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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 184

  • Critiques de MONSIEUR KLEIN de Joseph Losey et PLEIN SOLEIL de René Clément sur OCS géants à partir de 20H40

    Critique de "Monsieur Klein" de Joseph Losey

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    A chaque projection ce film me terrasse littéralement tant ce chef d'œuvre est bouleversant, polysémique, riche, brillant, nécessaire. Sans doute la démonstration cinématographique la plus brillante de l'ignominie ordinaire et de l'absurdité d'une guerre aujourd'hui encore partiellement insondables.  A chaque projection, je le vois  et l'appréhende différemment. Ce fut à nouveau le cas hier soir. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore et que j'espère convaincre d'y remédier par cet article, récapitulons d'abord brièvement l'intrigue.

    Il s'agit de Robert Klein. Le monsieur Klein du titre éponyme. Enfin un des deux Monsieur Klein du titre éponyme. Ce Monsieur Klein-là, interprété par Alain Delon,  voit dans l'Occupation avant tout une occasion de s'enrichir et de racheter à bas prix des œuvres d'art à ceux qui doivent fuir ou se cacher, comme cet homme juif (Jean Bouise) à qui il rachète une œuvre du peintre hollandais Van Ostade. Le même jour, il reçoit le journal « Informations juives » adressé à son nom, un journal normalement uniquement délivré sur abonnement. Ces abonnements étant soumis à la préfecture et M.Klein allant lui-même signaler cette erreur, de victime, il devient suspect... Il commence alors à mener l'enquête et découvre que son homonyme a visiblement délibérément usé de la confusion entre leurs identités pour disparaître...

    La première scène, d'emblée, nous glace d'effroi par son caractère ignoble et humiliant pour celle qui la subit. Une femme entièrement nue est examinée comme un animal par un médecin et son assistante afin d'établir ou récuser sa judéité.  Y succède une scène dans laquelle, avec la même indifférence, M.Klein rachète un tableau à un juif obligé de s'en séparer. M.Klein examine l'œuvre avec plus de tact que l'était cette femme humiliée dans la scène précédente, réduite à un état inférieur à celui de chose mais il n'a pas plus d'égard pour son propriétaire que le médecin en avait envers cette femme même s'il respecte son souhait de ne pas donner son adresse, tout en ignorant peut-être la véritable raison de sa dissimulation affirmant ainsi avec une effroyable et sans doute inconsciente effronterie « bien souvent je préfèrerais ne pas acheter ».

    Au plan des dents de cette femme observées comme celles d'un animal s'oppose le plan de l'amie de M.Klein, Jeanine (Juliet Berto) qui se maquille les lèvres dans une salle de bain outrageusement luxueuse. A la froideur clinique du cabinet du médecin s'oppose le luxe tapageur de l'appartement de M.Klein qui y déambule avec arrogance et désinvolture, recevant ses invités dans une robe de chambre dorée. Il collectionne. Les œuvres d'art même s'il dit que c'est avant tout son travail. Les femmes aussi apparemment. Collectionner n'est-ce pas déjà une négation de l'identité, cruelle ironie du destin alors que lui-même n'aura ensuite de cesse de prouver et retrouver la sienne ?

    Cet homonyme veut-il lui  sauver sa vie ? Le provoquer ? Se venger ? M.Klein se retrouve alors plongé en pleine absurdité kafkaïenne où son identité même est incertaine. Cette identité pour laquelle les Juifs sont persécutés, ce qui, jusque-là,  l'indifférait prodigieusement et même l'arrangeait plutôt, ou en tout cas arrangeait ses affaires.

     Losey n'a pas son pareil pour utiliser des cadrages qui instaurent le malaise, instillent de l'étrangeté dans des scènes a priori banales dont l'atmosphère inquiétante est renforcée par une lumière grisâtre mettent en ombre des êtres fantomatiques, le tout exacerbé par une musique savamment dissonante...  Sa caméra surplombe ces scènes comme un démiurge démoniaque : celui qui manipule M.Klein ou celui qui dicte les lois ignominieuses de cette guerre absurde. La scène du château en est un exemple, il y retrouve une femme, apparemment la maîtresse de l'autre M.Klein (Jeanne Moreau, délicieusement inquiétante, troublante et mystérieuse) qui y avait rendez-vous. Et alors que M.Klein-Delon lui demande l'adresse de l'autre M.Klein, le manipulateur, sa maîtresse lui donne sa propre adresse, renforçant la confusion et la sensation d'absurdité.  Changement de scène. Nous ne voyons pas la réaction de M.Klein. Cette brillante ellipse ne fait que renforcer la sensation de malaise.

    Le malentendu (volontairement initié ou non ) sur son identité va amener Klein à faire face à cette réalité qui l'indifférait. Démonstration par l'absurde auquel il est confronté de cette situation historique elle-même absurde dont il profitait jusqu'alors. Lui dont le père lui dit qu'il est « français et catholique  depuis Louis XIV», lui qui se dit « un bon français qui croit dans les institutions ». M.Klein est donc  certes un homme en quête d'identité mais surtout un homme qui va être amené à voir ce qu'il se refusait d'admettre et qui l'indifférait parce qu'il n'était pas personnellement touché : « je ne discute pas la loi mais elle ne me concerne pas ». Lui qui faisait partie de ces « Français trop polis ». Lui qui croyait que « la police française ne ferait jamais ça» mais qui clame surtout : «  Je n'ai rien à voir avec tout ça. » Peu lui importait ce que faisait la police française tant que cela ne le concernait pas. La conscience succède à l'indifférence. Le vide succède à l'opulence. La solitude succède à la compagnie flatteuse de ses « amis ». Il se retrouve dans une situation aux frontières du fantastique à l'image de ce que vivent alors quotidiennement les Juifs. Le calvaire absurde d'un homme pour illustrer celui de millions d'autres.

    Et il faut le jeu tout en nuances de Delon, presque méconnaissable, perdu et s'enfonçant dans le gouffre insoluble de cette quête d'identité pour nous rendre ce personnage sympathique, ce vautour qui porte malheur et qui « transpercé d'une flèche, continue à voler ». Ce vautour auquel il est comparé et qui éprouve du remords, peut-être, enfin. Une scène dans un cabaret le laisse entendre. Un homme juif y est caricaturé comme cupide au point de  voler la mort et faisant dire à son interprète : « je vais faire ce qu'il devrait faire, partir avant que vous me foutiez à  la porte ». La salle rit aux éclats. La compagne de M.Klein, Jeanine, est choquée par ses applaudissements. Il réalise alors, apparemment, ce que cette scène avait d'insultante, bête et méprisante et  ils finiront par partir. Dans une autre scène, il forcera la femme de son avocat à jouer l'International alors que le contenu de son appartement est saisi par la police, mais il faut davantage sans doute y voir là une volonté de se réapproprier l'espace et de se venger de celle-ci qu'un véritable esprit de résistance. Enfin, alors que tous ses objets sont saisis, il insistera pour garder le tableau de Van Ostade, son dernier compagnon d'infortune et peut-être la marque de son remords qui le rattache à cet autre qu'il avait tellement méprisé, voire nié et que la négation de sa propre identité le fait enfin considérer.

    Le jeu des autres acteurs, savamment trouble, laisse  ainsi entendre que chacun complote ou pourrait être complice de cette machination, le père de M.Klein (Louis Seigner) lui-même ne paraissant pas sincère quand il dit « ne pas connaître d'autre Robert Klein », de même que son avocat (Michael Lonsdale) ou la femme de celui-ci (Francine Bergé) qui auraient des raisons de se venger, son avocat le traitant même de « minus », parfaite incarnation des Français de cette époque au rôle trouble, à l'indifférence coupable, à la lâcheté méprisable, au silence hypocrite.

    Remords ? Conviction de supériorité ? Amour de liberté ? Volonté de partager le sort de ceux dont il épouse alors jusqu'au bout l'identité ? Homme égoïste poussé par la folie de la volonté de savoir ? Toujours est-il que, en juillet 1942, il se retrouve victime de la   Raflé du Vel d'Hiv avec 15000 autres juifs parisiens. Alors que son avocat possédait le certificat pouvant le sauver, il se laisse délibérément emporter dans le wagon en route pour Auschwitz avec, derrière lui, l'homme  à qui il avait racheté le tableau et, dans sa tête, résonne alors le prix qu'il avait vulgairement marchandé pour son tableau. Scène édifiante, bouleversante, tragiquement cynique. Pour moi un des dénouements les plus poignants de l'Histoire du cinéma. Celui qui, en tout cas, à chaque fois, invariablement, me bouleverse.

    La démonstration est glaciale, implacable. Celle de la perte et de la quête d'identité poussées à leur paroxysme. Celle de la cruauté dont il fut le complice peut-être inconscient et dont il est désormais la victime. Celle de l'inhumanité, de son effroyable absurdité. Celle de gens ordinaire qui ont agi plus par lâcheté, indifférence que conviction.

    Losey montre ainsi froidement et brillamment une triste réalité française de cette époque,  un pan de l'Histoire et de la responsabilité française qu'on a longtemps préféré ignorer et même nier. Sans doute cela explique-t-il que « Monsieur Klein » soit reparti bredouille du Festival de Cannes 1976 pour lequel le film et Delon, respectivement pour la palme d'or et le prix d'interprétation, partaient pourtant favoris. En compensation, il reçut les César du meilleur film, de la meilleure réalisation et  des meilleurs décors.

    Ironie là aussi de l'histoire (après celle de l'Histoire), on a reproché à Losey de faire, à l'image de Monsieur Klein, un profit malsain de l'art en utilisant cette histoire mais je crois que le film lui-même est une réponse à cette accusation (elle aussi) absurde.

    A la fois thriller sombre, dérangeant, fascinant, passionnant ; quête de conscience et d'identité d'un homme ; mise en ombres et en lumières des atrocités absurdes commises par le régime de Vichy et de l'inhumanité des français ordinaires ; implacable et saisissante démonstration de ce que fut la barbarie démente et ordinaire,  « Monsieur Klein » est un chef d'œuvre aux interprétations multiples que la brillante mise en scène de Losey sublime et dont elle fait résonner le sens et la révoltante et à jamais inconcevable tragédie ... des décennies après. A voir et à revoir. Pour ne jamais oublier...

    Critique de "Plein soleil" de René Clément (ci-dessous, mon article publié suite à sa projection au Festival de Cannes, dans le cadre de "Cannes Classics").

     

     

    Photos ci-dessus, copyright inthemoodforfilmfestivals.com . Projection de « Plein soleil » en copie restaurée dans le cadre du Festival de Cannes 2013.

    CRITIQUE – « Plein soleil » de René Clément

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    Ci-dessous mon article publié  suite à la projection du film dans le cadre de Cannes Classics 2013 avec un dossier spécial consacré à Alain Delon.

    Chaque année, la section Cannes Classics réserve de très belles surprises avec des projections de classiques du cinéma en copies restaurées. Il m’a fallu renoncer à quelques unes (ah, les choix cornéliens entre les multiples projections cannoises !) mais s’il y en a bien une que je n’aurais manqué sous aucun prétexte, c’est celle de «Plein soleil » de René Clément, en présence d’Alain Delon, de retour à Cannes, trois ans après la projection du « Guépard » également en copie restaurée avec, alors, ce poignant écho entre le film de Visconti qui évoque la déliquescence d’un monde, et la réalité, et cette image que je n’oublierai jamais d’Alain Delon et Claudia Cardinale, se regardant sur l’écran, 47 ans auparavant, bouleversants et bouleversés.

    Alain Delon dit régulièrement de  René Clément  que c’est pour lui le plus grand réalisateur mais surtout le plus grand directeur d’acteurs au monde. Sa présence à l’occasion de la projection de « Plein soleil » à Cannes Classics était donc une évidence. L’acteur a par ailleurs tenu à ce qu’il ne s’agisse pas d’un hommage à Alain Delon mais d’un hommage à René Clément.

    Rappelons que Delon devait d’ailleurs au départ interpréter le rôle que Maurice Ronet jouera finalement et, malgré son jeune âge (24 ans alors), il avait réussi à convaincre Clément (et d’abord sa femme…) de le faire changer de rôle.

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    C’est une longue ovation qui a accueilli Alain Delon dans la salle Debussy  où a été projeté le film. Ce dernier était visiblement très ému par l’accueil qui lui avait été réservé lors de la montée des marches mais aussi dans la salle. Voici la retranscription de sa présentation du film, pleine d’émotion, d’humour et d’élégance. Un beau moment de cinéma et d’émotion.

    « C’est gentil de dire bravo et de m’applaudir mais attendez de voir le film, peut-être que vous allez être déçus, a-t-il répondu, avant de remercier son « très cher » Bertrand [Delanoe] et la Ministre de la Culture pour lui avoir fait « l’honneur et le bonheur » de l’accompagner dans la montée des marches. « C’est un grand moment pour moi. Je veux que vous sachiez que ma présence ici est avant tout un hommage, un hommage que je veux rendre à mon maître absolu, René, René Clément. Le 17 Mars passé, René aurait eu 100 ans et j’aurais tellement aimé qu’il soit  là ce soir. Je sais qu’il aurait été bouleversé. « Plein soleil », ça a été mon 4ème film. Personne ne savait qui j’étais. Lorsque ce film est sorti il a fait la tour du monde et ça a été un triomphe, de l’Est à l’Ouest, de la Chine à l’Argentine, et ce film a été la base de toute ma carrière et ça je le dois à René qui m’a dirigé à ce moment-là comme personne. Tout de suite après, j’ai eu la chance de faire « Rocco et ses frères ». C’est après la vision de « Plein soleil » que Visconti a décidé « je veux que ce soit Alain Delon qui soit mon Italien du Sud ». J’avais plein de choses à dire mais là vous m’avez tellement coincée, dans la rue, ça a été extraordinaire donc vraiment merci René, merci de tout ce qu’il m’a donné car ce film, je n’aurais pas eu la chance de le faire en 1959, je ne sais pas où je serais, sûrement pas là ce soir. Après « Rocco et ses frères », il y a eu un autre Clément « Quelle joie de vivre » puis « Le Guépard ». Vous voyez qu’on peut commencer plus mal. Comme Luchino m’a toujours expliqué « la première chose qu’il faut c’est des bases » et avec Clément j’ai eu mes bases, voilà. Je voudrais avoir une pensée aussi ce soir pour quelqu’un qui m’était tellement cher qui est Maurice Ronet. Il riait tout le temps, il s’amusait de cela. Il disait « tu sais nous sommes les deux meilleurs amis du monde et dans tous les films il faut que tu me tues ». On n’a jamais compris mais c’était comme ça. Et puis une pensée pour Elvire Popesco qui fait une apparition qui était ma patronne et ma maîtresse de théâtre et enfin des gens que vous n’avez pas connus mais certains ici savent de qui je parle, les producteurs qui ont été formidables avec moi dans ce film et dans d’autres, ce sont les frères Robert et Raymond Hakim. Je vais vous laisser voir ce film que je qualifie d’exceptionnel, d’extraordinaire mais vraiment extra-ordinaire. Ceux qui ne l’ont pas vu vont comprendre, ceux qui l’ont déjà vu vont se le remémorer et vous verrez en plus une copie remasterisée. Vous allez voir ce qu’est un film remasterisé, on a l’impression qu’il a été tourné la semaine dernière.  Bonne soirée. Bon film.  Pour terminer, car je sais qu’il y a ici quelques sceptiques, quelques douteux, je voudrais simplement leur dire que l’acteur qui joue dans ce film le rôle de Tom Ripley, il y a 54 ans, c’est bien moi. »

    Quel acteur peut se vanter d’avoir tourné dans autant de chefs d’œuvre ? En tout cas, c’est avec « Le Cercle rouge », « Le Samouraï », « Monsieur Klein », « Le Guépard », « Rocco et ses frères », « La Piscine », « Plein soleil » que ma passion pour le cinéma est devenu joyeusement incurable… et cet acteur en reste pour moi indissociable, la seule vraie star du cinéma français, à qui je ne désespère pas de pouvoir transmettre un jour le scénario qu’il m’a inspiré (désormais un roman publié, ici, chez Numeriklibres) ou et que je ne désespère pas de pouvoir interviewer.

    En attendant, la meilleure façon de vous en parler est certainement de vous faire partager mon enthousiasme pour les chefs d’œuvre dans lesquels il incarne des personnages si différents. Je vous propose ci-dessous 9 critiques de films avec Alain Delon qui vous permettront de (re)découvrir la diversité des (grands) cinéastes avec lesquels il a tourné mais aussi la diversité de son jeu : « Rocco et ses frères », « Plein soleil », « Monsieur Klein », « Le Professeur »,  « La Piscine », « Le Cercle rouge », « Le Guépard », « Le Samouraï », « Borsalino ». Egalement en bonus, 3 critiques de pièces de théâtre avec Alain Delon, notamment « Une journée ordinaire », pièce avec laquelle il sera en tournée avec sa fille Anouchka Delon (je vous en reparlerai). (Ces critiques ont été écrites sur mes différents sites à diverses périodes, il se peut donc qu’il y ait parfois de répétitions ou anachronismes…).

    Critique de  « Plein soleil » de René Clément (1960)

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    Dans ce film de 1960, Alain Delon est Tom Ripley, qui, moyennant  5000 dollars, dit être chargé par un milliardaire américain, M.Greenleaf, de ramener son fils Philippe (Maurice Ronet) à San Francisco, trouvant que ce dernier passe de trop longues vacances en Italie auprès de sa maîtresse Marge (Marie Laforêt). Tom est constamment avec eux, Philippe le traite comme son homme à tout faire, tout en le faisant participer à toutes ses aventures sans cesser de le mépriser. Mais Tom n’est pas vraiment l’ami d’enfance de Philippe qu’il dit être et surtout il met au point un plan aussi malin que machiavélique pour usurper l’identité de Philippe.

    « Plein soleil » est une adaptation d’un roman de Patricia Highsmith (écrite par Paul Gégauff et René Clément) et si cette dernière a été très souvent adaptée (et notamment   le roman le « Talentueux  Monsieur Ripley » titre originel du roman de Patricia Highsmith qui a fait l’objet de très nombreuses adaptations et ainsi en 1999 par Anthony Minghella avec Matt Damon dans le rôle de Tom Ripley), le film de René Clément était selon elle le meilleur film tiré d’un de ses livres.

    Il faut dire que le film de René Clément, remarquable à bien des égards, est bien plus qu’un thriller. C’est aussi l’évocation de la jeunesse désinvolte, oisive, désœuvrée, égoïste, en Italie, qui n’est pas sans rappeler la « Dolce vita » de Fellini.

    Cette réussite doit beaucoup à la complexité du personnage de Tom Ripley et à celui qui l’incarne. Sa beauté ravageuse, son identité trouble et troublante, son jeu polysémique en font un être insondable et fascinant dont les actes et les intentions peuvent prêter à plusieurs interprétations. Alain Delon excelle dans ce rôle ambigu, narcissique, où un tic nerveux, un regard soudain moins assuré révèlent l’état d’esprit changeant du personnage. Un jeu double, dual comme l’est Tom Ripley et quand il imite Philippe (Ronet) face au miroir avec une ressemblance à s’y méprendre, embrassant son propre reflet, la scène est d’une ambivalente beauté. Si « Plein soleil » est le quatrième film d’Alain Delon, c’est aussi son premier grand rôle suite auquel Visconti le choisit pour « Rocco et ses frères ». Sa carrière aurait-elle était la même s’il avait joué le rôle de Greenleaf qui lui avait été initialement dévolu et s’il n’avait insisté pour interpréter celui de Tom Ripley ? En tout cas, avec « Plein soleil » un mythe était né et Delon depuis considère toujours Clément comme son « maître absolu ». Ils se retrouveront d’ailleurs peu après pour les tournages de « Quelle joie de vivre » (1960), « Les Félins » (1964) et enfin « Paris brûle-t-il ? » en 1966.

    Face à lui, Ronet est cynique et futile à souhait. Le rapport entre les deux personnages incarnés par  Delon et Ronet est d’ailleurs similaire à celui qu’ils auront dans « La Piscine » de Jacques Deray 9 ans plus tard, le mépris de l’un conduisant pareillement au meurtre de l’autre. Entre les deux, Marge se laisse éblouir par l’un puis par l’autre, victime de ce jeu dangereux mais si savoureux pour le spectateur qui ne peut s’empêcher de prendre fait et cause pour l’immoral Tom Ripley.

    L’écriture et la réalisation de Clément procurent un caractère intemporel à ce film de 1960 qui apparaît alors presque moins daté et plus actuel que celui de Minghella qui date pourtant de 1999 sans compter la modernité du jeu des trois acteurs principaux qui contribue également à ce sentiment de contemporanéité.

    « Plein soleil » c’est aussi la confrontation entre l’éternité et l’éphémère, la beauté éternelle et la mortalité, la futilité pour feindre d’oublier la finitude de l’existence et la fugacité de cette existence.

    Les couleurs vives avec lesquelles sont filmés les extérieurs renforcent cette impression de paradoxe, les éléments étant d’une beauté criminelle et trompeuse à l’image de Tom Ripley. La lumière du soleil, de ce plein soleil, est à la fois élément de désir, de convoitise et  le reflet de ce trouble et de ce mystère. Une lumière si bien mise en valeur par le célèbre chef opérateur Henri Decaë sans oublier la musique de Nino Rota et les sonorités ironiquement joyeuses des mandolines napolitaines. L’éblouissement est celui exercé par le personnage de Tom Ripley  qui est lui-même fasciné par celui dont il usurpe l’identité et endosse la personnalité. Comme le soleil qui à la fois éblouit et brûle, ils sont  l’un et l’autre aussi fascinants que dangereux. La caméra de Clément enferme dans son cadre ses personnages comme ils le sont dans leurs faux-semblants.

    Acte de naissance d’un mythe, thriller palpitant, personnage délicieusement ambigu, lumière d’été trompeusement belle aux faux accents d’éternité, « Plein soleil » est un chef d’œuvre du genre dans lequel la forme coïncide comme rarement avec le fond, les éléments étant la métaphore parfaite du personnage principal. « Plein soleil », un film trompeusement radieux par lequel je vous conseille vivement de vous laisser éblouir !que de "Plein soleil" de René Clément

     

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  • Critique de THE TOWN de Ben Affleck, ce soir, à 20H50, sur HD1

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    Il y a quatre ans,  Ben Affleck présentait son premier film en tant que réalisateur, en avant-première, à Deauville :« Gone baby gone » inspiré du roman éponyme de Denis Lehane relatant l’enquête après la disparition d’une petite fille de 4 ans dans une banlieue pauvre de Boston, plus exactement à Dorchester, le plus grand et le plus hétéroclite des quartiers de Boston, à travers le regard de deux jeunes détectives privés interprétés par Casey Affleck et Michelle Monaghan. Avec ce premier film, Ben Affleck avait choisi d’explorer les bas-fonds voire les tréfonds obscurs et secrets de ce quartier de Boston.

    Etrangement, malgré un passage à Paris, ce n’est pas à Deauville mais à Venise et uniquement que son deuxième film en tant que réalisateur, le très attendu « The town » avait été présenté (hors compétition), malgré l’accueil chaleureux qui avait été réservé au premier en Normandie en 2007 et malgré le thème de ce second film parfaitement en adéquation avec ceux de l'édition 2010 du Festival de Deauville : des films relevant souvent de l’étude sociologique.

    C’est de nouveau à Boston que nous entraîne Ben Affleck, plus précisément dans le quartier de « Charlestown » surnommé « The town », un quartier réputé pour son nombre record de braquages de banques et dans lequel la population se divise entre ceux qui y contribuent et ceux qui font régner la loi. Doug MacRay (Ben Affleck), comme beaucoup d’habitants du quartier a été choisi par le crime plus qu’il ne l’a choisi, son père étant lui-même un ancien braqueur. Lors d’un casse, Doug et sa bande prennent en otage la directrice de la banque, Claire Keesey (Rebecca Hall, découverte dans « Vicky Cristina Barcelona » de Woody Allen.)
    Relâchée indemne mais profondément marquée, Claire sait qu’elle risque des représailles mais elle ignore que le jeune Doug qu’elle rencontre à la laverie automatique est un de ses ravisseurs…. Pendant que le FBI mène l’enquête et se rapproche de plus en plus de la piste de Doug et sa bande, ce dernier et Claire se rapprochent aussi de plus en plus.

    The Town est adapté du best-seller de Chuck Hogan, Prince of the thieves.

    Dès les premiers plans, la camera tourne autour du quartier de Charlestown l’emprisonnant dans son cadre comme les protagonistes le sont par ce lieu qui les a vu naitre et grandir et qui les condamne à y mourir, souvent prématurément. Condamnés à une vie plus subie que choisie qui les dédouane d’une part de responsabilité, Charlestown incarne le déterminisme social et Doug la possibilité d’y échapper. C’est sa rencontre avec Claire qui va le conduire sur le chemin de la rédemption après une première chance avortée et une carrière de hockeyeur brisée par la violence. James (Jeremy Renner) incarne (brillamment) son double, celui qui choisira l’autre route et pour qui il n’en existe aucune autre.

    Des thèmes que l’on retrouve notamment dans le cinéma de James Gray même si Ben Affleck n’atteint pas toujours la même subtilité dans les scènes les plus intimistes, notamment dans l’histoire d’amour qui manque parfois de subtilité mais dont l’impossibilité apparente et la tension (il semble impossible qu’elle puisse être amoureuse de celui qui est la cause de la terreur de sa vie) apportent piment et originalité. Lorsqu’il s’agit de courses poursuites ou de susciter le sentiment d’urgence, l’adrénaline, le danger, la maîtrise du réalisateur est en revanche flagrante et la tension palpable.

    « The town » est certes moins âpre et angoissant que « Gone baby gone » mais on retrouve cette réalisation sobre et parfaitement maîtrisée et ce même souci de réalisme. Ben Affleck confirme être un des réalisateurs de polars avec qui il va falloir compter, avec une mise en scène de facture certes classique mais respectant les codes du genre et bien ancrée dans un lieu et son époque. On retrouve cette même étanchéité entre le bien et le mal, le crime et l’innocence que dans « Gone baby gone » qui écarte pareillement « the town » du classique thriller manichéen.

    Comme dans « Gone baby gone », Ben Affleck soigne ses rôles secondaires aux visages marqués par la violence, la souffrance, l’aigreur. On pourrait lui reprocher quelques baisses de rythme qui sont néanmoins davantage la marque de son style (la mise en relief des personnages et intrigues secondaires) que de réelles lacunes.

    Un deuxième film plus que prometteur qui laisse entrevoir un horizon riche de possibles.

    A lire également, critique de "Argo" de Ben Affleck.

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  • Concert de Vincent Delerm à Laval : monologues parallèles

     

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    Il y  trois mois, je n’aurais pas imaginé venir là. Assister à un concert. Un concert, vous imaginez ! Non, vous n’imaginez pas, certainement. Il y a quatre mois, je n’aurais pas imaginé voir mon père mourir quelques jours plus tard. Il y a trois mois, je n’aurais pas imaginé survivre à la mort de mon père. Ou si : survivre, seulement. Il y a cinq mois, en écoutant avec mon père, émus, l’Ave Maria de Gounod chanté par Alagna, je n’aurais pas imaginé que nous l’entendrions, deux mois plus tard, séparés par : l’allée glaciale d’une Eglise, un cercueil, la mort. Sa mort. Je n’aurais pas imaginé que cette musique qui nous avait réunis dans un instant complice résonnerait peu de temps après dans une Eglise comme un cri d’une beauté douloureuse et déchirante. Je n’aurais pas imaginé aller à un concert, trois mois après la mort de mon père. Ou si : comme d’autres vont à l’Eglise, justement. Pour trouver une explication à l’inexplicable. Pour trouver un écho à l’indicible. Un sens à l'insensé. Il y a tant de choses que je n’aurais pas imaginées. Les silences fracassants de ceux qui sont si diserts quand leur intérêt entre en jeu. Les mots qui sauvent aussi. Parfois sans le savoir. J’ai choisi de ne retenir que ceux-là. Ceux que j’ai reçus et par lesquels j'ai été et suis particulièrement touchée. Les mots de belles personnes. Qui me portent encore.  Ceux que j’ai écrits. Libérateurs. Ceux que j’ai lus, plongeant à cœur et âme perdus dans ces milliers de livres inertes et orphelins eux aussi, dans sa bibliothèque. Pouvoir inestimable des mots.   Faire abstraction de ceux qui imaginent (Sérieusement. Sérieusement ?) que, après trois mois, tout est effacé et qui ignorent que leur silence est comme un autre deuil. De la douleur et du passé. Ceux qui me parlent de tout et de rien, surtout de riens, de tout sauf ça, me rappelant que cette cicatrice, béante, est invisible. Que je suis là en apparence et encore tellement ailleurs. A regarder le soleil avec circonspection et à me demander combien de temps encore en émanera cette tristesse infinie. Je n’aurais jamais imaginé que dorénavant  le chagrin avec lui devrait être enterré. Cet ennemi sournois qui surgit n’importe quand. En regardant un film, me souvenant que le dernier que nous avons regardé ensemble était le même que celui par lequel il m’a fait aimer le cinéma, et l’aimer passionnément. Terrible ironie du destin. En me promenant : ici, ailleurs, partout. En retournant ou voyant un lieu où, il y a quatre mois seulement, persuadée qu'il était sur la voie de la guérison, je lui avais promis que nous irions: l'Opéra de Paris, la Comédie Française, ou le chemin de halage devant la maison familiale où il courait 18 kms il y a deux ans seulement. Avant. Juste avant ces deux années de vain combat. En voyant un restaurant où nous avions dîné en famille si récemment, hier il me semble, à me dire comment est-ce possible. Brusquement, en étant éblouie par une lumière particulière, réminiscence brutale d’un instant. Ou exhalant ce doux parfum de l'enfance à jamais révolue.   Une silhouette au loin qui me rappelle la sienne, me fait sourire, déraisonner, oublier une seconde l’ineffaçable, puis me ravage.  Un moment ou une réflexion que je ne pourrai pas partager et qui meurent, eux aussi. Un concert de Vincent Delerm sur lequel il aurait ironisé. Chagrin sournois comme cette maladie qui l’a emporté que certains nomment « longue » pour ne pas dire cancer par une soudaine et ridicule pudeur. Peur peut-être d’évoquer ce qui, en le nommant, semble être contagieux et qui, malheureusement, concerne tant de familles, elles aussi plongées dans ce silence étouffant qui entoure, encore aujourd'hui,  cette maladie, surtout quand elle devient incurable, comme elle l'est encore parfois même si on tend de plus en plus à le nier, dissimuler (et même si, aussi, bien heureusement, on en guérit de plus en plus). Cette réalité que semblent seulement comprendre ceux qui sont passés par là, familles ou bien sûr malades quand d’autres la balaient d’un silence, d’un revers d’indifférence ou d’insouciance, qui ignorent le combat et le courage que cela représente. Je n’aurais jamais imaginé que le deuil était peut-être notre dernier tabou. Qu’on était censé le zapper comme tout le reste.

    Voilà tout ce à quoi je pensais, là-haut, tout en haut du théâtre de Laval lorsque Vincent Delerm a commencé son unique concert de l’Ouest.  Moi dans mon monde. A le regarder de loin, en plongée. Lui dans le sien. A attendre qu’il vienne me chercher, à ma place dont j’avais l’impression qu’elle était si peu la mienne ce soir-là. La mienne ou la nôtre, plutôt : mon chagrin, mes souvenirs et moi. Ne me croyez pas de parti pris. J’ai aimé la musique de Vincent Delerm. Follement. Comme vous le verrez dans mon "article" suite à son concert à La Cigale en 2006 (publié à nouveau ci-dessous). C’était la vie d’avant. Peut-être étais-je plus indulgente? Peut-être Delerm semblait-il plus impliqué? Sans doute l’étais-je beaucoup plus aussi.  Sans doute y a-t-il des choses que je ne pourrai plus supporter  désormais (outre les silences fracassants) : le manque de générosité, la paresse, la désinvolture (fût-elle jouée), la nonchalance. Sur scène ou dans la vie. Tout ce que j’ai ressenti ce soir-là. En tout cas, les 40 premières minutes pendant lesquelles mes pensées divaguaient.

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    Il est arrivé. Tranquillement. Seul en scène. S’est installé à son piano tandis qu’un autre jouait. Sans pianiste.  Comme le fantôme de ses émotions. Derrière, des  images éparses sur un écran.  Des variations de lumière. Une voix off féminine. C’était triste (oui, triste, pas mélancolique), morcelé, conceptuel et lent comme un (mauvais ?) film de la Nouvelle Vague. Après deux phrases, il s’est raclé la gorge.  Sans discrétion. Sans égards pour ce public qui devenait alors comme une masse informe, indifférenciée. Là ou ailleurs…

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    Nous étions faits pour nous comprendre, pourtant. Lui et ses « Amants parallèles » (titre de ce cinquième album après son album éponyme puis  « Kensington Square », « Les piqûres d’araignée » et « Quinze chansons » ). Moi, et mes Ombres parallèles.  Il semblait monologuer. Alors, je suis restée dans mes divagations. A me demander, à cet instant précis, combien de familles vivaient ces moments insoutenables à entendre l’insupportable au milieu d’un silence et d’une indifférence assassins, ce râle haletant et harassé d’un être cher, héros du quotidien, à redouter le suivant, à espérer qu’il puisse supporter le suivant, tout en sachant que le seul soulagement  pour lui serait l’insoutenable pour eux : qu’il cesse à jamais.

    Pendant ce temps, Vincent Delerm racontait l’histoire d’un couple sur une décennie résumée en 32 minutes (durée de son album) ou un peu plus, en parlant, souvent. En chantant, de temps en temps.  Ou plutôt en murmurant comme on le ferait à l’oreille d’un ami.  Comme ça me semblait vain. Sinistre. Lointain. Prosaïque comme son « avant l’hiver avant le pull-over ».Pas un ami, oui, une connaissance plutôt. Une lointaine connaissance.

    Le disque a été enregistré avec des pianos seulement. L'album est réalisé avec Maxime Le Guil et Clément Ducol qui a travaillé avec Camille (tout un programme...). Et un piano préparé (qui engendre des sons qui ne sont pas ceux d’un piano « ordinaire »). Il faut l'avouer: du piano, il en joue admirablement.

    En résulte un ton feutré qui ne m’a jamais semblé intime ou même intimiste. Un ton pour nous parler d’amour. De désamour surtout. De solitude à deux finalement. Comme lors de son spectacle. Lui, d’un côté. Le public, de l’autre.  Des instantanés : Vincent Delerm aime d’ailleurs beaucoup la photographie, en particulier Martin Parr et Raymond Depardon. Une bande originale de film qui se voulait universelle. Instants fugaces racontés comme autant d’épisodes du film d’une histoire amoureuse. Ou plutôt des fragments. Des courts métrages inachevés. C’est d’ailleurs le titre d’une chanson de cet album. Le film.  Une minute quarante quatre  trop courte. Dommage. J’aimais son rythme cinématographique. Ses images que je voyais presque danser avec les mots. « Et tu connais le film par cœur la fille maladroite l’ascenseur le garçon sous la pluie qui court… » « le pare-brise le volant je roule jusqu’à Milan » « Des violons par-dessus l’histoire » «  Et tu connais le film par cœur et dans une heure quarante même si c’est le même ascenseur tu seras différente ».Comme dans cette autre chanson, « Ils avaient fait les valises dans la nuit ». Il ne manquait plus que la musique de Francis Lai et j’avais l’impression de voir Trintignant dans « Un homme et une femme », rouler à vive allure sous la pluie rejoindre Anouk Aimée dans cette scène sublime. Rares sont les films qui donnent à ce point la sensation de voir une histoire d'amour naître et vibrer sous nos yeux, d'en ressentir -partager, presque- le moindre battement de cœur ou le moindre frémissement de ses protagonistes, comme si la caméra scrutait les visages et les âmes. Vous pourrez voir une des plus belles scènes du film dans le clip de la chanson ci-dessous.

    C’est d’ailleurs ce qui m’a fait revenir à la réalité. La voix ensorcelante de Trintignant dans le film de Lelouch. Lorsqu’il a chanté Deauville sans Trintignant. Et puis  La natation synchronisée. Quatrième de couverture. Le Baiser Modiano.  Revenant à ses anciens titres que j'ai tant aimés, au name-dropping aussi  ( abandonné ici si ce n’est le un peu lourd « Son ventre à elle ressemblait maintenant à celui de Mia Farrow dans Rosemary’s baby").

    Et puis… Son humour nonchalant. Son autodérision ("Je suis un chanteur pluvieux"). Cette manière de se moquer du chanteur qui veut se la jouer sincère en racontant des anecdotes et en racontant lui-même des anecdotes (vous avez vu un peu la mise en abyme !?), au second degré. Cette manière d’emporter malgré tout notre adhésion sans rompre tout à fait le monologue. Parce que sa nonchalance et sa désinvolture (fausses, jouées, je sais, je sais) ont du charme, finalement.

    Mais je suis restée à distance, malgré tout.  Sans doute étais-je loin, trop loin. Sans doute n’était-il pas assez proche de son public. Il n’a d’ailleurs prononcé qu’une fois le nom de Laval, à la fin. Il est si beau le nom de mon palindrome natal avec la symétrie parfaite de ses lettres qu’il est pourtant dommage de se priver de le prononcer.

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    Le concert s’est achevé par une chanson de William Sheller. « Un homme heureux ». Un beau programme. Peut-être nous sommes-nous rejoints un court instant sur cette quête de bonheur.

    Le concert s’est achevé. Sans avoir réussi à m’émouvoir. C’est rare. Peut-être étais-je trop happée par mon propre monologue. Peut-être aussi était-il un peu trop enfermé dans le sien. Sans doute étions-nous deux parallèles. Je demeure, malgré tout, une incurable utopiste persuadée que même les parallèles peuvent se rejoindre. Que même le soleil finira par ne plus être trompeur. Alors, peut-être au prochain concert, Vincent. Sans rancune.

    Et puis, pour être honnête, j’ai souri à cette chanson (d'un précèdent album) que je vous propose de réentendre…

    Pour le plaisir, celle-ci qu'il n'a pas chanter:

    Et puis, de ce nouvel album » je vous recommande tout de même « Le film » et « Les Amants parallèles ».

     « Parallèles Pas loin mais à côté quand même ». Pas mieux.

    Vincent Delerm sera au théâtre Dejazet du 4 au 29 mars 2014.

    (Et puisque de musique il est question, j'en profite pour vous recommander le dernier album d'Etienne Daho "Les chansons de l'innocence retrouvée", malheureusement reparti bredouille des Victoires de la Musique hier soir, et à qui je consacre un large article, ici).

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    Un soir de 29 novembre à La Cigale (ci-dessous , mon "article" publié le 30 novembre 2006, suite à son concert à La Cigale)

     

    C’était un soir de novembre à la Cigale,

    D’ailleurs cela a commencé par leurs voix si musicales

    Avec aussi le charme suranné d’images un peu jaunies

    Sur un rideau blanc quand même un peu décrépi

    Puis, l’un s’évanouit, l’autre apparut à nos yeux attendris, tout ouïe aussi

    Dans une salle qui aurait pu être de Chatenay Malabry

    Ou recevoir l’archevêque de Canterbury

    Mais c’était dans mon impitoyablement belle ville de Paris

    Là où le faux pas n’est pas permis 

    Où, pour presque rien,

    Cela peut s’achever en dénouement shakespearien

    Et puis des piqûres d’araignées

    Au doux présent nous ont ramenés

    A la poésie d’une époque un peu désenchantée

    Alors, son regard aiguisé il a baladé

    Avec son allure élégamment dégingandée

    Sur son époque passée enchantée

    Qu’il sait si joliment nous faire partager, regretter

    Sur son époque actuelle

    Sur laquelle il pose et ose son regard faussement cruel

    Avec sa voix devenue mélodieuse

    Sublimée par les notes de son piano, langoureuses

    Comme de belles et filmiques histoires

    Qu’il conterait à d’éternels enfants dans le noir

    Toujours l’ironie au bord des lèvres

    La pudeur de celui  qui ne renonce pas aux rêves

    Qui sait que l’enfance est à jamais révolue

    Celle qui ne l’a jamais autant ému

    Qu’il nous appartient d’en garder toujours la folie

    De la raviver par notre goût immodéré d’envies, en vie,

    Qui cache sa nostalgie derrière une douce ironie

    Raillant Renaud, les capricornes, les koalas, juste la vie, surtout lui

    Hitchcock Truffaut les entretiens

    Ca aussi, nous avons en commun

    Cela ressemblait à un film de Fellini

    Avec lui, nous sommes allés en Italie

    Cela ressemblait à du Woody Allen

    L’humour pour si bien cacher ses peines

    Cela ressemblait à du Chaplin, simplement finalement à Delerm

    Qui, de sa plume, a capturé les plaies des temps modernes

    Empreint de toute la nostalgie de Truffaut

    Cela ressemblait  à un film avec Jean-Pierre Léaud

    Qui se regarde et s’écoute comme un film d’antan

    Aussi captivant que la voix suave de Fanny Ardant

    On aurait dit ce film avec Charles Denner

    Dont il aurait pu composer l’air

    Cela ressemblait à du cinéma

    Il devrait passer derrière la caméra

    Et puis son air quelque peu distant

    Peut-être intimidé par la présence de son Philippe de parent

    Ou simplement l’humilité maladroite du talent

    Lecteurs du Figaro Madame ou de Libé

    A sa place le public l’a trop timidement entonné

    Par des diapos pourtant bien aidé

    Pour, avec lui, se retrouver en natation synchronisée

    Il a pourtant  finalement si bien su l’envoûter, l’électriser

    Malgré l’air un peu blasé

    De certains Parisiens bobos par Renaud raillés

    Ou de provinciaux qui ont Sardou manqué

    Et se sont à La Cigale égarés

    Disant Delerm c’est bien mais faut aimer Delerm

    A moins qu’ils n’aient eu la déveine

    De dîner auparavant avec Anita Pettersen

    Réveillés quand même par le duo avec Fersen

    Qui nous a entraînés dans sa rengaine

    La salle a enfin trouvé son entrain

    Enchaînant les rappels, tapant dans les mains

    Pour oublier le petit matin, en vain

    Car, forcément, il succèderait, chagrin

    A ce soir  qu’on aurait cru sans lendemain

    J’aurais aimé faire la peau

    Aux maudits qui remettaient trop tôt leurs manteaux

    Avant même le rideau, le dernier écho

    Habitués à zapper, passer, décrier, éluder

    Prisonniers encore de leurs piètres et opiniâtres réalités

    Si pressés toujours de la retrouver

    Métro Boulot Dodo

    Finalement des amateurs égarés de la dame au chapeau

    Surtout ne pas rater le dernier métro

    Finalement d’autres admirateurs de Truffaut

    Pourtant le repos arrive bien assez tôt

    Pour se priver de celui des maux

    Engloutis dans cette avalanche de jolies nostalgies

    Pas seulement de Chatenay Malabry

    Déjà, encore, j’étais ailleurs, sur le quai des Grands Augustins,

    Avec peut-être un livre de Modiano à la main

    Et tant de rêves dans ma tête

    Qui plus que jamais chantaient à tue-tête

    Quelque chose comme un air de fête

    Et puis, il le fallait alors je suis sortie

    Avec une image improbable de mariachis

    Enveloppée aussi d’un voile d’une réconfortante mélancolie

    Suscitée par son enchanteresse poésie

    Moi et mes rêves à la folie

    Qui crois aux quatrièmes de couverture

    Qui peuvent effacer toutes les blessures

    Qui sais les soirs d’été à Ambroise Paré

    Mais aussi que tout peut en un jour changer, révéler, réveiller

    Ignorant la chaleur ou le froid ou la pluie

    Ignorant si j’étais à Paris ou Chatenay Malabry

    En rentrant, j’ai admiré plus que jamais l'incomparable charme germanopratin

    Tiens, tiens le quai des Grands Augustins

    Après être passée devant le Carrousel illuminé

    De son incomparable beauté auréolé

    Comme une chanson de Delerm un soir d’été

    Insatiable esthète acharnée

    Si seulement c’était un métier

    Je dois avouer avoir quelques chansons absentes regretté

    Ainsi, j’aurais aimé savourer sa délicieuse heure du thé

    Entendre la voix de Jean-Louis

    Voir le visage de Fanny, aussi

    C’était un soir à La Cigale

    Avec celui que j’ai découvert par son imitateur intarissable

    Dans le Deauville  de Trintignant, subrepticement ensorcelant

    Celui qui n’est jamais décevant

    Le mien celui qui suspend le vol du temps,

    Je vous écris dans le silence qui s’installe

    Le silence lénifiant après un doux soir à la Cigale,

    Dé(i)fiant le temps, la réalité,  l’ennui

    Un moment de poésie, un beau moment de vie, de nostalgie, de mélancolie, de rêveries

    Juste envie de dire merci. Allez-y. Courrez-y.

    Malgré la ville normale

    Malgré les voitures banales

    Il y aura toujours le chant des cigales

    C’était juste et tellement un soir de novembre inoubliable à La Cigale

     

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  • Gagnez un séjour à Los Angeles grâce à la carte NRJ Banque Pop’ à l’effigie de Batman

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    Voilà qui devrait réjouir tous les (nombreux) aficionados du célèbre héros de Gotham City créé par Bob Kane et Bill Finger. En effet, la Carte NRJ Banque Pop', une carte dédiée aux jeunes de 12 à 27 ans propose, en exclusivité, une nouvelle collection de visuels à l’effigie de Batman.

     

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     Cette carte, en plus de son visuel qui devrait en séduire plus d’un, possède de nombreux avantages. Elle permet ainsi à ses détenteurs :

     

     1/ de rencontrer des artistes ou des animateurs de la radio NRJ,

    2/ de gagner des places pour des concerts et spectacles (avec backstages s’il vous plait),

    3/ d’obtenir des réductions auprès de grandes enseignes (Mc Donald’s, Célio…)

    4/ et last but not least ; de gagner des milliers de cadeaux tous les jours sur l’application mobile (DVD, Blu-ray, jeux vidéos, places de ciné etc).

     

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    Et vous pouvez d’ailleurs commencer tout de suite à vous plonger dans l’univers de Gotham City et de Batman  car, à l’occasion de cette nouveauté, la Carte NRJ Banque Pop’ lance un jeu sur Facebook pour gagner un magnifique un séjour pour 2 personnes à Los Angeles à la découverte des studios Warner! Un voyage de rêve qui pourrait bien devenir réalité pour vous.

     

    Pour participer, rien de plus simple :

     

    1/Devenez fan de la page Facebook Carte NRJ Banque Pop’ ici : https://www.facebook.com/nrjbanquepop

     

    2/ Tentez de retrouver la bonne combinaison pour ouvrir la salle des coffres à l’aide de Batman et Catwoman.

     

    Pour afficher la bonne combinaison vous devez utiliser votre smartphone ou votre tablette avec l’application Carte NRJ Banque Pop’ et découvrir l’animation en 3D réalité augmentée de Batman et Catwoman !

     

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    3/ Les 2 héros prennent vie en 3D sur votre smartphone ou votre tablette et vous indique la bonne combinaison du coffre. Validez le code sur Facebook. 

     

    4/Augmentez vos chances de gagner en invitant vos amis à jouer ! 1 chance de plus pour chaque invité participant.

     

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    Sachez enfin  qu’avec l’application Carte NRJ Banque Pop’disponible sur Iphone et Android, vous pourrez suivre les news people et musique, vos stars favorites et vous pourrez également découvrir des animations inédites en réalité augmentée !

    Pour en savoir plus et en profiter, rendez-vous ici  ou en agence Banque Populaire et plongez « in the mood for » Gotham City !

     


    Article sponsorisé

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  • Les films de Rémi Bezançon pour la sécurité routière

    S'il y a bien un sujet qui a le don de me mettre en colère (parmi quelques autres), c'est l'imprudence, l'inconséquence, l'inconscience au volant (pour ne pas dire la bêtise). Quand la vie comporte déjà tant de pièges mortels naturels, pourquoi s'évertuer à en fabriquer d'autres? C'est pour cela aussi que, quand les présentateurs des JT annoncent avec un sourire réjoui le nombre de morts sur les routes lorsque celui-ci  a baissé, mais demeure toute de même très conséquent, je ne vois pas ce qu'il y a de réjouissant à annoncer cette nouvelle et un nombre de morts, même si celui-ci a diminué, en particulier quand il est dû à des comportements désinvoltes, et que ces vies, avec un peu plus de responsabilité, pourraient être épargnées.  J'avais d'ailleurs écrit un petit texte à ce sujet, que vous trouverez en cliquant ici, j'aimerais d'ailleurs le mettre en images et/ou musique (de Schubert, citée dans le texte en question.) A bon entendeur...mais revenons aux deux courts métrages de Rémi Bezançon et à cette campagne essentielle.

    Vous comprendrez  ainsi que je ne pouvais pas ne pas diffuser les films de Rémi Bezançon pour la sécurité routière présentés aujourd'hui, a fortiori parce que, en plus du fait que cette compagne me tient à cœur, j'aime beaucoup le cinéma de Rémi Bezançon en particulier "Le premier jour du reste de ta vie", dont je vous avais dit tout le bien que j'en pensais ici.

    Le réalisateur Rémi Bezançon (Le premier jour du reste de ta vie, Un heureux événement, Zarafa... ) signe ici deux courts métrage où l’on découvre Mélanie Bernier, Baptiste Lecaplain et Arié Elmaleh dans des rôles à contre emploi. « Le sourire du pompier » et « Je vous aime très fort », 5’30 pour raconter la vie qui continue. Et la regarder en face.

    Ces deux films de 5 minutes 30 ont pour trame deux risques majeurs des accidents : l'abus d'alcool au volant ("Le sourire du pompier") et les dangers du téléphone en conduisant ("Je vous aime très fort"). Deux risques sur lesquels nous avons le contrôle...

     En France, plus de 1 000 personnes sont tuées chaque année dans des accidents avec alcool, un quart d'entre elles a entre 18 et 24 ans et près d'un accident corporel sur dix est lié à l'utilisation au volant. Des accidents qui pourraient évités si chacun était un peu plus responsable.

    Les deux courts ci-dessus valent mieux que n'importe quel discours d'autant qu'ils sont réalisés avec beaucoup de sensibilité par Rémi Bezançon, préférant s'attarder sur "l'après accident" plutôt que des images trashs des accidents. Le message n'en est que plus percutant. Prenez quelques minutes pour les regarder et n'hésitez pas à partager.

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  • Critique de AMERICAN BLUFF de David O’Russell

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    J’ai revu hier soir « Frantic » de Roman Polanski dans lequel ce dernier place son (anti)héros ordinaire dans une situation extraordinaire, une situation donc très hitchcockienne avec MacGuffin de rigueur. Une forme de bluff là aussi mais qui, grâce au talent de metteur en scène de Polanski, sachant instaurer une tension avec une remarquable habileté et avec presque rien (et souvent une très belle , ne nous donne pas l’impression d’avoir été bernés.

     

    Le film de David O’Russell présente au moins cet avantage de nous avertir  avec son titre : nous allons assister à une supercherie, même si la supercherie annoncée n’est pas censée être cinématographique mais celle d’un escroc  brillant (oxymore ?), Irving Rosenfeld (Christian Bale). Ce dernier et sa  complice, Sydney Prosser (Amy Adams), se retrouvent obligés par un agent du FBI, Richie DiMaso (Bradley Cooper), de copiner avec la mafia pour  piéger un homme politique corrompu, Carmine Polito (Jeremy Renner). L’imprévisible épouse d’Irving, Rosalyn (Jennifer Lawrence) va aussi semer la zizanie dans l’opération qui, à cause de l’orgueil –et la bêtise- démesurés de Richie va bientôt consister à faire tomber une partie du Congrès américain ou en tout cas de nombreux politiques.

     

    En 2011, j’avais été agréablement surprise par  « Fighter » du même David O’Russell. Malgré quelques baisses de rythme, et un univers, celui de la boxe, maintes fois abordé au cinéma, David O.Russell avait su dans ce film en exploiter tout le potentiel cinématographique et spectaculaire et se différencier des précédents films sur le sujet grâce à un angle de vue original et des acteurs habités par leurs personnages. Une histoire vraie qui était surtout un film universel sur la combattivité et l’amour fraternel.

     

    Là aussi, il s'inspire de faits réels, à savoir une affaire nommée Abscam,  qui s’est déroulée dans les années 1970, tout en lorgnant en revanche plutôt du côté de la parodie. Dans le fait réel en question, des escrocs s’étaient alors alliés au FBI pour déterminer l’identité d'hommes politiques coupables de corruption.

    J’étais impatiente de découvrir ce film qui récolte pas moins de dix nominations aux Oscars et fait figure de favori. Pourquoi ? Sans doute les performances des acteurs, l’Académie affectionnant ces rôles qui permettent aux acteurs de faire leurs numéros mais peut-être l’Académie a-t-elle aussi apprécié cet hommage parodique à ses grands cinéastes au premier rang desquels Scorsese (avec apparition de De Niro se parodiant lui-même en prime) donnant un film hybride qui n’a ni l’ampleur ni la folie géniale du cinéaste précité.

    La voix off et la pluralité des points de vue n’apporte rien et ne fait finalement qu’alourdir le récit, de même qu’un flashback initial qui semble n’être là que pour accentuer la parodie ou faire preuve d’une pseudo-originalité dans l’écriture.

    Passées les 45 premières minutes avec la présentation des personnages et de l’intrigue, cela devient rapidement ennuyeux, le film étant aussi clinquant et superficiel que ses personnages.

    Christian Bale, méconnaissable, une fois de plus, semble prendre beaucoup de plaisir à incarner ce personnage d’escroc pathétique.  Face à lui Bradley Cooper, Amy Adams et Jennifer Lawrence font leur numéro avec plus ou moins de réussite. Jeremy Renner incarne avec un peu plus de « nuance » un politicien corrompu aux ambitions un peu plus nobles (il ne souhaite au départ).

     

    Moralité : « tous pourris », a fortiori ceux qui sont du côté de la loi, Bradley Cooper incarnant ici l’agent du FBI le plus orgueilleux et ridicule qui soit prêt à tout pour faire tomber un maximum de politique.

     

    David O’Russell s’amuse beaucoup avec sa caméra à nous en donner le vertige mais malgré cela, tout reste très plat, sans saveurs, sans émotions. Tout juste pourra-t-on néanmoins se divertir avec les performances des acteurs et une belle reconstitution des années 70. Bref, ne vous laissez pas avoir par cette supercherie et revoyez plutôt les films de Martin Scorsese ou "Fighter" (critique en bonus ci-dessous).

     

    Critique de "Fighter"

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    Il est curieux (ou significatif) de constater à quel point les thématiques des films en lice cette année pour les Oscars se ressemblent en ce qu’ils mettent en scène le combat d’un homme (ou d’une femme) face à lui-même ou elle-même ( « 127 heures », « Black swan », « Le discours d’un roi » et « Fighter ») voire pour lui-même (« The social network »). Alors que de nombreux citoyens, dans le monde arabe, se battent aujourd’hui pour la démocratie et la liberté, assisterons-nous à une recrudescence des films politiques après cet afflux de films « égocentrés » ? A suivre…

    Micky Ward  (Mark Wahlberg) est un jeune boxeur dont la carrière stagne et dont le demi-frère, Dicky Elund, (Cristian Bale) est une ancienne gloire du ring avant qu’il ne sombre dans la drogue et ne fasse de la prison. Désormais, il n’est plus que l’ombre de lui-même.  De son côté, Micky rencontre Charlene (Amy Adams), une jeune femme au caractère bien affirmé qui travaille comme barmaid dans le café de la petite ville de Lowell (Massachussetts). Elle va l’aider à relancer sa carrière et à s’émanciper de sa famille envahissante. Mais les chemins de Micky et Dicky semblent inextricablement liés…

    Les films sur la boxe sont tellement nombreux (parmi lesquels de nombreux grands films : « Million dollar baby », « Raging bull », « Rocco et ses frères » -dans une moindre mesure, la boxe n’étant pas le sujet central-, « Girlfight », « The Wrestler »…) que c’est presque un genre à part entière, il est donc périlleux et présomptueux de vouloir apporter sa pierre à l’édifice.

    Le film est quasiment une parabole du projet en lui-même puisque Mark Wahlberg s’est réellement battu (tout de même uniquement au sens figuré) pour qu’il se fasse, à la fois en étant producteur exécutif et en s’entraînant plusieurs années pour incarner Micky Ward.

    Toute l’intelligence du projet réside dans le point de vue et l’angle choisi puisqu’il s’agit d’abord de nous monter la cellule familiale (au propre comme au figuré) et les enjeux pour celle-ci que représente la carrière de Micky. Toute la famille semble être derrière lui et surtout vivre à travers lui qui est, jusqu’à se rencontre avec Charlene, plutôt velléitaire.  Et quelle famille ! Pour le moins truculente, que ce soit la mère incarnée par une Melissa Leo méconnaissable ou les sept sœurs dont il est dommage qu’elles ne soient identifiables que comme une masse indifférenciée, grégaire, hostile, quasiment analphabète. J’aurais ajouté que ce n’était pas « crédible » si je n’avais lu depuis que certaines incarnent leurs propres rôles… La petite ville de Lowell  est par ailleurs un personnage à part entière : ancienne ville industrielle en plein déclin au charme désenchanté où ont par ailleurs réellement vécu Micky et Dicky Ward.

    « Fighter » est en effet inspiré d’une histoire vraie, celle du boxeur Micky Ward qui, après une spectaculaire série de victoires à la fin des années 80, connaît une véritable traversée du désert de trois ans avant de faire un exceptionnel retour en 1994.

    L’homme à terre qui fait face à l’adversité, surmonte les difficultés et trouve la voie de la rédemption ( ce qui est d’ailleurs valable pour les deux frères) : des thèmes évidemment universels que la boxe, d’abord en arrière plan, permet d’illustrer métaphoriquement jusqu’à la scène finale, terriblement efficace, qui fait exploser l’émotion  et la rage contenues pendant tout le film.

    La réalisation du film devait initialement être confiée à Darren Aronofsky qui est finalement resté attaché au projet en tant que producteur exécutif.  Peut-être aurait-il apporté au film ce lyrisme qui lui fait défaut –ce qui pour certains sera d’ailleurs une qualité- témoignant de la sobriété avec laquelle le sujet est traité, et un refus  plutôt judicieux de l’aspect larmoyant dans lequel il aurait été aisé de tomber.

    L’autre bonne idée (avec le point de vue sur le sujet) c’est le choix des acteurs Mark Wahlberg et Christian Bale  (Matt Damon et Brad Pitt ont tous les deux été initialement pressentis pour incarner Dick Ecklund, avant que le rôle ne soit finalement confié à Christian Bale.)  Le premier, velléitaire puis déterminé et combattif, le second méconnaissable, avec son visage émacié, son allure fantomatique, ancienne gloire dont on ne sait s’il doit son titre au talent ou à la chance.

    Malgré quelques baisses de rythme, et un univers, celui de la boxe, maintes fois abordé au cinéma, Daid O.Russell a su en exploiter tout le potentiel cinématographique et spectaculaire et se différencier des précédents films sur le sujet grâce à un angle de vue original et des acteurs habités par leurs personnages. Beaucoup plus que l’histoire vraie à laquelle on tenterait de le réduire : « Fighter » est un film universel sur la combattivité et l’amour fraternel.

      Un film à ne pas manquer et à suivre de près dimanche lors de la cérémonie des Oscars. Fighter a ainsi reçu le Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle, et celui de la meilleure actrice dans un second rôle. Il a également obtenu 7 nominations aux Oscars, dont celui du meilleur film et celui du meilleur réalisateur, des Oscars dont je vous reparle d’ailleurs très bientôt.

     

     

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  • 16ème Festival du Film Asiatique de Deauville : 1ers élements de programme

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    Cette 16ème édition du Festival du Film Asiatique de Deauville aura lieu du 5 au 9 mars 2014. La présidente de son jury sera la réalisatrice Claire Denis

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    Vous pouvez retrouver toutes les informations sur le festival sur le site officiel du festival www.deauvilleasia.com, sur la page Facebook officielle et sur les comptes twitter officiels du festival ( @deauvilleasia @lpscinema). Vous pouvez par ailleurs d'ores et déjà acquérir vos pass, ici: http://badgecid.com

      Comme chaque année, je vous ferai vivre le festival en direct de l'ouverture à la clôture sur mes différents sites et principalement sur Inthemoodforfilmfestivals.com, Inthemoodfordeauville.com, Inthemoodlemag.com et Inthemoodforcinema.com mais aussi sur twitter (@moodforcinema, @moodfdeauville, @moodforfilmfest). Je vous informerai bien entendu de la programmation ici dès qu'elle sera dévoilée.

    Le 16e Festival du Film Asiatique de Deauville rendra hommage au réalisateur japonais Hideo Nakata, en sa présence, réalisateur des films cultes DARK WATER et RING. 

    A l’occasion de cet hommage, son nouveau film MONSTERZ sera projeté en avant-première mondiale, en sa présence.

     

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    Filmographie sélective (source: site officiel du Festival du Film Asiatique de Deauville) 
    2014 MONSTERZ
    2012 THE COMPLEX
    2010 TV SHOW
    2010 CHATROOM
    2008 DEATH NOTE : L CHANGE THE WORLD
    2007 KAIDAN
    2005 LE CERCLE - THE RING 2
    2002 DARK WATER
    2001 SADISTIC AND MASOCHISTIC documentaire
    2001 LAST SCENE
    2000 SLEEPING BRIDE
    2000 CHAOS
    1999 RING II
    1999 LE CERVEAU DE VERRE

    Le Festival du Film Asiatique de Deauville 2014 rendra également hommage  à TSAI MING-LIANG. En sa présence, sera projeté le film "Les Chiens errants" Lion d’Argent au Festival de Venise (en collaboration avec La Cinémathèque française ).

     

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    Filmographie sélective ( source: site officiel du Festival du Film Asiatique de Deauville)

    2014 VOYAGE EN OCCIDENT
    2013 LES CHIENS ERRANTS
    2009 VISAGE
    2007 I DON'T WANT TO SLEEP ALONE
    2005 LA SAVEUR DE LA PASTÈQUE
    2003 GOOD BYE, DRAGON INN
    2001 ET LÀ-BAS, QUELLE HEURE EST-IL ?
    1999 THE HOLE
    1997 LA RIVIÈRE
    1994 VIVE L'AMOUR
    1992 LES REBELLES DU DIEU NÉON

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    Après cet aperçu sur l'édition 2014, je vous propose un petit retour sur l'édition 2013, l'occasion aussi pour moi de vous parler de mon amour inconditionnel pour ce festival et la ville qui l'accueille.

    En bas de page, vous trouverez également le concours qui vous permettra de remporter vos pass pour le Festival. Quelques réponses aux questions du concours pourraient bien se trouver parmi les lignes à venir...

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    L'an passé, un soleil insolent irradiait les planches tandis que, au CID, les spectateurs effectuaient une plongée dans la noirceur d’une société asiatique souvent oppressée par une crise décidément bel et bien mondiale, du moins pour ce qui concernait les films en compétition qui ne furent pas moins passionnants justement parce qu’ils mettaient en lumière cette face sombre et souvent ignorée ou en tout cas masquée par d’autres (ir)réalités.

    Vous pourrez retrouver mon compte rendu complet et détaillé du Festival du Film Asiatique de Deauville 2013 en cliquant ici.

     Parmi ces films qui mettaient en lumière une face sombre de l'Asie à l'image des trois exemples très différents cités ci-dessous, il y eut notamment le film philippin « APPARITION »  de Vincent SANDOVAL qui a reçu le prix du public, un film qui se déroule dans un lieu en apparence hors du temps, un récit tragiquement universel sur la barbarie, la lâcheté, l’oppression.  Un cri dans le silence, vibrant, notamment grâce à des interprètes exceptionnelles et une réalisation maîtrisée qui joue habilement du clair obscur, de la blancheur et de la noirceur, un défi relevé en 8 jours seulement.

    Le grand prix décerné à "I.D" de Kamal K.M était une plongée dans l’envers du décor de Bollywood et de l’Inde mais surtout le reflet pertinent d’une société mondialisée (et car mondialisée) individualiste.  

     Le prix de la Critique, décerné à TABOOR de Vahid VAKILIFAR (Iran) était non moins sombre et passionnant même s'il avait décontenancé les spectateurs. Je me souviens encore de son premier (long) plan d’une beauté et d’une singularité étranges et marquantes : un homme revêt une combinaison métallique dans une roulotte tapissée d’aluminium. La scène s’étire en longueur et nous laisse le temps d’appréhender la composition de l’image, d’une fascinante étrangeté, une fascinante étrangeté qui ne cessera ensuite de croître. Tout semble rare, dans ce film : les dialogues, les personnages…et même le scénario. Malgré tout, la fascination opère pour cet univers et ce personnage entre la science-fiction et une réalité métaphorique bien sûr impossible à traiter frontalement dans un pays soumis à la censure, la surveillance et l’oppression. Tout est à la fois banal et étrange, quotidien et irréel comme cette viande qui cuit longuement filmée (et qui aura fait fuir plus d’un spectateur) qui prend soudain un tout autre sens. Un film radical et « absurde » dans un pays dont l’Etat l’est lui-même au point sans doute de ne pas se reconnaître dans cet univers carcéral, répétitif, cloisonné, oppressant, dans cette société qui étouffe, déshumanise, condamne à l’isolement, au silence, à se protéger des « radiations », d’un ennemi invisible mais bel et bien là. Le temps s’étire (longs couloirs, tunnels, longs plans fixes) quand il est dicté par une force supérieure qui « irradie », invisible et redoutable, et réduit l’être humain à être cette machine silencieuse et désincarnée. Un film qui s’achève par un plan splendide d’un homme dans la lumière qui se détache de la ville et la surplombe loin de « la violence du monde extérieure » rappelant ainsi le beau discours du réalisateur avant la projection qui avait dédié le film à son père « qui a toujours su préserver sa belle nature de la violence du monde extérieur ».  Un film qui ne peut laisser indifférent, une qualité en soi. Un prix de la critique prévisible pour le film visuellement le plus inventif, opaque et radical, et malin.

    Vous pourrez retrouver la suite de mon compte rendu de l'édition 2013 du Festival du Film Asiatique de Deauville en cliquant ici.

     

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    9 films étaient ainsi l'an passé projetés dans le cadre de la compétition et autant de regards, d’univers différents que de nationalités malgré cette noirceur commune et un instructif voyage dans la société, la culture et le cinéma asiatiques. Seuls, égarés, broyés par la crise, la solitude, oppressés, perdus dans la multitude, les personnages des films de cette compétition étaient tous en errance sous ou en quête d’ une identité et d’un ailleurs souvent inaccessible.

    L'édition 2013 fut aussi marquée par deux hommages et par la venue de deux grands cinéastes: Wong Kar Wai et Sono Sion (comme vous le verrez sur mes vidéos ci-dessous).

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    Le plus beau film de cette édition 2013 fut pour moi "The Land of hope" de Sono Sion, d'ailleurs même pour moi le plus beau film de l'année 2013 toutes nationalités et catégories confondues, un film dont la beauté mélancolique et poétique fait écho à celle de Deauville qui ne cessera jamais de me surprendre et ravir. Un film porté par un cri de révolte et l’énergie du désespoir, plus efficace que n’importe quelle campagne anti-nucléaire et surtout l’œuvre d’un poète, un nouveau cri d’espoir vibrant et déchirant qui s’achève sur un seul espoir, l’amour entre deux êtres, et une lancinante litanie d’un pas, qui, comme l’Histoire, les erreurs et la détermination de l’Homme, se répètent, inlassablement. Un film d’une beauté désenchantée, d’un romantisme désespéré (cette scène où le couple de vieux paysans danse au milieu du chaos est à la fois terriblement douce et violente, sublime et horrible, en tout cas bouleversante), d’un lyrisme et d’une poésie tragiques avec des paraboles magnifiquement dramatiques comme cet arbre -et donc la vie- qui s’embrasent mais aussi un travail sur le son d’une précision et efficacité redoutables. Vous pourrez retrouver la critique complète de ce film que je vous recommande plus que vivement dans le compte rendu précité.

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    Si j'aime le cinéma asiatique, j'aime aussi passionnément la ville qui lui sert de décor et sa douce mélancolie qui lui fait judicieusement écho. Je ne connais pas d’endroits, ou si peu, dont la beauté soit aussi agréablement versatile, dont les couleurs et la luminosité lui procurent une telle hétérogénéité de visages. Oui, Deauville a mille visages. Loin de l’image de 21ème arrondissement de Paris à laquelle on tendrait à la réduire (qu’elle est aussi, certes), ce qui m’y enchante et ensorcelle se situe ailleurs : dans ce sentiment exaltant que procurent sa mélancolie étrangement éclatante et sa nostalgie paradoxalement joyeuse. Mélange finalement harmonieux de discrétion et de tonitruance. Tant de couleurs, de visages, de sentiments que j’éprouve la sensation de la redécouvrir à chaque fois. Bien sûr, je la préfère très tôt le matin, mystérieuse, presque déserte, qui émerge peu à peu des brumes et de l’obscurité nocturnes, dans une âpre luminosité qui se fait de plus en plus évidente, incontestable et enfin éblouissante. Ou le soir, quand le soleil décline et la teinte de couleurs rougeoyantes, d’un ciel incendiaire d’une beauté insaisissable et improbable et que je m’y laisse aller à des rêveries et des espoirs insensés. A l’image des êtres les plus intéressants, Deauville ne se découvre pas forcément au premier regard mais se mérite et se dévoile récompensant le promeneur de sa beauté incendiaire et ravageuse aux heures les plus solitaires, avec des couleurs aux frontières de l’abstraction, tantôt oniriques, tantôt presque inquiétantes.

     Mais plutôt que d'effectuer une nouvelle déclaration d'amour à Deauville je vous propose quelques liens à ce sujet:

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    -Mon article sur "Une journée idéale à Deauville" avec de nombreux bons plans et bonnes adresses (dont les quelques phrases ci-dessus sont extraites)

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    -Mon recueil de 13 nouvelles romantiques et cruelles sur le cinéma "Ombres parallèles" publié à compte d'éditeur aux Editions Numeriklivres qui comprend plusieurs nouvelles qui se déroulent à Deauville, ville à laquelle la couverture rend d'ailleurs hommage. Un roman qui vous pouvez acquérir directement en cliquant ici mais aussi sur fnac.com, chapitre.com, Amazon, iBookstore Apple, Numeriklire.net, Cultura, Google play etc.

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    Image ci-dessus, Ouest-France de septembre 2013

     

    org7.jpg-Mon roman "Les Orgueilleux" qui a pour cadre le Festival du Cinéma Américain de Deauville et qui est aussi une déclaration d'amour à Deauville, également publié à compte d'éditeur aux Editions Numeriklivres et que vous pouvez acquérir directement en cliquant là (j'en profite pour vous dire qu'il fait partie du Calendrier de l'Après de mon éditeur et est à 1,49 € au lieu de 4,99€ jusqu'à fin janvier) mais aussi sur fnac.com, chapitre.com, Amazon, iBookstore Apple, Numeriklire.net, Cultura, Google play etc . Vous pouvez aussi retrouver mon interview à ce sujet dans le magazine "L'ENA hors les murs" (magazine des anciens élèves de l'ENA) en cliquant ici.

    Le roman et le recueil de nouvelles font partie de la collection e-LIRE de mon éditeur Numeriklivres défini par celui-ci comme "un écrin pour des bijoux littéraires" et j'en profite pour vous annoncer que j'aurai l'honneur d'être sur le stand de mon éditeur au Salon du Livre de Paris 2014 avec ces deux ouvrages.

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    Le Festival du Film Asiatique de Deauville 2014 se déroulera comme chaque année au CID de Deauville (cf photo ci-dessous).

     

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    CONCOURS

    Cette année comme les années précédentes, 16 pass sont en jeu. Ils seront ainsi répartis

    1er et 2ème prix: 4 pass (1 pour le 6, 1 pour le 7, 1 pour le 8, 1 pour le 9)

    3ème et 4ème prix: 2 pass (1 pour le 8, 1 pour le 9)

    5ème et 6ème prix : 2 pass (1 pour le 6, 1 pour le 7)

    soit 6 gagnants qui se répartiront les 16 pass.

    Vous pouvez participer jusqu'au 25 février 2014 à minuit. Vos réponses sont à envoyer à inthemoodforfilmfestivals@gmail.com avec, pour intitulé de votre email "Concours Festival du Film Asiatique de Deauville 2014". N'oubliez pas de me communiquer vos coordonnées (nom, prénom, email, numéro de téléphone). Les gagnants seuls seront contactés, par email après le 25 février.  Pour faire partie des heureux gagnants, répondez correctement aux 10 questions suivantes. Les réponses ont toutes un lien avec Deauville et/ou le cinéma asiatique et/ou le Festival du Film Asiatique de Deauville. Bonne chance à tous!

    1. Donnez-moi le titre du film dont est extraite l'image ci-dessous.

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    2. Citez le précèdent film du réalisateur du film dont est extraite l'image ci-dessous.

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    3. Quel est le rapport entre le film dont est extraite l'image ci-dessous et un des films primés au Festival du Film Asiatique de Deauville 2013.

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    4. De l'affiche de quelle édition du Festival du Film Asiatique de Deauville est découpée l'image ci-dessous?

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    5. De quel film est extraite l'image ci-dessous?

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    6. Comment se nomme le film dont est extraite l'image ci-dessous?

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    7. 2 indices pour découvrir un film. Quel est ce film?

    -Primé au Festival du Film Asiatique de Deauville.

    -En se référant au titre du film, Woody Allen aurait pu dire, pour paraphraser une citation qu'il affectionne... "..., c'est long, surtout vers la fin".

    8. Qui a reçu le nouveau prix créé lors du Festival du Film Asiatique de Deauville de l'an passé?

    9. En quelle année le Festival de Deauville a-t-il rendu hommage à ce cinéaste?

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    10. Que représente le Festival du Film Asiatique de Deauville pour vous?

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