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  • Concours: gagnez vos places pour l'avant-première du film "Les émotifs anonymes" de Jean-Pierre Améris

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    Je vous propose aujourd'hui de remporter vos places pour l'avant-première du film "Les émotifs anonymes" de Jean-Pierre Améris, toujours dans le cadre du partenariat avec le Gaumont Parnasse. Cette projection aura donc lieu au Gaumont Parnasse, le 17 décembre, à 20H.

    Pour remporter ces deux places, envoyez une critique de film à inthemoodforcinema@gmail.com avec pour intitulé de votre email "Concours émotifs anonymes" (au choix un film avec Isabelle Carré, Benoît Poelvorde ou de Jean-Pierre Améris). Vous avez jusqu'au 13 décembre au soir pour participer. La meilleure critique remportera les deux places.  Je n'ai pas encore vu ce film mais la présence à l'écran du couple Carré/Poelvoorde ( qui se reforme à l'écran après "Entre ses mains" d'Anne Fontaine dans lequel ils excellaient) et de Jean-Pierre Améris à la caméra laissent augurer du meilleur, ce que confirme la bande-annonce ci-dessous.

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  • Extrait d'"Un balcon sur la mer" de Nicole Garcia avec Jean Dujardin et Marie-Josée Croze

     Dès dimanche vous pouviez trouver ici en avant-première ma critique d'"Un balcon sur la mer" de Nicole Garcia. Je vous propose d'en découvrir un extrait ci-dessous pour patienter en attendant la sortie en salles, le  15 décembre.

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  • 14ème Festival International des Scénaristes de Bourges: programme et nouveautés

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    Du 30 mars au 2 avril 2011, Bourges accueillera à nouveau le Festival international des scénaristes dont ce sera la 14ème édition.  Cette année, le MIIE – Marché interactif de l'image et de l'écrit – se met en place, avec pour objectif l’émergence d’une nouvelle génération d’auteurs. Bénéficiant d’une accréditation particulière, producteurs, agents, réalisateurs et scénaristes partent à la recherche des auteurs de demain en assistant aux différentes activités du festival. Le MIIE leur permet également d’accéder à des rendez-vous organisés « sur mesure » avec des auteurs. L’année 2011, c’est aussi « l’année genre ». La notion du «genre », fil rouge de cette nouvelle édition, donne sa couleur à une programmation riche et diversifiée. Au programme également les rendez-vous incontournables :  le marathon d’écriture du court-métrage, les forums des auteurs et le workshop des bibles de télévision On retrouve également au programme de cette 14e édition, et pour la deuxième année consécutive :

    - les Portraits sonores : atelier de formation qui propose de réaliser un portrait

    sonore de 5 minutes inspiré par Bourges sur un sujet donné;

    - les Bleus de travail : les auteurs retravaillent leur scénario avec des professionnels

    lors d’ateliers de réparation, puis le présentent au public dans le cadre du Labo;

    - la soirée musicale "One time / One set" : marathon d'écriture sonore et

    musicale destiné aux musiciens et compositeurs, suivi d’une présentation publique.

     Ateliers de réflexion, débats d'idées, éducation à l'écriture de l'image destinée aux publics scolaires, projections de longs et courts-métrages, mais aussi showcases s'ajoutent à une programmation pluridisciplinaire qui fait la qualité et la richesse de ce festival. Le nouveau point fort de la programmation, déjà annoncé lors de la 13e édition par la tenue d’une table ronde « écrire pour le web », l’écriture numérique prend ses quartiers au festival à travers le Magic web labo. Ce nouvel atelier, élaboré en collaboration avec le Monde.fr et encadré par des professionnels, permet aux candidats sélectionnés de développer un projet pendant cinq jours et de le présenter sous forme de maquette, bande annonce, teaser ou blog lors du festival. Dans ce contexte, l’objectif pour les auteurs est de se faire connaître, notamment grâce à une diffusion sur le Monde.fr, et de trouver des sources de financement du projet.

    Autre nouveauté, un parcours spécial étudiants est mis en place cette année autour d’une préparation à l’épreuve d’analyse de film, épreuve classique des écoles de cinéma. Cette préparation va permettre de donner aux étudiants des outils méthodologiques pour réussir cet exercice de style.

     Enfin, deux ateliers consacrés à la méthodologie de réécriture et aux possibilités de développement d’un scénario grâce aux plates-formes professionnelles européennes sont proposés cette année en partenariat avec le Groupe Ouest, structure dédiée au coaching de projets de longs-métrages.

     Le 14e festival international des scénaristes fait également avancer la réflexion autour de la notion du genre à travers des rendez-vous spécialement dédiés. Au coeur de la sélection de films du Président du grand jury et de sa leçon de cinéma, le « genre » est aussi traité à travers la projection d’une série de courts-métrages - « Fantastiques courts métrages » - et de longs-métrages - « Ces Français au genre bien à eux ». Un atelier de réflexion et de débat, spécialement conçu, aborde le problème du genre à la télévision et au cinéma. Fil rouge de cette édition, la question du genre se retrouve dans l’ensemble de la programmation du festival.

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  • Avant-première de Black Swan en présence de Darren Aronofsky

     

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    © Twentieth Century Fox France

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    © Twentieth Century Fox France

    C'est sans aucun doute un des films les plus attendus de l'année 2011. Projeté en ouverture du dernier Festival de Venise, "Black swan" sortira en salles le 9 février 2011. Deux projections exceptionnelles auront lieu vendredi prochain, l'une pour les journalistes avec un débat avec Darren Aronofsky, l'autre pour le public en présence du cinéaste. Cette deuxième projection aura lieu ce vendredi 10 décembre à 20H à l'UGC Ciné Cité Bercy (2 cours St-Emilion, 75012 Paris).

    Cliquez ici pour réserver vos places!

    Dès samedi, retrouvez ici mon compte rendu de l'avant-première et du débat avec Darren Aronofsky.

    Synopsis:
    BLACK SWAN
    Rivalités dans la troupe du New York City Ballet. Nina (Natalie Portman) est prête à tout pour obtenir le rôle principal du “Lac des Cygnes” que dirige l’ambigu Thomas (Vincent Cassel).
    Mais elle se trouve bientôt confrontée à la belle et sensuelle nouvelle recrue, Lily (Mila Kunis). Un thriller mental vertigineux de Darren Aronofsky.

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    © Twentieth Century Fox France

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  • Avant-première - Critique - « Un balcon sur la mer » de Nicole Garcia avec Jean Dujardin et Marie-Josée Croze

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    Quatre ans après « Selon Charlie » (alors injustement malmené par la critique, notamment lors de sa présentation en compétition du Festival de Cannes), Nicole Garcia revient en tant que réalisatrice avec « Un balcon sur la mer » dans lequel Marc (Jean Dujardin), marié à un professeur (Sandrine Kiberlain), et père d’une petite fille, est agent immobilier dans le Sud de la France. Il mène une vie paisible et confortable jusqu’au jour où, lors d’une visite immobilière, il rencontre une femme mystérieuse (Marie-Josée Croze) représentant un acquéreur. Il pense reconnaître en cette femme énigmatique au charme envoûtant Cathy, l’amour de ses 12 ans, alors qu’il vivait en Algérie, à la fin de la guerre d’indépendance. Après une nuit d’amour la jeune femme disparait et le doute s’empare de Marc sur la réelle identité de cette dernière. Va alors débuter pour lui une quête. Amoureuse et identitaire. En partant à se recherche, c’est avant tout son propre passé enfoui qu’il va (re)trouver.

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    Une nouvelle fois, Nicole Garcia se penche sur l’enfance, ce qu’il en reste, et sur les méandres de la mémoire et la complexité de l’identité. Tout en finesse. Avec une lenteur appréciable quand le cinéma vise de plus en plus l’efficacité, oubliant d’ailleurs qu’elle n’est pas forcément synonyme de fracas et de vitesse mais parfois de silences et de lenteur, oubliant que le message ou le sujet qu’il véhicule n’en a que plus de force en s’immisçant plutôt qu’en s’imposant bruyamment.

    Ce « balcon sur la mer » est à l’image de la lumière du sud dont il est baigné, d’abord éblouissante puis laissant entrevoir la mélancolie et la profondeur, plus ombrageuse, derrière cette luminosité éclatante, laissant entrevoir aussi ce qui était injustement resté dans l’ombre, d’une beauté a priori moins étincelante mais plus profonde et poignante.

     A l’image de la mémoire fragmentaire et sélective de Marc, le passé et la vérité apparaissent par petites touches, laissant sur le côté ce qui devient secondaire. Ainsi peut-on d’abord regretter le caractère elliptique du scénario, par exemple concernant la vie conjugale de Marc, mais cette ellipse se révèle avec le recul un judicieux élément dramatique puisque notre point de vue épouse alors celui de Marc. Sa femme est effacée comme son présent s’efface pour laisser place au passé qui ressurgit. Avec lui, on chemine vers ce balcon sur la mer, vers ce lieu de l’enfance perdue.

    Sans doute la présence de Jacques Fieschi, coscénariste (et notamment ancien scénariste de Claude Sautet) n’y est-elle pas étrangère, mais Nicole Garcia est une des rares à savoir raconter des « histoires simples » qui révèlent subtilement la complexité des « choses de la vie ». Des idées simples de mise en scène mais qui ont toutes une réelle signification comme ces souvenirs (re)vus à hauteur d’enfant, laissant les adultes et parfois la violence dans les limbes de la mémoire. Une manière délicate de dire l’indicible. De montrer simplement toute l’ambivalence humaine comme le personnage de Marie-Josée Croze qui multiplie ainsi les identités : celle qu’elle endosse en tant que prête-nom, celle qu’elle endosse pour Marc, jouant donc constamment un rôle dans la vie avant de le faire sur scène débarrassée de ses artifices. C’est paradoxalement en jouant qu’elle se trouvera elle-même. En cela, « Un balcon sur la mer » est aussi une véritable mise en abyme de l’imaginaire et donc du cinéma, un hommage à leur pouvoir salvateur.

    La plus grande réussite du film c’est néanmoins sans aucun doute les choix de Jean Dujardin et Marie-Josée Croze dans les rôles principaux. Le premier incarne Marc à la perfection, traduisant avec beaucoup de justesse et de nuances les doutes de cet homme qui retrouve son passé, son enfance et ainsi un ancrage dans le présent. Il rend son personnage touchant et bouleversant sans jamais forcer le trait et montre une nouvelle fois la large palette de son jeu (ici à mille lieux  de 0SS 117 dans lequel il excellait pourtant également), encore inexplorée. Face à lui, Marie-Josée, Croze est plus mystérieuse et incandescente que jamais après le mésestimé « Je l’aimais » de Zabou Breitman. De leur couple se dégage beaucoup de charme, de mystère, mais aussi une forme d’innocence qui renvoie à l’enfance.

    En toile de fond, l’Algérie, sa violence et la nostalgie qu’elle suscite, et la ville d’Oran où a vécu Nicole Garcia enfant (et d’ailleurs également Jacques Fieschi). Une violente nostalgie qui est aussi celle de ces souvenirs d’enfance et de ces doux regrets qui ressurgissent brutalement et submergent, dans ce sens « Un balcon sur la mer » est un film à la fois très personnel et universel. Le balcon sur la mer :  c’est cet endroit secret de nos mémoires qui donne sur les souvenirs d’enfance enfouis, dont la réminiscence est tantôt douloureusement heureuse ou joyeusement douloureuse mais jamais exempte d’émotion. Un balcon sur la mer dont je vous engage à aller respirer l’air iodé, le 15 décembre. Un subtil thriller sentimental au parfum doux, violent et enivrant des souvenirs d’enfance.

  • Palmarès des European Film Awards 2010: "The Ghost Writer" de Roman Polanski, grand vainqueur

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    Ce soir, à Tallinn avait lieu la 23ème cérémonie des European Film Awards dont "The Ghost Writer" de Roman Polanski est reparti grand vainqueur avec 6 récompenses, à mon sens également le meilleur film européen de cette année, des récompenses donc amplement méritées. Je vous laisse découvrir le palmarès ci-dessous avec également un prix d'interprétation pour Sylvie Testud. En bonus, retrouvez ma critique de "The Ghost writer" en bas de cet article.

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    FILM EUROPEEN 2010

    The Ghost Writer

    France / Allemagne / Royaume-Uni

    de Roman Polanski

     REALISATEUR EUROPEEN 2010

    Roman Polanski pour The Ghost Writer

     ACTRICE EUROPEENNE 2010

    Sylvie Testud dans LOURDES

     ACTEUR EUROPEEN 2010

    Ewan McGregor dans The Ghost Writer

     SCÉNARISTE EUROPÉEN 2010

    Robert Harris & Roman Polanski pour The Ghost Writer

     CARLO DI PALMA PHOTOGRAPHIE Prix Européen 2010

    Bejach Giora pour LIBAN

     MEILLEUR MONTAGE EUROPEEN 2010

    Barnier et Luc Monnier Marion pour CARLOS

     DESIGNER PRODUCTION EUROPEENNE 2010

    Albrecht Konrad pour The Ghost Writer

     COMPOSITEUR EUROPEEN 2010

    Alexandre Desplat pour The Ghost Writer

     DECOUVERTE EUROPEENNE 2010 - Prix FIPRESCI

    LIBAN

    Israël / Allemagne / France

    par Samuel Maoz

     European Documentary FILM ACADEMY - Prix ARTE 2010 NOSTALGIE DE LA LUZ (La nostalgie de la lumière)

    France / Allemagne / Chili

    par Patricio Guzmán

     EUROPEAN FILM ACADEMY LONG MÉTRAGE D'ANIMATION 2010

    The Illusionist

    de Sylvain Chomet

     EUROPEAN FILM ACADEMY COURT MÉTRAGE 2010

    HANOI - Warszawa (Hanoi - Varsovie)

    La Pologne

    par Katarzyna Klimkiewicz

     EUROPÉENNES CO-PRODUCTION PRIX - Prix EURIMAGES 2010 Zeynep Özbatur Atakan, producteur

     European Film Academy Lifetime Achievement Award Bruno Ganz, acteur

     EUROPEAN ACHIEVEMENT IN WORLD CINEMA 2010

    Gabriel Yared, compositeur

     PRIX DU PUBLIC MEILLEUR FILM EUROPEEN 2010

    MR. NOBODY

    par Jaco van Dormael

    CRITIQUE DE "THE GHOST WRITER" DE ROMAN POLANSKI

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    Un « écrivain-nègre » britannique (beaucoup plus poétiquement appelé un « Ghost-Writer » dans les pays anglo-saxons) à succès (Ewan Mc Gregor) -dont on ne connaîtra d'ailleurs jamais le nom- est engagé pour terminer les mémoires de l'ancien Premier Ministre britannique Adam Lang (Pierce Brosnan), le précèdent rédacteur, ancien bras droit de Lang, étant décédé dans d'étranges circonstances. C'est sur une île isolée au large de Boston que l'écrivain part à la rencontre de son nouveau sujet...

    Répulsion. Chinatown. Tess. Le Pianiste... Et tant d'autres films de genres si différents auxquels, à chaque fois, Polanski a su imprimer son inimitable style. Qu'allait-il en être cette fois de ce thriller? Avec cette adaptation cinématographique de L'Homme de l'ombre, thriller contemporain du romancier et journaliste anglais Robert Harris, Roman Polanski se rapproche davantage de « Frantic » même si ce film ne ressemble à aucun autre.

    Par une manière admirable à la fois d'aller à l'essentiel et de capter les détails avec une acuité remarquable, Roman Polanski nous plonge d'emblée dans son intrigue pour ne plus nous lâcher jusqu'à la dernière seconde. Combien de réalisateurs sont capables d'en dire tellement en deux ou trois plans et cela dès le début : une voiture abandonnée dans la cale d'un ferry, la police qui tourne autour de la voiture sur un quai et le film est lancé. Et nous voilà plongés dans l'atmosphère unique et inquiétante de « The Ghost-Writer ».

     La caméra de Roman Polanski ne quitte jamais son (anti)héros auquel le spectateur s'identifie rapidement (Ewan Mc Gregor tout en sobriété, parfait pour le rôle), cet « homme ordinaire plongé dans une histoire extraordinaire » comme Hitchcock aimait à résumer ses propres histoires. D'ailleurs, il y a beaucoup du maître du suspense dans ce nouveau Polanski, à commencer par ce huis-clos sur cette île inhospitalière à l'abandon balayée par le vent et la monotonie, et ce blockhaus posé au milieu d'une nature rebelle où un jardinier fantomatique œuvre en vain au milieu d'un tourbillon de feuilles. L'inquiétude et le sentiment d'inconfort  nous saisissent immédiatement dans cette demeure élégante mais déshumanisée dont l'ouverture sur l'extérieure donne des plans d'une redoutable beauté glaciale aux frontières de l'absurde, sorte de monde désormais désertique devant lequel, tel un démiurge, apparaît l'ancien premier ministre qui jadis dirigeait tout un peuple. Tout est à la fois familier et étrange, envoûtant et angoissant.

    C'est moins le suspense qui importe que la manière dont Polanski conduit son intrigue (même s'il réussit à nous étonner avec un dénouement pourtant attendu et prévisible), capte et retient notre attention. Pas par des course-poursuites ou des explosions, non, par des scènes où notre souffle est suspendu à un mot (comme ce formidable face-à-face avec Tom Wilkinson ) ou aux glaçantes et cinglantes répliques de la femme d'Adam Lang ( remarquable Olivia Williams) qui, avec Kim Cattrall,  réinventent les femmes fatales hitchcockiennes.

    Une austérité étrangement séduisante, une lenteur savamment captivante, une beauté froide et surtout une atmosphère à la fois inquiétante et envoûtante émanent de ce nouveau Polanski qui nous donne une magnifique leçon de cinéma, jusqu'au dernier plan, effroyablement magnifique. Un film agréablement inclassable quand on essaie de plus en plus de réduire les films à un concept voire à un slogan. Ce « Ghost-Writer » n'est pas sans rappeler un autre film qui lui aussi parle de manipulation ( et nous manipule) et se déroule  en huis-clos sur une île également au large de Boston comme si pour définir un pays aussi gigantesque que les Etats-Unis, la claustrophobie d'une terre insulaire était la plus parlante des métaphores...

    Difficile de dissocier l'histoire du film de celle de son auteur tant les similitudes son présentes ( à commencer par l'exil d'Adam Lang dans un pays où il est assigné à résidence, à cette exception près que c'est justement dans ce pays que ne peut retourner Polanski) . Difficile aussi de dissocier l'Histoire contemporaine de l'histoire de the Ghost-Writer qui évoque les tortures pendant la guerre en Irak et stigmatise le rôle trouble des Etats-Unis (là où justement ne peut retourner Polanski qui d'une certaine manière règle quelques comptes) Harris étant par ailleurs un ancien journaliste proche de Tony Blair à qui Adam Lang fait évidemment penser. Mais ce serait dommage aussi de réduire ce grand film inclassable et passionnant à cela...  Laissez-vous guider par « l'écrivain fantôme » et manipuler dans les coulisses du pouvoir. Je vous promets que vous ne le regretterez pas!

    Roman Polanski a reçu l'Ours d'argent du meilleur réalisateur pour ce film au dernier Festival de Berlin.

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  • Avant-première –Critique-« Les trois prochains jours » de Paul Haggis, remake de « Pour elle » de Fred Cavayé

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    C’est le 8 décembre que sortira en salles « Les trois prochains jours » de Paul Haggis, remake de l’excellent « Pour elle » de Fred Cavayé, lequel vient justement de sortir le décevant « A bout portant ». Dans les trois cas, il s’agit pour un homme ordinaire plongé dans une situation extraordinaire de sauver sa femme dans un court laps de temps. Toute comparaison hitchcockienne s’arrêtera là…

    A l’occasion de cette avant-première, Paul Haggis était cette semaine au Gaumont Parnasse pour présenter son film mais aussi pour une passionnante master class (dont vous pouvez retrouver mes vidéos en cliquant ici).

    Dans « Les trois prochains jours », John Brennan (Russell Crowe), sa femme Lara (Elisabeth Banks) et leur enfant vivent apparemment heureux dans le meilleur des mondes. Enfin, pas vraiment le meilleur des mondes puisqu’une femme est assassinée, un meurtre pour lequel Lara est arrêtée. Elle nie mais elle est condamnée. Son fils s’éloigne de plus en plus d’elle et trois ans après la condamnation, John continue à se battre pour prouver l'innocence de sa femme. Lorsque leur dernière tentative d'appel échoue, Lara s'enfonce dans la dépression et tente même de mettre fin à ses jours.  Pour John, il n’y a donc plus qu’une seule issue : la faire évader. Sa dernière chance.

     A première vue, le pitch est le même que celui de l’original de Fred Cavayé dans lequel Lisa (Diane Krüger) et Julien (Vincent Lindon) formaient un couple heureux et amoureux, avec leur fils Oscar. Un matin, brusquement, leur vie basculait dans l’absurdité et l’horreur lorsque la police débarquait chez eux pour arrêter Lisa, accusée de meurtre puis condamnée à vingt ans de prison. Julien, professeur et fils mal aimé de son état, était alors être prêt à tout pour  la faire évader.

    Aussi talentueux que soit Paul Haggis en tant que scénariste, cela fonctionne pourtant moins bien que dans l’original. Tout d’abord, même si j’ai horreur des films qui se réduisent à un slogan celui de « Pour elle »  « Jusqu’où iriez-vous par amour?»  était terriblement efficace. C’était pour elle que Julien allait au-delà des frontières. De la raison. De la légalité. Du Bien et du Mal. C’est également « pour elle » qu’agit John mais l’accent est ici davantage mis, à l’image du titre, sur le temps imparti. Il semble davantage agir contre le temps et pour son fils que « pour elle ».  Par ailleurs, là où Vincent Lindon était montré immergé dans son milieu professionnel, en tant que professeur, renforçant la crédibilité du personnage, Russell Crowe (qu’il est d’emblée plus difficile d’imaginer dans ce rôle) ne l’est montré que furtivement, si bien que le fossé entre sa vie d’avant et l’acte qu’il commet et la violence dans laquelle il bascule est moins important, et donc moins fort à l’écran.

    Comme Fred Cavayé, Paul Haggis s’est beaucoup attaché à créer une sensation d’enfermement, faisant de Pittsburgh un personnage à part entière. Lors de la master class, Paul Haggis a ainsi expliqué que la ville était comme une forteresse et que, lorsque John tente de s’enfuir, la ville se referme comme une prison sur lui.

    Malheureusement Russel Crowe n’a pas ce mélange de force et de fragilité, de détermination et de folie que Vincent Lindon dégageait pour ce rôle occupant, consumant, magnétisant l’écran et notre attention, tellement le personnage qu’il incarnait, à qui il donnait corps (sa démarche, son dos parfois voûté ou au contraire droit menaçant, ses regards évasifs ou fous mais suffisamment nuancés dans l’un et l’autre cas ) et vie semblaient ne pouvoir appartenir à aucun autre. Il est d’ailleurs intéressant de voir que Russell Crowe reproduit cette démarche mais contrairement à ce que souhaitait Paul Haggis ne me semble pas « disparaître dans le rôle» mais toujours porter avec lui sa mythologie d’acteur.

    En nous montrant cet homme lui aussi dans une prison,  celle de sa folie amoureuse (pléonasme ou antithèse : à vous de voir), celle de son incommunicabilité de sa douleur (avec son père, notamment), Paul Haggis nous le désigne comme  lui aussi enfermé, dans son cauchemar, si bien que la vie extérieure est à dessein ici totalement absente. La relation paternelle est aussi au centre de l’histoire. Ce sont aussi deux pères (comme dans l’original) qui vont très loin par amour. A leur manière.

    L’adaptation de Paul Haggis est davantage un film d’action qu’un thriller sentimental. Paul Haggis, avec cette version plus longue de 40 minutes que l’original, s’est davantage concentré sur le thème de la croyance, John croyant en elle envers et contre tout et tous. Un parti pris intéressant qui évite l’écueil du manichéisme mais qui ne diffère pas suffisamment de celui de l’original pour y apporter réellement un supplément d’âme ou de noirceur. Un film prenant, au moins, qui sera sans doute même haletant pour ceux qui n’ont pas vu l’original que je lui préfère néanmoins.

    Je vous laisse découvrir dans ma note précédente les vidéos de la master class.  Outre de précieux conseils aux scénaristes et autres artisans du cinéma en devenir comme croire en l’impossible et faire de ce que l’on souhaite créer une obsession (conseils suivis à la lettre par moi-même avant même qu'il les ait délivrés:-)), il est revenu sur sa prestigieuse carrière…

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