Dossier spécial "Harry Potter et les reliques de la mort": critique, avant-premières, bande-annonce, extraits (22/11/2010)
Pour célèbrer la sortie évènement de cette semaine, à savoir l'opus n°7 des aventures d'Harry Potter, je vous propose un article récapitulatif avec: ma critique du film, toutes les informations sur les avant-premières, la bande-annonce et des extraits. Je vous rappelle par ailleurs que je vous offre actuellement un exemplaire de Studio CinéLive consacré à Harry Potter, ici. (Ajout de juillet 2011: Cliquez ici pour accéder à ma critique de "Harry Potter et les reliques de la mort" - 2ème partie)
Critique d' "Harry Potter et les reliques de la mort" de David Yates: la magie opère toujours et plus que jamais
Quoi de mieux qu’une matinée parisienne un peu grise, un peu lasse, prématurément hivernale, pour se plonger dans l’univers d’Harry Potter, tels des enfants emmitouflés sous leurs draps écoutant le récit d’un conte sombrement enchanteur et que la magie des mots embarquerait dans un ailleurs fantastique, à la fois magique, délicieusement sombre et paradoxalement rassurant tel une fenêtre ouverte sur l’imaginaire. J’étais donc ravie de retrouver le « petit » Sorcier pour ce septième et dernier volet de la saga scindé en deux (le deuxième volet sortira en juillet 2011). Le dernier rendez-vous cinématographique potterien remontait à juillet 2009, et c’est un peu comme une madeleine de Proust de retrouver un héros qui nous a accompagnés tant d’années et dont on accompagne l’apprentissage, de ses jeunes années d’apprenti sorcier à l’entrée prématurée dans le monde des adultes qui le fait se confronter à la mort... De « L’apprenti sorcier » aux « Reliques de la mort » : deux titres qui, du premier au dernier volet, résument le long et riche chemin parcouru.
Cette fois, le petit sorcier a donc bien grandi et la menace qui l’entoure n’a jamais été aussi prégnante. Ainsi, de Poudlard au Ministère de la magie, le pouvoir de Voldemort et des Mangemorts s’est étendu. Harry (Daniel Radcliffe), Ron (Rupert Grint) et Hermione (Emma Watson) décident de terminer le travail initié par Dumbledore mort dans « Harry Potter et le Prince de sang-mêlé » et de retrouver les derniers Horcruxes, des fragments de l’âme diabolique de Voldemort (Ralph Fiennes), nécessaires pour vaincre le Seigneur des Ténèbres dont ces fragments sont la clé de l’immortalité. Au cours de leur quête, ils découvrent aussi une légende, celle des Reliques de la mort (racontée par le biais d’une séquence d’animation joliment sombre et elliptique), selon laquelle Voldemort peut acquérir le pouvoir absolu. C’est le début de la bataille ultime contre Voldemort et une course contre le temps et la mort.
Si vous suivez ce blog, vous le savez sans doute, je ne suis pas une adepte du cinéma (d’animation ou non) qui joue sur les réminiscences enfantines, et si j’apprécie autant Harry Potter c’est justement parce que son univers n’est nullement régressif mais au contraire parce que la quête du héros le fait prématurément se conduire en adulte et se confronter avec LA peur, celle de la mort, thème clé d’Harry Potter et de la quête du bien nommé Voldemort, celle de l’immortalité, ici porté à son paroxysme. A fortiori dans ce 7ème opus, Harry Potter se retrouve confronté à de nombreux drames qui l’éloignent un peu plus de l’enfance (la mort de sa chouette notamment ou celles d’autres personnages que je vous laisse découvrir). C’est d’autant plus intéressant que si ce premier degré de lecture est déjà assez « mature », un deuxième avec ses « indésirables », ses « rafleurs » et l’extermination souhaitée par Voldemort des « Sang-de-bourbe » (sorciers nés de moldus, donc des non-sorciers, donc rejetés en raison de leurs différences) donne à voir une lecture historique nous ramenant une soixantaine d’années en arrière et non dénuée d’intérêt.
Cet Harry Potter 7 où l’enfance et le monde d’Hermione, Ron et Harry périclitent est donc sans aucun doute le plus sombre, ténébreux, adulte et cette noirceur s’avère au moins aussi fascinante que l’univers enchanteur de Poudlard des tout débuts. Non seulement nos trois héros ne sont plus dans l’univers sécurisé de Poudlard mais en plus ils se retrouvent dans un univers hostile. La menace se trouve donc à l’extérieur mais aussi en eux-mêmes, puisqu’ils doivent faire face aux doutes qui les assaillent et y faire face seuls, comme ceux d’Harry Potter sur le passé de son mentor Dumbledore qui n’est plus là pour le rassurer et démentir les rumeurs et calomnies le concernant. L’affiche ci-dessous est d’ailleurs à mon sens la plus réussie et celle qui reflète le mieux cet opus : les deux amis qui accompagnent Harry quoiqu’il leur en coûte, les gouttes de sang qui les éclaboussent, cette menace constante, ce mélange de ténèbres et de lumière, de magie et de réalisme, et cette course en avant non pour fuir mais pour affronter le danger et leur destin.
Aux couloirs mystérieux de Poudlard totalement absents de cette première partie des « Reliques de la mort » succèdent ici notamment des grands espaces déserts (forêts, présentes sur l’affiche ci-dessus) où la menace peut surgir à tout instant. Des grands espaces symboliques de ce nouveau monde auquel ils doivent se confronter, comme perdus au sein d’un univers trop grand pour eux, comme des enfants plongés dans un univers adulte fait d’incertitudes. Au lieu de fuir, ils choisissent de se confronter, au danger, à la mort et donc à la vie. Bref, de grandir, de terminer leur apprentissage. Le spectaculaire ne se fait par ailleurs jamais au détriment de l’intime mais au contraire sert l’évolution des personnages.
L’univers qui les entoure n’a par ailleurs jamais été aussi austère mais également aussi réaliste comme pour nous faire, nous aussi, sortir en douceur de l’univers imaginaire, tout comme eux doivent s’affranchir de leur enfance. Nous les retrouvons ainsi à Piccadilly Circus où la magie réapparait néanmoins rapidement pour nous rassurer quand même et nous dire que le voyage n’est pas encore tout à fait terminé, que n’est pas encore venu tout à fait pour nous le temps d’abandonner cet univers sombrement envoûtant et magique.
Mieux que jamais ce nouvel opus sait alterner les scènes d’émotion (comme cette scène où Hermione efface les souvenirs de ses parents, où cette tendre danse entre Harry Potter et cette dernière) et les scènes trépidantes, sans oublier quelques touches d’humour notamment avec l’irrésistible Elfe Dobby plus vrai que nature !
Passée la déception d’être éloigné de Poudlard, je vous le garantis vous serez à nouveau totalement embarqués par cet univers sombre où rien ne vous paraîtra plus naturel que d’être « transplané », de prendre l’apparence de quelqu’un d’autre grâce au « Polynectar », surtout grâce à la magie, pour moi le plus belle d’entre toutes, celle du cinéma qui agit ici du début à la fin…même si cet atout est en corrélation avec un défaut : sans doute un spectateur qui n’a pas vu ni lu les précédents Harry Potter aura-t-il plus de mal à saisir le rôle ou l’intérêt ou l’importance de différents lieux ou éléments.
Déjà réalisateur de « Harry Potter et l’ordre du Phénix » et « Harry Potter et le Prince du sang-mêlé » David Yates qui, avant Harry Potter n’avait guère fait parler de lui s’immisce et nous immisce une nouvelle fois parfaitement dans l’univers d’Harry Potter. Certes il est plus appliqué qu’audacieux aidé par des décors d’une somptueuse noirceur, par la musique d’Alexandre Desplat qui apporte aussi sa touche magique, d’émotion ou de suspense, et des acteurs désormais indissociables de leurs rôles, bien sûr Daniel Radcliffe, Rupert Grint, Emma Watson mais aussi Helena Bonham Carter (Bellatrix Lestrange), Ralph Fiennes (terrifiant et méconnaissable Voldemort), ou encore l’ambigu Professeur Rogue interprété par Alan Rickman, aidé par tout cela donc, il parvient à faire illusion.
St si on regarde sa montre, ce n’est pas par ennui mais avec le vain espoir de retarder le moment fatidique, et forcément un peu triste, où ce pénultième voyage fantastique et magique (au propre comme au figuré) va devoir s’achever et la réalité reprendre ses droits. Evidemment le (pré)dénouement , comme à chaque fois mais aussi plus que jamais, nous laisse sur notre faim dans l’attente impatiente du retour à Poudlard et peut-être du retour à la lumière après cette plongée dans un univers d’une noirceur ensorcelante et non moins palpitant.
Bande-annonce mêlant les deux parties des "Reliques de la mort":
L'avant-première d' "Harry Potter 7" à Tours ce 22 novembre
Je vous annonçais, ici, dès le 10 novembre, le nom de la ville lauréate, Tours, qui accueillera l'avant-première française officielle d"Harry Potter et les reliques de la mort", 1ère partie, tandis que,le 11 novembre, avait lieu l'avant-première mondiale à Londres. Je vous précise donc aujourd'hui que cette avant-première à Tours aura lieu le lundi 22 novembre. Cette avant-première aura lieu en présence des acteurs suivants: James et Oliver Phelps (les Jumeaux Weasley), Matthew Lewis (Neville Londubat), Mark Williams (Arthur Weasley), Clémence Poesy (Fleur Delacour), Evanna Lynch (Luna Lovegood), Warwick Davis (Gripsec). .
Dès ce 22 novembre à partir de 19h00, soit 2 jours avant sa sortie officielle (le 24 novembre), les spectateurs des cinémas Gaumont Pathé pourront découvrir en IMAX® « Harry Potter et les reliques de la mort - 1ère partie» en exclusivité aux :
- Gaumont Disney Village – Marne-la-Vallée (77)
- Pathé Quai d’Ivry – Ivry-sur-Seine (94)
- Pathé Carré de Soie – Grand Lyon (69)
- Gaumont Grand Quevilly – Rouen (76)
- Gaumont Labège – Toulouse (31)
Horaires et réservations disponibles dès aujourd’hui sur cinemasgaumont.com ou cinemaspathe.com.
Bonus: critique d' "Harry Potter et le prince de sang-mêlé" de David Yates
Afin de ne pas heurter la sensibilité des « HarryPottermaniaques » je précise au préalable que je ne suis pas une lectrice de J. Rowling et que je n’ai commencé à suivre l’adaptation cinématographique de la saga qu’à partir de l’opus n°3. Et même si dans le 5 (« Harry Potter et l’ordre du Phénix », déjà réalisé par David Yates) l’ennui l’avait emporté, c’est néanmoins avec plaisir que je me suis rendue à l’unique projection presse organisée par la Warner, hier, avide d’évasion d’un Paris grisâtre et désenchanté, fût-ce pour un Poudlard désormais menacé par des forces démoniaques. Un opus très attendu par les fans d’autant plus que la sortie a été retardée de six mois, et que le livre dont il est adapté est un des plus riches contenant pas moins de 700 pages.
L’étau démoniaque de Voldemort se resserre ainsi sur l’univers des Moldus et le monde de la Sorcellerie. Poudlard a cessé d’être un havre de paix, le danger rode au cœur du château… mais Dumbledore (Michael Gambon) est plus décidé que jamais à préparer Harry Potter (Daniel Radcliffe) à son combat final, désormais imminent. Ensemble, le vieux maître et le jeune sorcier vont tenter de percer à jour les défenses de Voldemort. Mais à Poudlard d’autres préoccupations occupent également les esprits : Harry Potter est ainsi de plus en plus attiré par Ginny (Bonnie Wright) qui ne laisse pas indifférent son rival, Dean Thomas tandis que Lavande Brown (Jessie Cave) a jeté son dévolu sur Ron (Rupert Grint) alors que Hermione (Emma Watson) est rongé par la jalousie.
C’est dans un Londres sous un ciel brumeux (qui a dit pléonasme ?) et colérique, sombre et inquiétant, attaqué par les disciples de Voldemort, que débute ce 6ème opus. L’impression est vertigineuse et nous fait immédiatement décoller de la réalité pour nous faire plonger de plein pied (ou balai) dans l’univers ensorcelé et ensorcelant d’Harry Potter qui, s’il nous est devenu familier, n’exerce pas moins une fascination aux réminiscences délicieusement enfantines sur les esprits les plus cartésiens.
Quelles que soient mes réserves émises ultérieurement, je confesse une totale immersion (ce qui me concernant est une véritable gageure sachant que je suis notamment réfractaire au cinéma d’animation), un jouissif oubli de la réalité et des 2H32 passées sans que je m’en aperçoive, les trouvant même trop courtes.
Ce scénario signé Steve Kloves, également scénariste des 4 premiers (et non du 5ème, ce qui explique peut-être sa qualité moindre) dose astucieusement le passé et le présent, les scènes d’une atmosphère ténébreuse et la comédie et même la comédie romantique pour au final donner cette potion magique malgré une relative vacuité de l’enjeu si ce n’est celui de nous faire patienter avant les ultimes épisodes. (En réalité un film en 2 parties : « Harry Potter et les reliques de la mort » dont la première partie sortira en novembre 2010, et la seconde à l’été 2011, deux parties également réalisées par David Yates).
La fin n’est ainsi pas à la hauteur du rythme trépidant et haletant, et n’a finalement d’autre but que de susciter l’attente avant les deux derniers épisodes, le vrai climax et la réelle confrontation que cet opus nous laissait espérer pour son dénouement, d’où un sentiment d’insatisfaction et d’avoir admirablement été menée en bateau (et à la baguette, au sens concret, cela va de soi) et de nous laisser sur notre faim.
En même temps que Harry Potter, Daniel Radcliffe a grandi et son jeu s’est affiné. Les personnages ont aussi gagné en ambivalence. La frontière entre le bien et le mal est de plus en plus floue, de même que celle entre l’enfance et l’âge adulte, la fin de l’innocence que vivent les élèves de Poudlard étant aussi celle d’un monde de plus en plus menacé. A l’inverse, Drago ( Tom Felton) , derrière son insolence et son arrogance laisse transparaître sa fragilité et sa vulnérabilité, donnant aussi une impression de manque d’épaisseur à son personnage et accessoirement (et un court instant) aux scènes dans lesquelles il apparaît. Un nouveau personnage, réjouissant, fait également ici son apparition sous les traits du professeur Slunghorn (Jim Broadbent) , dandy excentrique et snob. Le Professeur Rogue (Alan Rickman) , toujours aussi énigmatique, fait planer une menace constante et délectable.
Certaines scènes sont lyriques, époustouflantes, voire mystiques à souhait, la scène de la grotte (que je vous laisse découvrir) faisant songer aux « Dix commandements ».
La photographie joue savamment de l’ombre et la lumière, à l’image de l’ambivalence grandissante des personnages, une photographie signée Bruno Delbonnel (« Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain », « Un long dimanche de fiançailles »).
Maintenant que vous êtes prévenus de cette (petite) réserve quant à la fin, je peux vous recommander ce divertissement de très grande qualité pour sa potion magique constituée d’un savant mélange d’humour et de noirceur qui remplit pleinement son rôle à savoir nous faire oublier la réalité, le temps qui passe, (et l’enjeu ou son absence mais qu’importe) . Ne vous privez surtout pas de cette délicieuse sensation d’être immergés dans un ailleurs irréel devenu probable par la magie. De Poudlard. Et surtout… du cinéma.
A noter: dès le 15 jullet (date de sortie du film en salles), il sera projeté en IMAX au Gaumont Disney Village, l'unique salle IMAX 3D de France permettant ainsi de profiter de l'incomparable qualité de l'image et du son de l'IMAX Expérience. Les 12 premières minutes bénéficient ainsi de la technologie IMAX 3D.
10:56 Écrit par Sandra Mézière | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer |