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Par Sandra Mézière. Le 7ème art raconté avec passion depuis 2003. 4000 articles. Festivals de cinéma en direct : Deauville, La Baule, Cannes, Dinard...Critiques de films : avant-premières, à l'affiche, classiques. Actualité de romancière. Podcast.
En mars dernier, le Festival du Film Asiatique de Deauville rendait hommage au cinéaste japonais Sono Sion, un hommage à l’occasion duquel a été projeté son dernier film « The land of hope », en salles depuis mercredi dernier, malheureusement dans très peu de salles alors que c’est sans aucun doute un des meilleurs films de cette année. Vous pouvez également retrouver mon compte-rendu complet du Festival du Film Asiatique de Deauville 2013 en cliquant ici. « The land of hope » est à l’image des films en compétition de ce Festival du Film Asiatique de Deauville 2013 desquels se dégageait un désespoir commun, même s’il surpasse, et de loin, les autres films vus, et pour cause puisque c’est l’œuvre d’un cinéaste confirmé. A Deauville, il a également donné une masterclass au cours de laquelle il a notamment parlé des cinéastes français qu’il aimait : René Clément, François Truffaut, Julien Duvivier et des poèmes qu’il écrivait dès l’âge de 22 ans, rien d’étonnant au regard de son univers, certes unique mais aussi celui d’un cinéphile poétique.
L’an passé, en compétition, le festival avait projeté « Himizu » du même Sono Sion, film que je qualifiais alors d’une rageuse, fascinante, exaspérante et terrifiante beauté. Les premiers plans, effroyables, nous plongeaient dans le décor apocalyptique de l’après tsunami exploré par de longs travellings, mais le chaos n’était alors pas seulement visuel, c’était surtout celui qui rongeait, détruisait, étouffait les êtres ayant perdu leur identité et tout espoir.
Ce nouveau long-métrage de Sono Sion commence de manière plutôt inattendu : d’abord par son classicisme (relatif, mais du moins pour Sono Sion, moins dans la folie et l’explosion visuelles, ici) et ensuite parce qu’il met en scène un cadre bucolique, des couleurs chatoyantes et des personnages heureux. Evidemment, cela ne va pas durer et la réalité, tragique, terrible, celle du Japon que Sono Sion, films après films, dissèque et dénonce, va ressurgir avec un tremblement de terre qui frappe alors le Japon. Il entraîne l’explosion d’une centrale nucléaire. Sans vraiment en donner la raison, le gouvernement fait évacuer les habitants à proximité de la catastrophe. La famille Ono dont la ferme est située à cheval entre la zone de danger et le périmètre de sécurité, doit choisir entre fuir et rester. Sono sion va alors suivre trois couples : un couple de vieux paysans dont la femme est malade, vraisemblablement atteinte d’Alzheimer, un jeune couple qui s’apprête à avoir un enfant et un autre couple en quête des parents de la jeune femme mais aussi d’un avenir.
Aux scènes joyeuses du début succède un bref et effroyable vacarme puis un silence retentissant avant que la vie et l’image ne deviennent grisâtres puis avant que les couleurs « normales » ne reviennent, plus terrifiantes encore que ces couleurs grisâtres qui les ont précédées car si tout semble banal et quotidien, la menace et le danger sont là, constants, une guerre invisible. Les « autorités » (ici traitées au début comme une dictature par définition inique et intolérante) qui ne se contentent d’être que cela ne sont d’abord que des sortes de combinaisons inhumaines et sans identité. Tout est à la fois banal et singulier, paisible et agité. Comme le titre résonne (déraisonne aussi) alors comme une ironie tragique.
Dans la beauté éclatante de chaque plan (qui n’en est alors que plus redoutablement tragique puisqu’elle n’est que le masque de cet ennemi invisible), dans son humour désenchanté (l’absurdité de cette ligne qui sépare un jardin que Tati n’aurait osé inventer et pourtant terriblement réaliste ou de ces combinaisons de protection et la paranoïa qui seraient risibles si leur existence n’était malheureusement fondée), dans sa poésie d’une beauté et d’une tristesse ravageuses, Sono Sion nous livre son cri de révolte, d’une mélancolie déchirante : révolte contre les autorités (qu’il ne cesse de dénoncer tout au long du film), révolte contre cette centrale qu’« ils » ont malgré tout construite, une telle absurdité là aussi que c’est finalement celle qui a perdu la raison qui ne cesse de la souligner.
Sans doute Sono sion décontenancera-t-il ici ses admirateurs avec ce film plus classique que ses précédents mais, comme ses autres films, d’une beauté désenchantée, d’un romantisme désespéré (cette scène où le couple de vieux paysans danse au milieu du chaos est à la fois terriblement douce et violente, sublime et horrible, en tout cas bouleversante), d’un lyrisme et d’une poésie tragiques avec des paraboles magnifiquement dramatiques comme cet arbre -et donc la vie- qui s’embrasent mais aussi un travail sur le son d’une précision et efficacité redoutables.
Un film porté par un cri de révolte et l’énergie du désespoir, plus efficace que n’importe quelle campagne anti-nucléaire et surtout l’œuvre d’un poète, un nouveau cri d’espoir vibrant et déchirant qui s’achève sur un seul espoir, l’amour entre deux êtres, et une lancinante litanie d’un pas, qui, comme l’Histoire, les erreurs et la détermination de l’Homme, se répètent, inlassablement. Et à nouveau, pourtant, la possibilité d’un lendemain. Malgré tout, malgré l’horreur encore là et invisible. Et Fukushima délaissée par les médias, autre fatalité qui se répète, peut-être plus terrible encore : l’oubli.
Et après la beauté mélancolique du cinéma de Sono Sion, quelques images qui reflètent celle de Deauville et, au passage, pour les amoureux de Deauville, j’en profite pour vous signaler que, la semaine prochaine, sortira mon roman « Les Orgueilleux » qui se déroule entièrement dans le cadre du Festival du Cinéma Américain de Deauville et au sujet duquel vous retrouverez toutes les informations en avant-première sur sa page Facebook, ici : http://facebook.com/LesOrgueilleux.
L’an passé, je vous avais dit à quel point j’avais apprécié ce nouveau festival dont c’était alors la première édition et à quel point je me réjouissais qu’un festival de cinéma s’empare de la plus belle avenue du monde dans LA ville du septième art, à l’endroit même où j’avais vécu ma première expérience de jurée dans un festival de cinéma, dans le cadre de feu Festival du Film de Paris, en …1998, un festival avec lequel je ne comparerai d’ailleurs pas ce Champs-Elysées Film Festival dont les lieux et le principe, réjouissants, sont différents.
Ci-dessus, Sophie Dulac, la Présidente du Festival et Olivier Martinez, le Président français de l’édition 2013.
Comme l’an passé, c’est sur la vertigineuse terrasse du Publicis avec sa vue imprenable sur Paris et les Champs-Elysées, et cette fois sous un soleil étincelant, qu’a eu lieu la conférence de presse de ce Champs-Elysées Film Festival 2013 et la présentation de la programmation par sa présidente, la productrice, distributrice et exploitante Sophie Dulac et par la déléguée générale Isabelle Svanda.
Je vous rappelle tout d’abord que cette 2ème édition aura lieu du 12 au 18 juin. C’est le comédien Olivier Martinez qui présidera cette année le festival (qui aura également un président américain dont nous connaîtrons le nom ultérieurement) après Lambert Wilson l’an passé.
C’est une très belle et très riche programmation qui nous a été annoncée cette année avec beaucoup de nouveautés comme les « Incontournables TCM ». Pour moi, les choix s’annoncent cornéliens mais j’essaierai de vous relater ici un maximum de séances d’autant plus que cette année j’ai le plaisir d’être partenaire du festival. A cette occasion, je vous ferai également gagner quelques places. Je sais d’ores et déjà que je ne manquerai pas les master class de Cédric Klapisch et Costa Gavras d’autant plus que celles de Michael Madsen et Donald Sutherland, l’an passé, avaient été réellement passionnantes (et dont vous pouvez retrouver mes vidéos, ci-dessous).
Parmi les multiples avant-premières françaises et américaines entre lesquelles il me faudra choisir, je sais déjà que je ne manquerai pas l’adaptation de « Belle du seigneur », LE roman que je relis chaque année et qui me bouleverse , invariablement, à chaque lecture, un roman au style inimitable avec sa satire si acerbe et juste d’une société avide d’ascension sociale- ah le pathétisme hilarant d’Adrien Deume et de sa médiocrité-. Roman d’amour pour certains, anti-roman d’amour pour d’autres puisque la passion y étouffe ceux qui la vivent (sublimes et tragiques Ariane et Solal), c’est en tout cas un roman flamboyant, inoubliable. Cohen décrit mieux que personne la naissance et la désagrégation de la passion. Un roman éblouissant et terrifiant. Comme les sentiments qu’il dépeint, qu’il dissèque. Un roman, une expérience même, qu’on adore ou déteste mais qui ne peut laisser indifférent. Ce roman est réputé inadaptable et je suis particulièrement curieuse (et un peu inquiète) de découvrir ce qu’en aura fait Glenio Bonder.
Je suis également impatiente de découvrir »Elle s’en va » d’Emmanuelle Bercot (dont je suis une inconditionnelle depuis « Clément ») avec Catherine Deneuve, et évidemment la compétition de films indépendants américains qui nous réserve assurément de belles pépites.
Je ne manquerai pas non plus la séance au profit des toiles enchantées (cf détails plus bas), une association dont je vous parle régulièrement ici de nombreuses années et dont le principe consiste à amener le cinéma aux enfants malades.
Il me sera aussi difficile de résister à l’envie de revoir les classiques programmés dans la section « Les incontournables de TCM cinéma » à commencer par « Plein soleil » de René Clément dont je vous propose d’ailleurs la critique à la fin de cet article.
Au programme:
-Une sélection de huit longs métrages américains indépendants, qui reflète la diversité du cinéma outre-atlantique. Un de ces films sera récompensé par le prix du public.
- Une sélection de plus de trente-cinq courts métrages français et américains, qui seront soumis au vote du public.
- Des avant-premières françaises et américaines prestigieuses, pour la plupart en présence des équipes de films.
mais aussi des sélections inédites :
-Les Incontournables TCM Cinéma. Treize films et documentaires, grands classiques restaurés du cinéma français et américain, seront présentés au public. Le Prix des lycéens sera remis à l’un d’entre eux.
-Une série de Master Class permettra au public de rencontrer et d’échanger avec des grands cinéastes tels que Costa Gavras, Cédric Klapisch, Frederick Wiseman…
- Une section « jeune public » proposera aux enfants des avant-premières et des cinéconcerts.
- Une soirée caritative au profit des Toiles enchantées qui fêtera ses 15 ans, avec la présentation d’un film en avant-première, en présence d’invités exceptionnels.
Au total, plus de soixante films et près de cent séances auront lieu dans l’ensemble des cinémas qui jalonnent les Champs-Elysées : le Balzac, Gaumont Champs-Elysées, Lincoln, Publicis Cinémas, UGC George V et MK2 Grand Palais.
Avant-programme des master-class:
Trois grandes master class sont d’ores et déjà programmées avec notamment Frederick Wiseman, le grand documentariste américain, ( La Danse, Le Ballet de l’Opéra de Paris, Crazy Horse, etc.) qui répondra en direct aux questions posées par le public.
Cédric Klapisch viendra nous parler, entre autres, de son prochain film Le Casse-tête chinois et le réalisateur Costa Gavras viendra partager sa vision du cinéma avec l’auditoire.
Lors de ces séances, Champs-Élysées Film Festival réservera des surprises au public grâce à l’intervention d’autres artistes prestigieux.
La sélection officielle – Films indépendants américains
Au total huit films en compétition qui seront récompensés par le Prix du Public à l’issue de la semaine. Les spectateurs seront invités à voter après chaque séance pour son film favori. Les films seront présentés par leurs réalisateurs qui proposeront un échange après les projections.
Hide Your Smiling Faces de Daniel Patrick Carbone – Drame
Avec Ryan Jones, Nathan Varnson, Colm O’ Leary
Après une tragédie survenue dans leur voisinage, deux frères adolescents s’interrogent sur le mystère de la nature et sur leur propre mortalité. Hide Your Smiling Faces est une exploration dans l’Amérique rurale, vue à travers le regard déformant de la jeunesse.
I Am I de Jocelyn Towne – Drame
Avec Simon Helberg, Jason Ritter, Kevin Tighe
Aux funérailles de sa mère, la jeune Rachael rencontre Gene, son père, qu’elle n’a jamais connu. Elle découvre que ce dernier délire et pense qu’elle est sa défunte mère. Plus tard, Rachael apprend que son père est atteint du syndrome de Korsakoff ; elle décide alors de l’aider.
Blood Pressure de Sean Garrity – Drame
Avec Michelle Giroux, Judah Katz, Jonas Chernick
Une femme délaissée par sa famille reçoit des lettres anonymes d’un bienfaiteur. Elle se raccroche à ces lettres pour se sentir vivante, jusqu’au jour où le bienfaiteur lui demande une faveur.
It Felt Like love d’Eliza Hittman – Drame
Avec Jesse Cordasco, Richie Folio, Andrew McCord
Une jeune fille se met en danger en se vantant naïvement d’expériences sexuelles qu’elle n’a jamais vécue.
How To Make Money Selling Drugs de Matthew Cooke – Documentaire
Avec Woody Harrelson, Susan Sarandon, Eminem, 50 cent
Dix conseils pour facilement gagner de l’argent grâce à la drogue. Se succède une série d’entretiens avec des stars, des dealers, des employés de prison, ainsi que des lobbyistes argumentant chacun leur point de vue sur le marché de la drogue et ses conséquences.
Any day now de Travis Fine – Drame
Avec Alan Cumming, Garret Dillahunt, Isaac Leyva
À la fin des années 1970, un couple d’homosexuels recueille un jeune adolescent handicapé, abandonné par ses parents. Mais la justice ne va pas accepter cette adoption.
Coldwater de Vincent Grashaw – Drame
Avec P.J. Boudousqué, James C. Burns, Chris Petrovski Brad Lunders est un adolescent envoyé de force par sa mère dans un camp de rééducation situé en pleine forêt. Le contact avec l’extérieur lui est impossible. Dans cet établissement, des choses étranges se passent, le personnel abuse de son pouvoir. Le jeune adolescent tente de s’échapper mais il est rattrapé.
Decoding Annie Parker de Steven Bernstein – Drame
Avec Helen Hunt, Maggie Grace, Aaron Paul, Marley Shelton
L’histoire incroyable d’Annie Parker, qui, après avoir vu sa mère et sa soeur succomber à un cancer du sein, se retrouve elle-même confrontée à la maladie. Décidée à se battre pour survivre, elle collaborera avec une généticienne pour trouver le gène responsable de son mal.
La sélection officielle – les courts-métrages
Compétition française
Désolée pour hier soir de Hortense Gelinet
Suzanne de Wilfried Méance
La Voix de Kate Moss de Tatiana-Margaux Bonhomme
La Mère morte de Thierry Charrier
Rétention de Thomas Kruithof
Le Père Noël de Valentin Marro
Nous sommes tous des êtres penchés de Simon Lelouch
La Fémis
Faux frères de Lucas Delangle
Hier j’étais deux de Sylvain Coisne
3 secondes et demie d’Edouard Beaucamp
Les Filles de la Côte d’Azur d’Axel Victor
Le festival proposera également une compétition américaine de courts-métrages
Les avant-premières françaises
Chaque soir, Champs-Elysées Film Festival proposera des avant-premières françaises en présence des équipes de films. Ce sera l’occasion pour le public de découvrir de nombreux films inédits.
Les Reines du ring de Jean-Marc Rudnicki – Comédie
Avec Nathalie Baye, Marilou Berry, Audrey Fleurot
Rose, trente ans, n’a qu’une idée en tête : renouer avec Michael, son fils de onze ans dont elle a été séparée pendant quelques années. Mais la tâche s’avère compliquée. Lorsque Rose découvre la passion de son fils, elle pense avoir trouvé le moyen de dégeler la glace : elle va monter une équipe de catch avec ses trois collègues caissières.
12 ans d’âge de Frédéric Proust – Comédie
Avec François Berléand, Patrick Chesnais, Anne Consigny
Charles et Pierrot sont inséparables. Le jour où Charles part en pré-retraite, c’est le bonheur ! Ils vont pouvoir passer encore plus de temps ensemble. Leur devise est claire : profiter de la vie et rire de tout. Leur imagination débordante va remplir leurs journées sous le regard tendre et parfois inquiet des femmes de leur vie.
Né quelque part de Mohamed Hamidi –Comédie
Avec Jamel Debbouze, Tewfik Jallab, Malik Bentalha Farid, jeune français de vingt-six ans, doit aller en Algérie pour sauver la maison de son père. Découvrant ce pays pour la première fois, il tombe sous le charme d’une galerie de personnages étonnants dont l’humour et la simplicité vont profondément le toucher. Parmi eux son cousin, un jeune homme vif et débrouillard qui nourrit le rêve de pouvoir rejoindre la France.
Grand Central de Rebecca Zlotowski – Drame
Avec Tahar Rahim, Léa Seydoux, Olivier Gourmet, Denis Menochet
Gary est jeune, agile, il apprend vite. Il fait partie de ceux à qui on n’a jamais rien promis. De petit boulot en petit boulot, il est embauché dans une centrale nucléaire. Là, au plus près des réacteurs, où les doses radioactives sont les plus fortes, il trouve enfin ce qu’il cherchait : de l’argent, une équipe, une famille. Mais l’équipe, c’est aussi Karole, la femme de Toni dont il tombe amoureux. L’amour interdit et les radiations contaminent alors doucement Gary. Chaque jour devient une menace.
Sur le chemin de l’école de Pascal Plisson – Documentaire
Ils vivent aux quatre coins de la planète et tous ont en commun la soif d’apprendre. D’instinct, ils savent que leur survie et leur bonheur dépendent du savoir, donc de l’école. Ce sont les héros de Sur le chemin de l’école, un film documentaire d’aventures qui croise le destin de petits écoliers contraints d’affronter mille difficultés pour atteindre leur école. En s’engageant sur cet étonnant chemin des écoliers, ils vont se détacher de leur enfance et se lancer dans un parcours semé d’embûches et de surprises. Ce film est le récit du voyage initiatique qui va bouleverser leur vie.
Juliette de Pierre Godeau – Comédie dramatique
Avec Astrid Bergès-Frisbey, Élodie Bouchez, Féodor Atkine Juliette, une jeune-femme de vingt-cinq ans profite de sa jeunesse et refuse de grandir. Pourtant, elle sait que tôt ou tard elle devra faire des choix pour avancer dans la vie.
Aya de Yopougon de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie – Animation
Fin des années 1970, en Côte d’Ivoire à Yopougon, quartier populaire d’Abidjan. C’est là que vit Aya, dix-neuf ans, une jeune fille sérieuse qui préfère rester étudier à la maison plutôt que de sortir avec ses copines. Aya partage ses journées entre l’école, la famille et ses deux meilleures amies : Adjoua et Bintou, qui ne pensent qu’à aller « gazer » en douce la nuit tombée dans les maquis. Les choses se gâtent lorsqu’ Adjoua se retrouve enceinte par accident.
Joséphine d’Agnès Obadia – Comédie
Avec Marilou Berry, Medhi Nebbou, Berangère Krief, Charlie Dupont
Joséphine n’aime pas son boulot, enchaîne des histoires d’amour sans lendemain et surtout doit supporter la pression de ses parents et de sa soeur qui lui reprochent à trente ans et des poussières de n’avoir toujours pas trouvé un bon petit mari. Qu’à cela ne tienne ! Pour faire taire les mauvaises langues, Joséphine s’invente un beau brésilien millionnaire. Sauf qu’avec ce (petit) mensonge, Joséphine va perdre son appartement, son job, son chat et devoir vivre incognito à Paris. Au détour de ses aventures rocambolesques, elle apprendra quand même la salsa et trouvera enfin le grand amour…
Elle s’en va d’Emmanuelle Bercot – Drame
Avec Catherine Deneuve, Nemo Schiffman
Bettie, la soixantaine, se voit soudain abandonnée par son amant et son restaurant familial est en péril financier. Elle prend sa voiture pensant faire le tour du pâté de maison mais part à l’aventure. Au fil de sa route, elle fait des rencontres hasardeuses, assiste à un gala d’ex-Miss France, renoue avec sa fille, découvre son petit-fils… Un nouvel horizon s’ouvre ainsi à elle.
Chez nous c’est trois ! de Claude Duty – Comédie
Avec Noémie Lvovsky, Marie Kremer, Stéphane De Groodt, Julien Baumgartner, Jonathan Manzambi, Judith Godrèche
Jeanne Millet, la quarantaine, réalisatrice de cinéma en panne de création, revient dans sa région natale présenter son deuxième film. Durant la semaine de sa tournée socioculturelle, elle va rencontrer un directeur de centre de vacances militant, des cinéphiles passionnés, des randonneurs cultivés, un agent immobilier charmeur, une actrice extravertie, un producteur de documentaire attentif et un ex-amant toujours séduisant. Elle va surtout trouver un vrai sens à sa carrière, aidée en cela par la jeune équipe qui l’accompagne.
Paris à tout prix de Reem Kherici – Comédie
avec Reem Kherici, Tarek Boudali, Cécile Cassel, Philippe Lacheau, Shirley Bousquet
Maya, d’origine marocaine vit à Paris depuis vingt ans. C’est une it-girl de la mode et de Saint-Germain-des-Prés. En pleine ascension elle s’apprête à décrocher son premier CDI de styliste dans la maison de haute couture pour laquelle elle travaille. Mais un simple contrôle de police où l’on découvre que son permis de séjour est périmé, la renvoie en moins de vingt-quatre heures directement au Maroc. Retour auprès de ce pays et cette famille qu’elle voulait oublier. Choc des cultures, choc des préjugés, Maya va tout faire pour rentrer. Vraiment tout. Quand l’avenir d’une parisienne trendy devient la galère d’une immigrée sans-papiers.
Belle du Seigneur de Glenio Bonder – Drame
Avec Jonathan Rhys Meyers, Natalia Vodianova, Marianne Faithfull
En 1935-1936, à Genève, le séduisant Solal, qui officie à la Société des Nations, tente d’obtenir les faveurs de la belle Ariane, aristocrate protestante et épouse de son subalterne Adrien. Celle-ci ne tarde pas à succomber au charme du jeune homme, mais cette relation passionnelle entraînera les deux amants vers une destinée tragique.
Nina Simone Love Sorceress… Forever de René Letzgus – Documentaire
Avec Richard Bohringer, Nina Simone, Lisa Doby et Claude Nobs.
Vibrante évocation de Nina Simone disparue il y a dix ans, ce film évoque en parallèle le destin de Lisa Doby, chanteuse afro-américaine également née en Caroline du Nord. Toutes deux ont vécu le racisme et la discrimination qu’elles transcendent à travers leur musique. Toutes deux témoignent d’une même volonté d’exister. Pour parler de Nina Simone, deux hommes. Claude Nobs, fondateur et directeur du Montreux Jazz Festival, disparu en ce début d’année, se remémore sa rencontre émouvante avec l’artiste à l’occasion du concert de 1976 au festival. Ce film est un hommage à Nina Simone et à Claude Nobs tous deux épris de musique de liberté.
Un, deux, trois, soleil, c’est l’histoire de Victorine, jeune fille de banlieue, entourée d’une mère imposante et d’un père alcoolique qu’elle tente d’aider. A côté de sa vie familiale, elle rencontre son premier amour, Petit Paul, assassiné lors d’un cambriolage. Plus tard, Victorine fait la connaissance de Maurice, son futur mari.
Avant la nuit de Julian Schnabel – Drame
Avec Sean Penn, Javier Bardem, Olivier Martinez, Andrea Di Stefano, Johnny Depp
Avant la nuit retrace la vie de l’écrivain cubain Reinaldo Arenas : son enfance, son enthousiasme pour la révolution castriste, ses désillusions, son exil politique à New York en 1980, le succès de ses romans, les périodes d’emprisonnement, son homosexualité et son suicide en 1990, alors qu’il est atteint du sida.
La Femme de chambre du Titanic de Bigas Luna – Comédie dramatique
Avec Olivier Martinez, Romane Bohringer, Didier Bezace
En 1912, dans un village de Lorraine, Horty remporte une fois de plus la course annuelle qu’organise le patron de sa fonderie. Il gagne un voyage à Southampton pour voir appareiller le Titanic. En Angleterre, il rencontre Marie, une jeune femme qui doit embarquer le lendemain comme femme de chambre sur le paquebot. Elle n’a pas d’endroit où dormir. Il lui cède son lit. Elle lui fait vite une place à côté de lui. Au matin, Horty se réveille, seul, tandis que le Titanic s’éloigne.
Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy – Comédie musicale
Avec Catherine Deneuve, Nino Castelnuovo, Anne Vernon, Marc Michel
Novembre 1967. Geneviève Emery vit avec sa mère, une veuve désargentée qui tient un magasin de parapluies à Cherbourg. En dépit de la désapprobation de Mme Emery, Geneviève aime le garagiste Guy Fouchet. Ils se jurent une passion éternelle et font des rêves d’avenir. Hélas, Guy doit faire son service militaire en Algérie. La veille de son départ, Geneviève se donne à lui…
Projection suivie d’une animation surprise.
Les avant-premières américaines
Parallèlement à la sélection française, Champs-Élysées Film Festival proposera des avant-premières de films américains avant leur sortie en France.
Frances Ha de Noah Baumbach – Comédie dramatique
Avec Greta Gerwig, Adam Driver, Mickey Sumner
Frances Ha, jeune new-yorkaise de vingt-sept ans, vit avec sa meilleure amie Sophie, en rêvant sa carrière de danseuse. Mais Sophie déménage et Frances se retrouve subitement seule, obligée de trouver sa place dans le monde.
Struck / Film d’ouverture de Brian Dannelly – Comédie
Avec Chris Colfer, Sarah Hyland, Rebel Wilson, Allison Janney, Christina Hendricks Carson, lycéen geek, malin et sarcastique, rêve de devenir journaliste. Mais il lui faut un excellent dossier pour intégrer une prestigieuse université. La conseillère pédagogique de son lycée lui suggère de créer un club littéraire pour sortir du lot. Mais comment motiver des lycéens intéressés par le foot, la drague, les filles et la fête ? C’est alors que sa seule amie, Malerie lui propose une méthode infaillible pour les attirer.
Projection en présence de Chris Colfer
Imogene / Film de clôture de Shari Springer Berman et Robert Pulcini – Comédie Avec Kristen Wiig, Matt Dillon, Darren Criss, Annette Bening
Après avoir perdu son travail et son petit-ami, une dramaturge décide de mettre sur pied une fausse tentative de suicide.
Projection en présence de Kristen Wiig et Darren Criss
Arthur Newman de Dante Ariola – Comédie dramatique
Avec Colin Firth, Emily Blunt, Anne Heche, Phillip Troy Linge
La situation de Wallace Avery est peu enviable. Il déteste son métier, il est lui-même détesté par son ex-femme et son fils, et il vient de rater la chance de mener l’existence dont il rêvait. Pour fuir cette situation, il met en scène sa propre mort et se rachète une nouvelle identité sous le nom d’Arthur Newman.
Massacre à la tronçonneuse 3D de John Luessenhop – Horreur
Avec Alexandra Daddario, Scott Eastwood, Dan Yeager, Trey Songz
Une jeune femme se rend au Texas avec ses amis pour toucher l’héritage de la famille Sawyer, une gigantesque et luxueuse bâtisse. Elle ne va pas tarder à découvrir que cette demeure familiale cache un locataire : Thomas Sawyer, dit « Leatherface ».
Rampart d’Oren Moverman – Drame
Avec Woody Harrelson, Steve Buscemi, Robin Wright
L’officier de police Dave Brown est connu depuis toujours pour ses méthodes expéditives et sa tendance à franchir toutes les lignes. Lorsque la vidéo d’un de ses débordement de violence se retrouve sur toutes les chaînes de télé, tout le monde décide de lui faire payer l’addition. Face au scandale qui pourrait mettre en lumière les pratiques douteuses de la police, ce spécialiste des excès en tous genres fera un magnifique exemple.
Five Dances d’Alan Brown – Drame
Avec Ryan Steele, Reed Luplau, Catherine Miller, Kimiye Corwin, Luke Murphy
Five Dances est un long-métrage créatif qui aborde le monde de la danse contemporaine dans la ville de New York. Le spectateur suit la journée rythmée d’un jeune danseur talentueux de dix-huit ans qui a fuit le Kansas pour percer à New York. Mais, très vite, il doit faire un choix entre sa famille et sa carrière.
Before Midnight de Richard Linklater – Drame
Avec Julie Delpy, Ethan Hawke
Une île grecque, une villa magnifique, en plein mois d’août. Céline, son mari Jesse et leurs deux filles passent leurs vacances chez des amis. On se promène, on partage des repas arrosés, on refait le monde. La veille du retour à Paris, surprise : les amis offrent au couple une nuit dans un hôtel de charme, sans les enfants. Les conditions sont idylliques mais les vieilles rancoeurs remontent à la surface et la soirée en amoureux tourne vite au règlement de comptes d’un couple en pleine crise de la quarantaine. Céline et Jesse seront-ils encore ensemble le matin de leur départ ?
Broken City d’Allen Hughes – Policier
Avec Russel Crowe, Mark Walberg, Catherine Zeta-Jones
Engagé par le maire pour enquêter sur la possible infidélité de sa femme, un ex-flic devenu détective
The East de Zal Batmanglij – Thriller
Avec Brit Marling, Alexander Skarsgård, Ellen Page
Une femme agent secret doit s’infiltrer dans l’association éco-terroriste The East, mais ses plans basculent lorsqu’elle tombe amoureuse du leader du groupe.
Avant-première européenne du film.
Le Quatuor (A Late Quartet) de Yaron Zilberman – Drame
Avec Philip Seymour Hoffman, Christopher Walken, Catherine Keener
Lorsque le violoncelliste d’un quatuor à cordes de renommée mondiale apprend qu’il est atteint de la maladie de Parkinson, l’avenir du groupe ne tient plus qu’à un fil. Entre les émotions refoulées, les égos et les passions incontrôlables qui se déchaînent alors, la longue amitié qui unit les quatre virtuoses menace de voler en éclats. À la veille du concert qui célèbrera leur ving-cinquième et sans doute ultime anniversaire, seuls leurs liens étroits et le pouvoir de la musique peuvent encore préserver ce qu’ils ont construit.
The Bay de Barry Levinson – Horreur
Avec Nansi Aluka, Christopher Denham, Stephen Kunken, Frank Deal
La petite ville côtière de Chesapeake Bay doit sa prospérité à l’élément aquatique. Lorsque deux biologistes français relèvent un affolant niveau de toxicité de l’eau et tentent d’alerter le maire, ce dernier refuse de semer la panique dans sa paisible cité. Inaction fatale, puisqu’une épidémie mortelle ne tarde pas à se répandre, qui voit les habitants se transformer en hôtes de parasites mutants prenant le contrôle de leur esprit.
Dans la tête de Charles Swann III de Roman Coppola – Comédie
Avec Charlie Sheen, Jason Schwartzman, Bill Murray
Charles Swan III a tout pour lui. C’est un graphiste réputé, un excentrique qui, grâce à sa célébrité, son charme et son argent a une vie parfaite, en apparence. Mais quand son grand amour Ivana, fatiguée de ses frasques d’homme à femmes, met brutalement fin à leur relation, Charles a le coeur en lambeaux. Avec le soutien de ses fidèles amis Kirby et Saul et de sa soeur Izzy, il entreprend un voyage d’introspection délirant dans son imaginaire et tente de se résigner à vivre sans Ivana. Dans la tête de Charles Swan III est une variation débridée sur la passion amoureuse, au style malicieux et non conventionnel.
Leave It on the Floor de Sheldon Larry – Comédie musicale
avec Miss Barbie-Q, Andre Myers, Phillip Evelyn
Lorsque Deondra découvre que son fils Brad est homosexuel, elle le met à la porte. Ce dernier erre dans les rues de Los Angeles et atterrit par hasard dans un lieu de la scène underground californienne où se déroule une compétition de voguing. Il découvre alors les membres hauts en couleur des différentes équipes qui s’affrontent, dont ceux dirigés par la légendaire reine de la scène, Queef Latina. Brad va tenter de s’intégrer à cette nouvelle famille.
Interior Leather Bare de James Franco et Travis Mathews – Documentaire
Avec Val Lauren, James Franco, Christian Patrick, Travis Mathews
Les réalisateurs imaginent les quarante minutes perdues du film Cruising de William Friedkin, jugées trop choquantes dans les années 1980. James Franco et Travis Mathews tentent de récréer l’instant où un policier infiltre la communauté gay new-yorkaise en imaginant le sulfureux contenu.
Dark Skies de Scott Stewart – Horreur
Avec Keri Russell, Josh Hamilton, Dakota Goyo
Dans une banlieue paisible, la famille Barrett voit soudainement sa vie basculer suite à des évènements étranges qui, chaque nuit, viennent troubler la tranquillité de sa maison. Lorsque leur fils cadet évoque un mystérieux « Ogre au sable » lui rendant visite le soir, le quotidien de Daniel et Lacy Barrett tourne alors au cauchemar : ils deviennent victimes d’inquiétants trous de mémoire et de soudaines pertes de contrôle de leur corps. Ne trouvant aucun soutien autour d’eux, ils se retrouvent impuissants pour affronter ce qui va se révéler être une force extraterrestre cherchant à s’emparer de leurs enfants.
Open Day d’Adam Rodgers – Comédie romantique
Avec Andy Garcia, Vera Farmiga, Taissa Farmiga
Edith et Georges, tous deux divorcés, accompagnent leurs grands ados à la journée portes ouvertes de l’université de Middleton. Après s’être copieusement insultés, de façon plutôt inopinée, ils vont se trouver des affinités, et, peut-être, connaître la plus belle journée de leur vie.
An Oversimplification of her Beauty de Terence Nance – Animation
Avec Terence Nance,Alisa Becher, Jc Cain, Dexter Jones, Channelle Pearson
Vous venez de rentrer chez vous après une mauvaise journée. Vous êtes fauché et seul, même en vivant dans la plus grande ville d’Amérique. Et pourtant, il vous reste une raison d’être optimiste : il semble que vous ayez attiré l’attention d’une jeune femme très intrigante. Vous vous êtes dépêché de rentrer pour ranger votre appartement avant qu’elle arrive. Dans la précipitation, vous manquez un appel. Vous avez un message : elle dit qu’elle ne pourra pas vous.
Les films Masterclass
Boxing Gym de Frederick Wiseman – Documentaire
Un homme de trop de Costa Gavras – Drame
Les Incontournables TCM Cinéma
TCM Cinéma et Champs-Élysées Film Festival s’associent et présentent au public de grands classiques du cinéma américain et français en version restaurée.
Le jury lycéen
Dans l’optique de faire connaître les grands classiques du cinéma aux jeunes adultes et de leur permettre de participer activement à la promotion de ce patrimoine cinématographique, Champs-Élysées Film Festival constitue cette année un jury lycéen, qui sera chargé d’attribuer à l’un des treize films et documentaires Les Incontournables TCM Cinéma projetés lors du festival un Prix du Jury lycéen. Ce label décerné est destiné à aider le film élu à sa ressortie en salle. Il sera relayé par le site Zérodeconduite.net et www.champselyseesfilmfestival.com, ainsi que sur les réseaux sociaux. Constitué de vingt et un étudiants des sections hypokhâgne et khâgne cinéma-audiovisuel des lycées Paul Valéry (Paris), Jean-Pierre Vernant (Sèvres) et Léon Blum (Créteil), en collaboration avec des enseignants, le jury devra assister aux séances des treize oeuvres et proposer un texte sur le film primé.
Le Choix de Sophie d’Alan J. Pakula – Drame
Plein soleil de René Clément – Thriller
Un monde fou, fou, fou, fou de Stanley Kramer – Comédie
Mais qui a tué Harry ? d’Alfred Hitchcock – Policier
Les Voyages de Sullivan de Preston Sturges – Drame
Runaway Train d’Andrei Konchalovsky – Action
Docteur Jerry et Mister Love de Jerry Lewis – Comédie
Scarface de Brian de Palma – Drame
Deux filles au tapis de Robert Aldrich – Comédie dramatique
Un, deux, trois de Billy Wilder – Comédie
Les documentaires inédits de TCM Cinéma
Dans le cadre des Incontournables de TCM Cinéma, Champs-Elysées Film Festival propose deux documentaires inédits sur le grand producteur Richard D. Zanuck et sur le réalisateur mythique John Ford. Une immersion dans les coulisses d’Hollywood.
Attendez avant de me dire non: l’histoire de Richard D. Zanuck de Laurent Bouzereau – Documentaire
Directed by John Ford de Peter Bogdanovich – Documentaire
Séances Jeune public
À l’occasion de cette deuxième édition, Champs-Élysées Film Festival souhaite élargir son public et donner l’opportunité aux plus jeunes de découvrir le cinéma sous différentes formes. Les projections Jeune public sont réparties autour de trois séances : un film et deux ciné-concerts.
Le Roi et l’Oiseau
Le Chef-d’Oeuvre de Paul Grimault et Jacques Prévert D’après le conte La Bergère et le Ramoneur de Hans Christian Andersen, dialogues de Jacques Prévert. Film en version restaurée – sortie prévue le
Tire la bobinette et le cinéma muet…
Pochette Surprise !
Depuis bientôt dix ans, Le Balzac propose un dimanche matin par mois des séances de cinéma « Pochette Surprise ». Petits et grands peuvent assister à des séances de films courts, muets pour la plupart, datant du début de l’histoire du cinéma. Ainsi, ils peuvent découvrir ou redécouvrir Charlot, Laurel et Hardy, Harold Lloyd ou Buster Keaton, s’amuser devant les documentaires insolites de l’époque, déceler les premiers trucages et apercevoir les débuts de la couleur. L’accompagnement musical en direct leur fait revivre la magie des premières séances de cinéma. Depuis 2008, les séances sont présentées et animées par Mireille Beaulieu, accompagnée d’un musicien invité. Quant à la programmation, elle est assurée par Serge Bromberg de Lobster Films.
Soirée spéciale les Toiles Enchantées
Soirée caritative
Pour sa deuxième édition, Champs-Élysées Film Festival organise une soirée caritative au profit de l’association Les Toiles enchantées. Depuis 1997, l’association dirigée par Gisèle Tsobanian et présidée par Alain Chabat, offre à tous les jeunes hospitalisés ou handicapés des projections de films récents, sur écran géant, au moment même de leur sortie en salles.
Encouragée et soutenue par le corps médical, l’association :
– Donne l’accès à la culture et au divertissement aux enfants malades et hospitalisés ;
– Brise le quotidien difficile de ces enfants ;
– Les aide à lutter contre la maladie et le découragement.
Enfin, elle leur apporte ce sentiment d’évasion et de liberté dont ils ont grandement besoin. En 2012, 50 films ont été projetés par l’association sur 344 séances et 17 000 enfants ont assisté à ces projections dans 125 établissements partenaires de cette action. Les Toiles enchantées sont soutenues par de nombreuses personnalités, partenaires et professionnels du cinéma.
Soirée spéciale Les Toiles enchantées par Champs-Élysées Film Festival
Champs-Élysées Film Festival organise une soirée au profit des Toiles enchantées du Publicis Cinémas et présentera en avant-première un long-métrage en présence de l’équipe du film. De nombreux artistes soutenant l’association participeront également à cette soirée d’exception.
Tarifs de la soirée*
– 15 euros pour assister à la soirée
– 50 euros pour assister à la soirée complète avec cocktail dinatoire sur la terrasse Publicis, dans la limite des places disponibles.
*Les fonds récoltés seront entièrement reversés à l’association les Toiles enchantées.
LISTE DES SALLES PARTICIPANT AU FESTIVAL
Le Balzac
1, rue Balzac – 75008 Paris
Métro : Étoile (lignes 1, 2 et 6) ou George V (ligne 1)
Gaumont Marignan
27, avenue des Champs-Élysées – 75008 Paris
Métro : Franklin Roosevelt (lignes 1 et 9)
Gaumont Ambassade
50, avenue des Champs-Élysées – 75008 Paris
Métro : Franklin Roosevelt (lignes 1 et 9)
Le Lincoln
14, rue Lincoln – 75008 Paris
Métro : George V (ligne 1), Franklin Roosevelt (lignes 1 et 9)
Publicis Cinémas
129, avenue des Champs-Élysées – 75008 Paris
Métro : Étoile (lignes 1 et 6), George V (ligne 1)
UGC George V
144-146, avenue Champs-Elysées – 75008 Paris
Métro : Étoile (lignes 1, 2 et 6), George V (ligne 1)
MK2 Grand Palais
3, avenue Winston Churchill – 75008 Paris
Métro : Franklin Roosevelt (lignes 1 et 9) et Champs-Élysées
INFORMATIONS PRATIQUES
Bureau du festival au Wifi Café
Entrée RDC Publicis Group / Salon Eisenhower
133, avenue des Champs-Élysées
75008 Paris
Les accréditations professionnelles et presse seront à retirer au bureau du festival.
Tel : 01 47 20 12 42
Tarifs
Tarif habituel des salles.
Places mises en vente dans les salles participantes de Champs-Élysées Film Festival.
La carte UGC illimité et le Pass Gaumont Pathé sont acceptés.lémenceau (lignes 1 et 13)
Le festival en ligne
Pour connaître l’intégralité de la programmation, les horaires, les salles et suivre l’actualité du festival en direct, rendez-vous sur :www.champselyseesfilmfestival.com. Suivez également le festival sur twitter : @CEfilmfest
Facebook : Fan page : Champs-Elysées Film Festival
Après les critiques de « La Piscine », « Borsalino », « Le Guépard », « Monsieur Klein », « Le Cercle rouge », « Le Professeur« , je poursuis donc aujourd’hui le cycle consacré à Alain Delon sur inthemoodforcinema.com avec « Plein soleil » de René Clément, l’un des films que j’ai choisis dans le cadre de la programmation du ciné club du restaurant Les Cinoches.
Dans ce film de 1960, Alain Delon est Tom Ripley, qui, moyennant 5000 dollars, dit être chargé par un milliardaire américain, M.Greenleaf, de ramener son fils Philippe (Maurice Ronet) à San Francisco, trouvant que ce dernier passe de trop longues vacances en Italie auprès de sa maîtresse Marge (Marie Laforêt). Tom est constamment avec eux, Philippe le traite comme son homme à tout faire, tout en le faisant participer à toutes ses aventures sans cesser de le mépriser. Mais Tom n’est pas vraiment l’ami d’enfance de Philippe qu’il dit être et surtout il met au point un plan aussi malin que machiavélique pour usurper l’identité de Philippe.
« Plein soleil » est une adaptation d’un roman de Patricia Highsmith (écrite par Paul Gégauff et René Clément) et si cette dernière a été très souvent adaptée (et notamment le roman le « Talentueux Monsieur Ripley » titre originel du roman de Patricia Highsmith qui a fait l’objet de très nombreuses adaptations et ainsi en 1999 par Anthony Minghella avec Matt Damon dans le rôle de Tom Ripley), le film de René Clément était selon elle le meilleur film tiré d’un de ses livres.
Il faut dire que le film de René Clément, remarquable à bien des égards, est bien plus qu’un thriller. Par l’évocation de la jeunesse désinvolte, oisive, désœuvrée, égoïste, en Italie, il fait même penser à la « Dolce vita » de Fellini.
Cette réussite doit beaucoup à la complexité du personnage de Tom Ripley et à celui qui l’incarne. Sa beauté ravageuse, son identité trouble et troublante, son jeu polysémique en font un être insondable et fascinant dont les actes et les intentions peuvent prêter à plusieurs interprétations. Alain Delon excelle dans ce rôle ambigu, narcissique, où un tic nerveux, un regard soudain moins assuré révèlent l’état d’esprit changeant du personnage. Un jeu double, dual comme l’est Tom Ripley et quand il imite Philippe (Ronet) face au miroir avec une ressemblance à s’y méprendre, embrassant son propre reflet, la scène est d’une ambivalente beauté.
Si « Plein soleil » est le cinquième film d’Alain Delon, c’est aussi son premier grand rôle suite auquel Visconti le choisit pour « Rocco et ses frères ». Sa carrière aurait-elle était la même s’il avait joué le rôle de Greenleaf qui lui avait été initialement dévolu et s’il n’avait insisté pour interpréter celui de Tom Ripley ? En tout cas, avec « Plein soleil » un mythe était né et Delon, depuis, considère toujours Clément comme son « maître absolu ». Ils se retrouveront d’ailleurs peu après pour les tournages de « Quelle joie de vivre » (1960), « Les Félins » (1964) et enfin « Paris brûle-t-il ? » en 1966.
Face à lui, Ronet est cynique et futile à souhait. Le rapport entre les deux personnages incarnés par Delon et Ronet est d’ailleurs similaire à celui qu’ils auront dans « La Piscine » de Jacques Deray, 9 ans plus tard, le mépris de l’un conduisant pareillement au meurtre de l’autre. Entre les deux, Marge se laisse éblouir par l’un puis par l’autre, victime de ce jeu dangereux mais si savoureux pour le spectateur qui ne peut s’empêcher de prendre fait et cause pour l’immoral Tom Ripley.
L’écriture et la réalisation de Clément procurent un caractère intemporel à ce film de 1960 qui apparaît alors presque moins daté et plus actuel que celui de Minghella qui date pourtant de 1999 sans compter la modernité du jeu des trois acteurs principaux qui contribue également à ce sentiment de contemporanéité. « Plein soleil » c’est aussi « la confrontation entre l’éternité et l’éphémère, la beauté éternelle et la mortalité »*, la futilité pour feindre d’oublier la finitude de l’existence et la fugacité de cette existence. Les couleurs vives avec lesquelles sont filmés les extérieurs renforcent cette impression de paradoxe, les éléments étant d’une beauté criminelle et trompeuse à l’image de Tom Ripley. La lumière du soleil, de ce plein soleil, est à la fois élément de désir, de convoitise et le reflet de ce trouble et de ce mystère. Une lumière si bien mise en valeur par le célèbre chef opérateur Henri Decaë. L’éblouissement est celui exercé par le personnage de Tom Ripley qui est lui-même fasciné par celui dont il usurpe l’identité et endosse la personnalité. Comme le soleil qui à la fois éblouit et brûle, ils sont l’un et l’autre aussi fascinants que dangereux.
Acte de naissance d’un mythe, thriller palpitant, personnage délicieusement ambigu, lumière d’été trompeusement belle aux faux accents d’éternité, « Plein soleil » est un chef d’œuvre du genre dans lequel la forme coïncide comme rarement avec le fond, les éléments étant la métaphore parfaite du personnage principal. « Plein soleil », un film trompeusement radieux par lequel je vous conseille vivement de vous laisser éblouir !
*Phrase extraite de l’ouvrage de de D. Bantcheva, René Clément, de même que les citations d’Alain Delon extraites de l’interview publiée dans le livre en question.
Enfin, j’en profite pour vous rappeler que, si vous aimez les festivals de cinéma, la semaine prochaine sortira mon roman « Les Orgueilleux » qui se déroule entièrement dans le cadre d’un festival de cinéma. Pour en savoir plus dès à présent, suivez sa page Facebook, ici : http://facebook.com/LesOrgueilleux .
Après 15 jours sans avoir le temps de retrouver le doux chemin des salles obscures (autant vous dire que, vraiment, je ne pouvais faire autrement), était enfin revenu pour moi « Le temps de l’aventure » ou du moins celui d’aller voir le film éponyme, le 5ème long métrage réalisé par Jérôme Bonnell, six ans après sa belle peinture des âmes, son exquise esquisse de la solitude, « J’attends quelqu’un », qui m’avait fait si forte impression (dans lequel jouait d’ailleurs déjà Emmanuelle Devos), un film sur les savoureuses palpitations de l’attente, le bonheur du possible plutôt que celui de la certitude. La possibilité du bonheur, aussi : ce pourrait être d’ailleurs le titre de ce « Temps de l’aventure ».
Cela commence à Calais, avant l’entrée sur une scène de théâtre d’Alix, comédienne, (Emmanuelle Devos), qui joue une pièce d’Ibsen. Quelques minutes, palpitantes et angoissantes, à retenir son souffle, avant de se jeter dans l’arène. Avant de mettre le masque. Avant de devenir quelqu’un d’autre. Avant le temps de l’aventure. C’est finalement la métaphore de ce qu’elle sera et vivra le reste du film. Elle prend ensuite un train en direction de Paris. Dans le train, elle échange de furtifs regards avec un homme triste, un Anglais (Gabriel Byrne). A cet instant, il est juste un homme triste. Alix se rend ensuite à une audition (un des deux magistraux plans-séquences du film). Une véritable mise à nu. Puis elle remet le masque du jeu, décide s’en trop savoir pourquoi, aimantée, de retrouver « l’homme du train » dont elle a entendu par hasard la destination, et de jouer, d’oser, de se lancer dans l’aventure, de laisser libre cours à ses désirs…
Jérôme Bonnell a réussi à retranscrire ce qu’il y a sans doute de plus beau et de plus fragile dans l’existence : ces moments rares et fugaces où n’existe que le temps présent. Le bonheur en somme qui, parfois, surgit aux moments les plus inattendus ou terribles, et en est alors que plus précieux et exalté. Il dresse un magnifique portrait de deux êtres dans une situation de fragilité, « lost in translation », de ces situations qui conduisent aux belles et redoutables audaces, où le passé et l’avenir cèdent devant la force du présent.
Alix est presque une étrangère dans sa propre ville, perdue et libre à la fois, une actrice dont Paris est alors la nouvelle scène de théâtre, une scène qui la conduira à jouer mais aussi à tomber progressivement le masque. C’est palpitant comme un thriller. Notre souffle est suspendu à leurs regards, à leurs silences, à leurs pas qui peut-être ne se recroiseront plus.
C’est une belle journée d’été, un soir de fête de la musique et ils sont là et nulle part au milieu de cette frénésie et ce tourbillon. Le temps court mais pour eux il semble s’être arrêté. Le film est d’ailleurs aussi une très belle variation sur le temps, en plus de l’être sur le mensonge et la vérité, et le bonheur. Ce sont effet les « 24 heures de la vie d’une femme » coupée de tout ce qui nous relie habituellement à la réalité ou un semblant de réalité : téléphone, carte bleue et qui, peut-être, nous éloigne de l’essentiel. Ne plus pouvoir utiliser l’un et l’autre l’ancre encore plus dans le temps présent.
Ce film est plein de fragilité, de sensibilité, à fleur de peau, plein de délicatesse, aussi lumineux et solaire que son actrice principale qui irradie littéralement et dont la caméra de Jérôme Bonnell est amoureuse. Elle arrive à nous faire croire à cette rencontre qui aurait pu être improbable et à la magie éblouissante de l’instant présent (aidée par la qualité de l’écriture, aussi). Face à elle, Gabriel Byrne impose sa belle présence, emmuré dans le silence, parfois peut-être un peu trop mutique mais cela contribue aussi à son charme mystérieux. De leurs faces-à-faces exhale une émotion incandescente.
Ajoutez à cela une scène aussi hilarante et burlesque que terrible et douloureuse avec la sœur d’Alix et vous obtiendrez un petit bijou non formaté quand le cinéma nous donne de moins en moins d’histoires d’amour ou d’histoires d’amour qui ne soient pas mièvres ou caricaturales et quand le cinéma tend de plus en plus, à mon grand désarroi, à rentrer dans des schémas et quand les médias (les dits traditionnels et les autres d’ailleurs), semblent se contenter d’évoquer ces films-là. Non, il n’y a pas que les profs, gamins et autres amours et turbulences aux titres aussi originaux et subtils que leurs contenus.
Un film sur une passion éphémère (ou peut-être pas…) porté par une actrice étincelante et qui nous prouve que le bonheur peut parfois être un présent, un film qui laisse un goût d’éternité et nous donne envie d’arrêter le temps ou en tout cas de croire que le temps parfois peut s’arrêter, même quand, ou a fortiori quand, la réalité est douloureuse et implacable. « Le temps de l’aventure » est un hymne subtile et délicat au présent, au jeu aussi, à la vie qui peut en être un aussi. Un film d’une mélancolie solaire, une belle réflexion sur le bonheur et la vérité, avec un air truffaldien (plane d’ailleurs l’ombre d’un certain Antoine) qui m’a emportée et m’a accompagnée longtemps après le générique de fin avec le goût persistant de cette parenthèse enchantée, de tristesse et d’espoir mêlés. Finalement une sorte de mise en abyme ou de métaphore du cinéma, et de sa magie : l’espace de quelques minutes, nous faire croire au vol du temps suspendu. Et au spectateur de décider s’il veut y croire, si cela modifiera le cours de l’existence (la sienne et celle des personnages) ou non…
Comme chaque année, un mois avant l’ouverture du Festival de Cannes, à Paris, a lieu la conférence de presse d’annonce de la sélection qui, cette année s’est déroulée, non pas au Grand Hôtel comme ces dernières années mais sur les Champs-Elysées, à l’UGC Normandie. Avant de vous livrer cette enthousiasmante sélection 2013 et le compte-rendu de la conférence de presse, au préalable, je vous rappelle que je vous ferai vivre le Festival en direct du 14 au 27 Mai. Certes, ce sera (déjà !) mon 13ème Festival de Cannes et jamais, lorsque j’y étais allée pour la première fois après avoir été sélectionnée par le Prix de la jeunesse en 2001, non, jamais, je n’aurais imaginé avoir le bonheur d’y retourner, quoiqu’il arrive, chaque année. Les années n’ont pas entamé la passion, bien au contraire, et c’est aussi la voix de la passion que je souhaite continuer à faire entendre sur mes sites, en particulier quand les sources d’informations se multiplient et quand cela devient parfois une course vaine à l’immédiateté, souvent au détriment de la réflexion, parfois indispensable pour réellement appréhender un film. Je vous rappelle au passage (puisque je reçois fréquemment des emails adressés à « mes collaborateurs ») que mes 7 sites sont créés et rédigés par une seule et même personne.
Avant de commenter la sélection, une dernière digression qui n’en est pas tout à fait une pour vous recommander à nouveau le livre du Président du Festival Gilles Jacob, publié le 24 Avril prochain, chez Flammarion, intitulé « Les pas perdus » (dont vous pouvez retrouver ma critique, ici). J’espère vous donner envie de les suivre si je vous dis que ces « Pas perdus » s’achèvent par un hommage à la vie, une douce confusion entre cinéma et réalité, et par « Woody », évidemment par Woody dont le plaisir à mélanger fiction et réalité, l’enthousiasmante et enthousiaste curiosité, l’amour du cinéma et plus encore l’humour, décidément, le rapprochent tant. Leur lecture, elle, s’achève par l’envie de réécouter la chanson de ces Pas perdus et de retourner sur ce doux rivage bercé par le flux et le flot d’une mémoire composée d’oublis judicieux et de souvenirs drôles, élégants, émouvants. Pouvoir, inestimable, de ce doux « démon » de l’écriture que de rendre universelle une mélodie finalement très personnelle et que de rendre harmonieux tous ces souvenirs épars de 7 décennies. Un savoureux et mélodieux tourbillon de (la) vie, de mots et de cinéma, « en-chanté» et enchanteur qui est aussi un avant-goût de ce qu’est (aussi) le Festival de Cannes.
Lorsque le Président du Festival Gilles Jacob et le Délégué général Thierr Frémaux (qui ont en commun un enthousiasme et une passion pour le cinéma communcatifs ) font leur entrée dans la salle de l’UGC, celle-ci retient son souffle. L’évènement revêt toujours une joyeuse solennité (pour moi en tout cas) même si pour certains c’est surtout l’occasion de se revendiquer tristement blasés ou du moins de s’en donner l’air.
Cela commence par « le mot du président » puis Thierry Frémaux dévoile la sélection tant attendue. Gilles Jacob a ainsi rappelé le rôle essentiel du festival « la maison où viennent s’abriter les artistes en danger », « Cannes, terre d’accueil» tout en évoquant cette belle initiative pour l’année 2013 quand la liberté est mise à rude épreuve dans tant d’endroits du globe : « L’année 2013 illustre au sens propre cette ligne de conduite. Nous avons invité en effet des dessinateurs de presse qui se battent à leur manière pour la liberté. Sous l’égide de Plantu, nous présenterons à l’étage de la presse une exposition de dessins humoristiques autour du cinéma, dessins vifs et talentueux. Petite flamme du caricaturiste dont l’art est de tout dire, de tout résumer en une image, prenons garde qu’elle ne s’éteigne jamais : c’est le dernier rempart contre le despotisme et la dictature du fort sur le faible. En programmant un ensemble où vibre un appel à l’indocilité, le festival n’a pas craint de prendre le risque qu’on l’applique à lui-même! » Le 20 Mai, aura ainsi lieu une vente aux enchères au profit de Cartooning for Peace.
Gilles Jacob a également fait l’éloge de « Lady Jane » (Jane Campion, l’occasion pour moi de vous rappeler qu’elle présidera cette année le jury de la Cinéfondation et des courts métrages, de retour à Cannes, après avoir présenté « Bright star » en 2009, alors en compétition, le récit des amours contrariées du jeune poète anglais John Keats et de sa voisine Fanny Brawne) dont le parcours cannois est exemplaire mais aussi symptomatique du rôle d’accompagnement et de « propulseur » de carrière que peut jouer Cannes. « C’est une force, une unité, un lyrisme sec, une violence. Elle sait de quoi elle parle. Ses trois courts-métrages montrés groupés la première fois qu’elle est venue, en 86, disaient tout de son univers. Ils étaient grands pour toutes ces qualités mais aussi parce qu’ils ne répétaient pas ce qui existait déjà. Et 7 ans après « Peel », « La Leçon de piano » a gagné la Palme d’or. Quel bel exemple, quel rêve pour nos futurs cinéastes… », a ainsi rappelé Gilles Jacob.
Ce dernier a également annoncé la composition du jury qui l’accompagnera. Elle sera ainsi accompagnée par « Maji-daAbdi, réalisatrice et productrice éthiopienne, par Nicoletta Braschi, actrice italienne, par Nandita Das, actrice indienne et par Semih Kaplanoglu, réalisateur turc. »
Vous le saviez déjà, puisque je vous en avais parlé, ici : c’est « Gatsby le magnifique » le film de Baz Luhrmann avec notamment Leonardo DiCaprio, Carey Mulligan et Tobey Maguire qui ouvrira cette 66ème édition. Je suis curieuse de découvrir cette nouvelle adaptation du roman de Francis Scott Fitzgerald après l’adaptation par Jack Clayton en 1974 qui nous laissait avec l’irrésistible envie de relire encore et encore le chef d’œuvre de Fitzgerald et d’être dangereusement grisés par l’atmosphère du film et du livre : de chaleur écrasante, d’extravagance et d’ennui étrangement mêlés dans une confusion finalement criminelle. Un film empreint de la fugace beauté de l’éphémère et de la nostalgie désenchantée qui portent le fascinant et romanesque Gatsby. L’élégance mélancolique et romantique et le jeu irréprochable de Robert Redford sont aussi pour beaucoup dans cette réussite. Jusqu’ici, je n’aurais jamais imaginé un autre Gatsby mais s’il y a bien un acteur qui pourrait me faire changer d’avis, c’est Leonardo DiCaprio qui, tant de fois, que ce soit dans « Les noces rebelles » de Sam Mendes ou « Shutter island » de Martin Scorsese s’est glissé de manière époustouflante dans la peau de personnages si différents.
Vous comprendrez donc à quel point je me réjouis également de la venue de Robert Redford qui viendra à Cannes cette année pour « All is lost » de J.C Chandor (hors compétition) et à qui le festival a l’excellente idée de rendre un hommage. Un acteur rare dans tous les sens du terme, et d’une élégance tout aussi rare.
Je vous l’avais déjà annoncé avant-hier : c’est Sofia Coppola qui donnera le coup d’envoi à Un Certain Regard, le jeudi 16 Mai, avec « The Bling Ring », un film avec Emma Watson dans le rôle-titre, Taïssa Farmiga, Leslie Mann et Kirsten Dunst. L’histoire vraie d’un groupe d’adolescents californiens qui cambriolèrent les maisons de plusieurs célébrités hollywoodiennes d’octobre 2008 à août 2009. Parmi leurs victimes : Megan Fox, Orlando Bloom, ou encore Paris Hilton…
Le jury Un Certain Regard sera cette année présidé par Thomas Vinterberg, en compétition en 2012 avec « La Chasse » pour lequel Mads Mikkelsen (également attendu à Cannes) avait obtenu le prix d’interprétation.
Nous savions également déjà que l’Inde serait cette année le pays invité à l’honneur. Le cycle 100 ans de cinéma indien sera l’occasion de rendre hommage à la nouvelle génération cinéma indien et pour le festival d’accueillir notamment Amitabh Bachchan, véritable star dans son pays, également au générique de « Gatsby le magnifique » pour lequel il viendra à l’ouverture.
De cette édition, nous connaissions également la très belle affiche avec Joanne Woodward et Paul Newman, une photo d’une beauté étourdissante, prise sur le tournage de « A New Kind of Love » de Melville Shavelson, et qui nous invite à un tourbillon de cinéma, à un désir infini de pellicule, le désir infini…comme celui (de cinéma) que suscite Cannes. Une affiche qui donne l’illusion du mouvement, de la profondeur, du cinéma donc. Une affiche moderne et intemporelle, d’un noir et blanc joyeusement nostalgique, paradoxale à l’image de tous ces cinémas qui se côtoient à Cannes. Une affiche qui nous donne envie de ce tourbillon de (la) vie, d’envies, de cinéma, d’envies de cinéma, un vertig(o)e (presque hitchcockien) troublant. Thierry Frémaux a par ailleurs rappelé que la présence de Joanne Woodward était espérée à Cannes.
« Nous allons faire en sorte qu’elle soit joyeuse, généreuse, plein de cinéma, de surprises, de stars» a annoncé en préambule Thierry Frémaux à propos de cette 66ème édition. Il a également devancé les polémiques récurrentes en précisant : « On a coutume de dire qu’il y a beaucoup d’habitués. Les grands auteurs font les grands films. » « Pourquoi se priverait-on, au nom du renouvellement permanent, des grands auteurs ? Encore une fois les grands metteurs en scène font de grands films. » Nous pourrions difficilement lui donner tort d’autant que les nombreuses sections cannoises permettent à de nouveaux talents d’émerger.
Il a également tenu à préciser que si certains films évoqués par la presse n’avaient pas été retenus, c’est souvent qu’ils n’avaient même pas été présentés, précisant également que, auparavant, le comité de sélection recevait les films beaucoup plus longtemps avant car le délai de post-production était très long, ce que la révolution du numérique a évidemment changé.
Il a également devancé une autre polémique (l’an passé il avait été reproché au festival l’absence de femmes dans la compétition officielle) concernant la présence d’une seule femme en compétition (Valeria Bruni Tedeschi pour « Un château en Italie ») précisant qu’ils recevaient « des films dont ne nous préjugeons pas des qualités selon que réalisés par des hommes ou des femmes. », évoquant notamment le problème dans les écoles de cinéma. « Ce n’est pas à Cannes une fois par an qu’il faut se poser la question. », « On s’y attendait à la polémique sur ce sujet. On a discuté de cela avec Najat Vallaud-Belkacem et Aurélie Filippetti » « Là où nous pouvons le faire, il y aura parité », ce qui est par exemple le cas du jury de la Cinéfondation et des courts-métrages a rappelé Gilles Jacob puisque celui-ci sera majoritairement composé de femmes.
Lors de la conférence ont donc été annoncés 19 films en compétition (que vous pourrez découvrir ci-dessous) parmi les 1858 longs-métrages soumis au festival même si la liste pourra être prochainement complétée, comme c’est le cas chaque année. Le jury dont nous savons seulement pour l’instant qu’il sera présidé par Steven Spielberg (retrouvez, ici, mes critiques de films de ce dernier) que Thierry Frémaux dit déjà « très impliqué » devra donc décerner la palme d’or 2013 parmi les films suivants.
Au programme, figurent beaucoup de français avec, pour mon plus grand plaisir François Ozon, en compétition pour « Jeune et jolie » (venu une seule fois en compétition en 2003 avec « Swimming pool », en attendant (re)voyez « Dans la maison »), Arnaud Desplechin (avec son premier film américain « Jimmy P. »), Arnaud Des Pallières ( qui vient à Cannes avec « Michael Kohlhaas » …et avec Mads Mikkelsen dont je vous rappelle qu’il avait reçu le prix d’interprétation du Festival de Cannes 2012 pour « La Chasse » de Thomas Vinterberg, lui-même président d’un Certain Regard cette année), Abdellatif Kechiche (« La vie d’Adèle »), et Roman Polanski (« La Vénus à la fourrure ») sans oublier la franco-italienne Valeria Bruni Tedeschi (« Un château en Italie »).
A propos de Roman Polanski, venu pour « Tess » l’an passé, Thierry Frémaux a précisé qu’il était un « réalisateur polonais » et que, avec « La vénus à la fourrure » , il était« dans la condition d’Haneke l’an dernier », qu’il était par ailleurs « de plus en plus difficile de dire quelle est la nationalité d’un film » prenant l’exemple de Guillaume Canet qui a tourné « Blood ties » aux USA ou de Desplechin dont « Jimmy P. » est un film tourné aux USA avec Mathieu Amalric et Guillermo Del Toro.
Deux autres films français seront donc également présentés hors compétition : « Blood Ties », de Guillaume Canet et « Zulu » de Jérôme Salle, en clôture du festival.
Parmi les films en compétition, nous retrouvons 4 films américains, 4 grands cinéastes: « Behind the Candelabra » (« Ma vie avec Liberace ») de Steven Soderbergh, « Inside Llewyn Davis » des frères Coen, « The Immigrant » de James Gray, (film annoncé comme « très sombre » dans lequel joue notamment Marion Cotillard, à l’affiche de deux films de cette édition 2013) et « Nebraska » d’Alexander Payne.
Plusieurs films d’acteurs sont également au programme puisque si Valeria Bruni-Tedeschi aura les honneurs de la sélection officielle avec « Un château en Italie », il y aura également James Franco qui viendra présenter « As I lay dying » à Un Certain Regard ou encore « Miele » de Valeria Golino également à Un Certain Regard.
Parmi les grands évènements, en plus de l’hommage au cinéma indien et l’hommage à Robert Redford, à signaler l’hommage à la carrière de Jerry Lewis.
Parmi les films très attendus, après « Drive », il y aura également « Only god forgives » de Nicolas Winding Refn au sujet suquel Thierry Frémaux a d’ailleurs parlé de « film radical de cette sélection ». « Ne vous attendez pas à Drive 2 », a-t-il ajouté.
Il a également évoqué le film de Soderbergh, « Ma vie avec Liberace » décidément très prolifique ces derniers temps (je reviendrai prochainement sur le très réussi « Effets secondaires ») film sur le pianiste Liberace, « pas un un biopic complètement » précisant qu’ « il voulait être hors compétition. On l’a convaincu d’être en compétition en particulier parce qu’il a annoncé que c’était son dernier. Or, son 1er a gagné la palme d’or. Nous lui souhaitons le même futur » avant de raconter lui avoir envoyé un long email pour le convaincre, se terminant par « Say yes », ce à quoi Soderbergh a répondu par un laconique et décisif « Yes ». Matt Damon et Michael Douglas, dans la distribution, viendront à Cannes pour l’occasion.
A propos d’Alexander Payne, Thierry Frémaux a précisé qu’il était « à l’intérieur du système des studios continuant à leur proposer des films que d’habitude ils ne produisent pas. Film que nous avons vu il y a 48H. »
« Ethan et Joel Coen sont contents de retrouver leur oncle Gilles» a-t-il ironisé (revoyez « Une journée particulière »…) à propos de ce « film qui raconte l’émergence, l’invention et le succès de la Folk song américaine »
A propos de « The immigrant », le nouveau titre du film de James Gray : « Nous verrons si sa présence à Cannes sera comme d’habitude » a ajouté Thierry Frémaux faisant référence à l’accueil mitigé de la presse à Cannes pour ses précédents films contrastant avec le succès en salles et égratignant gentiment une presse souvent versatile et injustement assassine, en particulier à Cannes. Profitez-en pour revoir le sublime « Two lovers », Un film d’une tendre cruauté, d’une amère beauté, et parfois même d’une drôlerie désenchantée, un thriller intime d’une vertigineuse sensibilité à l’image des sentiments qui s’emparent des personnages principaux, et de l’émotion qui s’empare du spectateur. James Gray parvient à faire d’une histoire a priori simple un très grand film d’une mélancolie d’une beauté déchirante qui nous étreint longtemps encore après le générique de fin.
Le cinéma asiatique sera également présent avec notamment Takashi Miike avec « Shield of straw », en compétition, pour un « film criminel, de poursuite, policier, qui en dit long de la société japonaise » mais aussi Jia Zhangke, également en compétition officielle : « on apprendra beaucoup de ce qu’est la Chine contemporaine dans ce film à histoires » a ainsi précisé Thierry Frémaux.
Au programme également, « un film mexicain qui dit que dans la désagrégation absolue que connait ce pays avec la drogue il y a quand même des lueurs d’espoir» ou encore « Le Passé » d’Ashgar Farhadi, thriller psychologique tourné à Paris avec Tahar Rahim et Bérénice Béjo. Tahar Rahim sera donc de retour en compétition après le Grand prix reçu en 2009 par « Un Prophète » de Jacques Audiard et « A perdre la raison » de Joachim Lafosse à Un Certain Regard l’an passé.
Enfin, la conférence de presse s’est achevée par quelques questions de la presse parmi lesquelles « Est-ce que la crise affecte le cinéma ? », ce à quoi Thierry Frémaux a répondu ceci :
« La crise a commencé en 2008 et le festival n’a jamais été affecté du point de vue de sa santé économique, jamais en terme de présence, d’accréditation. », « Nous sommes très heureux de la sélection, néanmoins beaucoup de films n’y sont pas n’étant pas présentés », « Plutôt moins une santé éclatante sur le plan artistique et économique. Il est arrivé très souvent que des gens se montrent heureux et surtout soulagés par leur sélection officielle. Je ne révèle pas un secret en disant que le cinéma connaît une petite crise. Le festival s’associe aux débats qui ont lieu en ce moment sur cette notion d’exception culturelle. Nous continuons à dire que le système français produit une bonne santé artistique. »
Il a terminé en saluant le travail de l’Agence Bronx sur l’affiche dont je vous parlais plus haut et par un judicieux clin d’œil au débat actuel en précisant que « 2 films montrent que l’amour concerne tout le monde », faisant notamment référence au film de Steven Soderbergh «Ma vie avec Liberace ».
C’est sur ces belles paroles que s’achève ce premier article sur cette sélection qui s’annonce réjouissante et éclectique (bien sûr, j’y reviendrai chaque jour pour la détailler) et que je vous donne rendez-vous chaque jour sur http://inthemoodforfilmfestivals.com pour de nouvelles informations sur le festival, de nouvelles critiques de films, de nouveaux « bons plans ».
J’en profite pour vous parler de mon roman « Les Orgueilleux » puisqu’il se déroule dans le cadre d’un festival de cinéma et puisqu’il qui sortira début Mai, juste avant le festival. Il sera publié chez Numeriklivres. Ce roman possède un compte twitter http://twitter.com/LesOrgueilleux et une page Facebook http://facebook.com/LesOrgueilleux sur lesquels vous pourrez recevoir de nombreuses informations en avant-première.
En attendant mon compte-rendu complet de la conférence de presse d’annonce de sélection du 66ème Festival de Cannes à laquelle j’ai eu le plaisir d’assisster ce matin, avec mes commentaires sur la sélection (cet article sera complèté dans la journée), retrouvez, ci-dessous, l’enthousiasmante sélection 2013 que je me réjouis d’avance de vous faire suivre en direct pour la 13ème année consécutive ici et surtout sur http://inthemoodforfilmfestivals.com (sur lequel vous trouverez ce même article sous le bon format pour lire les titres en entier).
C'est demain, à 11H, qu'aura lieu la conférence de presse d'annonce de la sélection du 66ème Festival de Cannes par Gilles Jacob et Thierry Frémaux. Je vous propose de me suivre en direct sur twitter sur http://twitter.com/moodforcinema . Des éléments du programme ont d'ores et déjà été dévoilés, retrouvez-les sur mon site consacré au Festival de Cannes http://inthemoodforfilmfestivals.com sur lequel vous pourrez aussi trouver de très nombreuses rubriques et informations sur le Festival de Cannes. Accédez à ce site en cliquant sur la photo ci-dessous.
Ce soir, Vincent Delerm sera à l'Olympia. Je n'y serai malheureusement pas. A cette occasion, retrouvez, ci-dessous, "l'article" que je lui avais consacré suite à son concert à La Cigale en 2006 et bon concert à ceux qui auront le plaisir et la chance d'y aller! Egalement, ci-dessus, un petit teaser et le résumé de ce concert, ci-dessous, histoire de regretter un peu plus...
"Memory", spectacle de et avec Vincent Delerm. Mise en scène de Vincent Delerm, avec la complicité artistique de Macha Makeïeff. Textes et chansons de Vincent Delerm. Musicien Nicolas Mathuriau. Lumières Nicolas Maisonneuve.
Il y a toujours eu du théâtre dans les spectacles de Vincent Delerm. Depuis dix ans, ses 4 albums ont été l’occasion de mettre en scène les déambulations d'un personnage noir et blanc, ses pensées intérieures, son cinéma muet.
C'est l'inverse cette fois-ci. Memory est un spectacle de théâtre, prétexte à présenter des chansons, écrites pour ce projet et ne figurant sur aucun album. Elles accompagnent la vie et les questionnements de Simon que Vincent Delerm interprète, accompagné du multi-instrumentiste Nicolas Mathuriau.
Simon s'interroge sur le temps qui passe, sur la façon dont les modes se démodent, sur ce que nous attendons d'une existence, sur ce qui permettrait de ne pas se retrouver un beau soir « blanchi comme un cheval fourbu et glacé dans un lit de hasard ». « Avec le temps » est sa chanson préférée mais elle lui fait tellement d'effet qu'il ne supporte de l'écouter que dans sa version italienne, en été, sur un radio-cassette de voiture qui fait passer la bande un peu au ralenti.
Memory parle de notre rapport au temps, aux âges de la vie et à la disparition.
Avec la participation vocale et amicale de Woody Allen.
Un soir de 29 novembre 2006 à La Cigale
C’était un soir de novembre à la Cigale,
D’ailleurs cela a commencé par leurs voix si musicales
Avec aussi le charme suranné d’images un peu jaunies
Sur un rideau blanc quand même un peu décrépi
Puis, l’un s’évanouit, l’autre apparut à nos yeux attendris, tout ouïe aussi
Dans une salle qui aurait pu être de Chatenay Malabry
Ou recevoir l’archevêque de Canterbury
Mais c’était dans mon impitoyablement belle ville de Paris
Là où le faux pas n’est pas permis
Où, pour presque rien,
Cela peut s’achever en dénouement shakespearien
Et puis des piqûres d’araignées
Au doux présent nous ont ramenés
A la poésie d’une époque un peu désenchantée
Alors, son regard aiguisé il a baladé
Avec son allure élégamment dégingandée
Sur son époque passée enchantée
Qu’il sait si joliment nous faire partager, regretter
Sur son époque actuelle
Sur laquelle il pose et ose son regard faussement cruel
Avec sa voix devenue mélodieuse
Sublimée par les notes de son piano, langoureuses
Comme de belles et filmiques histoires
Qu’il conterait à d’éternels enfants dans le noir
Toujours l’ironie au bord des lèvres
La pudeur de celui qui ne renonce pas aux rêves
Qui sait que l’enfance est à jamais révolue
Celle qui ne l’a jamais autant ému
Qu’il nous appartient d’en garder toujours la folie
De la raviver par notre goût immodéré d’envies, en vie,
Qui cache sa nostalgie derrière une douce ironie
Raillant Renaud, les capricornes, les koalas, juste la vie, surtout lui
Hitchcock Truffaut les entretiens
Ca aussi, nous avons en commun
Cela ressemblait à un film de Fellini
Avec lui, nous sommes allés en Italie
Cela ressemblait à du Woody Allen
L’humour pour si bien cacher ses peines
Cela ressemblait à du Chaplin, simplement finalement à Delerm
Qui, de sa plume, a capturé les plaies des temps modernes
Empreint de toute la nostalgie de Truffaut
Cela ressemblait à un film avec Jean-Pierre Léaud
Qui se regarde et s’écoute comme un film d’antan
Aussi captivant que la voix suave de Fanny Ardant
On aurait dit ce film avec Charles Denner
Dont il aurait pu composer l’air
Cela ressemblait à du cinéma
Il devrait passer derrière la caméra
Et puis son air quelque peu distant
Peut-être intimidé par la présence de son Philippe de parent
Ou simplement l’humilité maladroite du talent
Lecteurs du Figaro Madame ou de Libé
A sa place le public l’a trop timidement entonné
Par des diapos pourtant bien aidé
Pour, avec lui, se retrouver en natation synchronisée
Il a pourtant finalement si bien su l’envoûter, l’électriser
Malgré l’air un peu blasé
De certains Parisiens bobos par Renaud raillés
Ou de provinciaux qui ont Sardou manqué
Et se sont à La Cigale égarés
Disant Delerm c’est bien mais faut aimer Delerm
A moins qu’ils n’aient eu la déveine
De dîner auparavant avec Anita Pettersen
Réveillés quand même par le duo avec Fersen
Qui nous a entraînés dans sa rengaine
La salle a enfin trouvé son entrain
Enchaînant les rappels, tapant dans les mains
Pour oublier le petit matin, en vain
Car, forcément, il succèderait, chagrin
A ce soir qu’on aurait cru sans lendemain
J’aurais aimé faire la peau
Aux maudits qui remettaient trop tôt leurs manteaux
Avant même le rideau, le dernier écho
Habitués à zapper, passer, décrier, éluder
Prisonniers encore de leurs piètres et opiniâtres réalités
Si pressés toujours de la retrouver
Métro Boulot Dodo
Finalement des amateurs égarés de la dame au chapeau
Surtout ne pas rater le dernier métro
Finalement d’autres admirateurs de Truffaut
Pourtant le repos arrive bien assez tôt
Pour se priver de celui des maux
Engloutis dans cette avalanche de jolies nostalgies
Pas seulement de Chatenay Malabry
Déjà, encore, j’étais ailleurs, sur le quai des Grands Augustins,
Avec peut-être un livre de Modiano à la main
Et tant de rêves dans ma tête
Qui plus que jamais chantaient à tue-tête
Quelque chose comme un air de fête
Et puis, il le fallait alors je suis sortie
Avec une image improbable de mariachis
Enveloppée aussi d’un voile d’une réconfortante mélancolie
Suscitée par son enchanteresse poésie
Moi et mes rêves à la folie
Qui crois aux quatrièmes de couverture
Qui peuvent effacer toutes les blessures
Qui sais les soirs d’été à Ambroise Paré
Mais aussi que tout peut en un jour changer, révéler, réveiller
Ignorant la chaleur ou le froid ou la pluie
Ignorant si j’étais à Paris ou Chatenay Malabry
En rentrant, j’ai admiré plus que jamais l'incomparable charme germanopratin
Tiens, tiens le quai des Grands Augustins
Après être passée devant le Carrousel illuminé
De son incomparable beauté auréolé
Comme une chanson de Delerm un soir d’été
Insatiable esthète acharnée
Si seulement c’était un métier
Je dois avouer avoir quelques chansons absentes regretté
Ainsi, j’aurais aimé savourer sa délicieuse heure du thé
Entendre la voix de Jean-Louis
Voir le visage de Fanny, aussi
C’était un soir à La Cigale
Avec celui que j’ai découvert par son imitateur intarissable
Dans le Deauville de Trintignant, subrepticement ensorcelant
Celui qui n’est jamais décevant
Le mien celui qui suspend le vol du temps,
Je vous écris dans le silence qui s’installe
Le silence lénifiant après un doux soir à la Cigale,
Dé(i)fiant le temps, la réalité, l’ennui
Un moment de poésie, un beau moment de vie, de nostalgie, de mélancolie, de rêveries
Juste envie de dire merci. Allez-y. Courrez-y.
Malgré la ville normale
Malgré les voitures banales
Il y aura toujours le chant des cigales
C’était juste et tellement un soir de novembre inoubliable à La Cigale