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  • Critique de ROCCO ET SES FRERES de Luchino Visconti à 20H50 sur Arte

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    Synopsis : Après le décès de son mari, Rosaria Parondi (Katina Paxinou), mère de cinq fils, arrive à Milan accompagnée de quatre de ses garçons : Rocco (Alain Delon) Simone, (Renato Salvatori), Ciro (Max Cartier) et Luca (Rocco Vidolazzi), le benjamin.  C’est chez les beaux-parents de son cinquième fils, Vincenzo (Spyros Fokas) qu’ils débarquent. Ce dernier est ainsi fiancé à Ginetta (Claudia Cardinale). Une dispute éclate. Les Parondi se réfugient dans un logement social. C’est là que Simone fait la connaissance de Nadia (Annie Girardot), une prostituée rejetée par sa famille. Simone, devenu boxeur, tombe amoureux de Nadia. Puis, alors qu’elle est séparée de ce dernier depuis presque deux ans, elle rencontre Rocco par hasard. Une idylle va naitre entre eux. Simone ne va pas le supporter…

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    Ce qui frappe d’abord, ce sont, au-delà de la diversité des styles (mêlant habilement Nouvelle Vague et néo-réalisme ici, un mouvement à l’origine duquel Visconti se trouve –« Ossessione » en 1942 est ainsi considéré comme le premier film néo-réaliste bien que les néoréalistes aient estimé avoir été trahis par ses films postérieurs qu’ils jugèrent très et trop classiques),  les thématiques communes aux différents films de Visconti. Que ce soit à la cour de Bavière avec Ludwig, ou au palais Donnafigata avec le Prince Salina, c’est toujours d’un monde qui périclite et de solitude dont il est question mais aussi de grandes familles qui se désagrègent, d’être promis à des avenirs lugubres qui, de palais dorés en  logements insalubres, sont sans lumière et sans espoir.

    Ce monde où les Parondi, famille de paysans, émigre est ici celui de l’Italie d’après-guerre, en pleine reconstruction et industrialisation, où règnent les inégalités sociales. Milan c’est ainsi la ville de Visconti et le titre a ainsi été choisi en hommage à un écrivain réaliste de l'Italie du Sud, Rocco Scotellaro.

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    Avant d’être le portrait successif de cinq frères, « Rocco et ses frères » est donc celui de l’Italie d’après-guerre, une sombre peinture sociale avec pour cadre des logements aux formes carcérales et sans âme. Les cinq frères sont d’ailleurs chacun une illustration de cette peinture : entre ceux qui s’intègrent à la société (Vincenzo, Luca, Ciro) et ceux qu’elle étouffe et broie (Simone et Rocco). Une société injuste puisqu’elle va désagréger cette famille et puisque c’est le plus honnête et naïf qui en sera le martyr. Dans la dernière scène, Ciro fait ainsi l’éloge de Simone (pour qui Rocco se sacrifiera et qui n’en récoltera pourtant que reproches et malheurs) auprès de Luca, finalement d’une certaine manière désigné comme coupable à cause de sa « pitié dangereuse ».

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     Nadia, elle, porte la trace indélébile de son passé. Son rire si triste résonne sans cesse comme un vibrant cri de désespoir. Elle est une sorte de double de « Rocco », n’ayant d’autre choix que de vendre son corps, Rocco qui est sa seule raison de vivre. L’un et l’autre, martyrs, devront se sacrifier. Rocco en boxant, en martyrisant son corps. Elle en vendant son corps (et le martyrisant déjà), puis, dans une scène aussi terrible que splendide, en le laissant poignarder, les bras en croix puis enserrant son meurtrier en une ultime et fatale étreinte.

     Annie Girardot apporte toute sa candeur, sa lucidité, sa folie, son désespoir à cette Nadia, personnage à la fois fort et brisé qu’elle rend inoubliable par l’intensité et la subtilité de son jeu.

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    Face à elle, Alain Delon illumine ce film sombre de sa beauté tragique et juvénile et montre ici toute la palette de son jeu, du jeune homme timide, fragile et naïf, aux attitudes et aux craintes d’enfant encore, à l’homme déterminé. Une palette d’autant plus impressionnante quand on sait que la même année (1960) sortait « Plein soleil » de René Clément, avec un rôle et un jeu si différents.

    La réalisation de Visconti reprend le meilleur du néoréalisme et le meilleur de la Nouvelle Vague avec une utilisation particulièrement judicieuse des ellipses, du hors-champ, des transitions, créant ainsi des parallèles et des contrastes brillants et intenses.

    Il ne faudrait pas non plus oublier la musique de Nino Rota qui résonne comme une complainte à la fois douce, cruelle et mélodieuse.

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    « Rocco et ses frères » : encore un chef d’œuvre de Visconti qui prend le meilleur du pessimisme et d’une paradoxale légèreté de la Nouvelle Vague, mais aussi du néoréalisme qu’il a initié et qui porte déjà les jalons de ses grandes fresques futures. Un film d’une beauté et d’une lucidité poignantes, sombres et tragiques porté par de jeunes acteurs (Delon, Girardot, Salvatori…), un compositeur et un réalisateur déjà au sommet de leur art.

     « Rocco et ses frères » a obtenu le lion d’argent à la Mostra de Venise 1960.

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  • Critique - LE SAMOURAÏ de Jean-Pierre Melville (au cinéma le 28.06.2023, en version restaurée 4K)

    Le 28 juin prochain, les films du Camélia ressortent Le Samouraï dans une version restaurée 4K inédite. L'occasion rêvée de (re)voir le chef-d'œuvre de Jean-Pierre Melville au cinéma.

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    Jef Costello (Alain Delon) est un tueur à gages dont le dernier contrat consiste à tuer le patron d’une boîte de jazz, Martey. Il s’arrange pour que sa maîtresse, Jane (Nathalie Delon), dise qu’il était avec elle au moment du meurtre. Seule la pianiste de la boîte, Valérie (Cathy Rosier) voit clairement son visage. Seulement, lorsqu’elle est convoquée avec tous les autres clients et employés de la boîte pour une confrontation, elle feint de ne pas le reconnaître… Pendant ce temps, on cherche à  tuer Jef Costello « le Samouraï » tandis que le commissaire (François Périer) est instinctivement persuadé de sa culpabilité qu’il souhaite prouver, à tout prix.

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    © Collection Fondation Jérôme Seydoux-Pathé

    Dès le premier plan, Melville parvient à nous captiver et à nous plonger dans une atmosphère, celle d’un film hommage aux polars américains qui est aussi la référence de bien des cinéastes comme Johnny To dans Vengeance dans lequel le personnage principal se prénomme d’ailleurs Francis Costello mais aussi Jim Jarmusch  dans Ghost Dog, la voie du samouraï  sous oublier Michael Mann avec Heat, Quentin Tarantino  avec Reservoir Dogs ou encore John Woo avec The Killer et bien d’autres qui, plus ou moins implicitement, ont cité ce film de référence…et plus récemment encore le personnage incarné par Ryan Gosling dans  Drive présente de nombreuses similitudes avec Costello ou encore celui de Clooney dans The American d'Anton Corbijn.

    Ce premier plan, c’est celui du Samouraï à peine perceptible, fumant, allongé sur son lit, à la droite de l’écran, dans une pièce morne dans laquelle le seul signe de vie est le pépiement d’un oiseau, un bouvreuil. La chambre, presque carcérale, est grisâtre, ascétique et spartiate avec en son centre la cage de l’oiseau, le seul signe d’humanité dans cette pièce morte (tout comme le commissaire Mattei interprété par Bourvil dans Le Cercle rouge a ses chats pour seuls amis).  Jef Costello est un homme presque invisible, même dans la sphère privée, comme son « métier » exige qu’il le soit. Le temps s’étire. Sur l’écran s’inscrit « Il n’y a pas de plus profonde solitude que celle du samouraï si ce n’est celle d’un tigre dans la jungle…peut-être… » ( une phrase censée provenir du Bushido, le livre des Samouraï et en fait inventée par Melville). Une introduction placée sous le sceau de la noirceur et de la fatalité comme celui du Cercle rouge au début duquel on peut lire la phrase suivante : "Çakyamuni le Solitaire, dit Siderta Gautama le Sage, dit le Bouddha, se saisit d'un morceau de craie rouge, traça un cercle et dit : " Quand des hommes, même sils l'ignorent, doivent se retrouver un jour, tout peut arriver à chacun d'entre eux et ils peuvent suivre des chemins divergents, au jour dit, inéluctablement, ils seront réunis dans le cercle rouge (Rama Krishna)".

    Puis, avec calme et froideur (manière dont il agira tout au long du film), Costello enfile sa « panoplie », trench-coat et chapeau, tandis que son regard bleu acier affronte son image élégante et glaciale dans le miroir. Le ton est donné, celui d’un hiératisme silencieux et captivant qui ne sied pas forcément à notre époque agitée et tonitruante. Ce chef-d’œuvre (rappelons-le, de 1967) pourrait-il être tourné aujourd’hui ? Ce n’est malheureusement pas si certain…

    Pendant le premier quart d’heure du film, Costello va et vient, sans jamais s’exprimer, presque comme une ombre. Les dialogues sont d’ailleurs rares tout au long du film mais ils  ont la précision chirurgicale et glaciale des meurtres et des actes de Costello, et un rythme d’une justesse implacable : «  Je ne parle jamais à un homme qui tient une arme dans la main. - C’est une règle ? -  Une habitude. » Avec la scène du cambriolage du Cercle rouge (25 minutes sans une phrase échangée), Melville confirmera son talent pour filmer le silence et le faire oublier par la force palpitante de sa mise en scène. N’oublions pas que son premier long-métrage fut Le silence de la mer.

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    © Collection Fondation Jérôme Seydoux-Pathé

    La mise en scène de Melville est un modèle du genre, très épurée (inspirée des estampes japonaises), mise en valeur par la magnifique photographie d’Henri Decae, entre rues grises et désertes, atmosphère âpre du 36 quai des Orfèvres, passerelle métallique de la gare, couloirs gris, et l’atmosphère plus lumineuse de la boîte de jazz ou l’appartement de Jane. Il porte à la fois le polar à son paroxysme mais le révolutionne aussi, chaque acte de Costello étant d’une solennité dénuée de tout aspect spectaculaire.

    Le scénario sert magistralement la précision de la mise en scène avec ses personnages solitaires, voire anonymes. C’est ainsi « le commissaire », fantastique personnage de François Périer en  flic odieux prêt à tout pour satisfaire son instinct de chasseur de loup (Costello est ainsi comparé à un loup), aux méthodes parfois douteuses qui fait songer au « tous coupables » du Cercle rouge. C’est encore « La pianiste » (même si on connaît son prénom, Valérie) et Jane semble n’exister que par rapport à Costello et à travers lui dont on ne saura jamais s’il l’aime en retour. Personnages prisonniers d’une vie ou d’intérieurs qui les étouffent, là aussi comme dans Le cercle rouge.

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    © Collection Fondation Jérôme Seydoux-Pathé

    Le plan du début et celui de la fin se répondent ainsi ingénieusement : deux solitudes qui se font face, deux atmosphères aussi, celle grisâtre de la chambre de Costello, celle, plus lumineuse, de la boîte de jazz mais finalement deux prisons auxquelles sont condamnés ces êtres solitaires qui se sont croisés l’espace d’un instant.  Une danse de regards avec la mort qui semble annoncée dès le premier plan, dès le titre et la phrase d’exergue. Une fin cruelle, magnifique, tragique (les spectateurs quittent d’ailleurs le « théâtre » du crime comme les spectateurs d’une pièce ou d’une tragédie) qui éclaire ce personnage si sombre qui se comporte alors comme un samouraï sans que l’on sache si c’est par sens du devoir, de l’honneur…ou par un sursaut d’humanité.

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    © Collection Fondation Jérôme Seydoux-Pathé

    Que ce soit dans Le Doulos, Le Deuxième souffle et même, dans une autre mesure, L’armée des ombres, on retrouve toujours chez Melville cet univers sombre et cruel, et ces personnages solitaires qui firent dirent à certains, à propos de L’armée des ombres qu’il réalisait un « film de gangsters sous couverture historique » … à moins que ses « films de gangsters » n’aient été à l’inverse le moyen d’évoquer cette idée de clandestinité qu’il avait connue sous la Résistance. Dans les  films ayant précédé à L’armée des ombres  comme Le Samouraï, Melville se serait donc abrité derrière des intrigues policières comme il s’abritait derrière ses indéfectibles lunettes, pour éviter de raconter ce qui lui était le plus intime : la fidélité à la parole donnée, les codes qui régissent les individus vivant en communauté. Comme dans L’armée des ombres, dans Le Samouraï la claustrophobie psychique des personnages se reflète dans les lieux de l’action et est renforcée d’une part par le silence, le secret qui entoure cette action et d’autre part par les «couleurs », terme d’ailleurs inadéquat puisqu’elles sont ici aussi souvent proches du noir et blanc et de l’obscurité. Le film est en effet auréolé d’une lumière grisonnante, froide, lumière de la nuit, des rues éteintes, de ces autres ombres condamnées à la clandestinité pour agir.

    Evidemment, ce film ne serait sans doute pas devenu un chef-d’œuvre sans la présence d’Alain Delon (que Melville retrouvera pour Le Cercle rouge, en 1970, puis dans Un flic en 1972) qui parvient à rendre attachant ce personnage de tueur à gages froid, mystérieux, silencieux, élégant, dont le regard, l’espace d’un instant, face à la pianiste, exprime une forme de détresse, de gratitude, de regret, de mélancolie pour ensuite redevenir sec et brutal. N’en reste pourtant que l’image d’un loup solitaire impassible d’une tristesse déchirante, un personnage quasiment irréel (Melville s’amuse d’ailleurs avec la vraisemblance comme lorsqu’il tire sans vraiment dégainer) transformant l’archétype de son personnage en mythe, celui du fameux héros melvillien. 

    Avec ce film noir, polar exemplaire, Meville a inventé un genre, le film melvillien avec ses personnages solitaires ici portés à leur paroxysme, un style épuré d’une beauté rigoureuse et froide et, surtout, il a donné à Alain Delon l’un de ses rôles les plus marquants, lui-même n'étant finalement peut-être pas si éloigné de ce samouraï charismatique, mystérieux, élégant et mélancolique au regard bleu acier, brutal et d’une tristesse presque attendrissante, et dont le seul vrai ami est un oiseau. Rôle en tout cas essentiel dans sa carrière que celui de ce Jef Costello auquel Delon lui-même fera un clin d’œil dans Le Battant. Melville, Delon, Costello, trois noms devenus indissociables au-delà de la fiction.

    Sachez encore que le tournage se déroula dans les studios Jenner si chers à Melville, en 1967, des studios ravagés par un incendie lors duquel périt le bouvreuil du film. Les décors durent être reconstruits à la hâte dans les studios de Saint-Maurice.

     

  • Soirée spéciale Romy Schneider le 7 septembre sur France 2 avec diffusion de ”La Piscine” de Jacques Deray

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    France 2 consacrera une soirée à Romy Schneider, le mardi 7 septembre à partir de 20h35 .

    En première partie de soirée sera diffusé un numéro inédit de "Un jour, un destin" présenté par Laurent Delahousse et à 22h25, France 2 rediffusera  "La piscine" de Jacques Deray, un film que je vous recommande à nouveau et dont vous pourrez lire ma critique ci-dessous.

    CRITIQUE DE LA PISCINE DE JACQUES DERAY

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    Ce film date de 1968, c’est déjà tout un programme. Il réunit Maurice Ronet, Alain Delon, Romy Schneider, Jane Birkin dans un huis-clos sensuel et palpitant, ce quatuor est déjà une belle promesse.

    Marianne (Romy Schneider) et Jean-Paul (Alain Delon) passent en effet des vacances en amoureux dans la magnifique villa qui leur a été prêtée sur les hauteurs de Saint-Tropez. L’harmonie est rompue lorsqu’arrive Harry (Maurice Ronet),  ami de Jean-Paul et de Marianne chez lequel ils se sont d’ailleurs rencontrés, cette dernière entretenant le trouble sur la nature de ses relations passées avec Harry. Il arrive accompagné de sa fille de 18 ans, la gracile et nonchalante Pénélope (Jane Birkin).

    « La piscine » fait partie de ces films que l’on peut revoir un nombre incalculable de fois (du moins que je peux revoir un nombre incalculable de fois) avec le même plaisir pour de nombreuses raisons mais surtout pour son caractère intelligemment elliptique et son exceptionnelle distribution et direction d’acteurs.

    Dès les premières secondes la sensualité trouble et la beauté magnétique qui émane du couple formé par Romy Schneider et Alain Delon, la langueur que chaque plan exhale plonge le spectateur dans une atmosphère particulière, captivante. La tension monte avec l’arrivée d’Harry et de sa fille, menaces insidieuses dans le ciel imperturbablement bleu de Saint-Tropez. Le malaise est palpable entre Jean-Paul et Harry qui rabaisse sans cesse le premier, par une parole cinglante ou un geste méprisant, s’impose comme si tout et tout le monde lui appartenait, comme si rien ni personne ne lui résistait.

    Pour tromper le langoureux ennui de l’été, un jeu périlleusement jubilatoire de désirs et de jalousies va alors commencer, entretenu par chacun des personnages, au péril du fragile équilibre de cet été en apparence si parfait et de leur propre fragile équilibre, surtout celui de Jean-Paul, interprété par Alain Delon qui, comme rarement, incarne un personnage vulnérable à la sensualité non moins troublante. L’ambiguïté est distillée par touches subtiles : un regard fuyant ou trop insistant, une posture enjôleuse, une main effleurée, une allusion assassine. Tout semble pouvoir basculer dans le drame d’un instant à l’autre. La menace plane. L’atmosphère devient de plus en plus suffocante.

    Dès le début tout tourne autour de la piscine : cette eau bleutée trompeusement limpide et cristalline autour de laquelle ils s’effleurent, se défient, s’ignorent, s’esquivent, se séduisent autour de laquelle la caméra virevolte, enserre, comme une menace constante, inéluctable, attirante et périlleuse comme les relations qui unissent ces 4 personnages. Harry alimente constamment la jalousie et la susceptibilité de Jean-Paul par son arrogance, par des allusions à sa relation passée avec Marianne que cette dernière a pourtant toujours niée devant Jean-Paul. Penelope va alors devenir l’instrument innocent de ce désir vengeur et ambigu puisqu’on ne sait jamais vraiment si Jean-Paul la désire réellement, s’il désire atteindre Harry par son biais, s’il désire attiser la jalousie de Marianne, probablement un peu tout à la fois, et probablement aussi se raccrochent-ils l’un à l’autre, victimes de l’arrogance, la misanthropie masquée et de la désinvolture de Harry. C’est d’ailleurs là que réside tout l’intérêt du film : tout insinuer et ne jamais rien proclamer, démontrer. Un dialogue en apparence anodin autour de la cuisine asiatique et de la cuisson du riz alors que Jean-Paul et Penelope reviennent d’un bain nocturne ne laissant guère planer de doutes sur la nature de ce bain, Penelope (dé)vêtue de la veste de Jean-Paul dans laquelle elle l’admirait de dos, enlacer Marianne, quelques jours auparavant, est particulièrement symptomatique de cet aspect du film, cette façon d’insinuer, cette sensualité trouble et troublante, ce jeu qui les dépasse. Cette scène entremêle savoureusement désirs et haines latents. Les regards de chacun : respectivement frondeurs, évasifs, provocants, dignes, déroutés… font que l’attention du spectateur est suspendue à chaque geste, chaque ton, chaque froncement de sourcil, accroissant l’impression de malaise et de fatalité inévitable.

    Aucun des 4 personnages n’est délaissé, la richesse de leurs psychologies, de la direction d’acteurs font que chacune de leurs notes est indispensable à la partition. La musique discrète et subtile de Michel Legrand renforce encore cette atmosphère trouble. Chacun des 4 acteurs est parfait dans son rôle : Delon dans celui de l’amoureux jaloux, fragile, hanté par de vieux démons, d’une sensualité à fleur de peau, mal dans sa peau même, Romy Schneider dans celui de la femme sublime séductrice dévouée, forte, provocante et maternelle, Jane Birkin dont c’est le premier film français dans celui de la fausse ingénue et Maurice Ronet dans celui de l’ « ami »  séduisant et détestable, transpirant de suffisance et d’arrogance…et la piscine, incandescente à souhait, véritable « acteur ».  Je ne vous en dirai pas plus pour ne pas lever le voile sur les mystères qui entourent ce film et son dénouement.

    Deray retrouvera ensuite Delon à 8 reprises notamment dans « Borsalino », « Flic story », « Trois hommes à abattre »… mais « La piscine » reste un film à part dans la carrière du réalisateur qui mettra en scène surtout un cinéma de genre.

    Neuf ans après « Plein soleil » de René Clément (que je vous recommande également), la piscine réunit donc de nouveau Ronet et Delon, les similitudes entres les personnages de ces deux films sont d’ailleurs nombreuses et le duel fonctionne de nouveau à merveille.

    Un chef d’œuvre dont le « Swimming pool » de François Ozon apparaît comme une copie détournée, certes réussie mais moins que l’original. En lisant récemment « UV » de Serge Joncour je me dis que cette piscine-là n’a pas fini d’inspirer écrivains, scénaristes et réalisateurs mais qu’aucune encore n’a réussi à susciter la même incandescence trouble.

    Un film sensuel porté par des acteurs magistraux, aussi fascinants que cette eau bleutée fatale, un film qui se termine par une des plus belles preuves d’amour que le cinéma ait inventé. A voir et à revoir. Plongez dans les eaux troubles de cette « piscine » sans attendre une seconde !

    Retrouvez également ma critique de "César et Rosalie" avec Romy Schneider en cliquant ici.

    Retrouvez également ma critique de "L'enfer" de Henri-Georges Clouzot en cliquant ici

    Filmographie de Romy Schneider:

    • 1953 : Lilas blancs (Wenn der weiße Flieder wieder blüht) de Hans Deppe : Evchen Forster
    • 1954 : Feu d'artifice (Feuerwerk) de Kurt Hoffmann : Anna Oberholzer
    • 1954 : Les Jeunes Années d'une reine (Mädchenjahre einer Königin) d'Ernst Marischka : Victoria
    • 1955 : Mon premier amour (Der letzte Mann) de Harald Braun : Niddy
    • 1955 : Mam'zelle Cri-Cri (Die Deutschmeister) d'Ernst Marischka : Stanzi Huebner
    • 1955 : Sissi (Sissi) d'Ernst Marischka : Elisabeth de Bavière, dite Sissi
    • 1956 : Kitty à la conquête du monde (Kitty und die große Welt) d'Alfred Weidenmann : Kitty Dupont
    • 1956 : Sissi impératrice (Sissi, die junge Kaiserin) d'Ernst Marischka : Sissi
    • 1957 : Monpti (Monpti) de Helmut Käutner : Anne-Claire
    • 1957 : Un petit coin de paradis (Robinson soll nicht sterben) de Josef von Báky : Maud Cantley
    • 1957 : Sissi face à son destin (Sissi, Schicksalsjahre einer Kaiserin) d'Ernst Marischka : Sissi
    • 1958 : Carnets intimes de jeune fille (Die Halbzarte) de Rolf Thiele : Nicole Dassau/Eva
    • 1958 : Mademoiselle Scampolo (Scampolo) d'Alfred Weidenmann : Mademoiselle Scampolo
    • 1958 : Christine de Pierre Gaspard-Huit : Christine Weiring
    • 1958 : Jeunes filles en uniforme (Mädchen in Uniform) de Géza von Radványi (remake)
    • 1959 : Katia de Robert Siodmak : Katia
    • 1959 : La Belle et l'empereur (Die schöne Lügnerin) d'Axel von Ambesser : Fanny Emmetsrieder
    • 1960 : Plein soleil de René Clément : l'amie de Freddy
    • 1960 : Mademoiselle Ange (Ein Engel auf Erden) de Géza von Radványi : Line/L'ange
    • 1961 : Lysistrata - (Die Sendung der Lysistrata) (TV) de Fritz Kortner
    • 1962 : Le Combat dans l'île d'Alain Cavalier : Anne
    • 1962 : Le Procès d'Orson Welles : Leni
    • 1962 : Boccace 70 (Boccaccio '70) de Luchino Visconti : Pupé (Il Lavoro)
    • 1963 : Les Vainqueurs (The Victors) de Carl Foreman
    • 1963 : Le Cardinal (The Cardinal) d'Otto Preminger : Annemarie von Hartman
    • 1964 : Prête-moi ton mari (Good Neighbor Sam) de David Swift : Janet Lagerlof
    • 1964 : L'Enfer de Henri-Georges Clouzot (inachevé)
    • 1964 : Romy , anatomie eines gesichts de Hans-Jürgen Syberberg - documentaire -
    • 1965 : L'Amour à la mer de Guy Gilles : la vedette
    • 1965 : Paris brûle-t-il ? de René Clément - scènes coupées au montage -
    • 1965 : Quoi de neuf, Pussycat ? (What's New Pussycat?) de Clive Donner : Carole Werner
    • 1966 : Dix heures et demie du soir en été (10:30 P.M. Summer) de Jules Dassin : Claire
    • 1966 : La Voleuse de Jean Chapot : Julia Kreuz
    • 1966 : La Fantastique histoire vraie d'Eddie Chapman (Triple cross) de Terence Young : Comtesse
    • 1968 : Otley de Dick Clement : Imogen
    • 1968 : La Piscine de Jacques Deray : Marianne
    • 1970 : La Califfa d'Alberto Bevilacqua : La Califfa
    • 1970 : L'Inceste (My lover, my son) de John Newland : Francesca Anderson
    • 1970 : Les Choses de la vie de Claude Sautet : Hélène
    • 1970 : Qui ? de Léonard Keigel : Marina
    • 1971 : L'Assassinat de Trotsky (The Assassination of Trotsky) de Joseph Losey : Gita Samuels
    • 1971 : Max et les ferrailleurs de Claude Sautet : Lily
    • 1971 : Bloomfield (Bloomfield) de Richard Harris
    • 1972 : César et Rosalie de Claude Sautet : Rosalie
    • 1973 : Un amour de pluie de Jean-Claude Brialy : Elizabeth
    • 1973 : Le Train de Pierre Granier-Deferre : Anna
    • 1973 : Ludwig, le crépuscule des dieux (Ludwig) de Luchino Visconti : Elisabeth d'Autriche
    • 1974 : Le Trio infernal de Francis Girod : Philomena Schmidt
    • 1974 : L'important c'est d'aimer d'Andrzej Żuławski : Nadine Chevalier
    • 1974 : Le Mouton enragé de Michel Deville : Roberte Groult
    • 1975 : Le Vieux Fusil de Robert Enrico : Clara Dandieu
    • 1975 : Les Innocents aux mains sales de Claude Chabrol : Julie Wormser
    • 1976 : Mado de Claude Sautet : Hélène
    • 1976 : Une femme à sa fenêtre de Pierre Granier-Deferre : Margot Santorini
    • 1977 : Portrait de groupe avec dame (Gruppenbild mit Dame) d'Aleksandar Petrovic : Leni Gruyten
    • 1978 : Une histoire simple de Claude Sautet : Marie
    • 1979 : Liés par le sang (Bloodline) de Terence Young : Hélène Martin
    • 1979 : Clair de femme de Costa-Gavras : Lydia
    • 1979 : La Mort en direct de Bertrand Tavernier : Katherine Mortenhoe
    • 1980 : La Banquière de Francis Girod : Emma Eckhert
    • 1981 : Fantôme d'amour (Fantasma d'amore) de Dino Risi : Anna Brigatti
    • 1981 : Garde à vue de Claude Miller : Chantal Martinaud
    • 1982 : La Passante du Sans-Souci de Jacques Rouffio : Elsa Wiener/Lina Baumstein

    Récompenses et nominations

    • 1976 : César de la meilleure actrice - L'important c'est d'aimer
    • 1977 : Nomination au César de la meilleure actrice - Une femme à sa fenêtre
    • 1979 : César de la meilleure actrice - Une histoire simple
    • 1980 : Nomination au César de la meilleure actrice - Clair de femme
    • 1983 : Nomination au César de la meilleure actrice - La Passante du Sans-Souci
    • 2008 : César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière

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  • Soirée spéciale Romy Schneider ce 7 septembre sur France 2 avec diffusion de ”La Piscine” de Jacques Deray

     

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    France 2 consacrera une soirée à Romy Schneider, le mardi 7 septembre à partir de 20h35 .

    En première partie de soirée sera diffusé un numéro inédit de "Un jour, un destin" présenté par Laurent Delahousse et à 22h25, France 2 rediffusera  "La piscine" de Jacques Deray, un film que je vous recommande à nouveau et dont vous pourrez lire ma critique ci-dessous.

    CRITIQUE DE LA PISCINE DE JACQUES DERAY

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    Ce film date de 1968, c’est déjà tout un programme. Il réunit Maurice Ronet, Alain Delon, Romy Schneider, Jane Birkin dans un huis-clos sensuel et palpitant, ce quatuor est déjà une belle promesse.

    Marianne (Romy Schneider) et Jean-Paul (Alain Delon) passent en effet des vacances en amoureux dans la magnifique villa qui leur a été prêtée sur les hauteurs de Saint-Tropez. L’harmonie est rompue lorsqu’arrive Harry (Maurice Ronet),  ami de Jean-Paul et de Marianne chez lequel ils se sont d’ailleurs rencontrés, cette dernière entretenant le trouble sur la nature de ses relations passées avec Harry. Il arrive accompagné de sa fille de 18 ans, la gracile et nonchalante Pénélope (Jane Birkin).

    « La piscine » fait partie de ces films que l’on peut revoir un nombre incalculable de fois (du moins que je peux revoir un nombre incalculable de fois) avec le même plaisir pour de nombreuses raisons mais surtout pour son caractère intelligemment elliptique et son exceptionnelle distribution et direction d’acteurs.

    Dès les premières secondes la sensualité trouble et la beauté magnétique qui émane du couple formé par Romy Schneider et Alain Delon, la langueur que chaque plan exhale plonge le spectateur dans une atmosphère particulière, captivante. La tension monte avec l’arrivée d’Harry et de sa fille, menaces insidieuses dans le ciel imperturbablement bleu de Saint-Tropez. Le malaise est palpable entre Jean-Paul et Harry qui rabaisse sans cesse le premier, par une parole cinglante ou un geste méprisant, s’impose comme si tout et tout le monde lui appartenait, comme si rien ni personne ne lui résistait.

    Pour tromper le langoureux ennui de l’été, un jeu périlleusement jubilatoire de désirs et de jalousies va alors commencer, entretenu par chacun des personnages, au péril du fragile équilibre de cet été en apparence si parfait et de leur propre fragile équilibre, surtout celui de Jean-Paul, interprété par Alain Delon qui, comme rarement, incarne un personnage vulnérable à la sensualité non moins troublante. L’ambiguïté est distillée par touches subtiles : un regard fuyant ou trop insistant, une posture enjôleuse, une main effleurée, une allusion assassine. Tout semble pouvoir basculer dans le drame d’un instant à l’autre. La menace plane. L’atmosphère devient de plus en plus suffocante.

    Dès le début tout tourne autour de la piscine : cette eau bleutée trompeusement limpide et cristalline autour de laquelle ils s’effleurent, se défient, s’ignorent, s’esquivent, se séduisent autour de laquelle la caméra virevolte, enserre, comme une menace constante, inéluctable, attirante et périlleuse comme les relations qui unissent ces 4 personnages. Harry alimente constamment la jalousie et la susceptibilité de Jean-Paul par son arrogance, par des allusions à sa relation passée avec Marianne que cette dernière a pourtant toujours niée devant Jean-Paul. Penelope va alors devenir l’instrument innocent de ce désir vengeur et ambigu puisqu’on ne sait jamais vraiment si Jean-Paul la désire réellement, s’il désire atteindre Harry par son biais, s’il désire attiser la jalousie de Marianne, probablement un peu tout à la fois, et probablement aussi se raccrochent-ils l’un à l’autre, victimes de l’arrogance, la misanthropie masquée et de la désinvolture de Harry. C’est d’ailleurs là que réside tout l’intérêt du film : tout insinuer et ne jamais rien proclamer, démontrer. Un dialogue en apparence anodin autour de la cuisine asiatique et de la cuisson du riz alors que Jean-Paul et Penelope reviennent d’un bain nocturne ne laissant guère planer de doutes sur la nature de ce bain, Penelope (dé)vêtue de la veste de Jean-Paul dans laquelle elle l’admirait de dos, enlacer Marianne, quelques jours auparavant, est particulièrement symptomatique de cet aspect du film, cette façon d’insinuer, cette sensualité trouble et troublante, ce jeu qui les dépasse. Cette scène entremêle savoureusement désirs et haines latents. Les regards de chacun : respectivement frondeurs, évasifs, provocants, dignes, déroutés… font que l’attention du spectateur est suspendue à chaque geste, chaque ton, chaque froncement de sourcil, accroissant l’impression de malaise et de fatalité inévitable.

    Aucun des 4 personnages n’est délaissé, la richesse de leurs psychologies, de la direction d’acteurs font que chacune de leurs notes est indispensable à la partition. La musique discrète et subtile de Michel Legrand renforce encore cette atmosphère trouble. Chacun des 4 acteurs est parfait dans son rôle : Delon dans celui de l’amoureux jaloux, fragile, hanté par de vieux démons, d’une sensualité à fleur de peau, mal dans sa peau même, Romy Schneider dans celui de la femme sublime séductrice dévouée, forte, provocante et maternelle, Jane Birkin dont c’est le premier film français dans celui de la fausse ingénue et Maurice Ronet dans celui de l’ « ami »  séduisant et détestable, transpirant de suffisance et d’arrogance…et la piscine, incandescente à souhait, véritable « acteur ».  Je ne vous en dirai pas plus pour ne pas lever le voile sur les mystères qui entourent ce film et son dénouement.

    Deray retrouvera ensuite Delon à 8 reprises notamment dans « Borsalino », « Flic story », « Trois hommes à abattre »… mais « La piscine » reste un film à part dans la carrière du réalisateur qui mettra en scène surtout un cinéma de genre.

    Neuf ans après « Plein soleil » de René Clément (que je vous recommande également), la piscine réunit donc de nouveau Ronet et Delon, les similitudes entres les personnages de ces deux films sont d’ailleurs nombreuses et le duel fonctionne de nouveau à merveille.

    Un chef d’œuvre dont le « Swimming pool » de François Ozon apparaît comme une copie détournée, certes réussie mais moins que l’original. En lisant récemment « UV » de Serge Joncour je me dis que cette piscine-là n’a pas fini d’inspirer écrivains, scénaristes et réalisateurs mais qu’aucune encore n’a réussi à susciter la même incandescence trouble.

    Un film sensuel porté par des acteurs magistraux, aussi fascinants que cette eau bleutée fatale, un film qui se termine par une des plus belles preuves d’amour que le cinéma ait inventé. A voir et à revoir. Plongez dans les eaux troubles de cette « piscine » sans attendre une seconde !

    Retrouvez également ma critique de "César et Rosalie" avec Romy Schneider en cliquant ici.

    Filmographie de Romy Schneider:

    • 1953 : Lilas blancs (Wenn der weiße Flieder wieder blüht) de Hans Deppe : Evchen Forster
    • 1954 : Feu d'artifice (Feuerwerk) de Kurt Hoffmann : Anna Oberholzer
    • 1954 : Les Jeunes Années d'une reine (Mädchenjahre einer Königin) d'Ernst Marischka : Victoria
    • 1955 : Mon premier amour (Der letzte Mann) de Harald Braun : Niddy
    • 1955 : Mam'zelle Cri-Cri (Die Deutschmeister) d'Ernst Marischka : Stanzi Huebner
    • 1955 : Sissi (Sissi) d'Ernst Marischka : Elisabeth de Bavière, dite Sissi
    • 1956 : Kitty à la conquête du monde (Kitty und die große Welt) d'Alfred Weidenmann : Kitty Dupont
    • 1956 : Sissi impératrice (Sissi, die junge Kaiserin) d'Ernst Marischka : Sissi
    • 1957 : Monpti (Monpti) de Helmut Käutner : Anne-Claire
    • 1957 : Un petit coin de paradis (Robinson soll nicht sterben) de Josef von Báky : Maud Cantley
    • 1957 : Sissi face à son destin (Sissi, Schicksalsjahre einer Kaiserin) d'Ernst Marischka : Sissi
    • 1958 : Carnets intimes de jeune fille (Die Halbzarte) de Rolf Thiele : Nicole Dassau/Eva
    • 1958 : Mademoiselle Scampolo (Scampolo) d'Alfred Weidenmann : Mademoiselle Scampolo
    • 1958 : Christine de Pierre Gaspard-Huit : Christine Weiring
    • 1958 : Jeunes filles en uniforme (Mädchen in Uniform) de Géza von Radványi (remake)
    • 1959 : Katia de Robert Siodmak : Katia
    • 1959 : La Belle et l'empereur (Die schöne Lügnerin) d'Axel von Ambesser : Fanny Emmetsrieder
    • 1960 : Plein soleil de René Clément : l'amie de Freddy
    • 1960 : Mademoiselle Ange (Ein Engel auf Erden) de Géza von Radványi : Line/L'ange
    • 1961 : Lysistrata - (Die Sendung der Lysistrata) (TV) de Fritz Kortner
    • 1962 : Le Combat dans l'île d'Alain Cavalier : Anne
    • 1962 : Le Procès d'Orson Welles : Leni
    • 1962 : Boccace 70 (Boccaccio '70) de Luchino Visconti : Pupé (Il Lavoro)
    • 1963 : Les Vainqueurs (The Victors) de Carl Foreman
    • 1963 : Le Cardinal (The Cardinal) d'Otto Preminger : Annemarie von Hartman
    • 1964 : Prête-moi ton mari (Good Neighbor Sam) de David Swift : Janet Lagerlof
    • 1964 : L'Enfer de Henri-Georges Clouzot (inachevé)
    • 1964 : Romy , anatomie eines gesichts de Hans-Jürgen Syberberg - documentaire -
    • 1965 : L'Amour à la mer de Guy Gilles : la vedette
    • 1965 : Paris brûle-t-il ? de René Clément - scènes coupées au montage -
    • 1965 : Quoi de neuf, Pussycat ? (What's New Pussycat?) de Clive Donner : Carole Werner
    • 1966 : Dix heures et demie du soir en été (10:30 P.M. Summer) de Jules Dassin : Claire
    • 1966 : La Voleuse de Jean Chapot : Julia Kreuz
    • 1966 : La Fantastique histoire vraie d'Eddie Chapman (Triple cross) de Terence Young : Comtesse
    • 1968 : Otley de Dick Clement : Imogen
    • 1968 : La Piscine de Jacques Deray : Marianne
    • 1970 : La Califfa d'Alberto Bevilacqua : La Califfa
    • 1970 : L'Inceste (My lover, my son) de John Newland : Francesca Anderson
    • 1970 : Les Choses de la vie de Claude Sautet : Hélène
    • 1970 : Qui ? de Léonard Keigel : Marina
    • 1971 : L'Assassinat de Trotsky (The Assassination of Trotsky) de Joseph Losey : Gita Samuels
    • 1971 : Max et les ferrailleurs de Claude Sautet : Lily
    • 1971 : Bloomfield (Bloomfield) de Richard Harris
    • 1972 : César et Rosalie de Claude Sautet : Rosalie
    • 1973 : Un amour de pluie de Jean-Claude Brialy : Elizabeth
    • 1973 : Le Train de Pierre Granier-Deferre : Anna
    • 1973 : Ludwig, le crépuscule des dieux (Ludwig) de Luchino Visconti : Elisabeth d'Autriche
    • 1974 : Le Trio infernal de Francis Girod : Philomena Schmidt
    • 1974 : L'important c'est d'aimer d'Andrzej Żuławski : Nadine Chevalier
    • 1974 : Le Mouton enragé de Michel Deville : Roberte Groult
    • 1975 : Le Vieux Fusil de Robert Enrico : Clara Dandieu
    • 1975 : Les Innocents aux mains sales de Claude Chabrol : Julie Wormser
    • 1976 : Mado de Claude Sautet : Hélène
    • 1976 : Une femme à sa fenêtre de Pierre Granier-Deferre : Margot Santorini
    • 1977 : Portrait de groupe avec dame (Gruppenbild mit Dame) d'Aleksandar Petrovic : Leni Gruyten
    • 1978 : Une histoire simple de Claude Sautet : Marie
    • 1979 : Liés par le sang (Bloodline) de Terence Young : Hélène Martin
    • 1979 : Clair de femme de Costa-Gavras : Lydia
    • 1979 : La Mort en direct de Bertrand Tavernier : Katherine Mortenhoe
    • 1980 : La Banquière de Francis Girod : Emma Eckhert
    • 1981 : Fantôme d'amour (Fantasma d'amore) de Dino Risi : Anna Brigatti
    • 1981 : Garde à vue de Claude Miller : Chantal Martinaud
    • 1982 : La Passante du Sans-Souci de Jacques Rouffio : Elsa Wiener/Lina Baumstein

    Récompenses et nominations

    • 1976 : César de la meilleure actrice - L'important c'est d'aimer
    • 1977 : Nomination au César de la meilleure actrice - Une femme à sa fenêtre
    • 1979 : César de la meilleure actrice - Une histoire simple
    • 1980 : Nomination au César de la meilleure actrice - Clair de femme
    • 1983 : Nomination au César de la meilleure actrice - La Passante du Sans-Souci
    • 2008 : César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière


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  • Critique - « Amore » (Io sono l’amore) de Luca Guadagnino, ce soir, à 20H45 sur Ciné + Emotion

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    amore1.jpgC'est dans le cadre du Festival Paris Cinéma 2010 que j'ai découvert ce très beau film italien qui débute dans la demeure des Recchi, grande famille industrielle lombarde, à l’heure d’un tournant pour la famille puisque le fondateur de l’entreprise lègue l’affaire familiale à son fils Tancredi et à l’un de ses petits fils, Edouardo. Emma (Tilda Swinton), l’épouse de Tancredi, qui l’a épousé des années auparavant pour échapper à sa vie en Russie, rencontre Antonio, un cuisinier, ami de son fils par lequel elle va être immédiatement attirée…

    Dès les premiers plans : la ville de Milan alors inhabituellement grisâtre et enneigée, ce repas aux rituels et au rythme d’un autre temps, les plans silencieux et les couloirs interminables qui évoquent la monotonie suffocante de l’existence d’Emma…, Luca Guadagnino nous plonge dans une atmosphère d’une intemporelle étrangeté. Elégante, digne, laissant à peine affleurer sa mélancolie, Emma semble être à la fois présente et absente, un peu différente (malgré son souci apparent des conventions sociales). Sa rencontre avec Edouardo, et d’abord avec sa cuisine filmée avec sensualité qu’elle déguste avec gourmandise, va progressivement la transformer. Une passion irrépressible va s’emparer d’elle : pour cette cuisine qui réveille ses sens et pour Antonio, le jeune cuisinier.

    « Amore » est un film foisonnant : de références, de sensations, d’intentions, de styles. Brillantes références puisque « Amore » cite ostensiblement «Le Guépard » de Visconti que ce soit par le nom d’un des personnages « Tancredi » qui rappelle Tancrède (le personnage d’Alain Delon dans « Le Guépard ») , la famille Recchi rappelant celle des Salina, mais aussi par l’opportunisme et la fin d’une époque que symbolise Tancredi qui vend son entreprise pour cause de globalisation à des Indiens pour qui « Le capitalisme c’est la démocratie » tout comme le Prince de Salina laissait la place à Tancrède et à une nouvelle ère dans « Le Guépard ». A ce capitalisme cynique et glacial s’oppose la cuisine généreuse et colorée par laquelle Emma est tellement séduite.

    Puis de Visconti nous passons à Hitchcock. Le film glisse progressivement vers un autre genre. La musique de John Adams se fait plus présente, la réalisation plus nerveuse. Emma arbore un chignon rappelant celui de Kim Novak dans « Vertigo » auquel une scène fait explicitement référence. La neige laisse place à un éblouissant soleil. Emma est transfigurée, libérée, moins lisse mais enfin libre comme sa fille qui comme elle échappera aux archaïques principes familiaux et sera transformée par l’amour.

    Malgré ses maladresses (métaphore florale un peu trop surlignée à laquelle Jean Renoir –comme bien d’autres- avait déjà pensé dans « Une Partie de campagne »), ce film m’a littéralement happée dans son univers successivement étouffant puis lumineux, elliptique et énigmatique et même onirique. Il est porté par Tilda Swinton, qui interprète avec retenue et classe ce personnage mystérieux que la passion va faire revivre, renaitre, retrouver ses racines, sa personnalité enfouies et par la richesse de son personnage qui va se libérer peu à peu de toutes contraintes : vestimentaires, physiques, familiales, sociales.

    De chronique sociale, le film se transforme en thriller dont on sait le drame imminent mais qui ne nous surprend pas moins. Les dix dernières minutes sont réellement sublimes et d’une intensité inouïe. Riches de symboles (comme cette chaussure que Tancrèdi remet à Emma, la renvoyant à cette contrainte sociale, alors que Edouardo lui avait enlevé avec sensualité l’y faisant échapper), de douleurs sourdes (d’Emma mais aussi du troisième enfant de la famille, que la caméra comme le reste de la famille tient à l’écart), de révoltes contenues que la musique (qui rappelle alors celle d’Hermann dans les films d’Hitchcock), les mouvements de caméra saccadés, les visages tendus portent à leur paroxysme, nous faisant retenir notre souffle.

    La caméra d’abord volontairement distante puis sensible puis sensuelle de Guadagnino épouse les atermoiements du cœur d’Emma et crée intelligemment une empathie du spectateur pour cette dernière. Un film de sensations (visuelles, sonores -que ce soit dans l’utilisation judicieuse de la musique ou des silences-, et presque gustatives) visuellement magnifique, envoûtant, sensible, sensuel, onirique, prenant, l’œuvre d’un cinéphile et d’un cinéaste qui nous enserre dans son univers avec une rare maestria. A voir absolument.

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  • Critique de ROCCO ET SES FRERES de Luchino Visconti (à voir à 20H55 sur France 5 le 6.04.2020)

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    1 jour. 1 film. 1 critique.

     

    En cette période pendant laquelle il est absolument vital de rester chez soi, mais aussi nécessaire de s'évader en restant chez soi, j’ai décidé de vous proposer chaque jour de découvrir un film, un film récent disponible en VOD ou un classique du cinéma. Je vous ai déjà recommandé,  MATTHIAS ET MAXIME de Xavier Dolan (disponible depuis cette semaine en VOD), LES EBLOUIS de Sarah Suco (disponible en VOD depuis cette semaine également). Hier, je vous ai recommandé le chef-d'œuvre parmi les chefs-d'œuvre, LE GUEPARD de  Luchino Visconti (que vous pourrez bien sûr également trouver en VOD). Je poursuis avec un autre film de Visconti, Rocco et ses frères, à l'occasion de sa diffusion ce lundi 6 avril 2020 sur France 5.

    Avant de vous livrer ma critique de Rocco et ses frères ci-dessous, je vous rappelle que vous pouvez retrouver ma critique d'un autre film incontournable de Visconti, Ludwig ou le Crépuscule des dieux en cliquant là.

    Synopsis : Après le décès de son mari, Rosaria Parondi (Katina Paxinou), mère de cinq fils, arrive à Milan accompagnée de quatre de ses garçons : Rocco (Alain Delon) Simone, (Renato Salvatori), Ciro (Max Cartier) et Luca (Rocco Vidolazzi), le benjamin.  C’est chez les beaux-parents de son cinquième fils, Vincenzo (Spyros Fokas) qu’ils débarquent. Ce dernier est ainsi fiancé à Ginetta (Claudia Cardinale). Une dispute éclate. Les Parondi se réfugient dans un logement social. C’est là que Simone fait la connaissance de Nadia (Annie Girardot), une prostituée rejetée par sa famille. Simone, devenu boxeur, tombe amoureux de Nadia. Puis, alors qu’elle est séparée de ce dernier depuis presque deux ans, elle rencontre Rocco par hasard. Une idylle va naitre entre eux. Simone ne va pas le supporter…

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    Ce qui frappe d’abord, ce sont, au-delà de la diversité des styles (mêlant habilement Nouvelle Vague et néo-réalisme ici, un mouvement à l’origine duquel Visconti se trouve – Ossessione en 1942 est ainsi considéré comme le premier film néo-réaliste bien que les néoréalistes aient estimé avoir été trahis par ses films postérieurs qu’ils jugèrent très et trop classiques),  les thématiques communes aux différents films de Visconti. Que ce soit à la cour de Bavière avec Ludwig, ou au palais Donnafigata avec le Prince Salina, c’est toujours d’un monde qui périclite et de solitude dont il est question mais aussi de grandes familles qui se désagrègent, d’êtres promis à des avenirs lugubres qui, de palais dorés en  logements insalubres, sont sans lumière et sans espoir.

    Ce monde où émigrent les Parondi, famille de paysans, est ici celui de l’Italie d’après-guerre, en pleine reconstruction et industrialisation, où règnent les inégalités sociales. Milan c’est ainsi la ville de Visconti et le titre a ainsi été choisi en hommage à un écrivain réaliste de l'Italie du Sud, Rocco Scotellaro.

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    Avant d’être le portrait successif de cinq frères, Rocco et ses frères est donc celui de l’Italie d’après-guerre, une sombre peinture sociale avec pour cadre des logements aux formes carcérales et sans âme. Les cinq frères sont d’ailleurs chacun une illustration de cette peinture : entre ceux qui s’intègrent à la société (Vincenzo, Luca, Ciro) et ceux qu’elle étouffe et broie (Simone et Rocco). Une société injuste puisqu’elle va désagréger cette famille et puisque c’est le plus honnête et naïf qui en sera le martyr. Dans la dernière scène, Ciro fait ainsi l’éloge de Simone (pour qui Rocco se sacrifiera et qui n’en récoltera pourtant que reproches et malheurs) auprès de Luca, finalement d’une certaine manière désigné comme coupable à cause de sa « pitié dangereuse ».

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  • Festival de Cannes 2010, 15 jours après :mon bilan

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    Dans l'actualité, les images de Cannes ont déjà été évincées par un flot carnassier d'informations, mais elles sont toujours bien vivaces dans ma mémoire. 15 jours au moins étaient nécessaires pour distinguer avec recul cette tornade émotionnelle et cinématographique, pour se dégriser (à peine)...Ne vous méprenez pas: contrairement à beaucoup d'autres, je ne me suis grisée que de cinéma, d'émotions, de fêtes, d'écriture, de rêves et de soleil. Cocktail déjà bien assez enivrant.  Dix ans après mon premier festival de Cannes, Cannes, ville « qui ne dort jamais » comme l'a si bien dit Kristin Scott-Thomas lors de l'ouverture, ne cessera jamais de m'éblouir, me fasciner, m'enchanter, me surprendre, m'embarquer dans un ailleurs à la fois si proche et exotique qui fait perdre toute notion du temps et de réalité, et qui parfois, aussi, m'exaspère.  Concentré de vie, de cinéma et d'orgueils. Tout est disproportionné dans les joyeux excès comme dans les plus pathétiques. Une frénésie parfois réjouissante, parfois périlleuse pour ceux qui noient et oublient l'essentiel dans cette vaine course contre le temps, à l'amnésie de son écoulement, forcément temporaire, à l'ivresse et à l'information.

     Eternel paradoxe cannois, et cette année plus que jamais : la vie y est tellement cinématographique, étincelante, quand le cinéma se fait lui le reflet de la réalité. Souvent sombre, désespérée. Jours et nuits, cinéma et réalité se succèdent sans réelle frontière vous faisant oublier que ce film-là aussi doit avoir une fin. Alors c'est l'étrange silence après le si doux et grisant tumulte. Après il faut bien réaliser que la vie ne peut ressembler toujours à du cinéma quoique...je m'y emploie.

    Cette année plus que jamais, j'ai eu le grand plaisir de pouvoir partager ma passion sur inthemoodforcinema.com et sur inthemoodforcannes.com mais aussi sur 20minutes.fr , sur l'appli iphone d'Orange au quotidien, sur M6, sur touscoprod.com, sur Pure Channel, sur France Bleu... et j'en profite pour remercier ces différents médias sur lesquels j'ai pu m'exprimer mais aussi Pascale pour son soutien dithyrambique ou encore Alexandra d'Hautetfort pour son précieux soutien.  J'en profite enfin pour remercier ceux qui ont commenté avec assiduité sur mes blogs comme Fred en regrettant de n'avoir pas eu le temps de répondre à tous et au fur et à mesure.

    15jours après tellement d'images encore : de belles rencontres, des retrouvailles parfois trop furtives et/ou agréablement insaisissables, des soirées surréalistes du VIP room au Baron, de la plage Orange à la plage Martini, de la plage Majestic à la plage Chérie chéri (merci également à ADR prod) au patio Canal+.

     Et puis bien évidemment, surtout, tant d'images de cinéma. Le plus beau souvenir restera sans doute pour moi la projection du « Guépard » en présence d'Alain Delon, Claudia Cardinale et Martin Scorsese et cette étrange, émouvante résonance entre le sujet du film, celui de la déliquescence d'un monde, et le présent pour ses protagonistes. Un chef d'œuvre inégalé qui n'a rien perdu de sa beauté majestueuse, nostalgique et saisissante. Un très grand moment que de revoir ce film à Cannes, 47 ans après sa palme d'or, parmi une assistance prestigieuse.

      Ensuite, il y a eu le plaisir d'interviewer Bernard Blancan, un des protagonistes de « Hors-la-loi », pourtant prix d'interprétation du Festival de Cannes 2006 au même titre que les autres et complètement exclu de la promotion du film. Eternelle et injuste valse des vanités cannoises qui se grise elle aussi mais d'éphémère, de futile, de faux-semblants.

    Et puis tant d'autres moments : la présentation de « Stones in Exile » par Mick Jagger, le vent d'air frais qu'a fait souffler Isabelle Huppert dans « Copacabana », le romanesque « La Princesse de Montpensier », Juliette Binoche émouvante et éblouissante dans « Copie conforme » et sur scène lors de la clôture, le concert de Charlie Winston, la si touchante « Tournée » de Mathieu Amalric, le bouleversant « Des Hommes et des Dieux » de Xavier Beauvois, l'incroyable Lesley Manville dans « Another year » de Stephen Frears », le pudique et poignant « The tree » de Julie Bertucelli...

     Certes, cette année et pour la première fois en dix ans de festival, je n'ai pas eu de réel coup de cœur cinématographique comme l'an passé avec les films d'Almodovar, Tarantino, Haneke, Ghobadi, Audiard... Difficile de rivaliser avec l'édition 2009 qui pour tant de raisons fut tellement inoubliable pour moi mais Cannes reste la plus grande et riche vitrine du cinéma mondial, un voyage fabuleux, sans cesse surprenant, parfois dérangeant, et malgré tout exaltant dans les cinématographies du monde et dans les sursauts de l'Histoire contemporaine et passée. Le cinéma, à l'image du monde que Cannes a reflété cette année, suffoque, nous parle beaucoup de deuil, de pauvreté, de désespoir, de perte de repères, d'oubli du réel dans la virtualité et cherche une lueur d'espoir et d'humanité en se repliant sur la cellule familiale.

    Un manège réel et cinématographique étourdissant dont je reviens avec cette envie délicieusement rageuse d'écrire et de voir des films, de partager avec vous mon enthousiasme surtout, parfois ma perplexité ou mon agacement, de me laisser étonner, déranger, dérouter, embarquer dans d'autres (ir)réalités encore et plus que jamais...

    Vous trouverez ci-dessous les liens vers mes articles sur mes meilleurs moments de ce Festival de Cannes 2010 et sur les films que je vous recommande.

    Prochains grands rendez-vous : le Festival Paris Cinéma dont je ferai partie du jury des 7 blogueurs et évidemment l'incontournable Festival du Cinéma Américain de Deauville et beaucoup de surprises et d'avant-premières, à Paris et ailleurs.  Et évidemment, le Festival de Cannes 2011, du 11 au 22 mai !

    Ouverture du 63ème Festival de Cannes: une édition ouverte sur l'éternité

    "Robin des bois" de Ridley Scott: Russell Crowe décoche la flèche d'ouverture

    "Tournée" de Mathieu Amalric: la beauté des âmes dénudées

    Critique du "Guépard" de Luchino Visconti (sélection Cannes Classics)

    "Le Guépard" 47 ans après (vidéos de Martin Scorsese, Alain Delon, Claudia Cardinale)

    Critique d' "Another year" de Mike Leigh

    "You will meet a tall dark stranger" de Woody Allen

    Et les soirées dans tout ça?

    "Toscan, the french touch" d'Isabelle Partiot-Pieri (Cannes Classics 2010) : portrait d'un être libre

    Critique de "La Princesse de Montpensier" de Bertrand Tavernier

    "Copacabana" de Marc Fitoussi, séance spéciale de Semaine de la Critique avec Isabelle Huppert (vidéo)

    "Film Socialisme" de Jean-Luc Godard (Critique) (Un Certain Regard)

    Critique et vidéos de présentation du film: "Des Hommes et des dieux" de Xavier Beauvois

    Inthemoodforcannes au jt de M6

    "Copie conforme" d'Abbas Kiarostami- Critique

    "Poetry" de Lee Chang-dong - Critique

    Mick Jagger présente "Stones in exile" (vidéos)

    Concert de Charlie Winston au vip room

    Critique de "Fair game" de Doug Liman

    Conférence de presse de l'équipe du film "Carlos" d'Olivier Assayas

    Critique de "Hors-la-loi" de Rachid Bouchareb

    Conférence de presse de "Hors-la-loi" de Rachid Bouchareb

    Dans les coulisses du Grand Journal à Cannes (concert de Gossip et équipe de "Hors-la-loi")

    Demain: le palmarès du Festival de Cannes 2010 (le cinéma français à l'honneur?)

    Palmarès complet et commenté du Festival de Cannes 2010 et images de la clôture

    Interview de Bernard Blancan

    Critique de "L'Autre monde" de Gilles Marchand (séance spéciale- sélection officielle)

    Critique de "The tree" de Julie Bertucelli (Film de clôture)

    Critique de "Biutiful" d'Alejandro Gonzalez Inarritu

    Conférence de presse de "La nostra vita" de Daniele Luchetti

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