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  • 36ème Festival du Cinéma Américain de Deauville: programme de l'intégrale et du rendez-vous avec Terry Gilliam

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    Il y a quelques mois j'ai eu la chance de faire partie des quelques privilégiés qui ont assisté à la master class Allociné de Terry Gilliam à Paris. Vous pouvez retrouver mes vidéos et mon compte rendu en cliquant ici et la vidéo Allociné de cette rencontre ci-dessous. (Voir également ma critique de "L'Imaginarium du Docteur Parnassus" en bas de cet article).

    Terry Gilliam aime décidément la France et donner des master class puisqu'il succède ainsi à Andy Garcia qui avait égelement donné une master class dans le cadre du festival l'an passé.

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    Après Andy Garcia, Darren Aronofsky, Neil LaBute, James Foley, Edward Burns, Scott McGehee, David Siegel, Jonathan Nossiter et Charlie Kaufman, le Festival du Cinéma Américain de Deauville propose ainsi cette année un rendez-vous avec Terry Gilliam qui parlera de son travail et répondra aux questions des personnes présentes.

    Cette rencontre aura lieu dans la salle Lexington, située dans l’enceinte du CID, le dimanche 5 septembre. L'accès est gratuit, dans la limite des places disponibles.

    Par ailleurs, le festival propose une rétrospective de l'intégrale de ses films dont voici le programme:

    1975 – MONTY PYTHON AND THE HOLY GRAIL (Monty Python, sacré Graal) de Terry Gilliam & Terry Jones avec Graham Chapman, John Cleese, Eric Idle, Terry Gilliam, Terry Jones, Michael Palin

    Le roi Arthur et les Chevaliers de la Table Ronde se lancent à la conquête du Graal et vont devoir passer de nombreuses épreuves.

    1977 – JABBERWOCKY de Terry Gilliam avec Michael Palin, Terry Jones, Max Wall, Deborah Fallender, Harry H. Corbett

    Une bête sanguinaire, le Jabberwocky, ravage le royaume de Bruno le Contestable. Le roi promet la main de sa fille à celui qui anéantira le monstre.

    1981 – TIME BANDITS (Bandits, bandits) de Terry Gilliam avec Craig Warnock, Sean Connery, John Cleese, David Warner, Shelley Duvall

    Un petit garçon part pour un voyage à travers l’Histoire, accompagné d’une troupe de nains qui a dérobé à l'Être Suprême la carte du Temps.

    1985 – BRAZIL de Terry Gilliam avec Jonathan Pryce, Robert de Niro, Kim Greist, Katherine Helmond, Ian Holm

    Sam Lowry est un employé de bureau peu ambitieux qui rêve chaque nuit de libérer une femme au visage angélique. Un jour, en tentant de réparer les dégâts causés par une erreur informatique, il rencontre celle qu'il a tant désirée.

    1988 – THE ADVENTURES OF BARON MUNCHAUSEN (Les aventures du baron de Munchausen) de Terry Gilliam avec John Neville, Eric Idle, Sarah Polley, Oliver Reed, Jonathan Pryce, Uma Thurman

    Fin du 18ème siècle. Dans une ville assiégée par les Turcs, les comédiens du théâtre royal jouent "Les Aventures du Baron de Munchausen" quand un vieillard se lève et prétend être le vrai Baron de Munchausen.

    1991 – THE FISHER KING (Fisher King, le roi pêcheur) de Terry Gilliam avec Robin Williams, Jeff Bridges, Amanda Plummer, Mercedes Ruehl

    Un animateur radio, en rupture de ban suite à une grave erreur qu’il a commise, suit la voie de la rédemption en aidant un sans-abri mentalement instable qui en fut la victime.

    1995 – TWELVE MONKEYS (L’armée des 12 singes) de Terry Gilliam avec Bruce Willis, Madeleine Stowe, Brad Pitt, Christopher Plummer

    2035. La surface du globe est devenue inhabitable à la suite d'un virus ayant décimé 99% de la population. Des scientifiques désignent un détenu pour voyager dans le passé afin de réunir les informations nécessaires à la prévention de la contagion.

    1998 – FEAR AND LOATHING IN LAS VEGAS (Las Vegas Parano) de Terry Gilliam avec Johnny Depp, Benicio Del Toro, Tobey Maguire, Ellen Barkin, Christina Ricci

    En 1971, l'épopée tragi-comique du journaliste Raoul Duke et de son avocat le Dr. Gonzo en route vers Las Vegas.

    2002 – LOST IN LA MANCHA de Keith Fulton & Louis Pepe avec Terry Gilliam, Johnny Depp, Jean Rochefort, Vanessa Paradis

    Les coulisses d'un film inachevé de Terry Gilliam, intitulé « L'homme qui tua Don Quichotte » et du combat désespéré du cinéaste pour sauver un projet qu'il développait depuis plus de dix ans.

    2005 – THE BROTHERS GRIMM (Les frères Grimm) de Terry Gilliam avec Matt Damon, Heath Ledger, Monica Bellucci, Jonathan Pryce, Peter Stormare

    En 1811, dans la France occupée par les Allemands, les frères Grimm prétendent pouvoir lutter contre les esprits maléfiques et les créatures en tous genres. Ce sont en fait des escrocs.

    2005 – TIDELAND de Terry Gilliam avec Jodelle Ferland, Jeff Bridges, Jennifer Tilly, Janet McTeer, Brendan Fletcher

    Lorsque sa mère meurt d'une overdose, la petite Jeliza-Rose part s'installer dans une ferme avec son père. Afin d'échapper à la solitude, la fillette s'évade dans un monde imaginaire.

    2009 – THE IMAGINARIUM OF DOCTOR PARNASSUS (L’imaginarium du Docteur Parnassus) de Terry Gilliam avec Heath Ledger, Johnny Depp, Jude Law, Colin Farrell, Lily Cole, Christopher Plummer (voir ma critique du film ci-dessous)

    Avec sa troupe de théâtre ambulant, « L’Imaginarium », le Docteur Parnassus offre au public l'opportunité d'entrer dans un univers merveilleux en traversant un miroir magique.

    Critique de "L'imaginarium du docteur Parnassus":

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     Ce Docteur Parnassus-là et sa troupe voyagent de ville en ville dans leur roulotte d'un autre temps. Cet homme sans âge possède l'inestimable pouvoir de projeter les gens dans leur propre imaginaire, un fascinant voyage qui se conclut toujours par un choix déterminant. Suite à un pari gagné contre le diable, Parnassus devient éternel, mais par amour pour une femme, il demande la jeunesse en échange de son immortalité. Le diable accepta, à condition que le jour de ses seize ans, le premier des enfants de Parnassus à naître lui appartienne. La jeune Valentina atteindra l'âge fatidique dans quelques jours et le diable rôde. Dans une tentative désespérée pour sauver son unique enfant, Parnassus va à nouveau jouer avec le feu : le premier de lui ou du diable qui séduira cinq âmes aura gagné. Avec Percy, Anton et le mystérieux Tony surgi de nulle part, le docteur va se lancer dans une extraordinaire course contre la montre. Le diable a tous les pouvoirs mais Parnassus possède l'Imaginarium.

    Présenté hors compétition du dernier festival de Cannes, « L'Imaginarium du Docteur Parnassus » est d'abord le film dont on a parlé parce qu'il a été endeuillé par la disparition d'Heath Ledger, décédé en plein tournage, une disparition qui a paradoxalement nourri le film grâce à l'imagination du cinéaste (dont le synopsis ci-dessus témoigne qu'il regorge de bonnes idées), avec l'aide de trois acteurs (Colin Farrell, Jude Law, Johnny Depp) le remplaçant à tour de rôle et apportant ainsi un nouveau souffle et une autre dimension au film.

    L'imagination salvatrice. Dans la réalité comme dans la fiction donc.  Parce que c'est ce qu'est avant tout ce film : un hymne à l'imagination. Débordante. Précieuse. Rare. Protégée. Avec Terry Gilliam, l'imagination s'envole, les rêves sont une richesse inestimable et convoitée.  Pour y accéder il faut traverser le miroir. Miroir qui peut aussi bien refléter l'au-delà, les peurs et les fantasmes que nous y projetons que le propre visage du cinéaste qui se mire et se reconnaît dans ce marginal qui nous embarque dans une imagination échevelée. Qui rive nos yeux à l'écran, éblouis, lorsqu'ils traversent le miroir du moins, dans l'Imaginarium. Le reste du temps, c'est une frustration, les scènes s'étirant en longueur (mais après tout le rêve se mérite...) et le cinéaste semblant lui-même victime des débordements de sa propre imagination.

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    Malgré ces faiblesses scénaristiques, son univers féérique, foisonnant, fantaisiste, effrayant et fascinant suffit à nous embarquer du paradis aux abîmes de l'enfer. Ce film regorge d'idées visuelles et scénaristiques qui n'auraient été que plus époustouflantes si elles avaient été canalisées, mais après tout l'imagination ne se canalise pas forcément, dans l'univers de Terry Gilliam comme dans l'Imaginarium du Docteur Parnassus et c'est aussi ce qui fait leur charme. Peut-être est-ce là aussi sa manière de ne pas vendre son âme au diable (à l'industrie cinématographique).

    Il faut avant tout voir ce film comme une expérience cinématographique sensorielle, véritable ode à l'inventivité, à l'originalité, à la beauté singulière. Comment ne pas être envoûté par un film qui vous fait toucher les nuages, par une telle flamboyance poétique où le monde se dérobe sous vos pieds et le  dérobe à sa banalité !

    Avec ce film qui est issu d'un scénario original, Terry Gilliam ambitionnait de synthétiser tout ce qu'il avait fait jusqu'ici. C'est qui l'enrichit et l'alourdit à la fois ; l'enrichit d'idées et d'effervescence, l'alourdit pour les mêmes causes. Avec ce conte initiatique il n'ambitionnait pas seulement de nous faire voyager dans le temps, le paradis, l'enfer, l'imagination mais aussi de nous faire voir le monde avec un nouvel œil, selon notre propre imagination et pas seulement ce que nous disent les médias. Bref d'ouvrir l'œil et de regarder au-delà du miroir ou de cette fenêtre (et ce miroir !) ouvert sur le monde qu'est aussi l'écran de télévision.

     Et puis il y a les acteurs : la voix envoûtante de Tom Waits au service de ce personnage diabolique , la candeur et le teint de porcelaine de la prometteuse Lily Cole et Johnny Depp et Jude Law dont j'avoue avoir préféré les prestations à celles de Heath Ledger et Colin Farrell.

     Alors, si vous aussi avez envie de voir le monde féérique et ensorcelant qui se dissimule derrière le miroir, si comme moi vous vénérez le pouvoir inestimable de l'imagination grâce à laquelle « rien n'est définitif pas même la mort », il ne vous reste plus qu'à acheter votre ticket pour « L'Imaginarium » et à vous plonger dans ce bouillonnement visuel ! Peut-être que vous vous y égarerez un temps, mais je ne pense pas que vous le regretterez !

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  • Dates du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2010: 36ème édition

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    Alors que le Festival du Film Asiatique de Deauville vient de s'achever, je vous donne d'ores et déjà rendez-vous sur "In the mood for Deauville" pour le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2010 qui aura lieu du vendredi 3 au dimanche 12 septembre, la 36ème édition du festival qui sera pour moi la 17ème (à moins que je ne cède à la tentation vénitienne...)

     D'ici là, vous pourrez y  retrouver de nombreuses informations sur le 150ème anniversaire de la ville de Deauville dont je vous reparle très bientôt.

    En attendant le 36ème Festival du Cinéma Américain de Deauville, je vous donne bien entendu rendez-vous sur "In the mood for Cannes" pour le Festival de Cannes 2010 que vous pourrez également suivre ici en direct, de l'ouverture à la clôture.

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  • Palmarès complet et bilan du Festival du Film Asiatique de Deauville 2010

    C'est avec un peu de retard que je vous livre mon bilan du Festival du Film Asiatique de Deauville 2010, la trépidante vie parisienne ayant déjà repris son cours et m'ayant déjà entraînée dans son tourbillon.
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    Dans l'un des films en compétition, « The Eternal», son réalisateur Rituparno Ghosh fait dire à l'un de ses personnages que le cinéma ce sont des « moments fugaces ». Si je ne devais donc que garder les meilleurs moments fugaces de ce festival je me souviendrais des instants de pérégrinations amicales et cinématographiques qui ont une nouvelle fois contribué à faire de ce festival une douce et revigorante parenthèse. J'espère d'ailleurs qu'il perdurera et que cette 12ème édition ne sera pas la dernière malgré la baisse des partenaires ( baisse de 35% dit-on après une baisse déjà de 20% l'an passé et la disparition du village asiatique) et malgré le peu de public à certains films en compétition pourtant de grande qualité, et surtout particulièrement diversifiés qui ont constitué pour moi, comme chaque année, une promenade instructive dans la cinématographie et la culture asiatique, un éclairage sans concessions sur le visage de l'Asie contemporaine.

    Avec le film chinois  « Judge » de Liu Jie mon premier coup de cœur (lotus du meilleur film 2010) je me suis engouffrée dans les couloirs de la mort et de l'absurdité de la justice chinoise (cliquez ici pour lire ma critique du film), un film jalonné de plans fixes d'une acuité implacable.  Avec le film coréen « Paju » de Park Chan-ok (mon autre coup de cœur), prix du jury ex-æquo, j'ai accompagné  des destins déconstruits comme un puzzle à l'image d'une Corée écartelée entre le Nord et le Sud. Un film dont la construction habile ne nuit jamais à l'émotion mais au contraire fait qu'elle s'immisce peu à peu en vous (voir ma critique ici). Un petit bijou d'intelligence scénaristique. J'ai découvert l'atrocité du « Massacre de Nankin » dans « City of life and death » de Lu Chuan (hors compétition) aussi visuellement brillant qu'humainement insoutenable (pour moi en tout cas). J'ai eu envie de découvrir le cinéma de Mendoza, suite à sa Master class où il s'est révélé aussi prolixe que passionnant (voir mon résumé, ici).  J'ai vu deux films japonais aussi loufoques qu'inclassables, l'un (« Symbol » de Matsumoto Hitoshi) dont je vous ai déjà parlé ici qui aurait pu faire un splendide court-métrage là où la version longue le rend présomptueux et agaçant. L'autre ( « The king of jail breakers » de Itao Itsuji) dont les scènes répétitives d'un prisonnier qui s'échappe systématiquement de la prison dans laquelle il est incarcéré trouve son originalité dans une autre évasion (du ventre maternel !) filmée en caméra subjective et un final aussi ironique et diaboliquement réjouissant que le reste du film était glauque. Un film qui aurait sans aucun doute mérité le prix de la dérision. Avec « The Eternal » de Rituparno Ghosh, j'ai découvert un cinéma venu d'Inde qui sait être réflexif (réflexion sur le cinéma, la filiation) mais sans oublier Bollywood auquel quelques scènes chantées rendent hommage.  J'ai vu la première production tadjike depuis 18 ans avec « True noon »  (dont je vous ai parlé ici), film dans lequel le réalisateur Nosir Saidov a su donner des accents d'universalité  à un drame local.

    Certes, je me suis parfois ennuyée, j'ai parfois été agacée mais comme chaque année cette promenade s'est avérée enrichissante. Deauville a su montrer un visage d'une Asie hétérogène même si les différents films en compétition (qu'ils viennent d'Inde, de Corée du Sud, du Japon, de Chine, de Malaisie...) avaient  en commun de nous montrer des personnages englués dans une réalité suffocante, cherchant à échapper à leur situation et à s'évader (au propre comme au figuré) mais aussi cherchant à nous montrer leurs vrais visages même si on tente de le dissimuler derrière une frontière, des barbelés, les barreaux d'une prison. On retrouve enfin  ce même sentiment d'enfermement et cette difficulté à communiquer (que ce soit entre l'Etat et les citoyens, ou entre les citoyens).

     Je vous laisse découvrir le palmarès ci-dessous, pas vraiment surprenant, « Judge », lotus du meilleur film 2010 surpassant le reste de la sélection, le festival prouvant son indépendance en mettant en avant un film plutôt critique avec la Chine, Chine par ailleurs à l'honneur cette année (ce qui lui a par ailleurs été parfois reproché). « Paju » pouvait difficilement être écarté du palmarès pour toutes les raisons précédemment évoquées. Je n'ai malheureusement pas vu « Au revoir Taïpei » (prix du jury ex-aequo avec « Paju »). Le contemplatif et prétentieux film malaisien de Charlotte Lim Lay Kuen « My daughter » disposait de toutes les « qualités » pour remporter le prix de la critique internationale. Comme chaque année, je me suis concentrée sur la compétition et n'ai donc vu aucun film de la section Action Asia (d'ailleurs une petite requête auprès du festival, il serait bien que les films repassent davantage de fois pour permettre aux spectateurs de profiter de toutes les sélections et que reviennent les séances de deuxième partie de soirée) dont le jury présidé par Florent Emilio Siri a récompensé « The sword with no name » de Kim Yong-kyun.

    Un grand merci à notre partenaire Orange pour les 40 pass et les séjours de rêve qu'ils m'ont permis de faire gagner, et à mes  joyeux acolytes de salles obscures et d'escapades gastronomiques qui se reconnaîtront.

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    Pour voir mes vidéos de la clôture, cliquez ici.

     Le Jury Longs Métrages présidé par Pascal Bonitzer, entouré de Raja Amari, Elie Chouraqui, Anne Consigny, Sara Forestier, Safy Nebbou, Clémence Poésy, Frédéric Schoendoerffer et Bruno Todeschini a décerné les prix suivants:

    LOTUS DU MEILLEUR FILM - Grand Prix

    JUDGE de Liu Jie (Chine )

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    LOTUS DU JURY - Prix du Jury ex-aequo

    AU REVOIR TAIPEI de Arvin Chen (Taïwan/Etats-Unis/Allemagne / ) & PAJU de/by PARK Chan-ok (Corée du Sud )

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    Le jury composé de journalistes internationaux a décerné le prix suivant:

    LOTUS AIR FRANCE - Prix de la Critique Internationale

    MY DAUGHTER de Charlotte Lim Lay Kuen (Malaisie )

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    Le Jury Action Asia présidé par Florent Emilio Siri, entouré de Vikash Dhorasoo, Thierry Frémont, Samuel Le Bihan, Cécile Telerman et Malik Zidi a décerné son prix au film:

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    LOTUS ACTION ASIA - Grand Prix Action Asia

    THE SWORD WITH NO NAME de Kim Yong-gyun (Corée du Sud)

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    A suivre: l'actualité deauvillaise continue sur "In the mood for Deauville" en attendant les premières informations sur le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2010.

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  • La clôture du Festival du Film Asiatique de Deauville 2010 en vidéos

    En attendant mon bilan écrit de ce Festival du Film Asiatique de Deauville 2010 avec le palmarès complet et de nombreuses photographies (dès que j'aurai un peu de temps mais je préfère le publier un peu en retard plutôt que de le bâcler et que celui-ci ne reflète pas complètement mon enthousiasme), voici quelques unes de mes vidéos de la clôture.

     

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  • Palmarès du Festival du Film Asiatique de Deauville 2010

    Comme je suis toujours à Deauville et qu'il m'est un peu difficile de me connecter ce soir, il faudra attendre demain pour lire mon bilan de ce Festival du Film Asiatique de Deauville 2010, mes commentaires sur le palmarès dont je me réjouis ("Paju" et " Judge", les lauréats ayant été mes coups de coeur de ce festival dont je vous avais parlé le premier jour), mes photos et vidéos de la clôture. Alors, à demain pour le dernier compte rendu deauvillais... et à après-demain pour le retour des articles quotidiens et de l'actualité cinématographique.

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  • 3ème jour en direct du Festival du Film Asiatique de Deauville 2010: Master class de Brillante Ma. Mendoza

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    Une journée aussi chargée que passionnante mais vue l'heure tardive, je me contenterai ce soir de vous parler de la passionnante master class de Brillante Ma.Mendoza. J'avoue humblement n'avoir jamais vu aucun de ses films mais la passion et la précision avec lesquelles il a évoqué son métier m'ont donné envie de me plonger dans sa filmographie.

    Après le cinéaste Lee Chang-dong en 2009, c’est Brillante Ma. Mendoza qui a partagé avec les Festivaliers sa vision du cinéma et ses techniques de création lors d’une Master Class exceptionnelle après l'hommage rendu au cinéaste philippin en ouverture du festival. La master class a été entrecoupée de 3 extraits: du "Masseur", de "Serbis" et de "Lola".

    Brillante Mendoza a commencé par évoquer son dernier film" Lola" présenté en avant-première au festival dont l'idée remonte à il y a 3 ans. "A l'époque les producteurs n'avaient pas jugé cela assez commercial." Il avait envie de situer l'action au moment de la saison des pluies car pou lui cette période de l'année  révèle quelque chose de dramatique dans l'atmosphère générale qu'il voulait "récupérer".

     Brillante Mendonza a insisté sur l'idée fausse selon laquelle ses films seraient tournés "à l'arrache".

     Il a précisé que pour tous es films il essayait d'avoir une petite équipe et qu'il tournait et filmait le film en parallèle.

    Il a ainsi expliqué avoir monté un bureau à Manille. "Toute l'année il y a une recherche permanente sur mes idées de films. 

     Poursuivant sur sa méthode de travail et son travail en amont, il a pris l'exemple de "Serbis" pour lequel il a emmené ses acteurs et décorateurs  dans le cinéma où a été tourné le film mais bien avant le tournage. Brillante Mendoza a également précisé avoir travaillé dans la production cinéma, d'où sa capacité à déterminer ce qui est important dans un tournage. "Tourner vite pour moi c'est sauvegarder l'énergie au tournage et pas seulement pour raisons économiques."

      Suite à un questionnaire de Télérama, Mendoza avait été le seul cinéaste à dire que les repérages constituaient son étape préféré de la construction du film, se sentant "autant journaliste que cinéaste".  "Je ne peux pas imaginer une histoire qui ne s'est pas vraiment déroulée. Un réalisateur peut avoir plusieurs objectifs en réalisant un film: raconter une histoire, amuser, informer. Pour moi l'objectif est de raconter la vérité, être le plus vrai possible. Pour moi l'important est de m'imprégner des lieux et des gens. Je ne me vois pas créer une histoire que je n'aurais pas vécue moi-même, c'est pourquoi le repérage est le plus important pour moi."

     Brillante Mendoza a également évoqué sa manière de porter la caméra pour mettre en forme l'immersion et la volonté de plonger dans un monde et de nous y faire plonger. "Je voudrais que le public ressente en même temps que les personnages".

     Il a également évoqué l'importance du son dans son travail, pour lui aussi important que l'image. Pour lui le son est un "personnage à part entière de l'histoire". "Le son donne une perspective différente."

     Brillante Mendoza a terminé en évoquant son dernier projet, le film sur lequel il travaille actuellement: un documentaire autour d'un homme à Manille qui est gay et interprète Jésus Christ chaque année lors de la semaine sainte à l'occasion d'un spectacle cru et violent.

    La journée s'est achevée par le dîner de gala traditionnel au non moins traditionnel Salon des Ambassadeurs dont vous pouvez constater l'ambiance de folie ci-dessous.

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    Demain, le palmarès que vous pourrez bien entendu retrouver sur ce blog. Je m'abstiendrai de tout pronostic n'ayant vu "que" 6 films sur 9 de la compétition.  Je vous en reparlerai ultérieurement. Mes coups de coeur restent "Paju" et "Judge"...

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  • 2ème jour en direct du Festival du Film Asiatique de Deauville 2010

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    Deuxième jour en direct de Deauville. La météo est toujours aussi glaciale. Les spectateurs sont un peu plus nombreux. Et mon enthousiasme est toujours débordant et ma curiosité vivace, surtout au regard de la qualité des films de cette compétition 2010, avec deux coups de coeur aujourd'hui, d'abord pour le film "Paju" de la réalisatrice coréenne Park Chan-ok.

    Synopsis: Après trois années passées en Inde, Eun-mo revient à Paju, sa ville natale. Elle découvre que l'immeuble dans lequel elle habite est sur le point d'être démoli, que les locataires devenus squatteurs se battent pour empêcher cette destruction et que son beau-frère veuf, également meneur du mouvement de protestation a des révèlations à faire concernant la mort tragique de sa soeur.

    S'il y avait eu un prix du scénario, Park Chan-ok l'aurait sans nul doute obtenu tant elle tisse habilement les  fils des destins de ses personnages, tout ce qui peut paraître confus finissant par être limpide. Entre flash-backs et flash-forwards, le puzzle se reconstitue peu à peu pour libérer un personnage et en emprisonner un autre. (un peu à l'image de la Corée dont la population est divisée en deux parties, l'une prisonnière et l'autre libre) Pour éclairer les actes de chacun. Dictés par l'amour ou la culpabilité. Elle entrelace les destins, leurs malentendus, leurs dramatiques coups du sort avec un rare brio d'autant qu'il s'agit d'un premier film. Par Chan-ok fait preuve d'une étonnante maturité. Elle sous-entend en effet avec beaucoup de psychologie les motivations de ses personnages, les brûlures (au propre comme au figuré) indélébiles de l'existence. Peu à peu, tout en douceur l'émotion vous saisit, m'a saisie. La ville de Paju auquel le film emprunte son titre est le symbole d'un monde qui s'écroule, d'une Corée divisée non seulement entre le Nord et le Sud, mais aussi entre ceux qui sont corrompus et ceux qui se battent pour davantage de justice. Mais "Paju" est avant tout une poignante histoire de sacrifice, d'amour et de liberté. La liberté et l'émancipation se trouvent donc forcément ailleurs... loin de ce monde en destruction. Un seul bémol:  une seule scène m'a semblée trop explicite alors que le film jouait si bien avec l'implicite, les silences, les non dits laissant le soin au spectateur de reconstituer le puzzle (c'est si rare les films qui font confiance aux spectateurs, ne leur forçant ni la main ni l'émotion); ce film n'en demeure pas moins scénaristiquement brillant et poignant. Je vous le recommande! Là où (par exemple, en caricaturant volontairement) un blockbuster américain aurait asséné des vérités, le cinéma coréen (décidément un de ceux que je préfère) fait passer le sens par allusions murmurées, esquissées dans les silences, nous enlaçant silencieusement et discrètement. Le pouvoir de conviction et l'adhésion suscitée n'en sont alors que plus forts.

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    Après une petite pause au bar du soleil , place au deuxième film en compétition de la journée avec "Judge" du chinois Liu Je.

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    Synopsis: 1997. Nord de la Chine. Qiuwu est condamné à mort pour avoir volé deux voitures. Une coïncidence fortuite a voulu que le juge qui a suivi le dossier  ait perdu sa fille dans un tragique accident de voiture perpetré par un voleur de voitures mais un changement récent dans les textes de loi peut permettre à Qiuwu d'éviter la sentence.
    Ne vous fiez pas au synopsis qui donne l'impression d'un film cousu de fils blancs. "Judge" est avant tout une habile réflexion sur la (et l'in-)justice chinoise et aurait aussi pu s'intituler "une vie pour une autre". Liu Je ne se contente pas de faire un film à thèse mais raconte une vraie histoire, ou plutôt deux qui se retrouvent liées par la dramatique force des choses. Un riche homme d'affaires a en effet besoin d'un rein et une fois mort Qiuwu serait un donneur idéal. Mais là aussi le sens de la justice et une forme de culpabilité vont passer par là et rien ne se déroulera comme prévu. En quelques plans magistraux, toute l'absurdité, la bêtise, l'horreur de la peine de mort sont traduites comme dans cette scène où en arrière-plan, le destin d'un homme est suspendu à la joute verbale de deux autres, à l'ultime seconde. Mais "Judge" n'est pas non plus vraiment et uniquement une condamnation de la justice chinoise. La censure veille. C'est aussi le portrait d'un homme qui, en retrouvant un certain sens de la justice, retrouve une forme de liberté et le goût de vivre (l'un des derniers plans du juge sur son vélo n'est pas sans rappeler le dernier plan de "Paju", reflètant ce même sentiment de liberté et d'émancipation, l'une par rapport à sa ville d'origine et son passé, l'autre par rapport à l'Etat.)  Au-delà c'est évidemment le portrait de la justice chinoise mathématique, glaciale, inhumaine où l'on discute et décide de la vie ou de la mort d'un homme autour d'un café, ou il faut une licence pour détenir un animal de compagnie, juge ou non, élément vital ou non (cette scène m'a d'ailleurs rappelée une scène finalement assez similaire dans "Les chats persans" de Bahman Ghobadi, un excellent film que je vous recommande par ailleurs. Iran/ Chine: même sens des Droits de l'Homme?).  En un plan, Liu Je traduit la violence de cette justice, machine implacable, ou encore  l'impossibilité de communiquer face au drame absolu (en l'espèce la perte d'un enfant). Les scènes vues du point de vue du condamné sont tout aussi édifiantes lorsqu'il n'est pas filmé comme une vulgaire chose perdue au milieu d'un plan d'ensemble, considéré comme tel aux yeux d'une justice qui a droit de vie et de mort sur les Hommes.
     Si on apprend qu'en 1997 un homme , en Chine, pouvait être condamné à mort pour le simple vol d'une voiture (ou quand le crime de l'Etat était alors bien pire que celui qu'il était censé "punir"), si cette loi-ci a apparemment évolué la Chine n'en demeure pas moins le premier pays au monde en nombre d'éxécutions de condamnés à mort (5000 en 2008 selon des statistiques officielles et donc à prendre avec prudence).
    Le Festival qui met cette année la Chine à l'honneur primera--t-il un film qui n'en donne pas une image particulièrement glorieuse (même si finalement l'honneur est sauf Liu Je ayant bien pris soin de situer son film en 1997)? En tout cas il le mériterait. Je vous en reparlerai.
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    Après une incontournable pause au Normandy pour le non moins incontournable afternoo tea et en excellente compagnie, par ailleurs non loin d'un des membres du jury Thierry Frémont- dont je me dis qu'il ne se souvient pas de celle qui fit partie de son jury il y a 12 ans lors d'un inoubliable Festival de Paris (celui-là même où on nous a présentés à Sean Penn mais c'est une autre longue histoire), peut-être aurai-je la réponse d'ici la fin du séjour...-  je quitte donc cette atmosphère chaleureuse et ouatée pour affronter à nouveau le froid et retourner au CID pour la projection du soir, l'avant-première de "City of life and death" de Lu Chuan. Si j'avais su...
    Synopsis: Chine, décembre 1937. Le pays est en guerre avec le Japon. Les troupes japonaises arrivent aux portes de Nankin, la capitale du pays. Après des semaines de bombardements, la plupart des habitants et des représentants des gouvernements étrangers ont quitté la ville en ruine. Lu, un général charismatique de l'armée chinoise, est déterminé à repousser l'ennemi et à défendre coût que coûte la capitala avec ses hommes.
     Une bataille qui aurait fait 300000 morts et qui a été suivie d'atrocités: viols d'enfants et de femmes, tueries arbitraires... Si le film est visuellement "irréprochable" il est aussi particulièrement insoutenable. Souvent je m'interroge de savoir si ma "boulimie" de films n'a pas endommagé ma capacité à être émue ou heurtée par un film. Au moins ce soir, j'aurai eu la réponse. Même si j'aurais aimé voir si la vie prenait le dessus sur cette ville où ne règnait plus que désolation et chaos , je l'avoue: je n'ai simplement pas réussie à rester jusqu'à la fin, et à supporter l'insoutenable. Je m'abstinedrai donc de porter un jugement sur le film en en ayant manqué une bonne demi-heure. Le film a par ailleurs paraît-il suscité la controverse en Chine, un soldat chinois y étant pour la première fois montrée sous un jour "sympathique".  Et moi qui trouvais le film manichéen en ne montrant les Japonais pendant la guerre que comme des "brutes barbares", comme si aucun d'eux n'avait une once d'humanité (l'humanité vient ici d'un Allemand qui a réellement existé et réussit à sauver des Chinois, sorte de Schindler en Chine).   Je compte donc sur vous pour m'éclairer sur la fin du film que j'ai manquée...
    A demain pour la suite de mes pérégrinations deauvillaises et asiatiques!
    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DU FILM ASIATIQUE DE DEAUVILLE 2010 Pin it! 0 commentaire