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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 65

  • Palmarès des 24èmes Lumières de la presse internationale

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    Comme chaque début d'année ont été remis  les prix Lumières, prix annuels créés en 1995 à l’initiative de Daniel Toscan du Plantier et du journaliste anglais Edward Behr.  Par ce prix, l'Académie des Lumières veut souligner le grand intérêt que porte au cinéma français la presse internationale largement représentée à Paris. L'Académie des Lumières réunit plus de 130 correspondants de la presse internationale qui représentent une vingtaine de pays. Ces journalistes sont appelés à voter sur les films français sortis en salles tout au long de l’année 2018.   Au total, treize catégories sont mises en avant : film, réalisateur, scénario, actrice, acteur, révélation féminine, révélation masculine, premier long métrage, pays francophones, animation, documentaire, photographie et musique.

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    130 films sortis en salles en 2018 concouraient au départ pour les nominations aux Lumières de la presse internationale et 37 ont été soumis au vote final de 80 académiciens représentant plus de trente pays.  Ces nommés sont candidats aux Flammes, les trophées conçus par Joaquín Jiménez et la Monnaie de Paris qui ont été remis le 4 février 2019, lors de la 24ème Cérémonie des Lumières qui a eu lieu à l'Institut du Monde Arabe.

    L'an passé, 12O battements par minute  s’était imposé dans les six catégories où il avait été nommé. Un hommage avait aussi été rendu à Monica Bellucci et Jean-Paul Belmondo pour leur contribution au rayonnement mondial du cinéma français.

    Retrouvez, ici, mon compte rendu détaillé de la cérémonie 2018 des Prix Lumières de la presse internationale. 

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    Les films Les Frères Sisters (dont vous pouvez retrouver ma critique ci-dessous ), Jusqu’à la garde, Mademoiselle de Joncquières et Pupille arrivaient en tête des nominations pour les 24èmes Lumières de la presse internationale, Se détachent aussi Les Chatouilles, En Liberté !, Guy et Shéhérazade, ou encore Climax, Les Garçons sauvages, Marche ou crève, Première année, Sauvage et Un amour impossible.

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    Les réalisateurs Jacques Audiard, Jeanne Herry, Xavier Legrand, Gaspar Noé et Pierre Salvadori ; les actrices Elodie Bouchez, Cécile de France, Léa Drucker, Virginie Efira, Mélanie Thierry ; les acteurs Romain Duris, Vincent Lacoste, Vincent Lindon, Alex Lutz et Denis Ménochet ont également attiré l’attention des académiciens, qui mettent en avant, une année de plus, des noms confirmés, des talents émergents et des révélations éclatantes. 


    Les Frères Sisters a remporté trois prix - film, mise en scène, pour Jacques Audiard, et image, pour Benoît Debie - lors de cette 24ème cérémonie des Lumières de la presse internationale.

    Alex Lutz a été récompensé comme acteur dans Guy, film primé aussi pour la musique signée Vincent Blanchard et Romain Greffe.

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    Élodie Bouchez comme actrice, pour Pupille ; Ophélie Bau, comme révélation féminine dans Mektoub My Love, et Félix Maritaud, comme révélation masculine pour Sauvage, ont été récompensés également au cours de la soirée animée par Eve Jackson et Pierre Zéni.
     
    Les correspondants de la presse internationale ont distingué Pierre Salvadori, Benoît Graffin et Benjamin Charbit pour le scénario de En liberté !.
     
    Le prix du documentaire est allé à Samouni Road, de Stefano Savona, tandis que Dilili à Paris, de Michel Ocelot, a reçu le prix de l’animation.
     
    L'âpre, hitchcockien et poignant Jusqu’à la garde, de Xavier Legrand, a été primé dans la catégorie du premier long métrage, et Girl, de Lukas Dhont (Belgique), a remporté le prix réservé aux films des pays francophones.
     
    L’Académie des Lumières, composée d’une centaine de correspondants représentant plus de vingt pays, a tenu à rendre un hommage spécial à l’actrice Jane Birkin et au film Un homme et une femme, en présence de Anouk Aimée et Claude Lelouch, pour leur contribution au rayonnement mondial du cinéma français, ce qui a donné lieu à de beaux moments d'émotion notamment lorsqu'a retenti la voix inénarrable de Jean-Louis Trintignant. Nous aurons ainsi bientôt le plaisir de retrouver Jean-Louis Trintignant et Anouk Aimée dans Les plus belles années de Claude Lelouch (suite de son chef-d'œuvre Un homme et une femme 50 ans après, tourné notamment à Deauville, dont la sortie aura probablement lieu en Mai, à suivre…).

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    La vidéothèque Cinando mise à disposition des membres actifs de l’Académie des Lumières a enregistré 1.489 visionnements, chiffre encore en nette augmentation par rapport à l’année précédente (949 visites). Au total, 72 votes ont été validés.
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    Palmarès
     
    Film
    Les Frères Sisters, de Jacques Audiard                                                                                           
     
    Réalisateur
    Jacques Audiard – Les Frères Sisters                                                                        

    Actrice
    Elodie Bouchez – Pupille                                                                                                                                                
     
    Acteur
    Alex Lutz – Guy                                                                                                                                                                                                      
     
    Scénario
    Pierre Salvadori, Benoît Graffin et Benjamin Charbit – En liberté !      
                                                                                                          
    Image
    Benoît Debie – Les Frères Sisters                                                                                                            

    Musique
    Vincent Blanchard et Romain Greffe – Guy
     
    Révélation féminine
    Ophélie Bau – Mektoub My Love
     
    Révélation masculine
    Félix Maritaud – Sauvage                                                                                                                                                

    Premier film
    Jusqu’à la garde, de Xavier Legrand                                                                                          
     
    Pays francophones
    Girl, de Lukas Dhont (Belgique)             
                                                                                                                                                         
    Documentaire
    Samouni Road, de Stefano Savona                                                                                                            
     
    Animation
    Dilili à Paris, de Michel Ocelot    

     

    Critique - Les Frères Sisters de Jacques Audiard (et conférence de presse lors du Festival du Cinéma Américain de Deauville)

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    Jacques Audiard, Joaquin Phoenix, John C.Reilly, Alexandre Desplat et Thomas Bidegain ont en effet reçu pour ce film le Prix du 44ème Festival du Cinéma Américain de Deauville, un prix décerné à ce film « pour les qualités de sa mise en scène, pour la force de l’interprétation de quatre acteurs majeurs du cinéma américain contemporain - John C. Reilly, Joaquin Phoenix, Jake Gyllenhaal, et Riz Ahmed - pour saluer les producteurs, grâce à qui un projet si noble a pu naître. Pour, enfin, célébrer une œuvre qui porte l’espoir d’un monde meilleur, d’une résipiscence possible. Pour toutes ces raisons, il nous a paru naturel qu’un tel travail soit récompensé d’une manière inhabituelle, originale et exceptionnelle » a déclaré Bruno Barde, le Directeur du Festival. Les Frères Sisters est le premier film tourné intégralement en langue anglaise (et avec des acteurs majoritairement américains) de Jacques Audiard. Ce sont John C. Reilly et Alison Dickey ( productrice et épouse du comédien) qui ont demandé au réalisateur de lire le roman de Patrick deWitt dont ils détenaient les droits.

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    Synopsis : Les Sisters, ce sont Charlie et Elie. Deux frères qui évoluent dans un monde sauvage et hostile, ils ont du sang sur les mains : celui de criminels, celui d'innocents... Ils n'éprouvent aucun état d'âme à tuer. C'est leur métier. Charlie, le cadet ( Joaquin Phoenix), est né pour ça. Elie (John C.Reilly), lui, ne rêve que d'une vie normale. Ils sont engagés par le Commodore pour rechercher et tuer un homme. De l'Oregon à la Californie, une traque implacable commence, un parcours initiatique qui va éprouver ce lien fou qui les unit. Un chemin vers leur humanité ?

    Après sa palme d'or à Cannes en 2015 pour Dheepan, le cinéaste français n’a pourtant pas «choisi » la Croisette pour présenter son nouveau film. Lui qui a déjà exploré différents genres avec talent s’attaque cette fois à un style de film auquel il ne s’était pas encore attelé: le western. Un western qui, fort probablement, aurait figuré au palmarès cannois s’il avait été en lice. Lors de la conférence de presse du film dans le cadre du festival, Jacques Audiard a expliqué qu’il n’avait pas forcément le fantasme du western mais qu’il avait surtout envie de travailler avec des acteurs américains car « ils ont constitué un savoir du jeu cinématographique et ils ont une très grande conscience d'eux-mêmes quand ils jouent » a-t-il précisé. Ce film l’a également intéressé en raison de son « thème de la fraternité » et « l’héritage de la sauvagerie » qu’il dépeint.

    Les ingrédients du western sont pourtant là, en apparence du moins : les grandes étendues, les chevauchées fantastiques, le Far West, les personnages aux physiques patibulaires, la violence fulgurante, la menace latente. Et pourtant Les frères Sisters, à l’image de ce titre, est un film constitué de contrastes et de dualités qui détournent les codes du western. « La nuit du chasseur a été une vraie référence pour ce film» a ainsi expliqué Thomas Bidegain lors de la conférence de presse. Alors, en effet, certes il y a ici les grandes étendues et le Far West mais le film a été tourné en Espagne et en Roumanie et l’atmosphère ne ressemble ainsi à celle d’aucun autre western. Certes, il y a là les personnages aux physiques patibulaires mais ici pas de héros qui chevauchent fièrement leurs montures mais des méchants qui vont évoluer après ce parcours initiatique parsemé de violence. Alors, certes la violence justement est là, parfois suffocante, mais elle laissera finalement place à une douceur et une paix inattendues.

    Les premières images nous éblouissent d’emblée par leur beauté macabre: des coups de feu et des flammes qui luisent dans la nuit. Des granges brûlées. Des innocents et criminels tués froidement et impitoyablement. L’œuvre de deux tueurs à gages. Les frères Sisters.

    Loin des héros ou antihéros mutiques des westerns, les deux frères Sisters (les si bien et malicieusement nommés) débattent de leurs rêves et de leurs états d’âme, comme deux grands enfants. «Ce sang, c'est grâce à lui qu'on est bons dans ce qu'on fait » selon l’un des deux frères. Ce sang, c’est celui de leur père, violent et alcoolique. Leur vie n’a jamais été constituée que de violence. Ce duo improbable est constitué d’un tireur fou, le cadet, et de l’aîné, plus sage, plus raisonnable, plus émotif et même sentimental, ce qui donne parfois lieu à des scènes humoristiques tant le contraste est saisissant entre les tueurs sanglants qu’ils sont aussi et l’émotion qui étreint parfois le cadet, qui par exemple pleure lorsqu'il perd son cheval.

    A ce duo improbable s’oppose un autre duo (que je vous laisse découvrir car il fait prendre une autre tournure à l’histoire qui ne cesse d’ailleurs de nous emmener là où on ne l’attend pas, là où le western ne nous a pas habitués à aller) notamment constitué d’ un prospecteur qui détient une mystérieuse formule chimique qui permet de trouver de l’or. Incarné par Riz Ahmed, cet homme rêve d’utopies socialistes, une société de justice dans lequel l’homme serait libre, vraiment libre. Audiard détourne aussi les codes du western en ce que son film présente plusieurs degrés de lecture. La violence héritée de leur père que manifestent les deux frères, c’est aussi celle de cette Amérique héritée des pères fondateurs. Pour trouver de l’or et donc s’enrichir, les compères vont polluer la rivière sans souci des conséquences sur l’environnement et sur leur propre vie. Des drames vont pourtant découler de cet acte métaphorique d’un capitalisme carnassier et impitoyable.

    Mais les frères Sisters est aussi un conte à la fois cruel et doux. Lr dénouement est ainsi aussi paisible que le début du film était brutal. Comme la plupart des films de cette sélection, il s’achève sur une note d’espoir. L’espoir d’une Amérique qui ouvre enfin les yeux, se montre apaisée et fraternelle. Si les frères Sisters, ces tueurs à gages sans états d’âme ont changé, qui ne le pourrait pas ? Tout est possible…Ajoutez à cela la photographie sublime de Benoît Debie, la musique d’Alexandre Desplat et vous obtiendrez un western à la fois sombre et flamboyant. Et d’une originalité incontestable.

     


     

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  • Critique - LE POIRIER SAUVAGE de NURI BILGE CEYLAN

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    En compétition du 71ème Festival de Cannes, incompréhensiblement, Le Poirier Sauvage en est reparti bredouille, quatre ans après la palme d’or reçu par son réalisateur pour Winter sleep. Nombreux sont ceux qui rechignent à aller voir les films de Nuri Bilge Ceylan, en raison de leur durée, a fortiori lorsqu’ils sont projetés en fin de festival comme ce fut le cas cette fois. Ils ont bien tort. Malgré leur âpreté apparente, les films de Nuri Bilge Ceylan sont toujours remarquables et palpitants et celui-ci ne déroge pas à la règle. J’essaie ainsi de ne jamais manquer les projections cannoises de ses films tant ils sont toujours brillamment mis en scène, écrits, dialogués, et d’une beauté formelle époustouflante.

    Sa palme d’or du 67ème Festival de Cannes complétait le (déjà prestigieux) palmarès cannois de Nuri Bilge Ceylan, un habitué du festival, après son Grand Prix en 2003, pour  Uzak,  celui de la mise en scène en 2008 pour Les Trois Singes et un autre Grand Prix en 2011 pour Il était une fois en Anatolie. En 2012, il fut également récompensé d’un Carrosse d’Or, récompense décernée dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs par la Société des Réalisateurs de Films à l’un de leurs pairs. Son premier court-métrage, Koza, fut par ailleurs repéré par le festival et devint le premier court turc qui y fut sélectionné, en 1995.  Il fut également membre du jury cannois en 2009, sous la présidence d’Isabelle Huppert. Son film Les Climats reçut   le prix FIPRESCI de la critique internationale en 2006.

    La durée, le temps, l’attente sont toujours au centre de ses films sans que jamais cela soit éprouvant pour le spectateur qui, grâce à la subtilité de l’écriture, est d’emblée immergé dans son univers, aussi rugueux puisse-t-il être. Une durée salutaire dans une époque qui voudrait que tout se zappe, se réduise, se consomme et qui nous permet de plonger dans les tréfonds des âmes qu’explore et dissèque le cinéaste. Nuri Bilge Ceylan déshabille en effet les âmes de ses personnages comme il le fait à nouveau ici avec Sinan. Passionné de littérature, ce dernier a toujours voulu être écrivain. De retour dans son village natal, il met toute son énergie à trouver l’argent nécessaire pour être publié, mais les dettes de son père finissent par le rattraper.

     Le premier plan de Winter sleep se situe en extérieur. Au loin, à peine perceptible, un homme avance sur un chemin. Puis : images en intérieur, zoom sur Aydin de dos face à la fenêtre, enfermé dans sa morale, ses certitudes, son sentiment de supériorité, tournant le dos (à la réalité), ou le passage de l’extérieur à l’intérieur (des êtres) dont la caméra va se rapprocher de plus en plus pour mettre à nu leur intériorité.

    Le Poirier sauvage commence aussi à l’extérieur depuis lequel nous découvrons un jeune homme qui lit son journal, à travers une vitre dans laquelle un paysage maritime se reflète. Déjà, ce premier plan est d’une perfection visuelle sidérante comme le seront tous les plans du film.

    Après avoir principalement tourné dans sa région natale, l’Anatolie, Ceylan nous embarque cette fois dans les Dardanelles, avec Sinan, jeune homme, passionné de littérature, qui revient dans sa ville natale après ses études avec pour seule idée en tête de faire publier son roman. Un personnage « décalé, solitaire, difforme » comme il se définira à la fin.

     Chacune de ses rencontres à propos de son livre (avec un politique, avec un industriel, avec un autre auteur) sont de vrais moments d’anthologie. Les premiers veulent ainsi absolument faire entrer son livre dans la catégorie dépliant touristique pour la région. Ces dialogues sont d’une subtilité et d’une richesse rares et, comme ceux de Winter sleep, rendent le film aussi passionnant que la plus trépidante des courses-poursuites (et j’aime aussi les courses-poursuites, hein), en particulier ses dialogues avec un écrivain local reconnu. Ce face-à-face fait apparaître la personnalité arrogante et méprisante de Sinan.  Il aborde cet écrivain, Suleyman, en train d’écrire dans une librairie. Il le trouve là par hasard, et le connaît notamment pour l’avoir vu à la « table ronde littérature et monde rural. » Il l’aborde et s’assied face à lui, dit-il pour lui poser une question. Chacune de ses phrases précise un peu plus le caractère du jeune homme et le dialogue est absolument jubilatoire pour le spectateur : « Je ne veux pas forcément dire pour surveiller la concurrence mais pour voir la même terre sous un autre regard ». Il évoque son « méta-roman autofictif décalé qui fait partie des romans irréductibles en une ou deux phrases ». Il dit encore que « certains esprits étriqués réduisent une œuvre à une idée. », « Mes propres écrits me paraissent banals, peu susceptibles d’intéresser autrui. C’est dans la même veine que ce que vous écrivez ». « Dans la ferveur du premier roman tu te mets en retrait croyant que le monde entier attend ton livre » lui répond l’écrivain ou encore : « Quand il s’agit d’écrire, il n’y a pas d’excuse valable. Un bon écrivain ne geint pas. Il s’assied et il écrit. Coûte que coûte. » Le dialogue entier mériterait d’être retranscrit mais je ne veux pas vous gâcher le plaisir de le savourer. Les plans sont à chaque fois d’une telle richesse qu’ils sont parfois aussi l’esquisse d’une histoire qu’on imagine comme lorsque cette femme entre dans la librairie, que Suleyman la suit du regard tandis qu’il parle à Sinan, et qu’un voile de regret passe dans son regard lorsqu’elle s’en va.  Les deux hommes se quittent sur un pont qui sépare aussi leurs deux âges, leurs deux visions de la vie, peut-être finalement les deux faces d’une même personne.

    Ses dialogues avec son père sont aussi particulièrement ciselés, très cruels souvent pour ce père en qui il ne voit qu’un raté qui a dilapidé l’argent de la famille, et qui a pour seule vraie compagnie un chien « parce que c’est le seul qui ne le juge pas ». « Il est tombé bien bas ». « Notre bon-à-rien n’a pas le monopole des dettes. Sauf que là c’est pour la bonne cause. » Ou encore lorsqu’il se moque de cette photo au dos de laquelle son père a écrit : « Je marche le long d’un chemin sans savoir où il finit. » « Quelle plume ! Il se prend pour Tolstoï. Comme s’il avait le courage de partir », ironise-t-il. Sinan revendique sa misanthropie. A son ami au téléphone, il dira ainsi « Si j’étais dictateur je jetterais une bombe atomique sur cette ville, je te jure » et à sa mère, carrément : « Moi par exemple j’aime pas les gens. J’y arrive pas. J’y peux rien. »

    Chacune de ses rencontres éclaire un nouveau pan de sa personnalité, souvent un échec, une plaie qui ne s’est pas refermée comme si cela nous permettait de reconstituer le puzzle de sa personnalité narcissique visiblement construite en contrepoint de celle de son père. Même sa rencontre avec une jeune femme (scène remarquable) fait s’achever un baiser en morsure, celle du passé peut-être. Ce face-à-face est magique : la mélancolie et la tristesse qui passent dans ses yeux qu’elle détourne, le bruit des vents dans les feuilles. Nous retenons notre souffle…

    Comme ses précédents, ce film est d’une beauté éblouissante. La caméra frémissante épouse les espoirs, les atermoiements, les dérives, les aspirations de son personnage principal. Aux couleurs blanches et enneigées de Winter sleep (que nous retrouvons ici à la fin) s’opposent la couleur orange et automnale.

    Le poirier sauvage n’est pas seulement récit initiatique mélancolique, prenant, incisif, il met aussi en exergue les problèmes et les contradictions de la société turque. « Les études, c’est bien beau mais on est en Turquie. Si tu veux survivre dans ce pays, tu dois t’adapter ». « Le marché est impitoyable. Il n’épargne personne. » Il évoque même « Un renvoi d’ascenseur » ou encore  « Il faut soigner les bons clients. C’est évident. » Sans parler de cet élu très démagogique qui n’a pas de porte « car sa porte est ouverte à tous. » Il veut aussi donner à Sinan le livre d’un éboueur poète.

    Le poirier sauvage, c’est aussi le titre du livre de Sinan, « un arbre tout noueux, ratatiné », comme son père peut-être. Aydin Doğu Demirkol, l’acteur qui incarne Sinan, est présent dans toutes les scènes et crève littéralement l’écran, horripilant souvent, et parfois presque touchant, il EST Sinan.

    La publication de son roman à compte d’auteur sera un échec mais aussi une réussite en ce que cela lui permettra de découvrir sous un nouveau jour son père, et même de le découvrir tout simplement. La fin est poignante et sublime. Sinan revient de l’armée après plusieurs mois. Il constate que même sa mère et sa sœur n’ont pas lu son livre, mais que son père qu’il a tant méprisé cache un article qui évoque sa publication et qu’il a lu son livre avec beaucoup d’attention, certains passages même deux fois : « Il faut laisser le temps couler sur soi. Que les souvenirs, bons ou mauvais, se mélangent  et se dissipent. Certains restent. Ils se figent dans le temps. Tu en parles dans ton livre. J’ai trouvé ça bien. »  « Le poirier sauvage. C’est inspiré de ce que tu nous avais raconté en primaire » lui répond son fils. Ces retrouvailles sont bouleversantes.  Il faudra finalement un puits pour réunir les deux hommes, ce puits que construisait son père et dont se moquait Sinan, ce puits qu'il a arrêté de creuser, ce puits qui signe à la fois une vraie rencontre, un renoncement, et une acceptation de son échec et de son sombre destin nous rappelant cet échange antérieure du film : « Le temps est étrange. Il nous échappe » , « Evidemment. Tu voudrais qu’il t’attende »

    « Son film résonne comme un long poème mélancolique d’une beauté triste et déchirante porté par une musique parcimonieuse. Oui, un long poème mélancolique à l’image de ces personnages : lucides, désenchantés, un poème qui nous accompagne longtemps après la projection et qui nous touche au plus profond de notre être et nous conduit, sans jamais être présomptueux, à nous interroger sur la morale, la (bonne) conscience, et les faux-semblants, les petitesses en sommeil recouvertes par l’immaculée blancheur de l’hiver. Un peu les nôtres aussi. Et c’est ce qui est le plus magnifique, et terrible. » C’était la conclusion de ma critique de Winter sleep. Telle pourrait être aussi celle du Poirier sauvage (l’évocation de la musique, magnifique ici aussi, y compris). Ma palme d’or de ce 71ème Festival de Cannes qui mériterait qu’on en parle beaucoup plus longuement tant ce film recèle de visages et de richesses. Je vous en reparlerai.

     

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  • Critique de RBG de Julie Cohen et Betsy West

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    Présenté dans la section Les Docs de l’Oncle Sam dans le cadre du 44ème Festival du Cinéma Américain de Deauville (un festival dont vous pouvez retrouver mon compte rendu complet et détaillé, ici, ),  RBG est un documentaire  de Julie Cohen et Betsy West. Il s’inscrivait parfaitement dans la programmation de cette édition du festival qui mettait les femmes et leurs combats  à l’honneur.  RBG, ces initiales désignent Ruth Bader Ginsburg, une octogénaire aussi modeste et  timide que ses combats furent ambitieux et téméraires. Derrière cette voix fluette, ces lunettes qui lui mangent le visage et cette allure frêle, se trouve un symbole de la lutte féministe aux Etats-Unis.

     Ce documentaire qui lui est consacré est avant tout un sublime portrait de femme, un juste retour des choses pour celle qui les a ardemment représentées et défendues.  « Sorcière malfaisante, monstre, honte absolue de la cour suprême, anti américaine, zombie » … : ainsi est-elle définie par ses détracteurs au début du documentaire. Dans le plan suivant, armée de ses quatre-vingt et quelques printemps, elle s’adonne à des exercices physiques dans une salle de sport vêtue d’un tshirt qui clame « super diva ». Elle est pourtant bien plus et bien mieux que ce que ces premières minutes laissent entendre, bien plus qu’une personnalité « notorious » admirée et controversée, bien plus qu’une icône de la pop culture. A travers une vingtaine de témoignages et des images d’archives sont ensuite retracés son existence et son parcours professionnel. Ceux d’une femme brillante qui, tout en affrontant réticences, obstacles et drames personnels, a gravi les échelons jusqu’à devenir juge à la cour suprême.

    « Be a lady. Be independent » lui répétait sa mère qu’elle perdit très tôt d’un cancer. Elle ne cessera jamais de faire honneur à ce précepte et à cette femme dont elle était si proche. Ainsi, dès 1956, elle intègre l'École de droit de Harvard parmi 9 femmes dans une promotion comptant plus de 500 hommes.  En 1959, elle obtient son baccalauréat en droit à Columbia.  En 1970, elle cofonde le Women's Rights Law Reporter, premier journal américain qui se concentre exclusivement sur les droits des femmes. Elle fera valoir six cas de discrimination devant la Cour suprême entre 1973 et 1976 et en fut 5 fois victorieuse.  De 1972 à 1980, elle enseigne à l'université de Columbia, où elle devient la première femme avec un poste titulaire. En 1980, le président Jimmy Carter la nomme à la Cour d'appel des États-Unis pour le circuit du district de Columbia. Elle y restera 13 ans avant d’être nommée juge à la cour suprême par le président Bill Clinton, réussissant l’exploit d’être confirmée à 96 voix contre 3.  Elle est aujourd’hui placée 31ème au classement 2010 des « 100 femmes les plus influentes dans le monde » publié chaque année par le magazine Forbes

    Toute son existence, elle n’a eu de cesse de se battre pour l’égalité homme/femme, soutenu par un mari qui se mit en retrait pour que son épouse qu’il admirait tant puisse mener ses combats dont il perçut très tôt l’importance. Aujourd’hui disparu, le film rend hommage à son attachante personnalité. Il formait avec elle un couple soudé, sans doute forgé par les combats publics et personnels puisqu’elle l’aida ardemment dans sa bataille contre le cancer dans ses jeunes années. Ils formaient un duo indissociable, touchant et espiègle.

     Cette femme brillante avait tôt compris que pour faire entendre ses opinions il n’est pas nécessaire de crier mais que les mots, lorsqu’ils sont astucieusement choisis, peuvent constituer une arme redoutable. Elle a aussi compris que l’intransigeance n’aide aucun combat et n’honore pas ceux qui en font preuve comme le démontre son amitié avec un juge conservateur aux idées diamétralement opposées aux siennes.

    A une époque à laquelle au-dessus de deux ou trois décennies, une femme doit encore être la moins visible possible du moins surtout si son visage témoigne des stigmates du temps, à une époque à laquelle les icones sont (parfois ? souvent ?)  synonymes de vacuité, que cette octogénaire réservée et brillante soit devenue un symbole rassure un peu sur le devenir de l’humanité a fortiori après la nomination du juge Brett Kavanaugh à la cour suprême, conservateur accusé par trois femmes d'agression sexuelle soutenu par Donald Trump, ce même président américain que RBG qualifia d’ « imposteur ». En attendant que l’imposture n’éclate enfin au grand jour (c’est à désespérer que ce soit le cas un jour), l’existence d’une RBG et l’engouement qu’elle suscite font souffler un vent d’optimisme.

    Les films de ce 44ème Festival du Cinéma Américain de Deauville se terminaient pour la plupart d’entre eux par des femmes qui prenaient leur destin en main. A travers ce documentaire captivant (qui ne s’embarrasse pas de fioritures dans sa forme pour laisser toute sa place à son fascinant sujet), Betsy West et Julie Cohen, au-delà de la femme et de ses combats auxquels le documentaire rend magnifiquement hommage, à l’image de ce que fit RBG avec sa propre existence, nous invitent à leur tour à braver les obstacles et à tracer notre voie, avec détermination et bienveillance.

     Sortie DVD et VOD le 19 février. En lice pour les Oscars (meilleure chanson, meilleur documentaire).

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  • Voyager et partir en toute simplicité pour les USA

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    Peut-être, comme moi ces temps-ci, avez-vous des envies d’ailleurs ? Peut-être comme moi, malgré les vicissitudes de l’Histoire américaine – a fortiori récente -, avez-vous l’American dream dans l’âme, un American dream dont le septième art serait en grande partie responsable. Je plaide coupable : à force de films de Woody Allen, je rêve de décors de Manhattan en noir et blanc, que la réalité se (dé)colore en images cinématographiques. Ma prochaine destination serait plutôt néanmoins le pays dans lequel se déroule mon prochain roman (oui, c’est un scoop, je publierai bientôt un troisième roman, à mon immense joie, je ne vous en dis pas plus pour le moment !), un pays dont je garde le nom encore secret.

    Mais à vrai dire, je rêve depuis longtemps des Etats-Unis. Sans doute ce rêve s’est-il ancré en moi depuis l’enfance, depuis que je regardais des westerns avec mon père, et que je m’imaginais galoper aux côtés de John Wayne. J’ai ainsi regardé les manières les plus simples de partir et voyager sur place et je suis ainsi tombée sur le site de l’ESTA officiel.

    Qu'est ce que l'ESTA officiel ?

    C’est une autorisation de voyage pour les États-Unis qui a de multiples avantages que vous souhaitiez vous rendre aux Etats-Unis pour retrouver des proches ou pour visiter le pays. L’ESTA officiel s’adresse aux ressortissants de l’un des 38 pays membres du Visa Waiver Program désirant partir aux États-Unis pour affaires ou tourisme, et dont la France fait partie. Il vous faudra ainsi respecter un certain nombre de critères tels qu’une durée de séjour qui ne devra ainsi pas dépasser 90 jours consécutifs.

    Cette exemption de visa présente en plus de nombreux avantages parmi lesquels sa date de validité de deux ans, qui vous permettra d’effectuer plusieurs voyages durant cette période. La demande ESTA  est en plus très simple à faire car elle s’effectue sur Internet et se présente sous la forme d’un formulaire en ligne composé de plusieurs parties. Tout est parfaitement expliqué sur le site de l’ESTA officiel.  Ainsi y apprendrez-vous notamment que toutes les informations communiquées lors de votre demande sur le site officiel de l’ESTA sont enregistrées dans le système du Département de la sécurité intérieure des États-Unis.

     Si, comme moi, vous voulez vous prendre pour Mia Farrow ou pour John Wayne en rêvassant à l’ombre des tours de Manhattan ou des Rocheuses, vous savez ce qu’il vous reste à faire !

     

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  • MADEMOISELLE DE JONCQUIERES de Emmanuel Mouret

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    Quelques mots sur ce film vu hier qui m'a enchantée et que j'ajoute tardivement à la liste de mes coups de cœur de l'année 2018. Mademoiselle de Joncquières a d'ailleurs obtenu hier 6 nominations (amplement méritées) aux César (meilleure actrice pour Cécile de France, meilleur acteur pour Edouard Baer, meilleure photographie, meilleure adaptation, meilleurs costumes, meilleur décor).

    Cette adaptation d'un épisode de "Jacques le Fataliste" de Diderot (déjà adapté par Bresson avec la complicité de Cocteau sous le titre Les dames du bois de Boulogne) est savoureuse du premier au dernier plan, et surtout de la première à la dernière phrase. Les dialogues y sont d'une beauté, d'une richesse, d'un lyrisme, d'une ironie, d'une profondeur jubilatoires, d'autant plus que les acteurs jonglent avec les mots et les émotions avec un talent rare, au premier rang desquels Cécile de France qui passe en une fraction de seconde d'une émotion à l'autre. Elle est absolument sidérante de justesse en femme cruelle car et seulement car blessée au cœur.

    Si, comme moi, vous aimez Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, vous ne pourrez qu'être transportés par ce film finalement très moderne qui dresse le portrait de 4 femmes dont celle qui donne son nom au titre et qui, d'abord en arrière plan et effacée, se révèle la plus passionnée et vibrante (sublime et si juste aussi Alice Isaaz). L'absence de nomination du réalisateur est incompréhensible tant sa réalisation est maligne, élégante sans pour autant être académique (tout le contraire) !

    Les plans séquences et les judicieuses ellipses (ou quand deux livres symbolisent magnifiquement une scène d'amour), la façon de passer de l'extérieur à l'intérieur, tout est le reflet des âmes sinueuses ou tourmentées. Edouard Baer manie aussi la langue du 18ème avec brio et incarne avec une élégance tout en désinvolture ce libertin qui peu à peu découvre les affres de la passion après les avoir tant singées et s'en être si souvent lassé. Et une mention spéciale à Laure Calamy également remarquable en amie bienveillante.

    À savourer sans modération !

    Lien permanent Imprimer Catégories : CRITIQUES DES FILMS A L'AFFICHE EN 2018 Pin it! 0 commentaire
  • Hommage

     

     En hommage à Michel Legrand, cet extrait d'une de mes vidéos du concert qu'il avait donné sur la terrasse du palais des festivals de Cannes. La musique des "Parapluies de Cherbourg" réinventée sur différents tempos, un des multiples moments de grâce de ce concert envoûtant et magique qui avait arrêté la folle course du temps cannois. Instant très cinématographique pour terminer en beauté cette magnifique première journée du Festival de Cannes 2017. Hommage à un immense musicien (de jazz, notamment), artiste, compositeur (de tant de musiques de films qui ont contribué à en faire des chefs-d'œuvre ou des classiques du cinéma), pianiste, chanteur.
    Je me souviens aussi de ce 14 novembre 2015 au Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule. Je n'oublierai jamais ce soir-là, ce concert exceptionnel de Michel Legrand, absolument bouleversé. Nous l'étions tous, sidérés par ce qui s'était produit à Paris la veille alors que nous écoutions un concert dans cette même salle dont nous sommes sortis en apprenant l'horreur et l'impensable. L'atmosphère, ce 14 novembre, était si particulière, l'émotion de chacun palpable. Il avait alors débuté son concert de 1H30 par un morceau improvisé et deux mesures de La Marseillaise en hommage aux victimes. Un grand moment qui restera gravé dans nos mémoires auquel avait succédé sa passionnante master class le lendemain. Il était accompagné de son épouse Macha Méril (ils étaient "jeunes" mariés) avec laquelle il formait un couple sublime à l'histoire follement romanesque. Il y a bien sûr les extraordinaires musiques des films de Jacques Demy mais tant d'autres encore : La Piscine, L'affaire Thomas Crown (comment oublier Les moulins de mon coeur, Oscar de la meilleure chanson originale 1969 ! Il en obtiendra trois...). Un été 42, Le Sauvage, Les uns et les autres, Yentl et tant d'autres ! Ce soir, sur Arte, ne manquez pas le chef-d'œuvre de Jacques Demy, Les Parapluies de Cherbourg.

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    Ma photo de Michel Legrand ci-dessous a été prise au Festival du Cinéma et Musique de La Baule 2015, au lendemain des attentats du Bataclan. 

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  • Des nouvelles de mes nouvelles (2)

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    Entre deux romans que je viens de terminer, un troisième (et donc le cinquième) que je commence -je ne peux pas vous en dire plus pour le moment…-, le temps me manque un peu pour vous parler de cinéma (même si je continue à le faire au quotidien sur Instagram sur mon compte @Sandra_Meziere), sans compter que je participe aussi régulièrement à des concours de nouvelles sur le site Short Edition. Si vous ne connaissez pas Short Édition, je vous encourage vraiment à découvrir ce site dédié aux amoureux des mots et des textes courts. Des distributeurs de nouvelles sont présents un peu partout en France (gares, entreprises, Ministères etc) et même dans les locaux de Francis Ford Coppola aux Etats-Unis. Des distributeurs existent en effet aussi à l'étranger. Les nouvelles de certains lauréats sont ainsi traduites en anglais et en allemand, comme ce fut le cas pour ma nouvelle "L'être romanesque" (que vous pouvez lire, ici).

    Short Edition publie aussi désormais des recueils de nouvelles en papier, une de mes nouvelles lauréates (toujours "L'être romanesque") qui avait été lauréate du prix du jury est ainsi présente dans un de leurs recueils (photo ci-dessus).  Vous pouvez commander les recueils Short Edition, ici.

     

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    En décembre dernier,, ma nouvelle "Faits divers" était lauréate du Grand Prix du Court Hiver 2018-2019 de Short Edition. Vous pouvez la lire, ici.

    Pour ceux qui ne connaissent pas Short Edition et ce prix, le concept est simple : il s'agit d'un concours permanent dont les sélections se font chaque saison. Vont en finale les textes en tête des votes du public ou en tête des votes du jury. Les compteurs sont remis à zéro pour la finale. L'œuvre qui a reçu le plus de votes pendant la finale est lauréate des internautes dans sa catégorie. L'équipe éditoriale de Short Editin, en s'appuyant sur les avis du Comité de lecteurs, choisit ainsi 4 à 6 œuvres qui constitueront le Prix du jury (comme ce fut le cas avec ma nouvelle "L'être romanesque"  et donc de ma nouvelle "Faits divers"). 

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    8H08. 14H14. 9H35. 12H14. 6000.
    - 8H08, l'heure du début du concours de nouvelles "La Matinale en Cavale" de Short Edition , un matin de janvier, et l'heure à laquelle le thème du concours était dévoilé.
    - 14H14, l'heure de fin du concours. - 9H35, l'heure à laquelle j'ai commencé.
    - 12H14, l'heure à laquelle j'ai terminé de l'écrire.
    - 6000, le nombre maximum de caractères autorisés. Voici le règlement du concours : " Alors nous vous proposons d’écrire des histoires d’amour... les tristes comme les heureuses, les mignonnes et les désabusées, les effrayantes, les audacieuses, mais surtout les jamais vues ! Le tout en s’inspirant du thème : « Apparition ». Histoires de fantôme ou histoires de rencontre, d'objets maudits ou d'objets étranges issus du monde réel ou d'un univers parallèle : tout est sujet aux apparitions ! Imaginez des personnages qui se découvrent, se coup de foudrent, qui apparaissent (ou disparaissent) en chair, en os... ou bien autrement !"
     
    Et voici ma nouvelle intitulée "Les magiciens" (vous pouvez bien sûr commenter et/ou voter).

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    Et vous pouvez aussi  commenter une autre de mes nouvelles qui était en lice pour le concours "Exister", une nouvelle intitulée "L'armée des ombres" : https://short-edition.com/fr/oeuvre/tres-tres-court/larmee-des-ombres-1
     
    Puisque de nouvelles il est question, sachez que vous pourrez me lire fin 2019 dans le recueil des lauréats du concours Nouveaux Talents des Éditions J'ai Lu, préfacé par le président du jury Gilles Legardinier. Je vous en parlerai bien entendu prochainement ici.

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    En attendant, vous pouvez aussi bien sûr toujours lire mes roman L'amor dans l'âme et Les illusions parallèles (Editions du 38) qui viennent d'être réédités avec de nouvelles couvertures. Bonne lecture !

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