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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 289

  • Salon du Livre de Paris 2012 : du livre au film

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    Comme l'an passé, j'aurai le plaisir de couvrir le Salon du livre 2012, et d'être présente dès l'inauguration le 15 mars prochain. J'en profite pour vous conseiller de découvrir la riche programmation sur le site officiel: http://www.salondulivreparis.com . Vous pourrez  découvrir les conférences autour de l'adaptation dans le cadre du programme "du livre au film" avec, notamment, la présentation du film "Les Adieux à la reine", de 14H30 à 15H30, le 18 mars ou le 16 mars de 15H30 à 16H30, une rencontre autour du manuscrit "Le Quai des Brumes". Au programme également: la littérature japonaise à l'honneur, Moscou ville invitée, le livre dans la Cité, la culture Manga.

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  • "Moonrise Kingdom" de Wes Anderson en ouverture du Festival de Cannes 2012

    Moonrise Kingdom : affiche

    Moonrise Kingdom : photo Wes Anderson

     

    Moonrise Kingdom : photo Wes Anderson

     

    Moonrise Kingdom : photo Bill Murray, Bruce Willis, Edward Norton, Tilda Swinton, Wes Anderson

    Alors que la programmation du 65ème Festival de Cannes sera annoncée le 19 avril, le programme commence déjà à s'esquisser. Nous savions déjà que Nanni Moretti serait le président du jury et que l'affiche de cette édition mettrait Marilyn Monroe à l'honneur. Voici le communiqué de presse concernant le film d'ouverture dont vous pourrez bien entendu retrouver la critique ici dès le 17 mai. En attendant, retrouvez mon compte-rendu de l'ouverture du 64ème Festival de Cannes avec la projection de "Minuit à Paris" de Woody Allen.

    C’est le nouveau film de l’américain Wes Anderson, MOONRISE KINGDOM, qui fera l’ouverture du 65e Festival de Cannes le mercredi 16 mai prochain dans le Grand théâtre Lumière du Palais des Festivals, en présence du Jury présidé par le cinéaste italien Nanni Moretti.
    Produit par Wes Anderson, Scott Rudin, Steven Rales et Jeremy Dawson pour Focus Features et Indian Paintbrush, MOONRISE KINGDOM compte dans sa distribution Edward Norton, Bruce Willis, Bill Murray, Frances McDormand, Tilda Swinton et Jason Schwartzman ainsi que les enfants Kara Hayward et Jared Gilman.
    Il est réalisé par Wes Anderson, qui a également co-écrit le scénario avec Roman Coppola. La musique est signée Alexandre Desplat.
    MOONRISE KINGDOM a été tourné dans une île de la Nouvelle-Angleterre. Il évoque une histoire tourmentée et étonnante, d’enfants et d’adultes, pendant des jours de tempête de l’été 1965.
    Né en 1969, Wes Anderson est le réalisateur de Bottle Rocket (1996), Rushmore (1998), La Famille Tennebaum (The Royal Tenenbaums, 2001), La Vie aquatique (The Life Aquatic with Steve Zissou, 2004), A bord du Darjeeling Limited (The Darjeeling Limited, 2007), Fantastic Mr.Fox (2009).
    Thierry Frémaux, Délégué général du Festival : « Wes Anderson fait partie des forces montantes du cinéma américain qu’il revisite de façon toute personnelle. En particulier dans MOONRISE KINGDOM, qui témoigne à nouveau de la liberté de création dans laquelle il continue à évoluer. Sensible et indépendant, cet admirateur de Fellini et Renoir est aussi un cinéaste brillant et inventif. »
    « Avec Wes Anderson en ouverture du 65e Festival de Cannes, c’est le jeune cinéma américain qui sera célébré sur la Croisette » se félicite Gilles Jacob, Président du Festival.
    Distribué en France par Studio Canal, le film sortira en salles le jour même de sa présentation cannoise, le 16 mai. Pour la deuxième année consécutive, avec l’accord de son partenaire Canal+ et le soutien de la Fédération Nationale des Cinémas Français, le Festival de Cannes mettra à disposition de toutes les salles qui le demanderont la cérémonie d’Ouverture, afin que les spectateurs puissent vivre en direct le programme complet de la soirée de lancement du Festival. Aux USA, le film sortira le 25 mai.
    La Sélection officielle (Compétition, Un Certain regard, Hors compétition) sera annoncée le jeudi 19 avril prochain. Le 65e Festival de Cannes aura lieu du mercredi 16 au dimanche 27 mai 2012.

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  • Critique de « Cloclo » de Florent-Emilio Siri avec Jérémie Rénier…

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    Le biopic (film autobiographique qui, par définition, retrace l’existence de personnalités ayant existé) est devenu un genre à la mode sans doute parce que particulièrement en accord avec notre époque dans laquelle règne la quête de notoriété, laquelle apparaît, tristement, comme la réussite ultime. Aussi parce qu’il s’agit le plus souvent de destins tragiques qui permettent au spectateur de se rassurer, de mêler à l’envie et l’admiration, une sorte de pitié consolante, et de se rassurer sur la vanité universelle de l’existence, y compris pour ses idoles. Enfin parce qu’il ne faut pas nier qu’il s’agit, aussi, d’un genre très commercial puisque cela garantit déjà un nombre minimum de spectateurs, ceux qui appréciaient la personnalité disparue, a fortiori quand il s’agit de Claude François autour duquel a été développé pendant son existence, et après sa mort, un commerce basé sur sa personne et son nom (qu’il a d’ailleurs initié). La question était donc de savoir s’il s’agissait d’un projet opportuniste et commercial ou d’un un film avec un vrai regard, un univers, et de vrais partis pris artistiques. Après « La Môme », « Sagan », et tant d’autres,  et alors que viennent de sortir « J.Edgar », « La dame de fer » et en attendant « My week with Marilyn », c’est donc au tour de Claude François de voir son destin passionnant et tragique devenir un film (avant, à n'en pas douter, Mickael Jackson, avec un succès planétaire garanti). Ali. Ray. Marie-Antoinette. Cloclo. Autant de prénoms comme titres de films qui suffisent à résumer la notoriété de ceux qu’ils désignent et leur potentiel empathique et commercial.

    « Cloclo » retrace donc le destin tragique de Claude François, icône de la chanson française décédée à l’âge de 39 ans qui, plus de trente ans après sa disparition, continue de fasciner (et faire vendre).

    Tout commence (et tout s’explique) par son enfance et son adolescence en Egypte auprès d’une mère aimante et d’un père irascible et exigeant  dont le travail consiste à contrôler le trafic de la Compagnie du Canal de Suez et qui en, en  1956, lors de la nationalisation du canal de Suez, doit rentrer en France avec sa famille, une humiliation dont il ne se remettra jamais. Une fois la famille, alors désargentée, arrivée en France, Claude fait ensuite ses débuts de musicien au Sporting club de Monaco, ce que désapprouve son père qui souhaite le voir devenir comptable, refusant  alors de lui parler et, jusque sur son lit de mort, il s’y obstinera. Un artiste se construit sur des failles et c’est par celle-ci, ce silence et cette incompréhension douloureux, que ce biopic explique en grande partie la complexité, l’insatisfaction permanente, le perfectionnisme de Claude François mais aussi sa rage de réussir.

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    Décédé en 1978, Claude François pourrait vivre en 2012 tant il semble être le parfait symbole et produit de notre époque : avide de notoriété, cultivant son image à outrance, commercialisant cette image aussi avec un sens aiguisé du marketing. C’est aussi mon premier reproche : donner l’illusion que sa réussite est apparue en un claquement de doigts comme on nous donne trop souvent aujourd’hui l’illusion que talent et notoriété sont des synonymes. Or, la réussite de Claude François était le fruit d’une obstination acharnée mais aussi d’un travail redoutable. Malgré ses 2H28, le film comprend ainsi de nombreuses ellipses, ellipses pas toujours judicieuses, comme celles précédant son premier passage à l’Olympia qui paraît presque miraculeux.

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    A l’image de celui de son existence et de ses chansons, le rythme du film est trépidant et même vertigineux, pour nous en mettre plein la vue comme Claude François le faisait avec ses costumes et ses mises en scène : judicieux parallèle entre le fond et la forme. La mise en scène nous emporte ainsi dans son rythme effréné, comme ces chansons sur lesquelles nous avons tous dansé un jour ou l’autre, avec quelques scènes virtuoses comme celle de l’Albert Hall ou le plan séquence magistral et poignant où Claude François écoute l’interprétation de « My way » par Sinatra (adaptation de son "Comme d'habitude") et imagine la fierté de son père s’il l’avait entendue, mêlant ainsi habilement le sentiment de solitude et de gloire, de réussite et d’échec, de lumière et d’ombre, douloureuses contradictions qui constituent cet artiste, finalement tout artiste. Ses chansons illustrent ainsi constamment son existence que semble si bien résumer l’une d’elles « le mal aimé ». C’est ce qu’a si bien illustré Michel Hazanavicius dans « The Artist », finalement le biopic de tout artiste en qui se mêlent et se confrontent orgueil et solitude, gloire et tragédie.

    Si le film n’omet pas de montrer les défauts de l’artiste, son côté autoritaire, maniaque, maladivement jaloux, ou même la mise en scène de son existence, que ce soit d’un malaise à Marseille à la dissimulation de l’existence de son second fils, le personnage, avec ses failles auxquelles chacun peut s’identifier, reste finalement sympathique ou en tout cas ne cesse jamais d’emporter l’ empathie du spectateur (la mienne, en tout cas). Dommage peut-être qu’à force de ne pas vouloir écorner l’image (ses défauts ne le rendent finalement à aucun moment vraiment antipathique, car constamment contrebalancés par ses failles sur lesquelles on revient constamment, parfois d’ailleurs un peu trop, y compris à la fin du film), le scénario ne s’éloigne jamais de la réalité contrairement à Joann Sfar qui avait eu l'excellente idée de donner à son film « Gainsbourg, vie héroïque », l'appellation de «conte », désamorçant d'avance toutes les polémiques et s'autorisant ainsi une composition libre. Une liberté dont était épris celui dont il retraçait une partie du parcours artistique et des amours souvent célèbres et tumultueux, un film en apparence désordonné et confus comme émergeant des volutes de fumée et des vapeurs d'alcool indissociables de Gainsbourg. Joann Sfar a ainsi brûlé les étapes de son film comme Gainsbourg le faisait avec sa vie, ce qui aurait pu apparaître comme une faille scénaristique devenait alors une trouvaille.

    C’est un peu ce qui fait défaut à ce «Cloclo » très maîtrisé mais à qui il manque ce supplément d’audace, de finesse peut-être aussi parfois. Là encore, nous pouvons néanmoins y voir un parallèle entre la forme et le fond qui se rejoignent, Florent-Emilio Siri ayant réalisé un film « à l’Américaine » comme l’étaient les spectacles de l’artiste, filmé  comme un combat ou un film d'action.

    Quant à Jérémie Rénier, il a eu l’intelligence d’incarner Claude François, dans toute son énergie et sa complexité, sans tomber dans un mimétisme grossier. Son rôle poignant et inoubliable dans « L’Enfant » des Dardenne nous avait déjà prouvé à quel point il était un acteur rare.

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    Plus que ce qu’il dit de Claude François et nous apprend sur l'artiste, ce « Cloclo » est intéressant pour  ce qu’il dit de notre époque éprise d’images, de notoriété, de vitesse grisante et qui, sans doute, se reconnaîtra dans le destin de ce « mal-aimé » finalement très moderne. Un succès assuré d’autant que la fin nous laisse sur l’image bouleversante de cette fin tragique et avec, en tête, ces musiques qui n’ont pas fini de nous accompagner. Un succès dont je ne peux m’empêcher de me réjouir malgré les réserves émises plus haut, malgré l’idée que cela prolonge ce marketing que l’acteur avait initié (et que d’autres continuent d’exploiter), ne serait-ce que parce que ce film sera encensé par ces détenteurs du politiquement correct qui, sans aucun doute,  auraient piétiné de leur condescendance et mépris Claude François et sa popularité s’il avait vécu aujourd’hui. Et puis, comme un clin d’œil ironique du destin, ce film lui fera peut-être connaître un succès Outre-Atlantique alors qu’il est décédé au paroxysme de sa gloire alors qu’il s’apprêtait à partir faire carrière aux Etats-Unis...et à revenir en Egypte, là où tout avait commencé, là où réside les racines de sa personnalité comme le film le souligne et surligne. Eternelle renaissance. L’artiste est mort. Vive l’artiste.

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  • Critique de "Gran Torino" de Clint Eastwood (à 20H50, dimanche 11 mars, sur TF1)

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    Walt Kowalski ( oui, Kowalski comme Marlon Brando dans « Un tramway nommé désir » ), Walt Kowalski (Clint Eastwood) donc, ancien vétéran de la guerre de Corée et retraité de l’usine Ford de Détroit, a tout pour plaire : misanthrope, raciste, aigri, violent, cynique, irascible, intolérant. Et très seul. D’autant plus que lorsque débute l’intrigue, il enterre sa femme méprisant autant ses enfants et petits-enfants que ceux-ci le dédaignent. Enfin, seul… ou presque : il est toujours accompagné de la fidèle Daisy, son labrador, de son fusil, de sa voiture de collection, une splendide Gran Torino qu’il ne se lasse pas d’admirer depuis la terrasse de son pavillon de Détroit, de ses bières et ses douloureux souvenirs indicibles. La dernière volonté de sa femme était qu’il aille se confesser mais Walt ne fait confiance à personne ni à un prêtre (Christopher Carley) qui va le poursuivra inlassablement pour réveiller sa bonne (ou mauvaise) conscience pour susciter sa confession, ni à sa famille et encore moins ses voisins, des immigrants asiatiques qu’il méprise et qui lui rappellent de cruelles blessures. Jusqu’au jour où, sous la pression d’un gang, un adolescent Hmong, le fils de ses voisins, le jeune, timide -et lui aussi solitaire et incompris- Thao (Bee Vang), tente de lui voler sa voiture, ce à quoi il tient le plus au monde. Et lorsque le gang s’attaque à Thao, Walt s’attaque au gang non pas pour le défendre mais pour les chasser de son jardin. Sur ce malentendu, ayant ainsi défendu Thao, malgré lui, il devient ainsi le héros du quartier. Sue (Ahney Her), la sœur aînée de Thao, insiste pour que ce dernier se rachète en travaillant pour Walt. Ce dernier va alors lui confier des travaux d’intérêt général. Et peu à peu, en apprenant à se comprendre, le timide adolescent aux prémisses de son existence, et le misanthrope, aux dernières lueurs de la sienne, vont révéler un nouveau visage, et emprunter une nouvelle route…

    « Gran Torino » est un film multiple et fait partie de ces films, rares, qui ne cherchent pas l’esbroufe et à vous en mettre plein la vue mais de ces films qui vous enserrent subrepticement dans leur univers pour vous asséner le coup de grâce au moment où vous y attendiez le moins, ou plutôt alors que vous vous y attendiez. Mais pas de cette manière. Oui la grâce. Coup de grâce dans tous les sens du terme.

    Multiple parce qu’il est aussi drôle que touchant, passant parfois de l’humour à l’émotion, du comique au tragique en un quart de seconde, dans une même scène. La scène où son fils et sa belle-fille viennent fêter son anniversaire est à la fois redoutablement triste et drôle.

    Multiple parce qu’il réunit tous les clichés du film manichéen pour subtilement et mieux s’en départir. Et après le justement très manichéen et excessivement mélodramatique « L’Echange »on pouvait redouter le pire, surtout que ce sujet pouvait donner lieu aux pires excès.

    Multiple parce que derrière cette histoire de vétéran de la guerre de Corée c’est aussi celle d’un mythe du cinéma américain qui fait preuve d’autodérision, répondant à ses détracteurs, exagérant toutes les tares qui lui ont été attribuées et les faisant une à une voler en éclats mais créant aussi un personnage, sorte de condensé de tous ceux qu’il a précédemment interprétés. Souvent des hommes en marge, solitaires, sortes de cowboys intemporels. Et ce Kowalski ressemble un peu à l’entraîneur de « Million Dollar Baby », lui aussi fâché avec sa famille et la religion. Mais aussi à l’inspecteur Harry. Ou même au Robert Kincaid de « Sur la route de Madison » dont il semble pourtant être aux antipodes.

    Multiple parce que c’est à la fois un film réaliste (les acteurs Hmong sont non professionnels, « Gran Torino » est ainsi le premier scénario de Nick Schenk –coécrit avec Dave Johannson- qui a travaillé longtemps dans des usines au milieu d’ouvriers Hmong, peuple d’Asie répartie dans plusieurs pays avec sa propre culture, religion, langue) et utopique dans son sublime dénouement. C’est aussi à la fois un thriller, une comédie, un film intimiste, un drame, un portrait social, et même un western.

    Evidemment nous sommes dans un film de Clint Eastwood. Dans un film américain. Evidemment nous nous doutons que cet homme antipathique va racheter ses fautes, que la Gran Torino en sera l’emblème, qu'il ne pourra rester insensible à cet enfant, à la fois son double et son opposé, sa mauvaise conscience (lui rappelant ses mauvais souvenirs et ses pires forfaits) et sa bonne conscience (lui permettant de se racheter, et réciproquement d'ailleurs), que la morale sera sauve et qu’il finira par nous séduire. Malgré tout. Mais c’est là tout l’immense talent de Clint Eastwood : nous surprendre, saisir, bouleverser avec ce qui est attendu et prévisible, faire un film d’une richesse inouïe et polysémique à partir d’une histoire qui aurait pu se révéler mince, univoque et classique, voire simpliste. D’abord, par une scène de confession qui aurait pu être celle d’un homme face à un prêtre dans une Eglise, scène qui aurait alors été convenue et moralisatrice. Une scène qui n’est qu’un leurre pour que lui succède la véritable scène de confession, derrière d’autres grilles. A un jeune garçon qui pourrait être le fantôme de son passé et sera aussi le symbole de sa rédemption. Scène déchirante, à la fois attendue et surprenante. Ensuite et surtout, avec cette fin qui, en quelques plans, nous parle de transmission, de remords, de vie et de mort, de filiation, de rédemption, de non violence, du sens de la vie. Cette fin sublimée par la photographie crépusculaire de Tom Stern (dont c’est la septième collaboration avec Clint Eastwood, cette photographie incomparable qui, en un plan, vous fait entrevoir la beauté évanescente d'un instant ou la terreur d'un autre) qui illumine tout le film, ou l’obscurcit majestueusement aussi, et par la musique de Kyle Eastwood d’une douceur envoûtante nous assénant le coup fatal.

    Deux bémols : la VF que j’ai malheureusement dû subir est assez catastrophique et le grognement de chien enragé qu’émet inlassablement Walt, probablement excessif dans la VO devient totalement ridicule dans la VF. Et cette scène inutilement explicative face au miroir dans laquelle Walt dit qu’il se sent plus proche de ses voisins asiatiques que de sa famille. Les scènes précédant celle-ci avaient suffi à nous le faire comprendre. Dommage d’avoir ici dérogé à l’implicite et l’économie de dialogue que Clint Eastwood sait aussi bien manier.

    Mais ces deux "défauts" sont bien vite oubliés tant vous quittez ce film encore éblouis par sa drôlerie désenchantée, à la fois terrassés et portés par sa sagesse, sa beauté douloureuse, sa lucidité, sa mélancolie crépusculaire, entre ombre et lumière, noirceur et espoir, mal et rédemption, vie et mort, premières et dernières lueurs de l'existence. Le tout servi par une réalisation irréprochable et par un acteur au sommet de son art qui réconciliera les amateurs de l’inspecteur Harry et les inconditionnels de « Sur la route de Madison » et même ceux qui, comme moi, avaient trouvé « Million dollar baby » et « L’Echange » démesurément grandiloquents et mélodramatiques. Si, les premières minutes ou même la première heure vous laissent, comme moi, parfois sceptiques, attendez…attendez que ce film ait joué sa dernière note, dévoilé sa dernière carte qui éclaireront l’ensemble et qui font de ce film un hymne à la tolérance, la non violence (oui, finalement) et à la vie qui peut rebondir et prendre un autre sens (et même prendre sens!) à chaque instant. Même l'ultime. Même pour un homme seul, irascible, cynique et condamné à mort et a priori à la solitude. Même pour un enfant seul, timide, a priori condamné à une vie terne et violente.

    Un film qui confirme le talent d’un immense artiste capable de tout jouer et réaliser et d’un homme capable de livrer une confession, de faire se répondre et confondre subtilement cinéma et réalité, son personnage et sa vérité, pour nous livrer un visage à nu et déchirant. Une démonstration implacable. Un film irrésistible et poignant. Une belle leçon d’espoir, de vie, d’humilité. Et de cinéma…

    Retrouvez également ma critique de "J.Edgar", le dernier film de Clint Eastwood, en cliquant ici.

    Retrouvez également ma critique de "Au-delà" de Clint Eastwood en cliquant là.

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  • Deauville...

    Très exceptionnellement, quelques jours sans articles quotidiens sur mes différents blogs, Festival du Film Asiatique de Deauville et devoir de réserve obligent, avant une nouvelle semaine riche en actualités: la critique de "Cloclo", le compte-rendu complet du Festival du Film Asiatique de Deauville, le début du Salon du livre, la critique de "La ville est belle" de Benigni dans la rubrique rétrospectives, des DVD de "The Artist" à gagner, des informations sur le Festival de Cannes, le Festival du Film de Boulogne-Billancourt où je serai membre du jury...

     Pour ceux qui découvriraient mes blogs suite à l'article de Ouest-France du jour, soyez les bienvenus en attendant la reprise quotidienne des articles...

    Découvrez également mes autres blogs: http://inthemoodlemag.com , http://www.inthemoodforcinema.com , http://www.inthemoodforcannes.com , http://www.inthemoodforluxe.com , mon compte twitter principal et ma page "My Major Company" (http://www.mymajorcompanybooks.com/meziere ).

    A bientôt...

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  • Soirée exceptionnelle "De vous à moi", Fragments inédits de Tennessee Williams au Théâtre du Châtelet

    Si, comme moi, vous aimez Tennessee Williams, alors cette soirée exceptionnelle est pour vous aussi:

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  • Programme détaillé du Festival International du Film de Boulogne-Billancourt 2012

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    « Le festival qui souffle positif ». Tel est le slogan du Festival International du Film de Boulogne-Billancourt. Voilà qui était fait pour moi…et cela tombe d’autant mieux que j’aurai le plaisir de faire partie du jury des blogueurs du Festival présidé par le journaliste Didier Allouch et qui décernera le prix du meilleur réalisateur, de la meilleure actrice, et du meilleur acteur. Encore une participation à un jury me direz-vous…l’agréable paradoxe est que ces blogs créés au départ pour partager mes singulières expériences de jurée dans des festivals de cinéma intégrés sur concours (dix, je crois)…font qu’on me propose aujourd’hui d’être jurée à titre de blogueuse (pour la 3ème fois)…sans passer par la case concours, mais avec toujours la même insatiable soif de découvertes cinématographiques.

    Ces (18…) années de pérégrinations festivalières n’ont rien changé à ma curiosité (et l’ont même aiguisée) ni au principe initial de mes blogs : défendre ardemment le cinéma qui me bouleverse, me touche, me secoue, me surprend et laisser aux autres les facilités de la critique assassine (parfois) gratuite, préférer l’argumentation discrète, l’enthousiasme au cynisme vindicatif.

    « Tourner le dos au cynisme et à la dérision. Mais sans mépris, dédain ou mésestime absurdes, pour ceux faisant un autre choix. Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté ( disait Alain) » souligne ainsi le cinéaste Claude Pinoteau, Président d’honneur du festival, dans son édito, ajoutant « La Philosophie de ce Festival est de privilégier tout ce qui fait aimer la vie. »

    Il aurait tout aussi bien pu citer Claude Sautet dont le cinéma avait pour objectif de « faire aimer la vie » et qui y est magistralement parvenu. Voilà une raison de plus de m’enthousiasmer moi qui cite invariablement « Un cœur en hiver » comme film préféré souvent devant des interlocuteurs interloqués (formulation peu heureuse qui n’en reflète pas moins la réalité)…même si, sans doute « César et Rosalie » conviendrait mieux à cette définition. Pas de Claude Sautet néanmoins au programme qui s’annonce néanmoins réjouissant, en particulier la compétition.

    En quatre jours, du 23 au 26 mars, le festival présente ainsi une vingtaine de films – longs-métrages de fiction et films documentaires – du monde entier pour la plupart « des films jubilatoires, optimistes, inspirants, émouvants, des films qui donnent des ailes» comme les définit sa directrice, Caroline Mitchell. Des films en compétition et hors-compétition, des documentaires et même des « reprises » comme le chef d’oeuvre de Roberto Benigni « La vie est belle » (à cette occasion, je vous proposerai une critique du film, la semaine prochaine).

    Aux côtés du jury de blogueurs, un jury de jeunes comédiennes présidé par Zoé Félix décernera également ses prix.

    Je vous raconterai bien entendu ici cette nouvelle expérience festivalière (après Deauville où je serai comme chaque année dès demain, festival au sujet duquel vous pouvez retrouver mon article , ici) et je vous invite à découvrir ce festival au concept et à la programmation enthousiasmants, un festival très accessible par ailleurs. Vous trouverez toutes les informations pratiques en bas de cet article pour y accéder et y assister.

    Détail de la programmation

    Film d’ouverture

    LE PRÉNOM (Avant-première)

    France – 2011 – 110 mn

    Réalisateur : Alexandre de La Patellière, Matthieu Delaporte

    Adapté de leur pièce de théâtre Le Prénom.

    Cast : Patrick Bruel, Charles Berling, Valérie Benguigui

    En salles le 25 avril 2012

    Synopsis : Vincent, la quarantaine triomphante, va être père pour la première fois. Invité à dîner chez Élisabeth et Pierre, sa sœur et son beau-frère, il y retrouve Claude, un ami d’enfance. En attendant l’arrivée d’Anna, sa jeune épouse éternellement en retard, on le presse de questions sur sa future paternité dans la bonne humeur générale… Mais quand on demande à Vincent s’il a déjà choisi un prénom pour l’enfant à naître, sa réponse

    Film de clôture

    INDIAN PALACE

    USA – 2011 – 124 mn

    Réalisateur : John Madden

    Cast : Bill Nighy, Maggie Smith, Judi Dench, Tom Wilkinson, Dev Patel

    En salles le 25 avril 2012

    Des retraités britanniques partent en Inde, où la vie est moins chère. Ils arrivent au Marigold Hotel, un palace dont des publicités leur ont vanté les mérites. Quoique le nouvel environnement soit moins luxueux qu’imaginé, ils sont pour toujours transformés par leurs expériences communes, découvrant que la vie et l’amour peuvent recommencer lorsqu’on laisse son passé derrière

    Films en compétition

    NINO, UNE ADOLESCENCE IMAGINAIRE DE NINO FERRER

    France – 2011 – 75 mn

    Réalisateur : Thomas Bardinet

    Cast : Lou de Laage, Sarah Coulaud, David Prat, Benoît Gruel

    Nino a 16 ans, les vacances commencent et son coeur balance entre Natacha, une très belle fille, comédienne au théâtre comme dans la vie, et la délicieuse Nathalie qu’il connaît depuis toujours. Celle-ci refuse que «l’homme de sa vie» s’éloigne d’elle aussi inexorablement que son enfance…

    En présence de l’équipe du film

    LOU

    Australie – 2011 – 82 mn

    Réalisatrice : Belinda Chayko

    Cast : John Hurt, Lily Bell-Tindley, Emily Barclay, Jay Ryan

    Aussi rapidement que le père de Lou sort de sa vie, son grand-père y fait irruption en semant le désordre dans la petite maison que Lou partage avec sa jeune maman et ses deux soeurs. Doyle, le grand-père atteint de la maladie d’Alzheimer, confond Lou avec sa propre femme. En entrant dan son drôle de jeu, Lou croit pouvoir utiliser Doyle contra sa mère. Sans s’y attendre, elle découvre ce que c’est qu’être aimée.

    LE FILS DE L’AUTRE

    France – 2012 – 105 mn

    Réalisatrice : Lorraine Lévy

    Cast : Emmanuelle Devos, Pascal Elbé, Jules Sitruk, Mehdi Dehbi, Areen Omari, Khalifa Natour, Mahmood Shalabi, Bruno Podalydès

    Alors qu’il s’apprête à intégrer l’armée israélienne pour effectuer son service millitaire, Joseph découvre qu’il n’est pas le fils biologique de ses parents et qu’il a été échangé à la naissance avec Yacine, l’enfant d’une famille palestinienne de Cisjordanie.

    La vie de ces deux familles est brutalement bouleversée par cette révélation qui les oblige à reconsidérer leurs identités respectives, leurs valeurs et leurs convictions.

    En présence de l’équipe du film

    CREBINSKY

    Espagne – 2010 – 90 mn

    Réalisateur : Enrique Otero

    Cast : Miguel de Lira, Sergio Zearreta

    Enfants, les deux frères Feodor et Mijail et leur vache Muchka sont emportés par des pluies torrentielles vers un coin perdu de la côte. Isolés du monde, ils grandissent au pied d’un phare.. Aujourd’hui adultes, ils survivent en récupérant les objets venus de la mer, « las crebas » et vivent dans leur propre univers imaginaire.

    En présence du réalisateur

    CHERCHER LE GARÇON

    France – 2011 – 70 mn

    Réalisatrice : Dorothée Sebbagh

    Cast : Sophie Cattani, Moussa Maaskri, Gérard Dubouche, Aurélie Vaneck, Frank Libert, Laurent Lacotte

    En salles le 18 avril 2012

    Emilie, une fille de 35 ans, célibataire depuis trop longtemps, décide de chercher l’amour sur Internet. Avec beaucoup d’espoir, d’acharnement et pas mal de naïveté, elle va découvrir l’univers des sites de rencontres sur Internet et rencontrer plein d’hommes, tous différents: cynique, romantique, excentrique, poétique, pathétique… Elle va finir par trouver l’amour mais pas de la façon dont elle croyait.

    Avant-premières

    SUR LA PISTE DU MARSUPILAMI

    France – 2011 – 110 mn

    Réalisateur : Alain Chabat

    Cast : Alain Chabat, Jamel Debbouze, Fred Testot, Lambert Wilson, Géraldine Nakache

    Quand Dan Geraldo, reporter en quête de scoop, arrive en Palombie, il ne se doute pas qu’il va faire la plus incroyable des découvertes… Avec Pablito, guide local plein de ressources, ils vont aller de surprise en surprise au cours d’une aventure trépidante et surtout révéler une nouvelle extraordinaire : Le Marsupilami, animal mythique et facétieux, existe vraiment !!!

    A partir de 6 ans

    En présence de l’équipe du film

    MINCE ALORS !

    France – 2011 – 100 mn

    Réalisatrice : Charlotte de Turckheim

    Cast : Victoria Abril, Lola Dewaere, Catherine Hosmalin, Julia Platon, Mehdi Nebbou, Grégory Fitoussi, Pascal Legitimus, Pauline Lefèvre, Dominique Besnéhard

    Nina est jeune, jolie et ronde. Malheureusement son mari Gaspard n’aime que les femmes très minces… Surtout depuis qu’ils se sont installés à Paris pour monter leur ligne de maillot de bain ultra pointue. Pour tenter de le séduire à nouveau, Nina accepte à contrecoeur le cadeau qu’il lui offre : une cure d’amaigrissement à Brides-les-Bains. Le dernier espoir des gros quand on a tout essayé. %u2028Là bas, elle va faire la connaissance de Sophie une séduisante avocate marseillaise, Emilie, une mère de famille très enveloppée, Thomas et Roxane.%u2028Lorsque toutes ses personnes se confrontent le temps d’un voyage pour aller mieux dans son corps, cela provoque des tempêtes, et c’est peut-être comme cela que chacun trouvera sa porte de sortie…

    En présence de l’équipe du film

    MIRACLE EN ALASKA / BIG MIRACLE

    USA – 2011 – 124 mn – VF

    Réalisateur : Ken Kwapis

    Cast : Kristen Bell, Drew Barrymore, John Krasinski, Dermot Mulroney

    En salles le 9 mai 2012

    Octobre 1988. Pour sauver trois baleines grises de Californie, piégées dans les glaces du Cercle arctique, un journaliste recrute son ancienne petite amie, une volontaire de Greenpeace.

    Hors-compétition

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Documentaires

    « To Educate a girl »

     

     

     

     

     

     

     

     

    « Y’a pire ailleurs »

     

     

     

     

     

     

     

     

    INFORMATIONS PRATIQUES

    LIEU
    Cinéma Pathé de Boulogne-Billancourt

    26 Rue Le Corbusier

    92100 Boulogne-Billancourt

    Tél. : 08 92 69 66 96

    Métro: Jean-Jaurès

    DATES

    Du vendredi 23 mars au lundi 26 mars 2012, de 11h30 à minuit.

    BILLETTERIE

    Pass tout accès : ce pass donne accès à toutes les projections et les rencontres, dans la limite des places disponibles, hors ouverture et clôture.

    Tarif normal: 15 euros.

    Tarif réduit : 10 euros (Etudiants, – de 25 ans, demandeurs d’emploi, + de 60 ans, comités d’entreprise et groupes de plus de 10 personnes, familles nombreuses, personnes handicapées).

    Grille de Programmation du Festival

    Séance : 3 euros.

    Billetterie ouverte pendant le festival au Cinéma Pathé de Boulogne-Billancourt.

    Pass et séance en vente à l’Office de Tourisme de Boulogne-Billancourt

    Office de Tourisme de Boulogne-Billancourt

    25 avenue André Morizet – Boulogne-Billancourt

    Tel : 01 55 18 50 50

    www.boulogne-billancourt-tourisme.com

    Le Festival sur Facebook: https://www.facebook.com/festivaldufilmdeboulogne

    Le Festival sur twitter: https://twitter.com/#!/festivalfilm92

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