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Par Sandra Mézière. Le 7ème art raconté avec passion depuis 2003. 4000 articles. Festivals de cinéma en direct : Deauville, La Baule, Cannes, Dinard...Critiques de films : avant-premières, à l'affiche, classiques. Actualité de romancière. Podcast.
"La tête haute" était le film d'ouverture du 68ème Festival de Cannes. C'est la séance coup de cœur sur Canal plus ce mois-ci et ce fut aussi le mien l'an passé à Cannes. Le temps de débarrasser la scène du Grand Théâtre Lumière des apparats de l’ouverture de ce 68ème Festival de Cannes, et nous voilà plongés dans un tout autre univers : le bureau d’une juge pour enfants (Catherine Deneuve), à Dunkerque. La tension est palpable. Le ton monte. Les éclats de voix fusent. Une femme hurle et pleure. Nous ne voyons pas les visages. Seulement celui d’un enfant, Malony, perdu au milieu de ce vacarme qui assiste, silencieux, à cette scène terrible et déroutante dont la caméra frénétique accompagne l’urgence, la violence, les heurts. Un bébé crie dans les bras de sa mère qui finalement conclut à propos de Malony qu’il est « un boulet pour tout le monde ». Et elle s’en va, laissant là : un sac avec les affaires de l’enfant, et l’enfant, toujours silencieux sur la joue duquel coule une larme, suscitant les nôtres déjà, par la force de la mise en scène et l’énergie de cette première scène, implacable. Dix ans plus tard, nous retrouvons les mêmes protagonistes dans le même bureau …
Ce film est réalisé par Emmanuelle Bercot dont j’avais découvert le cinéma et l’univers si fort et singulier avec « Clément », présenté à Cannes en 2001, dans le cadre de la Section Un Certain Regard, alors récompensé du Prix de la jeunesse dont je faisais justement partie cette année-là. Depuis, je suis ses films avec une grande attention jusqu’à « Elle s’en va », en 2013, un très grand film, un road movie centré sur Catherine Deneuve, « né du désir viscéral de la filmer ». Avant d’en revenir à « La tête haute », je ne peux pas ne pas vous parler à nouveau de ce magnifique portrait de femme sublimant l’actrice qui l’incarne en la montrant paradoxalement plus naturelle que jamais, sans artifices, énergique et lumineuse, terriblement vivante surtout. C’est aussi une bouffée d’air frais et d’optimisme qui montre que soixante ans ou plus peut être l’âge de tous les possibles, celui d’un nouveau départ. En plus d’être tendre (parfois caustique mais jamais cynique ou cruel grâce à la subtilité de l’écriture d’Emmanuelle Bercot et le jeu nuancé de Catherine Deneuve), drôle et émouvant, « Elle s’en va » montre que, à tout âge, tout peut se (re)construire, y compris une famille et un nouvel amour. « Elle s’en va » est de ces films dont vous ressortez émus et le sourire aux lèvres avec l’envie d’embrasser la vie. ( Retrouvez ma critique complète de ELLE S'EN VA en cliquant ici.)
Et contre toute attente, c’est aussi l’effet produit par « La tête haute » où il est aussi question de départ, de nouveau départ, de nouvelle chance. Avec beaucoup de subtilité, plutôt que d’imprégner visuellement le film de noirceur, Emmanuelle Bercot a choisi la luminosité, parfois le lyrisme même, apportant ainsi du romanesque à cette histoire par ailleurs particulièrement documentée, tout comme elle l’avait fait pour « Polisse » de Maïwenn dont elle avait coécrit le scénario. Le film est riche de ce travail en amont et d’une excellente idée, celle d' avoir toujours filmé les personnages dans un cadre judiciaire : le bureau de la juge, des centres divers… comme si toute leur vie était suspendue à ces instants.
Le grand atout du film : son énergie et celle de ses personnages attachants interprétés par des acteurs judicieusement choisis. Le jeune Rod Paradot d’abord, l’inconnu du casting qui ne le restera certainement pas longtemps et qui a charmé l’assistance lors de la conférence de presse cannoise du film, avec son sens indéniable de la répartie (« la tête haute mais la tête froide »…), tête baissée, recroquevillé, tout de colère rentrée parfois hurlée, dont la présence dévore littéralement l’écran et qui incarne avec une maturité étonnante cet adolescent insolent et bravache qui n’est au fond encore que l’enfant qui pleure des premières minutes du film. Catherine Deneuve, ensuite, une nouvelle fois parfaite dans ce rôle de juge qui marie et manie autorité et empathie. L’éducateur qui se reconnaît dans le parcours de ce jeune délinquant qui réveille ses propres failles incarné par Benoît Magimel d’une justesse sidérante. La mère (Sara Forestier) qui est finalement l’enfant irresponsable du film, d’ailleurs filmée comme telle, en position fœtale, dans une très belle scène où les rôles s’inversent. Dommage (et c’est mon seul bémol concernant le film) que Sara Forestier ait été affublé de fausses dents (était-ce nécessaire ?) et qu’elle surjoue là où les autres sont dans la nuance, a fortiori les comédiens non professionnels, excellents, dans les seconds rôles.
Ajoutez à cela des idées brillantes et des moments qui vous cueillent quand vous vous y attendez le moins : une main tendue, un « je t’aime »furtif et poignant, une fenêtre qui soudain s’est ouverte sur « Le Monde » (littéralement, si vous regardez bien…) comme ce film s’ouvre sur un espoir.
Après « Clément », « Backstage », « Elle s’en va », Emmanuelle Bercot confirme qu’elle est une grande scénariste et réalisatrice (et actrice comme l'a prouvé son prix d'interprétation cannois) avec qui le cinéma va devoir compter, avec ce film énergique et poignant, bouillonnant de vie, qui nous laisse avec un salutaire espoir, celui que chacun peut empoigner son destin quand une main se tend et qui rend un bel hommage à ceux qui se dévouent pour que les enfants blessés et défavorisés par la vie puissent grandir la tête haute. Un film qui « ouvre » sur un nouveau monde, un nouveau départ et une bouffée d’optimisme. Et ça fait du bien. Une très belle idée que d’avoir placé ce film à cette place de choix d'ouverture du 68ème Festival de Cannes et de lui donner cette visibilité.
Conférence de presse
Ci-dessous, quelques citations de la conférence de presse du film à laquelle j’ai assisté à Cannes. Une passionnante conférence au cours de laquelle il a été question de nombreux sujets, empreinte à la fois d’humour et de gravité, puisqu’a aussi été établi un lien entre le choix de ce film pour l’ouverture et les récents événements en France auxquels le film fait d’ailleurs, d’une certaine manière, écho. Vous pouvez revoir la conférence sur le site officiel du Festival de Cannes. Dommage que Catherine Deneuve (étincelante) ait eu à se justifier (très bien d’ailleurs, avec humour et intelligence) de propos tenus dans la presse, extraits de leur contexte et qui donnent lieu à une polémique qui n’a pas de raison d’être.
« Je tenais à ce que tout soit absolument juste » -Emmanuelle Bercot (à propos de tout ce qui se passe dans le cadre judiciaire où elle a fait plusieurs stages avec ce souci de vraisemblance et même de véracité). « Les personnages existaient avant les stages puis ont été nourris par la part documentaire ».
« La justice des mineurs est un honneur de la France » – Emmanuelle Bercot
« Si c’est méchant, j’espère que c’est drôle ». – Catherine Deneuve à propos d’une question d’une journaliste au sujet de la caricature de Charloe Hebdo (très cruelle) à son sujet et qu’elle n’avait pas encore vue.
« C’était très important pour moi que ce film ait son socle dans le Nord. » Emmanuelle Bercot
« Ouvrir le festival avec ce film est aussi une réponse à ce début d’année difficile qu’a connu la France. » Catherine Deneuve
« En France, les femmes cinéastes ont largement la place de s’exprimer et énormément de femmes émergent. » E.Bercot
« Moi c’est le scénario qui m’a beaucoup plu et tous les personnages. C’est un scénario qui m’a plu tout de suite. » Catherine Deneuve
« Pour être star, il faut du glamour et du secret, ne pas tout montrer de sa vie privée. » – Catherine Deneuve
« Il y a une matière documentaire très forte dans l’écriture, en revanche je ne voulais pas un style documentaire dans l’image. » Bercot
Sara Forestier : « A la lecture du scénario, j’ai pleuré. Le film m’a piqué le coeur. »
« C’est totalement inespéré que ce film soit à une telle place, c’est un grand honneur. » Emmanuelle Bercot
Photo ci-dessus, "L'Amor dans l'âme" en bonne place au Salon du Livre du Premier Roman.
Après le festival du premier roman et des littératures contemporaines de Laval dans le cadre duquel j'ai eu le plaisir de débattre avec François Bégaudeau, Antoine Mouton, Kiko Herrero, François-Henri Désérable autour du thème "Comment la jeune littérature interroge-t-elle le monde?", le portrait du mois de mai dans le journal de la ville de Laval.
Dans le cadre de la programmation "10 jours, 10 nuits" consacrée au Festival de Cannes (dont je vous parlais récemment, ici), Canal plus cinéma diffusera LE film de l'année 2015 qui figurait en compétition officielle de l'édition 2015 du Festival de Cannes.
C’est à la fin du Festival de Cannes 2015 où il figurait en compétition officielle (le film était également en ouverture du Champs-Elysées Film Festival et en clôture du Festival du Film de Cabourg) que j’ai découvert pour la première fois « Valley of love », après 10 jours de grand cinéma qui font que, parfois, les images se mêlent, s’embrouillent, ne sont pas appréciées à leur juste valeur, surtout en un lieu et une époque où chacun se doit de donner (et de proclamer haut et fort) un avis à peine le générique terminé et qui comme le sujet du film finalement (le deuil) se doit d’être zappé. Or, certains films se dégustent plus qu’ils ne se dévorent, et il faut souvent du temps pour en appréhender la force, la profondeur, la pérennité de leurs images. C’est le cas de « Valley of love ». La conférence de presse du film fut aussi sans aucun doute la plus intéressante de ce 68ème Festival de Cannes. C'est aussi le film auquel j'ai ensuite repensé le plus souvent et c’est sans aucun doute le pouvoir des grands films que de vous accompagner, de vous donner la sensation d’avoir effectué un voyage à l’issue duquel vous n’êtes plus tout à fait la même personne...
Isabelle (dont le prénom n’est d’ailleurs jamais prononcé) et Gérard (interprétés aussi par Isabelle –Huppert- et Gérard -Depardieu-) se rendent à un étrange rendez-vous dans la Vallée de la mort, en Californie. Ils ne se sont pas revus depuis des années et répondent à une invitation de leur fils, Michael, photographe, qu’ils ont reçue après son suicide, six mois auparavant. Malgré l’absurdité de la situation, ils décident de suivre le programme initiatique imaginé par Michael. Quel pitch prometteur et original, en plus de cette prestigieuse affiche qui réunit deux monstres sacrés du cinéma et qui reconstitue le duo de « Loulou » de Pialat, 35 ans après !
Les premières minutes du film sont un modèle du genre. La caméra suit Isabelle qui avance de dos, vers un motel au milieu de nulle part. Une musique étrange et hypnotique (quelle musique, elle mérite presque à elle seul ce voyage !) l’accompagne. Les bruits de ses pas et de la valise marquent la cadence. Au fur et à mesure qu’elle avance, des notes dissonantes se glissent dans la musique. Puis, elle apparaît face caméra, dans la pénombre, son visage est à peine perceptible. Et quand elle apparaît en pleine lumière, c’est derrière les barreaux d’une fenêtre. Elle enlève alors ses lunettes et se dévoile ainsi à notre regard. Tout est là déjà : le cheminement, les fantômes du passé, l’ombre, le fantastique, la sensation d’enfermement, de gouffre obscur. Plus tard, ils se retrouvent. Le contraste est saisissant, entre le corps imposant et généreux de l’un, le corps frêle et sec de l’autre au milieu de ce paysage d’une beauté vertigineuse, infernale, fascinante, inquiétante.
Le décor est le quatrième personnage avec Isabelle, Gérard, le fils absent et omniprésent. La chaleur est palpable, constamment. Des gouttes de sueur perlent sur le front de Gérard, se confondent parfois avec des larmes imaginées, contenues. Les grandes étendues vertigineuses du désert résonnent comme un écho à ce vertige saisissant et effrayant du deuil que ce film évoque avec tellement de subtilité, ainsi que son caractère si personnel et intransmissible. Isabelle n’est ainsi pas allée à l’enterrement de son fils parce qu’elle ne va plus aux enterrements depuis la mort de son père. On imagine que la vie les a l’un et l’autre happés, les a contraints à masquer leur douleur indicible, que ces étendues à perte de vue, le vide et l’enfer qu’elles symbolisent leur permet enfin d’y laisser libre cours « comme une sorte de pèlerinage. » : « Parfois j’ai l’impression que je vais m’effondrer, que plus rien ne me porte. Je me sens vidée, abandonnée », dit ainsi Isabelle.
Grâce à l’humour judicieusement distillé, qui joue sur l’étanchéité des frontières entre leurs identités réelles et leurs identités dans le film (Gérard est acteur, dit être né à Châteauroux, et ne lit que les titres des films pour savoir s’il va accepter un film), elle est végétarienne, le trouve caractériel, lui reproche d’altérer l’écosystème parce qu’il nourrit les lézards. Le comique de situation provient du contraste entre ces deux corps, du contraste visuel aussi de ces deux personnages au milieu du décor (certains plans d’une beauté décalée, imprègnent autant la pellicule que la mémoire des spectateurs), à la fois gigantesques et minuscules dans cette vallée de la mort où ils ont rendez-vous avec leur fils, leur amour perdu. Ces quelques moments de comédie, comme dans le formidable film de Moretti, également en compétition du 68ème Festival de Cannes et également oublié du palmarès (« Mia Madre ») qui aborde le même sujet, permettent de respirer dans ce décor à perte de vue et étouffant avec cette chaleur écrasante, à l’image du deuil qui asphyxie et donne cette impression d’infini et d’inconnu oppressants.
Mon seul regret concerne une scène trop écrite (dans la voiture) qui expose leurs situations respectives mais ce qui m’a gênée à la première vision, me paraît anecdotique à la deuxième. Certaines phrases résonnent avec d’autant plus de justesse qu’elles sont dites par des comédiens qui les prononcent avec une infinie délicatesse, qui trouvent constamment la note juste : « Si on se met à détester quelqu’un avec qui on a vécu c’est qu’on ne l’a jamais vraiment aimé. Quand on aime quelqu’un c’est pour toujours. » La force de ces deux immenses comédiens est de malgré tout nous faire oublier Depardieu et Huppert et de nous laisser croire qu’ils sont ces Isabelle et Gérard. Et il leur suffit de lire une lettre dans le décor épuré d’une chambre, sans autre artifice que leur immense talent, pour nous émouvoir aux larmes sans parler de cette scène finale bouleversante qui m’a ravagée à la deuxième vision autant qu’à la première.
Ce film qui ne ressemble à aucun autre, qui n’est pas dans le spectaculaire et l’esbroufe, mais dans l’intime et la pudeur, aborde avec beaucoup d’intelligence et de sensibilité une réflexion sur le deuil et ce lien distordu avec le réel qu’il provoque, tellement absurde et fou, qu’il porte à croire à tout, même aux miracles, même une rencontre avec un mort dans une vallée du bout du monde. Aux frontières du fantastique qu’il franchit parfois, avec sa musique hypnotique, ses comédiens qui crèvent l’écran et un Depardieu à la présence plus forte que jamais (et il n’est pas question ici seulement de corpulence mais de sa capacité inouïe à magnétiser et occuper l’écran), un décor qui pourrait être difficilement plus cinégénique, intrigant, fascinant, inquiétant, « Valley of love »est un film captivant duquel se dégage un charme étrange et envoûtant.
En résulte une réflexion intéressante sur le deuil qui abolit ou suscite de nouvelles croyances (finalement l’homme ou la femme endeuillé(e) devient peut-être cet homme irrationnel du film de Woody Allen dans le formidable « Irrational man »), finalement comme le cinéma… Ainsi, Lambert Wilson, maître de cérémonie de ce 68ème Festival de Cannes, lors de l’ouverture, n’a-t-il pas dit lui-même « Le cinéma, c’est le rêve, le secret, le miracle, le mystère ». « Valley of love » est ainsi aussi une métaphore du cinéma, ce cinéma qui donne vie aux illusions, cette croyance folle que porte Isabelle face au scepticisme de Gérard.
Une fin qui nous hante longtemps après le générique, une fin d’une beauté foudroyante, émouvante, énigmatique. Un film pudique et sensible qui mérite d’être vu et revu et qui ne pourra que toucher en plein cœur ceux qui ont été confrontés à cet intolérable et ineffable vertige du deuil. L’oublié du palmarès comme le fut un autre film produit par sa productrice Sylvie Pialat l’an passé, l’immense « Timbuktu ».
-Conférence de presse de « Valley of love » au 68ème Festival de Cannes –
Ci-dessous, quelques citations de la conférence de presse cannoise, lors de laquelle les deux acteurs se sont prêtés sans rechigner et avec générosité au jeu des questions, et en particulier Gérard Depardieu, bien plus complexe et passionnant que l’image à laquelle certains voudraient le réduire (j’en veux pour preuve les citations de cette conférence de presse reprises avec démagogie par certains médias qui n’ont pas pris la peine de citer en entier ses propos).
« J’étais émerveillée par le scénario. » Sylvie Pialat
« Je ne me servirai pas du deuil de Guillaume pour le rôle car c’est 1deuil à part mais je peux imaginer le poids de ces lettres. » Depardieu
« Je n’ai pas de vision de l’Ukraine. Je suis comme tout le monde choqué. J’adore peuple ukrainien. Ces conflits ne sont pas de mon ressort. » Depardieu
« Monsieur Poutine, je le connais bien, je l’aime beaucoup et « l’URSS » j’y vais beaucoup ». Depardieu
« Je connais très mal les cinéastes de maintenant. J’aime beaucoup des gens comme Audiard dont le physique me fait penser à son père. » Depardieu
« J’adore les séries et des acteurs comme B. Willis. Je ne rechigne pas devant un bon Rossellini ou un très bon Pialat. » Depardieu
« Je me suis rendu compte que je faisais ce métier par plaisir et parce que ça facilitait la vie. » Depardieu
« J’ai décidé de faire ce métier car je ne voulais pas travailler. Je me suis rendu compte que je voulais vivre. » Depardieu
« Ce film, c’est comme une lecture sur des questions essentielles dont nous avons oublié de nous souvenir. » Gérard Depardieu
« En lisant script sur ces actes manqués de l’oubli, ces interrogations qui nous retombent dessus, je l’ai rarement lu. » Depardieu
« J’avais vu « La Religieuse », un film qui m’avait particulièrement interpellé. » G.Depardieu
« L’idée de départ, qu’on s’appelle Gérard et Isabelle a créé d’emblée un aspect documentaire, un rapport particulier aux rôles. » Huppert
« On se croit sur une autre planète dans la Vallée de la mort. On ne peut se raccrocher à rien. » Isabelle Huppert
« Le lieu a été l’élément déclencheur de l’histoire. » Guillaume Nicloux
Si "la beauté n'est que la promesse du bonheur", pour paraphraser Stendhal, une belle affiche de festival (à l'exemple de celle-ci, solaire, lumineuse, aux accents méditerranéens) n'est que la promesse de réussite d'un festival. Une promesse qui devrait être tenue si on en croit le riche programme du festival auquel je me réjouis de participer en tant qu'auteur après y avoir assisté à plusieurs reprises en tant que spectatrice. Vous pourrez également retrouver mon compte rendu ici.
Photo de Laval ci-dessus à retrouver sur mon compte Instagram @sandra_meziere
Le festival est organisé par l’association Lecture en tête (qui s’occupe du festival mais aussi de nombreuses manifestations littéraires tout au long de l’année). Il est cette année parrainé par Yahia Belaskri (je vous recommande son édito dans le programme du festival), le Président du prix du 2ème roman est Sorj Chalandon.
En 24 ans, ce festival a réussi à s’imposer comme le rendez-vous incontournable de la vie culturelle et littéraire mayennaise et bien au-delà avec, cette année, une quarantaine d'invités et, pendant 4 jours, des cafés et gourmandises littéraires, tables rondes, lectures, salon du livre, dédicaces, atelier slam-jazz, spectacles, exposition, journée pro, rencontres scolaires, ... Le lieu phare du festival sera à nouveau le chapiteau place de la Trémoille même si toute la ville se mettra à l’heure et aux couleurs du festival.
Photo de Laval ci-dessus à retrouver sur mon compte Instagram @sandra_meziere
Les auteurs invités au festival sont les suivants : François Bégaudeau, Yahia Belaskri, Jean-Marie Blas de Roblès, Olivia Burton, Sorj Chalandon, Frédéric Ciriez, Julien Delmaire, Pierre Deram, François-Henri Désérable, Joël Egloff, Stéphane Fière, Marion Guillot, Hubert Haddad, Benjamin Haegel, Zadig Hamroune, Kamil Hatimi, Kiko Herrero, Leïla Houari, Mohammed Idali, Aram Kebabdjian, Bernardo Kucinski, Hicham Lasri, Guillaume Lemiale, Michèle Lesbre, Astrid Manfredi, Christophe Manon, Pascal Manoukian, Hélène Merlin-Kajman, Serge Mestre, Sandra Mézière, Fabrice Millon Desvignes, Isabelle Monnin, Antoine Mouton, William Navarrete, Makenzy Orcel, Ronald C. Paul, Alexandre Postel, Atiq Rahimi, Parisa Reza, Charles Robinson, Andrea Salajova, Marlène Tissot, Martin Wable, Carole Zalberg, les éditions du Chemin de fer, Marie Boralevi, Jordy Martin, Samir Aouad, Margot Châron et le Begat Theater…
L’ouverture du festival aura lieu avec une "inauguration -spectacle", le 29 avril à 19H au théâtre de Laval, avec une lecture musicale, voix et contrebasse, poésie, jazz et slam par Julien Delmaire et Jordy Martin, « un long poème de Julien Delmaire qui est une interrogation sur l’exil et l’altérité ». Le festival se clôturera par un spectacle à l’Avant-scène, à 19H, le 1er mai. Depuis plusieurs mois l’auteur en résidence en Mayenne, Makenzy Dorcel, anime des ateliers d’écriture. Le spectacle sera une mise en voix et en espace de textes poétiques.
Entre les deux, une quantité impressionnante d’événements qui devraient ravir les amoureux de la lecture parmi lesquels :
- une carte blanche au magazine Transfuge le 30 avril à 10H sous le chapiteau,
-le prix SGDL Révélation 2015 (le 30 avril à 15H15 sous le chapiteau),
-un grand entretien avec Hubert Haddad intitulé "Hubert Haddad , l'imaginaire au pouvoir", le 1er mai, à 11H15,
-le mouvement social dans la littérature et le cinéma marocains: film et conversation, le 1er Mai, à 13H30 à l'Avant-Scène (en partenariat avec Atmosphères 53),
-le prix littéraire du 2ème roman 2016 -Alexandre Postel,
-les "Histoires cachées" le 30 avril à 11H et 19H et le 1er mai à 16H sur le parvis du Château neuf: une balade sonore grâce à laquelle "la ville devient une scène de théâtre où s'entremêlent le réel et la fiction",
-des lectures nomades dont le point de départ sera le parvis du Château-neuf le 30 avril à 16H et le 1er mai à 17H: deux circuits pour découvrir des lieux insolites et patrimoniaux de la ville et entendre des extraits des premiers romans sélectionnés pour le festival,
-un happening lecture à la librairie M'Lire le 30 avril. Des romanciers offriront ainsi un face-à-face de lecture de leur propre texte:
à 11H30, Hubert Haddad et Benjamin Haegel
à 15H30: Sorj Chalendon et Kiko Herrero
-le prix concours d'écriture pour les jeunes entre 15 et 25 ans,
- un tête à tête poétique (le 30 avril à 16H30) sous le chapiteau avec Martin Wable et Makenzy Dorcel,
-une ode à l'autre (poésie soufie) le 30 avril à 19h sous le chapiteau avec une lecture de Mohammed Idali (en arabe) et Yahia Belaskri (en français) sur une musique de Samir Aouad (luth),
- des "taxi lectures" le 30 avril et le 1er mai entre 10H et 12H et 13h et 15H: quelques minutes de lecture et de balade en tête-à-tête avec la comédienne Margot Châron,
-de nombreux débats: "Quand les jeunes découvrent la littérature contemporaine"(le 28 avril à 20H30 au Café Etienne), "Comment la jeune littérature interroge-t-elle le monde" (le 30 avril à 10H30 à la Médiapole), "A l'épreuve du réel" (café littéraire à 11H15 sous le chapiteau), "L'exil ou une certaine vision de l'avenir" (le 30 avril à 14H sous le chapiteau), "La littérature marocaine: regard incisif et émouvant sur une société" (à 17H45 sous le chapiteau), "D'une mémoire l'autre" (le 1er mai sous le chapiteau), "Etre - Naître au monde" le 1er mai à 14H sous le chapiteau), "Les territoires de la langue" (le 1er mai à 14H à la médiapole), , "Singularités" (le 1er mai à 15H15 sous le chapiteau), "En quête" (le 1er mai à 15h15 à la médiapole), "Quelle place pour la fiction" (le 1er mai, à 16H30 sous le chapiteau, table ronde animée par Yahia Beslaskri)
-mais aussi des rencontres scolaires, des journées professionnelles, une exposition au musée d'art naïf ("Exposition: Marie Boralevi, figures chimériques"), la scénographie "Ma maison est le monde" de Joëlle Bondil et bien sûr un salon du livre et des dédicaces (cf horaires ci-dessous).
J'essaierai d'assister à un maximum d'événements pour vous les relater via twitter (@moodforcinema) et sur ce blog. Vous pourrez également me retrouver le samedi 30 avril à 10h30 pour une table ronde et à 11H30 pour la séance dédicace. Je serai présente tout au long du festival et ravie d'échanger avec vous. Pour en savoir plus sur mon premier roman, vous pouvez consulter la rubrique "Mon premier roman" de ce blog mais aussi la page consacrée au roman sur le site de ma maison d'édition, "Les Editions du 38", ici. Pour les Lavallois, vous pouvez retrouver mon roman à la librairie M'Lire rue de la Paix et bien sûr sur commande dans toutes les librairies mais aussi en ligne (en papier et numérique).
Le programme des dédicaces:
Pour en savoir plus sur le festival: www.lecture-en-tete.fr et page Facebook "Lecture en tête".
Quelques-unes de mes (nombreuses) photos de Laval à retrouver sur mon compte Instagram: @sandra_meziere:
L'affiche officielle du film de cette 69ème édition que j'attends le plus, à savoir "Juste la fin du monde" de Xavier Dolan, vient d'être dévoilée. « Ce n’est que la deuxième fois que Xavier Dolan est en compétition » a précisé Thierry Frémaux lors de la conférence de presse afin de devancer les critiques des éternels rabat-joie. Chaque film du jeune surdoué démontre son immense talent. Tous ses films ont été sélectionnés en section parallèle ou à Un Certain Regard (à l’exception de « Tom à la ferme ») . En 2014, il figurait pour la première fois en compétition officielle avec « Mommy » (ma critique, ci-dessous à cette occasion) pour lequel il avait reçu le prix du jury avant d’être membre du jury en 2015. « Juste la fin du monde » est l’ adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Jean-Luc Lagarce avec une prestigieuse distribution : Marion Cotillard, Léa Seydoux, Vincent Cassel, Gaspard Ulliel. Le film raconte l’après-midi en famille d’un jeune auteur qui, après 12 ans d’absence, retourne dans son village natal afin d’annoncer aux siens sa mort prochaine.
Critique de MOMMY de Xavier Dolan
Petite digression avant d’évoquer le film : je me souviens avoir lu dans le petit journal du Festival Lumière, en 2014, que Xavier Dolan est « un très grand fan » d’Un cœur en hiver de Claude Sautet, alors projeté à Lyon dans le cadre de la rétrospective consacrée à ce dernier, accessoirement mon film préféré dont je ne me lasse pas de vous parler et dont vous pourrez retrouver ma critique, en cliquant ici. Voilà qui me rassure, moi qu’on regarde toujours avec circonspection (au mieux) quand je parle de ce film avec passion.
Mommy, c’est Diane Després (Anne Dorval), surnommée…Die (l’ironiquement bien nommée), une veuve qui hérite de la garde de son fils, Steve, un adolescent TDAH impulsif et violent (Antoine-Olivier Pilon). Ils tentent de surmonter leurs difficultés, notamment financières. Sur leurs routes, ils vont trouver Kyla (Suzanne Clément), l’énigmatique voisine d’en face, qui va leur venir en aide.
Il y a des films, rares, singuliers, qui possèdent ce supplément d’âme ineffable, qui exhalent cette magie indicible (la vie, au fond, cette « vitalité » dont Truffaut parlait à propos des films de Claude Sautet, on y revient…) qui vous touchent en plein cœur, qui vous submergent d’émotion(s). Au-delà de la raison. Oui, c’est cela : un tourbillon d’émotions dévastatrices qui emportent notre raison avec elles. Comme un coup de foudre…Un coup de foudre cinématographique est comme un coup de foudre amoureux. Il rend impossible toute raison, tout raisonnement, il emporte notre rationalité, nous transporte, nous éblouit, et nous donne une furieuse envie d’étreindre le présent et la vie. Et de croire en l’avenir.
La situation vécue par Diane et son fils est âpre et chaotique mais Xavier Dolan l’auréole de lumière, de musique et d’espoir. Dès les premières minutes, avec ces éclats de lumière et du soleil qui caressent Diane, la magie opère. Xavier Dolan nous happe dans son univers pour ne plus nous lâcher jusqu’à la dernière, bouleversante, seconde. Un univers éblouissant, étourdissant, dans la forme comme dans le fond qui envoûte, électrise, bouleverse, déroute. En un quart du seconde, il nous fait passer du rire aux larmes, mêlant parfois les deux, mêlant aussi l’emphase et l’intime (il n’est finalement pas si étonnant que Titanic soit un de ses films de prédilection) avec pour résultat cette émotion, ce mélodrame poignant, poétique, fougueux, étincelant, vivace. Débordant de vie.
Certaines scènes (nombreuses) sont des moments d’anthologie, parfois à la frontière entre (mélo)drame et comédie. Il y a notamment cette scène onirique qui raconte ce que la vie aurait pu être « si » Steve n’avait pas été malade et qui m’a bouleversée. Que peut-il y avoir de plus bouleversant que de songer à ce que la vie pourrait être « si »…? Ou encore cette scène où, dans un karaoké, si fier, Steve chante Andrea Bocelli, sous les quolibets, et alors que sa mère a le dos tourné, nous faisant éprouver avec lui la douleur qu’il ressent alors, la violence, contenue d’abord, puis explosive.
Mommy, c’est donc Anne Dorval qui incarne avec une énergie débordante et un charme et un talent irrésistibles cette mère révoltée, excentrique et pudique, exubérante, malicieuse, forte et blessée qui déborde de vitalité et surtout d’amour pour son fils. Suzanne Clément, plus en retrait, mal à l’aise avec elle-même (elle bégaie) et la vie, est tout aussi touchante et juste, reprenant vie au contact de Diane et son fils, comme elle, blessé par la vie, et communiquant difficilement. Ces trois-là vont retrouver l’espoir au contact les uns des autres, se charmer, nous charmer. Parce que si le film raconte une histoire dramatique, il déborde de lumière et d’espoir. Un film solaire sur une situation sombre, à la fois exubérant et pudique, à l’image de Diane.
Le film ne déborde pas seulement de lumière et d’espoir mais aussi d’idées brillantes et originales comme le format 1:1 qui n’est pas un gadget ou un caprice mais un vrai parti pris formel qui crée une véritable résonance avec le fond (Xavier Dolan l’avait déjà utilisé sur le clip College Boy d’Indochine en 2013) sans parler de ce format qui se modifie au cours du film (je vous laisse découvrir quand et comment, scène magnifique) quand l’horizon s’élargit pour les trois protagonistes. Par ce procédé et ce quadrilatère, le visage -et donc le personnage- est au centre (tout comme il l’est d’ailleurs dans les films de Claude Sautet, et si Un cœur en hiver est mon film préféré, c’est notamment parce que ses personnages sont d’une complexité passionnante). Grâce à ce procédé ingénieux, rien ne distrait notre attention qui en est décuplée.
Les films de Xavier Dolan, et celui-ci ne déroge pas à la règle, se distinguent aussi par une bande originale exaltante, entraînante, audacieuse, judicieuse, ici Céline Dion, Oasis, Dido, Sarah McLachlan, Lana del Rey ou encore Andrea Bocelli. Un hétéroclisme à l’image de la folie joyeuse qui réunit ces trois êtres blessés par la vie qui transporte littéralement le spectateur.
Bien sûr plane l’ombre d’Elephant de Gus Van Sant mais ce film et le cinéma de Xavier Dolan en général ne ressemblent à aucun autre. Sur les réseaux (a)sociaux (je repense à cette idée de Xavier Dolan -qui, comme Paolo Sorrentino et Pedro Almodovar, dans le cadre du Festival Lumière, comme le veut désormais la tradition du festival, a été invité à tourner sa version de « La sortie des usines Lumière »,- qui a choisi de demander à ses acteurs d’un jour de se filmer eux-mêmes pour montrer le narcissisme et l’égoïsme des réseaux dits sociaux), certains critiquent la précocité de Xavier Dolan encensée par les médias. Sans doute de la jalousie envers son indéniable talent. D’ailleurs, plus que de la précocité, c’est une maturité qui m’avait déjà fascinée dans Les amours imaginaires. Je m’étais demandée comment, à 21 ans, il pouvait faire preuve d’autant de perspicacité sur les relations amoureuses. Je vous recommande au passage Les amours imaginaires, cette fantasmagorie pop et poétique sur la cristallisation amoureuse, sur ces illusions exaltantes et destructrices, sublimes et pathétiques, un film enivrant et entêtant comme… un amour imaginaire.
Mommy est le cinquième film, déjà, de Xavier Dolan. C’est d’autant plus fascinant qu’il ne se « contente » pas de mettre en scène et de diriger, magistralement, ses acteurs mais qu’il est aussi scénariste, monteur, producteur, costumier. Ici, il ne joue pas (en plus de tout cela, c’est aussi un très bon acteur), se trouvant trop âgé pour le rôle d’Antoine-Olivier Pilon qui crève d’ailleurs littéralement l’écran et dont le personnage, malgré ses excès de violence et de langage, emporte la sympathie du spectateur.
Vous savez ce qu’il vous reste à faire (le film est encore à l’affiche) si vous voulez, vous aussi, ressentir les frissons savoureux procurés par le poignant Mommy de Dolan, fable sombre inondée de lumière, de musique, de courage, quadrilatère fascinant qui met au centre son antihéros attachant et sa mère dans un film d’une inventivité, maturité, vitalité, singularité, émotion rares et foudroyantes de beauté et sensibilité. Un coup de foudre, vous dis-je.
Les mots de Xavier Dolan lors de son discours de clôture du Festival de Cannes ont profondément résonné en moi. Un discours qui résume toute la force et la beauté de la création artistique, la violence et la légèreté surtout qu’elle suscite, qui permet de croire que, malgré les terribles vicissitudes de l’existence, tout est possible. Tout reste possible. Merci Xavier Dolan pour ce moment d’émotion sincère et partagé, pour ces films à votre image, vibrants de vie, de passion, de générosité, d’originalité, de folie, de singularité, d’intelligence. J’aurais aimé vous dire tout cela lorsque je vous ai croisé lors du dîner/buffet de clôture au lieu de passer mon chemin. Mais redoutant que mes mots ne soient à la hauteur de mes émotions et de la vôtre, j’ai préféré me taire et rester avec les mots si vibrants de votre discours dont voici un extrait :
« Une note pour les gens de mon âge, les jeunes de ma génération. Ce sont les notes des dernières années dans ce monde de fous. Malgré les gens qui s’attachent à leurs goûts et n’aiment pas ce que vous faites, mais restez fidèles à ce que vous êtes. Accrochons nous à nos rêves, car nous pouvons changer le monde par nos rêves, nous pouvons faire rire les gens, les faire pleurer. Nous pouvons changer leurs idées, leurs esprits. Et en changeant leurs esprits, nous pouvons changer le monde. Ce ne sont pas que les hommes politiques et les scientifiques qui peuvent changer le monde, mais aussi les artistes. Ils le font depuis toujours. Il n’y a pas de limite à notre ambition à part celles que nous nous donnons et celles que les autres nous donnent. En bref, je pense que tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais. Et puisse ce prix en être la preuve la plus rayonnante ».
Un événement organisé au profit d'une bonne cause par la Mairie de Cannes, suite à l'appel aux dons et à la solidarité baptisé "Help Cannes" et lancé par le Maire de Cannes, David Lisnard, pour interpeller la générosité de tous les amoureux de la ville prêts à participer à sa réparation après les terribles inondations qui avaient ravagé la Riviera, une vente caritative parrainée par l'ancien Président du Festival de Cannes, Gilles Jacob, qui a personnellement rassemblé en un temps record (mais qui saurait résister - a fortiori pour une bonne cause- à celui qui a été à la tête du festival pendant tant d'années et qui en a fait ce qu'il est aujourd'hui, le plus grand événement cinématographique au monde? ) une quantité impressionnante de lots prestigieux qui raviront sans aucun doute autant les cinéphiles que les collectionneurs: bref, il m'était impossible de ne pas en parler et de ne pas vous encourager à faire de même pour que cette vente connaisse le succès.
Les collectionneurs, les cinémathèques ou simplement les amateurs y trouveront sans aucun doute leur bonheur entre les vêtements portés par des stars, des photos sublimes, des livres de grands écrivains, des alcools, des scénarios annotés. Des lots qui sont de véritables raretés souvent liées à des films entrés dans l'Histoire du cinéma. Des objets rares et exceptionnels donc dont un grand nombre liés à des chefs-d'œuvre projetés dans le cadre du Festival de Cannes: Amour, Timbuktu, Etreintes brisées, Cyrano de Bergerac... pour une vente de prestige et surtout pour une bonne cause!
Le nom de la vente ("Collection Gilles Jacob and friends") rappelle celui de la vente aux enchères "Plantu and friends" qui avait eu lieu au profit de Cartooning for peace dans le cadre du Festival de Cannes 2013, lequel Plantu signe le dessin sublime, poétique et cocasse qui sera le symbole de la vente et qui sera bien sûr mis aux enchères (tiré en 10 exemplaires signés et numérotés, cf photo en haut de cet article).
La "Collection Gilles Jacob and friends" sera vendue aux enchères le 16 Mai à partir de 15h au Grand Hyatt Hôtel Martinez (salon Acajou). Elle sera aussi vendue par préventes aux enchères sur le site de la ville de Cannes. Les commissaires-priseurs de la vente seront, pour Christie’s, Maître Arno Verkade et, pour Cannes, Maître Carine Aymard.
Les fonds collectés lors de la vente seront intégralement reversés pour la reconstruction de la ville durement touchée par les intempéries du 3 octobre dernier. En effet, dans la soirée du 3 octobre 2015, Cannes avait été tragiquement frappée par des pluies meurtrières d’une extrême violence. Les dégâts ont été estimés à 800 millions d’euros dans le département, dont 300 millions d’euros sur le territoire Cannois et 40 millions d’euros pour les seuls biens communaux. Près de 100 bâtiments appartenant à la collectivité ont été touchés, voire totalement sinistrés par ce phénomène météorologique d’une gravité unique. Dès le début des intempéries, la Mairie de Cannes s’est immédiatement mobilisée pour organiser les premiers secours, protéger les personnes puis les biens, aider les sinistrés et remettre en état l’espace public avec un plan de sauvegarde communal activé pour la première fois dans l’histoire de la ville. Dans la gestion de cette crise sans précédent, la solidarité de la population ne s’est jamais estompée avec les dons massifs de vêtements, d’électroménager, mais aussi des dons financiers.
L’opération « Help Cannes » a ainsi déjà permis de récolter plus d’1 million d’euros grâce à la générosité de nombreux anonymes, mais aussi d’artistes comme Monica Bellucci, ou encore Gilles Jacob.
Près de 130 personnalités médiatiques et notamment du monde du cinéma ont souhaité s'associer à cette vente.
Elle comprend près de 150 lots de prestige provenant du monde entier parmi lesquels:
- le tailleur Dior conçu par John Galliano pour Penelope Cruz dans le sublime film Etreintes briséesde Pedro Almodovar en 2009,
- le smoking porté par Mathieu Amalric dans Tournées,
- le borsalino de tournage de Bernardo Bertolucci,
- la pochette d’Inès de la Fressange,
- le sac de Marthe Keller,
- l'écharpe d'Asia Argento,
- la robe bustier verte Gucci portée par l'actrice Léa Seydoux lors du Festival de Cannes 2010,
- des robes portées par Anouk Aimée, Isabelle Huppert, Dominique Blanc,
- la robe bustier Christian Dior du 50ème anniversaire portée par l'actrice Juliette Binoche,
- le manteau de Laura Morante, dans Cœursd'Alain Resnais,
- et des bijoux comme la montre en or de Maggie Cheung,
- la montre offerte par Chopard,
- la paire de boucles d'oreilles en strass dessinées par Yves Saint Laurent pour le film « Stavisky » (1974) d'Alain Resnais, portées par Anny Duperey,
- des fragments de décors,
- des photos de grands maîtres comme Brigitte Lacombe, Raymond Depardon, Abbas Kiarostami, Jerry Schatzberg, Carlos Saura, Caroline Champetier, Agnès b, Alan Parker ou Wim Wenders,
- l'exemplaire unique d'une photo de Catherine Mouchet tirée par Alain Cavalier,
- des photos rares de la collection Kobal et Traverso, toutes tirées spécialement,
- une lithographie peinte par Marco Bellocchio,
- des dessins de Roy Andersson,
- des esquisses de Philippe Druillet pour Au nom de la rose,
- des scénarios annotés comme le script original du film Le Dernier Empereur de Bernardo Bertolucci,
- les scénarios signés et annotés de Théo Angelopoulos, des frères Dardenne, de Ken Loach, de David Cronenberg, de Francis Veber et de Volker Schloendorff, - mais aussi de Jeffrey Katzenberg (Dreamworks).
- des affiches ( celle de Chinatown signée par Faye Dunaway),
- l’affiche signée du film « Eraserhead » (1977) de David Lynch,
- de très nombreux posters en toutes langues (Steven Spielberg, John Waters,)
- des livres dédicacés pour l’occasion,
- des disques, des dessins,
- des copies 35mm de films: La bonne année, de Claude Lelouch ou Terminus de Pierre-William Glenn,
- des DVDs,
- la planche de surf de Jean Dujardin dans Brice de Nice utilisée pour les deux films et dédicacée par Jean Dujardin,
- la tirelire de M. Ibrahim,
- le plumier ancien de Cyrano de Bergerac, de Jean-Paul Rappeneau,
- le casque audio d'Alexandre Desplats,
- une caméra de Dennis Davidson,
- un Nagra de France Inter,
- des spiritueux comme un magnum de Mouton Rothschild, la cuvée spéciale Marie-Josée Croze ou la vodka de Taxi blues par Pavel Lounguine !
mais encore:
-"la Palme d’Or à la carrière" de Jane Fonda (2007), (il n'en existe que 4 depuis la création du festival!),
-un boule de neige en verre collector du film « Fargo » (1996) des frères Joël et Ethan Cohen,
Les grands chefs de cuisine ont aussi apporté leurs contributions : Alain Ducasse, Guy Savoy, Bruno Oger qui ont offert des repas ou des séjours dans leurs établissements comme Thierry Naidu,
et encore:
- des dons de Dominique de Rabaudy, Arlette Gordon, ou la Fondation Fassbinder,
- la rareté de Tarkovski,
- la peinture sur bois de Lars von Trier,
-et le dessin de Plantu réalisé pour l'opération "Help Cannes" tiré en 10 exemplaires signés et numérotés...
Modalités de participation dès le 9 mai. Deux étapes pour obtenir l'objet de vos rêves :
1° Enchérissez d'abord en ligne helpcannes-encheres.com à partir du 9 mai jusqu'au 15 mai à minuit (ouvert à tous).
Les acheteurs potentiels peuvent enchérir pour les objets qui les intéressent sur le site helpcannes-encheres.com.
2° Devenez le « top enchérisseur » et accéder à la vente aux enchères le 16 mai (sur invitation).
Si vous faites partie des « tops enchérisseurs » qui ont fait la meilleure offre sur chaque lot au 15 mai à minuit, vous serez contactés par téléphone pour prendre part à la vente organisée le lendemain, 16 mai 2016, à Cannes sous le marteau de Maitre Carine Aymard de Cannes Enchères et Arno Verkade de Christie’s (accessible uniquement sur invitation).
La plus haute enchère de chaque lot sur Internet constituera la mise à prix de départ le lundi 16 mai.
La vente du lundi 16 mai se déroulera en trois vacations à partir de 10h. Pour accéder à ces vacations, les personnes intéressées devront demander leur inscription par e-mail à l’adresse : protocole@ville-cannes.fr
Ce 14 avril était le jour J avec l’annonce de la sélection officielle du 69ème Festival de Cannes, ce matin, à l’UGC Normandie, sur les Champs-Elysées. Avec l’annonce du président du jury en février, cette année George Miller, l’impatience commence à poindre dès le début de l’année et grandit jusqu’à l’annonce et les informations officielles égrenées au fil des semaines.
Nous connaissions d’ores et déjà l’affiche qui rompt avec celles qui ont précédé et qui n’en est pas moins sublime, incandescente et solaire, évocatrice de langueur, de nouveaux horizons avec cette ascension qui est comme une parabole de celle des 24 marches les plus célèbres au monde. Conçue comme un clin d’œil à Jean-Luc Godard par Hervé Chigioni et son graphiste Gilles Frappier, le visuel 2016 tiré du « Mépris » symbolise « une montée de marches en forme d’ascension vers l’horizon infini d’un écran de projection. »
Nous connaissions également le film d’ouverture. Kristen Stewart, Blake Lively, Jesse Eisenberg, Steve Carell et Parker Posey sont ainsi attendus sur le tapis rouge le 11 mai prochain aux côtés de Woody Allen, ils présenteront ainsi son dernier film « Café Society », film d’ouverture hors compétition de cette 69ème édition. Voilà de quoi me réjouir également. Le film sortira le même jour dans les salles françaises. Un record de sélections en ouverture pour le réalisateur new-yorkais qui avait déjà ouvert le Festival en 2002 avec « Hollywood Ending » et en 2011 avec « Midnight in Paris », une ouverture à laquelle j’avais eu le plaisir d’assister et dont je propose de retrouver (en cliquant ici) mon compte rendu, avec la critique du film ainsi que mes 10 autres critiques de films de Woody Allen.
Nous savions également déjà que William Friedkin donnerait une leçon de cinéma (le reste de la sélection de Cannes Classics que j’attends toujours avec impatience sera dévoilée la semaine prochaine). Le Maître de l’épouvante et du film noir fera frissonner les festivaliers mercredi 18 mai dans la salle Buñuel à l’occasion de sa Leçon de Cinéma. Avec le critique Michel Ciment, il reviendra sur ses films devenus cultes : « French Connection », « Cruising », « Killer Joe », ainsi que sur la récente sortie de son livre : « Friedkin connection : Les Mémoires d’un cinéaste de légende ».
Nous savions aussi que Laurent Lafitte présenterait les cérémonies d’ouverture et de clôture, succédant ainsi à Lambert Wilson. Pierre Lescure a ainsi annoncé une ouverture et une clôture « spectaculaires et créatives. » Le film de clôture sera cette année la palme d’or afin de permettre aux festivaliers arrivés à la fin (si le film « palmé » a été projeté au début) ou l’ayant manqué de le voir le dernier jour.
Venons-en maintenant aux nouvelles annonces avec au programme un festival glamour (Thierry Frémaux a annoncé un festival avec « une présence massive de stars » : Julia Roberts -pour sa première montée des marches- mais aussi Steven Spielberg, Kirsten Stewart, Sean Penn, Pedro Almodovar, Charlize Theron, George Clooney, Ryan Gosling, Russell Crowe, Marion Cotillard, Russell Crowe, Vincent Cassel, Léa Seydoux, Adèle Haenel, Fabrice Luchini, Juliette Binoche, Valeria Bruni-Tedeschi, Isabelle Huppert, Xavier Dolan, Jean-Pierre Léaud… la liste est indéniablement impressionnante) mais aussi de grands films d’auteur, bref l’essence du festival de Cannes qu’est cette alliance joyeuse et parfois improbable et qui en fait le plus grand festival de cinéma au monde et toujours une « fenêtre ouverte sur le monde », ses révoltes, ses blessures, ses névroses, ses espoirs. Un festival toujours en phase à l’actualité à l’exemple de « La Dernière Plage » (L’Ultima Spiaggia) de Thanos Anastopoulos et Davide Del Degan, un documentaire au cœur de l’actualité, présenté hors-compétition en séance spéciale, qui montre comment vivent les habitants des berges de l’Italie et de la Grèce depuis que leur quotidien a changé avec l’arrivée des migrants, venus de Syrie et d’Irak.
Plus de 1869 longs-métrages ont été visionnés. Ils étaient 1850 l’an dernier. 49 longs-métrages ont été sélectionnés dans les différentes sections. 28 pays sont représentés . 7 premiers films seront projetés, tous dans la section Un Certain Regard.
La sélection est quasiment complète, même si comme chaque année des films pourront être réintégrés à la sélection. Le jury sera annoncé la semaine prochaine.
Cette sélection nous promet une belle diversité. Rien que dans la compétition officielle: 4 films français, 1 film allemand, 1 film espagnol, 2 films britanniques, 1 film belge, 1 film canadien, 3 films américains, 1 film brésilien, 1 film philippin, 2 films roumains, 1 film coréen, 1 film hollandais, 1 film danois. La diversité sera aussi au rendez-vous dans les thématiques abordées. Comme vous le verrez ci-dessous, les pitchs sont particulièrement prometteurs même si, pour ce qui concerne la compétition officielle, j’attends avec plus d’impatience que d’autres les films d’Olivier Assayas, Nicole Garcia, Pedro Almodovar, Xavier Dolan, Bruno Dumont, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Brillante Mendoza.
Vingt films ont été retenus en compétition officielle et sont en lice pour la Palme d’or. Parmi eux figurent quatre films français.:
- « Rester vertical » d’Alain Guiraudie (prix de la mise en scène en 2013 à Un Certain Regard pour « L’inconnu du lac »). « Rester vertical » suit les errances d’un cinéaste (Damien Bonnard) en panne d’inspiration et en mal de paternité à travers la France, une dérive qui va le conduire à la déchéance sociale.
-« Personal shopper » d’Olivier Assayas, notamment avec Kristen Stewart qui incarne ici Maureen, une jeune américaine à Paris gagnant sa vie comme «personal shopper» pour une célébrité. Elle possède aussi une capacité aigue à communiquer avec les esprits, qu’elle partageait avec son frère jumeau, Lewis, décédé récemment… Deux ans après « Sils Maria » (compétition officielle 2014, au passage un grand film très ancré dans son époque, sa violence médiatique, un film sur l’étanchéité des frontières entre l’art et la vie, et l’implacable violence du temps qui passe, un film au charme vénéneux, un jeu de miroirs et de reflets mélancolique, envoûtant et brillant au propre comme au figuré…à voir absolument!), Olivier Assayas est donc de retour à Cannes. Il avait fait partie du jury longs métrages en 2011 et son film « Clean » avait valu à Maggie Cheung un Prix d’Interprétation Féminine.
-« Ma loute » de Bruno Dumont. Eté 1910, baie de la Slack dans le Nord de la France. De mystérieuses disparitions mettent en émoi la région. L’improbable inspecteur Machin et son sagace adjoint Malfoy (mal)mènent l’enquête. Ils se retrouvent, bien malgré eux, au cœur d’une étrange et dévorante histoire d’amour entre Ma Loute, fils ainé d’une famille de pêcheurs aux mœurs particulières et Billie Van Peteghem, la benjamine d’une famille de riches bourgeois Lillois décadents. Ce film sera l’occasion de retrouver une habituée de la Croisette, une immense actrice, Juliette Binoche, mais aussi Valeria Bruni-Tedeschi et Fabrice Luchini (qui a obtenu le prix d’interprétation pour « L’Hermine » à la 72ème Mostra de Venise. Un présage?). Le cinéaste plutôt habitué à faire tourner des non professionnels risque de surprendre les festivaliers avec ce film au casting prestigieux.
Je vous laisse découvrir sa bande-annonce. Réjouissant, non? Le ton décalé est en tout cas prometteur. La dernière sélection cannoise de Bruno Dumont remonte à 2011 (Un Certain Regard) pour « Hors Satan ». Il a également reçu le Grand Prix en 1999 et 2006, pour « L’Humanité » puis « Flandres ». En 2008, il a également présidé le jury de la Caméra d’or.
-et enfin « Mal de pierres » de Nicole Garcia qui nous donnera le plaisir de retrouver Marion Cotillard sur la Croisette. Synopsis: Gabrielle a grandi dans la petite bourgeoisie agricole où son rêve d’une passion absolue fait scandale. A une époque où l’on destine d’abord les femmes au mariage, elle dérange, on la croit folle. Ses parents la donnent à José, un ouvrier saisonnier, chargé de faire d’elle une femme respectable. Gabrielle dit ne pas l’aimer, se voit enterrée vivante. Lorsqu’on l’envoie en cure thermale pour soigner ses calculs rénaux, son mal de pierres, un lieutenant blessé dans la guerre d’Indochine, André Sauvage, fait renaître en elle cette urgence d’aimer. Ils fuiront ensemble, elle se le jure, et il semble répondre à son désir. Cette fois on ne lui prendra pas ce qu’elle nomme « la chose principale ». Gabrielle veut aller au bout de son rêve. Date de sortie: 19 octobre 2016. Nicole Garcia a été membre du jury longs métrages en 2000, présidente du jury de la Caméra d’or en 2014 et elle fut en lice en tant que réalisatrice pour « L’Adversaire » (2002) puis « Selon Charlie » (2006). J’en profite pour vous recommander son magnifique « Un balcon sur la mer » .
Nous aurons également le plaisir de retrouver de nombreux habitués de la Croisette et du palmarès:
-Pedro Almodovar pour « Julieta » qui sortira en salles le 18 Mai 2016. Synopsis: Julieta s’apprête à quitter Madrid définitivement lorsqu’une rencontre fortuite avec Bea, l’amie d’enfance de sa fille Antía la pousse à changer ses projets. Bea lui apprend qu’elle a croisé Antía une semaine plus tôt. Julieta se met alors à nourrir l’espoir de retrouvailles avec sa fille qu’elle n’a pas vu depuis des années. Elle décide de lui écrire tout ce qu’elle a gardé secret depuis toujours. En 2014, c’est en tant que producteur que le nom de Pedro Almodovar apparaissait à Cannes pour « Relatos salvajes » après sa présence en compétition en 2011 pour « La piel que habito ». Il a obtenu le prix de la mise en scène pour « Tout sur ma mère » en 1999 et le prix du scénario en 2006 pour « Volver » et il m’avait bouleversée avec ses « Etreintes brisées » en compétition en 2009 ( absent du palmarès).
-« La fille inconnue » de Jean-Pierre et Luc Dardenne. Synopsis: Jenny, médecin généraliste, se sent coupable de ne pas avoir ouvert la porte de son cabinet à une jeune fille retrouvée morte peu de temps après. Apprenant par la police que l’identité de la jeune fille est inconnue, Jenny se met en quête de trouver son nom… Avec Adèle Haenel, Jérémie Rénier, Olivier Gourmet. Les frères Dardenne réalisent toujours des œuvres fortes dans lesquelles l’interprétation prime et bouleverse. Ils font ainsi partie des rares à avoir obtenu deux fois la palme d’or: en 1999 pour « Rosetta » et en 2005 pour « L’enfant ». Ils ont également obtenu le prix du scénario en 2008 pour « Le silence de Lorna » et en 2011 le grand prix avec « Le gamin au vélo ». En 2002, Olivier Gourmet avait eu le prix d’interprétation pour « Le Fils ». En 1999, Emilie Dequenne recevait le prix d’interprétation pour « Rosetta ». Sortie en salles le 12 octobre 2016.
-« I, Daniel Blake » de Ken Loach qui avait annoncé arrêter sa carrière et qui revient donc pour notre plus grand plaisir, pour la 13ème fois en compétition officielle. Synopsis: Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l’aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Mais bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l’obligation d’une recherche d’emploi sous peine de sanction. Au cours de ses rendez-vous réguliers au « job center », Daniel va croiser la route de Rachel, mère célibataire de deux enfants qui a été contrainte d’accepter un logement à 450km de sa ville natale pour ne pas être placée en foyer d’accueil. Pris tous deux dans les filets des aberrations administratives de la Grande Bretagne d’aujourd’hui, Daniel et Rachel vont tenter de s’entraider… Trois fois lauréat du prix du jury, il a obtenu la palme d’or en 2006 pour « Le Vent se lève ».
-« Paterson » de Jim Jarmusch. Jim Jarmusch a reçu le grand prix pour « Broken flowers » en 2005. Avec Adam Driver. Le périple d’un chauffeur de bus du New Jersey, poète à ses heures.
-« Baccalauréat » de Cristian Mungiu. Mungiu a reçu la palme d’or en 2007 pour « 4 mois, 3 semaines, 2 jours ». « Au-delà des collines », qu’il a écrit et réalisé, obtient en 2012 le Prix du scénario et un double Prix d’interprétation féminine. Le synopsis est pour le moins énigmatique: ce que les parents disent à leurs enfants et ce que ces derniers voient leurs parents faire.
-« The last face » de Sean Penn avec Charlize Theron, Javier Bardem, Adèle Exarchopoulos. Une docteur, qui travaille dans l’humanitaire en Afrique, tombe amoureuse d’un collègue. Sean Penn est de retour sur la Croisette 5 ans après « This must be the place » de Paolo Sorrentino. Il a également été président du jury en 2008. On le retrouve à Cannes en tant que réalisateur 15 ans après la présentation de « The Pledge » en compétition.
-« Agassi » de Park Chan-Wook. Grand prix en 2004 pour « Old boy », prix du jury en 2009, Park Chan-Wook revient en compétition à Cannes. Synopsis: Entre la Corée et le Japon des années 1930, « The Handmaiden » retrace l’histoire fascinante d’une jeune femme fortunée, d’un escroc surnommé le « Conte », très intéressé par son argent, et d’une fille pickpocket qu’il placera comme servante chez la riche héritière.
-« The Neon Demon » de Nicolas Winding Refn qui sera de retour sur la Croisette après avoir fait partie du jury de Jane Campion en 2014. Il avait également présenté « Only god forgives » en compétition officielle il y a 3 ans et avait obtenu le prix du jury pour « Drive » en 2011. Qualifié de « film d’horreur cannibale chez les top models » par Thierry Frémaux ce matin en conférence de presse, ce film risque bien de ne pas laisser indifférents les festivaliers. Synopsis: Une jeune fille débarque à Los Angeles. Son rêve est de devenir mannequin. Son ascension fulgurante, sa beauté et sa pureté suscitent jalousies et convoitises. Certaines filles s’inclinent devant elle, d’autres sont prêtes à tout pour lui voler sa beauté. Avec Elle Fanning, Keanu Reeves…
-Le jeune prodige Xavier Dolan sera de retour avec « Juste la fin du monde« . « Ce n’est que la deuxième fois que Xavier Dolan est en compétition » a précisé Thierry Frémaux ce matin lors de la conférence de presse afin de devancer les critiques des éternels rabat-joie. Chaque film du jeune surdoué démontre son immense talent. Tous ses films ont été sélectionnés en section parallèle ou à Un Certain Regard (à l’exception de « Tom à la ferme ») . En 2014, il figurait pour la première fois en compétition officielle avec « Mommy » (ma critique, ici) pour lequel il avait reçu le prix du jury avant d’être membre du jury l’an passé. « Juste la fin du monde » est l’ adaptation de la pièce de théâtre éponyme de Jean-Luc Lagarce avec une prestigieuse distribution : Marion Cotillard, Léa Seydoux, Vincent Cassel, Gaspard Ulliel. Le film raconte l’après-midi en famille d’un jeune auteur qui, après 12 ans d’absence, retourne dans son village natal afin d’annoncer aux siens sa mort prochaine.
-« Elle » de Paul Verhoeven de retour sur la Croisette 24 ans après « Basic instinct ». Ce film en français est une adaptation du roman de Philippe Djian « Oh… » avec Isabelle Hupert, Virginie Efira, Laurent Laffite (qui sera le maître de cérémonie de l’ouverture et de la clôture), Charles Berling. Synopsis: Michèle fait partie de ces femmes que rien ne semble atteindre. À la tête d’une grande entreprise de jeux vidéo, elle gère ses affaires comme sa vie sentimentale : d’une main de fer. Sa vie bascule lorsqu’elle est agressée chez elle par un mystérieux inconnu. Inébranlable, Michèle se met à le traquer en retour. Un jeu étrange s’installe alors entre eux. Un jeu qui, à tout instant, peut dégénérer.
Nous retrouverons également le réalisateur Philippin Brillante Mendoza en compétition officielle pour « Ma’Rosa », de retour 8 ans après « Serbis » et 7 ans après « Kinatay » (prix de la mise en scène).
Quatre ans après « Mud – Sur les rives du Mississippi », nous retrouverons également Jeff Nichols en compétition pour « Loving », son 5ème long métrage, dans lequel joue son acteur fétiche Michael Shannon. L’histoire du combat d’un couple mixte condamné à l’exil en Virginie en 1958 pour s’être mariés.
Le brésilien Kleber Mendonça Filho est en compétition officielle avec son 2ème film, « Aquarius », l’histoire d’ une critique musicale retraitée capable de voyager dans le temps.
La cinéaste britannique Andrea Arnold est également de retour à Cannes avec « American Honey », un film avec Shia LaBoeuf. Elle avait obtenu le Prix du Jury pour « Fish Tank » et auparavant pour « Red Road ». Synopsis: Star, une adolescente, quitte sa famille dysfonctionelle et rejoint une équipe de vente d’abonnements à des magazines, qui parcourt le midwest américain en faisant du porte à porte. Aussitôt à sa place parmi cette bande de jeunes, dont fait partie Jake, elle adopte rapidement leur style de vie, rythmé par des soirées arrosées, des petits méfaits et des histoires d’amours…
L’Allemande Maren Ade réalisatrice mais aussi productrice notamment de « Tabou » de Miguel Gomes gravira les marches pour la première fois pour « Toni Erdmann ». Synopsis: Lorsque Winfried, 65 ans, rend une visite surprise à sa fille Ines, 37 ans, en Roumanie, il pense que cette dernière a perdu le sens de l’humour et décide de l’aider à le retrouver, en multipliant les farces.
Enfin « Sieranevada » du roumain Cristi Puiu (qui rejoint donc son compatriote Cristian Mungiu en compétition officielle après avoir été en sélection à Un Certain Regard et en séance spéciale en 2014 pour « Les ponts de Sarajevo »). Synopsis: De retour d’un voyage d’affaires à Paris, un neurologue rejoint sa femme pour un dîner organisé pour l’anniversaire de la mort du père de cette dernière. Sur place, tous les convives attendent le prêtre censé célébrer la cérémonie…
Ajout postérieur à la conférence de presse: "The Salesman" d’Asghar Farhadi (Iran) rejoint la compétition officielle. Synopsis: Contraints de quitter leur appartement du centre de Téhéran en raison d'importants travaux menaçant leur immeuble, Emad et Rana emménagent dans un nouveau logement. Un incident en rapport avec l’ancienne locataire survient et va bouleverser la vie du jeune couple.
Notez également qu'Iggy Pop assistera à la projection de GIMME DANGER, le film que Jim Jarmusch lui a consacré. De fait, il sera programmé en séance de minuit, le jeudi 19 mai.
Parmi les événements hors compétition qui nous promettent des montées des marches mémorables et exceptionnelles, nous pourrons compter sur Jodie Foster et Steven Spielberg. qui viendront présenter leurs nouvelles réalisations.
Spielberg sera en effet de retour, trois ans après avoir présidé le jury et présentera en avant-première mondiale hors compétition « Le Bon Gros Géant » au public cannois, une adaptation du roman pour enfants de Roald Dahl avec Mark Rylance en géant, un film d’aventure fantastique qui marie prises de vue réelles et images de synthèse.
LA montée des marches qui fera crépiter les flashs sera sans aucun doute celle du film de Jodie Foster, de retour à Cannes 5 ans après « Le Complexe du Castor » avec « Money Monster », un thriller qui permettra à Julia Roberts et George Clooney de se retrouver à l’écran plus de dix ans après « Ocean’s twelve » et à l’actrice de fouler les marches cannoises pour la première fois.
Côté montée des marches glamour, nous pourrons également compter sur « The Nice Guys » de Shane Black avec Ryan Gosling et Russell Crowe.
En séance spéciale, il faudra aussi suivre avec attention « Le Cancre » de Paul Vecchiali sur les relations, sur une dizaine d’années entre un père (Vecchiali) et son fils qui vont se heurter au cancer (l’anagramme du « cancre »). Au casting figurent Catherine Deneuve, Édith Scob et Mathieu Amalric.
Retrouvez l’ensemble de la sélection ci-dessous et les courts-métrages en compétition et films de la Cinéfondation en cliquant ici. Je vous informerai bien entendu des ajouts à la programmation. Vous pouvez bien sûr retrouver toutes les informations sur le festival sur son site officiel http://www.festival-cannes.com et sur son compte twitter officiel @festival_cannes. De mon côté, vous pourrez me retrouver comme chaque année en direct de la Croisette et me suivre pour la 16ème année consécutive sur mon blog consacré au Festival de Cannes http://inthemoodforcannes.com mais aussi sur mes blogs http://inthemoodforcinema.com et http://inthemoodforfilmfestivals.com ainsi que sur mon compte twitter principal @moodforcinema et mon compte twitter consacré au Festival de Cannes @moodforcannes. Et pour les passionnés (comme moi) du Festival de Cannes, vous pourrez aussi (re)plonger dans l’atmosphère du Festival de Cannes 2014 dans mon roman « L’amor dans l’âme » publié aux Editions du 38, ce mois-ci et disponible en papier et numérique (toutes les infos ici).