexique où elle rêve  de s’évader depuis si longtemps sans parler de ce moment irréel sur un toit de la ville auquel elle a été conduite par des lumières disposées sur la route… S'instaure pourtant progressivement une distorsion entre ce que ressent le spectateur qui pressent le danger et la menace planer et la confiance aveugle que Nicole semble éprouver envers son expéditeur (qu'elle imagine d'ailleurs avec une douce voix féminine).

     Cette femme de 41 ans qui travaille aussi dans une pharmacie (élément qui aura ensuite son importance), délaissée par son mari et méprisée par ses enfants pour qui elle est juste là pour faire la cuisine et les emmener à leurs cours, va trouver une raison de vivre et se laisser entraîner dans ce jeu de pistes inquiétant et troublant, une sorte de rêve qui semble à tout instant pouvoir basculer dans le cauchemar.  Ces lettres vont lui donner l’adrénaline que son existence ne lui procurait pas ou plus et surtout un sentiment d’exister. Nicole est incarnée par Michelle Giroux (dont le visage même va changer de manière assez spectaculaire au fur et à mesure des lettres et de la confiance qu’elle prend en elle), parfaite dans ce rôle de de femme docile et se sentant inutile qui va devenir une vraie combattante.

     

    Par des éléments a priori anodins,  comme le regard de son collègue de pharmacie qui épie ses moindres faits et gestes (Serait-il le mystérieux expéditeur ? A moins qu’il ne s’agisse de son mari ? Ou de son amie qui semble tellement bien la connaître et si-trop ?-bienveillante ?), la manière de filmer en plongée, à travers une vitre comme si elle était épiée, la numérotation décroissante des lettres portant des messages de plus en plus précis et intrigants, le réalisateur instille ainsi une inquiétude croissante…et maintient notre intérêt, nous lançant sur de fausses pistes.

    A l’image de toutes ces routes qui se croisent, s’enchevêtrent et s’entrecroisent et que le réalisateur filme en plongée, Nicole est à un carrefour et elle doit choisir la (bonne ?) voie… Plus les lettres vont l’entraîner loin, plus Nicole va s’affirmer mais aussi s’enfoncer dans ses illusions jusqu’à un basculement (un peu trop ?) soudain qui va la confronter à la réalité.

    Même si l’écriture n’est pas parfaite (personnages secondaires caricaturaux et notamment le mari, quelques plans et artifices inutiles), grâce à la vivacité du montage, une réalisation inspirée, l’interprétation et une écriture précises, Sean Garrity nous captive jusqu’à la dernière seconde,  et jusqu’à une résolution totalement inattendue transformant le thriller en un film d’un romantisme désespéré et bouleversant. A l’image de ces routes qui s’entrecroisent filmées par Sean Garrity, l’écriture astucieusement déroutante  et notre imagination déroutée, ne cessent de nous faire prendre des chemins différents et palpitants.   Un thriller haletant, ludique, d’une indéniable originalité.

     

    -Autre gros coup de cœur de ce festival :

     

                 GRAND CENTRAL de REBECCA ZLOTOWSKI

     

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     Dans ce nouveau film de Rebecca Zlotowski, Tahar Rahim incarne Gary, un jeune homme agile, frondeur, qui apprend vite, embauché dans une centrale nucléaire, au plus près des réacteurs, où les doses radioactives sont les plus fortes et dangereuses. Là, où le danger est constant. Il va y trouver ce qu’il cherchait, de l’argent, une équipe à défaut d’une famille (on ne verra de sa vraie famille qu’une sœur dont le conjoint le rejette visiblement, et une grand-mère dont la porte restera impitoyablement fermée) même si elle le devient presque, mais aussi Karole (Léa Seydoux), la femme de son collègue Toni (Denis Menochet). Tandis que les radiations le contaminent progressivement, une autre forme de chimie (ou d’alchimie), l’irradie, puisqu’il tombe amoureux de Karole. Chaque jour, la menace, de la mort et de la découverte de cette liaison, planent.

     

    La première bonne idée du film est de nous faire découvrir cet univers dans lequel des hommes côtoient le danger et la mort chaque jour, dans des conditions terrifiantes que Rebecca Zlotowski parvient parfaitement à transcrire notamment par un habile travail sur le son, des bruits métalliques, assourdissants qui nous font presque ressentir les vibrations du danger. A l’image d’un cœur qui battrait trop fort comme celui  de Gary pour Karole.  J’ignore ce qui est réel dans sa retranscription des conditions de vie des employés de la centrale nucléaire tant elles paraissent iniques et inhumaines mais j’imagine qu’elles sont tristement réelles puisque  Claude Dubout, un ouvrier qui avait écrit un récit autobiographique, « Je suis décontamineur dans le nucléaire », a été le conseiller technique du  film. Le film a par ailleurs été tourné dans une centrale nucléaire jamais utilisée, en Autriche, ce qui renforce l’impression de réalisme.

     

    Ne vous y trompez pas, « Grand Central » n’est néanmoins pas un documentaire sur les centrales nucléaires. C’est aussi et avant tout une histoire d’amour, de désirs dont la force est renforcée par la proximité d’un double danger. C’est un film sensuel, presque animal qui pratique une économie de dialogues et qui repose sur de beaux parallèles et contrastes. Parallèle entre l’amour de Gary pour Karole  qui se laisse irradier par elle et pour rester auprès d’elle. Parallèle entre le sentiment amoureux, presque violent, impérieux, qui envahit lentement et irrémédiablement celui qui l’éprouve comme la centrale qui contamine. Parallèle entre les effets du désir amoureux et les effets de la centrale : cette dose qui provoque « la peur, l’inquiétude », les jambes « qui tremblent », la « vue brouillée » comme le souligne Karole. Parallèle entre ces deux dangers que Gary défie, finalement malgré lui. Contraste entre cette centrale clinique, carcérale, bruyante et la nature dans laquelle s’aiment Gary et Karole et que Rebecca Zlotowski filme comme une sorte d’Eden, ou comme dans « Une partie de campagne » de Renoir, même si elle n’élude rien des difficiles conditions de vie des ces ouvriers/héros qui habitent dans des mobile-homes près des centrales, telle une Ken Loach française.

     Rebecca Zlotowski dresse le portrait de beaux personnages incarnés par d’excellents comédiens ici tout en force et sensualité au premier rang desquels Tahar Rahim, encore une fois d’une justesse irréprochable, Denis Menochet, bourru, clairvoyant et attendrissant, un beau personnage qui échappe au manichéisme auquel sa position dans le film aurait pu le réduire, ou encore Olivier Gourmet ou Johan Libéreau (trop rare).

    Encore un film dont je vous reparlerai qui à la fois nous emporte par la beauté de ses personnages, leur rudesse tendre, la radieuse force des sentiments (amitié, amour) qui les unit … et qui nous glace d’effroi, en nous montrant les conditions de travail de ceux qui risquent chaque jour leur vie dans l’une de ces 19 centrales françaises et avec un retentissement sonore final que vous n’êtes pas prêts d’oublier.

     -Autre bonne surprise :

     

                                      FIVE DANSES de ALAN BROWN

     

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    Avec sa douceur séduisante, sa sensibilité lumineuse, l’interprétation nuancée, sa chorégraphie en 5 temps et 5 danses (métaphores des relations entre les personnages qui se cherchent, rapprochent, se combattent, s’éloignent, se rapprochent à nouveau), l’histoire de l’émancipation et du premier amour du jeune Chip, jeune danseur qui débarque à New York pour intégrer une troupe de danse moderne à Soho.

     

     -Autre grand moment de cette édition :

     

    -PROJECTION DE LA VERSION RESTAUREE DE « PLEIN SOLEIL » de RENE CLEMENT

     

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    Sans doute suis-je irrécupérable car je n’ai pas résisté à l’envie de rerererevoir  « Plein soleil » (ici en version restaurée), 15 jours après l’avoir revu à Cannes, dans le cadre de Cannes Classics, en présence d’Alain Delon, toujours aussi éblouie. Retrouvez, à cette occasion, ici, mon dossier consacré à Alain Delon avec 9 critiques de films et les critiques des dernières pièces de théâtre dans lesquelles ce dernier a joué.

     

    Dans ce film de 1960, Alain Delon est Tom Ripley, qui, moyennant  5000 dollars, dit être chargé par un milliardaire américain, M.Greenleaf, de ramener son fils Philippe (Maurice Ronet) à San Francisco, trouvant que ce dernier passe de trop longues vacances en Italie auprès de sa maîtresse Marge (Marie Laforêt). Tom est constamment avec eux, Philippe le traite comme son homme à tout faire, tout en le faisant participer à toutes ses aventures sans cesser de le mépriser. Mais Tom n’est pas vraiment l’ami d’enfance de Philippe qu’il dit être et surtout il met au point un plan aussi malin que machiavélique pour usurper l’identité de Philippe.

     

    « Plein soleil » est une adaptation d’un roman de Patricia Highsmith (écrite par Paul Gégauff et René Clément) et si cette dernière a été très souvent adaptée (et notamment   le roman le « Talentueux  Monsieur Ripley » titre originel du roman de Patricia Highsmith qui a fait l’objet de très nombreuses adaptations et ainsi en 1999 par Anthony Minghella avec Matt Damon dans le rôle de Tom Ripley), le film de René Clément était selon elle le meilleur film tiré d’un de ses livres.

     

    Il faut dire que le film de René Clément, remarquable à bien des égards, est bien plus qu’un thriller. C’est aussi l’évocation de la jeunesse désinvolte, oisive, désœuvrée, égoïste, en Italie, qui n’est pas sans rappeler la « Dolce vita » de Fellini.

     

    Cette réussite doit beaucoup à la complexité du personnage de Tom Ripley et à celui qui l’incarne. Sa beauté ravageuse, son identité trouble et troublante, son jeu polysémique en font un être insondable et fascinant dont les actes et les intentions peuvent prêter à plusieurs interprétations. Alain Delon excelle dans ce rôle ambigu, narcissique, où un tic nerveux, un regard soudain moins assuré révèlent l’état d’esprit changeant du personnage. Un jeu double, dual comme l’est Tom Ripley et quand il imite Philippe (Ronet) face au miroir avec une ressemblance à s’y méprendre, embrassant son propre reflet, la scène est d’une ambivalente beauté. Si « Plein soleil » est le quatrième film d’Alain Delon, c’est aussi son premier grand rôle suite auquel Visconti le choisit pour « Rocco et ses frères ». Sa carrière aurait-elle était la même s’il avait joué le rôle de Greenleaf qui lui avait été initialement dévolu et s’il n’avait insisté pour interpréter celui de Tom Ripley ? En tout cas, avec « Plein soleil » un mythe était né et Delon depuis considère toujours Clément comme son « maître absolu ». Ils se retrouveront d’ailleurs peu après pour les tournages de « Quelle joie de vivre » (1960), « Les Félins » (1964) et enfin « Paris brûle-t-il ? » en 1966.

     Face à lui, Ronet est cynique et futile à souhait. Le rapport entre les deux personnages incarnés par  Delon et Ronet est d’ailleurs similaire à celui qu’ils auront dans « La Piscine » de Jacques Deray 9 ans plus tard, le mépris de l’un conduisant pareillement au meurtre de l’autre. Entre les deux, Marge se laisse éblouir par l’un puis par l’autre, victime de ce jeu dangereux mais si savoureux pour le spectateur qui ne peut s’empêcher de prendre fait et cause pour l’immoral Tom Ripley.

     L’écriture et la réalisation de Clément procurent un caractère intemporel à ce film de 1960 qui apparaît alors presque moins daté et plus actuel que celui de Minghella qui date pourtant de 1999 sans compter la modernité du jeu des trois acteurs principaux qui contribue également à ce sentiment de contemporanéité.

     « Plein soleil » c’est aussi la confrontation entre l’éternité et l’éphémère, la beauté éternelle et la mortalité, la futilité pour feindre d’oublier la finitude de l’existence et la fugacité de cette existence.

     Les couleurs vives avec lesquelles sont filmés les extérieurs renforcent cette impression de paradoxe, les éléments étant d’une beauté criminelle et trompeuse à l’image de Tom Ripley. La lumière du soleil, de ce plein soleil, est à la fois élément de désir, de convoitise et  le reflet de ce trouble et de ce mystère. Une lumière si bien mise en valeur par le célèbre chef opérateur Henri Decaë sans oublier la musique de Nino Rota et les sonorités ironiquement joyeuses des mandolines napolitaines. L’éblouissement est celui exercé par le personnage de Tom Ripley  qui est lui-même fasciné par celui dont il usurpe l’identité et endosse la personnalité. Comme le soleil qui à la fois éblouit et brûle, ils sont  l’un et l’autre aussi fascinants que dangereux. La caméra de Clément enferme dans son cadre ses personnages comme ils le sont dans leurs faux-semblants.

     Acte de naissance d’un mythe, thriller palpitant, personnage délicieusement ambigu, lumière d’été trompeusement belle aux faux accents d’éternité, « Plein soleil » est un chef d’œuvre du genre dans lequel la forme coïncide comme rarement avec le fond, les éléments étant la métaphore parfaite du personnage principal. « Plein soleil », un film trompeusement radieux par lequel je vous conseille vivement de vous laisser éblouir !

     - Parmi les événements de cette édition, il y a également eu :

     

      BELLE DU SEIGNEUR de GLENIO BONDER avec Jonthan Rhys-Meyers et Natalia Vodianova

     

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    Je suis allée voir ce film (en avant-première, dans le cadre du Champs-Elysées Film Festival, en présence de Natalia Vodianova et de Jonathan Rhys Meyers -vous l'entendrez parler du film dans ma vidéo ci-dessus, tout juste descendu de son avion pour Paris-), avec autant d’impatience que d’appréhension, ce roman étant pour moi inadaptable (pas seulement pour moi d’ailleurs, il est réputé comme tel) et étant surtout celui que je dévore, invariablement, irrationnellement, à chaque lecture, celui que j’aime autant pour son écriture vertigineuse, sa satire si acerbe et juste d’une société avide d’ascension sociale- ah le pathétisme hilarant d’Adrien Deume et de sa médiocrité- que parce qu’il s’agit d’un sublime roman d’amour, ou plutôt roman de désamour d’ailleurs puisque la passion y étouffe ceux qui la vivent, les sublimes et tragiques Ariane et Solal. Roman flamboyant, inoubliable dans lequel Albert Cohen décrit mieux que personne la naissance et la désagrégation de la passion. Un roman éblouissant et terrifiant. Comme les sentiments qu’il dépeint, qu’il dissèque. Un roman, une expérience même, qu’on adore ou déteste mais qui ne laisse sûrement pas indifférent.

     « Belle du Seigneur » a ainsi reçu en 1968 le Grand Prix de l'Académie française. Traduit dans 13 langues, il s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires.

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    Pour le réalisateur, Glenio Bonder, ancien diplomate brésilien aux Etats-Unis, (qui avait déjà réalisé un portrait d’Albert Cohen) « Belle du Seigneur » était plus qu’un film : le projet d’une vie. Comment ne pas le comprendre tant l’adaptation de ce sublime roman, véritable vertige littéraire, est un défi magnifique pour un réalisateur ? 

    C’est au milieu des années 1980, alors qu'il est diplomate pour le gouvernement brésilien qu’il commence ainsi à se passionner pour le sujet. Après avoir réalisé des courts métrages, des documentaires et des publicités pour de grandes marques, Glenio Bonder écrit alors un scénario de 120 pages, mais il devra attendre jusqu'en 2010 pour débuter le tournage. Il décèdera avant de voir la version finale de ce film auquel il aura consacré 25 ans de sa vie.

    En 1935/1936, à Genève, le séduisant Solal (Jonathan Rhys Meyers), qui travaille à la SDN (Société des Nations), tente de séduire  Ariane Deume (Natalia Vodianova), aristocrate protestante et épouse de son subalterne Adrien, qui l’éblouit lors d’une soirée. Solal s'introduit ainsi chez Ariane et, dissimulé, il lui déclare sa passion. Il jure alors de la séduire, comme il séduit toutes les autres femmes. Le même jour, il accorde à Adrien Deume la promotion que celui-ci espérait. Ce dernier ne rêve en effet que d'ascension sociale dans le monde de la diplomatie de la Société des Nations. Adrien invite alors Solal à dîner, avec la fierté aveugle que vous pouvez imaginer. Mais Solal ne vient pas…

    Passé le plaisir de retrouver, l’espace d’un instant, ces personnages qui m’intriguent et me fascinent tant (il faut avouer que Jonathan Rhys Meyers, physiquement du moins, correspond à l’image que je pouvais me faire de Solal), malgré la musique de Gabriel Yared, malgré la présence à l’écriture de Vincenzo Cerami, scénariste reconnu qui a notamment coécrit « La vie est belle » avec et de Roberto Benigni, cette adaptation s’est révélée être une terrible déception. Mais comment pouvait-il en être autrement ? Comment retranscrire à l’écran la complexité des personnages et plus encore de cette écriture unique, fascinante, qui vous happe comme la relation entre Solal et Ariane qui les entraînent irrésistiblement vers cette issue tragique, comme une tentation hypnotique et dangereuse ? Comment retranscrire l’avidité de la passion entre les deux amants, et entre ce livre d’une beauté redoutable et le lecteur ?

     Les personnages d’Albert Choen si complexes, successivement détestables et compréhensibles,  ne sont ici que mièvres, capricieux, totalitaires, sans nuances.  Nulle trace ici de cette écriture éblouissante, à la fois ardue et limpide, d’Albert Cohen, avec ses digressions, ses apartés, avec ses phrases interminables et étourdissantes, sans ponctuation, terriblement belles et clairvoyantes, aussi lyriques que parfois réalistes, et qui vous font chavirer d’admiration. Comment retranscrire les voix des personnages qui se croisent, s’entrechoquent ? Comment retranscrire cette exaltation de la passion et cette écriture elle-même exaltée à laquelle Albert Cohen semble vouer un amour aussi fou que celui d’Ariane et Solal ?

     Là où le film a également échoué c’est dans la transcription du pathétique, dans la satire de l'administration et du monde de la diplomatie (que  le réalisateur connait pourtant bien !).   Tous les sarcasmes, les nuances, l’ironie, le soin du détail d’Albert Cohen sont ici absents. Quel don de l’observation, quelle acuité chez Albert Cohen pourtant dans la transcription de l'autosatisfaction, la paresse, la médiocrité d’Adrien Deume et de l’administration, dans la description de la vacuité de son travail. Et quelles universalité et intemporalité !

     L’épaisseur du roman rend les ellipses inéluctables mais elles ne sont pas toujours judicieuses ici avec notamment l’absence des « Valeureux », cousins orientaux de Solal, qui le retrouvent à Genève, essentiels à la compréhension de la personnalité de Solal, avec aussi la disparition subite d’Adrien de l’histoire ou encore l’absence de l’évocation de la rencontre entre Adrien et Ariane, et même de la tentative de suicide de cette dernière. Le spectateur qui n’a pas lu le roman comprendra aussi difficilement le titre, Ariane étant « Belle du Seigneur », de son « Seigneur », « religieuse de l'amour » , l’amour devenant un art, un mythe même. Ceux qui n’ont pas lu le roman auront aussi sans doute du mal à saisir pourquoi Solal a été chassé de la SDN et a perdu sa nationalité. Nous passerons sur les présences de… Jack Lang et Georges Kiejman. Signalons que le rôle de Mariette (la servante d’Ariane) est (plutôt bien) interprétée par Marianne Faithfull.

     Ariane et Solal, par ailleurs, n’apparaissent jamais dans toute leur complexité, Solal qui est certes irrésistiblement beau mais, aussi, derrière le cynisme, un personnage épris d’absolu tout en se conduisant comme un Don Juan ou un Valmont manipulateur (pléonasme) - Jonathan Rhys Meyers a d'ailleurs déjà interprèté le plus machiavélique des manipulateurs, dans le chef d'oeuvre de Woody Allen, "Match point"-, bref un personnage magnifiquement ambivalent. D’ailleurs, ce personnage me semble à chaque page et même à chaque relecture du roman différent, tour à tour admirable ou haïssable, sublime ou pitoyable, parfois tout cela à la fois.

     Et alors que dans le roman chaque mot est essentiel (monologues sans ponctuation, sans paragraphes qui obligent –obligent n’est d’ailleurs pas le bon terme tant chaque mot se savoure dans l’attente insatiable du suivant- à une attention constante pour ne pas laisser échapper un détail qui éclairerait différemment les personnages), ici tout est réduit à l’anecdotique, à une succession de scènes clefs qui, sans la richesse et la précision de l’écriture ciselée d’Albert Cohen, n’ont plus aucune saveur. La scène de la rencontre du Ritz, d’une beauté si troublante, ardente, dans le roman (et que je ne peux m’empêcher de reprendre ci-dessous pour vous faire découvrir, si vous ne la connaissez pas encore, l'envoûtante musique des mots de Cohen) est ici absurde, accessoire, dénuée d’émotions :

     « En ce soir du Ritz, soir de destin, elle m'est apparue, noble parmi les ignobles apparue, redoutable de beauté, elle et moi et nul autre en la cohue des réussisseurs et des avides d'importances, mes pareils d'autrefois, nous deux seuls exilés, elle seule comme moi, et comme moi triste et méprisante et ne parlant à personne, seule amie d'elle-même, et au premier battement de ses paupières je l'ai connue. C'était elle, l'inattendue et l'attendue, aussitôt élue en ce soir de destin, élue au premier battement de ses longs cils recourbés. Elle, c'est vous.[...] Les autres mettent des semaines et des mois pour arriver à aimer, et à aimer peu, et il leur faut des entretiens et des goûts communs et des cristallisations. Moi, ce fut le temps d'un battement de paupières. Dites-moi fou, mais croyez-moi. Un battement de ses paupières, et elle me regarda sans me voir, et ce fut la gloire et le printemps et le soleil et la mer tiède et sa transparence près du rivage et ma jeunesse revenue, et le monde était né, et je sus que personne avant elle... ».

     Peut-on blâmer Glenio Bonder d’avoir échoué dans cette impossible entreprise, d’avoir fait de ce roman violemment beau, de passions exaltées et exaltantes, et qui déchaîne les passions, un film tiède et lisse, qui nous laisse indifférents ? « Belle du Seigneur » n’est-il pas le roman qui prouve que tout livre n’est pas adaptable ? Pouvait-on retranscrire, traduire en images, sans les trahir, l’ambivalence des personnages, le mélange d’ironie et de tragédie, de beauté et de pathétisme, le vertige procuré par l’écriture qui happe et étourdit comme l’amour qui unit puis désunit Ariane et Solal ?

     Vous l’aurez compris : je vous recommande plus que vivement de (re)lire « Belle du Seigneur ». Je vous le promets, ce roman vous hypnotisera, happera, bouleversera, étourdira et, malgré son pessimisme, en le refermant, vous n’aurez qu'une envie, le relire avec avidité, redécouvrir les personnages, retrouver des indices qui vous feront les envisager différemment, les retrouver pour presque éprouver (grâce à la magie de l’écriture magistrale de Cohen) l’espace d’un instant ce qu’ils éprouvent, les plaindre, les détester, les envier, ne pas toujours les comprendre : revivre cette expérience d’une troublante, tragique, violente et singulière beauté. Quant au film, il pourrait être un cas d’école sur une adaptation impossible…et nous ne saurons jamais si Glenio Bonder aurait été satisfait de cet ultime montage beaucoup trop elliptique et de ce film auquel il aura eu la (compréhensible) folie de consacrer 25 ans de sa vie.

     

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                                   PALMARES DU CHAMPS-ELYSEES FILM FESTIVAL 2013

     

     Prix du Public du long-métrage américain :

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    « How to Make Money Selling Drugs » de Matthew Cooke (documentaire

     

    Prix du Public du court-métrage américain :

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    -« Penny Dreadful » de Shane Atkinson, de la Columbia University School of the Arts,

     

    Prix du Public du court-métrage français :

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    - Simon Lelouch pour « Nous sommes tous des êtres penchés ».

     

     Prix du Jury Etudiant ( dont l’objectif est de faire connaître les grands classiques du cinéma aux jeunes adultes, a récompensé l’un des films et documentaires présenté dans la section Les Incontournables TCM Cinéma) :

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      -« Un, deux, trois » de Billy Wilder.

     

    Pour en savoir plus :

    wwww.champselyseesfilmfestival.com

    https://www.facebook.com/champselyseesfilmfestival

     

    Je vous donne rendez-vous également l’année prochaine sur mes blogs http://inthemoodlemag.com, http://inthemoodforfilmfestivals.com et http://inthemoodforcinema.com pour vous faire suivre le Champs-Elysées Film Festival 2014 en direct.

     

     

    Lien permanent Imprimer Catégories : CHAMPS ELYSEES FILM FESTIVAL Pin it! 0 commentaire
  • Champs-Elysées Film Festival 2013 : programme

    Retrouvez une version améliorée de cet article sur mon nouveau site consacré aux festivals de cinéma http://inthemoodforfilmfestivals.com, ici, pour une meilleure lisibilité: http://inthemoodforfilmfestivals.com/programme-du-champs-elysees-film-festival-2013/ .

    L’an passé, je vous avais dit à quel point j’avais apprécié ce nouveau festival dont c’était alors la première édition et à quel point je me réjouissais qu’un festival de cinéma s’empare de la plus belle avenue du monde dans LA ville du septième art, à l’endroit même où j’avais vécu ma première expérience de jurée dans un festival de cinéma, dans le cadre de feu Festival du Film de Paris, en …1998, un festival avec lequel je ne comparerai d’ailleurs pas ce Champs-Elysées Film Festival dont les lieux et le principe, réjouissants, sont différents.

    Ci-dessus, Sophie Dulac, la Présidente du Festival et Olivier Martinez, le Président français de l’édition 2013.

    Comme l’an passé, c’est sur la vertigineuse terrasse du Publicis avec sa vue imprenable sur Paris et les Champs-Elysées, et cette fois sous un soleil étincelant, qu’a eu lieu la conférence de presse de ce Champs-Elysées Film Festival 2013 et la présentation de la programmation par sa présidente, la productrice, distributrice et exploitante Sophie Dulac et par la déléguée générale Isabelle Svanda.

    Je vous rappelle tout d’abord que cette 2ème édition aura lieu du 12 au 18 juin. C’est le comédien Olivier Martinez qui présidera cette année le festival (qui aura également un président américain dont nous connaîtrons le nom ultérieurement) après Lambert Wilson l’an passé.

    C’est une très belle et très riche programmation qui nous a été annoncée cette année avec beaucoup de nouveautés comme les « Incontournables TCM ». Pour moi, les choix s’annoncent cornéliens mais j’essaierai de vous relater ici un maximum de séances d’autant plus que cette année j’ai le plaisir d’être partenaire du festival. A cette occasion, je vous ferai également gagner quelques places. Je sais d’ores et déjà que je ne manquerai pas les master class de Cédric Klapisch et Costa Gavras d’autant plus que celles de Michael Madsen et Donald Sutherland, l’an passé, avaient été réellement passionnantes (et dont vous pouvez retrouver mes vidéos, ci-dessous).

     

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    Parmi les multiples avant-premières françaises et américaines entre lesquelles il me faudra choisir, je sais déjà que je ne manquerai pas l’adaptation de « Belle du seigneur », LE roman que je relis chaque année et qui me bouleverse , invariablement, à chaque lecture, un roman au style inimitable avec sa satire si acerbe et juste d’une société avide d’ascension sociale- ah le pathétisme hilarant d’Adrien Deume et de sa médiocrité-. Roman d’amour pour certains, anti-roman d’amour pour d’autres puisque la passion y étouffe ceux qui la vivent (sublimes et tragiques Ariane et Solal), c’est en tout cas un roman flamboyant, inoubliable. Cohen décrit mieux que personne la naissance et la désagrégation de la passion. Un roman éblouissant et terrifiant. Comme les sentiments qu’il dépeint, qu’il dissèque. Un roman, une expérience même, qu’on adore ou déteste mais qui ne peut laisser indifférent. Ce roman est réputé inadaptable et je suis particulièrement curieuse (et un peu inquiète) de découvrir ce qu’en aura fait Glenio Bonder.

    Je suis également impatiente de découvrir »Elle s’en va » d’Emmanuelle Bercot (dont je suis une inconditionnelle depuis « Clément ») avec Catherine Deneuve, et évidemment la compétition de films indépendants américains qui nous réserve assurément de belles pépites.

    Je ne manquerai pas non plus la séance au profit des toiles enchantées (cf détails plus bas), une association dont je vous parle régulièrement ici de nombreuses années et dont le principe consiste à amener le cinéma aux enfants malades.

    Il me sera aussi difficile de résister à l’envie de revoir les classiques programmés dans la section « Les incontournables de TCM cinéma » à commencer par « Plein soleil » de René Clément dont je vous propose d’ailleurs la critique à la fin de cet article.

    Au programme:

    -Une sélection de huit longs métrages américains indépendants, qui reflète la diversité du cinéma outre-atlantique. Un de ces films sera récompensé par le prix du public.

    - Une sélection de plus de trente-cinq courts métrages français et américains, qui seront soumis au vote du public.

    - Des avant-premières françaises et américaines prestigieuses, pour la plupart en présence des équipes de films.

    mais aussi des sélections inédites :

    -Les Incontournables TCM Cinéma. Treize films et documentaires, grands classiques restaurés du cinéma français et américain, seront présentés au public. Le Prix des lycéens sera remis à l’un d’entre eux.

    -Une série de Master Class permettra au public de rencontrer et d’échanger avec des grands cinéastes tels que Costa Gavras, Cédric Klapisch, Frederick Wiseman…

    - Une section « jeune public » proposera aux enfants des avant-premières et des cinéconcerts.

    - Une soirée caritative au profit des Toiles enchantées qui fêtera ses 15 ans, avec la présentation d’un film en avant-première, en présence d’invités exceptionnels.

    Au total, plus de soixante films et près de cent séances auront lieu dans l’ensemble des cinémas qui jalonnent les Champs-Elysées : le Balzac, Gaumont Champs-Elysées, Lincoln, Publicis Cinémas, UGC George V et MK2 Grand Palais.

    Avant-programme des master-class:

    Trois grandes master class sont d’ores et déjà programmées avec notamment Frederick Wiseman, le grand documentariste américain, ( La Danse, Le Ballet de l’Opéra de Paris, Crazy Horse, etc.) qui répondra en direct aux questions posées par le public.

    Cédric Klapisch viendra nous parler, entre autres, de son prochain film Le Casse-tête chinois et le réalisateur Costa Gavras viendra partager sa vision du cinéma avec l’auditoire.

    Lors de ces séances, Champs-Élysées Film Festival réservera des surprises au public grâce à l’intervention d’autres artistes prestigieux.

    La sélection officielle – Films indépendants américains

    Au total huit films en compétition qui seront récompensés par le Prix du Public à l’issue de la semaine. Les spectateurs seront invités à voter après chaque séance pour son film favori. Les films seront présentés par leurs réalisateurs qui proposeront un échange après les projections.

    Hide Your Smiling Faces de Daniel Patrick Carbone – Drame

    Avec Ryan Jones, Nathan Varnson, Colm O’ Leary

    Après une tragédie survenue dans leur voisinage, deux frères adolescents s’interrogent sur le mystère de la nature et sur leur propre mortalité. Hide Your Smiling Faces est une exploration dans l’Amérique rurale, vue à travers le regard déformant de la jeunesse.

    I Am I de Jocelyn Towne – Drame

    Avec Simon Helberg, Jason Ritter, Kevin Tighe

    Aux funérailles de sa mère, la jeune Rachael rencontre Gene, son père, qu’elle n’a jamais connu. Elle découvre que ce dernier délire et pense qu’elle est sa défunte mère. Plus tard, Rachael apprend que son père est atteint du syndrome de Korsakoff ; elle décide alors de l’aider.

    Blood Pressure de Sean Garrity – Drame

    Avec Michelle Giroux, Judah Katz, Jonas Chernick

    Une femme délaissée par sa famille reçoit des lettres anonymes d’un bienfaiteur. Elle se raccroche à ces lettres pour se sentir vivante, jusqu’au jour où le bienfaiteur lui demande une faveur.

    It Felt Like love d’Eliza Hittman – Drame

    Avec Jesse Cordasco, Richie Folio, Andrew McCord

    Une jeune fille se met en danger en se vantant naïvement d’expériences sexuelles qu’elle n’a jamais vécue.

    How To Make Money Selling Drugs de Matthew Cooke – Documentaire

    Avec Woody Harrelson, Susan Sarandon, Eminem, 50 cent

    Dix conseils pour facilement gagner de l’argent grâce à la drogue. Se succède une série d’entretiens avec des stars, des dealers, des employés de prison, ainsi que des lobbyistes argumentant chacun leur point de vue sur le marché de la drogue et ses conséquences.

    Any day now de Travis Fine – Drame

    Avec Alan Cumming, Garret Dillahunt, Isaac Leyva

    À la fin des années 1970, un couple d’homosexuels recueille un jeune adolescent handicapé, abandonné par ses parents. Mais la justice ne va pas accepter cette adoption.

    Coldwater de Vincent Grashaw – Drame

    Avec P.J. Boudousqué, James C. Burns, Chris Petrovski Brad Lunders est un adolescent envoyé de force par sa mère dans un camp de rééducation situé en pleine forêt. Le contact avec l’extérieur lui est impossible. Dans cet établissement, des choses étranges se passent, le personnel abuse de son pouvoir. Le jeune adolescent tente de s’échapper mais il est rattrapé.

    Decoding Annie Parker de Steven Bernstein – Drame

    Avec Helen Hunt, Maggie Grace, Aaron Paul, Marley Shelton

    L’histoire incroyable d’Annie Parker, qui, après avoir vu sa mère et sa soeur succomber à un cancer du sein, se retrouve elle-même confrontée à la maladie. Décidée à se battre pour survivre, elle collaborera avec une généticienne pour trouver le gène responsable de son mal.

    La sélection officielle – les courts-métrages

    Compétition française

    Désolée pour hier soir de Hortense Gelinet

    Suzanne de Wilfried Méance

    La Voix de Kate Moss de Tatiana-Margaux Bonhomme

    La Mère morte de Thierry Charrier

    Rétention de Thomas Kruithof

    Le Père Noël de Valentin Marro

    Nous sommes tous des êtres penchés de Simon Lelouch

    La Fémis

    Faux frères de Lucas Delangle

    Hier j’étais deux de Sylvain Coisne

    3 secondes et demie d’Edouard Beaucamp

    Les Filles de la Côte d’Azur d’Axel Victor

    Le festival proposera également une compétition américaine de courts-métrages

    Les avant-premières françaises

    Chaque soir, Champs-Elysées Film Festival proposera des avant-premières françaises en présence des équipes de films. Ce sera l’occasion pour le public de découvrir de nombreux films inédits.

    Les Reines du ring de Jean-Marc Rudnicki – Comédie

    Avec Nathalie Baye, Marilou Berry, Audrey Fleurot

    Rose, trente ans, n’a qu’une idée en tête : renouer avec Michael, son fils de onze ans dont elle a été séparée pendant quelques années. Mais la tâche s’avère compliquée. Lorsque Rose découvre la passion de son fils, elle pense avoir trouvé le moyen de dégeler la glace : elle va monter une équipe de catch avec ses trois collègues caissières.

    12 ans d’âge de Frédéric Proust – Comédie

    Avec François Berléand, Patrick Chesnais, Anne Consigny

    Charles et Pierrot sont inséparables. Le jour où Charles part en pré-retraite, c’est le bonheur ! Ils vont pouvoir passer encore plus de temps ensemble. Leur devise est claire : profiter de la vie et rire de tout. Leur imagination débordante va remplir leurs journées sous le regard tendre et parfois inquiet des femmes de leur vie.

    Né quelque part de Mohamed Hamidi –Comédie

    Avec Jamel Debbouze, Tewfik Jallab, Malik Bentalha Farid, jeune français de vingt-six ans, doit aller en Algérie pour sauver la maison de son père. Découvrant ce pays pour la première fois, il tombe sous le charme d’une galerie de personnages étonnants dont l’humour et la simplicité vont profondément le toucher. Parmi eux son cousin, un jeune homme vif et débrouillard qui nourrit le rêve de pouvoir rejoindre la France.

    Grand Central de Rebecca Zlotowski – Drame

    Avec Tahar Rahim, Léa Seydoux, Olivier Gourmet, Denis Menochet

    Gary est jeune, agile, il apprend vite. Il fait partie de ceux à qui on n’a jamais rien promis. De petit boulot en petit boulot, il est embauché dans une centrale nucléaire. Là, au plus près des réacteurs, où les doses radioactives sont les plus fortes, il trouve enfin ce qu’il cherchait : de l’argent, une équipe, une famille. Mais l’équipe, c’est aussi Karole, la femme de Toni dont il tombe amoureux. L’amour interdit et les radiations contaminent alors doucement Gary. Chaque jour devient une menace.

    Sur le chemin de l’école de Pascal Plisson – Documentaire

    Ils vivent aux quatre coins de la planète et tous ont en commun la soif d’apprendre. D’instinct, ils savent que leur survie et leur bonheur dépendent du savoir, donc de l’école. Ce sont les héros de Sur le chemin de l’école, un film documentaire d’aventures qui croise le destin de petits écoliers contraints d’affronter mille difficultés pour atteindre leur école. En s’engageant sur cet étonnant chemin des écoliers, ils vont se détacher de leur enfance et se lancer dans un parcours semé d’embûches et de surprises. Ce film est le récit du voyage initiatique qui va bouleverser leur vie.

    Juliette de Pierre Godeau – Comédie dramatique

    Avec Astrid Bergès-Frisbey, Élodie Bouchez, Féodor Atkine Juliette, une jeune-femme de vingt-cinq ans profite de sa jeunesse et refuse de grandir. Pourtant, elle sait que tôt ou tard elle devra faire des choix pour avancer dans la vie.

    Aya de Yopougon de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie – Animation

    Fin des années 1970, en Côte d’Ivoire à Yopougon, quartier populaire d’Abidjan. C’est là que vit Aya, dix-neuf ans, une jeune fille sérieuse qui préfère rester étudier à la maison plutôt que de sortir avec ses copines. Aya partage ses journées entre l’école, la famille et ses deux meilleures amies : Adjoua et Bintou, qui ne pensent qu’à aller « gazer » en douce la nuit tombée dans les maquis. Les choses se gâtent lorsqu’ Adjoua se retrouve enceinte par accident.

    Joséphine d’Agnès Obadia – Comédie

    Avec Marilou Berry, Medhi Nebbou, Berangère Krief, Charlie Dupont

    Joséphine n’aime pas son boulot, enchaîne des histoires d’amour sans lendemain et surtout doit supporter la pression de ses parents et de sa soeur qui lui reprochent à trente ans et des poussières de n’avoir toujours pas trouvé un bon petit mari. Qu’à cela ne tienne ! Pour faire taire les mauvaises langues, Joséphine s’invente un beau brésilien millionnaire. Sauf qu’avec ce (petit) mensonge, Joséphine va perdre son appartement, son job, son chat et devoir vivre incognito à Paris. Au détour de ses aventures rocambolesques, elle apprendra quand même la salsa et trouvera enfin le grand amour…

    Elle s’en va d’Emmanuelle Bercot – Drame

    Avec Catherine Deneuve, Nemo Schiffman

    Bettie, la soixantaine, se voit soudain abandonnée par son amant et son restaurant familial est en péril financier. Elle prend sa voiture pensant faire le tour du pâté de maison mais part à l’aventure. Au fil de sa route, elle fait des rencontres hasardeuses, assiste à un gala d’ex-Miss France, renoue avec sa fille, découvre son petit-fils… Un nouvel horizon s’ouvre ainsi à elle.

    Chez nous c’est trois ! de Claude Duty – Comédie

    Avec Noémie Lvovsky, Marie Kremer, Stéphane De Groodt, Julien Baumgartner, Jonathan Manzambi, Judith Godrèche

    Jeanne Millet, la quarantaine, réalisatrice de cinéma en panne de création, revient dans sa région natale présenter son deuxième film. Durant la semaine de sa tournée socioculturelle, elle va rencontrer un directeur de centre de vacances militant, des cinéphiles passionnés, des randonneurs cultivés, un agent immobilier charmeur, une actrice extravertie, un producteur de documentaire attentif et un ex-amant toujours séduisant. Elle va surtout trouver un vrai sens à sa carrière, aidée en cela par la jeune équipe qui l’accompagne.

    Paris à tout prix de Reem Kherici – Comédie

    avec Reem Kherici, Tarek Boudali, Cécile Cassel, Philippe Lacheau, Shirley Bousquet

    Maya, d’origine marocaine vit à Paris depuis vingt ans. C’est une it-girl de la mode et de Saint-Germain-des-Prés. En pleine ascension elle s’apprête à décrocher son premier CDI de styliste dans la maison de haute couture pour laquelle elle travaille. Mais un simple contrôle de police où l’on découvre que son permis de séjour est périmé, la renvoie en moins de vingt-quatre heures directement au Maroc. Retour auprès de ce pays et cette famille qu’elle voulait oublier. Choc des cultures, choc des préjugés, Maya va tout faire pour rentrer. Vraiment tout. Quand l’avenir d’une parisienne trendy devient la galère d’une immigrée sans-papiers.

    Belle du Seigneur de Glenio Bonder – Drame

    Avec Jonathan Rhys Meyers, Natalia Vodianova, Marianne Faithfull

    En 1935-1936, à Genève, le séduisant Solal, qui officie à la Société des Nations, tente d’obtenir les faveurs de la belle Ariane, aristocrate protestante et épouse de son subalterne Adrien. Celle-ci ne tarde pas à succomber au charme du jeune homme, mais cette relation passionnelle entraînera les deux amants vers une destinée tragique.

    Nina Simone Love Sorceress… Forever de René Letzgus – Documentaire

    Avec Richard Bohringer, Nina Simone, Lisa Doby et Claude Nobs.

    Vibrante évocation de Nina Simone disparue il y a dix ans, ce film évoque en parallèle le destin de Lisa Doby, chanteuse afro-américaine également née en Caroline du Nord. Toutes deux ont vécu le racisme et la discrimination qu’elles transcendent à travers leur musique. Toutes deux témoignent d’une même volonté d’exister. Pour parler de Nina Simone, deux hommes. Claude Nobs, fondateur et directeur du Montreux Jazz Festival, disparu en ce début d’année, se remémore sa rencontre émouvante avec l’artiste à l’occasion du concert de 1976 au festival. Ce film est un hommage à Nina Simone et à Claude Nobs tous deux épris de musique de liberté.

    Les projections spéciales

    Un, deux, trois soleil de Bertrand Blier – Drame

    Avec Anouk Grinberg, Marcello Mastroianni, Myriam Boyer, Olivier Martinez, Jean-Michel Noirey

    Un, deux, trois, soleil, c’est l’histoire de Victorine, jeune fille de banlieue, entourée d’une mère imposante et d’un père alcoolique qu’elle tente d’aider. A côté de sa vie familiale, elle rencontre son premier amour, Petit Paul, assassiné lors d’un cambriolage. Plus tard, Victorine fait la connaissance de Maurice, son futur mari.

    Avant la nuit de Julian Schnabel – Drame

    Avec Sean Penn, Javier Bardem, Olivier Martinez, Andrea Di Stefano, Johnny Depp

    Avant la nuit retrace la vie de l’écrivain cubain Reinaldo Arenas : son enfance, son enthousiasme pour la révolution castriste, ses désillusions, son exil politique à New York en 1980, le succès de ses romans, les périodes d’emprisonnement, son homosexualité et son suicide en 1990, alors qu’il est atteint du sida.

    La Femme de chambre du Titanic de Bigas Luna – Comédie dramatique

    Avec Olivier Martinez, Romane Bohringer, Didier Bezace

    En 1912, dans un village de Lorraine, Horty remporte une fois de plus la course annuelle qu’organise le patron de sa fonderie. Il gagne un voyage à Southampton pour voir appareiller le Titanic. En Angleterre, il rencontre Marie, une jeune femme qui doit embarquer le lendemain comme femme de chambre sur le paquebot. Elle n’a pas d’endroit où dormir. Il lui cède son lit. Elle lui fait vite une place à côté de lui. Au matin, Horty se réveille, seul, tandis que le Titanic s’éloigne.

    Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy – Comédie musicale

    Avec Catherine Deneuve, Nino Castelnuovo, Anne Vernon, Marc Michel

    Novembre 1967. Geneviève Emery vit avec sa mère, une veuve désargentée qui tient un magasin de parapluies à Cherbourg. En dépit de la désapprobation de Mme Emery, Geneviève aime le garagiste Guy Fouchet. Ils se jurent une passion éternelle et font des rêves d’avenir. Hélas, Guy doit faire son service militaire en Algérie. La veille de son départ, Geneviève se donne à lui…

    Projection suivie d’une animation surprise.

    Les avant-premières américaines

    Parallèlement à la sélection française, Champs-Élysées Film Festival proposera des avant-premières de films américains avant leur sortie en France.

    Frances Ha de Noah Baumbach – Comédie dramatique

    Avec Greta Gerwig, Adam Driver, Mickey Sumner

    Frances Ha, jeune new-yorkaise de vingt-sept ans, vit avec sa meilleure amie Sophie, en rêvant sa carrière de danseuse. Mais Sophie déménage et Frances se retrouve subitement seule, obligée de trouver sa place dans le monde.

    Struck / Film d’ouverture de Brian Dannelly – Comédie

    Avec Chris Colfer, Sarah Hyland, Rebel Wilson, Allison Janney, Christina Hendricks Carson, lycéen geek, malin et sarcastique, rêve de devenir journaliste. Mais il lui faut un excellent dossier pour intégrer une prestigieuse université. La conseillère pédagogique de son lycée lui suggère de créer un club littéraire pour sortir du lot. Mais comment motiver des lycéens intéressés par le foot, la drague, les filles et la fête ? C’est alors que sa seule amie, Malerie lui propose une méthode infaillible pour les attirer.

    Projection en présence de Chris Colfer

    Imogene / Film de clôture de Shari Springer Berman et Robert Pulcini – Comédie Avec Kristen Wiig, Matt Dillon, Darren Criss, Annette Bening

    Après avoir perdu son travail et son petit-ami, une dramaturge décide de mettre sur pied une fausse tentative de suicide.

    Projection en présence de Kristen Wiig et Darren Criss

    Arthur Newman de Dante Ariola – Comédie dramatique

    Avec Colin Firth, Emily Blunt, Anne Heche, Phillip Troy Linge

    La situation de Wallace Avery est peu enviable. Il déteste son métier, il est lui-même détesté par son ex-femme et son fils, et il vient de rater la chance de mener l’existence dont il rêvait. Pour fuir cette situation, il met en scène sa propre mort et se rachète une nouvelle identité sous le nom d’Arthur Newman.

    Massacre à la tronçonneuse 3D de John Luessenhop – Horreur

    Avec Alexandra Daddario, Scott Eastwood, Dan Yeager, Trey Songz

    Une jeune femme se rend au Texas avec ses amis pour toucher l’héritage de la famille Sawyer, une gigantesque et luxueuse bâtisse. Elle ne va pas tarder à découvrir que cette demeure familiale cache un locataire : Thomas Sawyer, dit « Leatherface ».

    Rampart d’Oren Moverman – Drame

    Avec Woody Harrelson, Steve Buscemi, Robin Wright

    L’officier de police Dave Brown est connu depuis toujours pour ses méthodes expéditives et sa tendance à franchir toutes les lignes. Lorsque la vidéo d’un de ses débordement de violence se retrouve sur toutes les chaînes de télé, tout le monde décide de lui faire payer l’addition. Face au scandale qui pourrait mettre en lumière les pratiques douteuses de la police, ce spécialiste des excès en tous genres fera un magnifique exemple.

    Five Dances d’Alan Brown – Drame

    Avec Ryan Steele, Reed Luplau, Catherine Miller, Kimiye Corwin, Luke Murphy

    Five Dances est un long-métrage créatif qui aborde le monde de la danse contemporaine dans la ville de New York. Le spectateur suit la journée rythmée d’un jeune danseur talentueux de dix-huit ans qui a fuit le Kansas pour percer à New York. Mais, très vite, il doit faire un choix entre sa famille et sa carrière.

    Before Midnight de Richard Linklater – Drame

    Avec Julie Delpy, Ethan Hawke

    Une île grecque, une villa magnifique, en plein mois d’août. Céline, son mari Jesse et leurs deux filles passent leurs vacances chez des amis. On se promène, on partage des repas arrosés, on refait le monde. La veille du retour à Paris, surprise : les amis offrent au couple une nuit dans un hôtel de charme, sans les enfants. Les conditions sont idylliques mais les vieilles rancoeurs remontent à la surface et la soirée en amoureux tourne vite au règlement de comptes d’un couple en pleine crise de la quarantaine. Céline et Jesse seront-ils encore ensemble le matin de leur départ ?

    Broken City d’Allen Hughes – Policier

    Avec Russel Crowe, Mark Walberg, Catherine Zeta-Jones

    Engagé par le maire pour enquêter sur la possible infidélité de sa femme, un ex-flic devenu détective

    The East de Zal Batmanglij – Thriller

    Avec Brit Marling, Alexander Skarsgård, Ellen Page

    Une femme agent secret doit s’infiltrer dans l’association éco-terroriste The East, mais ses plans basculent lorsqu’elle tombe amoureuse du leader du groupe.

    Avant-première européenne du film.

    Le Quatuor (A Late Quartet) de Yaron Zilberman – Drame

    Avec Philip Seymour Hoffman, Christopher Walken, Catherine Keener

    Lorsque le violoncelliste d’un quatuor à cordes de renommée mondiale apprend qu’il est atteint de la maladie de Parkinson, l’avenir du groupe ne tient plus qu’à un fil. Entre les émotions refoulées, les égos et les passions incontrôlables qui se déchaînent alors, la longue amitié qui unit les quatre virtuoses menace de voler en éclats. À la veille du concert qui célèbrera leur ving-cinquième et sans doute ultime anniversaire, seuls leurs liens étroits et le pouvoir de la musique peuvent encore préserver ce qu’ils ont construit.

    The Bay de Barry Levinson – Horreur

    Avec Nansi Aluka, Christopher Denham, Stephen Kunken, Frank Deal

    La petite ville côtière de Chesapeake Bay doit sa prospérité à l’élément aquatique. Lorsque deux biologistes français relèvent un affolant niveau de toxicité de l’eau et tentent d’alerter le maire, ce dernier refuse de semer la panique dans sa paisible cité. Inaction fatale, puisqu’une épidémie mortelle ne tarde pas à se répandre, qui voit les habitants se transformer en hôtes de parasites mutants prenant le contrôle de leur esprit.

    Dans la tête de Charles Swann III de Roman Coppola – Comédie

    Avec Charlie Sheen, Jason Schwartzman, Bill Murray

    Charles Swan III a tout pour lui. C’est un graphiste réputé, un excentrique qui, grâce à sa célébrité, son charme et son argent a une vie parfaite, en apparence. Mais quand son grand amour Ivana, fatiguée de ses frasques d’homme à femmes, met brutalement fin à leur relation, Charles a le coeur en lambeaux. Avec le soutien de ses fidèles amis Kirby et Saul et de sa soeur Izzy, il entreprend un voyage d’introspection délirant dans son imaginaire et tente de se résigner à vivre sans Ivana. Dans la tête de Charles Swan III est une variation débridée sur la passion amoureuse, au style malicieux et non conventionnel.

    Leave It on the Floor de Sheldon Larry – Comédie musicale

    avec Miss Barbie-Q, Andre Myers, Phillip Evelyn

    Lorsque Deondra découvre que son fils Brad est homosexuel, elle le met à la porte. Ce dernier erre dans les rues de Los Angeles et atterrit par hasard dans un lieu de la scène underground californienne où se déroule une compétition de voguing. Il découvre alors les membres hauts en couleur des différentes équipes qui s’affrontent, dont ceux dirigés par la légendaire reine de la scène, Queef Latina. Brad va tenter de s’intégrer à cette nouvelle famille.

    Interior Leather Bare de James Franco et Travis Mathews – Documentaire

    Avec Val Lauren, James Franco, Christian Patrick, Travis Mathews

    Les réalisateurs imaginent les quarante minutes perdues du film Cruising de William Friedkin, jugées trop choquantes dans les années 1980. James Franco et Travis Mathews tentent de récréer l’instant où un policier infiltre la communauté gay new-yorkaise en imaginant le sulfureux contenu.

    Dark Skies de Scott Stewart – Horreur

    Avec Keri Russell, Josh Hamilton, Dakota Goyo

    Dans une banlieue paisible, la famille Barrett voit soudainement sa vie basculer suite à des évènements étranges qui, chaque nuit, viennent troubler la tranquillité de sa maison. Lorsque leur fils cadet évoque un mystérieux « Ogre au sable » lui rendant visite le soir, le quotidien de Daniel et Lacy Barrett tourne alors au cauchemar : ils deviennent victimes d’inquiétants trous de mémoire et de soudaines pertes de contrôle de leur corps. Ne trouvant aucun soutien autour d’eux, ils se retrouvent impuissants pour affronter ce qui va se révéler être une force extraterrestre cherchant à s’emparer de leurs enfants.

    Open Day d’Adam Rodgers – Comédie romantique

    Avec Andy Garcia, Vera Farmiga, Taissa Farmiga

    Edith et Georges, tous deux divorcés, accompagnent leurs grands ados à la journée portes ouvertes de l’université de Middleton. Après s’être copieusement insultés, de façon plutôt inopinée, ils vont se trouver des affinités, et, peut-être, connaître la plus belle journée de leur vie.

    An Oversimplification of her Beauty de Terence Nance – Animation

    Avec Terence Nance,Alisa Becher, Jc Cain, Dexter Jones, Channelle Pearson

    Vous venez de rentrer chez vous après une mauvaise journée. Vous êtes fauché et seul, même en vivant dans la plus grande ville d’Amérique. Et pourtant, il vous reste une raison d’être optimiste : il semble que vous ayez attiré l’attention d’une jeune femme très intrigante. Vous vous êtes dépêché de rentrer pour ranger votre appartement avant qu’elle arrive. Dans la précipitation, vous manquez un appel. Vous avez un message : elle dit qu’elle ne pourra pas vous.

    Les films Masterclass

    Boxing Gym de Frederick Wiseman – Documentaire

    Un homme de trop de Costa Gavras – Drame

    Les Incontournables TCM Cinéma

    TCM Cinéma et Champs-Élysées Film Festival s’associent et présentent au public de grands classiques du cinéma américain et français en version restaurée.

    Le jury lycéen

    Dans l’optique de faire connaître les grands classiques du cinéma aux jeunes adultes et de leur permettre de participer activement à la promotion de ce patrimoine cinématographique, Champs-Élysées Film Festival constitue cette année un jury lycéen, qui sera chargé d’attribuer à l’un des treize films et documentaires Les Incontournables TCM Cinéma projetés lors du festival un Prix du Jury lycéen. Ce label décerné est destiné à aider le film élu à sa ressortie en salle. Il sera relayé par le site Zérodeconduite.net et www.champselyseesfilmfestival.com, ainsi que sur les réseaux sociaux. Constitué de vingt et un étudiants des sections hypokhâgne et khâgne cinéma-audiovisuel des lycées Paul Valéry (Paris), Jean-Pierre Vernant (Sèvres) et Léon Blum (Créteil), en collaboration avec des enseignants, le jury devra assister aux séances des treize oeuvres et proposer un texte sur le film primé.

    Le Choix de Sophie d’Alan J. Pakula – Drame

    Plein soleil de René Clément – Thriller

    Un monde fou, fou, fou, fou de Stanley Kramer – Comédie

    Mais qui a tué Harry ? d’Alfred Hitchcock – Policier

    Les Voyages de Sullivan de Preston Sturges – Drame

    Runaway Train d’Andrei Konchalovsky – Action

    Docteur Jerry et Mister Love de Jerry Lewis – Comédie

    Scarface de Brian de Palma – Drame

    Deux filles au tapis de Robert Aldrich – Comédie dramatique

    Un, deux, trois de Billy Wilder – Comédie

    Les documentaires inédits de TCM Cinéma

    Dans le cadre des Incontournables de TCM Cinéma, Champs-Elysées Film Festival propose deux documentaires inédits sur le grand producteur Richard D. Zanuck et sur le réalisateur mythique John Ford. Une immersion dans les coulisses d’Hollywood.

    Attendez avant de me dire non: l’histoire de Richard D. Zanuck de Laurent Bouzereau – Documentaire

    Directed by John Ford de Peter Bogdanovich – Documentaire

    Séances Jeune public

    À l’occasion de cette deuxième édition, Champs-Élysées Film Festival souhaite élargir son public et donner l’opportunité aux plus jeunes de découvrir le cinéma sous différentes formes. Les projections Jeune public sont réparties autour de trois séances : un film et deux ciné-concerts.

    Le Roi et l’Oiseau

    Le Chef-d’Oeuvre de Paul Grimault et Jacques Prévert D’après le conte La Bergère et le Ramoneur de Hans Christian Andersen, dialogues de Jacques Prévert. Film en version restaurée – sortie prévue le

    Tire la bobinette et le cinéma muet…

    Pochette Surprise !

    Depuis bientôt dix ans, Le Balzac propose un dimanche matin par mois des séances de cinéma « Pochette Surprise ». Petits et grands peuvent assister à des séances de films courts, muets pour la plupart, datant du début de l’histoire du cinéma. Ainsi, ils peuvent découvrir ou redécouvrir Charlot, Laurel et Hardy, Harold Lloyd ou Buster Keaton, s’amuser devant les documentaires insolites de l’époque, déceler les premiers trucages et apercevoir les débuts de la couleur. L’accompagnement musical en direct leur fait revivre la magie des premières séances de cinéma. Depuis 2008, les séances sont présentées et animées par Mireille Beaulieu, accompagnée d’un musicien invité. Quant à la programmation, elle est assurée par Serge Bromberg de Lobster Films.

    Soirée spéciale les Toiles Enchantées

    Soirée caritative

    Pour sa deuxième édition, Champs-Élysées Film Festival organise une soirée caritative au profit de l’association Les Toiles enchantées. Depuis 1997, l’association dirigée par Gisèle Tsobanian et présidée par Alain Chabat, offre à tous les jeunes hospitalisés ou handicapés des projections de films récents, sur écran géant, au moment même de leur sortie en salles.

    Encouragée et soutenue par le corps médical, l’association :

    – Donne l’accès à la culture et au divertissement aux enfants malades et hospitalisés ;

    – Brise le quotidien difficile de ces enfants ;

    – Les aide à lutter contre la maladie et le découragement.

    Enfin, elle leur apporte ce sentiment d’évasion et de liberté dont ils ont grandement besoin. En 2012, 50 films ont été projetés par l’association sur 344 séances et 17 000 enfants ont assisté à ces projections dans 125 établissements partenaires de cette action. Les Toiles enchantées sont soutenues par de nombreuses personnalités, partenaires et professionnels du cinéma.

    Soirée spéciale Les Toiles enchantées par Champs-Élysées Film Festival

    Champs-Élysées Film Festival organise une soirée au profit des Toiles enchantées du Publicis Cinémas et présentera en avant-première un long-métrage en présence de l’équipe du film. De nombreux artistes soutenant l’association participeront également à cette soirée d’exception.

    Tarifs de la soirée*

    – 15 euros pour assister à la soirée

    – 50 euros pour assister à la soirée complète avec cocktail dinatoire sur la terrasse Publicis, dans la limite des places disponibles.

    *Les fonds récoltés seront entièrement reversés à l’association les Toiles enchantées.

    LISTE DES SALLES PARTICIPANT AU FESTIVAL

    Le Balzac

    1, rue Balzac – 75008 Paris

    Métro : Étoile (lignes 1, 2 et 6) ou George V (ligne 1)

    Gaumont Marignan

    27, avenue des Champs-Élysées – 75008 Paris

    Métro : Franklin Roosevelt (lignes 1 et 9)

    Gaumont Ambassade

    50, avenue des Champs-Élysées – 75008 Paris

    Métro : Franklin Roosevelt (lignes 1 et 9)

    Le Lincoln

    14, rue Lincoln – 75008 Paris

    Métro : George V (ligne 1), Franklin Roosevelt (lignes 1 et 9)

    Publicis Cinémas

    129, avenue des Champs-Élysées – 75008 Paris

    Métro : Étoile (lignes 1 et 6), George V (ligne 1)

    UGC George V

    144-146, avenue Champs-Elysées – 75008 Paris

    Métro : Étoile (lignes 1, 2 et 6), George V (ligne 1)

    MK2 Grand Palais

    3, avenue Winston Churchill – 75008 Paris

    Métro : Franklin Roosevelt (lignes 1 et 9) et Champs-Élysées

    INFORMATIONS PRATIQUES

    Bureau du festival au Wifi Café

    Entrée RDC Publicis Group / Salon Eisenhower

    133, avenue des Champs-Élysées

    75008 Paris

    Les accréditations professionnelles et presse seront à retirer au bureau du festival.

    Tel : 01 47 20 12 42

    Tarifs

    Tarif habituel des salles.

    Places mises en vente dans les salles participantes de Champs-Élysées Film Festival.

    La carte UGC illimité et le Pass Gaumont Pathé sont acceptés.lémenceau (lignes 1 et 13)

    Le festival en ligne

    Pour connaître l’intégralité de la programmation, les horaires, les salles et suivre l’actualité du festival en direct, rendez-vous sur :www.champselyseesfilmfestival.com. Suivez également le festival sur twitter : @CEfilmfest

    Facebook : Fan page : Champs-Elysées Film Festival

    Dailymotion: www.dailymotion.com/Champselyseesfilmfestival

    CRITIQUE DE « PLEIN SOLEIL » DE RENE CLEMENT

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    Après les critiques de « La Piscine », « Borsalino », « Le Guépard », « Monsieur Klein », « Le Cercle rouge », « Le Professeur« , je poursuis donc aujourd’hui le cycle consacré à Alain Delon sur inthemoodforcinema.com avec « Plein soleil » de René Clément, l’un des films que j’ai choisis dans le cadre de la programmation du ciné club du restaurant Les Cinoches.

    Dans ce film de 1960, Alain Delon est Tom Ripley, qui, moyennant 5000 dollars, dit être chargé par un milliardaire américain, M.Greenleaf, de ramener son fils Philippe (Maurice Ronet) à San Francisco, trouvant que ce dernier passe de trop longues vacances en Italie auprès de sa maîtresse Marge (Marie Laforêt). Tom est constamment avec eux, Philippe le traite comme son homme à tout faire, tout en le faisant participer à toutes ses aventures sans cesser de le mépriser. Mais Tom n’est pas vraiment l’ami d’enfance de Philippe qu’il dit être et surtout il met au point un plan aussi malin que machiavélique pour usurper l’identité de Philippe.

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    « Plein soleil » est une adaptation d’un roman de Patricia Highsmith (écrite par Paul Gégauff et René Clément) et si cette dernière a été très souvent adaptée (et notamment le roman le « Talentueux Monsieur Ripley » titre originel du roman de Patricia Highsmith qui a fait l’objet de très nombreuses adaptations et ainsi en 1999 par Anthony Minghella avec Matt Damon dans le rôle de Tom Ripley), le film de René Clément était selon elle le meilleur film tiré d’un de ses livres.

    Il faut dire que le film de René Clément, remarquable à bien des égards, est bien plus qu’un thriller. Par l’évocation de la jeunesse désinvolte, oisive, désœuvrée, égoïste, en Italie, il fait même penser à la « Dolce vita » de Fellini.

    Cette réussite doit beaucoup à la complexité du personnage de Tom Ripley et à celui qui l’incarne. Sa beauté ravageuse, son identité trouble et troublante, son jeu polysémique en font un être insondable et fascinant dont les actes et les intentions peuvent prêter à plusieurs interprétations. Alain Delon excelle dans ce rôle ambigu, narcissique, où un tic nerveux, un regard soudain moins assuré révèlent l’état d’esprit changeant du personnage. Un jeu double, dual comme l’est Tom Ripley et quand il imite Philippe (Ronet) face au miroir avec une ressemblance à s’y méprendre, embrassant son propre reflet, la scène est d’une ambivalente beauté.

    Si « Plein soleil » est le cinquième film d’Alain Delon, c’est aussi son premier grand rôle suite auquel Visconti le choisit pour « Rocco et ses frères ». Sa carrière aurait-elle était la même s’il avait joué le rôle de Greenleaf qui lui avait été initialement dévolu et s’il n’avait insisté pour interpréter celui de Tom Ripley ? En tout cas, avec « Plein soleil » un mythe était né et Delon, depuis, considère toujours Clément comme son « maître absolu ». Ils se retrouveront d’ailleurs peu après pour les tournages de « Quelle joie de vivre » (1960), « Les Félins » (1964) et enfin « Paris brûle-t-il ? » en 1966.

    Face à lui, Ronet est cynique et futile à souhait. Le rapport entre les deux personnages incarnés par Delon et Ronet est d’ailleurs similaire à celui qu’ils auront dans « La Piscine » de Jacques Deray, 9 ans plus tard, le mépris de l’un conduisant pareillement au meurtre de l’autre. Entre les deux, Marge se laisse éblouir par l’un puis par l’autre, victime de ce jeu dangereux mais si savoureux pour le spectateur qui ne peut s’empêcher de prendre fait et cause pour l’immoral Tom Ripley.

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    L’écriture et la réalisation de Clément procurent un caractère intemporel à ce film de 1960 qui apparaît alors presque moins daté et plus actuel que celui de Minghella qui date pourtant de 1999 sans compter la modernité du jeu des trois acteurs principaux qui contribue également à ce sentiment de contemporanéité. « Plein soleil » c’est aussi « la confrontation entre l’éternité et l’éphémère, la beauté éternelle et la mortalité »*, la futilité pour feindre d’oublier la finitude de l’existence et la fugacité de cette existence. Les couleurs vives avec lesquelles sont filmés les extérieurs renforcent cette impression de paradoxe, les éléments étant d’une beauté criminelle et trompeuse à l’image de Tom Ripley. La lumière du soleil, de ce plein soleil, est à la fois élément de désir, de convoitise et le reflet de ce trouble et de ce mystère. Une lumière si bien mise en valeur par le célèbre chef opérateur Henri Decaë. L’éblouissement est celui exercé par le personnage de Tom Ripley qui est lui-même fasciné par celui dont il usurpe l’identité et endosse la personnalité. Comme le soleil qui à la fois éblouit et brûle, ils sont l’un et l’autre aussi fascinants que dangereux.

    Acte de naissance d’un mythe, thriller palpitant, personnage délicieusement ambigu, lumière d’été trompeusement belle aux faux accents d’éternité, « Plein soleil » est un chef d’œuvre du genre dans lequel la forme coïncide comme rarement avec le fond, les éléments étant la métaphore parfaite du personnage principal. « Plein soleil », un film trompeusement radieux par lequel je vous conseille vivement de vous laisser éblouir !

    *Phrase extraite de l’ouvrage de de D. Bantcheva, René Clément, de même que les citations d’Alain Delon extraites de l’interview publiée dans le livre en question.

    Enfin, j’en profite pour vous rappeler que, si vous aimez les festivals de cinéma, la semaine prochaine sortira mon roman « Les Orgueilleux » qui se déroule entièrement dans le cadre d’un festival de cinéma. Pour en savoir plus dès à présent, suivez sa page Facebook, ici : http://facebook.com/LesOrgueilleux .

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