Concert de Vincent Delerm à Laval : monologues parallèles (15/02/2014)

 

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Il y  trois mois, je n’aurais pas imaginé venir là. Assister à un concert. Un concert, vous imaginez ! Non, vous n’imaginez pas, certainement. Il y a quatre mois, je n’aurais pas imaginé voir mon père mourir quelques jours plus tard. Il y a trois mois, je n’aurais pas imaginé survivre à la mort de mon père. Ou si : survivre, seulement. Il y a cinq mois, en écoutant avec mon père, émus, l’Ave Maria de Gounod chanté par Alagna, je n’aurais pas imaginé que nous l’entendrions, deux mois plus tard, séparés par : l’allée glaciale d’une Eglise, un cercueil, la mort. Sa mort. Je n’aurais pas imaginé que cette musique qui nous avait réunis dans un instant complice résonnerait peu de temps après dans une Eglise comme un cri d’une beauté douloureuse et déchirante. Je n’aurais pas imaginé aller à un concert, trois mois après la mort de mon père. Ou si : comme d’autres vont à l’Eglise, justement. Pour trouver une explication à l’inexplicable. Pour trouver un écho à l’indicible. Un sens à l'insensé. Il y a tant de choses que je n’aurais pas imaginées. Les silences fracassants de ceux qui sont si diserts quand leur intérêt entre en jeu. Les mots qui sauvent aussi. Parfois sans le savoir. J’ai choisi de ne retenir que ceux-là. Ceux que j’ai reçus et par lesquels j'ai été et suis particulièrement touchée. Les mots de belles personnes. Qui me portent encore.  Ceux que j’ai écrits. Libérateurs. Ceux que j’ai lus, plongeant à cœur et âme perdus dans ces milliers de livres inertes et orphelins eux aussi, dans sa bibliothèque. Pouvoir inestimable des mots.   Faire abstraction de ceux qui imaginent (Sérieusement. Sérieusement ?) que, après trois mois, tout est effacé et qui ignorent que leur silence est comme un autre deuil. De la douleur et du passé. Ceux qui me parlent de tout et de rien, surtout de riens, de tout sauf ça, me rappelant que cette cicatrice, béante, est invisible. Que je suis là en apparence et encore tellement ailleurs. A regarder le soleil avec circonspection et à me demander combien de temps encore en émanera cette tristesse infinie. Je n’aurais jamais imaginé que dorénavant  le chagrin avec lui devrait être enterré. Cet ennemi sournois qui surgit n’importe quand. En regardant un film, me souvenant que le dernier que nous avons regardé ensemble était le même que celui par lequel il m’a fait aimer le cinéma, et l’aimer passionnément. Terrible ironie du destin. En me promenant : ici, ailleurs, partout. En retournant ou voyant un lieu où, il y a quatre mois seulement, persuadée qu'il était sur la voie de la guérison, je lui avais promis que nous irions: l'Opéra de Paris, la Comédie Française, ou le chemin de halage devant la maison familiale où il courait 18 kms il y a deux ans seulement. Avant. Juste avant ces deux années de vain combat. En voyant un restaurant où nous avions dîné en famille si récemment, hier il me semble, à me dire comment est-ce possible. Brusquement, en étant éblouie par une lumière particulière, réminiscence brutale d’un instant. Ou exhalant ce doux parfum de l'enfance à jamais révolue.   Une silhouette au loin qui me rappelle la sienne, me fait sourire, déraisonner, oublier une seconde l’ineffaçable, puis me ravage.  Un moment ou une réflexion que je ne pourrai pas partager et qui meurent, eux aussi. Un concert de Vincent Delerm sur lequel il aurait ironisé. Chagrin sournois comme cette maladie qui l’a emporté que certains nomment « longue » pour ne pas dire cancer par une soudaine et ridicule pudeur. Peur peut-être d’évoquer ce qui, en le nommant, semble être contagieux et qui, malheureusement, concerne tant de familles, elles aussi plongées dans ce silence étouffant qui entoure, encore aujourd'hui,  cette maladie, surtout quand elle devient incurable, comme elle l'est encore parfois même si on tend de plus en plus à le nier, dissimuler (et même si, aussi, bien heureusement, on en guérit de plus en plus). Cette réalité que semblent seulement comprendre ceux qui sont passés par là, familles ou bien sûr malades quand d’autres la balaient d’un silence, d’un revers d’indifférence ou d’insouciance, qui ignorent le combat et le courage que cela représente. Je n’aurais jamais imaginé que le deuil était peut-être notre dernier tabou. Qu’on était censé le zapper comme tout le reste.

Voilà tout ce à quoi je pensais, là-haut, tout en haut du théâtre de Laval lorsque Vincent Delerm a commencé son unique concert de l’Ouest.  Moi dans mon monde. A le regarder de loin, en plongée. Lui dans le sien. A attendre qu’il vienne me chercher, à ma place dont j’avais l’impression qu’elle était si peu la mienne ce soir-là. La mienne ou la nôtre, plutôt : mon chagrin, mes souvenirs et moi. Ne me croyez pas de parti pris. J’ai aimé la musique de Vincent Delerm. Follement. Comme vous le verrez dans mon "article" suite à son concert à La Cigale en 2006 (publié à nouveau ci-dessous). C’était la vie d’avant. Peut-être étais-je plus indulgente? Peut-être Delerm semblait-il plus impliqué? Sans doute l’étais-je beaucoup plus aussi.  Sans doute y a-t-il des choses que je ne pourrai plus supporter  désormais (outre les silences fracassants) : le manque de générosité, la paresse, la désinvolture (fût-elle jouée), la nonchalance. Sur scène ou dans la vie. Tout ce que j’ai ressenti ce soir-là. En tout cas, les 40 premières minutes pendant lesquelles mes pensées divaguaient.

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Il est arrivé. Tranquillement. Seul en scène. S’est installé à son piano tandis qu’un autre jouait. Sans pianiste.  Comme le fantôme de ses émotions. Derrière, des  images éparses sur un écran.  Des variations de lumière. Une voix off féminine. C’était triste (oui, triste, pas mélancolique), morcelé, conceptuel et lent comme un (mauvais ?) film de la Nouvelle Vague. Après deux phrases, il s’est raclé la gorge.  Sans discrétion. Sans égards pour ce public qui devenait alors comme une masse informe, indifférenciée. Là ou ailleurs…

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Nous étions faits pour nous comprendre, pourtant. Lui et ses « Amants parallèles » (titre de ce cinquième album après son album éponyme puis  « Kensington Square », « Les piqûres d’araignée » et « Quinze chansons » ). Moi, et mes Ombres parallèles.  Il semblait monologuer. Alors, je suis restée dans mes divagations. A me demander, à cet instant précis, combien de familles vivaient ces moments insoutenables à entendre l’insupportable au milieu d’un silence et d’une indifférence assassins, ce râle haletant et harassé d’un être cher, héros du quotidien, à redouter le suivant, à espérer qu’il puisse supporter le suivant, tout en sachant que le seul soulagement  pour lui serait l’insoutenable pour eux : qu’il cesse à jamais.

Pendant ce temps, Vincent Delerm racontait l’histoire d’un couple sur une décennie résumée en 32 minutes (durée de son album) ou un peu plus, en parlant, souvent. En chantant, de temps en temps.  Ou plutôt en murmurant comme on le ferait à l’oreille d’un ami.  Comme ça me semblait vain. Sinistre. Lointain. Prosaïque comme son « avant l’hiver avant le pull-over ».Pas un ami, oui, une connaissance plutôt. Une lointaine connaissance.

Le disque a été enregistré avec des pianos seulement. L'album est réalisé avec Maxime Le Guil et Clément Ducol qui a travaillé avec Camille (tout un programme...). Et un piano préparé (qui engendre des sons qui ne sont pas ceux d’un piano « ordinaire »). Il faut l'avouer: du piano, il en joue admirablement.

En résulte un ton feutré qui ne m’a jamais semblé intime ou même intimiste. Un ton pour nous parler d’amour. De désamour surtout. De solitude à deux finalement. Comme lors de son spectacle. Lui, d’un côté. Le public, de l’autre.  Des instantanés : Vincent Delerm aime d’ailleurs beaucoup la photographie, en particulier Martin Parr et Raymond Depardon. Une bande originale de film qui se voulait universelle. Instants fugaces racontés comme autant d’épisodes du film d’une histoire amoureuse. Ou plutôt des fragments. Des courts métrages inachevés. C’est d’ailleurs le titre d’une chanson de cet album. Le film.  Une minute quarante quatre  trop courte. Dommage. J’aimais son rythme cinématographique. Ses images que je voyais presque danser avec les mots. « Et tu connais le film par cœur la fille maladroite l’ascenseur le garçon sous la pluie qui court… » « le pare-brise le volant je roule jusqu’à Milan » « Des violons par-dessus l’histoire » «  Et tu connais le film par cœur et dans une heure quarante même si c’est le même ascenseur tu seras différente ».Comme dans cette autre chanson, « Ils avaient fait les valises dans la nuit ». Il ne manquait plus que la musique de Francis Lai et j’avais l’impression de voir Trintignant dans « Un homme et une femme », rouler à vive allure sous la pluie rejoindre Anouk Aimée dans cette scène sublime. Rares sont les films qui donnent à ce point la sensation de voir une histoire d'amour naître et vibrer sous nos yeux, d'en ressentir -partager, presque- le moindre battement de cœur ou le moindre frémissement de ses protagonistes, comme si la caméra scrutait les visages et les âmes. Vous pourrez voir une des plus belles scènes du film dans le clip de la chanson ci-dessous.

C’est d’ailleurs ce qui m’a fait revenir à la réalité. La voix ensorcelante de Trintignant dans le film de Lelouch. Lorsqu’il a chanté Deauville sans Trintignant. Et puis  La natation synchronisée. Quatrième de couverture. Le Baiser Modiano.  Revenant à ses anciens titres que j'ai tant aimés, au name-dropping aussi  ( abandonné ici si ce n’est le un peu lourd « Son ventre à elle ressemblait maintenant à celui de Mia Farrow dans Rosemary’s baby").

Et puis… Son humour nonchalant. Son autodérision ("Je suis un chanteur pluvieux"). Cette manière de se moquer du chanteur qui veut se la jouer sincère en racontant des anecdotes et en racontant lui-même des anecdotes (vous avez vu un peu la mise en abyme !?), au second degré. Cette manière d’emporter malgré tout notre adhésion sans rompre tout à fait le monologue. Parce que sa nonchalance et sa désinvolture (fausses, jouées, je sais, je sais) ont du charme, finalement.

Mais je suis restée à distance, malgré tout.  Sans doute étais-je loin, trop loin. Sans doute n’était-il pas assez proche de son public. Il n’a d’ailleurs prononcé qu’une fois le nom de Laval, à la fin. Il est si beau le nom de mon palindrome natal avec la symétrie parfaite de ses lettres qu’il est pourtant dommage de se priver de le prononcer.

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Le concert s’est achevé par une chanson de William Sheller. « Un homme heureux ». Un beau programme. Peut-être nous sommes-nous rejoints un court instant sur cette quête de bonheur.

Le concert s’est achevé. Sans avoir réussi à m’émouvoir. C’est rare. Peut-être étais-je trop happée par mon propre monologue. Peut-être aussi était-il un peu trop enfermé dans le sien. Sans doute étions-nous deux parallèles. Je demeure, malgré tout, une incurable utopiste persuadée que même les parallèles peuvent se rejoindre. Que même le soleil finira par ne plus être trompeur. Alors, peut-être au prochain concert, Vincent. Sans rancune.

Et puis, pour être honnête, j’ai souri à cette chanson (d'un précèdent album) que je vous propose de réentendre…

Pour le plaisir, celle-ci qu'il n'a pas chanter:

Et puis, de ce nouvel album » je vous recommande tout de même « Le film » et « Les Amants parallèles ».

 « Parallèles Pas loin mais à côté quand même ». Pas mieux.

Vincent Delerm sera au théâtre Dejazet du 4 au 29 mars 2014.

(Et puisque de musique il est question, j'en profite pour vous recommander le dernier album d'Etienne Daho "Les chansons de l'innocence retrouvée", malheureusement reparti bredouille des Victoires de la Musique hier soir, et à qui je consacre un large article, ici).

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Un soir de 29 novembre à La Cigale (ci-dessous , mon "article" publié le 30 novembre 2006, suite à son concert à La Cigale)

 

C’était un soir de novembre à la Cigale,

D’ailleurs cela a commencé par leurs voix si musicales

Avec aussi le charme suranné d’images un peu jaunies

Sur un rideau blanc quand même un peu décrépi

Puis, l’un s’évanouit, l’autre apparut à nos yeux attendris, tout ouïe aussi

Dans une salle qui aurait pu être de Chatenay Malabry

Ou recevoir l’archevêque de Canterbury

Mais c’était dans mon impitoyablement belle ville de Paris

Là où le faux pas n’est pas permis 

Où, pour presque rien,

Cela peut s’achever en dénouement shakespearien

Et puis des piqûres d’araignées

Au doux présent nous ont ramenés

A la poésie d’une époque un peu désenchantée

Alors, son regard aiguisé il a baladé

Avec son allure élégamment dégingandée

Sur son époque passée enchantée

Qu’il sait si joliment nous faire partager, regretter

Sur son époque actuelle

Sur laquelle il pose et ose son regard faussement cruel

Avec sa voix devenue mélodieuse

Sublimée par les notes de son piano, langoureuses

Comme de belles et filmiques histoires

Qu’il conterait à d’éternels enfants dans le noir

Toujours l’ironie au bord des lèvres

La pudeur de celui  qui ne renonce pas aux rêves

Qui sait que l’enfance est à jamais révolue

Celle qui ne l’a jamais autant ému

Qu’il nous appartient d’en garder toujours la folie

De la raviver par notre goût immodéré d’envies, en vie,

Qui cache sa nostalgie derrière une douce ironie

Raillant Renaud, les capricornes, les koalas, juste la vie, surtout lui

Hitchcock Truffaut les entretiens

Ca aussi, nous avons en commun

Cela ressemblait à un film de Fellini

Avec lui, nous sommes allés en Italie

Cela ressemblait à du Woody Allen

L’humour pour si bien cacher ses peines

Cela ressemblait à du Chaplin, simplement finalement à Delerm

Qui, de sa plume, a capturé les plaies des temps modernes

Empreint de toute la nostalgie de Truffaut

Cela ressemblait  à un film avec Jean-Pierre Léaud

Qui se regarde et s’écoute comme un film d’antan

Aussi captivant que la voix suave de Fanny Ardant

On aurait dit ce film avec Charles Denner

Dont il aurait pu composer l’air

Cela ressemblait à du cinéma

Il devrait passer derrière la caméra

Et puis son air quelque peu distant

Peut-être intimidé par la présence de son Philippe de parent

Ou simplement l’humilité maladroite du talent

Lecteurs du Figaro Madame ou de Libé

A sa place le public l’a trop timidement entonné

Par des diapos pourtant bien aidé

Pour, avec lui, se retrouver en natation synchronisée

Il a pourtant  finalement si bien su l’envoûter, l’électriser

Malgré l’air un peu blasé

De certains Parisiens bobos par Renaud raillés

Ou de provinciaux qui ont Sardou manqué

Et se sont à La Cigale égarés

Disant Delerm c’est bien mais faut aimer Delerm

A moins qu’ils n’aient eu la déveine

De dîner auparavant avec Anita Pettersen

Réveillés quand même par le duo avec Fersen

Qui nous a entraînés dans sa rengaine

La salle a enfin trouvé son entrain

Enchaînant les rappels, tapant dans les mains

Pour oublier le petit matin, en vain

Car, forcément, il succèderait, chagrin

A ce soir  qu’on aurait cru sans lendemain

J’aurais aimé faire la peau

Aux maudits qui remettaient trop tôt leurs manteaux

Avant même le rideau, le dernier écho

Habitués à zapper, passer, décrier, éluder

Prisonniers encore de leurs piètres et opiniâtres réalités

Si pressés toujours de la retrouver

Métro Boulot Dodo

Finalement des amateurs égarés de la dame au chapeau

Surtout ne pas rater le dernier métro

Finalement d’autres admirateurs de Truffaut

Pourtant le repos arrive bien assez tôt

Pour se priver de celui des maux

Engloutis dans cette avalanche de jolies nostalgies

Pas seulement de Chatenay Malabry

Déjà, encore, j’étais ailleurs, sur le quai des Grands Augustins,

Avec peut-être un livre de Modiano à la main

Et tant de rêves dans ma tête

Qui plus que jamais chantaient à tue-tête

Quelque chose comme un air de fête

Et puis, il le fallait alors je suis sortie

Avec une image improbable de mariachis

Enveloppée aussi d’un voile d’une réconfortante mélancolie

Suscitée par son enchanteresse poésie

Moi et mes rêves à la folie

Qui crois aux quatrièmes de couverture

Qui peuvent effacer toutes les blessures

Qui sais les soirs d’été à Ambroise Paré

Mais aussi que tout peut en un jour changer, révéler, réveiller

Ignorant la chaleur ou le froid ou la pluie

Ignorant si j’étais à Paris ou Chatenay Malabry

En rentrant, j’ai admiré plus que jamais l'incomparable charme germanopratin

Tiens, tiens le quai des Grands Augustins

Après être passée devant le Carrousel illuminé

De son incomparable beauté auréolé

Comme une chanson de Delerm un soir d’été

Insatiable esthète acharnée

Si seulement c’était un métier

Je dois avouer avoir quelques chansons absentes regretté

Ainsi, j’aurais aimé savourer sa délicieuse heure du thé

Entendre la voix de Jean-Louis

Voir le visage de Fanny, aussi

C’était un soir à La Cigale

Avec celui que j’ai découvert par son imitateur intarissable

Dans le Deauville  de Trintignant, subrepticement ensorcelant

Celui qui n’est jamais décevant

Le mien celui qui suspend le vol du temps,

Je vous écris dans le silence qui s’installe

Le silence lénifiant après un doux soir à la Cigale,

Dé(i)fiant le temps, la réalité,  l’ennui

Un moment de poésie, un beau moment de vie, de nostalgie, de mélancolie, de rêveries

Juste envie de dire merci. Allez-y. Courrez-y.

Malgré la ville normale

Malgré les voitures banales

Il y aura toujours le chant des cigales

C’était juste et tellement un soir de novembre inoubliable à La Cigale

 

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11:27 Écrit par Sandra Mézière | Lien permanent | Commentaires (4) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | | Pin it! | |