LES CHANSONS DE L’INNOCENCE RETROUVEE d’ETIENNE DAHO : l’album de cette fin d’année et histoire de nos rendez-vous manqués (20/11/2013)

 

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Cinq ans. Il y a cinq ans, déjà, j’assistais au concert  d'Etienne Daho à l'Olympia pour  Obsession tour. Un concert élégant et sensuel, fiévreux et électrique, poétique et magnétique. En bref, un moment inoubliable sur lequel je ne peux m’empêcher de revenir ci-dessous.

C’était un samedi soir sur la terre comme l’aurait chanté Cabrel. Un samedi soir Boulevard des Capucines, à l’Olympia. Un soir de juin. Ce soir-là, il pleuvait tristement, inlassablement.

Neuf ans auparavant, en octobre 1999, j’avais été sélectionnée sur lettre sur le cinéma Britannique pour intégrer le jury du Festival du Film Britannique de Dinard alors présidé par Jane Birkin et dont Etienne Daho était également membre se distinguant par une discrétion, une affabilité et une sensibilité rares et émouvantes, une sincérité et une pudeur touchantes. A la fin du festival, il m’avait proposé (en tout bien tout honneur) de transmettre mes coordonnées à son secrétaire pour que je sois invitée à ses prochains concerts. Je n’avais pas osé. Rendez-vous manqué… J’ai ensuite commencé à écouter sa musique que je connaissais si peu, à vraiment l’écouter, à l'apprécier vraiment aussi pour finalement être totalement envoûtée.   Depuis, je l’ai aperçu dans un célèbre hôtel de la côte bretonne où je séjournais en même temps que lui. Je n’ai pas osé l’aborder, le déranger. Rendez-vous manqué, à nouveau.  J’ai simplement griffonné gauchement et de mes hiéroglyphes légendaires quelques mots que je lui ai faits transmettre et dont j’ignore aujourd’hui encore s’il les a reçus et lus. 

Cher Etienne, si par un heureux hasard - je sais que vous les affectionnez-, vous tombez sur ces mots, merci de la gentillesse et l’élégance dont vous aviez alors fait preuve à mon égard, étudiante maladroite car intimidée par le prestigieux jury qui m’entourait, et merci pour votre musique et vos mots qui m’ont si souvent accompagnée, ensorcelée. Merci aussi, sans le savoir, de m'avoir porté bonheur puisque mon premier roman publié portait le titre d'une de vos chansons que j'aime tant Le Brasier. Et, surtout, j'espère que vos ennuis de santé ne sont plus qu'un mauvais souvenir...

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« Il n’est pas de hasard, il est des rendez-vous. Pas de coïncidence.»  Telles sont les premières paroles du sublime morceau Ouverture de  l’album Corps et Armes, véritable ode au public et allégorie amoureuse, public à qui, ce soir-là,  à l’Olympia, il avait confié que c’était sa chanson préférée, lui rendant subtilement hommage. Non, il n’est pas de hasard, il est des rendez-vous. Pas de coïncidence. Et sans ce rendez-vous du destin à Dinard, probablement ne serais-je jamais allée à l’Olympia ce soir de 2008,  ni l’écouter à Rennes, la ville de ses débuts, lorsque j’y étudiais encore, il y a quelques années. Et probablement n’aurais-je pas écouté ces Chansons de l’innocence retrouvée qui, en des jours tragiques, me donnent l’audace inespérée de croire que même après des moments terribles, il est possible de retrouver le goût de la légèreté.

Alors, certes il pleuvait tristement et inlassablement ce soir de juin 2008 mais quand je suis entrée dans les couloirs solennels de l’Olympia, noirs et rouges, couleurs d’une sobriété mystérieuse et passionnée, c’était déjà une promesse paradoxale d’une obscurité lumineuse et ensoleillée, à l’image de ce concert et de son interprète.

L’embellie a commencé avec les « Ukulélé girls » qui assuraient (oui, elles assuraient) sa première partie, un groupe de quatre filles qui revisitent la musique pop au Ukulélé et avec une belle allégresse et originalité comme avec  cette reprise réussie de « Gangsta Paradise » de Coolio (www.myspace.com/ukulelegirls ).

Puis la lumière s’est rallumée, la tension est montée d’un cran. Quand Etienne Daho a entonné les premières notes de L’invitation (Victoire de la musique 2008 du meilleur album pop rock), alors plus rien d’autre n’existait et la foule s’est unanimement levée, galvanisée déjà.

Il est apparu sur scène juste vêtu d’un costume noir à même la peau, à la fois à fleur de peau et à  nu, dans tous les sens du terme, ainsi aussi vêtu de mystère magnétique. Je crois, je suis certaine même, de ne jamais avoir assisté à un concert où l’atmosphère, dès les premières notes, était aussi électrique et festive. Ses premiers mots ont été de dire que nous « ferions la fête ensemble », « ce soir un peu spécial » incluant immédiatement le public, pourtant déjà conquis.

Enfiévré, s’épongeant régulièrement et langoureusement le front, dansant tout aussi langoureusement, d’une élégance sensuelle, d’une passion communicative, il a ensuite alterné entre morceaux de son dernier album « L’invitation » et titres plus anciens sans que jamais cette énergie électrique ne quitte la scène ni la salle. De son adaptation du poème de Genet  Le condamné à mort  dans la chanson Sur le cou, poème « sulfureux et poignant » comme il l’a décrit,  à l’image de ce concert, à Paris, Le Flore extrait du mythique album  Pop Satori dit fondateur de la Pop française aux Heures hindoues en passant par Mon manège à moi reprise d’Edith Piaf ou par le charnel et poétique « Les Fleurs de l’ interdit » inspiré de ses  trépidantes nuits sans fin à Barcelone. «  La notte, la notte » qu’il évoque d’ailleurs souvent nous entraînant en mots et musiques enivrantes dans ses dérives salutaires. Et même s’il dit que « La chanson est le seul langage qu’il maîtrise », d’ailleurs magnifiquement, il était ce soir-là plutôt bavard, poétiquement drôle et drôlement poétique.

Bien sûr, quand il a chanté Boulevard des Capucines, une chanson sur le pardon inspirée d’une lettre que lui a écrite son père peu de temps avant sa mort, une émotion silencieuse et palpable s’est emparée de la salle du Boulevard des Capucines, étrange résonance entre les mots chantés et la réalité. Il a eu la pudeur d’insérer  cette chanson entre deux autres, de ne rien en dire, évidemment tout était dit…

Le concert s’est achevé par Cap Falcon  qui évoque ce lieu à 20 kilomètres d’Oran, en Algérie, où il a passé ses premières années, un endroit  auquel « il pensait particulièrement ces derniers jours » parce qu’ils y avaient pour voisin un certain Yves Saint-Laurent décédé  peu de temps avant le concert…

Daho sait écrire et interpréter la passion avec une intensité rare dont semblait vibrer toute la salle de l’Olympia ce soir-là,  une intensité qui sait vous donner viscéralement ce sentiment qu’aujourd’hui est « le premier jour du reste de [notre] vie » et que nous « aurons toute la mort pour vivre avec des remords, des regrets », sublime « étreinte de la liberté ».

Sur scène et en chanson (dans Un air étrange) il a su faire rimer  et danser « cimes » et « abîme », en un tango rock périlleusement passionnel, il a vacillé (et emploie d’ailleurs souvent ce mot) et su nous faire vaciller. Le trio de cordes et "les sanglots longs des violons", la sobriété scénique, accroissaient encore la mélancolie joyeuse et poétique de cet instant dont on aurait aimé qu’il dure encore plus longtemps malgré ses plus de deux heures sur scène.

C’est seul et à genoux qu’il a achevé ce concert. Nous aussi. A genoux. D’émotion. De gratitude. Puis il est réapparu, un court instant, seul devant le rideau rouge. Discret, presque effacé (j’ai repensé à Dinard, que talent et discrétion démesurés riment si bien ensemble), ému surtout sans doute.  La lumière s’est rallumée, violemment. Dénouement abrupte après ce spectacle tumultueux et inoubliable, fiévreux, intensément vivant, nous donnant aussi, encore plus, l’inestimable sentiment de l’être : un « brasier » incandescent.

Non, décidément, il n’est pas de hasard, il est des rendez-vous. Pas de coïncidence. C'était un samedi soir pluvieusement ensoleillé sur la terre, une irrésistible "invitation" "Boulevard  des Capucines"...

Dehors, quand j’ai laissé derrière moi ce Boulevard des Capucines avec son « nom qui tout là haut scintille » peut-être pleuvait-il encore.  Je l’ignore. Je n’avais qu’un sentiment, celui qu’ « Il est des rendez-vous, Pas de coïncidence. »

Oubliez cette pseudo-polémique absurde au sujet de la photographie de la pochette de son nouvel album Les chansons de l'innocence retrouvée (un « jardin d’Eden » signé Richard Dumas) et plongez-y sans hésiter pour vous laisser ensorceler par sa mélancolie joyeuse délicieuse(ment) contagieuse, son irrévérence gracieuse. Ecoutez et réécoutez aussi. Ses albums possèdent toujours cet étrange pouvoir : plus vous écoutez, plus vous aimez, moins vous pouvez vous en passer… 

Au détour de ces 17 titres, vous  croiserez aussi Visconti, Camus, Giacometti...parfois deux versions (très différentes) de la même chanson avec, notamment, ce duo enchanteur avec Dominique A sur "En surface".

On y retrouve ce mélange de sensualité et d’électricité, de fièvre et de mélancolie, et ses thèmes fétiches comme celui du destin, de la chance mais aussi une influence très cinématographique. Des sons et des mots qui s’enlacent, langoureux et joyeux, sensuels et tourmentés.

Un grand retour après son interprétation du Condamné à mort de Genet avec Jeanne Moreau et le projet de Lou Doillon, Places,  album d’une beauté déchirante.

 A un moment où je redoute d’avoir perdu à jamais le goût de la légèreté, ces chansons de l’innocence retrouvée (en référence aux Chants de l’innocence de William Blake) m’ont réellement transportée, avec ces mots  tellement précis, ciselés, ensorcelants, poétiques et parfois tranchants, alliés à ce vibrant orchestre de cordes enregistrées à Abbey Road.  Au détour d’une chanson, l’Etrangère, vous croiserez Debbie Harry (Blondie) ou sur deux autres Nile Rodgers à la guitare. Ou une chanson plus engagée sur Lampedusa (Un Nouveau Printemps).

Un douzième album  incontournable, un enchantement mélancolique que je ne me lasse pas d’écouter et réécouter, inlassablement comme tombait cette pluie ce jour de juin 2008 sur le Boulevard des Capucines, et en attendant le prochain rendez-vous (que je n'espère pas manqué et manquer), sans doute lors de la prochaine tournée à laquelle je ne manquerai pas d’assister et dont je vous donne toutes les dates ci-dessous.

 

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Vous pourrez retrouver Etienne Daho à l’occasion de sa tournée « Diskönoir tour » avec, notamment, l’Olympia du 3 au 6 novembre 2014.

 

Dates du 2 octobre au 20 décembre 2014.
La tournée d’Etienne Daho, initialement prévue au Printemps 2014 est confirmée pour l’automne 2014.
Les billets achetés sont remboursables auprès du point de vente ou restent valables pour les dates reportées si la salle est identique.
La tournée passera par l’Olympia  du 3 au 6 Novembre 2014
Toutes les dates sont disponibles sur le site http://www.tsprod.com, ainsi que dans tous les points de vente habituels dont La Fnac

 

Le Domaine Privé consacré à Etienne Daho par la Cité de la Musique et la salle Pleyel initialement prévu en février 2014 est reporté en juillet 2014 et devient Une Jeunesse Modern.
Il sera présenté dans le cadre du festival Days Off. dont Etienne Daho sera l’invité d’honneur.
Le programme sera le suivant :
Le 1 Juillet : Etienne Daho joue Pop Satori à la Cité de la Musique
Le 5 Juillet : Etienne Daho Pop Hits à la Cité de la Musique
Le 8 Juillet : Soirée Tombés pour la France à la Salle Pleyel
Les billets achetés pour les dates initiales restent valables ou sont remboursables auprès du point de vente.

 

Aussi, le 18 Juillet, Etienne Daho sera en concert à Lyon aux Nuits de Fourvière, le 25 septembre à Vélizy Villacoublay à L’Onde, le 27 septembre à Gap au Quatro, le 16 octobre à Rueil Malmaison au Théâtre André Malraux et le 16 décembre à Brest au Quartz. Ces dates seront ouverte à la réservation début 2014.

 

Les dates du DISKÖNOIR TOUR – 2014 :
Jeudi 02 Octobre 2014 – CHALONS EN CHAMPAGNE (51 ) – Le Capitole
Vendredi 03 Octobre 2014 – LILLE (59) – Théâtre Sebastopol
Samedi 04 octobre 2014 – BETHUNE (62) – Théâtre
Mardi 07 octobre 2014 – MEAUX (77) – Théâtre du Luxembourg
Jeudi 09 octobre 2014 – NANCY (54) – Salle Poirel
Vendredi 10 octobre 2014 – THIONVILLE (57) – Théâtre
Samedi 11 octobre 2014 – SAUSHEIM (68) – Espace Dolfus & Noack
Jeudi 16 octobre 2014 – VELIZY VILLACOUBLAY (78) – L’Onde
Vendredi 17 octobre 2014 – ESCH SUR ALZETTE (LUX) – Rockhal
Samedi 18 octobre 2014 – STRASBOURG (67) – La Laiterie
Jeudi 30 octobre 2014 – LIEGE (BE) – Le Forum
Vendredi 31 octobre 2014 – BRUXELLES (BE) – Cirque Royal
Du lundi 03 au jeudi 06 novembre 2014 – PARIS – Olympia
Jeudi 13 novembre 2014 – MARSEILLE (13) – Le Silo
Vendredi 14 novembre 2014 – CANNES (06) – Palais des Festivals
Samedi 15 novembre 2014 – SAINTE MAXIME (83) – Le Carré
Mercredi 19 novembre 2014 – ANNEMASSE (74) – Château Rouge
Jeudi 20 novembre 2014 – GRENOBLE (38) – MC2
Vendredi 21 novembre 2014 – BOURG LES VALENCE (26) – Théâtre le Rhône
Samedi 22 novembre 2014 – CLERMONT FERRAND (63) – Coopérative de Mai
Mardi 25 novembre 2014 – ROUEN (76) – Le 106
Jeudi 27 novembre 2014 – SAINT LÔ (50) – Le Normandy
Vendredi 28 novembre 2014 – NANTES (44) – Cite des Congrés
Samedi 29 novembre 2014 – TOURS (37) – Le Vinci
Mercredi 03 décembre 2014 – MONTCEAU LES MINES (71) – L’Embarcadère
Jeudi 04 décembre 2014 – FIRMINY (42) – Le Firmament
Samedi 06 Décembre 2014 – MORGES (CH) – Théâtre de Beausobres
Vendredi 12 décembre – TARBES (65) – Le Parvis
Samedi 13 décembre 2014 – SEIGNOSSE (40) – Les Bourdaines
Jeudi 18 décembre 2014 – TOULOUSE (31) – Le Bikini
Vendredi 19 décembre 2014 – BORDEAUX (33) -Théâtre Fémina
Samedi 20 décembre 2014 – RENNES (35) – Le Liberté

A noter également: 
Daho fait son cinéma : Une sélection de films français réalisée par Étienne Daho, avec projection dans les cinémas Mk2 Quai de Loire et Quai de Seine 19e arrondissement de Paris.

 

Les chansons de l’innocence retrouvée– Polydor – Universal Music

 

Produit et arrangé par Etienne et Jean-Louis Piérot et co-produit par Richard Woodcraft

Pour en savoir plus: http://dahofficial.com/

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15:04 Écrit par Sandra Mézière | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, etienne daho, les chansons de l'innocence retrouvée, la peau dure | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | | Pin it! | |