Critique de THE LIGHTHOUSE de Robert Eggers (compétition) (13/09/2019)
« The Lighthouse » de Robert Eggers raconte « l’histoire hypnotique et hallucinatoire de deux gardiens de phare sur une île mystérieuse et reculée de la Nouvelle-Angleterre dans les années 1890 » nous dit ainsi le synopsis officiel.
Là aussi, il s’agit d’un monde oppressant et âpre dont on ne peut s’échapper. Oppressante, l’expérience l’est aussi pour le spectateur qui a l’impression de sombrer peu à peu dans la folie avec les protagonistes de ce huis-clos incarnés par Willem Dafoe (en vieux marin irascible) et Robert Pattinson (son nouveau collègue qui semble dissimulé un lourd secret), isolés sur ce phare et dans ce format carré qui nous enserre et enterre avec eux dans cet enfer maritime.
La performance des deux acteurs et la forme devraient séduire les jurys du festival quoique le terme de séduction convienne mal à ce film qui ne cherche justement jamais à séduire mais plutôt à nous confronter, à heurter.
Entre « les Oiseaux » d’Hitchcock et « Nosferatu » de Murnau, le réalisateur rend un hommage appuyé au cinéma muet, au noir et blanc et à l’expressionisme jouant constamment avec les ombres et la lumière, les plongées et contre plongées et les gros plans très expressifs.
Un voyage effroyable aux confins de la folie, aux frontières des légendes et des mythes, après lequel on retrouve la sérénité et la lueur du jour avec soulagement.
23:06 Écrit par Sandra Mézière | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook | | Imprimer |