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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 103

  • Critique de MAL DE PIERRES de Nicole Garcia

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     Nicole Garcia était cette année à nouveau en compétition au Festival de Cannes en tant que réalisatrice (elle a également souvent gravi les marches comme comédienne). Après avoir ainsi été en lice pour « L’Adversaire » en 2002 et pour  « Selon Charlie » en 2005, elle l'était cette fois avec un film dans lequel Marion Cotillard tient le rôle principal, elle-même pour la cinquième année consécutive en compétition à Cannes. L’une et l’autre sont reparties sans prix de la Croisette même si ce beau film enfiévré d’absolu l’aurait mérité.  « Mal de Pierres » est une adaptation du roman éponyme de l’Italienne Milena Agus publié en 2006 chez Liana Lévi. Retour sur un de mes coups de cœur du Festival de Cannes 2016…

    Marion Cotillard incarne Gabrielle, une jeune femme qui a grandi dans la petite bourgeoisie agricole de Provence. Elle ne rêve que de passion. Elle livre son fol amour à un instituteur qui la rejette. On la croit folle, son appétit de vie et d’amour dérange, a fortiori à une époque où l’on destine d’abord les femmes au mariage. « Elle est dans ses nuages » dit ainsi d’elle sa mère.  Ses parents la donnent à José parce qu’il semble à sa mère qu’il est « quelqu’un de solide » bien qu’il ne « possède rien », un homme que Gabrielle n’aime pas, qu’elle ne connaît pas, un ouvrier saisonnier espagnol chargé de faire d’elle « une femme respectable ».  Ils vont vivre au bord de mer… Presque de force, sur les conseils d’un médecin, son mari la conduit en cure thermale à la montagne pour soigner ses calculs rénaux, son mal de pierres qui l’empêche d’avoir des enfants qu’elle ne veut d’ailleurs pas, contrairement à lui. D’abord désespérée dans ce sinistre environnement, elle reprend goût à la vie en rencontrant un lieutenant blessé lors de la guerre d’Indochine, André Sauvage (Louis Garrel). Cette fois, quoiqu’il advienne, Gabrielle ne renoncera pas à son rêve d’amour fou…

    Dès le début émane de ce film une sensualité brute. La nature toute entière semble brûler de cette incandescence qui saisit et aliène Gabrielle : le vent qui s’engouffre dans ses cheveux, les champs de lavande éblouissants de couleurs, le bruit des grillons, l’eau qui caresse le bas de son corps dénudé, les violons et l’accordéon qui accompagnent les danseurs virevoltants de vie sous un soleil éclatant. La caméra de Nicole Garcia caresse les corps et la nature, terriblement vivants, exhale leur beauté brute, et annonce que le volcan va bientôt entrer en éruption.

    Je suis étonnée que ce film n’ait pas eu plus d’échos lors de sa présentation à Cannes. Marion Cotillard incarne la passion aveugle et la fièvre de l’absolu qui ne sont pas sans rappeler celles d’Adèle H, mais aussi l’animalité et la fragilité, la brutalité et la poésie, la sensualité et une obstination presque enfantine. Elle est tout cela à la fois, plus encore, et ses grands yeux bleus âpres et lumineux nous hypnotisent et conduisent à notre tour dans sa folie créatrice et passionnée. Gabrielle incarne une métaphore du cinéma, ce cinéma qui « substitue à notre regard un monde qui s’accorde à nos désirs ». Pour Gabrielle, l’amour est d’ailleurs un art, un rêve qui se construit. Ce monde c’est André Sauvage (le bien nommé), l’incarnation pour Gabrielle du rêve, du désir, de l’ailleurs, de l’évasion. Elle ne voit plus, derrière sa beauté ténébreuse, son teint blafard, ses gestes douloureux, la mort en masque sur son visage, ses sourires harassés de souffrance. Elle ne voit qu’un mystère dans lequel elle projette ses fantasmes d’un amour fou et partagé. « Elle a parfaitement saisi la dimension à la fois animale et possédée de Gabrielle, de sa folie créatrice » a ainsi déclaré Nicole Garcia lors de la conférence de presse cannoise. « Je n’ai pas pensé à filmer les décors. Ce personnage est la géographie. Je suis toujours attirée par ce que je n’ai pas exploré » a-t-elle également ajouté.

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    Face à Gabrielle, les personnages masculins n’en sont pas moins bouleversants. Le mari incarné par Alex Brendemühl représente aussi une forme d’amour fou, au-delà du désamour, de l’indifférence, un homme, lui aussi, comme André Sauvage, blessé par la guerre, lui aussi secret et qui, finalement, porte en lui tout ce que Gabrielle recherche, mais qu’elle n’a pas décidé de rêver… « Ce personnage de femme m’a beaucoup touchée. Une ardeur farouche très sauvage et aussi une sorte de mystique de l’amour, une quête d’absolu qui m’a enchantée. J’aime beaucoup les hommes du film, je les trouve courageux et pudiques» a ainsi déclaré Marion Cotillard (qui, comme toujours, a d'ailleurs admirablement parlé de son personnage, prenant le temps de trouver les mots justes et précis) lors de la conférence de presse cannoise du film (ma photo ci-dessus).  Alex Brendemühl dans le rôle du mari et Brigitte Roüan (la mère mal aimante de Gabrielle) sont aussi parfaits dans des rôles tout en retenue.

    Au scénario, on retrouve le scénariste notamment de Claude Sautet, Jacques Fieschi, qui collabore pour la huitième fois avec Nicole Garcia et dont on reconnaît aussi l’écriture ciselée et l’habileté à déshabiller les âmes et à éclairer leurs tourments, et la construction scénaristique parfaite qui sait faire aller crescendo l’émotion sans non plus jamais la forcer. La réalisatrice et son coscénariste ont ainsi accompli un remarquable travail d’adaptation, notamment en plantant l’histoire dans la France des années 50 heurtée par les désirs comme elle préférait ignorer les stigmates laissées par les guerres. Au fond, ce sont trois personnages blessés, trois fauves fascinants et égarés.

    Une nouvelle fois, Nicole Garcia se penche sur les méandres de la mémoire et la complexité de l’identité comme dans le sublime « Un balcon sur la mer ». Nicole Garcia est une des rares à savoir raconter des « histoires simples » qui révèlent subtilement la complexité des « choses de la vie ».

    Rarement un film aura aussi bien saisi la force créatrice et ardente des sentiments, les affres de l’illusion amoureuse et de la quête d’absolu. Un film qui sublime les pouvoirs magiques et terribles de l’imaginaire qui portent et dévorent, comme un hommage au cinéma. Un grand film romantique et romanesque comme il y en a désormais si peu. Dans ce rôle incandescent, Marion Cotillard, une fois de plus, est époustouflante, et la caméra délicate et sensuelle de Nicole Garcia a su mieux que nulle autre transcender la beauté âpre de cette femme libre qu’elle incarne, intensément et follement  vibrante de vie.

    La Barcarolle de juin de Tchaïkovsky et ce plan à la John Ford qui, de la grange où se cache Gabrielle, dans l’ombre, ouvre sur l’horizon, la lumière, l’imaginaire, parmi tant d’autres images, nous accompagnent  bien longtemps après le film. Un plan qui ouvre sur un horizon d’espoirs à l’image de ces derniers mots où la pierre, alors, ne symbolise plus un mal mais un avenir rayonnant, accompagné d’ un regard qui, enfin, se pose et se porte au bon endroit. Un très grand film d’amour(s). A voir absolument.

  • Critique de L’ODYSSEE de Jérôme Salle

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    De cette projection du film de Jérôme Salle, je suis sortie bouleversée et éblouie, bousculée aussi, avec l’envie de vous en parler immédiatement  afin de vous inciter à courir voir et vivre cette « Odyssée » avant que le film ne disparaisse des écrans même si je pense qu’il devrait rester assez longtemps à l’affiche (il le mérite en tout cas).

    Bien sûr, toute existence est intrinsèquement romanesque pour peu qu’on porte sur celle-ci un regard curieux et singulier mais certains rêvent et vivent avec une démesure telle que leurs vies sont des films en puissance, comme l’était celle de Jacques-Yves Cousteau. Sa longiligne et élégante silhouette surmontée d’un bonnet rouge, comme un personnage de fiction qu’il s’était créé, une esquisse immédiatement reconnaissable, a tellement accompagné mon enfance qu’il me semblait que, aujourd’hui encore, personne ne pouvait ignorer qui était ce personnage éminent du XXème siècle, pourtant le réalisateur  Jérôme Salle précise ainsi que « En discutant autour de moi, j’ai réalisé qu’il était en train de tomber complètement dans l’oubli pour les moins de 20 ans, voire les moins de 30 ans. J’ai donc commencé à regarder ce qui était écrit sur lui. »

     Ne vous fiez pas au pitch officiel qui ne vous donnera qu’un petit aperçu de toute la force et la richesse de ce film : « 1948. Jacques-Yves Cousteau (Lambert Wilson), sa femme, Simone (Audrey Tautou) et ses deux fils, vivent au paradis, dans une jolie maison surplombant la mer Méditerranée. Mais Cousteau ne rêve que d’aventure. Grâce à son invention, un scaphandre autonome qui permet de respirer sous l’eau, il a découvert un nouveau monde. Désormais, ce monde, il veut l’explorer. Et pour ça, il est prêt à tout sacrifier. »

    Dès les premiers plans, magnifiquement captivants, alors que, dans son hydravion en péril, un des fils du Commandant Cousteau, Philippe (Pierre Niney), survole l’étendue bleutée tout est dit : le destin tragique, la beauté à couper le souffle des étendues maritimes, le souffle épique transcendé par la poignante musique d’Alexandre Desplat. Ensuite flashback sur les années qui ont précédé… Et nous voilà déjà envoûtés, embarqués dans une une aventure fascinante de plus de deux heures, une plongée en apesanteur.

    Sont ainsi posées les bases de la construction scénaristique absolument parfaite de ce film qui, au lieu d’être l’hagiographie en laquelle il aurait pu se transformer, est à la fois un portrait passionnant d’un homme complexe, et de ses relations passionnelles à ses fils et à sa femme, mais aussi un hymne à la beauté étourdissante à la nature. Plutôt que d’écrire un biopic linéaire qui aurait été une glorification du héros Cousteau, Jérôme Salle et son coscénariste, Laurent Turner, ont eu la judicieuse idée d’ancrer leur scénario principalement autour de ses relations conflictuelles avec son fils Philippe, finalement le vrai héros du film, lumineux, impétueux, fougueux, ardent défenseur de la nature. Dès l’enfance, c’est le fils préféré, le plus téméraire,  celui auquel son père prête le plus d’attentions, celui à qui il donne ses lunettes d’aviateur, vestige d’une première vie. Scellant ainsi son destin tragique.

     Le scénario d’une efficacité redoutable en un seul plan parvient à faire passer une idée et une émotion : lorsque Philippe regarde les étoiles, réminiscence de ces instants d’enfance avec son père, lorsque Philippe regarde les déchets depuis le pont du bateau, hésite et finalement n’y jette pas son mégot de cigarette, début de sa conscience et de son engagement écologiques. C’est lui qui amènera ainsi son père à se préoccuper d’écologie, non sans batailler et se quereller. Cousteau était d’abord en effet un communicant, plus soucieux de son image que de la préservation de la nature. On apprend ainsi que le célèbre bonnet rouge était son idée pour qu’on reconnaisse les membres de la Calypso et parce que c’était « télégénique ». Il mettait en scène son équipage, sa famille, et même la nature (deux pauvres otaries en firent ainsi les frais). En toile de fond défile la vie riche et tumultueuse de Cousteau aux quatre coins de la planète : ses découvertes, sa palme d’or (en 1956  pour « Le monde du silence »), ses difficultés financières. En une image ou une phrase, un pan de sa vie est brillamment suggéré.

    Certains plans nous font littéralement éprouver cette sensation d’apesanteur qu’évoque Cousteau, nous procurant la vertigineuse sensation de voler sous l’eau. Sublimes sont les images de ces raies filmées en contre-plongée. Fascinante est  la majesté des léopards des mers. Et puis que dire du voyage en Antarctique « là où l’océan semble plus vaste que nulle part ailleurs ». Nous retenons notre souffle. Comme, aussi, lors de cette scène, haletante, où  Philippe se retrouve au milieu des requins, où sa fascination l’emporte sur la peur, comme une danse onirique et macabre. Comme une métaphore de ses relations à son père, aussi, entre conflit et admiration.

    Je m’insurge régulièrement contre ceux qui ne cessent de comparer le cinéma français et américain, toujours au détriment du premier. Et ce film plus qu’aucun autre prouve notre capacité à réaliser et produire des films ambitieux avec un rare sens du récit. Par ailleurs, tous les personnages existent  quand trop de scénarios délaissent les personnages secondaires, que ce soit Bébert ou Jean-Michel, l’autre fils, pourtant condamné à l’ombre.

    Cousteau n’apparaît pas en héros mais comme un homme dans toute sa complexité, pétri de contradictions, narcissique, séduisant et dur, s’enivrant autant de notoriété que de la beauté des océans, faisant même preuve d’inhumanité parfois, ne prenant ainsi pas la peine d’aller à l’enterrement de son père ou étant particulièrement exigeant avec ses fils sans compter que la fidélité n’était pas non plus sa qualité première. Les vrais héros ce sont finalement son fils Philippe et sa femme, Simone.  Pudique et gouailleuse, tendre et rebelle, blessée et fière, la charismatique Simone est incarnée par Audrey Tautou dont on se demande toujours comment une apparence si fragile peut dégager autant de force et qui nous fait aussi bien croire à l’insouciance de la jeunesse qu’à l’amertume de la femme âgée, trompée, mais malgré tout digne et dont on découvre ici le rôle capital dans l’achat et la rénovation de La Calypso où elle vivait. Ensuite, Pierre Niney (encore à l’affiche de « Frantz » de François Ozon, à voir également absolument, ma critique ici), incarne remarquablement Philippe, un personnage, grâce à l'écriture et son interprétation sensibles, dénué de manichéisme, constitué de forces et de fragilités, de fougue et de failles, combattant et blessé par l’indifférence d’un père qu’il admirait tant et à côté duquel il était bien souvent difficile d'exister. Ses scènes de colère, toujours d’une sidérante justesse, me font penser à celles qui ont (parmi tant d’autres facettes de son talent) immortalisé Jean Gabin et me font penser que comme lui, plusieurs carrières l’attendent. Les premières minutes du film confirment aussi qu’il a un Anglais parfait (comme dans « Altamira » de Hugh Hudson vu au dernier Festival du Film Britannique de Dinard dont je vous parlerai demain dans mon compte rendu du festival).  Lambert Wilson, sans singer le Commandant (même si, grâce à la mise en scène également, la ressemblance est parfois troublante et sa silhouette ressemble alors à s'y méprendre à celle de Cousteau), nous le rappelle par son élégance, son visage émacié, sa voix magnétique, sa détermination inébranlable et nous fait découvrir l’homme derrière l’image. La scène lors de laquelle ces deux caractères forts et orgueilleux se confrontent dans un restaurant aux Etats-Unis est d’une intensité rare et en procure encore plus à leurs retrouvailles (je ne vous en dis pas plus), pudiques et bouleversantes. Les scènes du début nous reviennent alors un mémoire comme un paradis perdu fait d’insouciance, de joie de vivre, de danse, au bord d’une Méditerranée, sorte d’Eden auquel ressemble d’ailleurs souvent l’enfance dans nos mémoires confrontées aux vicissitudes et tourments de l’existence qui lui succèdent.

    Tout le film, sans jamais être péremptoire ou didactique, résonne comme un avertissement (sur les assauts subis par la nature, les espèces de baleine disparues, les océans où « on ne pourra plus se baigner car seuls les bactéries et les virus résisteront à la pollution »),  mais cette résonance, cette alarme même, culmine dans les dernières minutes et c’est plus convaincant et bouleversant que n’importe quel discours lorsque Cousteau lui-même prend conscience de la nécessité d’agir et de préserver ce monde qui l’a tant fasciné, qu’il a aussi utilisé, l'amenant ainsi à fonder « La Cousteau Society ». «L’immensité, le silence, la pureté. J’ai découvert un nouveau monde puis j’ai voulu le montrer puis le conquérir alors qu’il fallait le protéger. »

    Après ce voyage dans un monde d’une beauté sidérante, d’une pureté irréelle, apprendre que le Moratoire qu’a fait signer Cousteau en 1991 pour protéger le continent blanc pendant 50 ans, non seulement a subi des tentatives de remise en cause mais en plus expirera (et alors qu’adviendra-t-il  quand les compagnies d’exploitation minière ne seront plus empêchées d’agir?), nous déchire le cœur.  Et plus encore de savoir que les seuls effets numériques sont ceux qu’a nécessité le tournage à Marseille pour ajouter des poissons disparus. On imagine alors aisément l’épique aventure qu’a dû être ce tournage pour toute son équipe, et le défi qu’a été ce film tourné dans des conditions réelles et parfois difficiles. Et on se demande vers quelle aventure peut se tourner ensuite Jérôme Salle dont chaque réalisation témoigne de son sens admirable du romanesque et du récit (« Anthony Zimmer » qu’il a réalisé en 2005 était déjà un modèle du genre). Il sait aussi indéniablement s’entourer. La photographie de Matias Boucard reflète parfaitement l’éblouissante majesté de la nature. La musique d’Alexandre Desplat procure un souffle et une émotion supplémentaires à l’ensemble et nous plonge d’emblée dans l’atmosphère hypnotique du film. Le montage judicieusement elliptique est d’une limpidité et d’une efficacité incontestables. Et quant aux acteurs, ils sont tous parfaitement à leur place du plus grand au plus petit rôle.

    Une leçon d’écriture scénaristique. Un film à l’image de celui dont il retrace la vie : complexe et élégant. Un coup de projecteur sur un homme et les dérives d’un siècle, époque narcissique, matérialiste, qui dévore tout, y compris ce qu’elle admire : «  L’homme a plus détruit la planète au 20ème siècle qu’au cours de tous les autres siècles réunis ».  Un hymne au monde du silence, à sa beauté époustouflante, à la vie aussi. Une épopée romanesque vibrante. Une belle histoire d’amour (entre un père et son fils, entre Jacques-Yves et Simone, entre l’homme et l’océan). Une valse étourdissante dont on ressort avec en tête des images et un message forts et cette phrase : « Nous sommes là le temps d’un battement de cils à l’échelle de l’univers alors profitez-en, c’est la vie qui est plus forte que tout ». Plus qu’un film, une aventure, un voyage, une bouffée de romanesque et de sublime, une croyance dans les rêves et en l’utopie.  Je vous mets au défi de regarder la bande-annonce sans frissonner… Le film est à son image. Alors, qu’attendez-vous pour vivre cette bouleversante et éblouissante aventure à votre tour ?

  • Restaurant Marco Polo : ma nouvelle adresse de prédilection à Saint-Germain-des-Prés

    Cliquez sur la photo ci-dessous pour lire mon article et mon avis sur cette adresse.

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  • Mode - Luxe : ma sélection pour l'hiver 2016 / 2017

    Cliquez sur la photo ci-dessous pour accéder à mon article mode sur mon autre site http://inthemoodforhotelsdeluxe.com. Vous y trouverez de nombreuses idées de looks pour l'hiver: doudounes, vestes, trenchs...

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  • Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule 2016 : programme complet et détaillé

     

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    Cet article sera régulièrement mis à jour au fur et à mesure des annonces sur la programmation.

    Retrouvez ce même article sur http://inthemoodforcinema.com.

    Lors des deux premières éditions du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule (créé par Sam Bobino -qui  a aussi notamment à son actif  d’être délégué général de la Semaine du Cinéma Positif et auparavant des Prix des Lumières dont je vous ai souvent parlé ici- et Christophe Barratier dont je vous recommande au passage l’excellent film « L’Outsider« , un des meilleurs films de l’année dont vous pouvez retrouver ma critique en bonus ci-dessous et qui sort en DVD/Blu-ray ce 26 octobre 2016 , Christophe Barratier qui est bien sûr aussi le réalisateur notamment du film aux 8 millions d’entrées « Les Choristes »), je vous avais fait part de mon enthousiasme pour ce nouvel évènement cinématographique, convivial et passionnant, qui a lieu dans le cadre idyllique de  la sereine et somptueuse ville de La Baule, un festival pour lequel j’ai eu un coup de cœur tel que l’une des nouvelles de mon recueil de 16 nouvelles sur les festivals de cinéma « Les illusions parallèles », publié en septembre 2016, aux Editions du 38, se déroule dans le cadre de celui-ci et de son édition 2015. J’aurai d’ailleurs le plaisir de dédicacer ce recueil et mon premier roman « L’amor dans l’âme » (roman sur un deuil et un amour impossibles au cœur du Festival de Cannes) au Palais des Congrès Atlantia de La Baule qui tiendra cette année lieu de village du festival (une des belles innovations de cette 3ème édition sur laquelle je reviens plus bas), le dimanche 13 novembre de 15H30 à 16H30, ce dont je me réjouis d’autant plus que, en plus d’être le cadre d’une de mes nouvelles et désormais d’un formidable festival de cinéma, La Baule est une station balnéaire que je fréquente depuis l’enfance et dont j’aime passionnément la douce mélancolie, en particulier à cette saison.  A la même heure, Bertrand Teissier (ancien rédacteur en chef du magazine Gala et réalisateur du documentaire « Vivre et danser » sur Gene Kelly) dédicacera ses livres « Belmondo l’incorrigible », « Delon-Romy, un amour impossible » et « Bernard Giraudeau, le baroudeur romantique».

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    Retrouvez mon compte rendu du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule 2014 et mon compte rendu du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule 2015 qui devraient vous donner envie de découvrir ce festival si jamais l’enthousiasmant programme de cette édition 2016 que je vous détaille ci-dessous n’y suffit pas. J’avoue que j’ai longtemps rêvé d’un festival de cinéma dans cette ville qui m’est chère et qui est l’écrin parfait pour cette manifestation qui met le cinéma et la musique à l’honneur. Ainsi, « depuis la dernière édition, en 2008, du Festival International de Musique et Cinéma d’Auxerre, aucun autre festival d’importance n’avait remis à l’honneur le mariage entre musique et cinéma en France.  Le Festival du Cinéma et Musique de Film de la Baule s’inscrit dans le prolongement de ce festival et des festivals audacieux et créatifs, notamment autour de l’art musical plébiscité depuis de nombreuses années par le public Baulois et les amoureux de la musique de film en général. »

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    Une parenthèse pour vous indiquer mon article avec mes bonnes adresses à La Baule et Pornichet ici -hôtels et restaurants- (et notamment du Groupe Barrière, partenaire officiel du festival). Vous n’aurez ainsi plus aucune excuse pour ne pas venir au festival.

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    Je ne manquerai donc évidemment pas l’édition 2016 que je couvrirai de l’ouverture à la clôture et je vous la recommande vivement dès à présent, d’autant plus que la programmation est vraiment alléchante et même impressionnante pour un festival qui en est seulement à sa troisième édition. Un festival à l’ambiance familiale et festive par ailleurs très accessible (comme vous le verrez en bas de cet article dans les informations pratiques) et ouvert à tous. Alors, qu’attendez-vous pour venir à La Baule du 9 au 13 novembre?

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    Le festival 2016 aura en effet lieu du mercredi 9 au dimanche 13 novembre au Cinéma Le Gulf Stream (pour les séances) mais aussi au palais des Congrès Atlantia (pour les concerts, émissions, dédiaces, expositions…).

    Le jury sera présidé par le comédien, scénariste et réalisateur Richard Berry. Il sera accompagné de l’acteur Richard Anconina, de la présentatrice et productrice TV Maïtena Biraben, de l’auteur/compositeur et actrice Inna Modja et du compositeur arrangeur Pierre Adenot (qui a composé les musiques originales de nombreux films, récemment du formidable « Nos futurs » de Rémi Bezançon (ma critique, ici), et qui a été récompensé, entre autres, par le Grand Prix de la SACEM pour la musique du film « Les aveux de l’innocent » de Jean-Pierre Améris, il a aussi collaboré avec de nombreux artistes de variété dont Calogero (« Face à la mer »), Florent Pagny (« Vieillir avec toi ») ou encore Sinclair (« Supernova Superstar »)…

    Le jury remettra notamment l’Ibis d’or, trophée attribué l’an passé au bouleversant « A peine j’ouvre les yeux » de Leyla Bouzid dont vous pouvez retrouver ma critique, ici.

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    « A l’image du cinéma et de la musique, qui sont des arts qui voyagent librement d’un continent à un autre et que l’on retrouve partout dans le monde, l’Ibis est un oiseau migrateur que l’on trouve autant en Afrique, en Amérique, en Asie et depuis peu aussi dans l’estuaire de la Loire et les marais de Guérande, aux portes de La Baule, où il a élu domicile (l’Ibis sacré). L’Ibis d’Or est dessiné et modelé par Joëlle Bellet, artiste spécialisée dans la sculpture bestiaire à qui l’on doit déjà les panthères des « prix des Lumières ». L’Ibis d’Or récompense, chaque année le meilleur film inscrit en compétition officielle. 6 autres Ibis d’Or sont aussi décernés. »

    –          Ibis d’Or du Meilleur Film

    –          Ibis d’Or de la Meilleure Musique de Film

    –          Ibis d’Or du Meilleur Scénario

    –          Ibis d’Or du Meilleur Acteur

    –          Ibis d’Or de la Meilleure Actrice

    –          Ibis d’Or du Meilleur Court Métrage

    –          Ibis d’Or Prix du Public

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    HOMMAGE A LALO SCHIFRIN

    Le grand évènement du festival sera cette année l’hommage rendu, en sa présence, au grand compositeur d’origine argentine, Lalo Schifrin, compositeur, notamment, des bandes originales des films « Les Félins », « Bullitt »,   « L’inspecteur Harry » ou encore « Rush hour » plus récemment mais aussi de séries comme « Mannix », « Starsky et Hutch » sans oublier évidemment « Mission Impossible » ( la musique que vous retrouvez dans la bande annonce du festival ci-dessus).

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     A cette occasion, un grand ciné-concert « Hommage à Lalo Schifrin » sera donné en sa présence au Palais des Congrès, Atlantia, (vous pouvez d’ailleurs d’ores et déjà réserver vos places, en cliquant ici) et une rétrospective en partenariat avec la Cinémathèque Française, lui sera consacrée.

    Un Ciné-Concert hommage lui sera dédié, le soir de la cérémonie de remise des Prix du 3ème Festival du Cinéma et Musique de film au Palais des Congrès Atlantia, le samedi 12 novembre 2016. L’occasion de (re)découvrir les compositions du maître les plus célèbres, grâce à la complicité de Jean-Michel Bernard (qui dirigera le concert et qui sera au piano), Pierre Boussaguet (contrebasse, guitare basse), François Laizeau (batterie), Eric Giausserand (trompette), Charles Papasoff (saxophone, clarienette, flûte), Daniel Ciampolini (percussions) six de nos plus grands musiciens ainsi que Kimiko Ono au chant (qui interprètera la chanson de « The Fox »).

    La Cinémathèque Française, en partenariat avec le Festival, rendra aussi hommage à Lalo Schifrin en lui consacrant  une grande rétrospective. L’inauguration de cet évènement aura lieu le Mercredi 9 novembre à 20h à La Cinémathèque à Paris, en présence de Lalo Schifrin et fera l’objet d’un dialogue avec le grand compositeur, suivi d’une surprise musicale et de la projection de « L’Inspecteur Harry » de Don Siegel, avec Clint Eastwood. Animée par Stéphane Lerouge et Bernard Benoliel, cette rencontre avec le public  sera précédée, à 19h, d’une Signature par Lalo Schifrin du coffret Universal Music France.

    Lalo Schifrin succédera ainsi aux compositeurs Francis Lai (à qui le Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule avait rendu hommage en 2014) et Michel Legrand (à qui le festival avait rendu hommage en 2015).

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    Une exposition de photos spécialement dédiée à Steve McQueen, en partenariat avec « la Galerie de l’Instant », sera aussi à découvrir à l’espace culturel de la Chapelle Sainte-Anne du 27 octobre au 13 novembre 2016.

     

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    A travers ces deux grands artistes, c’est donc le cinéma policier américain de la fin des années 60 et début 70 qui sera mis à l’honneur cette année.  Autant de raisons qui expliquent le choix de l’affiche de cette 3e édition, représentant la mythique voiture de « Bullitt », qui après de nombreuses (més)aventures cinématographiques et après avoir bourlinguée sur le bitume des rues de San Francisco, termine enfin sa poursuite, non pas face à l’océan au bout de la mythique « Route 66 », mais face à l’océan dans la belle Baie de La Baule, véritable havre de paix où il fait bon vivre.

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    LE VILLAGE DU FESTIVAL

    Ne s’endormant pas sur ses acquis, le festival proposera aussi cette année, un village du Festival au palais des congrès Atlantia…

    Un « Village du Festival » sera  en effet créé cette année au coeur même du Palais des Congrès de La Baule Atlantia et proposera au public de rencontrer les professionnels du cinéma et de la musique de film mais aussi de découvrir les coulisses du 7ème art avec des stands et ateliers dédiés. De nombreuses animations seront aussi proposées : mini-concerts, débats, expositions, séances de dédicaces… Une librairie proposera également tous les ouvrages indispensables sur la musique de film.  France Bleu y installera son studio radio et réalisera ses émissions en direct, en présence de nombreuses personnalités, tout comme « la TV du Festival »…

    LA COMPETITION

    Cette année encore, la compétition s’annonce passionnante et palpitante. Pour avoir déjà vu deux films en lice (« Tanna » -au Festival du Film de Cabourg où il était en compétition- et « Paterson » – au Festival de Cannes où il était là aussi en compétition-) et pour avoir entendu dire beaucoup de bien de certains autres et notamment  de « Carole Matthieu » de Louis Julien Petit, je peux vous le garantir. En ouverture, les festivaliers auront également le plaisir de découvrir « Tour de France », la comédie dramatique de Rachid Djaïdani avec Gérard Depardieu, également très attendue.

    1/ En ouverture du festival, « Tour de France », comédie dramatique de Rachid Djaïdani, avec Gérard Depardieu et Sadek, musique de Clément Dumoulin (France) – Date de sortie 16 novembre –

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    Far’Hook est un jeune rappeur de 20 ans. Suite à un règlement de compte, il est obligé de quitter Paris pour quelques temps. Son producteur, Bilal, lui propose alors de prendre sa place et d’accompagner son père Serge faire le tour des ports de France sur les traces du peintre Joseph Vernet. Malgré le choc des générations et des cultures, une amitié improbable va se nouer entre ce rappeur plein de promesses et ce maçon du Nord de la France au cours d’un périple qui les mènera à Marseille pour un concert final.2/

    2/ « A Serious Game », drame de Pernilla August, avec Sverrir Gudnason, Karin Franz Körlof, musique de Matti Bye (Suède / Danemark / Norvège) -Pas de date de sortie –

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    Dans la Suède du début du XXe siècle, Arvid Stjärnblom, un jeune journaliste, et Lydia Stille, fille d’un artiste peintre, tombent éperdument amoureux. Mais leur idéal d’une passion pure et inconditionnelle se heurte à la réalité de l’époque…

    3/« Paterson » de Jim Jarmush, musique de Sqürl (USA) – Date de sortie 21 décembre –

    Paterson vit à Paterson, New Jersey, cette ville des poètes – de William Carlos Williams à Allan Ginsberg aujourd’hui en décrépitude. Chauffeur de bus d’une trentaine d’années, il mène une vie réglée aux côtés de Laura, qui multiplie projets et expériences avec enthousiasme et de Marvin, bouledogue anglais. Chaque jour, Paterson écrit des poèmes sur un carnet secret qui ne le quitte pas…

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    4/« Go Home », drame de Jihane Chouaib, avec Golshifte Farahani, musique de Bachar Khalifé & Béatrice Wick (France / Suisse / Belgique / Liban) – Date de sortie 7 décembre –

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    Quand Nada revient au Liban, elle est devenue une étrangère dans son propre pays. Elle se réfugie dans sa maison de famille en ruines, hantée par son grand-père mystérieusement disparu pendant la guerre civile. Quelque chose est arrivé dans cette maison. Quelque chose de violent. Nada part à la recherche de la vérité.

    5/« Tanna », drame / romance de Martin Butler & Bentley Dean, avec Mungau Dain, Marie Wawa, musique de Anthony Partos (Australie / Ni-Vanuatu) – Date de sortie 16 novembre –

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    Dans l’une des dernières tribus traditionnelles du monde, une jeune fille rompt son mariage arrangé pour s’enfuir avec l’homme qu’elle aime. Les amoureux déclenchent ainsi une guerre qui menace leur clan. Tanna est l’histoire vraie qui bouleversa la vie des habitants d’une petite île du Pacifique et fit réviser la constitution d’un pays.

    Mon avis: « Tanna » nous emmène en plein Pacifique, sur une petite île recouverte d’une luxuriante jungle et dominée par un volcan en activité. La tribu des Yakel y rejoue une histoire vraie venue de leur passé, une histoire faite d’amour, de fidélité et de renoncement. La justesse des interprètes est sidérante. Les images sont d’une beauté à couper le souffle. La musique procure un souffle épique à l’ensemble. L’histoire, celle d’un amour impossible, est tragique et bouleversante. Hymne à la liberté, à la nature, ce film aux accents de Roméo et Juliette, plus qu’un coup de cœur est un coup au cœur.

    6/« La Tortue Rouge », film d’animation de Michaël Dudok de Wit, musique de Laurent Perez Del Mar (France / Belgique / Japon) – Date de sortie 29 juin 2016 –

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    À travers l’histoire d’un naufragé sur une île déserte tropicale peuplée de tortues, de crabes et d’oiseaux, La Tortue rouge raconte les grandes étapes de la vie d’un être humain.

    7/« Carole Matthieu » téléfilm dramatique de Louis Julien Petit, avec Isabelle Adjani, Lyes Salem, musique de Laurent Perez Del Mar (Fr.) – Diffusion sur Arte le 18 novembre –

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    Médecin du travail dans une entreprise aux techniques managériales écrasantes, Carole Matthieu tente en vain d’alerter sa hiérarchie des conséquences de telles pratiques sur les employés. Lorsque l’un d’eux la supplie de l’aider à en finir, Carole réalise que c’est peut-être son seul moyen de forcer les dirigeants à revoir leurs méthodes.

    LES AVANT-PREMIERES HORS COMPETITION

    Là aussi, le programme est impressionnant. Je vous recommande d’ores et déjà « Born to be blue », un film nimbé d’une mélancolie envoûtante et foudroyante de beauté…comme un air de jazz joué par Chet Baker. Comme les derniers soupirs d’un artiste. Les plus intenses et émouvants. Retrouvez ma critique complète ci-dessous. Parmi les films en avant-première, vous pourrez également découvrir le nouveau film très attendu d’Hugo Gélin, « Demain tout commence », après le formidable « Comme des frères » (dont je vous avais dit tout le bien que j’en pensais dans ma critique, ici), mais aussi le dernier film de Benoît Jacquot que j’attends avec impatience, comme chacun des films de ce cinéaste ( cliquez ici pour retrouver ma critique d’un de ses derniers films « 3 cœurs ») ou encore la comédie dramatique d’Edouard Baer « Ouvert la nuit ». Drames, comédies, film d’animation, documentaires…il y en aura pour tous les goûts dans cette riche sélection d’avant-premières.

    1/ « The Music Of Strangers » documentaire musical, de Morgan Neville (USA)

    – Date de sortie 16 décembre –

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    Pour recréer du lien entre les cultures, après le 11 septembre, Yo-Yo Ma, star mondiale du violoncelle, part sur les routes avec le Silk Road Ensemble, groupe de musiciens composé d’artistes originaires des pays de la Route de la Soie (Chine, Iran, Syrie, Turquie, Espagne…). Pour chaque musicien, une histoire qui se confond avec la grande Histoire des peuples. Et surtout un regard empreint d’humour et de poésie.

    2/ « Wulu «  thriller, drame de Daouda Coulibaly avec Inna Modja, musique de Eric Neveux (Mali/Fr./Sénégal)

    – Pas encore de date de sortie –

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    Ladji, un jeune chauffeur de bus cherchant à s’en sortir va parvenir à ses fins en entrant dans le crime organisé.

    3/« Demain tout commence », comédie dramatique de Hugo Gélin avec Omar Sy, Clémence Poésy, musique de Rob Simonsen, musique superviseur : Raphaël Hamburger (Fr.)  – Date de sortie 7 décembre –

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    Samuel vit sa vie sans attaches ni responsabilités, au bord de la mer sous le soleil du sud de la France, près des gens qu’il aime et avec qui il travaille sans trop se fatiguer. Jusqu’à ce qu’une de ses anciennes conquêtes lui laisse sur les bras un bébé de quelques mois, Gloria : sa fille ! Incapable de s’occuper d’un bébé et bien décidé à rendre l’enfant à sa mère, Samuel se précipite à Londres pour tenter de la retrouver, sans succès. 8 ans plus tard, alors que Samuel et Gloria ont fait leur vie à Londres et sont devenus inséparables, la mère de Gloria revient dans leur vie pour récupérer sa fille…

    4/« Beyond Flamenco » documentaire musical, de Carlos Saura avec Sara Baras, Ara Malikian, Giovanni Sollima (Espagne)

    – Date de sortie 4 janvier 2017 –

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    « Beyond Flamenco » est un documentaire musical consacré à une danse traditionnelle, très connue en Espagne : la Jota. Semblable au fandango, elle date du XIIe siècle. Après « Sevillanas », « Flamenco » et « Fados », consacrés au flamenco, le cinéaste Carlos Saura revient une nouvelle fois pour explorer la culture de son pays et plus particulièrement celle de sa région natale, située au nord, Aragon. Un voyage qui permet de rencontrer ceux et celles qui pratiquent la Jota et des spécialistes qui donnent leur avis sur l’avenir de ce chant folklorique. Le réalisateur entend ainsi laisser un témoignage historique pour les générations futures.

    5/« Born to be blue », drame, musical, biopic de Robert Budreau, avec Ethan Hawke (USA)

    – Date de sortie 11 Janvier 2017 –

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    L’histoire vraie, et tragique, du trompettiste de jazz Chet Baker, depuis son comeback dans les années 70 jusqu’à sa disparition brutale…

    Mon avis:

    Ethan Hawke et Robert Budreau, le réalisateur de ce biopic (qu’il serait d’ailleurs réducteur et même inexact de qualifier ainsi) ont en commun une véritable passion pour le trompettiste et chanteur de jazz Chet Baker. L’acteur américain avait en effet déjà travaillé sur le scénario d’une journée dans la vie de Chet Baker, le James Dean du jazz, un film qui qui n’a jamais été tourné. Le film alterne les temporalités, la couleur, souvent magnétique et crépusculaire, et le noir et blanc nostalgique, la fiction dans la fiction (Chet Baker devait tourner un film sur sa vie) et la fiction qui raconte la vie de Chet Baker. Une structure dichotomique à l’image de cet être écartelé entre sa passion viscérale et ses démons. Un être multiple qu’un flashback fait passer d’une cellule d’une prison italienne à ses débuts devant Miles Davis et Dizzy Gillespie à une scène du film dans le film (s’inspirant du projet du producteur Dino de Laurentiis de 1966) dans laquelle Baker, qui joue son propre rôle, prend de l’héroïne pour la première fois, incité par une admiratrice.

    Au-delà du portrait du grand artiste, « Born to Be Blue » est un film sur les affres de la création, sur les revers du succès et de la vie d’artiste, sur la versatilité du destin. Le portrait d’un homme, seul blanc trompettiste de l’époque, qui place l’amour de son art, vital, au-dessus de tout et prêt à tous les sacrifices et douleurs pour effectuer son retour, épaulé seulement par sa compagne Jane quand même son propre père ne croit plus en lui. Le titre se réfère d’ailleurs à une chanson que lui jouait son père. Ethan Hawke, à fleur de peau, EST Chet Baker et porte ce rôle, cette personnalité aussi séduisante que fragile, sur ses épaules et lorsque, lors d’une ultime chance,  cet écorché vif chante « My Funny Valentine » devant des professionnels, c’est poignant et nous retenons notre souffle à sa voix brisée. Ce film judicieusement construit et mis en abyme, enfiévré de la musique, de l’amour et des excès qui portaient et détruisaient l’artiste est une enivrante et bouleversante mélodie du malheur et finalement le plus beau des hommages que l’on pouvait consacrer à l’artiste, et aux artistes qui se consument pour leur art. Un film nimbé d’une mélancolie envoûtante et foudroyante de beauté…comme un air de jazz joué par Chet Baker. Comme les derniers soupirs d’un artiste. Les plus intenses et émouvants.

    6/« Vivre et danser » documentaire de Bertrand Teissier (Fr)

    – Pas de date de sortie –

    Le parcours extraordinaire d’un des rois de la comédie musicale américaine Gene Kelly…

    7/« Gimme Danger » doc. de Jim Jarmush sur Iggy Pop (USA)

    – Date de sortie 1 février 2017 –

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    Apparu pour la première fois à Ann Arbor (Michigan) en pleine révolution contre-culturelle, le style de rock’n’roll puissant et agressif des Stooges a fait l’effet d’une bombe dans le paysage musical de la fin des années 60. Soufflant le public avec un mélange de rock, de blues, de R&B et de free jazz, le groupe – au sein duquel débute Iggy Pop – posa les fondations de ce que l’on appellera plus tard le punk et le rock alternatif. GIMME DANGER retrace l’épopée des Stooges et présente le contexte dans lequel l’un des plus grands groupes de rock de tous les temps a émergé musicalement, culturellement, politiquement et historiquement. Jim Jarmusch retrace leurs aventures et leurs mésaventures en montrant leurs inspirations et les motivations de leurs premiers défis commerciaux, jusqu’à leur arrivée au Panthéon du rock.

     8/« Ouvert la Nuit », comédie dramatique de Edouard Baer, avec Audrey Tautou, Sabrina Ouazani, Gregory Gadebois, musique superviseur : Raphaël Hamburger (Fr.)

    – Date de sortie 11 janvier 2017 –

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    Luigi a une nuit pour sauver son théâtre. Une nuit pour trouver un singe capable de monter sur les planches et récupérer l’estime de son metteur en scène japonais ; une nuit pour regagner la confiance de son équipe et le respect de sa meilleure amie – qui est aussi sa plus proche collaboratrice… et pour démontrer à la jeune stagiaire de Sciences Po, tellement pétrie de certitudes, qu’il existe aussi d’autres façons dans la vie d’appréhender les obstacles…

     9/« A Jamais », drame de Benoit Jacquot avec Julia Roy, Mathieu Amalric, Jeanne Balibar, musique de Bruno Coulais (Fr.)

    – Date de sortie 7 décembre –

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    Laura et Rey vivent dans une maison au bord de la mer. Il est cinéaste, elle crée des « performances » dont elle est l’actrice. Rey meurt —accident, suicide ?—, la laissant seule dans cette maison. Mais bientôt, seule, elle ne l’est plus. Quelqu’un est là, c’est Rey, par et pour elle, comme un rêve plus long que la nuit, pour qu’elle survive.

    10/« La fine équipe », comédie de Magaly Richard-Serrano, avec Annabelle Lengronne, William Lebghil, musique de Oxmo Puccino (Fr.) – Date de sortie 30 novembre –

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    Omen est un inconditionnel de Stan, chanteuse black au flow ravageur. Sans doute l’un des derniers fans, vu comment le groupe galère ! Le jour où il croise son idole par hasard, Omen lui propose ses services : « chauffeur polyvalent à tout faire ». Contre l’avis général de l’équipe, Stan embarque ce petit blanc pas toujours réveillé, limite bordélique, dont elle semble être la seule à entrevoir les talents… très bien cachés.

     11/« La Mécanique de l’Ombre », thriller, espionnage de Thomas Kruithof avec François Cluzet, Denis Podalydes, Sami Bouajila, Simon Abkarian, musique de Gregoire Auger (Fr./Belgique)

    – Date de sortie 18 janvier 2017 –

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    Deux ans après un « burn-out », Duval, au chômage, se voit contacter par un mystérieux employeur pour retranscrire des écoutes téléphoniques. Sans se poser de questions sur la finalité de cette organisation, Duval, aux abois financièrement, accepte. Ce travail simple, s’il lui permet de reprendre pied dans sa vie, va néanmoins le placer très vite au cœur d’un complot politique, plongé malgré lui dans la brutalité et l’étrangeté du monde souterrain des services secrets.

     12/« Al Jarreau l’enchanteur » documentaire de Thierry Guedj (Fr.)

    – Pas de date de sortie –

    Al Jarreau occupe une place à part dans la musique afro-américaine. L’artiste a l’habitude de jongler entre les genres et sa discographie balance entre jazz, pop ou encore R&B. Apparu sur scène dans les années 1970, ce fils de pasteur et d’une pianiste de l’Eglise adventiste du septième jour n’a pas mis longtemps avant d’être considéré comme l’un des plus vocalistes les plus originaux de son temps. Ce documentaire dresse son portrait et revient sur son parcours.

     13/« Les Chroniques de Zorro » dessin animé de Olivier Lelardoux (Fr.) – Diffusion tv été 2016 –

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    Le plus célèbre des héros masqués nous ramène au début de sa carrière, aussi haletant que divertissant. Adolescent déjà, le jeune don Diego de la Vega, alias Zorro, n’a de cesse de livrer bataille à des tyrans injustes et sans scrupules. Tandis que ses ennemis jurés complotent, don Diego tient sa lame toujours prête pour des combats épiques !

    14/« L’Invitation » de Michaël Cohen avec Nicolas Bedos, Camille Chamoux, Gustave Kerven, musique de Alexis Rault  (Fr.) – Date de sortie 9 novembre –

    linvitation

     En plein milieu de la nuit, Léo réveille son meilleur pote, Raphaël. Sa voiture est en panne, à une heure de Paris. Hors de question pour Raphaël d’y aller… jusqu’à ce que la femme de sa vie le pousse hors du lit. Arrivé sur place, il découvre qu’il n’y a aucune panne mais du champagne, des amis et une fête improvisée… Léo a fait un test à l’amitié. Et si une amitié, une existence entière ne dépendait que de cette seule question : « Tu te serais levé, toi, pour aller dépanner un pote à 3h du matin ? »

    + Rediffusion le dimanche du film qui aura gagné l’Ibis d’Or du Meilleur film la veille le samedi

    LES CLASSIQUES DU CINEMA (catégorie films « classics »)

    Là aussi, cette section nous promet de beaux moments de cinéma: revoir « Itinéraire d’un enfant gâté » et notamment la fameuse scène du bonjour dans laquelle Richard Anconina (membre du jury du festival) est remarquable et forme un irrésistible duo avec Jean-Paul Belmondo, revoir les divertissements de haute voltige que sont les « Mission impossible », revoir le bouleversant « Manon des sources » de Claude Berri dont ce sera le 30ème anniversaire (et sans aucun doute un des plus beaux films de l’Histoire du cinéma français) et, pour ma part, voir enfin « Tout, tout de suite » du président du jury Richard Berry.

    « Bullitt » de Peter Yates, avec Steve Mc Queen, Jacqueline Bisset (USA)

    « Le Kid de Cincinnati » de Norman Jewison, avec Steve McQueen (USA)

    « Opération Dragon » de Robert Clouse avec Bruce Lee (USA)

     « L’Inspecteur Harry » de Don Siegel avec Clint Eastwood (USA)

    « Mission Impossible » de Brian de Palma avec Tom Cruise (USA) – 20e anniversaire –

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    « Mission Impossible II » de John Woo avec Tom Cruise (USA)

    « 15 Août » de Patrick Alessandrin, avec Richard Berry (Fr.)

    « Tout, tout de suite » de Richard Berry (Fr.)

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    « Itinéraire d’un enfant gaté » de Claude Lelouch avec Jean-Paul Belmondo et Richard Anconina (Fr.)

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    « Manon des sources » de Claude Berri avec Emmanuelle Béart (Fr.) – 30e anniversaire –

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    « In the Tracks of Lalo Schifrin » documentaire de Pascale Cuenot (Fr.)

    « Une Saison Blanche et sèche » de Euzhan Palcy, avec Donald Sutherland, Susanne Sarandon, Marlon Brandon (USA)  -25e anniversaire – FILM DE CLOTURE —

    LES COURTS-METRAGES EN COMPETITION

    Le festival a également la bonne idée de proposer une compétition de courts-métrages, à ne pas manquer.

    –         « La renommée trompette » de Célia Marolleau

    –           « The Fall of Men » de Yohan Faure

    –           « Les courgettes de la resistance » de Mélissa Idri, Benoit Lecailtel, Ivana Ngamou, Côme Balguerie

    –           « Que la mort vous separe » de Fabien Luszezyszyn

    –           « Dryad » de Thomas Vernay

    –           « En Famille » de Jérôme Waquet

    –           « Je suis en resonnace… » de Alexis Loukakis

    –       « Une vie ordinaire » de Sonia Rolland

    –           « White Spirit » de Julie Voisin

    –           « 14 Juillet » de Michael Bacoras

     LES MASTER CLASS

    Chaque année, le festival propose de passionnantes Master Class. Celles de Claude Lelouch et Francis Lai ou de Michel Legrand lors des éditions précédentes furent ainsi des moments rares. 3 Master Class autour sur le travail du compositeur et sur le thème du rapport de la musique à l’image, seront organisées durant le Festival, toutes animées par Stephane Lerouge. L’une sera donnée par Lalo Schifrin et les deux autres par Philippe Rombi, le compositeur des musiques des films de François Ozon (et notamment de son dernier chef-d’œuvre « Frantz » dont vous pouvez retrouver ma critique en cliquant ici) et aussi de « L’Outsider » le dernier film de Christophe Barratier (ma critique en bas de cette page) et l’autre par Jean-Michel Bernard compositeur des plus importantes musiques de films de Michel Gondry.

    LA RENCONTRE AVEC LE PUBLIC SUR LE MARCHE DE LA BAULE

    aout

    Cette année encore, les commerçants de la Halle du Marché de La Baule donneront rendez-vous au Baulois pour une dégustation de leurs meilleurs produits en compagnie de l’ensemble des personnalités présentes au Festival (un moment là aussi chaque année très convivial et que je vous recommande!). Cette démarche s’inscrit dans la volonté des organisateurs du Festival d’aller à la rencontre du public en dehors des salles de cinémas et de concerts. Après l’anniversaire des 10 ans du film « Les Choristes » en 2014 et des 25 ans de « La Baule les pins », cette année ce sera au tour d’un autre film emblématique de la région, « 15 Août », réalisé par le Baulois Pierre Alessandrin, dont on fêtera les 15 ans !

    LE FESTIVAL SUR LES RESEAUX SOCIAUX

    Pour en savoir plus, vous pouvez vous abonner à la page Facebook du festival, ici, mais aussi le retrouver sur twitter (@FestivalLaBaule), sur Instagram (@festivallabaule) et sur son site internet.

    INFORMATIONS PRATIQUES

    PASS FESTIVAL donnant accès à l’ensemble du Festival du 9 au 13 novembre (à l’exception de la soirée de remise des prix et du ciné-concert) disponible à partir du 20 octobre directement auprès du cinéma de La Baule Le Gulf Stream (Tél : 02 51 75 15 41). Tarifs: 30€ adulte, 15€ -25 ans, 15€ Pass journée (tarif unique), gratuit -14 ans (toutes les projections auront lieu au cinéma de La Baule le Gulf Stream)

    BILLET CINE-CONCERT Hommage à Lalo Schifrin et Soirée de remise des prix du Festival le 12 novembre à 20h30 à Atlantia: Tarif: 49€ adulte, 24€ -25 ans (Réservation Palais des congrès Atlantia au 02 40 11 51 51 ou http://billetterie.atlantia-labaule.com)

    LES MASTER CLASS

    – Philippe Rombi : Vendredi 11 novembre à 12h au cinéma de la Baule le  Gulf Stream – accès Pass festival –

    – Jean-Michel Bernard : Samedi 12 novembre à 12h au cinéma le Gulf Stream –accès Pass festival –

    – Lalo Schifrin : Dimanche 13 novembre à 14h au « Village du Festival » Palais des congrès Atlantia + suivi d’une séance de dédicaces –accès libre-

    L’EXPOSITION « STEVE MCQUEEN FOREVER »  du 27 octobre au 13 novembre, tous les jours 11h-13h et 15h-19h à la Chapelle Sainte-Anne (Place du Maréchal Leclerc, 44500 La Baule) – Entrée libre –

    «  LE VILLAGE DU FESTIVAL » sera installé au Palais des Congrès Atlantia (119, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny, 44500 La Baule). Ouvert du Mercredi 10 novembre au Dimanche 13 novembre de 14h à 20h – Entrée libre –

    L’EXPOSITION « L’HISTOIRE DE LA MUSIQUE DE FILM », dans le cadre du « Village du Festival » (voir horaires et jours d’ouverture) -Entrée libre-

    L’EXPOSITION « LES CHRONIQUES DE ZORRO », dans le cadre du « Village du Festival » (voir horaires et jours d’ouverture)  -Entrée libre-

    LA RENCONTRE AVEC LES SCOLAIRES aura lieu au « Village du Festival » à Atlantia le Jeudi 10 novembre de 14h à 15h (visite privée pour les élèves et leurs parents et la presse sur demande uniquement)

    FRANCE BLEU réalisera ses émissions en direct du « Village du Festival » au Palais des congrès Atlantia, le Vendredi 11 novembre de 16h à 20h – Entrée Libre –

    LA TV DU FESTIVAL réalisera ses émissions en direct du « Village du Festival » au Palais des congrès Atlantia, tous les jours (voir horaires et jours d’ouverture) – Entrée Libre –

    LA RENCONTRE AVEC LES ARTISTES à la Halle du Marché de La Baule aura lieu le Dimanche 13 novembre 2016 de 12h à 13h – Accès libre –

    GRILLE DE PROGRAMMATION

    MERCREDI 9 NOVEMBRE

    12h : Projection « LE KID DE CINCINNATI » de Norman Jewison avec Steve McQueen 14h : Projection « OPERATION DRAGON » de Robert Clouse avec Bruce Lee 16h : Projection « BULLITT » de Peter Yates avec Steve McQueen 18h : Projection « L’INSPECTEUR HARRY » de Don Siegel avec Clint Eastwood 20h30 : Film d’ouverture en présence du Jury : Avant-Première « TOUR DE FRANCE» de Rachid Djaïdani avec Gérard Depardieu (en compétition)  22h30 : Avant-Première « TANNA » de Martin Butler & Bentley Dean (en compétition)

    JEUDI 10 NOVEMBRE

    10h00 : Projection des Courts-Métrages (en compétition)  12h30 : Avant-Première « THE MUSIC OF STRANGERS» doc de Morgan Neville  14h30 : Avant-Première « A SERIOUS GAME» de Pernilla August (en compétition)  16h30 : Avant-Première « WULU » de Daouda Coulibaly avec Inna Modja 18h30 : Avant-Première « BEYOND FLAMENCO » doc de Carlos Saura  20h30 : Avant-Première « OUVERT LA NUIT » d’Edouard Baer, avec Audrey Tautou  22h30 : Avant-Première « BORN TO BE BLUE» (biopic sur Chet Baker) de Robert Budreau avec Ethan Hawke

    VENDREDI 11 NOVEMBRE

    10h : Avant-Première « PATERSON » de Jim Jarmusch (en compétition)  12h : Master Class PHILIPPE ROMBI (compositeur des musiques des films de François Ozon) & CHRISTOPHE BARRATIER (animée par Stéphane Lerouge)  13h : Avant-Première « VIVRE ET DANSER » (doc. sur G. Kelly) de Bertrand Teissier  14h30 : Avant-Première « GO HOME » de Jihane Chouaib avec Golshifteh Farahani (en compétition)  16h30 : Avant-Première « A JAMAIS » de Benoit Jacquot avec Mathieu Amalric  18h30 : Avant-Première « GIMME DANGER » (doc. sur Iggy Pop) de Jim Jarmusch  20h30 : Avant-Première « DEMAIN TOUT COMMENCE » de Hugo Gélin avec Omar Sy  22h30 : Projection « TOUT, TOUT DE SUITE » de Richard Berry

    SAMEDI 12 NOVEMBRE

    10h : Projection « LA TORTUE ROUGE » film d’animation de Michael Dudok de Wit (en compétition)  12h : Master Class JEAN-MICHEL BERNARD (compositeur des musiques des films de Michel Gondry), animée par Stéphane Lerouge  14h : Avant-Première « LA MECANIQUE DE L’OMBRE» de Thomas Kruithof avec François Cluzet, Denis Podalydès, Sami Bouajila, Simon Abkarian  16h : Avant-Première « CAROLE MATTHIEU » de Louis Julien Petit avec Isabelle Adjani (en compétition)  18h00 : Projection « MANON DES SOURCES » de Claude Berri, avec Emmanuelle Béart, Daniel Auteuil, Yves Montant -version restaurée- (30e anniversaire) 20h30 : Projection « MISSION IMPOSSIBLE » de Brian de Palma (20e anniversaire) 22h30 : Projection « MISSION IMPOSSIBLE II » de John Woo, avec Tom Cruise

    DIMANCHE 13 NOVEMBRE

    10h : Projection « LES CHRONIQUES DE ZORRO » film d’animation d‘Olivier Lelardoux  10h30 : Projection courts-métrages (en compétition) 12h : Avant-Première « AL JARREAU L’ENCHANTEUR » doc de Thierry Guedj  14h : Projection « 15 AOUT» de Patrick Alessandrin avec Richard Berry 16h : Avant-Première Ibis d’Or du Meilleur Film 2016 – Film lauréat (Rediffusion) 16h : Avant-Première « LA FINE EQUIPE » de Magaly Richard-Serrano 18h : Avant-Première « L’INVITATION » de Michael Cohen avec Nicolas Bedos, Camille Chamoux, Gustave Kerven 20h : Projection « UNE SAISON BLANCHE ET SECHE » de Euzhan Palcy (35e anniversaire)

    Ce programme est donné sous réserve de modifications.  Infos et mises a jour du programme sur : WWW.FESTIVAL-LABAULE.COM

    PROGRAMME DU « VILLAGE DU FESTIVAL »

    Du Mercredi 9 au Dimanche 13 Novembre 2016 De 14h à 18h (le vendredi jusqu’à 20h)  – Entrée libre – (Palais des congrès Atlantia)

    MERCREDI 9 NOVEMBRE
    14h : Ouverture du Village et Inauguration de l’exposition d’affiches « LA GRANDE HISTOIRE DE LA MUSIQUE DE FILM »

     JEUDI 10 NOVEMBRE
    14h : inauguration de l’exposition « LES CHRONIQUES DE ZORRO » 16h-17h : enregistrement émission « LA TV DU FESTIVAL » (en présence des acteurs)

    VENDREDI 11 NOVEMBRE
    14-15h : Concert  « JUSTIN ST PIERRE » (guitare) 15h-16h : enregistrement émission « LA TV DU FESTIVAL » (en présence des acteurs) 16h – 19h : Enregistrement émission « FRANCE BLEU Region » (direct) 19h – 20h : Enregistrement émission « FRANCE BLEU Grand Soir » (direct / national)

    SAMEDI 12 NOVEMBRE
    15h-16h : Concert « Les Musiques de film » par FRÉDÉRIC LA VERDE et son « PIANO ROUGE »  (+ séance de dédicaces de ses albums) 16h-17h : enregistrement émission « LA TV DU FESTIVAL » (en présence des acteurs)

    DIMANCHE 13 NOVEMBRE
    14h : Projection « IN THE TRACKS OF LALO SCHIFRIN» doc de Pascale Cuenot  15h : Master Class LALO SCHIFRIN animée par Stéphane Lerouge + séance dédicaces (en partenariat avec Universal Music France)  15h30 – 16h30 : Séance de dédicaces de BERTRAND TEISSIER (ancien rédacteur en chef du magazine Gala et réalisateur du documentaire « Vive et danser » sur Gene Kelly), livres : « Belmondo l’incorrigible », « Delon-Romy, un amour impossible », « Bernard Giraudeau, le baroudeur romantique » ;  et de  SANDRA MEZIERE (journaliste cinéma), livres : « Les illusions parallèles, 16 rencontres comme au cinéma » et « L’amor dans l’âme ») 16h-17h : enregistrement émission « LA TV DU FESTIVAL » (en présence des acteurs)

    Critique de L’OUTSIDER de Christophe Barratier:

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    Après quelques réussites en tant que producteur délégué et en tant que réalisateur de courts-métrages, Christophe Barratier, en 2004, connaissait un succès retentissant avec Les Choristes et ses 8, 5 millions d’entrées puis ses deux César et ses deux nominations aux Oscars (meilleur film en langue étrangère et meilleure chanson pour Vois sur ton chemin). Vinrent ensuite Faubourg 36 en 2008 et La Nouvelle guerre des boutons en 2011, des films nostalgiques dont l’action se déroulait dans les années 30, un cinéma populaire (au sens noble du terme) et de beaux hommages au cinéma d’hier.

    Faubourg 36 notamment regorgeait ainsi de réjouissantes références au cinéma des années 30. Ainsi, Clovis Cornillac y ressemblait à s’y méprendre à Jean Gabin dans les films d’avant-guerre, Nora Arnezeder (la découverte du film comme Jean-Baptiste Maunier l’avait été auparavant dans Les Choristes) à Michèle Morgan : tous deux y faisaient penser au couple mythique Nelly et Jean du Quai des Brumes de Marcel Carné auquel un plan se référait d’ailleurs explicitement. Bernard-Pierre Donnadieu, quant à lui,  faisait songer à Pierre Brasseur (Frédérick Lemaître) dans Les enfants du paradis de Carné et à  Jules Berry (Valentin) dans Le jour se lève  du même Carné  dont j’avais même cru reconnaître le célèbre immeuble dessiné par Alexandre Trauner dans le premier plan du film… Les décors du film entier  semblaient d’ailleurs rendre hommage à ceux de Trauner, avec cette photographie hypnotique et exagérément lumineuse entre projecteurs de théâtre et réverbères sous lesquels Paris et les regards scintillent de mille feux incandescents et mélancoliques. Et l’amitié qui unissait les protagonistes de ce Faubourg 36 résonnait comme un clin d’œil à celle qui unissait les personnages de La belle équipe de Duvivier.  Bref, Christophe Barratier est un cinéaste cinéphile qui a par ailleurs à cœur de partager sa passion du cinéma puisqu’il est le cofondateur (avec Sam Bobino) du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule (que je vous recommande vivement au passage : mon compte rendu de la première édition, en 2014, ici et mon compte rendu de l’édition 2015, à lire là).

    Mais sans doute Christophe Barratier n’était-il pas attendu aux manettes d’un film tel que L’Outsider, thriller financier se déroulant à notre époque et donc très différent des films précités. Alors, ce film (dont on imagine quel défi cela a dû être étant donné l’actualité et le caractère sensible du sujet) est-il aussi une réussite ?

    D’abord, L’Outsider, en plus d’être tiré de l’histoire vraie de Jérôme Kerviel, trader condamné pour avoir fait perdre des milliards d’euros à la Société Générale, est une adaptation du livre écrit par Kerviel lui-même et publié en 2010, L’Engrenage : mémoires d’un trader. A priori le personnage et le sujet n’étaient pas d’emblée sympathiques même si la déchéance du trader pris dans cet engrenage après son ascension fulgurante était éminemment romanesque.

    Plutôt que de se concentrer sur les suites judiciaires, Christophe Barratier a fait débuter son scénario (coécrit avec Laurent Turner, sur une idée de Jérôme Corcos) lors de l’entrée de Kerviel à la Société Générale en 2000 pour le faire s’achever lorsque l’affaire éclate, 8 ans plus tard. Le nom de Kerviel est ainsi connu de tous pour, en 2008, avoir fait les titres de tous les journaux. L’opérateur de marchés de 31 ans, par ses prises de risque, aurait alors pu, en 2008, faire basculer la Société Générale, voire le système financier mondial… Kerviel est condamné deux ans plus tard à cinq ans de prison dont trois ferme et aux plus lourds dommages-intérêts jamais vus pour un particulier: 4,9 milliards d’euros ! Mais Kerviel, c’est aussi Jérôme, un jeune homme ambitieux et fasciné par le monde de la finance entré dans la banque par la petite porte en 2000. Personne n’aurait alors pu prédire que le jeune Breton parviendrait à devenir trader 5 ans plus tard. Seulement Jérôme apprend vite, très vite…peut-être trop. C’est le portrait de cet homme-là incarné par Arthur Dupont que nous dresse Christophe Barratier au-delà de « l’histoire la plus extraordinaire de la finance ». L’Outsider n’est pas un film sur la finance mais un film qui dissèque les mécanismes (avant tout humains et psychologiques) d’une addiction et d’une obsession (pour cette finance) qui ont mené au chaos.

    Levons d’emblée tout suspense quant à la réussite du projet. Elle est indéniable. Je ne m’attendais pas à être ainsi captivée pendant les 1H57 que dure le film et cela dès les premiers plans. Avant même le générique. Le décor glacial et les tons grisâtres plantent le décor. La tension est palpable. Un homme en costume qu’on ne voit que de dos est accompagné manu militari vers la sortie de la Société Générale, avec ses cartons. Comme une marche funèbre, il avance jusqu’à un tas d’ordures depuis lequel les tours invincibles et vertigineuses de la société semblent le défier et le menacer. Et il saute dans le vide. Nous voilà prévenus: la chute est inéluctable. Et la suite est placée sous le sceau de cette menace sans jamais que la tension ne retombe jusqu’au générique de fin.

    J’ai lu qu’on reprochait à Christophe Barratier d’essayer de singer la réalisation d’Oliver Stone (Wall Street) et celle de Martin Scorsese (Le Loup de Wall Street) et que le résultat n’en étant qu’une pâle copie. Je ne suis pas d’accord. D’abord Paris n’est pas New York et surtout sa caméra très intelligemment dirigée épouse judicieusement la fièvre qui s’empare de Kerviel, la frénésie des tradeurs et du marché, comme un ballet étourdissant et grisant ou bien sa caméra cadre Kerviel au plus près lorsque l’étau se resserre nous enfermant avec lui dans le cadre, suffocant, dans son engrenage sans échappatoire, dans sa tour carcérale. Les scènes à l’extérieur n’existent quasiment pas (le monde « réel » n’est d’ailleurs jamais filmé) comme le monde extérieur n’existe plus pour Kerviel qui perd le sens des réalités, pour qui ne comptent plus que les millions et les milliards avec lesquels il jongle sans en mesurer la valeur réelle ni les conséquences. Tout cela n’est plus que chiffres et ordres scandés, vociférés avec lesquels il semble entretenir une relation presque sensuelle, en tout cas addictive. Ses acolytes sont présentés comme des Dieux tout puissants (les dalles de la Défense en forme de croix lorsque Keller récite Les Evangiles, le dîner qui se réfère à la Cène) et ridicules (la Cène certes mais avec des boites de thon pour dîner dans un appartement dans lequel il faut prendre l’ascenseur pour se rendre à la cuisine) bien souvent quand leur cynisme, leur absence totale de morale, leurs méthodes et manières de mafieux, leur perte de valeurs n’est pas totalement effrayante. Ils n’ont aucune limite, plus de règles…à l’exception de celles que ces grands enfants irresponsables édictent. Celles d’un monde impitoyable et individualiste.

    La clairvoyance n’empêche pas l’empathie et Barratier contrairement à ce qu’on aurait pu penser, sans réaliser un plaidoyer pour Kerviel (les « amitiés » contestables et les choix parfois égoïstes de ce drogué de la finance ne sont pas éludés ni édulcorés) et bien que le film soit adapté de son livre, arrive malgré tout à nous en faire éprouver pour son anti-héros pris dans une spirale infernale, dans l’ivresse de cette puissance qui le grise et l’égare, et dans laquelle il se jette comme d’autres se seraient jetés dans la drogue ou l’alcool. Son addiction redouble d’ailleurs après la mort de son père (scène bouleversante). Il devient dépendant à cette adrénaline. Si le film n’est pas un plaidoyer, quelques phrases sybillines nous laissent juges du possible aveuglement plus ou moins volontaire de la Société Générale : « -Comment expliquer qu’ils n’aient rien dit. -Je ne me l’explique pas. », « On réglera ça sans faire de vagues. » , « Ils sont aveugles ET incompétents. », « On m’a laissé faire, c’est pas suffisant comme preuve? »

    Pour incarner Kerviel, Barratier, une fois de plus, après Jean-Baptise Maunier et Nora Arzeneder, a choisi un acteur dont il fait éclater le charisme et le talent. Arthur Dupont crève littéralement l’écran et arrive d’abord à nous faire oublier qu’il n’est pas Kerviel et à devenir Jérôme, et en une même scène et parfois en un quart de seconde à nous faire passer de l’agacement (mais pourquoi donc n’ouvre-t-il pas les yeux ?) à l’empathie malgré son obstination, son aveuglement, sa descente aux Enfers bien qu’il surplombe Paris et pense dominer le monde. L’évolution du personnage se ressent dans le regard même de l’acteur qui semble s’assombrir. Même si Arthur Dupont a déjà pas mal de films à son actif, sans aucun doute ce rôle va-t-il lui ouvrir une voie royale. Face à lui l’obséquieux Keller est interprété par François-Xavier Demaison volubile à souhait et savoureusement détestable (même s’il se rachète en une scène), d’un cynisme redoutable comme lors des attentats de Londres salués par des hourras : « Je n’ai jamais gagné autant que le 11 septembre », « Pense à envoyer un mot aux familles des victimes que leurs proches sachent qu’ils ne sont pas morts pour rien. » , « La seule chose qui me fasse flipper c’est qu’on abolisse l’argent. » L’ironie est à son comble quand on sait que Demaison a arrêté sa carrière de trader après avoir vécu le 11 septembre à New York. De même que dans l’attention portée à la photographie, le goût de Barratier pour le cinéma des années 30 (qui savait tant les sublimer) se retrouve aussi dans ses choix avisés de seconds rôles comme Stéphane Bak, Benjamin Ramon ou Sören Prévost (notamment).

    Un mélomane et musicien comme Barratier ne pouvait non plus ignorer la musique ( de Philippe Rombi à qui l’on doit notamment la musique de Joyeux Noël ou celles des films de François Ozon) qui, ici, accentue le sentiment d’angoisse ou l’émotion qui surgit et nous saisit. C’est prenant comme un film d’Hitchcock, ces histoires d’hommes ordinaires à qui il arrive des choses extraordinaires. Et le McGuffin, ce sont ici ces fameux milliards qui d’un moment à l’autre vont exploser à la face du monde. La photographie (de Jérôme Alméras, après celle également magnifique signée Tom Stern dans Faubourg 36) qui nous immerge dans un univers grisâtre, froid, déshumanisé et faussement aseptisé (ce à quoi font exception les scènes filmées en Bretagne ou les quelques scènes à La Baule, lors du consternant séminaire de la Société Générale -qui l’est d’autant plus qu’il est inspiré de faits réels qui avaient d’ailleurs défrayé la chronique-), ou qui plonge dans l’ombre la commission d’enquête contribue aussi à ce climat d’angoisse.

    Le talent d’un grand cinéaste comme celui d’un grand chef est de faire aimer ce qui a priori vous rebute. Je n’avais pas d’intérêt particulier pour le monde de la finance et y étais même plutôt réfractaire, mais Barratier a réussi non seulement à vulgariser cet univers mais aussi à me le rendre aussi passionnant et palpitant qu’un trépidant thriller. Son film pourrait d’ailleurs illustrer un cours de scénario : ellipses à-propos (Kerviel sous le feu des blagues méprisantes qui deux ans plus tard en est l’auteur  et répond avec aplomb aux sarcasmes), dialogues percutants, répliques et expressions mémorables (« CDH »), touche sentimentale (très bon choix de Sabrina Ouazani) sans qu’elles fassent tomber le film dans le mélo, caractérisation des personnages en quelques plans et répliques (le père, pas dupe), rythme haletant et personnage victime d’un système et d’une obsession et une addiction qui le dépassent… et donc attachant… malgré tout.

    Un film fiévreux, intense, palpitant, captivant, et même émouvant, et très ancré dans son époque et dans le cinéma contemporain tout en s’emparant du meilleur des films d’hier qui ont forgé la culture cinématographique du réalisateur. J’en suis ressortie étourdie comme après un tour de manège et surtout désireuse de suivre désormais de près cette « affaire Kerviel » que je n’écoutais que d’une oreille distraite et derrière laquelle je verrai désormais Jérôme, ce jeune breton pris dans un engrenage infernal. Plutôt que d’aller voir le dernier et énième blockbuster américain, pour la fête du cinéma, courez voir L’Outsider qui allie l’énergie que l’on prête plutôt aux films américains (d’ailleurs parfois à tort, certains reprochant d’ailleurs au film de Barratier et avec une évidente mauvaise foi ce dont ils feraient l’éloge si son nom et le film étaient américains, ces préjugés envers le cinéma français toujours prétendument moins ceci ou cela que les films venant d’ailleurs et a fortiori des Etats-Unis me lasse et m’exaspère)  à la sensibilité d’un film français et dont le succès futur Outre-Atlantique ne me surprendrait pas et ne serait pas usurpé. Un « Outsider » qui, à l’image de celui dont il conte l’histoire, pourrait bien créer la surprise au box office, mais contrairement à son protagoniste, une très bonne surprise…

  • Compte rendu du Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz 2016

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     Sur scène lors de la cérémonie de clôture avec Cédric Klapisch pour présenter le court-métrage lauréat.

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    Annonce de la dédicace lors de la cérémonie d'ouverture du festival.

    Toutes les photos de cet article dont celles figurant ci-dessus sont à retrouver sur mon compte Instagram @sandra_meziere.

    Un festival ressemble à s’y méprendre à un film : un concentré d’émotions exacerbées, de rencontres parfois insolites, sur les écrans et en dehors, un début, une fin, des rebondissements, le tout dans un court laps de temps. Les héros, comme dans « La rose pourpre du Caire » sortent et rentrent dans l’écran (dans votre réalité donc), si bien qu’il est parfois difficile de distinguer la réalité de la fiction. Si le Festival de Saint-Jean-de-Luz était un film, ce serait le mélange détonant entre le cinéma de Claude Sautet et celui de Federico Fellini, une célébration amicale du cinéma dans une atmosphère joyeusement surréaliste, bien sûr dans un décor de cinéma, celui de la belle ville de Saint-Jean-de-Luz, entre océan parfois tumultueux et montagne stoïque, à quelques pas de l’Espagne, si bien que vous entendez plus souvent la langue de Cervantès que celle de Molière, si bien que vous avez l’impression que, là-bas, dans ce doux ailleurs, l’actualité et ses innommables tragédies marquent une pause même si les films braquent parfois un projecteur sur celles-ci. Ce serait aussi un road movie qui cette année nous a emmenés au Cambodge,  au Chili, en Finlande, au Liban,  en Algérie, à Paris, en Bretagne ou encore dans une contrée imaginaire, cruelle et fascinante. Ce serait un film utopique où tout le monde est bienveillant, là pour l’amour du cinéma, un cinéma ouvert sur le monde et sur les autres. Ce serait un film dont on aimerait retarder le dénouement.

    Rares sont les festivals à proposer  une compétition de cette qualité (premiers et deuxièmes longs-métrages uniquement, mais aussi courts-métrages), à être un tel découvreur de talents, et cette année à nouveau ce furent de beaux films porteurs de messages forts, mettant en scènes des personnages en quête d’amour, d’émancipation, de bienveillance. Des cris de colère et d’amour. Une douleur sourde qui finit toujours par exploser en départ ou en renoncement. Des parcours initiatiques. Des adultes mais surtout des adolescents en proie à la violence de la vie. Des êtres qui prennent leur envol, qui empoignent leur destin. Des identités masquées qui ôtent leur masque. Et c’est bouleversant, souvent.

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    C’est le cas du film qui a reçu le prix du jury jeunes et le prix d’interprétation masculine (attribué par le jury présidé par le cinéaste Cédric Klapisch qui était entouré des personnalités suivantes: le réalisateur Louis-Julien Petit, l’actrice Alice Isaaz, le comédien et musicien Marco Prince, l’actrice et chanteuse Stéfi Celma,le producteur Maxime Delaunay et la comédienne Sophie Verbeeck.)  Il s’agit de « Compte tes blessures » de Morgan Simon.

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    Vincent (Kevin Azaïs) n’est pas arrivé au tiers de sa vie qu’il a déjà tatoué la moitié de son corps et endurci sa voix avec son groupe de post-hardcore. Depuis la mort de sa mère, il partage son existence entre Bastille et Porte de Clignancourt, entre un boulot de perceur qui ne l’enchante guère et un père poissonnier (Nathan Willcocks) qui tente de refaire sa vie avec une femme plus jeune (Monia Chokri). Et ça le rend malade.

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    Du premier au dernier plan (et quel dernier plan, sublime, poignant, d’une force bouleversante !), le spectateur retient son souffle et ne quitte pas Vincent que la caméra suit, enferme, ne lui et nous laissant pas de répit.  Tout semble pouvoir basculer d’un instant à l’autre dans la tragédie, la violence. Le film doit beaucoup à ses trois personnages principaux, riches de leurs contradictions, de leurs fêlures, de leurs blessures masquées. Lors du débat après le film (il faut en effet savoir que, à Saint-Jean-de-Luz, après chaque film, le directeur artistique du festival, Patrick Fabre échange avec les équipes de films et permet aux spectateurs de poser des questions), Morgan Simon a déclaré « Ce qui m’a intéressé : ce sont les liens complexes qui unissent les personnages ». Ce sont en effet ces liens, troubles et chargés de non dits, qui rendent ce film plus palpitant qu’un thriller.  Le personnage de Vincent (interprété par Kevin Azaïs, magistral) est riche de ses touchantes contradictions : il crie et exulte sur scène, il proclame ses blessures sur son corps et dans sa musique mais il est incapable d’affronter son père (Nathan Willcocks qui en impose) et de les lui livrer. C’est un enfant en quête désespéré d’amour qui joue aux adultes face à des adultes eux-mêmes en perte de repères. L’affrontement entre le père et le fils se réalisera de manière totalement  inattendue, lors d’une scène qui aurait pu être glauque ou totalement absurde. Morgan Simon, par son talent, indéniable, en fait un moment d’une force rare. Un film d’une douceur brute et sensuelle,  d’une intensité unique, dans lequel la caméra épouse la douleur sourde des personnages et dont chaque plan est un coup au cœur. Tout simplement brillant. Et poignant. Et au dénouement le plus beau plan de ce festival qui symbolise aussi parfaitement ce qu’est ce festival. A voir aussi pour la lumineuse Monia Chokri qui parachève cet impressionnant trio d’acteurs, toujours sur le fil, mais d’une justesse rare. Sélectionné à l’Atelier de la Cinéfondation à Cannes, à Emergence et au Jerusalem International Film Lab, « Compte tes blessures » est le premier long-métrage de Morgan Simon et, espérons-le, le premier d’une longue série. En salles le 1er février 2017.

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    « Olli Mäki », le personnage éponyme du film finlandais de Juho Kuosmanen, lui aussi, aimerait bien être entendu.

    Été 1962, Olli Mäki tente de décrocher le titre de champion du monde de boxe poids plumes. De la campagne finlandaise aux lumières d’Helsinki, tout est prêt pour sa gloire et sa fortune. Olli n’a plus qu’à perdre du poids et à se concentrer. Mais il y a un problème, il est tombé amoureux de Raija…

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    A l’exception des films d’Aki Kaurismäki, le cinéma finlandais est malheureusement méconnu. Avec ce premier long- métrage, Juho Kuosmanen (dont le cinéma n’est pas dénué de points communs avec son illustre compatriote) pourrait bien changer la donne.  Ses courts-métrages étaient déjà abonnés aux récompenses, notamment de la Cinéfondation à Cannes, décidément un vivier de grands cinéastes. Après avoir reçu le prix Un Certain Regard, il a donc reçu le grand prix du Festival de Saint-Jean-de-Luz. Avec ce premier long-métrage, Juho Kuosmanen ne réalise pas un film traditionnel sur la boxe (même si cela reste la meilleure métaphore du combat qu’est la vie) mais un film universel sur la manière de trouver sa liberté et la voie du bonheur. Le film est inspiré de l’histoire vraie du boxeur finlandais Olli Mäki. Avec beaucoup d’empathie, le cinéaste filme son boxeur comme un enfant instrumentalisé (plusieurs scènes sont particulièrement significatives comme celle lors de laquelle il attend à l’arrière de la voiture avec les enfants et que son « entraineur » s’adresse à lui comme s’il était l’un d’eux ou encore cette scène d’une beauté folle lorsqu’il joue avec un cerf-volant comme s’il empoignait son destin et sa liberté). Le noir et blanc renforce le sentiment d’universalité, de douceur presque paradoxale, de mélancolie qui se dégage de ce film ensorcelant. Jarkko Lahti se donne corps et âme à son rôle. Un film d’une douceur romantique et envoûtante sur l’éternel combat entre l’amour et la gloire, le bonheur et la vanité qui n’en est bien souvent que le simulacre…Entre le noir et le blanc. Magnifique !

    Le grand prix attribué par le jury à ce film a été remis par le directeur de la société Blue Efficience qui parraine ce prix et qui permet de lutter contre le piratage et que je vous recommande de découvrir, ici.

    En salles le 19 octobre 2016.

    Au contraire d’Olli dont la brutalité du métier dissimule la douceur, « Fleur de Tonnerre » de Stéphanie Pillonca masque derrière sa douceur apparente une « activité » pour le moins…brutale.

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    En 1800, la Bretagne est à genoux, accablée par le régime en place et par le clergé omnipotent. Elle se meurt dans un marasme économique qui n’en finit pas et au milieu de cela, une fillette en souffrance pousse, tant bien que mal. Cette fillette c’est « Fleur de Tonnerre », une enfant isolée, malmenée par la vie et bercée par le morbide. Elle en deviendra la plus grande « serial killer » que la terre ait jamais porté et sèmera la mort, peut être juste pour être regardée et aimée.

    La réalisatrice, Stéphanie Pillonca est documentariste et comédienne de formation, et cela se ressent. Après le Conservatoire d’Art dramatique de Toulon, elle a ainsi suivi la formation de La Classe Libre du Cours Florent, ainsi que celle du studio VO-VF dirigée par Andrzej Zulawski, John Berry et Bob Swaim. Sa caméra filme ses comédiens au plus près, ne les lâche pas, (et non, Monsieur qui êtes intervenu après la projection et qui avez qualifié cela d’erreur de mise en scène, il ne s’agit pas d’une « erreur » mais  au contraire c’est là que réside l’intelligence de la réalisation), guette le moindre sursaut d’humanité.  « Mon souci était d’être dans la justesse de l’émotion », « J’ai osé imaginer l’enfance chaotique, l’isolement, la douleur, la solitude . J’avais envie d’imaginer que des mains n’avaient pas été tendues. » a-t-elle ainsi déclaré, en citant notamment comme référence « Jeanne d’Arc » de Dreyer, Pialat n’est pas bien loin non plus. «J’avais peur de justifier les actes, ce ne sont pas parce que les gens ont des raisons qu’ils ont des excuses » a précisé la comédienne Déborah François. Le résultat est d’autant plus étonnant que la réalisatrice n’a disposé que de « 5 petites semaines pour faire le film » et  1,2 millions d’euros (avec l’aide d’un mécène nommé Dany Boon qui a mis son propre argent pour que le film puisse exister.).  Ce choix (et non erreur) de mise en scène donne un sentiment d’intemporalité à cette histoire qui dissèque les mécanismes de la violence sans jamais la justifier. Cette adaptation du roman éponyme de Jean Teulé sur la plus grande tueuse en série française dans le Bretagne du 19ème siècle se distingue par ses partis pris : gros plans au plus près de la chair, des frémissements, et décors minimalistes, sans fioritures, pour aller à l’essentiel. Des images nous accompagnent longtemps après la projection comme celle la silhouette de Deborah François qui erre au milieu de la campagne bretonne, grande faucheuse menaçante. Son interprétation habitée,  inquiétante, captive et même capture notre attention. Face à elle, Benjamin Biolay est parfait en sombre dandy. Sans oublier Jonathan Zaccaï et Miossec (en curé !).

    « La jeune fille sans mains » de Sébastien Laudenbach elle aussi est confrontée à la violence dès son jeune âge mais plutôt que de s’en emparer à son tour elle choisit de tracer sa propre route.

    En des temps difficiles, un meunier vend sa fille au Diable. Protégée par sa pureté, elle lui échappe mais est privée de ses mains. Cheminant loin de sa famille, elle rencontre la déesse de l’eau, un doux jardinier et le prince en son château. Un long périple vers la lumière…

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    Son réalisateur a expliqué porter ce projet depuis 15 ans. : « Ce qui me touchait c’était la trajectoire de cette jeune fille qui doit apprendre à s’isoler pour exister pleinement pour être entière. » Rarement un film aura accordé autant de confiance au spectateur et cela fait un bien fou à l’heure où, y compris dans les émissions (pseudo)politiques, règne la dictature de l’émotion pour attirer les spectateurs (petite parenthèse pour évoquer cette émission larmoyante et complaisante « Une ambition intime » qui me semble être le comble de l’indécence). Sébastien Laudenbach a fait le choix inverse : esquisser plutôt que de dessiner ou imposer, faire confiance à l’intelligence et à l’imaginaire du spectateur, accorder une large place au son, aussi. Et le résultat est d’une beauté inouïe et renversante. « Je n’ai pas écrit de scénario ni de story board. J’ai improvisé en faisant 10 à 15 secondes par jour. En le faisant, je me rendais compte que c’était singulier et peut-être novateur. », « Je suis allé sur Allociné en collant les voix des bandes annonces sur les dessins. » a-t-il également raconté pour expliquer le choix d’Anaïs Demoustier dont la voix douce, ensorcelante et déterminée colle parfaitement au personnage. « On ne doit pas faire des films adaptés aux enfants c’est aux enfants de s’adapter au monde. J’aime l’idée qui il y a des trous, des incertitudes, du mystère » a également déclaré le réalisateur  et c’est ce mystère et ces incertitudes que le film exalte également qui contribuent aussi à en faire un moment d’une grâce ensorcelante mais aussi à édulcorer la cruauté ou à l’intensifier, selon la force de l’imaginaire du spectateur. Ce conte à la fois sombre et lumineux est un moment de poésie et de magie rare dont le trait aérien possède la grâce d’un tableau de Matisse. Une non voyante est ainsi intervenue à la fin de la séance pour déclarer : « par des sons vous avez réussi à faire parler les couleurs ».

    Sortie en salles : le 1er décembre 2016

    L’univers dans lequel évoluent les jeunes héros de « Diamond island » de Davy Chou pourrait être celui d’un film d’animation.

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    Diamond Island est en effet une île sur les rives de Phnom Penh transformée par des promoteurs immobiliers pour en faire le symbole du Cambodge du futur, un paradis ultra-moderne pour les riches. Bora a 18 ans et, comme de nombreux jeunes originaires des campagnes, il quitte son village natal pour travailler sur ce vaste chantier. C’est là qu’il se lie d’amitié avec d’autres ouvriers de son âge, jusqu’à ce qu’il retrouve son frère aîné, le charismatique Solei, disparu cinq ans plus tôt. Solei lui ouvre alors les portes d’un monde excitant, celui d’une jeunesse urbaine et favorisée, ses filles, ses nuits et ses illusions.

    Davy Chou filme ainsi avec grâce (lui aussi) l’adolescence dans un décor à l’image de celle-ci: mélancolique, fascinant, entre 2 époques. En résulte un film au charme lancinant, hypnotique. Présenté à la Semaine de la Critique, ce premier long-métrage fait d’abord de son décor un personnage à part entière entre les immeubles de luxe en construction et les décors de fêtes foraines qui semblent emprisonner les personnages dans leurs griffes de bétons et métalliques où ils évoluent, leurs déambulations semblent chorégraphiées comme une  danse triste à la lueur des néons, aussi factices que l’insouciance de l’adolescence qui finira par s’éclipser. « Diamond island », aussi contradictoire que son titre, est un beau portrait de l’adolescence cambodgienne, un judicieux  écho entre ce pays en friche, fascinant et douloureux (ce diamant n’éblouit guère longtemps et ne cache pas le labeur qu’il nécessite à sa construction) et cette époque de la vie, où, un jour le décor s’écroule et les lumières éblouissantes s’éteignent pour laisser place à la réalité, souvent cruelle ou en tout cas médiocre, dans laquelle le véritable amour n’a plus sa place.

    Dans «Souffler plus fort que la mer » de Marine Place (prix du public), c’est aussi un univers et un personnage en pleine mutation qui nous est dépeint. Un univers plus proche  puisque Julie et ses parents, Loïc et Louison, vivent de la pêche sur une petite île au large de la Bretagne. Afin d’échapper aux dettes, ils sont obligés de se séparer de leur bateau contre une prime à la casse. La famille peine à faire face à cette nouvelle vie sans bateau et Julie se réfugie dans sa passion pour le saxophone pour dépasser l’étrange sentiment de submersion qui l’envahit peu à peu…

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    « J’avais envie de faire un film sur une sensation » a ainsi expliqué la réalisatrice qui a également raconté aux festivaliers luziens que le titre provenait d’une chanson intitulée «  chanter plus fort que la mer ». Avant ce premier long-métrage, la réalisatrice Marine Place a réalisé plusieurs documentaires. En résulte un souci d’authenticité et une volonté de nous présenter cet univers, celui des marins pêcheurs, sans le trahir, en restant fidèle à la réalité. Progressivement, le film gagne en gravité, en profondeur tout en s’auréolant de fantastique et de mythologie. Ce bateau qui symbolisait la passion et les liens familiaux, en étant condamné à la destruction va  désagréger cette famille et sa solidité. C’est beau et âpre comme un paysage breton et une scène de musique, à son image, nous serre le cœur et nous foudroie. La mer, l’amie d’hier devient l’ennemie, menaçante et tueuse.  Là encore, un trio d’acteurs épatant porte le film sur ses épaules : Aurélien Recoing et Corinne Masiero en tête (découverte à Saint- Jean-de-Luz dans le formidable « Louise Wimmer » de Cyril Mennegin) et une découverte, Olivia Ross.

    L’héroïne de « Paris la Blanche » de Lidia Leber Terki (France / Algérie), elle aussi empoigne son destin.

    Sans nouvelles de son mari parti travailler en France dans les années 70, Rekia (Tassadit Mandi), quitte le village de Kabylie où elle vit. Elle traverse l’Algérie, la France et les banlieues parisiennes pour ramener Nour (Zahir Bouzerar) au village. Mais l’homme qu’elle finit par retrouver dans un foyer d’anciens travailleurs immigrés à la retraite a changé. Son héros, l’ancien combattant des maquis, celui qui était revenu au village pour la dernière fois il y a quatre ans, est devenu un étranger.

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    La réalisatrice qui a monté son film en 4 ans après de nombreuses difficultés était « intéressée par la mythologie à l’envers », « le voyage de Pénélope à l’envers », « Pour moi c’était plus un film sur le sacrifice que sur l’immigration », « J’avais envie de parler de ceux qui restent qui attendent », « J’ai voulu faire une utopie ». Pour nous faire éprouver l’importance cruciale de ce périple, la réalisatrice suit son héroïne depuis son départ de l’Algérie jusqu’à ses retrouvailles avec son mari, sa caméra ne la quittant presque jamais et elle aurait d’ailleurs eu tort de nous en priver tant la comédienne (qui a reçu le prix d’interprétation féminine qu’elle mérite amplement, le film a également reçu le prix France Bleu du long-métrage) crève littéralement l’écran et a fait fondre le cœur des festivaliers lors de la remise des prix où elle a lu un beau poème sur le déracinement. L’humanité qui se dégage de ces personnages, la tendre empathie avec laquelle les filme la réalisatrice procurent à ce film d’une belle utopie une douceur salutaire et un idéalisme revigorant. C’est avant tout un sublime portrait de femme amoureuse, déterminée, mais aussi le portrait de déracinés, celui de son mari, et ceux qui jalonnent la route de l’héroïne dans un Paris solidaire (très beau personnage de Karole Rocher). Et surtout ce film recèle le plus beau des témoignages d’amour : laisser la personne qu’on aime libre de ses proches choix. Face à la volcanique Tassadit Mendi, Zahir Bouzerar impose sa placide mélancolie. Un duo attachant plein d’émotion contenue qui saisit le spectateur au dénouement de ce film pudique et tendre. Lors de la clôture, en recevant son prix, Tassadit Mendi a magnifiquement parlé de son rôle, elle « qui ne devait pas faire ce film et qui a remplacé une comédienne qui s’est désistée 10 jours avant le début du tournage » et qui a été « émue par l’abnégation, le sacrifice, l’amour inconditionnel pour son mari et la sagesse » de son personnage.

    Sortie en salles : printemps 2017

     Le protagoniste de « You’ll never be alone » d’Alex Anwandter lui aussi est en pleine crise identitaire et subit une autre forme de déracinement. C’est en effet son identité profonde qu’il doit masquer. « You’ll never be alone » de Alex Anwandter (Chili), c’est l’autre coup de/au cœur de festival.

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    Santiago du Chili. Pablo, un jeune lycéen se découvre une passion pour le cabaret. Mais un jour il est victime d’une violente agression homophobe qui le laisse dans le coma. Désespéré Juan, son père, met tout en œuvre pour trouver les coupables…

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    A vrai dire, le pitch ne reflète pas toute la subtilité de ce film d’une âpreté déchirante qui met en scène une triste réalité. La mise en scène, entre les corps désincarnés des mannequins que le père répare dans le cadre de son travail (tandis qu’il ne soigne pas les bleus à l’âme de son propre fils), l’obscurité qui nimbe la plupart des scènes (le film est majoritairement  filmé de nuit ou en intérieurs) comme Pablo doit masquer son identité, sa vérité, font intelligemment résonner la forme et le fond. Les scènes d’une beauté flamboyante sur une musique envoûtante comme de courtes incursions dans l’univers d’Almodovar contrastent avec l’univers grisâtre qui imprègne le reste du film et qui en renforce encore  la beauté saisissante,  ces scènes étant alors des instants de respiration où le jeune Pablo peut enfin être lui-même,  justifiant aussi amplement le prix du meilleur réalisateur attribué à Alex Anwandter par Cédric Klapisch et son jury. Comme une résonnance avec « Compte tes blessures » dans lequel le personnage de Vincent exprimait son (mal)être à travers son art. Le titre illustre l’inverse de la réalité, Pablo étant condamné à la solitude par la lâcheté de ceux qui l’entourent, une lâcheté tristement ordinaire. Le plus percutant des plaidoyers contre la bêtise et une de ses formes, l’homophobie. Et un film bouleversant porté par un jeune acteur éclatant de justesse et sidérant de beauté. Et une fin qui nous balafre l’âme par sa  tristesse ravageuse.

    C’est aussi d’un amour impossible dont il est question dans le décalé « Drôles d’oiseaux » de Elise Girard, son deuxième film après « Belleville Tokyo ».

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    Deux personnages. Georges et Mavie. Mavie et ses 27 ans. Pleine de doutes et d’inquiétude, qui se cherche. Georges et ses 76 ans. Misanthrope, comme caché dans sa librairie, exaspéré par le monde, qui n’attend plus rien de la vie. A eux deux, ils forment le plus beau et le plus improbable des couples. Il ne veut rien, elle veut tout. Et pourtant grâce à lui, elle se trouve. Et grâce à elle, il renoue avec la vie. L’amour qu’ils ne feront jamais ensemble est le plus beau et le plus émouvant. Mais bientôt Georges doit fuir et ce qui doit arriver, arrive…

    « Dans « Drôle d’oiseaux », l’idée était de de parler d’amour vraiment impossible et de l’idée que l’âge qu’on a n’est pas l’âge réel. « J’aime les longs plans », «  Je filme les gens souvent d’assez loin en les laissant faire, j’aime plus le cinéma classique  que le cinéma contemporain. », a ainsi déclaré la réalisatrice. Ces drôles d’oiseaux désignent bien entendu autant ceux qui tombent mystérieusement du ciel que les deux personnages principaux, entre le mystérieux septuagénaire misanthrope qui (décidément) lui aussi cache son identité et tient une librairie où personne n’entre jamais rien acheter (tout importun qui tente de faire une intrusion le dérangeant au plus haut point) et la jeune femme qui l’aime d’un amour platonique. Lolita Chammah (remarquable déjà notamment dans « Copacabana de Marc Fitoussi) et Jean Sorel jouent comme Jean-Pierre Léaud et semblent aussi décalés dans la vie que l’était Antoine Doinel. On retrouve avec plaisir la première et plus encore le second qui promène toujours son élégance digne, insidieusement dédaigneuse et aristocratique. La légèreté mélancolique  et l’humour absurde finissent par nous emporter et nous faire aimer ces êtres qui, là aussi, derrière des masques, de misanthropie pour l’un, de gravité pour l’autre, dissimulent une séduisante folie et singularité.

    Pour ouvrir et clore ce festival avec une compétition de haute voltige, il fallait deux films à la hauteur, en l’occurrence deux comédies sur l’adoption portées par des comédiens exceptionnels.

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    Dans le film d’ouverture, « Il a déjà tes yeux » de Lucien Jean-Baptiste, Paul est marié à Sali. Tout irait pour le mieux s’ils arrivaient à avoir un enfant. Jusqu’au jour où Sali reçoit l’appel qu’ils attendent depuis si longtemps : leur dossier d’adoption est approuvé.  Il est adorable, il a 6 mois, il s’appelle Benjamin, il est blond aux yeux bleus. Et il est blanc,  eux sont noirs. Par le truchement de cette comédie, Lucien Jean-Baptiste démonte les mécanismes du racisme dit ordinaire et que cette qualification conduit d’ailleurs à banaliser (comme cette fameuse manie de dire « black » qui a le don de m’horripiler) et les préjugés qui encore aujourd’hui sont trop souvent répandus. Le film vaut aussi et avant tout le déplacement pour ses numéros d’acteurs, parfois attendrissants, souvent hilarants. En tête, Vincent Elbaz (dont le personnage  n’est pas sans rappeler l’ami envahissant de « Coup de foudre à Notting Hill ») irrésistiblement drôle en ami attachant, collant et qui ne craint pas du ridicule. Comme toujours, Zabou Breitman, est parfaite, ici  dans un rôle d’assistante sociale suspicieuse, prête à tout pour prouver qu’elle a raison, surtout quelques manigances et beaucoup de mauvaise foi. Chaque apparition de l’actrice qui incarne la mère de la pétillante Aïssa Maïga est aussi d’une drôlerie irrésistible. Le film est produit par Nolita Cinema (avec à sa tête Maxime Delauney, membre du jury de ce Festival de Saint-Jean-de-Luz 2016) déjà à l’origine du savoureusement déjanté et décalé « Comment c’est loin » d’Orelsan.

    En salles : le 18 janvier 2017

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    Le film de clôture résonnait évidemment avec celui de l’ouverture. En effet, dans « Comment j’ai rencontré mon père » de Maxime Motte, c’est la rentrée et dans la famille d’Enguerrand, petit garçon adopté d’origine africaine, l’ambiance est déjà assez tendue. L’arrivée de Kwabéna, un clandestin qu’Enguerrand prend pour son père biologique, ne va pas arranger les choses. Cet intrus va finalement se révéler être un formidable catalyseur et les multiples péripéties autour de sa présence vont enfin permettre à cette famille de se retrouver unie… Belle idée de terminer le Festival avec ce film qui comme « Il a déjà tes yeux » de Lucien Jean-Baptiste reflète la bienveillance  et la générosité à l’honneur dans ce festival. Isabelle Carré et François-Xavier Demaison (en librairie immature et père aimant qui, comme Jean Sorel, dans « Drôles d’oiseaux » ne vend pas de livres et cherche l’amour de son père) forment un couple qui fonctionne parfaitement à l’écran et nous interroge tout en douceur, humour et émotion sur la nécessité de franchir les frontières de la loi, lorsque humanité et générosité sont en jeu. Et ce film plein de tendresse a judicieusement  clos le festival en beauté.

    Sortie en salles : janvier 2017

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    Lors de la rencontre avec les membres du jury en début de festival (une vidéo à retrouver sur le site officiel du festival), Alice Isaaz a ainsi noté que participer à un jury « rééduque notre regard de spectateur », pour Stefi Celma, cela permet de « découvrir de nouvelles cultures et voyager » quand pour Maxime Delauney « les festivals permettent d’être moins paresseux dans sa démarche culturelle », ce à quoi Marco Prince a ajouté  « Ce que j’aime, c’est que ce festival soit familial, et d’avoir une vision de ce que sera le cinéma de demain. » Patrick Fabre, le directeur artistique du festival a complété en précisant : « Ce qu’on essaie aussi de provoquer dans un festival ce sont des rencontres », et les critères de choix du jury : « prendre des gens sympathiques, il faut que j’aime ce que font les gens et ce qu’ils sont. »

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    En bref, le festival projetait aussi en avant-première « Souvenir », de Bavo Defurne, un objet filmique non identifié jalonné de maladresses mais malgré tout attachant grâce à Isabelle Huppert toujours irrésistible (mais cela devient un pléonasme) et toujours là où on ne l’attend pas (un autre pléonasme), ici dans le rôle d’une chanteuse oubliée (bloquée dans les années 70) qui a autrefois participé à l’Eurovision, et qui rencontre un jeune boxeur qui va la convaincre de tenter un come-back. Un feel good movie qui se regarde sans déplaisir, ne serait-ce que pour voir la chorégraphie improbable d’Isabelle Huppert sur son titre tout aussi improbable et délicieusement suranné « je dis oui ».

    Sortie en salles : le 21 décembre 2016

    Au programme également, un forum du court-métrage, l’occasion de découvrir deux formidables courts et de recevoir plein de bons conseils pour ceux, comme moi, que la réalisation titille. Le forum était précédé en illustration de deux remarquables courts-métrages : « Pas de cadeau » de Marie Vernalde et « Maman(s) » de Maïmouna Doucouré. Le festival propose également chaque année une compétition de courts-métrages, un moment là aussi toujours synonyme de belles découvertes et d’univers forts et singuliers.

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    J’en ai retenu 4, à commencer par  « Goliath » de Loïc Barché dans lequel Nicolas est follement amoureux de Charlotte, une fille qu’il connait à peine et qu’il fantasme à travers les photos qu’elle publie sur Facebook. Accompagné d’un ami, il décide de lui prouver son amour en accomplissant un exploit. La scène d’ouverture pourrait en rebuter plus d’un mais justement est un judicieux contrepoids et contrepied à cette dictature de l’immédiateté et de l’émotion qu’exigent aujourd’hui les réseaux sociaux et que le film démontre par l’excès finalement tristement réaliste. A voir aussi pour le toujours trop rare et si juste et talentueux Swann Arlaud.

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    Le deuxième court-métrage que j’ai choisi de retenir, c’est  celui qui a reçu le prix du public, « Le bleu blanc rouge de mes cheveux » de Josza Anjembe. À dix-sept ans, Seyna, une adolescente d’origine camerounaise se passionne pour l’histoire de la France, le pays qui l’a vue naître et dont elle est profondément amoureuse. Son baccalauréat en poche et sa majorité approchant, Seyna n’aspire qu’à une chose : acquérir la nationalité française. Mais son père Amidou s’y oppose farouchement. Une démonstration bouleversante et implacable de l’importance et la force symbolique que représente cette nationalité pour l’héroïne interprétée par Grace Seri investie corps et âme dans son rôle auquel elle apporte toute sa force, sa détermination et sa douceur.

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    Le troisième court que j’ai voulu mettre en lumière est « Une vie ordinaire » de Sonia Rolland. Les mauvaises langues diront certainement que la sélection de ce film doit beaucoup à la notoriété celle qui le porte et ils auraient tort car elle témoigne ici d’un véritable engagement et talent de cinéaste en mettant en scène cette histoire en grande partie inspirée de sa propre vie. Nadia, 15 ans,   doit s’occuper seule de l’éducation de son frère de 11 ans, de l’entretien de la maison et de ses études, sa mère étant en formation à l’autre bout de la France. Elle est totalement livrée à elle-même, aussi, lorsqu’un de ses camarades la provoque, Nadia explose ; résultat, elle est exclue de l’école… Cette fois-ci, pas d’échappatoire possible : elle va devoir affronter sa mère et faire des choix…

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    J’ai également eu un énorme coup de cœur pour « Pa Fuera » de Vica Zagreba (mention spéciale du jury) dans lequel la jeune Stella et ses fillettes vivent chez Corto, isolées. Elles s’ennuient et passent le temps en chantant, en dansant. Eddy, un ancien amoureux de Stella débarque. Il les invite à son concert. Stella ne peut y résister. De ce film se dégagent une véracité, une énergie, une émotion, qui jamais ne quittent l’écran et finissent par nous bouleverser.

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    Enfin, « Monsieur Hernst » de Vincent Cappello  dans lequel un docteur poursuit monsieur Hernst dans les souvenirs de sa vie pour le guider à l’incident traumatique qui lui a fait oublier jusqu’à sa propre identité… Sans doute le film le plus maîtrisé de cette compétition, le scénario (en apparence tortueux) le plus maîtrisé également pour une démonstration là encore aussi implacable que bouleversante des mécanismes de la mémoire et de la force dévastatrice des traumatismes aussi anciens soient-ils sans oublier l’interprétation toujours impressionnante de Grégory Gadebois, a fortiori ici, dans un rôle aux multiples facettes et à différents âges de la vie auxquels son talent nous fait adhérer.

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    Le festival proposait également une master class sur l’animation, l’occasion de découvrir  « L’espace d’un instant », réalisé dessiné et animé par Alexandre Athané (aussi auteur de génériques comme « Aimer, boire et chanter » de Resnais, « Max » de Stéphanie Murat ou « Compte tes blessures » et « Monsieur Ernst », en compétition à Saint-Jean-de-Luz) et écrit par Vincent Cappello (le réalisateur de « Monsieur Hernst » précédemment évoqué). Un sublime film d’animation qui montre comment l’imaginaire peut panser les blessures de la vie (et ainsi une métaphore des pouvoirs inestimables du cinéma), également un très beau film sur la transmission dans lequel la douceur des images et de la voix de Pierre Richard nous bercent comme un conte, sans oublier de très beaux dialogues : « C’est comme cela que le monde avance, d’abord il y a les rêveurs, une fois qu’une image les a traversés ils la révèlent à l’humanité et elle se met au travail », « Rien ne peut empêcher l’homme de prendre l’univers en flagrant délit de désobéissance ». Une ode au rêve, à l’imaginaire, un moment de poésie dont la musique d’Alex Beaupain exacerbe la force et la beauté. Une forêt enchanteresse que l’on quitte avec regrets et émotions.

    Le festival proposait aussi une master class d’Ivan Calbérac sur l’adaptation que vous pouvez retrouver sur le site officiel du festival et dont sont extraites ces quelques phrases :

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    « L’écriture romanesque donne une grande place au dialogue intérieure » , « Ce qui est littéraire n’est souvent pas adaptable », « Adapter : en tirer la sève et la matière cinématographique », « On a un désir de réalisme très fort au cinéma, ce qui a une incidence sur l’écriture », «  La salle ne représente que 25 à 30 % de l’amortissement d’un film »(pour expliquer l’exigence des chaînes de télévision quand il est question du casting), l’occasion aussi pour lui de revenir sur le formidable succès de « L’étudiante et M.Henri » en Allemagne avec 530000 entrées France et autant en Allemagne alors que, habituellement les entrées en Allemagne ne représentent que  10% de celles engrangées en France.

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    A l’image de son affiche (qui fait l’éloge d’un cinéma d’avenir avec, pour égérie, le comédien Amir El Kacem,  devant l’objectif de Chris Huby) , ce festival met l’audace et la liberté à l’honneur et permet la rencontre entre un lieu et des acteurs du cinéma (au sens large) et parfois ces rencontres donnent naissance à de nouveaux projets à l’image de ce clip extraordinaire de David Cairol (« Crazy lazy ») réalisé par Sylvain Chomet et projeté lors de la clôture, David Cairol dont je vous invite vraiment à découvrir le travail, notamment sur sa page Facebook, ici.

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    Je quitte ce festival avec une multitude d’images de films, des images indélébiles, au premier rang desquelles : Deux mains qui se tendent et s’accrochent l’une à l’autre. Une danse enfiévrée et flamboyante. Un noir et blanc d’une douceur mélancolique et envoûtante. Des odes à la poésie, à l’imaginaire. Des gros plans sur des visages qui résonnent comme des reproches. La grande faucheuse, menaçante et esseulée, qui erre dans la campagne bretonne. Des déambulations à la lueur des néons. Hypnotiques. Une esquisse à la Matisse empreinte de noirceur et de luminosité, de la beauté et de la cruauté de la vie. Des voix, des musiques, dans un café en Bretagne, ou de Pierre Richard, d’Anaïs Demoustier, d’Alex Beaupain. Les interprétations saisissantes de Kevin Azaïs, Grégory Gdebois, Déborah François, Jarkko Lathi, Grace Seri, Sergio Hernandez, Jean Sorel, Aurélien Recoing, Corinne Masiero, Monia Chokri,  Swann Arlaud, Nathan Willcocks, Vincent Elbaz, Zabon Breitman, Isabelle Carré, François-Xavier Demaison, Isabellle Huppert. Et bien sûr l’interprétation et la  joie communicative de Tassadit Mendi. Et tant d’autres…Et Saint-Jean-de-Luz, sa beauté mélancolique, et de beaux souvenirs que j’emporte avec moi.

    Pour terminer, un immense merci à Patrick Fabre pour son accueil chaleureux, sa bienveillance constante et rare envers les films et ceux qui les font, et l’enthousiasme et la passion  communicatifs qui transpirent de chaque échange avec les équipes de films et qui contribuent beaucoup à l’exceptionnelle convivialité de ce festival et qui prouvent qu’ambiance familiale et professionnalisme peuvent se conjuguer. Chaque année, c’est là que le meilleur des premiers et deuxième films de l’année à venir se dévoile et cette année ne dérogeait pas à la règle, mêlant à nouveau films d’auteurs populaires et films populaires exigeants et respectueux du spectateur (c’est-à-dire des films qui ne se réduisent pas à de simples pitchs) mais aussi de vraies avant-premières (ce qui devient rare en festivals, les films sortant désormais souvent la semaine de leurs projections en festivals ou peu de temps après). J’espère vraiment que ce festival, indispensable, perdurera. Un grand merci aussi à Eric Soreau pour son accueil et la mise en avant de mon premier roman « L’amor dans l’âme » (ici, ci-dessous, à la cérémonie d’ouverture) et de mon recueil « Les illusions parallèles » (qui comprend 16 nouvelles sur les festivals de cinéma dont une qui se déroule intégralement dans le cadre du Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz, ces deux livres sont disponibles à la librairie Louis XIV de Saint-Jean-de-Luz), à Isabelle et l’équipe de l’office de tourisme pour leur accueil chaleureux. Et merci à l’hôtel Ohartzia également pour le sourire constant.

     

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    Au Loreamar…:

    Ci-dessous, retrouvez également mes photos de l’hôtel Loreamar. En début de semaine prochaine, en partenariat avec l’hôtel, sur mon site Inthemoodforhotelsdeluxe.com, je vous ferai ainsi gagner (pour 2) un massage bien-être de 50 minutes dans le splendide Spa de l’hôtel, ainsi qu’un accès à l’espace thalasso et au spa-piscine d’eau de mer chauffée, sauna, hamman, douche expérience, fitness, salle de relaxation et un cocktail détox au bar.

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    Palmarès

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    Prix du Jury

    Prix du meilleur film : Olli Mäki de Juho Kuosmanen

    Prix du meilleur réalisateur : Alex Anwandter pour You’ll never be alone

    Prix de la meilleure interprétation féminine : Tassadit Mandi dans Paris la blanche de Lidia Leber Terki

    Prix de la meilleur interprétation masculine : Kévin Azaïs dans Compte tes blessures de Morgan Simon

    Prix du court-métrage : La tortue de Thomas Blumenthal et Roman Dopouridis

    Prix France Bleu

    Jury présidé par Frédérique Albrecht

    Long-métrage : Paris la Blanche de Lidia Leber Terki

    Prix du Public

    Long-métrage : Souffler plus fort que la mer de Marine Place

    Court-métrage : Le bleu blanc rouge de mes cheveux de Josza Anjembe

    Prix du jury jeune

    Long-métrage : Compte tes blessures de Morgan Simon

    Court-métrage : La tortue de Thomas Blumenthal et Roman Dopouridis

    N’hésitez pas non plus à consulter l’excellent site internet du festival: une mine d’informations avec, notamment, de nombreuses vidéos du festival, et notamment celle de la cérémonie de clôture.

    Vous pouvez également retrouver le festival sur les réseaux sociaux: Facebook, instagram (@fifsaintjeandeluz), twitter (@fifsaintjeandeluz).

    Retrouvez ce même article sur mon blog http://inthemoodforcinema.com.

  • Concours - Gagnez un séjour pour 2 dans un splendide hôtel 5 étoiles en Bretagne

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    Avant de revenir à l'actualité cinématographique ( très chargée!) et avant un nouveau concours dans un hôtel 5 étoiles d'exception au Pays Basque (et mon article sur celui-ci), je vous propose aujourd'hui de remporter un séjour pour deux dans un splendide hôtel 5 étoiles en Bretagne dans un cadre idyllique, à Perros-Guirec. Vous pourrez aussi profiter du spa Nuxe de l'établissement. Pour en savoir plus sur ce lieu de rêve, et en attendant que je le teste à mon tour, découvrez le concours sur mon site Inthemoodforhotelsdeluxe.com ou cliquez ici pour accéder directement au concours. Et pour vous donner des envies d'ailleurs, quelques photos de l'établissement ci-dessous.

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