« Sauver sa peau » de Lisa Gardner ( Sélection prix littéraire des lectrices de Elle 2010) (07/02/2010)
Après que le magazine Elle de cette semaine du 5 février 2010 ait repris deux lignes de mon article sur « La Délicatesse » de David Foenkinos (qui reste mon grand coup de cœur de cette sélection), l'occasion donc pour moi de vous le recommander à nouveau, me revoilà plongée dans les histoires de tueurs en série avec « Sauver sa peau » de Lisa Gardner. Cela ne fera jamais que le quatrième livre de cette sélection dont le thème principal est la disparition d'enfants...
Annabelle Granger, l'héroïne de ce roman, pendant tout son enfance et son adolescence, s'est ainsi habituée à changer continuellement et brusquement de ville, de prénom, de nom, de maison... sans jamais savoir pourquoi. La découverte, dans une chambre souterraine de l'ancien hôpital psychiatrique de Boston, des cadavres de 6 fillettes mortes des années auparavant fait la une des journaux. Un nom sur un médaillon identifie une des petites victimes : Annabelle Granger. Vingt-cinq ans après, Annabelle décide de sortir enfin de l'ombre et d'affronter son mystérieux passé.
Voilà donc encore une histoire sordide de disparition d'enfants avec pour toile de fonds un hôpital psychiatrique où furent internés de dangereux criminels, enfin un en particulier. Passé mon agacement devant ce sujet tristement récurrent (pour ne pas dire opportuniste, ah bah si c'est dit...) dans la littérature policière contemporaine, je me suis donc plongée dans les péripéties d'Annabelle Grangerr. Il faut reconnaître à Lisa Gardner deux qualités : savoir créer de la sympathie pour son personnage principal auquel s'identifie ou du moins s'associe rapidement le lecteur et celle de savoir créer du suspense, et un climat de menace, et nous inciter à tourner les pages avec avidité. La méthode, elle, est peut-être moins glorieuse. A la manière d'un soap opera, la dernière ligne de chaque chapitre se termine ainsi toujours par une révélation sur le point d'être faîte, un coup de fil ou une apparition énigmatiques qu'il faut en général attendre deux chapitres suivants pour connaître. La méthode est infaillible !
Cette course contre la montre avec d'un côté Annabelle qui tente de connaître la vérité, et de l'autre son mystérieux poursuivant qui menace à chaque instant de réapparaître est inévitablement haletante. La fin n'est pas vraiment à la hauteur de cette attente croissante avec un face à face final grandguignolesque entre Annabelle et deux tueurs sans parler du dénouement qui laisse présager une suite toujours à la manière d'un soap opera. L'écriture (très simple) vise, quant à elle, avant tout l'efficacité.
Lisa Gardner s'est paraît-il imposée aux Etats-Unis sur la liste des meilleures ventes et elle est régulièrement comparée à Mary Higgins Clark et Patricia Mac Donald. Elle s'inscrit en effet dans cette lignée où l'intrigue prime sur l'écriture et où tous les moyens sont bons pour retenir l'attention du lecteur. Pour les amateurs du genre donc.
18:09 Écrit par Sandra Mézière | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littératuer, magazine, jury, elle, maagazine, lisa gardner | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer |