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cinéma - Page 114

  • L'homme qui rit, Jean-Pierre Améris, Gérard Depardieu ...et l'amour du cinéma.

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    Je sais: je vous ai déjà parlé de ce film que, peut-être, vous n'avez aucune envie d'aller voir pour des raisons autres que cinématographiques même si je trouve complètement ridicule cette campagne anti-Depardieu qui reste un acteur extraordinaire (Le Dernier Métro, Police, Camille Claudel, La Femme d'à côté, Cyrano de Bergerac, Jean de Florette, Loulou parmi tant d'autres sont d'immenses films mais en partie en raison de sa présence et de son interprétation) et qui est actuellement traité par les médias comme s'il était pire qu'Ahmadinejad, Bachar El-Assad et Kim Jong-un réunis (d'ailleurs d'un coup éclipsés de l'actualité, j'imagine que le deuxième vient subitement de laisser son peuple tranquille) faisant depuis plusieurs jours la une des jt y compris de France 2 (dont j'apprécie d'habitude la ligne éditoriale davantage tournée vers l'actualité internationale que celle des autres JT), une "affaire" qui devient prétexte à tous les donneurs de leçon ou oubliés du petit ou grand écran pour donner leur avis sur la question (il ferait bien de s'époumoner pour des sujets ou "causes" qui en valent la peine comme celui précité), voire à exprimer une certaine rancoeur ou jalousie à l'égard de celui qui était et reste un immense comédien, certes parfois excessif, mais libre (une qualité devenue rare) et probablement provocateur mais sans doute davantage parce que fragile et homme blessé comme le serait un enfant un peu trop capricieux et/ou sensible que méprisable comme certains s'enorgueillissent bêtement de le faire croire. Bref, tout cela pour dire que, quoique vous pensiez, ce n'est pas une raison pour ne pas aller voir le très beau film de Jean-Pierre Améris "L'homme qui rit" et, si je vous en parle aujourd'hui, c'est parce qu'il semblerait que le film soit victime d'un certain boycott en raison de "l'affaire" qui n'en est pas une "Depardieu"... alors il faudrait boycotter aussi les films avec Catherine Deneuve et Jeanne Moreau parce qu'elles l'ont défendu et tous les films avec des acteurs ayant eu des problèmes avec le fisc ou la justice. Bref, c'est ridicule alors: ALLEZ VOIR CE FILM (plutôt que des inepties comme "Jack Reacher") qui, en plus de ce que je vous en dis dans ma critique ci-dessous, a le grand mérite de donner envie de (re)lire Victor Hugo. Le cinéma reste « le plus beau des abris » y compris de toutes les absurdes polémiques comme Jean-Pierre Améris définit ainsi si bien le septième art dans cette interview que je vous recommande vraiment d'écouter...elle ne pourra que vous donner envie de voir ce film, davantage que ma critique sans doute.

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    Comme étais-je passée à côté de ce roman de Victor Hugo ? Mystère… La sortie du film a pour moi été l’occasion de cette magnifique découverte, d’un texte ardu mais passionnant, riche de multiples digressions, d’une langue admirable (évidemment), et surtout d’un personnage monstrueusement séduisant auquel tous ceux qui se sont un jour sentis différents pourront s’identifier : Gwynplaine sur lequel Jean-Pierre Améris a eu la bonne idée de centrer son film.

     

    Alors que la tempête de neige fait rage, Ursus (Gérard Depardieu), le forain en apparence revêche mais généreux, recueille deux orphelins dans sa roulotte. Le premier de ces deux orphelins, c’est Gwynplaine, un jeune garçon dont une cicatrice qui ressemble à un rire insolemment triste barre le visage, l’œuvre des Comprachicos (un mot qui est une invention de Victor Hugo provenant de l’espagnol comprar -qui signifie acheter- et chicos -qui signifie enfant- signifiant donc «acheteurs d’enfants»), spécialisés dans le commerce d’enfants, qu’ils achètent ou volent et revendent après les avoir mutilés. L’autre enfant, c’est Déa une petite fille aveugle que ce dernier a trouvée sur son chemin. Quelques années plus tard, ils sillonnent toujours les routes et présentent un spectacle dont Gwynplaine (Marc-André Grondin) alors adulte, est devenu la vedette, accompagné de Déa (Christa Théret), également sur scène. Partout, on souhaite voir « L’homme qui rit » celui qui fait rire et émeut les foules mais un autre théâtre, bien plus redoutable, celui de l’aristocratie, va l’éloigner de ceux qu’il aime et qui l’aiment…

     

    Hugo a écrit « L’homme qui rit » entre 1866 et 1869 durant son exil politique dans les îles Anglo-Normandes. Adapter les 750 pages de ce roman était un véritable défi tant le roman est foisonnant, allégorique aussi, et tant l’auteur digresse sur la politique, la philosophie et même l’architecture. Jean-Pierre Améris et Guillaume Laurant (notamment scénariste de films de Jean-Pierre Jeunet dont « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain ») ont réalisé un incroyable travail d’adaptation et ont eu l’excellente idée de transposer le roman qui se déroule dans l’Angleterre du XVIIème sicèle dans un lieu et une époque imprécis (le film a été tourné en studios à Prague) et surtout d’en faire un conte sombre, et ainsi fascinant. Pour rendre l’histoire plus moderne et accessible, Jean-Pierre Améris a volontairement utilisé des éléments plus contemporains, pour les dialogues mais aussi pour les costumes, comme l’avaient fait Baz Luhrmann pour « Roméo et Juliette » ou Sofia Coppola pour « Marie-Antoinette ».

     

    Dès les premiers plans dans la neige et la tempête, la poésie lugubre et la féérie sombre des images captivent. Du roman baroque d’Hugo Jean-Pierre Améris a fait une fable intemporelle d’une beauté triste mais ensorcelante. C’est un magnifique roman (et film) sur la différence, la dualité, entre blancheur et noirceur, entre beauté et laideur, entre théâtre et réalité, entre aveuglement et clairvoyance, des contrastes que l’esthétique du film souligne magnifiquement et dont elle souligne aussi les paradoxes. « Qu’est-ce que ça veut dire être laid ? Laid c’est faire le mal ! Toi tu me fais du bien », résume si bien l’aveugle et sensible Déa.

     

    La vie est à la fois sublimée et plus réelle sur les planches comme elle peut l’être dans « Le Carrosse d’or », « Les enfants du paradis », « Le dernier métro » et c’est là que l’amour impossible de Déa (la jeune aveugle qui voit la beauté de l’âme, allégorie simple et tellement magnifique) et Gwynplaine est le plus éclatant. La monstruosité, le théâtre, la noirceur se situent finalement dans la réalité et du côté de l’aristocratie comme dans le « Ridicule » de Patrice Leconte. « Ne quitte jamais les planches. Ici les gens t’aimeront, mais dans la vie réelle, ils te feront souffrir » le prévient pourtant Ursus mais pour son plus grand malheur, Gwynplaine ne l’écoutera pas…

     

    Jean-Pierre Améris (dont j’ai découvert le cinéma avec « C’est la vie » et « Poids léger » que je vous recommande vivement et dont le dernier film « Les Emotifs anonymes » était une comédie très réussie), pour son 12ème film, est une nouvelle fois attiré par une histoire de marginaux qu’il sait si bien comprendre et pour lesquels il sait si bien susciter de l’empathie. Il a ainsi fait de Gwynplaine un personnage éminemment séduisant : innocent, révolté, libre, d’une laideur attrayante. Gwynplaine est moins connu que Quasimodo et pourtant sa belle monstruosité a énormément inspiré les artistes, à commencer par Tim Burton pour « Edward aux mains d’argent ». Le film de Jean-Pierre Améris, sans jamais le singer, m’a d’ailleurs beaucoup fait penser à l’univers du cinéaste américain par sa beauté baroque, entre rêve et cauchemar, par ses personnages d’une beauté étrange et fascinante (très felliniens, aussi), par sa mise en scène inspirée. Tim Burton n’était d’ailleurs pas le seul à avoir été inspiré par Gwynplaine. Les dessinateurs Jerry Robinson et Bob Kane reconnaissaient ainsi volontiers s’être inspirés de Gwynplaine pour le personnage du Joker, dans les comics Batman. Et le roman d’Hugo est longuement évoqué dans « Le Dahlia noir » de James Ellroy, présent également dans l’adaptation cinématographique de Brian De Palma.

     

    C’est aussi un très bel hymne à la différence, et à ceux qui se battent pour les autres (Hugo était un écrivain engagé, Jean-Pierre Améris, l’est aussi à sa manière dans chacun de ses films ou même teléfilms comme « Maman est folle »). Magnifique scène de la tirade au Parlement ! Il s’agit d’un discours exalté dans lequel Marc-André Grondin met beaucoup d’éloquence et de conviction : « Ce qu’on fait à ma bouche, c’est ce qu’on fait au peuple. On le mutile » dit-il notamment (le texte, magnifique, est là repris de Hugo). Marc-André Grondin apporte toute sa beauté, sa fraîcheur à ce homme bouleversant caché derrière ce masque tragiquement rieur, se mettant ainsi à nu, dévoilant son visage mais surtout sa belle âme, face à la vraie monstruosité.

     

    Le film bénéficie aussi d’un casting impeccable : outre Marc-André Grondin, Gérard Depardieu impose sa force tranquille et sa générosité (au passage, que les pseudo-politiquement corrects laissent tranquille cet homme terriblement libre, vivant, cet immense artiste, plutôt que d’utiliser sa vie personnelle pour, probablement, exprimer une certaine rancœur, voire jalousie, et qu’ils s’engagent et mettent leur énergie vindicative au service de causes qui en sont vraiment). J’espère que cela permettra aussi à certains de découvrir Swann Arlaud que j’avais découvert au Festival de Cabourg dans le court-métrage « Alexis Ivanovich vous êtes mon héros » de Guillaume Gouix dans lequel il incarne admirablement un personnage radieux et joyeusement désinvolte qui, en une fraction seconde, blessé dans son orgueil, va tout remettre en question, découvrant ne pas être le héros qu’il aurait aimé être aux yeux de son amoureuse. Emmanuelle Seigner est une incarnation sublime de la tentation diabolique et finalement, malgré tout, touchante (comme chez Hugo, même ou car monstrueux, ses personnages restent humains), et comme elle le dit elle-même, le visage de Gwynplaine est le reflet de son âme sombre. Enfin, Christa Théret dont le visage est si expressif (à voir aussi absolument dans « Renoir », dans un rôle très différent dans lequel elle excelle également) est la tentation angélique, incarnation du mélange de force et de fragilité, d’aveuglement et de clairvoyance.

     

    Mon seul reproche concerne le montage, et la durée, l’impression que la fin est un peu brusque…et que sans digresser autant que le fait Hugo dans son livre, le film aurait encore gagné en densité en gagnant un peu en longueur.

     

    Ce film est néanmoins vraiment un enchantement, un enchantement mélancolique, la forme reflétant ainsi le fond et toutes les sublimes dualités que l’histoire recèle. C’est aussi un opéra moderne ( la musique a été enregistrée à Londres avec un orchestre de 65 musiciens et elle apporte une force lyrique au film) . C’est également une histoire d’amour absolu, idéalisée, intemporelle (elles sont trop rares au cinéma pour s’en priver). C’est enfin un film universel au dénouement bouleversant. N’ayez pas peur de l’humour grinçant, la noirceur, la tragédie, ils sont sublimés par un personnage émouvant qui à la fois nous ressemble si peu et tellement (pour peu que nous nous sentions un tout petit peu différents) et un univers fascinant, poignant : celui d’un conte funèbre et envoûtant. La très belle surprise de cette fin d’année.

     

    Quelques citations extraites du livre « L’homme qui rit » de Victor Hugo, pour terminer :

     

    « Les aristocrates ont pour orgueil ce que les femmes ont pour humiliation, vieillir. »
    « De telles innocences dans de telles ténèbres, une telle pureté dans un tel embrassement, ces anticipations sur le ciel ne sont possibles qu’à l’enfance, et aucune immensité n’approche de cette grandeur des petits. »
    « Ca doit se fourrer dans des trous, le bonheur. Faites-vous encore plus petits que vous n’êtes, si vous pouvez. Dieu mesure la grandeur du bonheur à la petitesse des heureux. Les gens contents doivent se cacher comme des malfaiteurs. »
    « Deux coeurs qui s’aiment, n’allez pas chercher plus loin la poésie; et deux baisers qui dialoguent, n’allez pas chercher plus loin la musique. »

     

    L’homme qui rit a été présenté en clôture de la 69ème Mostra de Venise

  • Avant-première de "Django unchained" au Grand Rex en présence de Q.Tarantino, J.Foxx, C.Waltz

    Demain soir, au grand Rex aura lieu l'avant-première de "Django unchained" de Quentin Tarantino en sa présence ainsi que celles de Jamie Foxx et Christoph Waltz. Retrouvez ma critique du film en cliquant sur la photo ci-dessous.

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  • Critique de « Time out » de Andrew Niccol , ce 5 janvier 2012, à 20H55, sur Canal + et conférence de presse

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    En 1998, dans le cadre du jury jeunes du Festival du Film de Paris, je découvrais « Bienvenue à Gattaca » d’Andrew Niccol en sélection officielle du festival. Un choc. Un film malin et passionnant, une brillante métaphore de l’eugénisme et des risques de la génétique servie par une mise en scène époustouflante et un scénario d’une rigueur implacable.
     
    Que ce soit dans « Le Terminal » ou « The Truman show » (deux films dont il avait écrit les scénarii), pour mettre en exergue les risques de déshumanisation de notre société, Andrew Niccol mettait en scène une situation poussée à l’extrême, souvent métaphorique d’un mal de notre société, recourant à la science-fiction mêlant anticipation et réalité.

    C’est à nouveau le cas dans « Time out » dont il est à la fois scénariste, réalisateur et producteur. Le temps a remplacé l’argent. Les hommes ne vieillissent plus après 25 ans. Mais après cet âge, chaque minute compte et vaut de l’or, et il faut sans cesse gagner du temps (au sens propre) pour rester en vie. Alors qu’une partie de la société a accumulé du temps par dizaine d’années et ne compte dans sa population que des gens riches, jeunes et beaux pour l’éternité, l’autre partie dont elle est séparée par une frontière qui se franchit en donnant de son temps de vie, est condamnée à mendier, voler, emprunter pour quelques heures de vie supplémentaires et pour échapper à la mort. Accusé à tort de meurtre après qu’un inconnu à qui il a sauvé la vie lui ait donné des années, un des habitants du ghetto Will Salas (Justin Timberlake) prend alors la fuite avec une otage de « l’autre monde », Sylvia Weis (Amanda Seyfried). Elle va devenir son alliée dans cette course effrénée contre et pour le temps.

    Une nouvelle fois, l’idée était brillante : illustrer au sens propre l’expression « le temps c’est de l’argent » pour souligner les disparités d’une société capitaliste exacerbée où les uns s’enrichissent au profit des autres, où les uns détiennent le bien le plus précieux qui soit (l’immortalité) au détriment des autres qui ne luttent que pour quelques heures ou même minutes de vie supplémentaires. Certains ont des milliers d’années, d’autres 24 heures et des expressions comme « Vous avez deux minutes » prennent ironiquement un sens tout autre et vital. « Pour peu d’immortels beaucoup doivent mourir ». Le stock et le décompte du temps que chacun possède est marqué par un code sur le bras qui en rappelle un autre, dramatiquement célèbre, pour montrer la volonté d’extermination des habitants des ghettos par les immortels qui les exploitent, une autre forme d’eugénisme pour illustrer le culte de la jeunesse poussé à l’excès, de même que le cynisme de la société puisque la vie même y devient monnayable.

    Tous les ingrédients étaient donc là pour faire de ce film un thriller au suspense quasi hitchcockien et, au départ, Andrew Niccol nous donne l’illusion d’y parvenir, notamment dans cette scène trépidante où la mère de Will Salas (Olivia Wilde en réalité plus jeune que Justin Timberlake) voit le bus, le temps, la vie lui échapper sous les yeux de son fils qui arrive la fatidique ultime seconde trop tard. La première partie alterne judicieusement entre ironie tragique et scènes de suspense avant de basculer dans la seconde dans le blockbuster.

    La première partie du film est en effet haletante et la photographie de Roger Deakins (L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, Les noces rebelles, True grit) illustre magnifiquement le propos du film opposant les couleurs du ghetto à l’univers grisâtre et aseptisé de ceux dont le temps n’est plus compté. Malheureusement le film reste un peu trop dans cette métaphore dichotomique qui ne cesse de se répéter : bourse de la vie etc. Dans la deuxième partie, ce qui aurait pu devenir une palpitante course contre la montre se transforme ainsi en blockbuster entre « Robin des bois » et « Bonnie and Clyde » avec un manichéisme un peu trop appuyé.

    On en ressort avec une impression d’inachevé, la déception que ce film ne soit pas à la hauteur de sa brillante idée de départ d’autant plus que la première partie était plutôt prometteuse. Un film qui mérite néanmoins d’être vu, étant bien au-dessus d’un grand nombre de blockbusters vides de sens et qui, s’il ne vous fera pas gagner de votre précieux temps, ne vous en fera pas perdre et vous fera au moins réfléchir sur la valeur inestimable du temps et de la jeunesse, sur cette course vaine pour repousser les stigmates finalement invincibles du temps et sur les vertus de la mortalité, finalement. Carpe diem.

    Je vous invite à découvrir la bande-annonce du film...vrai modèle du genre, particulièrement réussie.

    Sortie en salles : le 23 novembre 2011

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    Le film brassant de nombreux sujets passionnants, j’étais ravie de pouvoir assister à la Conférence de presse, à l’hôtel Bristol, avec Amanda Seyfried et Justin Timberlake. Je vous laisse découvrir ma vidéo ci-dessous.

  • "Detachment" de Tony Kaye, ce soir, à 20H50, sur Canal plus cinéma

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    En compétition du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2011 figurait "Detachment" de Tony Kaye, un de mes coups de coeur du festival de cette édition (dont la compétition était d'ailleurs d'un niveau remarquable) . Son réalisateur a suscité les plus beaux moments d'émotion du festival, en présentant d'abord le film en chantant puis en remerciant le jury encore en chantant lors du palmarès avec, notamment une chanson bouleversante sur le 11 septembre (dernière vidéo, ci-dessous). Je vous propose de retrouver mes vidéos de ces beaux moments, ci-dessous.

    Dans ce film Adrien Brody incarne Henry Barthes, un professeur remplaçant, remplaçant afin de ne pas s’investir avec ses élèves tout comme il s’évertue à ne pas s’investir avec les femmes. Il se rêve en homme désincarné dans une salle vide ; lui qui incarnera pourtant le visage de l’espoir.

    Avec une poésie sombre, Tony Kaye, dans le fond comme dans la forme, rend hommage à l’art, ici salvateur, et à ces êtres qui ne se comprennent pas mais finalement si proches dans leurs fêlures, leur solitude, leur besoin d’écoute. Adrien Brody lui ne fuit pas son rôle (qui parle justement de fuite) mais est au contraire d’une présence époustouflante, assumant les contradictions de son personnage, bouleversant.

     

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  • Programme du Festival Cinéma Télérama 2013

    En plus des Incontournables UGC qui vous permettent de voir des films de 2012 à tarif réduit, chaque année, Télérama organise son "Festival Cinéma", en réalité une opération du 16 au 22 janvier qui vous permet de (re)voir des films de 201 à 3€ la place de cinéma avec le pass Télérama disponible dans les numéros des 9 et 16 janvier 2013. Au programme:
    - 15 films sélectionnés par la rédaction cinéma de Télérama et pour la première fois un film jeune public
    - 7 jours : du 16 au 22 janvier 2013
    - 228 salles dans toute la France participent au Festival cinéma Télérama : à Paris (21), en banlieue (30), en province (177)

    Voici, ci-desous, la liste des films sélectionnés parmi lesquels je vous recommande "Dans la maison", "De rouille et d'os", "Amour", "Les Adieux à la reine" (dont vous pouvez retrouver mes critiques en cliquant sur leurs titres) et "Tabou". Ce sera aussi pour moi l'occasion de rattraper quelques films comme "Camille redouble" qui semble avoir enthousiasmer la critique.

    Oslo, 31 août

    Take shelter

    Moonrise Kingdom

    Margin Call

    Holy Motors

    Tabou

    Dans la maison

    Camille redouble

    Amour

    The Deep Blue Sea

    Les adieux à la reine

    Adieu Berthe

    Killer Joe

    De rouille et d'os

    Elena

    Les enfants loups

     

    Lien permanent Imprimer Catégories : IN THE MOOD FOR NEWS (actualité cinématographique) Pin it! 2 commentaires
  • 66ème Festival de Cannes : le Festival de Cannes 2013 en direct

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    Pour ce qui sera mon 13ème Festival de Cannes depuis ma sélection au prix de la jeunesse (concours sur critiques de films, lettres de motivation et CV organisé par le Ministère de la jeunesse et des sports permettant à de jeunes cinéphiles d'être invités et accrédités au Festival de Cannes) , en 2001, j'aspire plus que jamais, pour cette 66ème édition, à vous fournir un contenu de qualité ET le plus exhaustif possible afin de vous faire partager au mieux ma passion pour ce Festival de Cannes qui a tant exacerbé et, je le crains, rendue incurable mon autre passion, déjà vivace, pour le cinéma. Accréditée professionnelle depuis 13 ans, mes blogs cinéma ont aussi été les premiers à être accrédités presse à ce titre, il y a plusieurs années déjà. Mon blog consacré au Festival de Cannes "In the mood for Cannes " (http://www.inthemoodforcannes.com ) a par ailleurs reçu le prix du meilleur blog du Festival de Cannes attribué par L'Oréal en 2008 et le prix Off Cannes du meilleur blog du Festival de Cannes en 2010.

    Comme chaque année, vous pourrez donc retrouvez sur http://www.inthemoodforcannes.com  toute l'actualité du festival, en amont, en direct et même après le Festival de Cannes. Cette année, par ailleurs, en plus de ce blog, à partir du 15 mars, mon site Inthemoodforfilmfestivals.com sera entièrement remodelé pour être consacré au Festival de Cannes 2013 afin de mieux mettre en valeur l'actualité du Festival de Cannes: interviews, critiques de films, programme détaillé, nombreux bons plans, archives etc.

    Bien entendu, je vous engage à suivre mon compte twitter dédié au Festival de Cannes @moodforcannes (ainsi que mon compte twitter principal @moodforcinema ) pour toutes les informations ainsi que la page Facebook d'Inthemoodforcinema http://facebook.com/inthemoodforcinema .

    Très bientôt, vous retrouverez ici les premières informations sur l'édition 2013 du festival dont nous savons pour l'instant uniquement qu'il aura lieu du 15 au 26 Mai 2013, que l'Inde en sera le pays invité...et que la rumeur court (mais peut-être ne s'agit-il que d'une rumeur infondée) que le très attendu "Gatsby le magnifique" de Baz Luhrmann pourrait en faire l'ouverture.

    Afin de vous fournir le meilleur contenu possible sur ce Festival de Cannes 2013, je recherche également des partenariats pour ce festival que, comme chaque année, je couvrirai de l'ouverture à la clôture ( sites web ou autres médias, hôtels, marques etc pour ce site et éventuellement un ou plusieurs de mes 5 autres que sont http://inthemoodlemag.com , http://inthemoodforfilmfestivals.com , http://www.inthemoodforcinema.com , http://www.inthemoodfordeauville.com , http://www.inthemoodforluxe.com ). Que vous soyez intéressés par des articles en direct du festival ou par un simple partenariat publicitaire, vous pouvez me contacter à inthemoodforcinema@gmail.com .

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  • Critique - "Les Emotifs anonymes" de Jean-Pierre Améris, ce 2 janvier 2013, à 20H45, sur Ciné + premier

    Alors que figure encore à l'affiche  "L'homme qui rit" de Jean-Pierre Améris que je vous recommande vivement et dont vous pouvez retrouver ma critique en cliquant ici (j'en profite aussi pour recommander la très belle interview de Jean-Pierre Améris sur France Inter à laquelle vous pouvez accéder en cliquant ici et qui, j'en suis certaine, vous donnera envie de découvrir le cinéma de ce cinéaste rare et singulier si vous ne le connaissez pas encore, je vous recommande au passage les excellents "Poids léger" et "C'est la vie"), ce soir ne manquez pas son précédent film "Les Emotifs anonymes", à 20H45, sur Ciné + premier. Retrouvez ma critique du film publiée à sa sortie en salles, ci-dessous.

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    La comédie française se porte bien : après le réjouissant « Tout ce qui brille », le pétillant « De vrais mensonges », le romantique « L’Arnacoeur », le décalé « La reine des pommes », le sucré acide « Potiche » cette année 2010 s’achève par une comédie qui n’est pas la plus clinquante ni la plus formatée mais sans aucun doute la plus attachante à des années lumière d’une « comédie » désolante, démagogique et opportuniste comme « Fatal ».

    Le gérant d’une chocolaterie au prénom aussi improbable que ses costumes démodés est un grand émotif. Jean-René (Benoît Poelvoorde) donc, puisque tel est ce fameux prénom suranné, cherche à employer une nouvelle commerciale. Angélique (Isabelle Carré) est la première à se présenter. Chocolatière de talent, elle est au moins aussi émotive que Jean-René, participant même à des séances des «Emotifs anonymes ». Entre eux le charme opère immédiatement, malgré leurs maladresses, leurs hésitations, leurs regards fuyants. Seulement leur timidité maladive tend à les éloigner…

    Quant la mode est aux cyniques célèbres, un film qui s’intitule « Les Emotifs anonymes » est déjà en soi rafraîchissant et j’avoue avoir d’emblée beaucoup plus de tendresse pour les seconds. Cela tombe bien : de la tendresse, le film de Jean-Pierre Améris en regorge. Pas de la tendresse mièvre, non. Celle qui, comme l’humour qu’il a préféré judicieusement employer ici, est la politesse du désespoir. Jean-Pierre Améris connaît bien son sujet puisqu’il est lui-même hyper émotif. J’en connais aussi un rayon en émotivité et évidemment à l’entendre je comprends pourquoi son film (me) touche en plein cœur et pourquoi il est un petit bijou de délicatesse.

    La première grande idée est d’avoir choisi pour couple de cinéma Benoît Poelvoorde et Isabelle Carré déjà réunis dans « Entre ses mains », le très beau film d’Anne Fontaine. Poelvoorde donne ici brillamment corps (mal à l’aise, transpirant, maladroit), vie (prévoyante et tétanisée par l’imprévu) et âme (torturée et tendre) à cet émotif avec le mélange de rudesse involontaire et de personnalité à fleur de peau caractéristiques des émotifs et Isabelle Carré, elle aussi à la fois drôle et touchante, sait aussi nous faire rire sans que jamais cela soit aux dépends de son personnage. L’un et l’autre sont pour moi parmi les plus grands acteurs actuels, capables de tout jouer et de nous émouvoir autant que de nous faire rire. Ici ils font les deux, parfois en même temps. Poelvoorde en devient même beau à force d’être touchant et bouleversant, notamment lorsqu’il chante, dans une scène magnifique que je vous laisse découvrir. Le film de Jean-Pierre Améris est ainsi à l’image de l’entreprise de chocolaterie vacillante de son personnage principal : artisanal mais soigné, à taille humaine, et terriblement touchant.

    La (première) scène du restaurant est un exemple de comédie et symptomatique du ton du film, de ce savant mélange de sucreries, douces et amères, de drôlerie et de tendresse. Cette scène doit (aussi) beaucoup au jeu des acteurs. Leur maladresse dans leurs gestes et leurs paroles (leurs silences aussi), leurs mots hésitants, leurs phrases inachevées, leurs regards craintifs nous font ressentir leur angoisse, l’étirement du temps autant que cela nous enchante, nous amuse et nous séduit.

    Le deuxième est le caractère joliment désuet, intemporel du film qui ne cherche pas à faire à la mode mais qui emprunte ses références à Demy ou à des pépites de la comédie comme « The shop around the Corner » de Lubitsch avec ses personnages simples en apparence, plus compliqués, complexes et intéressants qu’il n’y paraît sans doute à ceux qui préfèrent les cyniques célèbres précités.

    Avec son univers tendrement burlesque, avec ses couleurs rouges et vertes, Jean-Pierre Améris nous embarque dans ce conte de noël qui se déguste comme un bon chocolat à l’apparence démodée mais qui se révèle joliment intemporel. Un film tout simplement délicieux, craquant à l’extérieur et doux et fondant à l’intérieur qui vous reste en mémoire...comme un bon chocolat à la saveur inimitable.

    Jean-Pierre Améris m’avait déjà bouleversée avec « C’est la vie » et « Poids léger », maintenant en plus il nous fait rire. Vivement le prochain film du cinéaste et vivement le prochain film avec Isabelle Carré ET Benoît Poelvoorde ! Si vous n’avez pas encore vu ce film allez-y de préférence le 25 décembre, vous ferez en plus une bonne action. Un film qui fait du bien comme celui-ci, c'est vraiment l'idéal un jour de noël et vous auriez tort de vous en priver.

    En bonus, regardez le clip de "Big jet lane" d'Angus et Julia Stone, très belle bo qui prolonge le film.