Ouverture du Festival du Cinéma Américain de Deauville et Première de STILLWATER de Tom Mc Carthy
L'ouverture de ce 47ème Festival du Cinéma Américain de Deauville eut lieu sous le signe de l'émotion de cette ouverture du 47ème Festival du Cinéma Américain de Deauville et de "L'affaire Thomas Crown" et des "Moulins de mon coeur" de Michel Legrand (re)interprétés par Steve Nieve. Après ces mois de vie claquemurée, une musique à l'image de l'affiche de cette édition du festival, qui nous invite à embrasser la vie et à nous laisser embarquer dans ce tourbillon de cinéma et qui nous procure l'envie paradoxalement vorace et douce de dévorer chaque seconde.
L’affiche de cette édition rend ainsi hommage à un classique du cinéma « L’Affaire Thomas Crown » de Norman Jewison (1968), célèbre pour l'utilisation du split screen, pour sa si sensuelle et troublante partie d’échecs entre Faye Dunaway et Steve McQueen et pour sa bande originale autour de laquelle s'articule le film et la scène mythique précitée.
Après quelques discours fut ensuite projeté en avant-première "Stillwater" de Tom McCarthy.
Stillwater, c'est à la fois le nom d'une ville de l'Oklahoma, celle de Bill Baker incarné par Matt Damon. C'est aussi la clef de l'intrigue. C'est enfin ce même Bill Baker qui quitte son Oklahama qui lui ressemble tant, monotone et tourmenté, pour venir retrouver sa fille emprisonnée à Marseille où elle était venue étudier avant d'y être condamnée pour le meurtre de sa compagne.
2h20 d'une quête passionnante au cours de laquelle il rencontre la bienveillante Virginie (Camille Cottin), comédienne de théâtre élevant seule sa fille de 8 ans dont l'univers est aux antipodes du sien. La rencontre de deux personnages en apparence diamétralement opposés. La rencontre de deux mondes, de deux solitudes aussi, de deux êtres dont les certitudes vont s'ébranler.
La France n'est pas filmée comme elle l'est souvent dans les films américains dont la vision de l'hexagone est souvent surannée et caricaturale. Ici Tom McCarthy nous fait (re)découvrir Marseille, riche de ses contrastes comme le duo que forment Camille Cottin et Matt Damon. Ce dernier est bluffant et méconnaissable en Américain rustre dont la carapace se fissure peu à peu.
À la fois polar, drame social, romance c'est avant tout le parcours initiatique d'un homme pétri de foi, religieuse et en l'innocence de sa fille, qui d'Américain trumpiste (même s'il dit n'avoir pas voté pour cause de prison) va peu à peu s'ouvrir à d'autres horizons.
Un remarquable scénario coécrit par Noé Debré et Thomas Bidegain pour un film poignant et haletant. L'idéal pour une ouverture. Au programme aujourd'hui : "Blue bayou" (compétition), rencontre avec Oliver Stone et "Flag day" de Sean Penn.