Avant-première - Critique de « La Rafle » de Rose Bosch (19/02/2010)
Il y a une dizaine de jours, un irresponsable politique ou pseudo se gargarisait de ce qu'il considérait être comme une bonne plaisanterie à propos d'une salle trop exigüe pour son meeting : « La prochaine fois, on prendre le Vel d'Hiv » se réjouissait-il béatement. Scandalisée, je me suis dit que des politiques, eux responsables, allaient réagir. Rien. Alors, bien sûr, on peut toujours se dire qu'ils ont préféré ne pas s'abaisser à répondre à la provocation mais quand la provocation méprise l'horreur innommable et la mémoire de ceux qui l'ont vécue, je pense qu'il est coupable de ne pas réagir et qu'on s'élève au contraire à le faire. Là aussi, là déjà commence peut-être le devoir de mémoire, en ne laissant pas souiller un passé déjà tellement mis à mal, en ne laissant pas passer pour plaisanterie, certes déjà affligeante, pour ce qui est beaucoup plus : une négation abjecte de l'Histoire comme c'était le cas ici ou une ignorance de l'Histoire, comme cela risque d'être souvent le cas si on ne fait rien pour que cette mémoire demeure vive. C'est pour cette raison qu'un film comme « La Rafle », indépendamment de ses qualités et de ses défauts cinématographiques me semble avant tout nécessaire, même indispensable.
Rose Bosch, ancienne journaliste d'investigation, a donc décidé de réaliser un film sur la Rafle du Vel d'Hiv, un projet qu'elle porte depuis 5 ans.
Eté 1942. 16 et 17 juillet. Joseph a 11 ans et, comme 13000 autres juifs, ils sera raflé et emmené au Vélodrome d'Hiver. Entre le Vel d'Hiv et le camp de Beaune-La-Rolande, de Vichy à la terrasse du Berghof, « La Rafle » suit les destins réels des victimes et des bourreaux. Tous les personnages du film ont existé, d'Annette (Mélanie Laurent, meilleure que jamais), l'infirmière dans le film qui, assistante sociale de la Croix rouge dans la réalité, sera reconnue comme Juste, à Jo (Joseph Weismann dans la réalité -voir son témoignage poignant en bas de cet article-), arrêté avec toute sa famille.
Rose Bosch, avec l'aide de Serge Klarsfeld est entrée en contact avec trois témoins encore vivants : l'un des pompiers du Vel d'Hiv, Joseph Weismann et Anna Traube. Tous les faits et « anecdotes » du film sont véridiques.
On se doute de la difficulté, de l'investissement, de l'engagement même quand on décide de traiter un tel sujet qui dépasse largement le cadre cinématographique... Comment dire l'indicible ? Comment représenter l'inconcevable ? Comment faire comprendre l'incompréhensible ? Comment représenter ce qui n'est pas envisageable ?
Malgré tout, cela demeure du cinéma, il fallait donc choisir un point de vue qui revêt ici une importance d'autant plus cruciale qu'il devait être au service de la vérité historique et du devoir de mémoire. Celui de Rose Bosch a été de privilégier le hors-champ et le point de vue des enfants. Un parti pris intéressant pour tenter de nous faire appréhender l'inimaginable. Les personnages disparaissent. Brutalement. Choc fracassant et violent. On ne sait rien ou presque de ce qu'ils adviennent comme c'était le cas à l'époque pour ces familles et ces pères de familles (très juste Gad Elmaleh) qui ne pouvaient imaginer l'impensable et l'insoutenable. Ils s'évanouissent dans un effroyable silence. Représenter l'horreur aurait de toute façon été en-deçà et infidèle à la réalité.
L'innocence des enfants, leur ignorance de ce qui se passe renforce encore la brutalité, l'inhumanité mais aussi l'absurdité de cette tragédie d'autant que les jeunes acteurs sont tous remarquables. La promiscuité, la contagion, la terreur, les suicides qui furent la réalité du Vel d'Hiv sont là aussi essentiellement hors-champ. Tout cela est en partie invisible comme cela était incompréhensible pour ceux qui vivaient cette tragédie, a fortiori les enfants.
Les scènes de rafle, le déchirement des enfants séparés de leurs parents sont bouleversantes. Cette impression d'urgence, de chaos et de folie est renforcée par la caméra à l'épaule et contraste avec les scènes qui précèdent dans un Montmartre où résonnent des airs joyeux. Ces différences de dispositifs de filmage permettent aussi de bien saisir les contrastes révoltants, entre Hitler qui se goinfrait au Berghof tandis qu'au Vel d'Hiv on ne mangeait pas à sa faim, entre Bousquet et/ou Pétain et/ou Laval qui discutaient tranquillement de milliers de vies envoyées à la mort comme d'une vulgaire question pratique et ceux qui luttaient pour vivre.
Mais « La Rafle » c'est aussi le parti pris d'évoquer la collaboration française que l'on a si longtemps minimisé, et en particulier celle qui a conduit au Vel d'Hiv, un Vel d'Hiv méticuleusement préparé et planifié dont la contrepartie pour Vichy était notamment le contrôle de la police française. Une rafle réalisée par des fonctionnaires de police français. 7000 hommes y ont ainsi participé. Mais Rose Bosch a aussi choisi de rendre hommage aux Justes, notamment à travers le personnage de l'infirmière Annette, de montrer que l'humanité et l'inhumanité ont, l'une et l'autre, dévoilé leurs visages extrêmes. S'il ne faut pas oublier la responsabilité de la France, il ne faut pas oublier non plus que sur 25000 juifs qui étaient destinés au Vel d'Hiv et qui figuraient sur les fichiers de la préfecture, 12000 furent sauvés, sans doute avec l'aide d'autres Français.
Le seul vrai bémol concerne la musique excessive (en particulier à la fin) et redondante et surtout inutile quand le sujet comme celui-ci se suffit à lui-même, un bémol qui reflète la difficulté des choix quand on décide de traiter des faits réels par la fiction. La musique vient alors ajouter un élément de fiction supplémentaire, presque en contradiction avec le parti pris de la cinéaste (même défaut ou en tout cas même choix que dans « La Môme »- dont Ilan Goldman est aussi scénariste- qui force l'émotion là où elle surgit d'elle-même). De même, les scènes de « ceux qui ont orchestré » sont filmées et jouées avec trop d'emphase, le dispositif cinématographique venant s'ajouter à des scènes en elles-mêmes grandiloquentes et démentes de ces destins de milliers d'êtres humains décidés presque avec désinvolture par des criminels autour d'une table.
Un film qui n'en demeure pas moins indispensable car pédagogique (et qui, je pense, nécessite d'être vu dans les écoles mais avec beaucoup d'explications pour l'accompagner, pour expliquer ce hors-champ invisible et tu), évidemment poignant, notamment grâce à une excellente distribution (même Jean Reno, dans un contre-emploi).
Un film à l'issue de la projection duquel résonne un assourdissant silence mais qui a le grand mérite de donner de la voix à ceux qui se sont opposés mais aussi à des responsabilités trop longtemps tues et occultées. La responsabilité de la France dans la Shoah ne fut ainsi officiellement reconnue qu'en 1995, soit 50 ans après la fin de la guerre !
Pour que plus personne ne puisse dire ou même laisser dire la moindre « plaisanterie » sur le Vel d'Hiv. Pour que plus personne n'ignore ce que fut La Rafle du Vel d'Hiv. Pour que plus personne n'ignore ou ne méprise ceux qui l'ont planifié, ceux qui en ont été les victimes et ceux qui s'y sont opposés.
En complément, je vous conseillerais :
« Monsieur Klein » de Joseph Losey, démonstration implacable de l'absurdité effroyable de l'holocauste et en particulier du Vel d'Hiv. Ainsi que « La liste de Schindler », l'incontournable chef d'œuvre de Spielberg. Evidemment « Le Dictateur » de Chaplin, « Le Chagrin et La Pitié » de Marcel Ophüls, « Au revoir les enfants » de Louis Malle, « Nuit et brouillard » d'Alain Resnais, La vie est belle de Roberto Benigni. « Le Pianiste » de Roman Polanski. Sur la Résistance : « L'armée des ombres » de Jean-Pierre Melville
Pour en savoir plus : mes vidéos de la présentation du film par sa réalisatrice Rose Bosch, hier soir.
Sortie en salles : le 10 mars
J'ai également retrouvé ce texte de Joseph Weismann, un témoignage bouleversant sur la Rafle du Vel d'Hiv. Cliquez sur "lire la suite" pour le lire.
Le Mans, place de la préfecture Le dimanche 19 juillet 2009 (par Joseph Weismann)
La journée la plus dramatique pour les Juifs vivant en France, français et étrangers, durant l'occupation allemande, fut le 16 juillet 1942 ; date que nous commémorons aujourd'hui.
Une grande nation comme la nôtre a le devoir de se souvenir.
Témoins de cette tragédie, il m'appartient de témoigner.
Voilà donc ce qui s'est passé dans notre pays.
Ce jour-là, avec une implacable détermination et une organisation longuement et minutieusement préparée, le gouvernement de fait de l'Etat français met en œuvre une opération dite opération vent printanier, destinée à éradiquer totalement et définitivement de la population de la France « les Juifs ». Tous les Juifs sans exception.
Toutes les administrations apportent leur concours.
Le thème est : « il faut se débarrasser des Juifs en bloc et ne pas garder de petits ». Quelqu'un exprime ce que tous ressentent : « je suis blessé en tant que Français de l'insulte que l'on me fait en tant que Juif ».
Dès quatre heures du matin les policiers tirent du sommeil des familles hébétées.
Des milliers de groupes circulent dans Paris. Ils sont composés de sept à huit personnes : 2 policiers et 5 à 6 civils, hommes, femmes et enfants, chacun avec son étoile jaune.
Quelqu'un demande : « qu'est-ce qu'ils ont fait ? » « Rien ». « Ils sont Juifs. Ils n'ont plus le droit de vivre. » « Et les enfants aussi ? » « Oui, les enfants aussi . »
4500 policiers français par équipe de deux, l'un en tenue, l'autre en civil, sont chargés de l'opération.
Le bilan final de la rafle du 16 juillet 1942 à Paris et la région parisienne est de 13.152 arrestations. « C'est insuffisant » se plaint Legeay, secrétaire général de la Préfecture de Paris.
On rassemble tout le monde de force au vélodrome d'hiver aujourd'hui disparu.
Les autobus parisiens se chargent du transport.
Les conditions d'hygiène et d'internement sont insupportables.
Une clameur de fond incessante avec des cris de femmes et d'enfants qui hurlent jour et nuit.
La situation sanitaire se dégrade rapidement . Des malades sont évacués sur des brancards.
Quelqu'un se jette du haut des gradins dans un acte de désespoir, ce qui provoque une tension extrême, terriblement angoissante.
Cet enfermement intolérable dure du 16 au 19 juillet. Il fait une chaleur torride. Le manque de boisson et de nourriture se fait cruellement sentir car il ne sera rien distribué pendant ces quatre jours torrides.
Le 19 juillet, on vide le Vel d'Hiv de tous les internés. Traversée de Paris en autobus vers la gare d'Austerlitz ;
Ensuite, interminable voyage en wagons à bestiaux surchauffés laissant passer le minimum d'air et de lumière. Chevaux en long : 8, hommes : 40. Nous sommes environ 200 par wagon. Une tinette par wagon.
Parti le matin, le train n'arrivera que le soir après avoir parcouru moins de cent kilomètres.
Un convoi se dirige vers Pithiviers un second vers Beaune-la-Rolande ; deux camps d'internement situés dans le Loiret.
On quitte la gare de Beaune-la-Rolande et un long convoi d'hommes, de femmes, d'enfants, de vieillards, d'infirmes, s'étire, interminable dans la traversée du village pour se rendre au camp.
Après quelques semaines d'internement, arrive le jour de la déportation dont le but est la solution finale.
Cette journée fût la plus effrayante, la plus angoissante pour les enfants.
Dès l'aube, on passe dans la baraque des fouilles, devant de jeunes miliciens français qui doivent s'assurer et vérifier que personne n'a gardé de valeur, argent ou autre.
On retire les montres, les bagues, les bijoux ; on arrache les boucles d'oreille brutalement, avec le bout de l'oreille si ça ne vient pas assez vite.
Malheur à ceux ou à celles qui ont caché quelque chose. Ils seront matraqués à tour de bras par les miliciens enragés.
En rang dans la cour du camp depuis le lever du soleil qui monte jusqu'à devenir brûlant, debout sans boire ni manger ni faire ses besoins pendant 10 à 12 heures ; jusqu'à ce que en fin de journée arrive dans le camp un groupe de soldats allemands en arme accompagné d'un officier de haut rang vu son uniforme rutilant.
Ce sont les premiers allemands que nous voyons dans le camp.
Leur mission est de réorganiser le ou les wagons d'enfants.
En effet, il est prévu un ou plusieurs wagons uniquement d'enfants ; mais nous sommes trop nombreux ou les wagons pas assez. Le voyage sera très long puisque sa destination finale est Auschwitz. Et le train est archi complet.
Ils décident donc de retirer du convoi de déportés un certain nombre d'enfants. Combien ? Une centaine ; peut être plus. Le double peut-être.
Ces enfants retournent dans l'enceinte du camp pour être déportés ultérieurement et on leur promet de rejoindre leurs parents. Ceci sans doute pour éviter des réactions trop violentes, incontrôlables.
Cette opération terminée arrive l'ordre de prendre le chemin de la gare à une certaine distance du camp.
Et c'est alors que se déroulent des scènes insoutenables qu'aujourd'hui encore j'ai peine à évoquer et que je pleure en les revoyant. Ces enfants dont mes deux sœurs qui hurlent leur détresse. Leur chagrin, leur peine sont tels que je ne trouve pas les mots pour les décrire. Et les mères qui hurlent les pères , les grands parents qui hurlent qui appellent ; les frères et les sœurs qui se débattent car certains partent tandis que d'autres restent. Et ce sont des milliers de personnes dans ce chaos apocalyptique qui se débattent, qui hurlent, qui souffrent.
Comment décrire cela qui dure, qui dure et qui n'en fini pas.
Finalement le misérable troupeau quitte le camp pour la gare et après cet enfer que nous venons de vivre un silence de mort s'abat sur la camp assourdissant, oppressant, angoissant où il ne restent que des enfants hébétés, épuisés hoquetant encore leurs dernières larmes et leur immense chagrin ; inconsolables.
Trois camps tristement célèbres en France, DRANCY, PITHIVIERS et BEAUNE LA ROLANDE où ont été internés des milliers d'enfants sans parents.
On a peu parlé de cette indescriptible tragédie, de ces enfants abandonnés à eux-mêmes. Peut-on imaginer spectacle plus déchirant que ces petits êtres hier dans la chaleur de l'amour familial et aujourd'hui loques encombrantes, sales et inutiles dont personne ne veut ?
Ces enfants qui n'ont pas encore vécu et dont la mort sera la délivrance.
On arrête en France 75.721 Juifs dont 10.000 enfants qui sont déportés directement à Auschwitz Pologne. Un voyage interminable, inhumain, puisque à l'arrivée, à l'ouverture des wagons plombés, de nombreuses personnes, mortes d'épuisement, s'écroulent sur les quais, surtout des enfants.
A l'arrivée, vite, on se déshabille, vite, on s'entasse dans de soi-disantes salles de douche qui sont en réalité des chambres à gaz, et c'est l'asphyxie, l'agonie, le four crématoire ; 43.441 déportés sont ainsi gazés dès leur arrivée.
Les autres meurent à plus ou moins brève échéance de faim, de froid, d'épuisement, de maladie, d'expériences soi-disant médicales. C'est la fin.
Il n'y a que 2.564 survivants, aucun de la rafle du 16 juillet. Pas un enfant. On peut considérer que ce sont les enfants qui ont payé le plus lourd tribu, qu'ils aient été assassinés, torturés ou enfants cachés.
Le record de destruction à Auschwitz est de 24 000 personnes exterminées en une seule journée. Une prime exceptionnelle de rendement sera attribuée.
En tout, 86 convois quittent le sol de France. Le premier le 27 mars 1942 ; le dernier, le 22 août 1944 de Clermont-Ferrand.
De cette tragédie, il appartient aux historiens de faire leur travail et aux témoins survivants de faire le leur, c'est-à-dire témoigner.
Il faut commencer par rendre un vibrant hommage à la population française et tout particulièrement sarthoise qui, par son courage, a permis que de tous les pays occupés par les nazis, c'est en France qu'il y a eu le moins de déportés à l'exception du Danemark et de la Norvège dont la densité de population juive était très faible. Et cela malgré la complicité et la collaboration très actives et très dangereuses du gouvernement de fait de Vichy.
Aujourd'hui ce gouvernement fantoche de l'Etat de fait français n'existe plus. Mais nous n'oublierons pas et ne pardonnerons jamais. La République française a repris ses droits, le gouvernement et toutes les administrations réalisent ensemble un travail remarquable pour informer, éduquer et leur but est : Plus jamais ça. Nous sommes de nouveau régis par ce qui fait notre fierté : Liberté, Egalité, Fraternité.
Au nom de tous les Français de bonne volonté bretons, normands, méridionaux, juifs et tous les autres épris de justice et d'équité, que tous ceux qui oeuvrent dans cette voie, en soient remerciés du fond du cœur. Nous, les Juifs de France nous sommes fiers d'être français. Vive la République et vive la France !
17:31 Écrit par Sandra Mézière | Lien permanent | Commentaires (4) | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer |
Commentaires
Merci beaucoup pour cet article. J'ai vu la bande-annonce du film récemment, et je suis impatient d'aller le voir. Outre le sujet qui m'intéresse fortement (d'un point de vue historique bien sûr), le casting me plaît beaucoup également. Gad Elmaleh dans un rôle aussi sérieux, ça doit changer !
Écrit par : king72 | 21/02/2010
Un décorticage de la bande-annonce (à lire sur la Kinopithèque) m'oriente vers un tout autre avis que le vôtre ; il reste maintenant à voir le film !
Écrit par : ornelune | 08/03/2010
@king72: Le sujet est en effet "passionnant" et c'est vraiment incroyable que personne n'ait pensé (osé?) y consacrer un film avant. Gad Elmaleh est très bien dans ce rôle, j'espère que cela le fera ensuite tourner d'autres rôles dramatiques.
@ornelune Même si votre analyse est intéressante, je me garderai bien de juger un film sur sa simple BA, et j'avoue ne pas y avoir vu "le registre comique" que vous évoquez! Même si le film n'évite pas certains écueils (une musique parfois outrancière) je trouve que certaines idées sont tout sauf "vendeuses" .(comme celle de faire apparaître certains personnages pour les faire disparaître rapidement hors champ, surtout quand ces personnages sont incarnés par des acteurs plutôt renommés).
Écrit par : Sandra.M | 09/03/2010
Brumath, le 11 mars 2010
Bonjour,
Je regarde à nouveau l'émission présentée par Marie Drucker et, j'avoue sincèrement cela me remue le boyaux et pour cause. J'ai été caché durant toute la guerre à Combes- la-Ville. Je garde en " souvenir " la seule et unique photo de mon père Bernard FARKAS, Jardinier à BEAUME-LA-ROLANDE avant d'être déporté à Auschwitz. J'ai également une photo avec ma mère ou je porte l'étoile juive de même que ma mère Régine FARKAS, décédée le 20 juin 1977 et enterrée au Cimetière de Pantin. Né le 9 janvier 1936 (12ème) je devais avoir 6 ans à mon avis et les souvenirs du passé me reviennent régulièrement dans mon âme et mon coeur. Grace au devouement de ma pauvre mère que je chérissais de toute mon âme c'est graçe à elle si je suis encore de ce monde en 2010. Je refais ma vie en Alsace avec Alsacienne depuis le 15 octobre 1983 que je ne regrette nullement et ainsi je prolonge ma vie. Je suis séparé de fait. Séparation de biens homoléguée en SEPTEMBRE 1982 et dans un but de régularisation j'entame une procédure de divorce. Mon fils (né le 21 aout 1963) ne possède nullement ma sensibilité humaine de meme que sa mère (affaire strictement personnelle). Je suis de
Belleville et je connais très bien cette histoire. C'est une histoire très douloureuse au fond de mon coeur et mon âme. Bien cordialement. Jean (Jànos) FARKAS (d'origine
hongroise (je parle la langue de par ma mère). Bien
cordialement.
Écrit par : FARKAS Jean | 11/03/2010