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Par Sandra Mézière. Le 7ème art raconté avec passion depuis 2003. 4000 articles. Festivals de cinéma en direct : Deauville, La Baule, Cannes, Dinard...Critiques de films : avant-premières, à l'affiche, classiques. Actualité de romancière. Podcast.
Ce soir, ne manquez sous aucun prétexte "Ludwig ou le Crépuscule des Dieux" de Luchino Visconti (sur Ciné + club à 20H40) et retrouvez ma critique, ci-dessous.
Critique de "Ludwig - le Crépuscule des Dieux" : un opéra funèbre d'une vertigineuse beauté
Aparès mon dossier sur « Le Guépard », je vous propose aujourd’hui la critique d’un autre chef d’œuvre de Luchino Visconti, son dernier (même s’il réalisa encore deux films ensuite) datant de 1972 : « Ludwig ou le Crépuscule des dieux ». Coproduction italienne, française et allemande, il s’agit du dernier volet de sa trilogie allemande également composée des « Damnés » (1969) et de « Mort à Venise » (1971). Visconti voulait initialement réaliser l’adaptation de « A la recherche du temps perdu » de Proust mais, faute de financements, en attendant que ce projet puisse voir le jour, il décide de tourner « Ludwig ». D’une durée initiale de 3H40 le film sort en France avec une durée de 3H, encore davantage malmené, contre les vœux de Visconti, pour la sortie en Allemagne. Après la mort de Visconti, le film est vendu aux enchères par les producteurs en faillite et est adjugé pour 68 millions de lires à des proches du cinéaste qui se cotisent, avec le soutien de la RAI, afin de récupérer l’intégralité des bobines. Après la mort de Visconti, Ruggero Mastroianni et Suso Cecchi d’Amico remonteront une version approchant des quatre heures et dix minutes d’origine.
Ludwig (Helmut Berger) c’est le portrait tragique du roi Louis II, devenu, à 19 ans, en 1864, roi de Bavière, royaume allemand encore autonome, entre la Prusse et l'empire austro-hongrois. Sa rencontre avec Wagner (Trevor Howard), la même année, va bouleverser l’existence de l’un et de l’autre. Le roi y trouvant une amitié et un sujet d’admiration, le compositeur un riche et puissant mécène contribuant à son succès. Epris de sa cousine l’impératrice Elisabeth d’Autriche (Romy Schneider) qui, comme Wagner, le décevra, il se fiance avec sa sœur Sophie (Sonia Petriva) avant de rompre les fiançailles puis de sombrer dans la solitude et la démence.
Comment parler d’un film dont chaque plan est un tableau somptueux et dont chaque seconde est un hymne à la beauté qui imposent le silence ? Comment rendre hommage à ce chef d’œuvre fascinant ? Aucun mot sans doute ne pourra transcrire ce que les images de Visconti célèbrent magnifiquement, visuellement et musicalement. Dès les premiers plans, cela vous heurte et vous subjugue tout à la fois, et vous coupe le souffle : une magnificence visuelle tragique et ensorcelante. Le visage du roi, d’une beauté d’abord jeune mais grave et mélancolique déjà. Des scènes entrecoupées de plans fixes de témoins de l’Histoire et de son histoire qui s’expriment face à nous, le visage à demi dans la pénombre, voilé à l’image de la vérité que, sans doute, ils trahissent. Ils nous prennent alors à témoin de la folie de ce roi ou en tout cas de ce que eux appellent folie et ne pourront, de leur médiocrité, sans doute jamais comprendre : son goût des arts, de la beauté, de la liberté. Comment pourraient-ils comprendre ce roi épris de liberté et prisonnier des conventions de son rang ? Comment pourraient-ils comprendre ce roi si différent d’eux : homosexuel, esthète, amoureux de la liberté et des arts ?
Tandis que tout se décompose : son visage, son pays, son entourage, ses dernières illusions reste cette beauté inaltérable de l’art mais une beauté hantée déjà par la fatalité et la mort, une beauté douloureuse soulignée par la somptuosité des décors et des costumes. Des salons byzantins de Neuschwanstein à la grotte de Linderhof aux galeries de miroirs de Herrenchiemsee, la caméra de Visconti, accompagnée de la musique de Wagner (Tannhäuser ; Tristan und Isolde) ou de Schumann (Kinderscenen), en caresse les lignes baroques, admirables, raffinées et extravagantes, la beauté démesurée et tragique, nous émouvant aux larmes comme Ludwig l’est par la musique de Wagner.
Si, malgré la décomposition du monde de ces dieux au crépuscule (le Crépuscule des dieux est le nom d'un drame musical de Wagner) qui l’entourait, la beauté était la dernière lueur de l’espoir chez le Prince de Salina dans « Le Guépard », elle est ici désespérée mais non moins éblouissante, signe d’une immortalité impossible, ce à quoi les châteaux plus spectaculaires les uns que les autres que fit construire le roi ne changeront rien.
Ludwig c’est donc Helmut Berger à la fois fragile et hautain, solitaire et exalté, puissant et perdu, en force et en retenue. Au fur et à mesure que les années s’écoulent, que les désillusions s’accumulent, que son idéalisme choit, le visage et le regard de l’acteur s’imprègnent de plus en plus de gravité, de déchéance, de noirceur mais il gagne aussi notre sympathie, nous, juges impuissants pris à témoin. Face à lui Romy Schneider prend sa revanche sur les Sissi, ce personnage candide et frivole dont elle a si longtemps voulu se détacher qu’elle incarne ici à nouveau mais tout en mystère, ambigüité. Impériale impératrice qui semble voler plus qu’elle ne marche tel un cygne noir, élégant, gracieux, sauvage qui ressemble tant (trop) au Ludwig des premières années.
Visconti, trois ans avant sa mort, comme un écho testamentaire, nous livre une subtile mise en abyme qui interroge et illustre la beauté de l’art, une symphonie visuelle et sonore, un chant de désespoir, un film d’une flamboyance crépusculaire, une réflexion ardente et vertigineuse sur l’art, la solitude, la folie enchaînés douloureusement et sublimement sur la musique de Wagner, comme en une fatale étreinte. Un hymne à la beauté des corps et des âmes, fussent-elles (ou surtout car) torturées. Un hommage à l’art. Au sien. A celui dont la beauté transcende ou isole. A celui qui perdra un roi, héros romantique, trop sensible, trop exalté, trop différent. Le portrait d’un roi à son image, un opéra funèbre à la beauté inégalée, sombre et éblouissante, et qui lui procure ce qu’il a tant et mortellement désiré : des accents d’éternité.
Pour la 5ème année consécutive, j’ai le plaisir de vous faire gagner vos pass pour le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2012 (grâce à Orange les premières années, et désormais grâce au Centre International de Deauville). 10 pass ont été mis en jeu la semaine dernière. J’en mets 17 nouveaux aujourd’hui. Vous avez été très nombreux à participer au premier concours et nombreux à trouver toutes les bonnes réponses. Bravo ! Malheureusement, je n’ai pas pu attribuer de pass à tout le monde, mais si vous avez déjà participé au premier concours, rien ne vous empêche de participer au second (à l’exception des gagnants du premier, bien entendu) d’autant que cette fois 9 lots de pass sont mis en jeu (17 pass) vous aurez donc davantage de chances de faire partie des lauréats. Comme certaines questions sont semblables dans les deux concours, je publierai en même temps les réponses aux deux concours, fin août.
Vous pouvez également gagner des pass pour le Festival sur sa page Facebook Officielle « Festival du Cinéma Américain de Deauville » et obtenir de nombreuses informations sur le site officiel : http://festival-deauville.com .
Vous pourrez suivre le festival en direct comme chaque année sur mon blog dédié http://www.inthemoodfordeauville.com , et retrouver les principales informations et de nombreuses archives sur mon nouveau blog http://inthemoodforfilmfestivals.com . Vous pouvez suivre le premier sur twitter à @moodfdeauville et le second à @moodforfilmfest et mon compte principal @moodforcinema . Enfin, si vous voulez débattre du festival, j’ai créé un compte Facebook dédié (http://facebook.com/inthemoodfordeauville ).
Règlement du concours :
Cette semaine, je mets donc en jeu 17 pass (valeur unitaire du pass journée : 30 euros) :
1Erprix: pass pour le vendredi 7, samedi 8, dimanche 9 septembre
2ème prix: pass pour le vendredi 7, samedi 8, dimanche 9 septembre
3ème prix: pour pour le samedi 1er et dimanche 2 septembre
4ème prix: pass pour le mardi 4, mercredi 5, et jeudi 6 septembre
5ème prix: pass pour le lundi 3 et mardi 4 septembre
6ème prix : pass pour le Lundi 3 septembre
7ème prix : pass pour le Mardi 4 septembre
8ème prix : pass pour le mercredi 5 septembre
9ème prix : pass pour le jeudi 6 septembre
1 seul prix par nom de famille. En cas d’égalités, les personnes n’ayant jamais gagné de pass les années précédentes seront délibérément privilégiées.
Fin de ce premier concours : le 25 août. N’oubliez pas de joindre vos coordonnées (nom réel -pas de pseudo- adresse et numéro de téléphone) sans lesquelles votre participation sera caduque. Vous ne pourrez pas changer les dates de vos pass donc ne participez que si vous êtes certains d’être libres à ces différentes dates.
Pour faire partie des heureux lauréats, répondez correctement aux questions suivantes avant le 25 août à minuit. Envoyez vos réponses à inthemoodforfilmfestivals@gmail.com avec, pour intitulé de votre email "Concours n° 2 pass Deauville 2012".
Si vous n’avez pas toutes les réponses, vous pouvez quand même tenter votre chance, au cas où personne ne les trouverait toutes. Seuls les gagnants seront contactés (par email).
Et rien ne vous empêche de participer juste pour le plaisir!
CONCOURS
1. De quel film américain est extraite l'image découpée ci-dessous?
2. Quel est le lien entre l'image ci-dessus et l'édition 2012 du Festival du Cinéma Américain de Deauville?
3. De quel film américain est extraite l'image suivante (légèrement modifiée?)
:
4. De quel classique du cinéma américain est extraite l'image ci-dessous?
5. De quel chef d'oeuvre du cinéma américain est extraite l'image suivante légèrement modifiée?
6. Quel prix ce film a-t-il obtenu à Deauville ?
7. Si je vous dis 1540, quel est le lien avec Deauville?
8. De quel film a été extraite l’image (découpée) ci-dessous ?
9. 2 nouveaux festivals ont récemment vu le jour à Deauville. Quels sont-ils ?
10. De quelle affiche du festival est extraite l’image découpée ci-dessous ?
11. Quel est le lien entre le film dont l’affiche a été découpée ci-dessous et le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2012 ?
12. De quel film américain est extraite cette image "légèrement" modifiée?
13. Quel est votre film américain préféré et pourquoi (en 3 phrases)?
14. Pourquoi voulez-vous aller au Festival du Cinéma Américain de Deauville?
Le programme de la 69ème Mostra de Venise a été dévoilé hier. Retrouvez-le, en détails, sur mon nouveau blog http://inthemoodforfilmfestivals.com (je vous rappelle que vous pouvez aussi le suivre sur twitter @moodforfilmfest ) et pour le suivre en direct, il n'y a qu'un seul endroit ce sera sur le blog de Pascale "Sur la route du cinéma" qui vous fera des reportages dont elle a le secret, passionnés et passionnants, avec "quelques" photos et Robert Redford en guest star (elle a intérêt). De mon côté, je ferai comme chaque année: le choix du coeur pour aller à Deauville (là où tout a commencé), au Festival du Cinéma Américain dont vous pouvez retrouver le programme complet, détaillé et commenté, ici.
Cette semaine, pour d'autres articles, je vous invite à vous rendre sur mon autre blog http://inthemoodlemag.com sur lequel figurent actuellement, à la une, les articles suivants:
- 10 idées de séjours en Grèce: Corfou, Crète, Grèce, Athènes etc
- la critique du bouleversant "A perdre la raison" de Joachim Lafosse avec Tahar Rahim, Emilie Dequenne, Niels Arestrup
- les films de l'été que je vous recommande
- mon avis sur le restaurant le Minipalais au Grand Palais à Paris
-ma rencontre avec Woody Allen
-la critique du "Samouraï" de Jean-Pierre Melville
-le programme complet, détaillé et commenté du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2012 que je vous ferai suivre ici en direct du 31 août au 9 septembre et pour lequel, chaque semaine, je vous fais gagner des lots de pass
S’il y a bien un rendez-vous incontournable pour moi chaque année, c’est celui-ci : ce Festival du Cinéma Américain de Deauville qui a exacerbé ma passion pour le cinéma, l’a transformée en doux mal incurable, il y a tant d’années déjà (je préfère ne plus les compter). Je l’ai expérimenté (et savouré) d’une multitude de manières, adolescente comme simple public d’abord (peu importaient les files d’attente –jusqu’à 5h !- ce fut l’occasion de créer des amitiés cinéphiles) mais aussi, comme jurée cinéphile (il y a 12 ans déjà !), accréditée public, vip, presse (peu importe d’ailleurs, quel que soit le statut, le festival est très accessible et permet une vraie immersion cinématographique)…mais toujours et depuis la première fois en restant tout le festival pour en avoir une vue aussi exhaustive que possible.
Chaque fois, ce furent de belles découvertes cinématographiques (quelle bonne idée que d’avoir institué la compétition de films indépendants en 1995, l’occasion de découvrir tant de pépites que je vous fais chaque année partager ici), de passer des films indépendants aux derniers blockbusters, de voir des monstres sacrés du cinéma américain (dont certains sont les responsables non coupables des prémisses de ma passion pour le cinéma comme Kirk Douglas ou Lauren Bacall), d’apprendre et de s’enrichir avec les master class, et puis de rêvasser en arpentant les planches dont la mélancolie joyeuse et envoûtante ne me lasse jamais. Et s’il est de bon ton d’être blasée, je revendique d’y aller chaque année, avec la même curiosité et le même enthousiasme, cette année plus que jamais.
Il y a eu des éditions plus ou moins calmes. Quoiqu’il en soit, le Festival est toujours et plus que jamais la vitrine du cinéma indépendant américain, même si certains furent déçus de découvrir moins d’avant-premières et d’hommages prestigieux, ces 4 dernières années. Annonçons-le d’emblée : cette programmation 2012 devrait ravir tout le monde, les cinéphiles comme les simples amateurs de cinéma de pur divertissement, ceux qui veulent voir des stars et ceux qui veulent découvrir les dernières pépites du cinéma indépendant américain. Ce programme est le meilleur depuis plusieurs années et allie et concilie judicieusement films indépendants alléchants, avant-premières de grosses productions très attendues, hommages variés et prestigieux, sans oublier un jury éclectique, glamour et cinéphile.
Vous retrouverez ci-dessous le programme, particulièrement riche et diversifié, dans ses grandes lignes, ainsi que de nombreuses informations pratiques. Je vous détaillerai le programme régulièrement sur mon blog consacré au festival http://www.inthemoodfordeauville.com , comme chaque année. Vous pouvez également, en attendant, retrouver mon bilan complet du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2011, en cliquant ici, vous y retrouverez notamment ce petit moment de magie qui caractérise les festivals, totalement imprévisible, grâce à Tony Kaye et sa guitare...
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LES MEMBRES DES 2 JURYS
Nous savions déjà que le jury longs-métrages serait présidé par la comédienne et désormais réalisatrice SANDRINE BONNAIRE (Et quelle réalisatrice ! Je ne saurai trop vous recommander son documentaire « Elle s’appelle Sabine » mais aussi son premier long-métrage de fiction « J’enrage de son absence », un film bouleversant entre drame familial et thriller qui met des images sur la douleur indicible de l'absence filmée avec une rage à la fois douce et âpre, un film dont vous pouvez retrouver ma critique ici) et que le jury Révélation Cartier serait présidé par FREDERIC BEIGBEDER (journaliste, écrivain, réalisateur, publicitaire...et cinéphile, chaque année par ailleurs membre du jury du prix littéraire du festival).
Aux côtés de Sandrine Bonnaire, dans le jury longs-métrages, nous retrouverons :
SAMI BOUAJILA – Comédien
CLOTILDE COURAU - Comédienne
PHILIPPE DECOUFLÉ - Danseur, chorégraphe, metteur en scène, directeur artistique et réalisateur
ANAÏS DEMOUSTIER – Comédienne
CHRISTOPHE HONORÉ - Réalisateur, scénariste, metteur en scène et écrivain
Concernant le jury Révélation Cartier, Frédéric Beigbeder sera entouré de :
Astrid BERGÈS-FRISBEY –Comédienne
Mélanie BERNIER – Comédienne
Ana GIRARDOT – Comédienne
HOMMAGES ET RECOMPENSES
C’est ce qui, au départ, a contribué à la renommée du Festival du Cinéma Américain de Deauville, ces hommages à des grands du 7ème art américain dont les noms sont désormais immortalisés sur les planches. Certains furent plus mémorables que d’autres mais ce sont toujours des moments émouvants, l’occasion aussi de retracer des carrières plus ou moins longues, et désormais aussi de mettre en lumière de jeunes talents avec « le Nouvel Hollywood » institué l’an passé. Après Ryan Gosling et Jessica Chastain, l’an dernier, la récompense 2012 sera attribuée à l’acteur PAUL DANO, en sa présence. Il sera aussi à Deauville pour le film « Elle s’appelle Ruby » dont je vous parle plus bas.
Le festival pouvait difficilement faire mieux et plus diversifié en matière d'hommages cette année puisqu'il rendra également hommage au comédien LIAM NEESON (en sa présence, à cette occasion retrouvez ici bientôt ma critique de "La Liste de Schindler") renouant avec les hommages de stars américaines sans compter qu’une autre star du cinéma américain, le comédien HARVEY KEITEL sera également à l’honneur (en sa présence) ainsi que la comédienne SALMA HAYEK, les cinéastes WILLIAM FRIEDKIN et MELVIN VAN PEEBLES, le compositeur JOHN WILLIAMS (toujours en sa présence). Parmi ses dernières compositions « Cheval de guerre » de Spielberg dont vous pouvez retrouver ma critique, ici.
Le PRIX MICHEL D’ORNANO sera cette année attribué à « RENGAINE », un film écrit et réalisé par Rachid Djaïdani.
Le PRIX LITTERAIRE LUCIEN BARRIÈRE sera cette année décerné à « PERCIVAL EVERETT » pour son roman « Pas Sidney Poitier ».
COMPETITION
Chaque année, je m’efforce de ne manquer aucun des films de la compétition. Nombreux sont les cinéastes aujourd’hui reconnus à avoir été révélés suite à leur sélection dans cette section, magnifique « vitrine » du cinéma indépendant américain. Cette année, au programme de cette compétition (particulièrement riche et attractive), 14 longs-métrages dont « Les Bêtes du Sud sauvage » qui avait fait sensation à Cannes (où je l’avais malheureusement manqué, l’occasion idéale de pouvoir le rattraper) où il avait obtenu la Caméra d’or. Vous y découvrirez aussi « The we and the I » de Michel Gondry. Une belle sélection sur laquelle je reviendrai ultérieurement plus en détails.
BEASTS OF THE SOUTHERN WILD de Benh Zeitlin
BOOSTER de Matt Ruskin
CALIFORNIA SOLO de Marshall Lewy
COMPLIANCE de Craig Zobel
ELECTRICK CHILDREN de Rebecca Thomas
FOR ELLEN de So Yong Kim
FRANCINE de Brian M. Cassidy & Melanie Shatzky
GIMME THE LOOT d’Adam Leon
GOD BLESS AMERICA de Bobcat Goldthwait
ROBOT and FRANK de Jake Schreier
SMASHED de James Ponsoldt |
UNA NOCHE de Lucy Mulloy
THE WE AND THE I de Michel Gondry
YOUR SISTER’S SISTER de Lynn Shelton
PREMIERES
Nous savions déjà que le dernier volet des Jason Bourne serait projeté à Deauville (comme les précédents), voilà qui promet une belle effervescence. Nous aurons aussi le plaisir de retrouver Jonathan Dayton et Valerie Faris qui avaient enthousiasmé les festivaliers et le jury avec « Little Miss sunshine », d’ailleurs récompensé à Deauville. Deux films présentés à Cannes, en compétition, figurent également au programme : « Lawless » de John Hillcoat (un western de facture classique mais très maitrisé, je vous le recommande) et « Mud » de Jeff Nichols, en FILM D’OUVERTURE (je suis plus réservée sur celui-ci mais je retournerai le voir avec plaisir, Jeff Nichols avait reçu le grand prix à Deauville en 2011 pour « Take Shelter »).
Nous aurons également le plaisir de découvrir « Savages » d’Oliver Stone en CLÔTURE avec un très beau générique parmi lequel Salma Hayek à qui le festival rendra également hommage mais aussi : Aaron Johnson, Taylor Kitsch, Blake Lively, John Travolta, Benicio del Toro, Emile Hirsch, Demian Bichir.
BACHELORETTE de Leslye Headland
THE BOURNE LEGACY (JASON BOURNE : L’HÉRITAGE) De Tony Gilroy
DEADFALL (BLACKBIRD) de Stefan Ruzowitzky
KILLER JOE de William Friedkin
LAWLESS (DES HOMMES SANS LOI) de John Hillcoat
FILM D’OUVERTURE : MUD de Jeff Nichols
RUBY SPARKS (ELLE S’APPELLE RUBY) de Jonathan Dayton & Valerie Faris
SAVAGES d’Oliver Stone
THE TALL MAN (THE SECRET) de Pascal Laugier
SECRET OF THE WINGS (CLOCHETTE ET LE SECRET DES FÉES) de Peggy Holmes - Séance Enfants - Film diffusé dans sa version française
TAKEN 2 d’Olivier Megaton
TAKE THIS WALTZ de Sarah Polley
TED de Seth MacFarlane
LES DOCS DE L’ONCLE SAM
Cette section réserve aussi très souvent de belles surprises… Laissez-vous surprendre et aiguisez votre curiosité par ce qui est bien souvent une plongée dans une autre Amérique, et pas seulement:
DIANA VREELAND: THE EYE HAS TO TRAVEL de Lisa Immordino Vreeland
ETHEL de Rory Kennedy
FAR OUT ISN'T FAR ENOUGH: THE TOMI UNGERER STORY de Brad Bernstein
GAZZARA de Joseph Rezwin
METHOD TO THE MADNESS OF JERRY LEWIS de Gregg Barson
ROOM 237 de Rodney Ascher
SEARCHING FOR SUGAR MAN de Malik Bendjelloul
THE IMPOSTER de Bart Layton
THE QUEEN OF VERSAILLES de Lauren Greenfield
WEST OF MEMPHIS d’Amy Berg
MASTERCLASS et Leçons de cinéma
Le festival proposera aussi une série de Masterclass :
-Leçon de cinéma de William Friedkin, le 2 septembre, salle Lexington : Dans le cadre de l’hommage au réalisateur William Friedkin, le Festival propose à tous ceux qui le souhaitent d’assister à une leçon de cinéma animée par Jean-François Rauger, directeur de la programmation de la Cinémathèque française.
-Masterclass « Take shelter », le 7 septembre 2012, en salle Lexington une masterclass autour de l’analyse filmique de TAKE SHELTER de Jeff Nichols, Grand Prix du Festival l’année dernière, lors d’une conférence animée par David McKenna, et initiée en collaboration avec l’ESRA. La masterclass portera sur l’utilisation des fondamentaux de la structure narrative par le réalisateur pour traduire les thématiques et les émotions intimes des personnages en de convaincantes actions dramatiques.
DEAUVILLE SAISON 3
Les séries reviennent également avec, au programme :
HOMELAND SAISON 1 (EPISODES PILOT) ET GRACE | GIRLS SAISON 1 (EPISODES PILOT) ET VAGINA PANIC
NUITS AMERICAINES
Le meilleur du cinéma américain et de ses classiques continuera à être programmé 24H sur 24H. Une excellente idée que de poursuivre cette belle initiative pour les cinéphiles insomniaques. Le programme sera dévoilé ultérieurement. Je vous en informerai bien entendu.
CARTE BLANCHE A AGNES b.
Après Jean-Charles de Castelbajac, cette année le Festival donnera carte blanche à Agnès b. qui nous proposera de redécouvrir :
SEVEN CHANCES (Fiancées en folie) de Buster Keaton (1925) |
FREAKS de Tod Browning (1932) |
REFLECTIONS IN A GOLDEN EYE (Reflets dans un oeil d’or) de John Huston (1967)
THE BIG SHAVE de Martin Scorsese (1968)
RESERVOIR DOGS de Quentin Tarantino (1992) LOST HIGHWAY de David Lynch (1997)
TRASH HUMPERS d’Harmony Korine (2010)
SÉANCE CULTE
Une « séance culte » s’ajoute cette année au programme : MONDWEST (WESTWORLD) de Michael Crichton.
Suivez les comptes officiels du festival sur twitter : @lpscinema et CID_Deauville
Pour de nombreuses informations exclusives et pratiques et pour me suivre en direct du festival, ou participer à mes concours et gagner des pass, pour retrouver mes articles etc , vous pouvez aussi me suivre sur twitter , sur mon compte twitter consacré au festival ( @moodfdeauville ), sur mon compte principal (@moodforcinema ) et sur celui de mon nouveau blog consacré aux festivals de cinéma sur lequel Deauville est à l’honneur : http://inthemoodforfilmfestivals.com ( @moodforfilmfest) .
Bon festival à tous en espérant qu'il sera cette année à l'image de son affiche (une invitation au voyage, au partage, à l'évasion) et n’hésitez pas à donner votre avis sur cette programmation !
Demain, à 11H, sera annoncé le programme du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2012. Vous pouvez d'ores et déjà trouver de nombreuses informations à ce sujet sur mon blog dédié http://www.inthemoodfordeauville.com .
Demain, je vous détaillerai et commenterai ici le programme complet.
Non pas que je sois partie vers des contrées lointaines mais les films que je souhaitais voir depuis un moment ne sont pas à l’affiche là où je me trouve actuellement ( toutes les villes n’ont pas des exploitants « audacieux » qui passent autre chose que « Madagascar » ou « L’âge de glace » ou pire « Paris-Manhattan »), ce qui explique (en partie) mon relatif silence sur ce blog (même si je me consacre à d’autres et notamment le nouveau que je vous invite à découvrir http://inthemoodforfilmfestivals.com , ainsi qu’à d’autres projets).
J’en ai néanmoins vu pas mal en avant-premières. D’autres qui sont sortis depuis un moment déjà, parfois passés inaperçus, sont encore à l’affiche. Quelques-uns ont retenu mon attention. Je vous en parle ci-dessous.
Les critiques de classiques du 7ème art un peu délaissées vont aussi reprendre sur ce blog. D’ailleurs, par la force des choses, ayant dû abandonner les salles obscures, j’ai revu trois classiques la semaine dernière : « La grande Evasion » de Raoul Walsh, « Sueurs froides » d’Alfred Hitchcock et « Le train » de Pierre Granier-Deferre. Le premier m’a rappelé que je n’avais jamais vu un mauvais film avec Bogart. Le deuxième m’a encore une fois fascinée par l’intelligence de la mise en scène et de l’écriture, leur polysémie réjouissante, la beauté foudroyante des images (et des acteurs), l'intensité dramatique exacerbée par la musique d'Herrmann, le charme discret de James Stewart, la beauté insolente de Kim Novak, le souci du détail, de chaque détail, et le savoureux machiavélisme du châtiment divin final. Le troisième m’a rappelé quel couple à la fois improbable et évident formaient dans ce film Romy Schneider et Jean-Louis Trintignant, que le film reposait sur les épaules de ce couple et de leur alchimie troublante.
Je ne succombe pas à la folie « Batman – The Dark Knight Rises » et donc sans doute serai-je une des rares à ne pas me ruer dans mon cinéma à sa sortie mercredi prochain, pourtant je reste une inconditionnelle de Christopher Nolan, lié à un souvenir magique puisque j’avais eu le plaisir de découvrir son premier film au Festival du Film Britannique de Dinard, en 1999, et que le jury présidé par Jane Birkin dont j’avais eu le plaisir de faire partie l’avait primé. Je reverrai donc plutôt « Following », « Memento » ou « Inception » en DVD.
Et parce que ses « Amours imaginaires » est un de mes plus grands chocs cinématographiques de ces dernières années, et parce que je fais confiance à Mrs Sur la route du cinéma, allez voir « Laurence anyways » de Xavier Dolan (qui ne passe malheureusement pas dans mon cinéma) et retrouvez ma critique des « Amours imaginaires » si vous hésitez encore : une fantasmagorie pop, poétique sur la cristallisation amoureuse, sur ces illusions exaltantes et destructrices, sublimes et pathétiques, un film enivrant et entêtant comme un amour imaginaire…
Parmi les films à l’affiche ou à venir, en juillet/août, je vous recommande d’abord « L’été de Giacomo » d'Alessandro Comodin et si je commence par celui-ci c’est que rares sont les salles à le programmer encore, comme le Reflet Médicis. J’ai eu un coup de cœur pour ce film découvert dans le cadre du Festival Paris Cinéma. Un film universel, solaire et languissant, troublant de réalisme, l’histoire d’une métamorphose qui résonne en nous comme le souvenir, lumineux et mélancolique, heureux et nostalgique, de la fin de quelque chose (l’enfance) et le début d’une autre (l’entrée dans l’âge adulte) porté par trois jeunes non comédiens attachants et le regard bienveillant et aiguisé du réalisateur ; et qui, l’air de rien, nous bouleverse comme une douce et âpre réminiscence des derniers feux de l’enfance, d’un éphémère été et des premiers émois. Une vraie pépite qui mérite d’être découverte. Cliquez ici pour lire ma critique.
Toujours à l’affiche, le dernier film de Woody Allen « To Rome with love », un film idéal en cette période estivale. Certains esprits chagrins (qui, pour certains, n’auront pas pris la peine d’aller le voir) vous diront qu’il n’en vaut pas la peine. Si « To Rome with love » n’atteint certes pas le niveau de « Manhattan », « La Rose poupre du Caire », « Match point » (pour moi un modèle d’écriture scénaristique, le scénario parfait dont vous pouvez retrouver ma critique en cliquant ici ainsi que de 7 autres films de Woody Allen dans le « dossier » que je lui ai consacré), Woody Allen une nouvelle fois a l’élégance de nous distraire en nous emmenant dans une promenade réjouissante qui nous donne envie de voyager, de vivre, de prendre la gravité de l’existence avec légèreté, de tomber amoureux, de savourer l’existence et ses hasards et coïncidences, et surtout de voir le prochain film de Woody Allen et de revoir les précédents. C’est sans doute la raison pour laquelle, avec notamment Claude Sautet, il fait partie de mes cinéastes de prédilection car, comme les films de ce dernier, ses films « font aimer la vie ». J’ai eu le plaisir de le rencontrer à l’occasion de sa venue à Paris. Retrouvez ici mon article complet à ce sujet et la critique du film.
Ensuite, pour les deux autres films que je vous recommande, vous devrez attendre le 22 août : le premier est mon énorme coup de cœur du dernier Festival de Cannes, le second un petit coup de cœur du Festival du Film de Cabourg 2011.
Il s’agit d’abord de « A perdre la raison » de Joachim Lafosse pour lequel Emilie Dequenne a reçu le prix d’interprétation de la sélection Un Certain Regard pour ce film qui a des accents de Dardenne, Chabrol, Clouzot mais qui, surtout, témoigne de la singularité de son réalisateur. Si vous ne deviez voir que trois films cette année, celui-ci devrait sans aucun doute en faire partie. Bouleversant, il vous hantera et questionnera longtemps après cette plongée étouffante, palpitante et brillante dans cette cellule familiale (la bien nommée) et dans la complexité des tourments de l’âme humaine et vous laissera avec le choc de ce dénouement annoncé mais non moins terrassant. Cliquez ici pour lire la critique.
« Au cul du loup » et est le premier long métrage de Pierre Duculot présenté dans la section Panorama du Festival du Film de Cabourg 2011. Il suit Cristina, presque trentenaire, qui vit dans la région de Charleroi avec son petit ami ; elle y travaille comme serveuse. L’héritage d’une maison en Corse que lui a léguée sa grand-mère va chambouler son existence. Alors que tout le monde l’incite à vendre, elle va peu à peu y trouver un sens à sa vie et le goût de vivre, vraiment. Pierre Duculot filme son anti-héroïne avec beaucoup de délicatesse, d’empathie, de sensibilité et son éveil à un nouvel amour (surtout celui de la vie mais aussi celui d’un berger) au contact de la rudesse et de la beauté des paysages corses. Le film est porté par sa fascinante actrice principale Christelle Cornil, une actrice malheureusement encore méconnue d’une étonnante présence. « J’aime la beauté des filles ordinaires qui ne le sont pas » a déclaré Pierre Duculot lors du débat d’après film et c’est exactement ça. Christelle Cornil derrière une apparence banale révèle peu à peu, grâce à la délicatesse du regard de Pierre Duculot derrière la caméra, une beauté, une détermination et un caractère tout sauf ordinaires. Pierre Duculot a débuté sa carrière comme assistant des Dardenne et on retrouve dans son cinéma cette manière de révéler le meilleur des acteurs et des êtres derrière leur froideur, cette manière d’accorder beaucoup de place au silence, à l’implicite, aux fêlures tacites des personnages.
Enfin, je suis très curieuse de découvrir « Superstar » de Xavier Giannoli, le 29 août dont je vous laisse découvrir la bande-annonce, ci-dessous.
Je vous promets d’autres pépites plus tard dans l’année, mais de celles-là, je vous parlerai ultérieurement. Et prochainement, je vous parlerai des films à ne pas manquer à la télévision, cet été.
Je vous rappelle enfin que vous pouvez toujours gagner vos pass pour le Festival du Cinéma Américain de Deauville 2012, ici, un festival dont le programme sera révélé lors de sa conférence de presse, le 25 juillet prochain.