Avant-première - Critique de « Twilight – Chapitre 3 : Hésitation » de David Slade avec Robert Pattinson, Kristen Stewart, Taylor Lautner … (30/06/2010)

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Il y a 15 jours, je découvrais donc le troisième opus de la saga Twilight et par la même l’univers inventé par Stephenie Meyer, n’ayant pas vu les deux premiers « Twilight » (Fascination et Tentation).  Pour cause d’embargo, c’est seulement aujourd’hui que je peux vous livrer mes impressions que, je n’en doute pas, vous brûlez (telle Bella pour son Edward) de connaître.

 Dans ce troisième opus intitulé « Hésitation », Bella (Kristen Stewart) toujours fascinée par son vampire au visage d’une blancheur cadavérique Edward (Robert Pattinson), est plus que jamais déterminée à devenir vampire à son tour pour être éternellement liée à lui.  Pendant ce temps, des morts suspectes dans les environs de Seattle laissent présager une nouvelle menace pour Bella. Victoria (Bryce Dallas Howard) rassemble ainsi une armée de « nouveaux nés » d’un nouveau genre pour assouvir sa vengeance contre elle. Malgré leur haine ancestrale les Cullen et les Quileutes vont devoir faire une trêve et s’associer pour avoir une chance de la sauver. Bella doit alors choisir entre son amour pour Edward et son amitié pour Jacob (Taylor Lautner) tout en sachant que sa décision pourrait relancer la guerre entre les deux clans.

Plus d’1,1 milliard de recettes dans le monde entier à ce jour pour la saga Twilight. Le DVD de « Tentation » vendu à plus de 4 millions d’exemplaires le premier week end de sa sortie aux Etats-Unis en mars 2010 et meilleure vente de l’année avec 9,2 millions d’exemplaires. Plus qu’un film c’est un véritable phénomène générationnel. J’étais donc prête sans le moindre préjugé à me plonger dans cet univers romantique dans lequel immortels et humains vivent des amours impossibles tels des Capulet et Montaigu d’une autre ère.   Et c’est justement là que le bât blesse, malgré toute ma bonne volonté et mon goût pour le romanesque, je me suis royalement ennuyée et suis constamment restée à distance. A distance d’une intrigue dont l’enjeu dramatique m’a échappé : Bella est totalement hypnotisée par son vampire de fiancé et on ne croit guère à ses hésitations, pas plus qu’au danger qui rôde. Et surtout c’est le film en lui-même qui semble imprégné du caractère velléitaire de son personnage principal : évitant la violence (des vampires doux comme des agneaux, ne pas voir une goutte de sang ou à peine en devient ridicule dans un film de vampires), mettant en scène un désir qui a la froideur de celui qui l’inspire sans parler du troisième élément du « triangle amoureux » dont la seule occupation semble être d’exhiber son torse imberbe.

Evidemment, je devine déjà les critiques qui vont s’en donner à cœur joie sur la mièvrerie d’un film souvent drôle à ses dépends ou maladroitement quand il l’est volontairement (enfin je l’espère, rassurez-moi la scène de la tente n’était pas à prendre au premier degré ?) rivalisant de cynisme pour stigmatiser les candides qui se  laissent berner par cette guimauve. Loin de moi cette idée car indépendamment de ses défauts cinématographiques (j’avoue que l’absence de réalisation m’a consternée mais pouvions-nous en attendre davantage du réalisateur du démagogique «  Hard candy » ?) si les adolescents qui ont fait le succès des deux premiers opus y trouvent un écho à leurs questionnements, leurs fascinations, tentations, hésitations, c’est que d’une certaine manière « Twilight » est efficace et plus malin qu’il n’y paraît à défaut d’être cinématographiquement recommandable (du jeu à la réalisation, j’avoue que le niveau est plutôt celui d’un téléfilm d’une piètre qualité).

Métaphore de l’adolescence avec son besoin de se créer des modèles, ses désirs et ses frustrations, et ses hésitations entre plusieurs possibles, « Twilight » manque pourtant cruellement de ces fièvres et ces passions qui accompagnent l’adolescence. Tout est pourtant habilement fait pour que l’identification opère : Bella en plein parcours initiatique doit faire des choix cruciaux pour son avenir. Elle apprend à devenir adulte et à assumer les conséquences de ses choix, elle a envie d’être quelqu’un d’autre tandis que le vampire Edward symbolise l’être différent que tout adolescent considère être.

Pour un film qui prétend parler de grand amour, dans le fond comme dans la forme, ce « Twilight » avec ses vampires blafards et à l’eau de rose manque singulièrement de souffle, de charme et ne m’a ni tentée, ni fascinée et me fera très certainement hésiter quand il s’agira de voir le prochain opus. Ce qui ne sera certainement pas le cas des accros qui y retrouveront là le miroir de leurs hésitations, aussi pâle et sans saveurs en soit le reflet.

00:05 Écrit par Sandra Mézière | Lien permanent | Commentaires (6) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | | Pin it! | |