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PARIS FILM CRITICS AWARDS

  • Palmarès des Paris Film Critics Awards 2023

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    Un collège de votants constitué de 80 critiques et journalistes professionnels de cinéma et culture basés à Paris (l’académie des Paris Film Critics) -dont j'ai le plaisir de faire partie- a désigné les meilleurs longs-métrages (sortis en salles ou sur des plateformes durant l’année 2022) et talents du cinéma français et international qui étaient en compétition pour cette 2ème édition des Paris Film Critics Awards.

    Le palmarès de la première édition des Paris Film Critics Awards avait couronné beaucoup de films français et avait ainsi témoigné de la diversité de la production cinématographique française en 2021, ce qui fut d'ailleurs à nouveau le cas cette année. C’est ainsi le long-métrage de Xavier Giannoli, Illusions perdues, qui avait reçu le Paris Film Critics Awards du meilleur film tandis que son acteur Vincent Lacoste recevait celui du meilleur second rôle masculin pour cette adaptation magistrale du chef-d’œuvre de Balzac. Vous pouvez retrouver mon compte-rendu complet de cette édition 2021 des Paris Film Critics Awards ainsi que le palmarès, dans mon article, ici.

    Créés à l’initiative de Sam Bobino (co-président du Festival du Film de La Baule -retrouvez, ici, mon compte-rendu de l'édition 2022 du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule-, délégué général de la Semaine du Cinéma Positif à Cannes), les 2èmes Paris Film Critics Awards ont été décernés lors d’une cérémonie qui a eu lieu ce dimanche 5 février au cinéma Le Silencio des Prés à Paris.

    Au cours de cette cérémonie, l’académie des Paris Film Critics Awards a honoré les membres de l'industrie cinématographique qui ont excellé dans leur domaine durant l’année précédente. À l’image des New York Film Critics Circle Awards, Los Angeles Film Critics Association Awards ou London Critics Film Awards, les Paris Film Critics Awards récompensent chaque année le meilleur du cinéma mondial.

    Parmi les nouveautés cette année, la création de deux nouveaux prix, celui des meilleurs décors et de la meilleure série télévisée.

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    La Nuit du 12 a ainsi été élu meilleur film de l’année. Le film de Dominik Moll a également reçu le prix de la meilleure adaptation et du meilleur second rôle féminin par Anouk Grinberg.

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    Zabou breitman & Dominik Moll_ (c) Julien Mouffron Gardner Gardner

    Ce film inspiré de faits réels, âpre et ciselé, est le septième long-métrage de Dominik Moll. A l’heure où les féminicides demeurent dramatiquement nombreux, ce film est un plaidoyer retentissant, glaçant et vibrant contre les violences faites aux femmes. L’intérêt de l’enquête au cœur du film réside ainsi moins dans la résolution du crime que dans l’auscultation de la vision de la femme par les 6 hommes qui sont les potentiels suspects responsables de l’assassinat d’une jeune femme mais aussi par certains policiers dont les propos font écho à ceux de ces derniers. N'y voyez pas là du manichéisme, bien au contraire ! Les formidables personnages incarnés par Bastien Bouillon et Bouli Lanners viennent les contrebalancer. Bouli Lanners et Bastien Bouillon sont ainsi perdus et tourmentés, et leur désespoir, leur fragilité, leur solitude face à cette affaire irrésolue nous hantent autant que cette dernière après le film. Anouk Grinberg campe aussi une juge profondément humaine.  La procédure est décortiquée mais ce sont surtout les âmes humaines qui le sont comme dans un film de Tavernier (on songe à L627). Le décor de cette vallée grisâtre autour de Grenoble se prête parfaitement à ce thriller sombre. Un film noir dont on ressort bousculé par le portrait de la misogynie « ordinaire. Le dernier plan, celui de l’enquêteur de la PJ qui s'échappe du vélodrome et roule le jour est la respiration tant attendue qui nous marque longtemps après la projection comme ce film qui ne peut laisser indifférent, tant il entre en résonance avec les plaies à vif de notre époque.

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    Le cinéaste Jean-Jacques Annaud a reçu un prix d’Honneur de la part de la presse, décerné à Claude Lelouch l’an passé, l’occasion pour le réalisateur de Notre-Dame brûle de déclarer avec humour que « le prix est celui des survivants des mauvaises critiques » et que « finalement j’aime assez bien les mauvaises critiques. François Truffaut avait raison: ne lisez pas les critiques. Il faut les lire avec un double décimètre. Ce qui est important, c’est la surface. » L’occasion pour moi de vous recommander à nouveau Or noir (dont je vous parle ici) à l’occasion de la sortie duquel j’avais interviewé le cinéaste, un des films de ce dernier largement sous-estimé. Une fable initiatique flamboyante avec des péripéties haletantes dignes d’une tragédie grecque, un conte qui permet une métaphore d’autant plus maligne des heurts de notre époque, un conte intemporel et très actuel au souffle épique incontestable, aux paysages d’une beauté vertigineuse dans la lignée des films de David Lean. Un cinéma romanesque, flamboyant où tout est plus grand que la vie sans pour autant en être totalement déconnecté mais qui en est au contraire le miroir réfléchissant (dans les deux sens du terme). Un film emp(h)athique qui rend hommage à ces terres lointaines et plus largement au cinéma qu’il montre à l’image du désert : une redoutable splendeur à côté de laquelle le spectateur se sent dérisoire mais tellement vivant. Fin de digression...

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    Benoit Magimel (c) Julien Mouffron-Gardner

    L’acteur Benoît Magimel a reçu le prix du meilleur acteur pour Pacifiction, le film d’Albert Serra qui remporte aussi deux autres trophées, celui de la meilleure photographie et des meilleurs décors.

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    Roschdy Zem, quant à lui, a reçu le prix du meilleur acteur dans un second rôle pour L’Innocent, de Louis Garrel (celui de la meilleure actrice dans un second rôle revenant à sa partenaire dans le film Anouk Grinberg, également récompensée pour La Nuit du 12).

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    Le compositeur Alexandre Desplat a reçu le prix de la meilleure musique pour Pinocchio de Guillermo del Toro.

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    Parmi les autres trophées, celui de la meilleure actrice a été décerné à Virginie Efira pour Revoir Paris de Alice Winocour, film dans lequel elle incarne Mia, prise dans un attentat dans une brasserie parisienne. Trois mois plus tard, alors qu’elle n’a toujours pas réussi à reprendre le cours de sa vie et qu’elle ne se rappelle l’évènement que par bribes, Mia décide d’enquêter dans sa mémoire pour retrouver le chemin d’un bonheur possible. Alors forcément, impossible de ne pas être bouleversée par ce Revoir Paris qui résonne en nous, que nous ayons vécu ce traumatisme ou un autre. Nous pensons à toutes ces âmes blessées pour qui « revoir Paris » doit être encore si difficile et qui y déambulent, anonymes, comme si de rien n’était, mais blessés dans leur chair et dans leur âme. La grande force de ce film est sa pudeur. L’émotion n’en est pas moins palpable. Quand on balaie les fleurs déposées en mémoire des victimes Place de la République, comme s’il s’agissait de vulgaires détritus, ou quand une jeune fille qui a perdu ses parents dans l’attentat cherche à retrouver dans le tableau éponyme le détail des Nymphéas figurant sur la carte qu’ils lui avaient envoyée, avant de mourir dans l’attentat. Mais ce film, ce n’est pas seulement celle d’êtres brisés, c’est aussi celle d’êtres qui ensemble cheminent vers la reconstruction, qui tissent des liens et un chemin vers la lumière, qui après cela se posent les questions sur le bonheur, ou qui encore sans se connaître se sont tenus la main, au sens propre comme au sens figuré. Si Mia « revoit » Paris, c’est aussi parce qu’elle la voit autrement, mais aussi qu’elle voit sa vie autrement. Elle souffre du trouble de « la mémoire récurrente involontaire » et va essayer de reconstituer les fils de cette effroyable soirée. Revoir Paris, c’est avant tout une histoire de résilience. Une fois de plus, Virginie Efira est troublante de justesse, de nuance, d’émotions, de force et fragilités mêlées. Force et fragilité mêlées, c’est aussi ce qui définit le personnage de Benoît Magimel. Un film d’une rare sensibilité, celle qu’il fallait pour traiter de ce sujet si récent et présent dans les mémoires. Mais aussi un film sur la mémoire traumatique qui donne des visages à cette épreuve collective avec délicatesse et dignité. Un poignant élan de vie, de réconciliation (avec soi, le passé) et d’espoir.

    Le prix du Meilleur réalisateur a été décerné à James Cameron pour son film Avatar : la voix de l’eau, qui atteindra le chiffre des 13 millions d’entrées en France cette semaine.

    Un prix pour l’ensemble de sa carrière a été décerné au cinéaste culte américain de 96 ans, Roger Corman.

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    Le prix du meilleur premier film a été attribué au remarquable Falcon Lake de Charlotte Le Bon qui avait déjà reçu le prix D’Ornano-Valenti du dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville. Une histoire d'amour et de fantômes. Ainsi le pitch officiel présente-t-il ce premier long-métrage de Charlotte Le Bon également projeté à la Quinzaine des Réalisateurs 2022. Pour son premier long-métrage, Charlotte Le Bon a choisi de porter à l’écran le roman graphique de Bastien Vivès, Une sœur. Cette adaptation très libre le transpose de la Bretagne à un lac des Laurentides, situé au Québec, au Nord-Ouest de Montréal. C’est là, pendant l’été, qu’un jeune Français, Bastien (Joseph Engel), ses parents et son petit frère viennent passer quelques jours, dans un chalet situé au bord d’un lac où sa mère québécoise (Mona Chokri) venait déjà avec son amie d’enfance. Il est décidé que Bastien dormira dans la même chambre que Chloé (Sara Montpetit), de trois ans son ainée. Une adolescente frondeuse, étrange et un peu fantasque. Chloé, qui passe d’habitude son temps avec des garçons plus âgés qu’elle, est d’abord contrariée par l’arrivée de celui qu’elle considère comme un enfant. Bastien qui a 13 ans « bientôt 14 » n’en est pourtant plus tout à fait un. Il éprouve immédiatement de la fascination pour Chloé. Cette dernière en joue. Mais n’est-ce véritablement qu’un jeu entre celui qui se cherche et celle qui pense n’avoir sa place nulle part ? Les deux adolescents se rapprochent peu à peu…Cela commence comme un conte funèbre. Un plan sur un lac sur lequel on distingue ensuite comme un corps mort qui flotte à la surface.  Puis le corps prend vie. Ensuite, une voiture s’engouffre dans une forêt dense et mystérieuse, à la fois admirable et presque menaçante. Dans la voiture qui s’enfonce dans cette forêt, Bastien touche son petit frère qui ne s’en rend pas compte, comme s’il était une présence fantomatique. La famille entre ensuite dans un chalet plongé dans l’obscurité. Toute la puissance énigmatique et ensorcelante du film est déjà là, dans ces premiers plans. En effet, dès le début, dans ce chalet isolé au milieu de cette nature aussi captivante qu’inquiétante, une indicible menace plane. Ce mélange de lumière et d’obscurité, de candeur et de gravité, instaure d’emblée une atmosphère singulière. Cet été flamboyant contraste avec la rudesse de l’hiver à venir, et rend chaque minute plus urgente, faussement légère et presque brusque. Comme une allégorie de l’adolescence… Baignade dans la nuit, ombres sur les murs...: Charlotte Le Bon s’amuse avec les codes du film de genre. Quand Chloé apparaît la première fois, c’est de dos, comme un fantôme. Ces fantômes dont l’adolescente ne cesse de parler. La mort est là qui rode constamment. Bastien raconte qu’il a peur de l’eau, ayant failli se noyer petit. Chloé s’amuse à disparaître dans l’eau. Elle joue à la morte et dit « j’ai pas l’air assez morte ». Elle s’approche de Bastien pour lui faire peur, déguisée en fantôme. Ils jouent à se mordre jusqu’au sang. Bastien trouve un animal mort. Il s’adonne à une danse endiablée avec un masque fantomatique sur le visage etc.Tout cela ressemble-t-il encore à des jeux d’enfant ? Pour aller à une soirée, Chloé habille Bastien comme elle le ferait avec une poupée ou un enfant et pour désamorcer une éventuelle ambiguïté lui dit que « Les petites filles vont devenir folles ». Chloé et Bastien aiment jouer à se faire peur, à se draper d’un voile blanc pour jouer aux fantômes, à feindre la mort. Chloé photographie ainsi Bastien recouvert d’un voile blanc près d’un arbre mort. Et Chloé est surtout obsédée par la présence d’un fantôme suite à une mort accidentelle dans la partie sauvage du lac, une mort dont elle semble la seule à avoir entendu parler. Ce récit initiatique est envoûtant du premier au dernier plan. Chloé et Bastien sont à une période charnière où tout est urgent, où les émotions sont à fleur de peau. D’un instant à l’autre, dans ce décor de fable, tout semble pouvoir basculer dans le drame. La réalisation particulièrement inspirée de Charlotte Le Bon, entre plans de natures mortes et images entre ombre et lumière (sublime photographie de Kristof Brandl), avec son judicieux mode de filmage (pellicule 16mm), plonge le film dans une sorte de halo de rêve nostalgique, comme un souvenir entêtant. Le format carré en 4/3 semble être un hommage au film A ghost story. Dans ce long-métrage de David Lowery, un homme décède et son esprit, recouvert d'un drap blanc, revient hanter le pavillon de banlieue de son épouse éplorée, afin de tenter de la consoler. Mais il se rend vite compte qu’il n’a plus aucune emprise sur le monde qui l’entoure, qu’il ne peut être désormais que le témoin passif du temps qui passe, comme passe la vie de celle qu’il a tant aimée. Fantôme errant confronté aux questions profondes et ineffables du sens de la vie, il entreprend alors un voyage cosmique à travers la mémoire et à travers l’histoire. Dans ce conte poétique et philosophique sur le deuil, l’absence, l’éphémère et l’éternel, l’impression d’étirement du temps est renforcée par le format 4/3, un film inclassable qui remuera les entrailles de quiconque aura été hanté par un deuil et la violence indicible de l’absence. Cette référence n’est certainement pas un hasard tant le scénario de Charlotte Le Bon et François Choquet est d’une précision remarquable. D'une précision (et d'une justesse) remarquable, les deux jeunes comédiens qui insufflent tant de véracité à cette histoire aux frontières du fantastique le sont aussi. Le travail sur le son est également admirable, qu’il s’agisse des sons de la nature mais aussi des sons du monde des adultes comme un bruit de fond étouffé, lointain, appartenant à une autre réalité ou tout simplement même à la réalité. La musique de Shida Shahabi à l’aura fantastique et mélancolique, est aussi un acteur à part entière. Elle vient apporter du mystère et de l’angoisse dans des moments plus légers. Elle ne force jamais l’émotion mais la suscite et nous intrigue comme lorsque quelques notes plus tristes viennent se poser sur des moments joyeux pour nous signifier qu’ils appartiennent peut-être déjà au passé. « Certains fantômes ne réalisent pas qu'ils sont morts. Souvent c'est des gens qui n'étaient pas près de mourir, ils vivent avec nous sans pouvoir communiquer avec personne » dit ainsi Bastien à un moment du film. Une phrase qui résonnera d’autant plus fort après cette fin, ce plan de Chloé face au lac, avec sa mèche blonde, qui se tourne à demi quand Bastien l’appelle. Une fin entêtante, magnifique, énigmatique qui fait confiance au spectateur et au pouvoir de l’imaginaire. Une fin comme ce film, magnétique, dont le fantôme ne cessera ensuite de nous accompagner…Une histoire d’amour et de fantômes, certes, mais surtout une exceptionnelle et sublime histoire d’amour et de fantômes  qui vous hantera délicieusement très longtemps.

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    Enfin, Decision to leave de Park Can-Wok a été récompensé pour son montage. Dans ce film, Hae-Joon, détective chevronné, enquête sur la mort suspecte d’un homme survenue au sommet d’une montagne. Bientôt, il commence à soupçonner Sore, la femme du défunt, tout en étant déstabilisé par son attirance pour elle. Ce onzième long-métrage de Park Chan-wook (qui n’avait pas réalisé de long-métrage depuis 6 ans) est un peu la quintessence de son cinéma, avec certes moins de violence que dans ses précédents films mais plus que jamais ce sens aiguisé de la mise en scène. Evidemment, on pense à Vertigo d’Hitchcock (1958 – Sueurs froides) à la lecture de ce pitch faisant écho à celui du film en question du maître du suspense dans lequel un enquêteur tombe amoureux de la femme qu’il doit surveiller. Les personnages, dans une sorte de mise en abyme du cinéma, jouent constamment un rôle, si bien que la frontière entre vérité et mensonge est très floue. C’est aussi le cas ici, dans ce film noir dans lequel le polar est avant tout un prétexte à une poignante histoire d’amour qui commence en haut d’une montagne et s’achève sous la mer. Entre les deux, se déroule pour le spectateur un voyage sinueux, à la fois captivant et opaque. La mise en scène d’une élégance rare interroge le réel et la vérité. Elle joue constamment avec les focales, le flou, les amorces, le premier et le second plan...et se joue de nous aussi, y compris avec le titre, également à double sens (qui s'avère bouleversant au dénouement). Le suspense plus que celui du polar est celui du désir, latent, constant. Ce n’est pas un film facile mais si on accepte de se laisser emporter dans ce jeu de dupes, on ressort bouleversé de ce labyrinthe émotionnel habile et malin qui évoque bien davantage la langueur d’In the Mood for Love de Wong Kar-wai que des films précédents de Park Chan-wook comme Old boy. Ce mélange de thriller et de mélodrame est évidemment très hitchcockien. Le cinéaste dissèque la complexité des sentiments, l’homme pudique face à la femme manipulatrice dont il va tomber amoureux. Le titre est comme le film : double. Il résulte ainsi d’une chanson populaire coréenne, La brume, une histoire d’amour mélodramatique, mais aussi une série de romans policiers suédois, série de Martin Beck traduite récemment en coréen. La mise en scène particulièrement brillante nous montre notamment comme Hae-Joon observe Sore de l’extérieur et par esprit se projette chez elle en des projections fantasmagoriques dont il nous appartient de déterminer s’il s’agit de la vérité. Tout est signifiant jusque dans le décor de l’appartement avec ses motifs de papiers peints qui reprennent des idées de vagues et montagnes. Les transitions sont aussi particulièrement brillantes comme une goutte dans une tasse de thé à laquelle répond une goutte dans une sonde à l’hôpital. La mise en scène distend et distord le temps et l’espace. Même quand ils sont ensemble, elle les sépare car ils ne s’aiment pas en même temps.  Ce film poignant nous laisse avec une impression entêtante et un mot, comme une litanie : brisé.

    L’intégralité du Palmarès des Paris Film Critics Awrards 2023 :

    MEILLEUR FILM

    La Nuit du 12 - Dominik Moll

    MEILLEUR RÉALISATEUR

    James Cameron - Avatar : La Voix de l'eau

    MEILLEURE ACTRICE

    Virginie Efira - Revoir Paris

    MEILLEUR ACTEUR

    Benoît Magimel - Pacifiction : Tourment sur les Îles

    MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE

    Anouk Grinberg - L’Innocent et La Nuit du 12

    MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE

    Roschdy Zem - L’Innocent

    MEILLEURE RÉVÉLATION FÉMININE

    Nadia Tereszkiewicz - Les Amandiers

    MEILLEURE RÉVÉLATION MASCULINE

    Stefan Crepon - Peter von Kant

    MEILLEUR SCENARIO ORIGINAL

    La Conspiration du Caire - Tarik Saleh

    MEILLEURE ADAPTATION

    La Nuit Du 12 - Dominik Moll et Gilles Marchand

    MEILLEURE PHOTOGRAPHIE

    Pacifiction : Tourment sur les îles - Artur Tort

    MEILLEUR MONTAGE

    Decision to Leave - Kim Sang-bum

    MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE

    Pinocchio - Alexandre Desplat

    MEILLEURS DÉCORS

    Pacifiction : Tourment sur les Îles - Sebastian Vogler

    MEILLEUR FILM D’ANIMATION

    Le Petit Nicolas : Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? - Amandine Fredon et Benjamin Massoubre

    MEILLEUR DOCUMENTAIRE

    The Beatles : Get Back -The Rooftop Concert - Peter Jackson

    MEILLEUR 1ER FILM

    Falcon Lake - Charlotte Le Bon

    MEILLEURE SÉRIE

    The White Lotus

    PRIX D’HONNEUR

    Jean-Jacques Annaud

    PRIX POUR L’ENSEMBLE D’UNE CARRIÈRE

    Roger Corman

  • Nominations des Paris Film Critics Awards 2023

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    Un collège de votants constitué de 80 critiques et journalistes professionnels de cinéma et culture basés à Paris (l’académie des Paris Film Critics) -dont j'ai le plaisir de faire partie- a désigné les meilleurs longs- métrages (sortis en salles ou sur des plateformes durant l’année 2022) et talents du cinéma français et international qui seront en compétition pour la 2ème édition des Paris Film Critics Awards.

    Le palmarès de la première édition des Paris Film Critics Awards avait couronné beaucoup de films français et avait ainsi témoigné de la diversité de la production cinématographique française en 2021. C’est ainsi le long-métrage de Xavier Giannoli Illusions perdues qui avait reçu le Paris Film Critics Awards du meilleur film tandis que son acteur Vincent Lacoste recevait celui du meilleur second rôle masculin pour cette adaptation magistrale du chef-d’œuvre de Balzac. Vous pouvez retrouver mon compte-rendu complet de cette édition 2021 des Paris Film Critics Awards ainsi que le palmarès, dans mon article, ici.

    Créés à l’initiative de Sam Bobino (co-président du Festival du Film de La Baule -retrouvez, ici, mon compte-rendu de l'édition 2022 du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule-, délégué général de la Semaine du Cinéma Positif à Cannes), les 2èmes Paris Film Critics Awards seront décernés lors d’une cérémonie qui aura lieu le 5 février prochain au cinéma Le Silencio des Prés à Paris.

    Au cours de cette cérémonie, l’académie des Paris Film Critics Awards honorera les membres de l'industrie cinématographique qui ont excellé dans leur domaine, durant l’année précédente, et rendra hommage à une grande figure du cinéma international avec le prix d’honneur pour l'accomplissement d’une carrière dont le nom sera dévoilé le soir même.

    À l’image des New York Film Critics Circle Awards, Los Angeles Film Critics Association Awards ou London Critics Film Awards, les Paris Film Critics Awards récompensent chaque année le meilleur du cinéma mondial. Parmi les nouveautés cette année, la création de deux nouveaux prix, celui des meilleurs décors et de la meilleure série télévisée.

    Découvrez ci-dessous la liste des nominations pour l’édition 2023 en attendant le palmarès que je vous annoncerai ici :

    NOMINATIONS PARIS FILM CRITICS AWARDS 2023

    MEILLEUR FILM


    As bestas - Rodrigo Sorogoyen
    Armaggedon Time - James Gray
    Avatar : La Voix de l'eau - James Cameron
    Decision to Leave - Park Chan-wook
    Eo - Jerzy Skolimowski
    La Nuit du 12 - Dominik Moll
    Pacifiction : Tourment sur les îles - Albert Serra

    Saint Omer - Alice Diop


    MEILLEUR.E RÉALISATEUR.TRICE


    Albert Serra - Pacifiction : Tourment sur les îles
    Dominik Moll - La Nuit du 12
    Gaspard Noé - Vortex
    Jean-Jacques Annaud - Notre-Dame brûle
    James Cameron - Avatar : La Voix de l'eau
    Jerzy Skolimowski - Eo
    Paul Thomas Anderson - Licorice Pizza

    Valéria Bruni Tedeschi - Les Amandiers

    MEILLEURE ACTRICE


    Adèle Exarchopoulos - Rien à Foutre
    Ana de Armas - Blonde
    Guslagie Malanda - Saint Omer
    Laure Calamy - À plein temps
    Noémie Merlant - L’Innocent
    Virginie Efira - Les Enfants des autres
    Virginie Efira - Revoir Paris


    MEILLEUR ACTEUR


    Austin Butler - Elvis
    Bastien Bouillon - La Nuit du 12
    Benoît Magimel - Pacifiction : Tourment sur les Îles
    Colin Farrell - Les Banshees d'Inisherin
    Denis Ménochet - As bestas
    Gérard Depardieu - Maigret
    Louis Garrel - L’Innocent


    MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE


    Angela Bassett - Black Panthers : Wakanda Forever
    Anouk Grinberg - La Nuit du 12
    Carey Mulligan - She Said
    Dominique Blanc - L'Origine du mal
    Isabelle Adjani - Mascarade
    Jamie Lee Curtis - Everything Everywhere All at Once
    Sara Giraudeau - Le Sixième Enfant

    MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE


    Anthony Hopkins - Armageddon Time
    Bradley Cooper - Licorice Pizza
    Bouli Lanners - La Nuit du 12
    Finnegan Oldfield - Coupez !
    Louis Garrel - Les Amandiers
    Roschdy Zem - L’Innocent
    Tom Hanks - Elvis

    MEILLEURE RÉVÉLATION FÉMININE


    Alana Haim - Licorice Pizza
    Guslagie Malanda - Saint Omer
    Kayije Kagame - Saint Omer
    Mallory Wanecque - Les Pires
    Marion Barbeau - En corps
    Nadia Tereszkiewicz - Les Amandiers
    Rebecca Marder - Une jeune fille qui va bien


    MEILLEURE RÉVÉLATION MASCULINE


    Adam Bessa - Harka
    Aliocha Reinert - Petite Nature
    Cooper Hoffman - Licorice Pizza
    Dimitri Doré - Bruno Reidal, confession d’un meurtrier
    Eden Dambrine - Close
    Paul Kircher - Le Lycéen
    Stefan Crepon - Peter von Kant


    MEILLEUR SCENARIO ORIGINAL


    Armaggedon Time - James Gray
    As Bestas - Rodrigo Sorogoyen & Isabel Pena
    La Conspiration du Caire - Tarik Saleh
    Les Banshees d’Inisherin - Martin McDonagh
    Licorize Pizza - Paul Thomas Anderson
    L’Innocent - Louis Garrel & Tanguy Viel
    Saint Omer - Amrita David, Alice Diop & Marie NDiaye


    MEILLEURE ADAPTATION


    Adieu Monsieur Haffmann - Fred Cavayé & Sarah Kaminsky
    Couleurs de L’incendie - Pierre Lemaitre
    Enquête sur un scandale d'État - Thierry de Peretti & Jeanne Aptekman
    La Nuit Du 12 - Dominik Moll & Gilles Marchand
    Le sixième Enfant - Léopold Legrand & Catherine Paillé
    Ouistreham - Emmanuel Carrère & Hélène Devynck
    White Noise - Noah Baumbach

    MEILLEURE PHOTOGRAPHIE


    Armageddon Time - Darius Khondji
    Avatar : La Voie de l’eau - Russel Carpenter
    Elvis - Mandy Walker
    Licorice Pizza - Paul Thomas Anderson
    Pacifiction : Tourment sur les îles - Artur Tort
    Nightmare Alley - Dan Laustsen
    Vortex - Benoit Debie

    MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE


    À plein temps - Irène Drésel
    Eo - Pawel Mykietyn
    Et j’aime à la fureur - Benjamin Biolay
    La Nuit du 12 - Olivier Marguerit
    Nope - Michael Abels
    Pinocchio - Alexandre Desplat
    The Banshees of Inisherin - Carter Burwell

    MEILLEUR MONTAGE


    Athena - Benjamin Weill
    Avatar : La Voie de l’eau - David Brenner, James Cameron, John Refoua, Stephen E. Rivkin & Ian
    Bullet Train - Elisabet Ronaldsdottir
    Decision to Leave - Kim Sang-bum
    Elvis - Matt Villa et Jonathan Redmond
    Everything Everywhere All at Once - Paul Rogers
    Top Gun : Maverick - Eddie Hamilton
    Silverstein


    MEILLEURS DÉCORS


    Avatar : La Voie de l’eau - Dylan Cole & Ben Procter
    Elvis - Catherine Martin & Karen Murphy
    Licorice Pizza - Florencia Martin
    Nightmare Alley - Tamara Deverell
    Notre-Dame Brûle - Jean Rabasse
    Nope - Ruth De Jong
    Pacifiction : Tourment sur les Îles - Sébastian Vogler


    MEILLEUR 1ER FILM


    Bruno Reidal, confession d’un meurtrier - Vincent Le Port
    Falcon Lake - Charlotte Le Bon
    Joyland - Saim Sadiq
    Les Pires - Lise Akora & Romane Gueret
    Le sixième enfant - Léopold Legrand
    Rodeo - Lola Quivoron

    MEILLEUR FILM D’ANIMATION


    Alerte rouge - Domee Shi
    Ernest et Célestine - Stéphane Aubier, Vincent Patar & Benjamin Renner
    Le Petit Nicolas : Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? - Amandine Fredon & Benjamin Massoubre
    Le Pharaon, le Sauvage et la Princesse - Michel Ocelot
    Les secrets de mon père - Véra Belmont
    Ma famille afghane - Michaela Pavlatova
    Pinocchio - Guillermo Del Toro

    MEILLEUR DOCUMENTAIRE


    Allons enfants - Thierry Demaizière & Alban Teurlai
    Ennio - Giuseppe Tornatore
    Et j’aime à la fureur - André Bonzel
    Les années super 8 - Annie Ernaux & David Ernaux-Briot
    Michaël Cimino, un mirage américain - Jean-Baptiste Thoret
    Patrick Dewaere, mon héros - Alexandre Moix
    The Beatles : Get Back – The Rooftop Concert - Peter Jackson


    MEILLEURE SÉRIE


    House of the Dragon
    Irma Vep
    Le Monde de demain
    Les Papillons noirs
    Severance
    The White Lotus
    Tokyo Vice

  • Palmarès de la 1ère édition des Paris Film Critics Awards

     

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    Ce lundi 7 février 2022, au Royal Monceau - Raffles Paris, a eu lieu la remise des prix de la première édition des Paris Film Critics Awards. J’ai le plaisir de faire partie du collège de 50 votants constitué de « critiques et journalistes professionnels de cinéma et culture basés à Paris (l’Académie des Paris Film Critics) qui, chaque année, décernera ainsi ses prix aux meilleurs longs-métrages (français et internationaux sortis en salles ou sur des plateformes durant l’année 2021) et talents du cinéma. » 

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    Pour rappel, à l’image des New York Film Critics Circle Awards, Los Angeles Film Critics Association Awards ou London Critics Film Awards, qui sont aujourd’hui des institutions, les Paris Film Critics Awards, créés par Sam Bobino, récompenseront en effet chaque année le meilleur du cinéma. Une louable initiative qui permet de défendre et de mettre en lumière le cinéma qui en a plus que jamais besoin, en rendant hommage aux membres de l'industrie cinématographique qui ont excellé dans leur domaine ainsi qu’aux grandes figures du cinéma.

    C’est dans cette optique que chaque année sera également remis un prix d’honneur pour l'accomplissement d’une carrière (Life Achievement Award)  qui, pour cette première édition, fut attribué à Claude Lelouch. « C’était tellement improbable qu’un jour les critiques me fassent ce petit clin d’œil. Je suis très honoré d’être honoré ainsi par la presse car souvent mes films l’ont mise de mauvaise humeur. Je suis là pour défendre le cinéma car il en a besoin en ce moment » a ainsi déclaré le cinéaste en recevant son prix.

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    « Qu'est-ce que vous choisiriez : l'art ou la vie ? » demande le personnage de Jean-Louis Trintignant dans Un homme et une femme.  « La vie est le plus grand cinéaste du monde » a aussi coutume de répéter Claude Lelouch. En 50 films, il n’a en effet eu de cesse de célébrer la vie. La plus flamboyante de ses réussites fut bien sûr Un homme et une femme, palme d’or à Cannes en 1966, Oscar du meilleur film étranger et du meilleur scénario parmi 42 autres récompenses. Un film qui narre la rencontre de deux solitudes blessées et qui prouve que les plus belles histoires sont les plus simples et que la marque du talent est de les rendre singulières et extraordinaires. La caméra de Lelouch y scrute les âmes. Par une main qui frôle une épaule si subtilement filmée. Par le plan d'un regard qui s'évade et s'égare. Par un sourire qui s'esquisse. Par des mots hésitants ou murmurés. Le tout sublimé par la musique de Francis Lai. Dans chacun de ses films, on retrouve ses « fragments de vérité », sa vision romanesque de l’existence, ses aphorismes, des sentiments grandiloquents, une naïveté irrévérencieuse (là où le cynisme est plus souvent roi), les hasards et coïncidences et leur beauté parfois cruelle. Et des personnages toujours passionnément vivants. Dans chacun de ses films, la vie est un jeu. Sublime et dangereux. Grave et léger. Le mois dernier est sort en salles le 50ème film de Claude Lelouch L’amour, c’est mieux que la vie. Même si à ce film, je préfère Un homme et une femme, La bonne année (un des films préférés de Kubrick qui montrait ce film à ses comédiens avant de tourner), Itinéraire d’un enfant gâté, magnifique métaphore du cinéma qui nous permet de nous faire croire à l’impossible, y compris au retour des êtres disparus.  Ou encore Les plus belles années d’une vie avec ce visage de Trintignant qui soudain s'illumine par la force des souvenirs de son grand amour, comme transfiguré, jeune, si jeune soudain sans parler de cette intensité poétique et poignante lorsqu’Anouk Aimée est avec lui comme si le cinéma (et/ou l'amour) abolissai(en)t les frontières du temps et de la mémoire. Encore un des pouvoirs magiques du cinéma auquel ce film est aussi un hommage. Comme chacun des films de Lelouch l’est. Chacun de ses films est en effet une déclaration d’amour. Au cinéma. Aux acteurs. A l’amour.  Aux hasards et coïncidences. Et à la vie. En préambule des « plus belles années d’une vie » ainsi peut-on lire cette citation de Victor Hugo « Les plus belles années d’une vie sont celles que l’on n’a pas encore vécues. »

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    Le palmarès de cette première édition des Paris Film Critics Awards a couronné beaucoup de films français et a ainsi témoigné de la diversité de la production cinématographique française en 2021. C’est ainsi le long-métrage de Xavier Giannoli Illusions perdues qui a reçu le Paris Film Critics Awards du meilleur film tandis que son acteur Vincent Lacoste recevait celui du meilleur second rôle masculin pour cette adaptation magistrale du chef-d’œuvre de Balzac dont je vous propose à nouveau la critique ci-dessous, à la fin de cet article.

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    C’est le producteur Jean-Louis Livi qui est venu récupérer le prix du meilleur premier film pour The Father de Florian Zeller et celui de la meilleure actrice dans un second rôle pour l’actrice britannique Olivia Colman, pour ce même film. L’occasion aussi pour le producteur de déplorer que « aujourd’hui, on n’arriverait pas à faire The Father car aucune aide n’est donnée pour les films internationaux. »

    Je ne peux m’empêcher de vous parler à nouveau de The Father… Il y a parfois des brûlures nécessaires pour nous rappeler la glaçante vanité de l’existence mais aussi pour nous rappeler de ne pas oublier l’essentiel : les sentiments, la fugacité du bonheur et de la mémoire, la fuite inexorable du temps qu’une montre ne suffit pas à retenir (ce n’est pas un hasard si c’est l’objet auquel s’accroche tant Anthony), la fragilité des êtres car il n’y a guère que sur un tableau (qui d’ailleurs finira aussi par disparaître) qu’une petite fille court sans jamais vieillir, sans jamais s’abîmer, sans jamais devoir mourir. « Je ne me souviens plus du film, mais je me souviens des sentiments » entend-on ainsi le personnage incarné Jean-Louis Trintignant dire en racontant une anecdote à son épouse, victime d’une attaque cérébrale, dans Amour d’Haneke, film dans lequel ces deux octogénaires sont enfermés dans leur appartement, unis pour un ultime face à face, une lente marche vers la déchéance puis la mort. Un Impromptu de Schubert accompagne cette marche funèbre. Dans The Father, Anthony lui aussi a son appartement pour seul univers et la musique pour compagnie (Norma de Bellini, Les Pêcheurs de perles de Bizet). De l’autre côté de sa fenêtre, la vie s’écoule, immuable, rassurante, mais à l’intérieur de l’appartement, comme dans son cerveau, tout est mouvant, incertain, fragile, inquiétant. Un labyrinthe inextricable, vertigineux. Peu à peu le spectateur s’enfonce avec lui dans ce brouillard, plonge dans cette expérience angoissante. Les repères spatio-temporels se brouillent, les visages familiers deviennent interchangeables. Dans chaque instant du quotidien s’insinue une inquiétante étrangeté qui devient parfois une équation insoluble. Une mise en scène et en abyme de la folie qui tisse sa toile arachnéenne nous envahit et progressivement nous glace d’effroi.  Pour cela nul besoin d’artifices mais un scénario, brillant, de Christopher Hampton et Florian Zeller, qui nous fait expérimenter ce chaos intérieur. L’interprétation magistrale d’Anthony Hopkins y est aussi pour beaucoup, jouant de la confusion entre son personnage (qui s’appelle d’ailleurs, à dessein, Anthony) et l’homme vieillissant qui l’incarne. Comment ne pas être bouleversée quand The Father redevient un enfant inconsolable secoué de sanglots, réclamant que sa maman vienne le chercher, l’emmener loin de cette prison mentale et de cette habitation carcérale ? Quand je suis sortie de la salle, une chaleur, accablante, s’est abattue sur moi, ressentie comme une caresse, celle de la vie tangible et harmonieuse, une respiration après ce suffocant voyage intérieur, me rappelant cette phrase du film : « Et tant qu’il y a du soleil il faut en profiter car cela ne dure jamais. »   Une brûlure décidément nécessaire.  Pour mieux savourer la sérénité de ces feuilles qui bruissent, là, de l’autre côté de la fenêtre, avant ou après la tempête. Ou la beauté d’un Impromptu de Schubert.

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    Annette, l’opéra-rock poétiquement sombre de Léos Carax, expérience déroutante et flamboyante, lyrique, tragique, étourdissante, cruelle, captivante, ode au pouvoir de l’imaginaire et donc du cinéma, a également reçu deux récompenses, l’une pour la photographie envoûtante de Caroline Champetier et l’autre pour la musique originale des Sparks. 

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    La remarquable adaptation du livre d’Annie Ernaux par Audrey Diwan et Marcia Romano, L’événement, a également reçu deux récompenses, celle la meilleure actrice pour Anamaria Vartolomei et celle, justement, de la meilleure adaptation.

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    Arthur Harari a, quant à lui, reçu le prix du meilleur réalisateur pour Onoda, 10 000 nuits dans la jungle, un prix que lui a remis Régis Wargnier qui a ainsi déclaré que : « La grande mise en scène se voit assez mais ne dépasse jamais le récit » et qui a qualifié Arthur Harari de «fils naturel de Lean et Kurosawa» tout en ajoutant que «C’est une folie de faire un film pareil.» Là aussi une expérience, d’une lenteur paradoxalement palpitante, l’histoire vraie d’un Japonais qui, sur une île philippine, obsédé par une croyance obsessionnelle, a continué à se battre pendant des années après la fin de la Seconde Guerre mondiale, et cela malgré la reddition du Japon, ou la mise en scène inspirée d’une prison mentale ou d'un huis-clos dans un décor extérieur.

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    Je vous laisse découvrir l’intégralité du palmarès ci-dessous ainsi que ma critique du film Illusions perdues, lauréat du Paris Film Critics Awards du meilleur film.

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    Je vous invite également à suivre les Paris Film Critics Awards sur instagram : @parisfilmcritics. Pour en savoir plus, également le site internet :  www.parisfilmcritics.com.

    Critique de ILLUSIONS PERDUES de Xavier Giannoli – Paris Film Critics Award du meilleur film 2022

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    Sachant que pour l’adaptation de ce chef-d’œuvre de Balzac qu’est Illusions perdues, Xavier Giannoli était accompagné de Jacques Fieschi au scénario, il y avait déjà fort à parier que ce serait une réussite, l’un et l’autre ayant à leur actif des peintures ciselées des dissonances du cœur et des tourments de l’âme. Jacques Fieschi est notamment le scénariste de Quelques jours avec moi, Un cœur en hiver, Nelly et Monsieur Arnaud, Place Vendôme, Mal de pierresUn balcon sur la mer.

    Une fois la surprise passée de ne pas retrouver le personnage de David Séchard (et pour cause puisque le film se concentre sur la deuxième partie du roman « Un grand homme de province à Paris »), une fois notre imaginaire de lectrice ou de lecteur ayant évincé l’image du Lucien de Rubempré qu’il s’était inévitablement forgée pour s’accoutumer au visage de Benjamin Voisin qui l’incarne alors on se retrouve embarqué dans cette adaptation brillante, à plus d’un titre, à commencer par la manière dont elle exalte la modernité flagrante de Balzac. « Tout s'excuse et se justifie à une époque où l'on a transformé la vertu en vice, comme on a érigé certains vices en vertus. » Telle est une des multiples citations du roman qui pourrait s’appliquer aussi bien à ce monde d’il y a deux siècles qu’à celui d’aujourd’hui et qui montre que, bien qu’ayant été publié entre 1837 et 1843, ce roman est avant tout un miroir fascinant (et souvent terrifiant) de notre époque.

    Comme dans le roman de Balzac, Lucien Chardon est un jeune poète inconnu et naïf dans la France du XIXème siècle. Il quitte l’imprimerie familiale et Angoulême, sa province natale, pour tenter sa chance à Paris, aux côtés de de sa protectrice Louise de Bargeton (Cécile de France). Peu à peu, il va découvrir les rouages d’un monde dominé par les profits et les faux-semblants, une comédie humaine dans laquelle tout s’achète et tout se vend, même les âmes et les sentiments. Un monde d’ambitions voraces dans lequel le journalisme est le marchepied pour accéder à ce après quoi tous courent alors comme si résidait là le secret du bonheur, symbole suprême de la réussite : la richesse et les apparences. Venu à Paris avec le rêve de publier le recueil de poésie qu’il a dédié à Louise, Lucien finit ainsi par devenir journaliste. Dans ce Paris des années 1830, nombreux sont les jeunes provinciaux à choisir cette voie hasardeuse à leurs risques et périls car ce théâtre-là, celui de la vie parisienne, est aussi étincelant qu’impitoyable, éblouissant que destructeur.

    Illusions perdues fait partie des « Études de mœurs » de La Comédie humaine et, plus précisément, des « Scènes de la vie de province ». Et c’est avant tout ce regard que portent les Parisiens sur Lucien qui est vu comme un provincial débarqué à Paris qui essaie de se faire un nom. Ce sera d’ailleurs la volonté de faire reconnaître ce même nom « de Rubempré » (en réalité celui de sa mère) pour faire oublier celui de Chardon qui le fera courir à sa perte en le conduisant à passer du camp des Libéraux à celui des Royalistes.

    « Les belles âmes arrivent difficilement à croire au mal, à l'ingratitude, il leur faut de rudes leçons avant de reconnaître l'étendue de la corruption humaine. », « Là où l'ambition commence, les naïfs sentiments cessent. », « Il se méprisera lui-même, il se repentira mais la nécessité revenant, il recommencerait car la volonté lui manque, il est sans force contre les amorces de la volupté, contre la satisfaction de de ses moindres ambitions. » écrivit Balzac. Illusions perdues est d’abord cela, l’histoire d’un jeune homme avide d’ascension sociale, de revanche, de réussite, aveuglé par celles-ci. Le romantisme et la naïveté de Lucien Chardon céderont bientôt devant le cynisme et l’ambition de Lucien de Rubempré. « Je ne sais même plus si je trouve le livre bon ou mauvais » dira-t-il ainsi dans le film, tant son opinion est devenue une marchandise qui se vend au plus offrant.

    La reconstitution historique de la vie trépidante et foisonnante de Paris sous la Restauration est minutieuse et limpide aussi (sans jamais être pédant, le film nous parle aussi brillamment de cette époque). Tout virevolte et fuse, les mots et les gestes et les avis, dans ce monde constamment en mouvement dont la caméra de Giannoli épouse avec brio le cadence effrénée telle celle d’Ophuls, une caméra observatrice de ce monde impatient dans lequel le cynisme est toujours aux aguets, au centre du spectacle de la vie dont, malgré les décors et les costumes majestueusement reconstitués, on oublie qu’il est celui du monde d’hier et non d’aujourd’hui tant la tyrannie de l’information et de la rumeur et leur versatilité sont actuelles. Dans son roman, Balzac décrit les débuts du libéralisme économique lorsque l’opinion devient une marchandise mais aussi la réputation, le corps, l’amour. Ainsi, les romanciers mettent en scène des polémiques pour mieux vendre leurs livres, les propriétaires de théâtre ou metteurs en scène paient des figurants pour applaudir un spectacle (ou les concurrents pour les faire huer), les publicitaires et les actionnaires décident de tout et même l’amour devient une marchandise qui permet d’arriver à ses fins. « Une fausse information et un démenti, c’est déjà deux évènements » entend-on ainsi. Un journal est une boutique (comme une chaine de télévision aujourd’hui) alors il faut créer l’évènement, le buzz dirait-on en 2021. L’opinion est devenue un commerce comme un autre. Un outil de l’arrivisme carnassier. Les moyens importent peu, il faut arriver à ses fins (briller, paraître, gagner de l’argent) et, comme chez Machiavel, elles les justifient.

    La voix off n’est pas ici destinée à pallier d’éventuelles carences. Au contraire, elle donne un autre éclairage sur ce monde de faux-semblants et nous fait songer à celles utilisées par les plus grands cinéastes américains. Est-ce qu’il est possible dans ce monde fou de garder le goût de la beauté ? se demande Giannoli. Ce qui est pur semble pourrir de l’intérieur comme le cœur noble de Lucien sera perverti mais surtout comme Coralie et son corps malade dont les bas rouges sont une étincelle de vie, de sensualité, de poésie qui traverse le film et ce théâtre de la vie, vouées à la mort. On retrouve cette sensualité dans les mouvements de caméra qui nous emportent dans leur flamboyance et qui me rappellent ces plans étourdissants dans un autre film de Giannoli, « À l’origine », quand il filmait ces machines, véritables personnages d’acier, en les faisant tourner comme des danseurs dans un ballet, avec une force visuelle saisissante et captivante, image étrangement terrienne et aérienne, envoûtante.

    Le casting est aussi pour beaucoup dans cette réussite. À commencer par Benjamin Voisin qui crevait déjà l'écran dans Eté 85 de François Ozon qui, au bout de quelques minutes, m’a fait oublier l’image de Lucien de Rubempré que je m’étais forgée. Le héros de Balzac aura désormais ses traits, sa naïveté, sa fougue, son cynisme, sa vitalité, sa complexité (c’est aussi une richesse de cette adaptation de ne pas en faire un personnage manichéen) auxquels il donne corps et âme avec une véracité déconcertante. Il EST Lucien qui évolue, grandit, se fourvoie puis chute, Lucien ébloui par ses ambitions et sa soif de revanche jusqu’à tout perdre, y compris ses illusions. Vincent Lacoste est tout aussi sidérant de justesse dans le rôle d’Etienne à la fois charmant et horripilant. Xavier Dolan aussi dans le rôle de Nathan, un personnage qui est une judicieuse idée parmi d’autres de cette adaptation. Jeanne Balibar est une Marquise d'Espard manipulatrice et perfide à souhait. Cécile de France est, comme toujours, parfaite. Gérard Depardieu en éditeur qui ne sait ni lire ni écrire mais très bien compter bouillonne et tonitrue avec ardeur, Louis-Do de Lencquesaing est irréprochable en patron de presse, Jean-François Stévenin aussi en cynique marchant de succès et d’échecs, sans oublier Salomé Dewaels, vibrante Coralie qui a l’intelligence du cœur qui se donne sans retenue, corps et âme, telle que je l’aurais imaginée. Il faudrait encore parler de la photographie de Christophe Beaucarne et de la musique, notamment de Schubert, qui achèvent de nous transporter dans ce monde d’hier qui ressemble à s’y méprendre à celui d’aujourd’hui.

     Cette adaptation d’un classique de la littérature qu’est Illusions perdues est tout sauf académique. Cette satire de l’arrivisme, du théâtre des vanités que furent et sont encore Paris et le monde des médias, des « bons » mots, armes vengeresses qui blessent et tuent parfois, est d’une modernité époustouflante comme l’était l’œuvre de Balzac. Bien sûr, comme le roman, l’adaptation de Giannoli n’est pas seulement une peinture sociale mais aussi un film d’amour condamné sur l’autel d’une fallacieuse réussite.

    « L'amour véritable offre de constantes similitudes avec l'enfance : il en a l'irréflexion, l'imprudence, la dissipation, le rire et les pleurs. » écrivit ainsi magnifiquement Balzac dans Illusions perdues.

    Si, comme moi, vous aimez passionnément Balzac, son écriture, ses peintures de la société et des sentiments et leurs illusions (nobles, sacrifiés, sublimés, éperdus, terrassés), alors cette adaptation parfois intelligemment infidèle mais toujours fidèle à l’esprit de l’œuvre devrait vous séduire. Et si vous ne connaissez pas encore ce roman alors la modernité, la beauté, la clairvoyance et la flamboyance de cette adaptation devraient vous donner envie de le dévorer surtout que vous ne verrez pas passer ces 2H29 absolument captivantes qui s’achèvent sur cette citation de Balzac terrible et sublime : « Je pense à ceux qui doivent trouver quelque chose en eux après le désenchantement ».

    J’en profite pour vous recommander la visite de la remarquable Maison Balzac à Paris, située rue Raynouard, dans le 16ème. C’est là que Balzac a corrigé l’ensemble de la Comédie humaine, de 1840 à 1847. Dans son bureau, on retrouve ainsi, non sans émotion, sa chaise et sa petite table de travail mais aussi des manuscrits, des bustes et des épreuves qui démontrent son perfectionnisme...

    PALMARES DES PARIS FILM CRITICS AWARDS 2022 :

    MEILLEUR FILM

    ILLUSIONS PERDUES

    Xavier Giannoli

     

    MEILLEUR RÉALISATEUR

    ARTHUR HARARI

    Onoda, 10 000 nuits dans la jungle

     

    MEILLEURE ACTRICE

    ANAMARIA VARTOLOMEI

    L'Événement

     

    MEILLEUR ACTEUR

    BENOIT MAGIMEL

    De son vivant

     

    MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE

    OLIVIA COLMAN

    The Father

     

    MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE

    VINCENT LACOSTE

    Illusions perdues

     

    MEILLEURE REVELATION FÉMININE

    AGATHE ROUSSELLE

    Titane

     

    MEILLEURE REVELATION MASCULINE

    MAKITA SAMBA

    Les Olympiades

     

    MEILLEUR SCENARIO ORIGINAL

    ADAM McKAY & DAVID SIROTA

    Don’t Look Up

     

    MEILLEURE ADAPTATION 

    AUDREY DIWAN & MARCIA ROMAN

    L’Événement

     

    MEILLEURE PHOTOGRAPHIE

    CAROLINE CHAMPETIER

    Annette

     

    MEILLEUR MONTAGE

    SIMON JACQUET

    Bac Nord

     

    MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE

    RON MAEL & RUSSELL MAEL / SPARKS

     Annette

     

    MEILLEUR PREMIER FILM

    THE FATHER

    Florian Zeller

     

    MEILLEUR DOCUMENTAIRE

    LA PANTHÈRE DES NEIGES

    Vincent Munier & Marie Amiguet

     

    MEILLEUR FILM D’ANIMATION

    LE SOMMET DES DIEUX

    Patrick Imbert

     

    PRIX D’HONNEUR (POUR L’ENSEMBLE DE SA CARRIÈRE) / LIFE ACHIEVEMENT AWARD

    CLAUDE LELOUCH

  • Nominations des Paris Film Critics Awards 2022

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    Je vous en avais déjà parlé, ici, le mois dernier : à l’image des New York Film Critics Circle Awards, Los Angeles Film Critics Association Awards ou London Critics Film Awards, qui sont aujourd’hui des institutions, les Paris Film Critics Awards, créés à l'initiative de Sam Bobino, récompenseront chaque année le meilleur du cinéma.

    Un collège de 50 votants constitué de critiques et journalistes professionnels de cinéma et culture basés à Paris (l’académie des Paris Film Critics) décernera ses prix aux meilleurs longs-métrages (français et internationaux sortis en salles ou sur des plateformes durant l’année 2021) et talents du cinéma. Je me réjouis de faire partie des votants car j'y vois là avant tout un autre moyen de défendre les films que j'aime comme j'essaie de le faire, passionnément, depuis 2003 sur Inthemoodforcinema.com et ponctuellement ailleurs, surtout que le cinéma (plus que jamais !) a besoin d'être ardemment défendu.

    Les Paris Film Critics Awards 2022 seront remis lors d’une cérémonie qui aura lieu le 7 février à 20H à l'hôtel Le Royal Monceau - Raffles Paris. Ils rendront hommage aux membres de l'industrie cinématographique qui ont excellé dans leur domaine ainsi qu’aux grandes figures du cinéma avec le prix d’honneur pour l'accomplissement d’une carrière (Life Achievement Award) dont le nom sera dévoilé lors de la cérémonie.

    Vous trouverez ci-dessous la liste des nommés. Les lauréats seront donc annoncés le 7 février. Pour en savoir plus, je vous invite également à suivre les Paris Film Critics Awards sur instagram (@parisfilmcritics).

    En tête des nominations figurent Annette et Illusions perdues (7 nominations chacun). Vous y trouverez aussi des films que je vous ai recommandés ici tout au long de l'année 2021 comme celui précité de Xavier Giannoli mais aussi The Father (4 nominations), Les magnétiques (2 nominations), L'Etat du Texas contre Mélissa (1 nomination)...

    Je vous détaillerai bien entendu prochainement le palmarès suite à la cérémonie du 7 février. En attendant, je vous invite à découvrir la liste complète des nominations, ci-dessous.

    NOMINATIONS 2022

    MEILLEUR FILM / BEST PICTURE


    ANNETTE
    DRIVE MY CAR
    ILLUSIONS PERDUES
    L’ÉVÉNEMENT
    ONODA, 10 000 NUITS DANS LA JUNGLE
    THE CARD COUNTER


    MEILLEUR RÉALISATEUR / BEST DIRECTOR


    ARTHUR HARARI, Onoda, 10 000 nuits dans la jungle
    AUDREY DIWAN, L’Événement
    DENIS VILLENEUVE, Dune 
    JULIA DUCOURNAU, Titane
    LEOS CARAX, Annette
    XAVIER GIANNOLI, Illusions perdues


    MEILLEURE ACTRICE / BEST ACTRESS


    LADY GAGA, House of Gucci
    MARION COTILLARD, Annette
    PENELOPE CRUZ, Madres Paralelas
    RENATE REINSVE, Julie (en 12 Chapitres)
    VALERIA BRUNI TEDESCHI, La Fracture
    VALERIE LEMERCIER, Aline


    MEILLEUR ACTEUR / BEST ACTOR


    ADAM DRIVER, Annette
    ANTHONY HOPKINS, The Father
    BENOIT MAGIMEL, De son vivant
    OSCAR ISAAC, The Card Counter
    VINCENT LINDON, Titane
    YUYA ENDO, Onoda,10 000 nuits dans la jungle


    MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE / BEST SUPPORTING ACTRESS


    CHARLOTTE RAMPLING, Benedetta 
    CÉCILE DE FRANCE, Illusions perdues
    JODIE COMER, Le Dernier Duel
    MERYL STREEP, Don’t Look Up : Déni cosmique
    OLIVIA COLMAN, The Father
    TOKO MIURA, Drive My Car

    MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE / BEST SUPPORTING ACTOR


    ADAM DRIVER, Le Dernier Duel
    AL PACINO, House of Gucci
    KARIM LEKLOU, Bac Nord
    LAMBERT WILSON, Benedetta
    VINCENT LACOSTE, Illusions perdues
    WILLEM DAFOE, The Card Counter


    MEILLEURE REVELATION FÉMININE / BEST YOUNG ACTRESS


    AGATHE ROUSSELLE, Titane
    AISSATOU DIALLO SAGNA, La Fracture
    ANAMARIA VARTOLOMEI, L’Événement
    DAPHNÉ PATAKIA, Benedetta
    LUCIE ZHANG, Les Olympiades
    ZBEIDA BELHAJAMOR, Une histoire d’amour et de désir


    MEILLEURE REVELATION MASCULINE / BEST YOUNG ACTOR


    ABDEL BENDAHER, Ibrahim
    ALSENI BATHILY, Gagarine
    FILIPPO SCOTTI, La Main de Dieu 
    MAKITA SAMBA, Les Olympiades
    SAMI OUTALBALI, Une histoire d’amour et de désir
    THIMOTÉE ROBART, Les Magnétiques


    MEILLEUR SCENARIO ORIGINAL / BEST ORIGINAL SCREENPLAY


    ADAM McKAY & DAVID SIROTA, Don’t Look Up : Déni cosmique
    ARTHUR HARARI & VINCENT POYMIRO, Onoda, 10 000 nuits dans la jungle
    ASGHAR FARHADI, Un Héros
    BRIGITTE BUC & VALÉRIE LEMERCIER, Aline
    CATHERINE CORSINI, La Fracture
    RON & RUSSELl MAEL, Annette 


    MEILLEURE ADAPTATION / BEST ADAPTED SCREENPLAY


    AUDREY DIWAN & MARCIA ROMANO, L’Événement
    CHRISTOPHER HAMPTON & FLORIAN ZELLER, The Father
    DENIS VILLENEUVE, ERIC ROTH & JON SPAIHTS, Dune 
    JACQUES AUDIARD, CELINE SCIAMMA & LEA MYSIUS, Les Olympiades 
    RYUSUKE HAMAGUCHI & TAKAMASA OE, Drive My Car
    XAVIER GIANNOLI & JACQUES FIESCHI, Illusions Perdues


    MEILLEURE PHOTOGRAPHIE / BEST CINEMATOGRAPHY


    CAROLINE CHAMPETIER, Annette
    CHRISTOPHE BEAUCARNE, IIlusions perdues
    GREIG FRASER, Dune
    JANUSZ KAMINSKI, West Side Story
    RUBEN IMPENS, Titane
    TOM HARARI, Onoda, 10 000 nuits dans la Jungle

    MEILLEUR MONTAGE / BEST FILM EDITING


    CYRIL NAKACHE, Illusions Perdues
    JEAN-CHRISTOPHE BOUZY, Titane
    LAURENT SÉNÉCHAL, Onoda, 10 000 nuits dans la jungle 
    LOURI KARIKH, La Fièvre de Petrov
    NELLY QUETTIER, Annette
    SIMON JACQUET, Bac Nord


    MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE / BEST ORIGINAL SCORE


    ALBERTO IGLESIAS, Madres Paralelas
    ALEXANDRE DESPLAT, The French Dispatch
    HANS ZIMMER, Dune
    RONE, Les Olympiades
    RON MAEL & RUSSELL MAEL / SPARKS, Annette
    WARREN ELLIS, NICK CAVE, La Panthère des Neiges


    MEILLEUR PREMIER FILM / BEST FIRST FILM


    GAGARINE
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  • Les 1ers Paris Film Critics Awards - le 7 février 2022 à Paris

    cinéma, film, Paris Film Critics Awards, Paris

    À l’image des New York Film Critics Circle Awards, Los Angeles Film Critics Association Awards ou London Critics Film Awards, qui sont aujourd’hui des institutions, les Paris Film Critics Awards, créés à l'initiative de Sam Bobino, récompenseront chaque année le meilleur du cinéma.

    Un collège de votants constitué de critiques et journalistes professionnels de cinéma et culture basés à Paris (l’académie des Paris Film Critics) décernera ses prix aux meilleurs films français et internationaux sortis en salle durant l’année.

    Je remercie Sam Bobino de m'avoir proposé d'en faire partie. Je m'en réjouis car j'y vois là avant tout un autre moyen de défendre les films que j'aime comme j'essaie de le faire, passionnément, depuis 2003 sur Inthemoodforcinema.com et ponctuellement ailleurs, surtout que le cinéma (plus que jamais !) a besoin d'être ardemment défendu.

    Les Paris Film Critics Awards seront remis lors d’une cérémonie qui aura lieu à Paris au début de l’année suivante. Ils rendront hommage aux membres de l'industrie cinématographique qui ont excellé dans leur domaine ainsi qu’aux grandes figures du cinéma avec le prix d’honneur pour l'accomplissement d’une carrière (Life Achievement Award).

    La 1ère Cérémonie de remise des Paris Film Critics Awards aura lieu à l’Hôtel Royal Monceau Raffles Paris, le lundi 7 février 2022. 50 journalistes et critiques parisiens devront départager les films sortis en salle en France en 2021.

    17 trophées seront décernés :

    Meilleur film

    Meilleur réalisateur

    Meilleure actrice

    Meilleur acteur

    Meilleure actrice dans un second rôle

    Meilleur acteur dans un second rôle

    Meilleure révélation féminine

    Meilleure révélation masculine

    Meilleur scénario original

    Meilleure adaptation

    Meilleure photographie

    Meilleur montage

    Meilleure musique originale

    Meilleur premier film

    Meilleur film d'animation

    Meilleur film documentaire

    Prix d’Honneur (pour l’ensemble d’une carrière)

    Relations presse du prix : Agence PMC

    Instagram du Prix : @parisfilmcritics

    Facebook du Prix : Paris Film Critics Association

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