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cinema - Page 130

  • "Black swan" de Darren Aronofsky en avant-première dans les cinémas Pathé/Gaumont ce soir

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    Je vous rappelle que vous pouvez toujours gagner des places sur inthemoodforcinema.com pour l'avant-première de "Black swan" du 31 janvier. En attendant, vous pourrez également le voir dans les cinémas Gaumont Pathé en avant-première, ce soir. Pour retrouver la liste des cinémas et savoir comment réserver vos places, cliquez ici.

    Retrouvez également ma critique de"Black swan" de Darren Aronofsky en avant-première en cliquant ici, ainsi que ma vidéo du réalisateur.

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  • Critique de "Brothers" de Jim Sheridan (à ne pas manquer, à 20H50, ce soir, sur Canal +)

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    Sam (Tobey Maguire) et Grace (Natalie Portman) et leurs deux filles, Isabelle et Maggie, forment en apparence une famille américaine heureuse. Sam est envoyé à nouveau en mission en Afghanistan après être allé chercher son frère Tommy (Jake Gyllenhaal) tout juste sorti de prison. Grace n'aime pas vraiment Tommy mais elle le reçoit poliment. Lorsque Sam est porté disparu en Afghanistan et présumé mort, Tommy s'occupe de Grace et de ses filles. Plus le temps passe, plus Tommy et Grace se rapprochent.  Seulement, alors que tout le monde le croyait mort, Sam refait surface et revient de l'enfer...

    Avec un tel synopsis, le pire était à craindre : un énième mélodrame larmoyant et moralisateur sur un triangle amoureux avec pour arrière-plan la guerre en Afghanistan. Jim Sheridan s'en sort pourtant magistralement, toujours sur le fil du rasoir, nous étonnant avec ce qui est prévisible par l'intelligence du scénario, de  la réalisation et de l'interprétation. Plutôt que d'insister sur des scènes attendues comme l'annonce du retour de celui que l'on croyait mort qui aurait pu donner lieu à une série de scènes convenues et de dialogues sirupeux, Jim Sheridan  préfère les jeux de regards, les silences et le hors champ. Ainsi, lorsque Grace ouvre sa porte et découvre deux militaires, sans qu'une parole soit échangée, elle sait qu'ils viennent annoncer  la mort de Sam.

    L'essentiel n'est pas là, ni dans la mort de Sam, ni dans sa réapparition puisque nous le savons d'emblée mais dans l'évolution des personnages et dans la complexité de leurs sentiments. Des rapports entre les deux frères (protecteur/ protégé, responsable/irresponsable) à leur place dans la famille qui vont progressivement s'inverser à ceux entre les deux filles de Sam qui reproduisent le schéma parental.

    Jim Sheridan filme au plus près des visages décuplant ainsi l'intensité provoquée par le jeu à fleur de peau des trois protagonistes. De Tobey Maguire que l'on a l'habitude de voir frêle et lisse et que l'on a d'abord du mal à imaginer en militaire et qui incarne pourtant ce capitaine véritablement habité faisant passer le bleu de son regard de la douceur à la folie et où semblent danser ses fantômes de la guerre, à Jake Gyllenhal qui se responsabilise peu à peu et qui, en un regard qui s'attendrit, se voile, ou se durcit, fait passer  sa transformation ou son sentiment d'injustice ou sa révolte silencieuse, à Natalie Portman de qui émane une douceur vigoureuse.

    On ressent la profonde empathie du réalisateur pour chacun de ses personnages dont aucun n'est délaissé, du père de Sam et Tommy (Sam Shepard) qui exprimait par la violence l'indicible traumatisme de la guerre du Vietnam à une des filles de Sam qui, lors d'une scène magistrale d'une intensité inouïe, tente de faire comprendre son malaise tandis que chacun tente de dissimuler le sien. Cette scène fait écho à une scène du début et montre l'inversion des rapports entre les deux frères (celui qui perd son sang-froid étant celui qui tentait de raisonner l'autre au début) et en miroir les rapports entre les deux filles de Sam. Pas un regard, pas une parole qui ne soient superflus. La partition est celle d'un virtuose de la psychologie humaine qui à nouveau explore les thèmes de la famille et du pardon (les similitudes sont nombreuses notamment avec « In America » qui était moins nuancé et plus larmoyant mais néanmoins également très réussi.)

    Et puis il y a la guerre contre laquelle ce film est un vibrant plaidoyer. A l'image d'un film comme le Grand prix du dernier Festival du Cinéma Américain de Deauville « The Messenger » d'Oren Moverman (ou encore l'excellent « American son » de Neil Abramson l'année précédente ), en montrant les plaies béantes d'une guerre qu'on essaie de cacher, le traumatisme de ceux qui en reviennent, l'incompréhension ou l'impuissance des familles qui ne peuvent savoir ce qui s'est réellement passé, Jim Sheridan stigmatise les conséquences tragiques d'une guerre qui accompagnent ceux qui l'ont vécue bien après qu'ils en aient quitté le terrain (dès le début Sam dit ainsi se sentir étrangement chez lui lorsqu'il retourne en Afghanistan).

     Jim Sheridan, avec ce remake du film éponyme danois réalisé en 2006 par Susanne Bier, nous livre à la fois un plaidoyer pacifiste tout en retenue et sa vision pudique et sensible, singulière mais universelle de la fratrie et de la complexité des rapports familiaux  dont  chaque regard ou chaque réplique sonnent incroyablement juste.

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  • Jodie Foster présidente de la cérémonie des César 2011

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    C'est l'actrice américiane Jodie Foster qui présidera cette année la cérémonie des César qui aura lieu au théâtre du Châtelet, le 25 février. Elle succède ainsi à Marion Cotillard. Rares sont les artistes étrangers à avoir présidé les César, le dernier fut Marcello Mastroianni en 1993. Cette 36ème cérémonie sera présentée par Antoine de Caunes pour la 7ème fois (après Valérie Lemercier et Gad Elmaleh l'an passé). Les noms des nommés seront dévoilés le 21 janvier.

     En attendant d'en savoir plus, retrouvez mon récit dans les coulisses de la 35ème cérémonie des César et mes nombreuses vidéos des lauréats.

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  • Festival d'avant-premières du 12 au 18 janvier dans les cinémas Gaumont Pathé

     

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    Du mercredi 12 au mardi18 janvier, les cinémas Gaumont Pathé organisent toute une semaine d’avant-premières pour découvrir des nouveautés que vous réservent l’année 2011 ! Des films à découvrir en VO ou VF, en avant-premières jusqu’à 2 mois avant leur sortie nationale dans les cinémas Gaumont Pathé de toute la France. Vous pouvez d'ores et déjà retrouver ma critique de "Black swan" de Darren Aronofsky que vous pourrez voir en avant-première, le 14 janvier.

    -Le mercredi 12 janvier, la comédie musicale « Toi, moi, les autres » de Audrey Estrougo (Regarde moi) avec Leïla Bekhti, Cécile Cassel et Benjamin Siksou.  Sortie nationale le 23 février 2011.

    -Le jeudi 13 janvier, « Last Night  de Massy Tadjedin avec Guillaume Canet, Keira Knightley, Eva Mendes et Sam Worthington, Sortie nationale le 16 février 2011.

    -Le vendredi 14 janvier, « Black Sawn » de Darren Aronofsky avec Natalie Portman et Vincent Cassel. Sortie nationale le 9 février 2011.

    -Le samedi 15 janvier, « Le Discours d’un roi » film historique de Tom Hooper avec Colin Firth, Helena Bonham Carter, Geoffrey Rush Sortie nationale le 2 février 2011.

    -Le dimanche 16 janvier, « Je n’ai rien oublié» comédie dramatique de Bruno Chiche avec Niels Arestrup,Nathalie Baye, Gérard Depardieu, Françoise Fabian, Alexandra Maria Lara. Sortie nationale le 30 mars 20 11.

    -Le lundi 17 janvier, film d’action « L’Assaut» de Julien Leclercq avec Mélanie Bernier, Vincent Elbaz, Gregori Dérangère, Jalil Lespert. Sortie nationale le 30 mars 20 11.

    -Le mardi 18 janvier : 127 heures de Danny Boyle Avec James Franco, Lizzy Caplan, Amber Tamblyn. Sortie nationale le 23 février 20 11.

    Liste des cinémas participants

    Ile-de-France

    Paris 08 - Gaumont Champs-Elysées

    Paris 14 - Gaumont Parnasse

    Paris 18 - Pathé Wepler

    Paris RP - Gaumont Carré Sénart

    Paris RP - Gaumont Disney Village

    Paris RP - Pathé Belle Epine

    Paris RP - Pathé Boulogne

    Paris RP - Pathé Conflans

    Paris RP - Pathé Quai d'Ivry

    Province

    Amiens - Gaumont Amiens

    Angers - Gaumont Multiplexe

    Archamps - Gaumont Archamps (réservation ouverte à partir du 12 janvier)

    Avignon - Pathé Cap Sud

    Belfort - Pathé Belfort

    Besançon - Pathé Beaux-Arts

    Bordeaux - Gaumont Talence Universités

    Evreux - Pathé Evreux

    Grenoble - Pathé Chavant

    Le Havre - Gaumont Docks Vauban

    Liévin - Pathé Liévin

    Lyon - Pathé Bellecour

    Lyon - Pathé Vaise

    Lyon (Vaulx-en-Velin) - Pathé Carré de Soie

    Marseille - Pathé Madeleine

    Marseille - Pathé Plan de Campagne

    Montataire - Pathé Montataire

    Montpellier - Gaumont Multiplexe

    Nantes - Gaumont Nantes

    Nice - Pathé Lingostière

    Nice - Pathé Masséna

    Orléans - Pathé Orléans

    Reims - Gaumont Parc Millésime

    Rennes - Gaumont Rennes

    Rouen - Pathé Docks 76

    Saint-Etienne - Gaumont Saint-Etienne

    Strasbourg - Pathé Brumath

    Toulon - Pathé Liberté

    Toulouse - Gaumont Labège (réservation ouverte à partir du 12 janvier)

    Toulouse - Gaumont Wilson (réservation ouverte à partir du 12 janvier)

    Valence - Pathé Valence

    Valenciennes - Gaumont Valenciennes

     

    Horaires et informations sur cinemagaumont.com ou cinemapathe.com rubrique Offres

     

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  • Concours : gagnez vos pass permanents pour le Festival International de Programmes Audiovisuels de Biarritz 2011 (FIPA 2011)

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    copyright Alain Fleischer

    Ce blog, il y a 7 ans, est né pour vous parler de festivals cinématographiques et vous faire partager mes pérégrinations festivalières. En 2011, plus que jamais, je continuerai à vous tenir informés de l'actualité festivalière, quand c'est possible en direct ou bien en vous permettant d'en profiter par le biais de concours.

    Pour ce début d'année, j'ai le plaisir de vous proposer un concours inédit et, grâce à Orange, de vous faire gagner des pass pour le FIPA (Festival International  des Programmes Audiovisuels) à Biarritz du 24 au 30 janvier prochain, ce festival est une réfèrence dans son domaine et reçoit chaque année des programmes de qualité et des invités prestigieux.

     Comme le délai imparti est court, je vais faire plus simple que d'habitude. Avant de répondre assurez-vous d'être disponibles et de pouvoir vous rendre à Biarritz ( rien ne vous empêche néanmoins de faire cadeau de vos pass).  Vous pourrez bien entendu très bientôt trouver toutes les informations sur le programme du festival sur ce blog dès qu'il sera communiqué.

    Le programme est le suivant:

    Lundi 24 : Ouverture, une projection
    Du mardi 25 décembre au samedi 29 décembre, projections toute la journée en soirée dans 6 salles
    Dimanche 30: reprise des 6 programmes primés dans 3 salles.

    CONCOURS:

    Je dispose de 70 pass. Afin que cela soit plus intéressant pour vous, j'ai décidé d'attribuer 10 pass permanents. Les plus rapides et motivés recevront ces pass.

    Pour remporter ces pass, c'est vraiment très simple. Répondez à ces 3 questions dont vous trouverez les réponses sur le site officiel du FIPA, en envoyant vos réponses ainsi que vos coordonnées postales à inthemoodforcinema@gmail.com avec pour intitulé de votre email "Concours FIPA". Pas de date limite si ce n'est le début du festival, les pass seront délivrés aux plus rapides. Les pass vous seront envoyés directement par Orange. Je contacterai uniquement les gagnants.

    1.Qui présidait le jury fiction du FIPA 2010?

    2. Quel film a remporté le FIPA d'or 2010?

    3. En une phrase, pourquoi souhaitez-vous assister à ce festival?

    Présentation du FIPA:

    Le FIPA est un festival de programmes audiovisuels internationaux. Ses principes fondateurs sont : indépendance, qualité, diversité, innovation et référence. Il se positionne comme un véritable observatoire de la création audiovisuelle internationale et a pour objectif d'inciter au développement de productions de qualité. Lieu de découvertes et de débats, le FIPA est un rendez-vous annuel incontournable pour les professionnels de la télévision mais aussi pour le public qui vient chaque année plus nombreux. Les prix qui y sont décernés, par des jurys prestigieux, sont une référence dans le secteur de l'audiovisuel et un facteur déterminant pour les carrières et les ventes dans le monde des programmes. Le FIPA est une occasion unique d'apprécier la richesse et la diversité de la production audiovisuelle de l'année écoulée. Il démontre depuis plus de 23 ans que, bien loin des productions formatées, des programmes qui ne seront peut-être pas diffusés sur les chaînes de télévision peuvent captiver les spectateurs, curieux et désireux de découvrir de nouveaux regards sur le monde. Au-delà du festival, le FIPA a crée un marché sélectif : le FIPATEL qui repose sur les mêmes exigences de qualité et de diversité. Il permet aux programmes d'être visionnés par des professionnels du monde entier ce qui leur offre de réelles perspectives de diffusion. Le FIPA oeuvre également en faveur de l'éducation à l'image des jeunes en sélectionnant des programmes réalisés par des étudiants, en permettant à un jury de jeunes européens de récompenser une oeuvre d’une des sections compétitives, en mettant en place des séances scolaires, des débats ou encore des master class. Fictions, documentaires, séries, grands reportages, musique et spectacles, programmes courts : cinq jours de télévision idéale, de regards lucides, indépendants et exigeants, d'approches sensibles et révélatrices du monde actuel.Chaque année, 1600 programmes s'inscrivent pour représenter 70 pays. Au programme: hommages, compétition, débats, rencontres avec les réalisateurs...

    Site internet du fipa: http://www.fipa.tm.fr/fr/

    Page Facebook du FIPA: http://www.facebook.com/festival.FIPA?ref=ts&v=app_3801015922

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  • Programme des incontournables UGC : du 12 au 18 janvier

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    Je vous parlais avant-hier du Festival Télérama vous permettant de revoir les films de l'année 2010 que vous auriez manqués. Voilà une autre occasion de vous rattraper avec els incontournables UGC.

    Du 12 au 18 janvier 2011, « Les Incontournables UGC », permettent à tous de voir ou revoir les films qui ont marqué l’année 2010 dans les salles de cinéma UGC, partout en France, au tarif exceptionnel de 3€.

    Les 26 Incontournables UGC de l’année 2010 sélectionnés en partenariat avec Le Figaro reflètent la diversité telle que le groupe UGC la met en avant toute l’année dans ses salles : du cinéma grand public au cinéma d’Art et Essai, des succès populaires aux films d’auteur, des talents français et internationaux.

    Vous trouverez mes critiques de la plupart de ces films en cliquant sur leurs titres, et profitez-en pour découvrir le très beau "Amore" ou pour (re) voir " "The Ghost writer", "Inception", "Tout ce qui brille", "Tournée", "Des hommes et des dieux...".

     INVICTUS de Clint Eastwood   

    OCEANS de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud 

      IN THE AIR de Jason Reitman 

      THE GHOST WRITER de Roman Polanski   

      PRECIOUS de Lee Daniels (Oscar meilleur second rôle et Oscar meilleur scénario  )

      LA RAFLE de Roselyne Bosch   

      L'ARNACOEUR de Pascal Chaumeil   

      TOUT CE QUI BRILLE de Géraldine Nakache et Hervé Mimran   

      AJAMI de Scandar Copti, Yaron Shani 

      GREEN ZONE de Paul Greengrass  

      DANS SES YEUX de Juan José Campanella (Oscar du meilleur film étranger)

      LA TETE EN FRICHE de Jean Becker  

      LES PETITS RUISSEAUX de Pascal Rabaté

    (en présence de l'équipe du film à l'UGC Montparnasse le 12 janvier )

      TOURNEE de Mathieu Amalric

    (en présence de l'équipe du film à l'UGC Ciné Cité les Halles le 12 janvier )

    (Prix de la mise en scène Festival de Cannes)

      TAMARA DREWE de Stephen Frears  

      TOY STORY 3 de Lee Unkrich  

      INCEPTION de Christopher Nolan   

      LE BRUIT DES GLACONS de Bertrand Blier   

      POETRY de Lee Chang-Dong

    (Prix du scénario Festival de Cannes ) 

      DES HOMMES ET DES DIEUX de Xavier Beauvois

    (en présence de l'équipe du film à l'UGC Ciné Cité Les Halles le 17 janvier)

    (Grand prix festival de Cannes  )

      AMORE (IO SONO L'AMORE) de Luca Guadagnino  

      THE SOCIAL NETWORK de David Fincher  

     LES PETITS MOUCHOIRS de Guillaume Canet

    (en présence de Guillaume Canet à l'UGC Ciné Cité Bercy le 16 janvier )

      BURIED de Rodrigo Cortés  

      POTICHE de François Ozon

    (en présence de François Ozon à l'UGC Ciné Cité Les Halles le 13 janvier ) 

      LE NOM DES GENS de Michel Leclerc

    (en présence de l'équipe du film à l'UGC George V le 17 janvier )

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  • Critique de « Un cœur en hiver » de Claude Sautet (1992) avec Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart ou pourquoi ce film est un chef d’œuvre...

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    En 2011, je ne perds pas les bonnes habitudes et je continuerai donc à vous parler régulièrement de classiques du 7ème art. Lorsqu’on me demande mon film culte,  je cite le plus souvent soit « Le Guépard » de Luchino Visconti, soit « Un cœur en hiver » de Claude Sautet, suscitant régulièrement la perplexité chez mes interlocuteurs concernant le second, et la mienne en retour de constater que beaucoup ne connaissent pas ce film. Je l’ai revu hier après deux ou trois ans et la fascination est restée intacte. Après un certain nombre de visionnages, il me bouleverse, me fascine et m’intrigue toujours autant. Si vous ne l’avez pas encore vu, ou si vous l’avez vu mais n’en gardez qu’un souvenir mitigé je vais essayer de vous convaincre de (re)voir ce film que je considère comme un chef d’œuvre (et j’emploie toujours ce terme avec beaucoup de parcimonie, une expression que je n’ai pas même utilisée pour ce film-ci, contrairement à beaucoup). « Un cœur en hiver » est adapté d’une nouvelle « La Princesse Mary » extraite d’un recueil de nouvelles de Lermontov « La Princesse Mary » mais également inspiré de la vie de Maurice Ravel.

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    Maxime (André Dussolier) et Stéphane (Daniel Auteuil) sont (apparemment) amis et travaillent ensemble dans l'atmosphère feutrée d'un atelier de lutherie. Les violons sont toute la vie de Stéphane, contrairement à Maxime qui vient de tomber amoureux d’une jeune violoniste, Camille (Emmanuelle Béart), rapidement intriguée puis attirée par la retenue singulière de Stéphane. Pour Stéphane, véritable « cœur en hiver », ce n’est qu’un jeu dont il conte l’évolution à son amie Hélène (Elisabeth Bourgine). Stéphane semble n’aimer qu’une seule personne au monde : son maître de violon, Lachaume (Maurice Garrel).

     Sur la tombe de Claude Sautet au cimetière Montparnasse, il est écrit : « Garder le calme devant la dissonance », voilà probablement la phrase qui définirait aussi le mieux son cinéma et peut-être même le mieux « Un cœur en hiver » : d'abord parce que son cinéma est un cinéma de la dissonance, de l'imprévu, de la note inattendue dans la quotidienneté (ici, l'arrivée de Camille dans la vie de Maxime et par conséquent dans celle de Stéphane comme c’est le cas de l’arrivée de David dans « César et Rosalie » ou de Nelly dans « Nelly et Monsieur Arnaud ») et ensuite parce que cette épitaphe fait référence à la passion de Claude Sautet pour la musique, une passion qui s’exprime pleinement ici puisque la musique est un personnage à part entière. Le tempo des films de Sautet est ainsi réglé comme une partition musicale, impeccablement rythmée, une partition dont on a l'impression qu'en changer une note ébranlerait l'ensemble de la composition.

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    C’est par elle, la musique, que Camille s’exprime (d’ailleurs Maxime le dira, elle ne se livre que lorsqu’elle joue) : tantôt sa mélancolie, sa violence (ainsi cette scène où elle enregistre en studio et qu’elle manie l’archet comme une lame tranchante), son désarroi, ses espoirs. C’est aussi à travers elle que Stéphane ressent et exprime ses (rares) émotions notamment lorsqu’un « c’est beau » lui échappe après avoir écouté Camille jouer. La musique ici, aussi sublime soit-elle (celle des  sonates et trio de Ravel) n’est pas forcément mélodieuse mais exprime la dissonance que connaissent les personnages. C’est un élément d’expression d’une force rare, bien plus que n’importe quel dialogue.

    La passion est donc celle pour la musique mais aussi celle qui s’exprime à travers elle, l’autre : la passion amoureuse. Celle qui s’empare de Camille pour cet homme hermétique au regard brillant, transperçant qui la fascine, l’intrigue, la désempare.  Le trouble s’empare d’elle dès sa première répétition à laquelle Stéphane assiste. Elle ne parvient pas à jouer, dit qu’elle reprendra un autre jour et puis quand Stéphane quitte la pièce, elle reprend comme si de rien n’était. Ensuite, venue rejoindre Maxime dans l’atelier de lutherie, ce dernier occupé, elle l’attend en compagnie de Stéphane et lui confie ce qu’elle n’avait jamais dit à personne, lui parlant de ses rapports compliqués avec son agent et amie Régine (Brigitte Catillon). Enfin, troisième rencontre déterminante : Stéphane vient la voir jouer, seul, sans Maxime pour la première fois. Ils s’évadent un instant de la répétition pour aller boire un café après avoir traversé la rue sous la pluie. Leurs mains s’effleurent presque subrepticement, négligemment. Stéphane la protège de la pluie avec sa veste. Puis, il l’écoute assis au café, avec son regard scrutateur. Puis, c’est l’absence et le silence de Stéphane mais c’est trop tard : Camille est déjà bouleversée, amoureuse. A priori, racontées ainsi rien d’extraordinaire dans ces trois scènes, pourtant le scénario et la mise en scène de Sautet et surtout ses personnages sont d’une telle richesse que chacune d’elle est plus haletante qu’une scène d’un palpitant thriller. Aucun plan n’est inutile. Comme dans un thriller, chaque plan a une implication sur la résolution.

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     Tous les films de Sautet se caractérisent d'ailleurs aussi par le suspense (il était fasciné par Ford et Hawks ) : le suspense sentimental avant tout, concourant à créer des films toujours haletants et fascinants.  Claude Sautet citait ainsi souvent la phrase de Tristan Bernard : « il faut surprendre avec ce que l'on attend ». On ne peut certainement pas reprocher au cinéma de Claude Sautet d'être démesurément explicatif, c'est au contraire un cinéma de l'implicite, des silences et du non-dit. Pascal Jardin disait  de Claude Sautet qu'il « reste une fenêtre ouverte sur l'inconscient ».

    Le souffle du spectateur est suspendu à chaque regard (le regard tellement transperçant de Stéphane, ou de plus en plus troublé de Camille) à chaque note, à chaque geste d’une précision rare. Je n’ai encore jamais trouvé au cinéma de personnages aussi « travaillés » que Stéphane, ambigu, complexe qui me semble avoir une existence propre, presque exister en dehors de l’écran. Là encore comme un thriller énigmatique, à chaque fois je l’interprète différemment, un peu aussi comme une sublime musique ou œuvre d’art qui à chaque fois me ferait ressentir des émotions différentes. Stéphane est-il vraiment indifférent ? Joue-t-il un jeu ? Ne vit-il qu’à travers la musique ? « La musique c’est du rêve » dit-il. Ou, selon cette citation de La Rochefoucauld que cite Sautet  fait-il partie de ceux qui pensent que« Peu de gens seraient amoureux si on ne leur avait jamais parlé d’amour » ? A-t-il peur d’aimer ? Ou n’y croit-il simplement pas ? Est-il sincère quand il dit avec une froide tranquillité que Maxime n’est pas un ami, juste « un partenaire ».

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    Le film commence ainsi de nuit dans l’atelier et se termine de jour dans un café et entre ces deux moments, Stéphane passera de l’ombre à la lumière, d’une personnalité ombrageuse à (peut-être, là aussi, l’interprétation varie à chaque visionnage) un homme capable d’aimer. Un personnage assez proche du personnage de Martial dans « Quelques jours avec moi » (un autre film de Sautet méconnu que je vous recommande, où son regard se fait encore plus ironique et acéré, un film irrésistiblement drôle et non dénué de –douce-cruauté).  « Les films de Claude Sautet touchent tous ceux qui privilégient les personnages par rapport aux situations, tous ceux qui pensent que les hommes sont plus importants que ce qu'ils font (..). Claude Sautet c'est la vitalité. » disait ainsi Truffaut.

    Et puis certaines scènes font pour moi partie des plus belles et cruelles du cinéma. Cette scène où dans une voiture, Camille lui avoue l’amour qu’il lui inspire et se livre à lui, ce à quoi Stéphane répond avec tranquillité, jubilation peut-être, froidement en tout cas : « je ne vous aime pas ». Cette scène me glace le sang à chaque fois. Et puis la scène où Camille veut l’humilier à son tour. Elle se maquille outrageusement, le rejoint au café où il a ses habitudes où il dîne avec son amie Hélène. Camille lui crie sa rancœur, sa passion, cherche à l’humilier. La scène est tranchante, violente et sublime comme la musique de Ravel jouée par Camille.

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    Et puis comment ne pas parler de la distribution, absolument parfaite, à commencer par Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart, sans aucun doute leurs meilleurs rôles auxquels ils semblent se livrer (ou se cacher) corps et âme, d’autant plus ambigus puisqu’ils vivaient alors ensemble. Emmanuelle Béart est à la fois mystérieuse, sensuelle, forte, fragile, fière, brisée, passionnée et talentueuse (elle apprit ainsi le violon pendant un an). Daniel Auteuil donne vie à ce Stéphane énigmatique, opaque, cinglant, glacial, austère qui se définit lui-même comme sournois, parfois révoltant, parfois touchant avec ce regard perçant, tantôt terriblement là ou terriblement absent. L’un comme l’autre, dans leurs regards, expriment une multitude d’émotions ou de mystères. Mais il ne faudrait pas non plus oublier les seconds rôles : André Dussolier, personnage digne qui échappe au cliché de l’amant trompé et qui obtint d’ailleurs le César du meilleur second rôle. Jean-Luc Bideau qui dans une scène courte mais intense aligne les clichés sur la culture et l’élitisme (magnifique scène de dialogue où là aussi Stéphane dévoile une trouble (et pour Camille troublante) facette de sa personnalité). Myriam Boyer, Brigitte Catillon, Elisabeth Bourgine (les femmes de l’ombre avec, chacune à leur manière, une présence forte et déterminante).

     « Un cœur en hiver »  obtint le lion d’argent à Venise. Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart passèrent à côté des César de meilleurs acteurs (que leur ravirent Claude Rich pour « Le souper » et Catherine Deneuve, pour « Indochine »). Claude Sautet obtint néanmoins le césar du meilleur réalisateur (le seul avec celui de Dussolier malgré sept nominations) et celui du meilleur film fut cette année-là attribué à Cyril Collard pour « Les nuits fauves ». Tous les postes du film auraient mérités d’être récompensés : le scénario, l’image d’Yves Angelo, le travail sur la musique de Philippe Sarde, le scénario  de Jacques Fieschi et Claude Sautet…

    On retrouve là encore ce qui caractérise les films de Claude Sautet : les scènes de groupe (dont « Vincent, François, Paul et les autres est le film emblématique) et la solitude dans et malgré le groupe, l'implicite dans ce qui n'est pas- les ellipses- comme dans ce qui est-les regards- (Ah le regard tranchant de Daniel Auteuil! Ah, ce dernier plan !), des scènes de café ( « A chaque film, avouait Sautet, je me dis toujours : non, cette fois tu n'y tournes pas. Et puis, je ne peux pas m'en empêcher. Les cafés, c'est comme Paris, c'est vraiment mon univers. C'est à travers eux que je vois la vie. Des instants de solitude et de rêvasseries. ») les personnages filmés à travers les vitres de ces mêmes cafés, des scènes de pluie qui sont souvent un élément déclencheur, des scènes de colère (peut-être inspirées par les scènes de colère incontournables dans les films de Jean Gabin, Sautet ayant ainsi revu « Le jour se lève » ...17 fois en un mois!), des femmes combatives souvent incarnées par Romy Schneider puis par Emmanuelle Béart, des fins souvent ouvertes et avant tout un cinéma de personnages : César, Rosalie, Nelly, Arnaud, Vincent, François, Paul, Max, Mado, ...et les autres, des personnages égarés affectivement et/ou socialement, des personnages énigmatiques et ambivalents.

     On a souvent dit de Claude Sautet était le peintre de la société des années 70 mais en réalité la complexité des sentiments de ses personnages disséquée avec une rare acuité est intemporelle.  S'il est vrai que la plupart de ses films sont des tableaux de la société contemporaine, notamment de la société d'après 1968, et de la société pompidolienne, puis giscardienne, et enfin mitterrandienne,  ses personnages et les situations dans lesquelles il les implique sont avant tout universels, un peu comme « La Comédie Humaine » peut s'appliquer aussi bien à notre époque qu'à celle de Balzac.

    Le personnage de Stéphane ne cessera jamais de m’intriguer, intrigant le spectateur comme il intrigue Camille, exprimant tant d’ambiguïté dans son regard brillant ou éteint. Hors de la vie, hors du temps. Je vous le garantis, vous ne pourrez pas oublier ce crescendo émotionnel jusqu’à ce plan fixe final polysémique qui vous laisse ko et qui n’est pas sans rappeler celui de Romy Schneider à la fin de « Max et les ferrailleurs » ou de Michel Serrault (regard absent à l’aéroport) dans « Nelly et Monsieur Arnaud » ou de Montand/Frey/Schneider dans « César et Rosalie ». Le cinéma de Claude Sautet est finalement affaire de regards, qu’il avait d’une acuité incroyable, saisissante sur la complexité des êtres, et jamais égalée. Alors que le cinéma est de plus en plus univoque, explicatif, c’est plus que salutaire.

     Une histoire d’amour, de passion(s), cruelle, intense, poétique, sublime, dissonante, mélodieuse, contradictoire, trouble et troublante, parfaitement écrite, jouée, interprétée, mise en lumière, en musique et en images.

    Un peu comme l'ours en peluche du « Jour se lève » qui a un œil qui rit et un autre qui pleure, nous ressortons des films de Sautet et de celui-là en particulier, entre rires et larmes, bouleversés, avec l'envie de vivre plus intensément encore car là était le véritable objectif de Claude Sautet : nous « faire aimer la vie »...et il y est parvenu, magistralement. Personne après lui n'a su nous raconter des « histoires simples » aux personnages complexes qui nous parlent aussi bien de « choses de la vie ».

    Claude Sautet, en 14 films, a su imposer un style, des films inoubliables, un cinéma du désenchantement enchanteur, d'une savoureuse mélancolie, de l'ambivalence et de la dissonance jubilatoires, une symphonie magistrale dont chaque film est un morceau unique indissociable de l'ensemble, et celui-ci pour moi le plus beau et bouleversant.

    FILMOGRAPHIE  DE CLAUDE SAUTET                                                              

    Né à Montrouge (près de Paris) en 1924, Claude Sautet est mort à Paris le samedi 22 juillet 2000 à l'âge de soixante-seize ans...

     Longs-métrages réalisés par Claude Sautet

     Bonjour sourire (1955)

    Classe tous risques (1960)

     L'Arme à gauche (1965)

    Les Choses de la vie (1970)

     Max et les Ferrailleurs (1970)

    César et Rosalie (1972)

    Vincent, François, Paul et les autres (1974)

    Mado (1976)

    Une histoire simple (1978)

     Un mauvais fils (1980)

    Garçon ! (1983)

    Quelques jours avec moi (1988)

    Un cœur en hiver (1991)

     Nelly et Monsieur Arnaud (1995)

     

     A voir : le documentaire de N.T.Binh  « Claude Sautet ou la magie invisible »

    A noter: Claude Sautet a également travailler comme ressemeleur de scénarii pour de nombreux cinéastes et notamment sur  (parmi de nombreux autres films ) « Borsalino » de Jacques Deray.