Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Cinéma - Page 217

  • 10 bonnes raisons de courir voir « Un Prophète » de Jacques Audiard pour lequel Inthemoodforcinema.com vous fait gagner 2 places pour 2

    prophète2.jpg

    Le 26 août prochain sortira en salles « Un Prophète » de Jacques Audiard, un de mes grands coups de cœur de ce Festival de Cannes 2009 et surtout le Grand Prix de ce 62ème Festival de Cannes. Je vous en reparle aujourd'hui avec davantage de recul qu'en mai dernier, là, loin de l'euphorie cannoise, cette dernière ne m'ayant peut-être pas laissé le temps de l'apprécier et le savourer complètement.

    Pour gagner vos places, c'est très simple, envoyez moi un email avec vos coordonnées à inthemoodforcinema@gmail.com avec, comme intitulé, « Un Prophète ». Les 2 plus rapides obtiendront ces 2 places pour 2.

     10 bonnes raisons d'aller voir « Un Prophète » de Jacques Audiard :

     Synopsis : Malik (Tahar Rahim), condamné à 6 ans de prison, ne sachant ni lire ni écrire. A son arrivée en Centrale, seul à monde, il paraît ainsi plus jeune et plus fragile que les autres détenus. Il n'a que 19 ans. D'emblée, il tombe sous la coupe d'un groupe de prisonniers corses qui fait régner la loi dans la prison. Le jeune homme apprend vite. Au fil des « missions » il s'endurcit et gagne la confiance des Corses. Mais, très vite, Malik utilise toute son intelligence pour développer son propre réseau.

    1. Parce que Jacques Audiard réussit à captiver le spectateur en l'immergeant dans un univers a priori particulièrement rugueux. Et il y parvient,  magistralement, sans pour autant tomber dans la facilité, et notamment pas dans l'écueil du manichéisme dans lequel il aurait été si facile de tomber dans l'évocation du milieu carcéral, nous faisant suivre pas à pas, le souffle coupé, le cœur de battre presque arrêté, le parcours sinueux de ce jeune détenu.

    2. Pour l'interprétation magistrale  de Tahar Rahim dont c'est ici le premier grand rôle , une véritable révélation qui aurait mérité un prix d'interprétation à Cannes, qui campe ici un personnage à la fois fragile, énigmatique, égaré,  malin,  angélique et (puis) diabolique dont le regard et la présence, le jeu nuancé magnétisent l'écran, et qui est pour beaucoup dans le caractère attachant de ce personnage tout en ambivalence et mystère.

    3. Parce que Jacques Audiard est un des grands cinéastes français actuels. Que son univers, son style ( et ses thèmes récurrents: filiation, rédemption, violence  sociale...) ne ressemblent à aucun autre. Pour sa mise en scène, sobre, nerveuse, efficace, inspiré.

    4. Parce que de son cinéma émane une poésie violente, singulière, saisissante, captivante.

    5. Pour la portée politique de son film qui n'en cesse pas pour autant d'être divertissant. Un divertissement intelligent.   A l'heure où les conditions de vie dans les prisons font objet de débat, tout en étant indéniablement divertissant, le film d'Audiard a une incontestable portée politique, chaque seconde du film démontrant à quel point la prison est devenue une microsociété où les trafics semblent se pérenniser, voire se développer. Les gardiens sont d'ailleurs très peu présents dans le film et les prisonniers semblent presque circuler à leur guise, à l'abri des regards extérieurs, là où la violence semble pourtant encore plus palpable. Audiard pointe le doigt sur une réalité tout en n'oubliant jamais le spectateur, tout en n'étant jamais dans le didactisme, la morale, non, il montre une réalité (la difficulté de vie dans les prisons où se développent les trafics plus qu'elles ne réinsèrent) en pleine actualité à l'image de ce qu'était l'école, sujet principal de la palme d'or 2008 « Entre les murs », raison pour laquelle, aussi, le film d'Audiard qui nous montre lui aussi une « métaphore de la société » (racisme etc... se retrouve, aussi, entre ces murs)  « entre les murs », entre d'autres murs,  avait été fortement pressenti pour la palme d'or de ce Festival de Cannes 2009.

    6. Pour la richesse de ses personnages et évidemment de son personnage principal. Audiard montre une nouvelle fois son attachement à ses personnages et l'empathie dont il sait faire preuve à leur égard et nous faire passer, aussi abîmés par la vie soient-ils, des personnages que les difficultés de l'existence transforment radicalement. Malik réalise ainsi un véritable parcours initiatique  Ainsi,   orphelin, illettré, fragile, influençable,  il va réussir à s'en sortir grâce à son intelligence. Malik va aussi user de la violence tout en étant rongé par la  culpabilité, une culpabilité que les séquences oniriques rappellent, avec originalité et subtilité.  Le titre "Un prophète" est, selon Jaques Audiard,  à prendre "dans un sens ironique". C'est l'arrivée d'"un nouveau type de criminel, qui n'est pas un psychopathe, il est même un peu angélique". De victime, Malik devient ainsi héros, même  si c'est sa survie qui l'exige : un héros meurtrier

    7. Pour le scénario (idée originale d' Abdel Raouf Dafri, scénariste du dyptique Mesrine, et co-écrit par Thomas Bidegain et Jacques Audiard) de ce  grand film qui mêle avec brio fantasmagorie et réalisme, violence et poésie noire, meurtre et rédemption, divertissement et sujet de société.  L'excellent « Un héros très discret » avait d'ailleurs reçu le prix du scénario en 1996.

    8. Parce que l'exigence et la rigueur (scénaristique, de mise en scène, d'interprétation) ne se font pas au détriment du public, bien au contraire.

    9. Parce que c'est un film de genre qui en même temps n'appartient à aucun et le renouvèle. Fable initiatique. Film social et politique. Faux documentaire onirique. Film d'action. Il concilie les paradoxes et transcende les genres.

    10. Parce que s'il n'a pas obtenu la consécration cannoise escomptée et méritée, il ne dépend que de vous qu'il la connaisse en salles.

    ...11. Parce que vous ne verrez pas  passer ces 2H20 bien qu'emprisonnés (je vous le garantis) et parce que ça fait déjà beaucoup plus de 10 raisons d'y aller et que c'est suffisamment rare pour être souligné et récompensé par un grand succès en salles.

  • Le film de la semaine: "Inglourious Basterds" de Quentin Tarantino et...

    Je vous en ai déjà parlé 1(0) ou 2(0) fois depuis le Festival de Cannes où il était présenté en compétition officielle mais je ne pouvais pas ne pas vous en parler aujourd'hui, jour de sortie en salles de ce film dont il est je pense inutile de vous dire à nouveau que je vous le recommande (très, très) vivement.

    Cliquez ici pour lire ma critique d'"Inglourious Basterds" de Quentin Tarantino.

    inglourious3.jpg

    Aujourd'hui, vous pouvez également voir "Memory of love" de Wang Chao pour lequel je vous fais gagner des places jusqu'au 21 août.

     Cliquez ici pour gagner des places pour deux pour "Memory of love " de Wang Chao et pour lire ma critique.

    memory.jpg

    Demain, je vous parlerai de l'autre excellent film de ce mois d'août à ne manquer sous aucun prétexte:

     "Un Prophète" de Jacques Audiard dont vous pouvez lire ma critique (un peu succincte car écrite en plein tourbillon cannois), en cliquant ici.

    prophète2.jpg
  • Critique de « Partir » de Catherine Corsini (avec Kristin Scott Thomas, Yvan Attal, Sergi Lopez…)

    partir.jpg

    N'ayant été enthousiasmée ni par « La Nouvelle Eve » ni par le caricatural « Les Ambitieux », l'idée de « partir » me faisait redouter le pire...

     Ici, Suzanne (Kristin Scott Thomas) mène une vie bien (trop) tranquille avec son mari médecin (Yvan Attal) dans une belle maison, glaciale, comme ce dernier.  Après une dizaine d'années passées à élever ses enfants, elle a décidé de recommencer à travailler et de faire construire un cabinet de kinésithérapie attenant à la maison familiale. C'est Ivan (Sergi Lopez), un ouvrier espagnol employé au noir, qui vit de petits boulots et a fait de la prison, qui est chargé des travaux. Un accident va les rapprocher et bientôt une passion irrépressible. Plus rien d'autre ne comptant alors pour elle, Suzanne n'a alors plus qu'une idée en tête : partir. Oui, mais voilà : le mari va s'y opposer férocement. Et va alors commencer un odieux chantage et la descente aux Enfers...

    Le mari, la femme, l'amant. L'épouse d'un bourgeois de province qui s'ennuie et qui s'éprend violemment d'un autre homme. Un synopsis de vaudeville classique voire caricatural que Catherine Corsini parvient à transcender grâce à la personnalité de ses protagonistes et des acteurs qui les incarnent, grâce à l'atmosphère pesante alors palpitante pour le spectateur, grâce à l'odieux chantage pécuniaire qui ajoute un élément supplémentaire et inédit à ce schéma classique.

    Les acteurs et les personnages d'abord et évidemment au premier rang de ceux-ci : Kristin Scott Thomas qui de « 4 mariages et un enterrement » à « Il y a longtemps que je t'aime » en passant par « Le Patient Anglais » jongle avec les styles et les rôles avec un talent déconcertant. Et puis quel regard, tour à tour celui d'une enfant perdue,  celui désarçonné d'une femme séduite puis tombant amoureuse, celui lumineux de femme éperdument amoureuse, celui d'une femme dévorée par la passion et sa violence ravageuse, celui d'une épouse blessée, humiliée, mais déterminée, celui d'une femme aux frontières de la folie et au-delà. Celui d'une grande actrice aux multiples facettes. Face à elle, Sergi Lopez impose sa séduisante et rassurante  force. Reste Yvan Attal. Si l'acteur est ici plus que convaincant dans son rôle de mari obséquieux devenant l'odieux maître d'un ignoble chantage pécuniaire parce qu'il perd « sa » femme, sa possession, et sa parfaite image d'homme établi et respecté par la société, le film aurait probablement gagné en ambiguïté et en tension à ce qu'il soit plus nuancé et à ce qu'il ne soit pas détestable dès les premières minutes du film. Mais de cela, Yvan Attal, absolument parfait dans ce rôle qui ne l'est pas, n'en est nullement responsable.

    Ces deux raisons qui s'égarent (l'une par la passion, l'autre parce qu'il perd sa possession et d'une certaine manière son statut), -Ivan étant finalement le plus raisonnable des trois-, vont inéluctablement aboutir au drame que l'on sait dès les premières minutes par le retentissement d'un coup de feu qui précède le flashback, bombe à retardement qui contribue à créer un climat de tension qui va crescendo tout au long du film. Le vaudeville frôle alors le suspense à la Hitchcock (frôle seulement, la réalisation, malgré quelques tentatives n'atteignant évidemment pas son degré de perfection et de « double sens ») avec Kristin Scott Thomas dans le rôle de la blonde hitchcockienne au tempérament de feu derrière une apparence glaciale. Le tout assaisonné de l'immoralité jubilatoire  de François Ozon, Emmanuelle Bernheim, scénariste de ce dernier ayant aussi contribué à l'écriture du scénario (avec Gaëlle Macé et Antoine Jacoud, et bien sûr Catherine Corsini).

    Enfin, l'idée du chantage pécuniaire ajoute un élément matériel et original qui devient un moyen de contrôle et un obstacle judicieux à leur immatérielle et incontrôlable passion, et par conséquent la clef du drame.

    La lumière du Midi, sublimée par la photographie d'Agnès Godard qui souligne aussi la beauté crue de certaines scènes,  ajoute au climat de folie ambiant et contribue à faire de ce  faux vaudeville un vrai, attrayant et tragique thriller, malgré ses quelques faiblesses scénaristiques.

  • Les meilleures adresses à Deauville: restaurants, hôtels...

    deauvilleaffiche2009.jpgPour patienter en attendant de connaître les compléments de programmation du 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville dont je vous rappelle que vous pourrez le suivre en direct sur ce blog et sur inthemoodfordeauville.com, je vous propose quelques adresses gastronomiques et hôtelières pour profiter au mieux du festival.

    2008_0903J-2Am20080017.JPG

    Cliquez ici pour accéder à mon article sur mes adresses d'hôtels, restaurants, bars, discothèques à Deauville.

  • Premiers éléments de programme du 20ème Festival du Film Britannique de Dinard

    dinard4.jpgIl y a quelques jours (ici) , je vous parlais du livre retraçant les 20 ans du Festival du Film Britannique de Dinard intitulé "Flashback" dans lequel j'ai eu le plaisir d'écrire et dans lequel vous pourrez notamment retrouver Jane Birkin, Ken Loach, Stephen Frears, Hugh Grant... (un livre que vous pouvez d'ores et déjà acheter par souscription, là) et vous annonçais que je serai à Dinard pour ce 20ème anniversaire que vous pourrez suivre sur Inthemoodforcinema.com du 8 au 11 octobre 2009.

    En attendant, voici les premiers éléments de programmation:

    moon2.jpg

     

    triangle.jpg

     

    -Parmi les films hors-compétition en avant-première figureront notamment "Triangle" de Christopher Smith dont vous pouvez voir le trailer en cliquant ici.) et "Moon" de Duncan Jones (dont vous pouvez voir le trailer en cliquant ici).

    -Le Festival des Dinardais  (sorte de pré-festival ) aura lieu du 4 au 7 octobre avec 8 projections gratuites.

    Pour plus de renseignements, rendez-vous sur le site officiel du Festival du Film Britannique de Dinard et sur la Fan Page du Festival sur Facebook... et sur inthemoodforcinema.com qui vous tiendra régulièrement informés de la programmation!

    Informations pratiques:  pour ceux qui n'auraient pas demandé leur carte pass le 17 juin ou qui n'auraient pas d'accréditation presse ou professionnelle, sachez que les séances sont très accessibles et conviviales, qu'une place coûte 5, 50€  et que vous pouvez les acheter avant la séance dans la salle concernée.

     

    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DU FILM BRITANNIQUE DE DINARD 2009 Pin it! 0 commentaire
  • Inthemoodfordeauville.com dans Télématin

    télématin2.jpgInthemoodfordeauville.com a été cité ce matin dans la rubrique web de l'émission Télématin, sur France 2 (juste après la chronique cinéma sur Inglourious Basterds" de Quentin Tarantino dont vous pouvez d'ailleurs retrouver ma critique en cliquant ici)!

    Pour ceux qui veulent la preuve par l'image, c'est à la 48ème minute de la vidéo de ce vendredi 14 août que vous pouvez revoir sur la page de Télématin sur France2.fr et en cliquant ici.

     Le plus drôle est que mon blog sur le Festival du Cinéma Américain de Deauville  cité comme "venant d'être mis en ligne" ( alors qu'il l'est depuis 3 ans!) et comme " vraiment très bien fait" a été cité comme... le site officiel du festival... même si le vrai site officiel est celui-ci!

     Je souhaite en tout cas la bienvenue à ceux qui découvriraient mes blogs à cette occasion (apparemment très nombreux à voir l'explosion du nombre de visiteurs sur inthemoodfordeauville.com ) et remercie France 2 pour cette réjouissante méprise.

    Pour ceux qui découvriraient ces blogs à cette occasion, je vous invite également à découvrir mon blog consacré au Festival de Cannes "In the mood for Cannes". Et pour en savoir plus sur les origines et objectifs de ces blogs et de leur auteur, rendez-vous dans la rubrique "A propos" de ce blog...

    Vous trouverez également, sur "In the mood for cinema" et sur "In the mood for Deauville", toutes les informations concernant ce 35ème Festival du Cinéma Américain de Deauville que vous pourrez suivre ici en direct du 2 au 14 septembre 2009 : archives, programme, infos pratiques, critiques de films, conférences de presse, avant-premières, hommages...

  • Critique de « Joueuse » de Caroline Bottaro (avec Sandrine Bonnaire, Kevin Kline…)

    joueuse.jpg

    jouese2.jpgCette année, parmi mes lectures de vacances figuraient de nombreux romans récemment adaptés au cinéma : « Le liseur» de Bernhard Schlink,  «   L’élégance du hérisson » de Muriel Barbery,  « La Joueuse d’échecs » de Bertina Henrichs…  Malheureusement, les deux premiers ne sont plus à l’affiche là où je me trouve actuellement.  J’ai donc évidemment opté pour le troisième adapté au cinéma par Caroline Bottaro sous le titre « Joueuse », un premier film ( premier en tant que réalisatrice car Caroline Bottaro est scénariste de plusieurs films de Jean-Pierre Améris et notamment du très beau "C'est la vie" déjà avec Sandrine Bonnaire) très prometteur qui aura mis cinq ans à se monter.

     

    Dans le premier plan, Hélène (Sandrine Bonnaire) se tient devant le miroir, attache ses cheveux sans même  songer à se regarder. Hélène qui vit machinalement.  Les jours se suivent et se ressemblent. Son mari (Francis Renaud) la voit sans la regarder et sa fille la méprise. Femme de ménage dans un hôtel, dans un petit village corse,  son existence routinière bascule le jour où, en faisant le ménage dans une chambre, elle est fascinée par un couple d’Américains jouant aux échecs sur la terrasse.  Son regard s’attarde sur la sensualité de leurs gestes et leurs regards. Et la femme de ménage discrète et effacée va se prendre de passion pour ce jeu  et l’apprendre avec une inébranlable détermination, au point même d’insister auprès du mystérieux docteur Kröger (Kevin Kline),  chez qui elle fait également le ménage, pour qu’il joue avec elle et lui apprenne les échecs qui  vont alors devenir bien plus qu’un jeu. Une raison de vivre. Un moyen de s’émanciper. Et peut-être beaucoup plus encore…

     

    A la luminosité envoûtante de l’île grecque de Naxos où se déroule le roman, Caroline Bottaro (aussi certainement pour des raisons pratiques) a préféré la beauté triste d’un petit village corse. Eleni devient Hélène. Mais, en Corse ou dans une île perdue des Cyclades, c’est le même sentiment d’enfermement, de solitude, de soumission. Au mari. Au destin. Au regard des autres.

     

    Comment ne pas commencer en parlant de Sandrine Bonnaire. De dos, courbée puis droite et résolue, de face,  dans son regard, dur ou conquis, dans son sourire,  rare et ravageur, ses gestes, ses intonations, ses traits tirés puis illuminés, elle EST Hélène avec une justesse admirable sans en faire des tonnes, sans non plus donner l’impression de réaliser une performance. C’est d’abord grâce à elle si cette histoire est si attachante, si on la suit, captivés, sans décrocher une seule seconde. C’est ensuite grâce au choix judicieux de Kevin Kline et à leur troublante relation. Lui, d’abord, fier, imposant, blasé, misanthrope. Elle, d'abord courbée, frêle, fragile,  puis réapprenant le désir et le goût d’exister par et pour soi-même. Alors que lui va peu à peu s’affaiblir et s’humaniser, il va peu à peu l’aider à se redresser, à transgresser les règles, des échecs et de la vie, l'ordre établi.

     

    Et puis il y a les échecs dont la caméra caresse la sensualité des pièces, des gestes de ceux qui les manipulent, des regards qui s’affrontent avec une douce fièvre. Les échecs dont les règles même représentent  pour Hélène une métaphore rassurante de la vie, les échecs dont la reine est la pièce la plus forte.

     

    Sans emphase, juste appuyée de temps à autre par la musique de Nicola Piovani, la caméra accompagne avec sensibilité et sensualité le cheminement  d’Hélène vers la liberté et vers la confiance en elle.

     

    martineden.jpgEt puis un film qui évoque «  Martin Eden » de Jack London ne pouvait que me conquérir ( Si vous ne l’avez pas lu, achetez-le sur le champ ! C’est un roman d’un romantisme désenchanté empreint de passion puis de désillusions. C’est aussi et avant tout un roman sur la fièvre créatrice et la fièvre amoureuse qui emprisonnent, aveuglent et libèrent à la fois. Le roman le plus autobiographique de Jack London publié en 1909). La fièvre créatrice qui emprisonne, aveugle et libère. Comme les échecs libèreront Hélène qui, comme Martin,   être a priori taciturne, voire frustre,  avec la lecture et l’écriture, va se révéler et s’émanciper avec les échecs.

     

    S’il fallait émettre une réserve sur cette « Joueuse », ce serait de regretter une fin un peu expéditive et peut-être un plan de trop… mais l’ensemble est suffisamment séduisant, subtile, convaincant pour nous le faire oublier et pour que je vous le recommande. Vivement.