Critique de LAROY de Shane Atkinson (compétition officielle – Festival du Cinéma Américain de Deauville 2023) (06/09/2023)

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Ce thriller teinté d'humour noir, tel celui des frères Coen, débute ainsi : un homme, ayant découvert que sa femme le trompe, sur le point de mettre fin à ses jours, prend en stop un automobiliste en panne qui sous-entend qu’il est peut-être un tueur (prenant son chauffeur pour le tueur à gages qu'il a engagé), quand son chauffeur émet la même hypothèse.

John Magaro  incarne Ray Jepsen ce personnage à la fois pathétique et attendrissant,  accompagné de son vieil ami Skip (Steve Zahn), un détective privé amateur aux allures de cow-boy. La vie de Ray est aussi tranquille voire banale que la ville dans laquelle il évolue. Il est cogérant d'une quincaillerie familiale. Il est marié avec Stacey-Lynn (Megan Stevenson), une ancienne reine de beauté, confrontée à ses propres rêves et illusions. Mais lorsque Ray apprend la liaison de sa femme par son ami Skip (Steve Zahn), la tempête va succéder au calme .

Tourné en seulement 22 jours, ce film alterne les genres avec maestria.

LaRoy, ville située au cœur de la campagne texane est un des personnages du film. Une petite ville à l’image de ses personnages : en apparence tranquille et inoffensive mais en réalité particulièrement déjantée et malade. Dysfonctionnelle. Les bâtiments en désuétude créent une « atmosphère, atmosphère » en écho avec le délabrement moral des personnages. La ville n’en demeure pas moins en apparence aussi calme que les évènements qui s’y déroulent sont excentriques.

LaRoy est un divertissement malin et de haute volée, captivant et déroutant du début à la fin. Vous n’oublierez pas de sitôt le chaos que dissimule la petite ville de LaRoy et ses personnages excentriques.

Des dialogues savoureux. Un humour noir réjouissant. Une musique particulièrement réussie et mémorable de Delphine Malausséna, Rim Laurens et Clément Peiffer. Le décor de cette petite ville trompeusement sereine dissimulant l’excentricité et le chaos intérieur des êtres vous hantera longtemps. Un bijou entre comédie et thriller. Jubilatoire.

23:38 Écrit par Sandra Mézière | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | |  Imprimer | | Pin it! | |