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  • Critique de LA CACHE de Lionel Baier (au cinéma le 19 mars 2025)

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    La Cache, le dernier long-métrage du cinéaste Lionel Baier (La Vanité, La Dérive des continents…), a été sélectionné au Festival international du film de Berlin, qui se déroulera du 13 au 23 février 2025, il figure parmi les films en compétition de cette 75ème Berlinale. Ce film qui est le dernier tourné par Michel Blanc (et qui vaut le déplacement pour cela, mais pas seulement) est librement inspiré du livre éponyme de Christophe Boltanski, publié chez Stock, qui avait obtenu le prix Femina en 2015. Le film sortira en salles en France le 19 mars.

    Le roman de Christophe Boltanski est le récit de l’histoire vraie de la famille de l’auteur à travers celle de l’appartement de ses grands-parents. Le film, qui est une adaptation très libre du roman, se focalise sur une période particulière, celle du mois de mai 68 et de ses évènements. L’article plasticien Christian Boltanski, oncle de Christophe, organise alors sa première exposition. Le scénario ingénieux et facétieux (coécrit par Catherine Charrier et Lionel Baier) entremêle alors le livre et l’imaginaire du réalisateur.

    Christophe, alors âgé 9 ans (Ethan Chimienti), vit ces événements de mai 68, chez ses grands-parents, dans l’appartement familial à Paris, entouré de ses oncles et de son arrière-grand-mère, la fantasque « Arrière-pays » (Liliane Rovère) dont la chambre est une sorte de condensé épique de ses réminiscences d’Odessa d’où elle est originaire, et un refuge ludique pour le petit garçon, tandis que l’oncle Christophe inaugure sa première exposition. Christophe, lui, est persuadé qu’un chat se cache dans les entrailles de la maison. Dans cet appartement à leur image, fantasque, tous bivouaquent autour d’une mystérieuse cache, qui révèlera peu à peu ses secrets…

    Dans la réalité, l’auteur du livre n’avait que cinq ans au moment des événements de mai 68. Il se souvient des affiches pour l’exposition de son oncle Christian qui s’intitule La vie impossible de Christian Boltanski. Il passe beaucoup de temps dans l’appartement de ses grands-parents, rue de Grenelle où ses parents le déposent lorsqu’ils partent militer (contre la guerre en Algérie ou au Vietnam). Il deviendra grand reporter… Cet appartement est le lieu central du film.

    Dès les premières scènes, dont l’une dans le cabinet du médecin (Père-grand, incarné par Michel Blanc) : le ton est donné. Espiègle. Fantaisiste. Tendre. Joyeusement décalé et anticonformiste. Teinté de mélancolie. D’emblée, il émane de ces personnages de cette histoire une douce tristesse sous le masque de l’humour, mais aussi un charme et une étrange émotion qui font que les larmes ne sont jamais bien loin.

    ​Chaque personnage « existe » (au premier rang desquels l’appartement qui semble respirer) si bien que nous avons l’impression d’entrer dans cette famille pleine d’amour et de secrets dont Mère-grand (Dominique Reymond) est le pilier. À l’extérieur, Christophe doit l’appeler « ma tante ». Elle fait preuve d’une autorité relative devant ce petit garçon irrésistible, et traverse Paris tant bien que mal en ces temps troublés, dans une voiture aux allures singulières et cartoonesques. Atteinte d’une poliomyélite, elle est soignée par son mari, l’amour et la complicité qui les unissent sautent aux yeux. Elle passe son temps à enregistrer des témoignages de Français précaires dans des terrains vagues, dans sa voiture improbable. Il y a aussi grand-oncle (William Lebghil), le linguiste, et le père (Adrien Barazzone), et la mère (Larisa Faber)…

    Les événements de ce mois particulier qui ont exacerbé les passions françaises, vingt-trois ans après la fin de la guerre, ravivent ainsi d’autres tensions, faisant ressurgir les blessures toujours à vif du passé. La cache se révèle alors comme antre protecteur. Et l’émotion sous-jacente qui les relie et nous étreint mystérieusement (scène d’une « perquisition » qui soudain fait exploser les souffrances du passé) révèle alors son origine, bouleversante, nichée dans cette cache qui sauva la vie de Père-grand et qui, vingt-trois ans plus tard, le 29 mai 1968, sera le lieu d’un face-à-face des plus incongrus. En ces temps inquiétants de terrible résurgence d’antisémitisme, ce film rappelle aussi que les plaies du passé sont toujours saillantes, prêtes à ressurgir, nichées dans les recoins de la mémoire comme elles le sont dans ceux de cet appartement. La Cache, c’est aussi cela, une Histoire invisible, mais toujours là, un passé qui obscurcit le présent, comme ce chat fantomatique qui se nourrit en cachette, comme ces voisins grincheux et antisémites qui ne cessent d'épier la famille du petit Christophe.

    La dernière image du film est absolument bouleversante. Elle rappelle celle des Temps modernes de Chaplin, mais surtout que ce voyage et ce film furent les derniers d’un acteur magistral qui révèle ici une fois de plus toute la profondeur de son jeu entre inquiétude, mélancolie et tendresse (-re-voyez Monsieur Hire de Patrice Leconte, et cette scène inoubliable, quand la prétendue laideur d’un visage sculpté dans la blancheur devient beauté implacable et poignante par la force des mots et de son jeu, ou quand deux mains qui se frôlent sont plus palpitantes qu’une course-poursuite).

    Vous l’aurez compris, je vous recommande ce film, doux-amer, aussi profond qu’il semble léger, peut-être à l’image de l’acteur dont le dernier plan est, comme l’un et l’autre, d’une élégance saisissante.

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  • Programme de la 66ème Berlinale : ma sélection

     

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    Il vous reste encore une semaine pour profiter du 66ème Festival de Berlin qui s’achèvera le 21 février prochain. Ayant parcouru un grand nombre de festivals français (avec, déjà, de petits nouveaux programmés pour 2016), je n’ai pas encore franchi les frontières pour un festival de cinéma et Berlin pourrait bien être le premier à me tenter. En attendant d’y aller (peut-être l’année prochaine), voici ce qu’il ne faut pas manquer parmi les 400 films projetés cette année (dont 18 en compétition, l’an passé c’est « Taxi Téhéran » de Jafar Panahi - dont je n’avais pas eu le temps de vous parler mais dont l’intelligence de la mise en scène m’avait époustouflée- qui avait remporté la récompense suprême). Cette année c’est la comédienne Meryl Streep qui préside le jury. Elle est entourée de : Lars Eidinger, Nick James, Brigitte Lacombe (qui signe le portrait de Juliette Binoche sur l'affiche des César 2016 que je vous ferai vivre en direct), Clive Owen, Alba Rohrwacher, Małgorzata Szumowska.

    Parmi les films à ne pas manquer (et que j’attends tout particulièrement) :

    - « Ave, Cesar ! »des frères Coen avec George Clooney…notamment (le casting de cette comédie sur le « vieil » Hollywood est impressionnant) qui me semble aussi désopilant que visuellement flamboyant.

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    -« Quand on a 17 ans », le film d’André Téchiné sur l’adolescence avec Sandrine Kiberlain, Kacey Mottet-Klein et Corentin Fila

    -Autre film français : « L'Avenir » de Mia Hansen-Love  avec Isabelle Huppert dans le rôle d’un professeur de philosophie passionnée et dévastée quand son mari la quitte.

    -Enfin, dernière chance française de figurer au palmarès avec le film de Vincent Pérez, son troisième long métrage, "Seul dans Berlin", adaptation du best-seller, inspiré de faits réels, de l'écrivain allemand Hans Fallada avec, dans les rôles principaux, Emma Thompson et Brendan Gleeson qui jouent ici le couple Quangel, un couple qui se lance dans la résistance au nazisme après la mort de son fils. Un sujet fort pour le traitement duquel la sensibilité de Vincent Perez est sans aucun doute ce qu’il lui fallait pour traduire les propos du roman sans les trahir.

    -Les Américains sont également particulièrement attendus avec, outre le film des Coen : « Midnight Special », un film fantastique de Jeff Nichols qui met de nouveau en scène Michael Shannon qui, ici, tente de sauver son fils de fanatiques religieux.

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    -On suivra également attentivement le devenir du biopic « Miles Ahead » de et avec Don Cheadle sur le trompettiste Miles Davis.

    -Un autre biopic figure également au programme : « Genius » avec Colin Firth dans le rôle de l'éditeur américain Max Perkins qui avait découvert Ernest Hemingway et Francis Scott Fitzgerald.

    -Pour des films peut-être plus subversifs, il y aura d’abord Spike Lee avec «Chi-Raq », une satire musicale sur la violence à Chicago. Michael Moore , ensuite, avec « Where to Invade Next », sur la crise migratoire contemporaine.

    -La curiosité sera cette année philippine avec le film de Lav Diaz « Hele sa Hiwagang Hapis » sur l'histoire tumultueuse de son pays racontée en... plus de 8 heures !

    -Enfin, il faudra aussi surveiller de près « Mort à Sarajevo » de Danis Tanovic notamment avec Jacques Weber mais aussi « The Commune » de Thomas Vinterberg.

    Et pour terminer sur une note ludique qui devrait ravir tous les Berlinois de toujours ou d’une semaine festivalière, je vous invite à regarder cette carte interactive permettant de découvrir quels films ont été tournés à Berlin et dans quels lieux.

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  • Palmarès du 59ème Festival de Berlin: Berlinale 2009

    Le jury de la Berlinale 2009 présidé par l'actrice Tilda Swinton vient de livrer son palmarès.

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    Ours d'or 

     

     "La Teta asustada" de Claudia Llosa

     

    Grand Prix du jury ( ex aequo)

     

     "Gigante" d'Adrian Biniez et "Alle anderen" de Maren Ade

     

    Ours d'argent du Meilleur réalisateur 

     

     Asghar Farhadi (Darbareye Elly)

     

    Ours d'argent du Meilleur acteur 

     

     Sotigui Kouyate ("London river" de Rachid Bouchareb)

     

    Ours d'argent de la Meilleure actrice

     

    Birgit Minichmayr ("Alle anderen" de Maren Ade)

     

    Ours d'argent du Meilleur scénario 

     

     Oren Moverman et Alessandro Camone pour "The Messenger" d'Oren Moverman

     

    Prix Alfred-Bauer ( attribué à un film qui ouvrant de nouvelles perspectives cinématographiques)  ex aequo

     

    "Gigante" d'Adrian Biniez et "Tatarak" d'Andrzej Wajda

     

    Ours d'argent de la Meilleure contribution artistique 

     

     Gabor Erdely et Tamas Szekely pour le son de "Katalin Varga" de Peter Strickland

     

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  • Programme et jury du 59ème Festival de Berlin (Berlinale 2009)

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    berlinale23.jpgLa 59ème Berlinale aura lieu du 5 au 15 février prochain.  Le jury (dont vous pouvez retrouver la composition complète dans cette note) sera présidé par Tilda Swinton.

     -Y sont notamment attendus : les prochains films de Stephen Frears, Bertrand Tavernier, François Ozon,  Costa-Gavras, Rachid Bouchareb,  Julie Delpy. ..

     -Un seul film français figure au programme de la compétition officielle : « Ricky » de François Ozon.

     -Bertrand Tavernier  sera également présent lui aussi  mais avec un film américain tourné en Louisiane avec Tommy Lee Jones, un film intitulé « Dans la brume électrique.

     - Y sera également projeté « Eden à l'Ouest » de Costa-Gavras (que vous pouvez retrouver dans ma vidéo du Salon du cinéma 2009) qui fera la clôture.

     - Rachid Bouchareb présentera « London River », un film sur les attentats qui frappèrent la capitale britannique en 2005.

     Egalement au programme :

     -« L'Enquête - The International » (qui fera l’ouverture, un film réalisé par l’Allemand Tom Tykwer et interprété par Clive Owen et Naomi Watts) , « Chéri » ( l’adaptation d'un roman de Colette par Stephen Frears, avec Michelle Pfeiffer), «  The Dust of Time » de Théo Angelopoulos( avec Irène Jacob et Michel Piccoli), « Tatarak » d’Andrzej Wajda , « Mei Lanfang » de Chen Kaige

     - Sur les 18 films de la compétition 17 sont donc connus, le dernier le sera très prochainement.

    berlin4.jpg -Au programme des séances spéciales : Claude Chabrol, Paul Schrader , Manoel de Oliveira.

     -Au programme des sélections parallèles : la nouvelle réalisation de Julie Delpy « La Comtesse », Catherine Breillat pour une adaptation du conte de Barbe Bleue, Philippe Lioret pour « Welcome » avec Vincent Lindon , « La Journée de la jupe » avec Isabelle Adjani dont c’est le grand retour

     -Enfin un Ours d'or d'honneur sera remis au compositeur Maurice Jarre.

     LE JURY DE LA BERLINALE 2009

    Tilda Swinton Président du Jury

    Gaston Kaboré Membre du Jury

    Wayne Wang Membre du Jury

    Isabel Coixet Membre du Jury

    Henning Mankell Membre du Jury

    Christoph Schlingensief Membre du Jury

    Alice Waters Membre du Jury

    LE PROGRAMME DE LA BERLINALE 2009 

    Ours d'Or d'honneur

    Maurice Jarre  

    Sélection

    Sélection officielle - Compétition

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    Alle anderen (Maren Ade)

    Chéri (Stephen Frears)

    Dans la brume électrique (Bertrand Tavernier)

    Darbareye Elly (Asghar Farhadi)

    Gigante (Adrian Biniez)

    Happy Tears (Mitchell Lichtenstein)

    Katalin Varga (Peter Strickland)

    La Teta asustada (Claudia Llosa)

    Little soldat (Annette K. Olesen)

    London River (Rachid Bouchareb)

    Mammoth (Lukas Moodysson)

    Mei Lanfang (Chen Kaige)

    Rage (Sally Potter)

    Ricky (François Ozon)

    Sturm (Hans-Christian Schmid)

    Tatarak (Andrzej Wajda)

    The Messenger (Oren Moverman)

    Film d'ouverture

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    L'Enquête - The International (Tom Tykwer)

    Sélection officielle - Hors-compétition

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    La Panthère Rose 2 (Harald Zwart)

    Le Liseur (Stephen Daldry)

    Notorious B.I.G. (George Tillman Jr.)

    The Dust of Time (Théo Angelopoulos)

    The Private Lives of Pippa Lee (Rebecca Miller)

    Film de clôture

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    Eden à l'Ouest (Costa-Gavras)

    Berlinale Special

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    Adam resurrected (Paul Schrader)

    Bellamy (Claude Chabrol)

    Singularidades De Uma Rapariga Loira (Manoel de Oliveira)  

    Cliquez ici pour accéder au site officiel de la Berlinale