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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 78

  • Critique de CESAR ET ROSALIE de Claude Sautet à 20H45 sur Ciné + Classic le 20 décembre 2017

     

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    Il y a les cinéastes qui vous font aimer le cinéma, ceux qui vous donnent envie d'en faire, ceux qui vous font appréhender la vie différemment, voire l'aimer davantage encore. Claude Sautet, pour moi, réunit toutes ces qualités.

    Certains films sont ainsi comme des rencontres, qui vous portent, vous enrichissent, vous influencent ou vous transforment même parfois. Les films de Claude Sautet, pour moi, font partie de cette rare catégorie et de celle, tout aussi parcimonieuse, des films dont le plaisir à les revoir, même pour la dixième fois, est toujours accru par rapport à la première projection. J'ai beau connaître les répliques par cœur, à chaque fois César et Rosalie m'emportent dans leur tourbillon de vie joyeusement désordonné, exalté et exaltant.

    Claude Beylie parlait de « drame gai » à propos de César et Rosalie, terme en général adopté pour la Règle du jeu de Renoir, qui lui sied également parfaitement. Derrière l'exubérance et la truculence de César, on ressent en effet la mélancolie sous-jacente. César donc c'est Yves Montand, un ferrailleur qui a réussi, vivant avec Rosalie (Romy Schneider) divorcée d'Antoine (Umberto Orsini), et qui aime toujours David (Sami Frey), un dessinateur de bandes dessinées, sans cesser d'aimer César. Ce dernier se fâche puis réfléchit et abandonne Rosalie à David. Des liens de complicité et même d'amitié se tissent entre les deux hommes si bien que Rosalie, qui veut être aimée séparément par l'un et par l'autre, va tenter de s'interposer entre eux, puis va partir...

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    Dans ce film de 1972, qui fut souvent comparé à Jules et Jim de Truffaut, on retrouve ce qui caractérise les films de Claude Sautet : les scènes de café, de groupe et la solitude dans le groupe, la fugacité du bonheur immortalisée, l'implicite dans ce qui n'est pas- les ellipses- comme dans ce qui est-les regards- (Ah, ces derniers regards entre les trois personnages principaux! Ah, le regard de David lorsque l'enfant passe des bras de Rosalie à ceux de César, scène triangulaire parfaitement construite!).

    Sur la tombe de Claude Sautet au cimetière Montparnasse, il est écrit : « Garder le calme devant la dissonance », voilà probablement la phrase qui définirait aussi le mieux son cinéma : d'abord parce que son cinéma est un cinéma de la dissonance, de l'imprévu, de la note inattendue dans la quotidienneté (ici, l'arrivée de David) et ensuite parce que cette épitaphe fait référence à la passion de Claude Sautet pour la musique. Claude Sautet a ainsi été critique musical au journal « Combat », un journal de la Résistance, il avait ainsi une vraie passion pour le jazz et pour Bach, notamment. Il a par ailleurs consacré un film entier à la musique, « Un cœur en hiver », (d'après un recueil de nouvelles de Lermontov : « Un héros de notre temps ») le meilleur selon moi tant les personnages y sont ambivalents, complexes, bref humains, et tout particulièrement le personnage de Stéphane interprété par Daniel Auteuil, le « cœur en hiver », pouvant donner lieu à une interprétation différente à chaque vision du film. Le tempo de ses films est ainsi réglé comme une partition musicale, impeccablement rythmée, une partition dont on a l'impression qu'en changer une note ébranlerait l'ensemble de la composition. C'est évidemment aussi le cas dans « César et Rosalie ».

    « L'unité dans la diversité ». Pour qualifier le cinéma de Claude Sautet et l'unité qui le caractérise malgré une diversité apparente, nous pourrions ainsi paraphraser cette devise de l'Union européenne. Certes a priori, « L'arme à gauche » est un film très différent de « Vincent, François, Paul et les autres », pourtant si son premier film « Classe tous risques » est un polar avec Lino Ventura et Jean-Paul Belmondo (« Bonjour sourire », une comédie, a été renié par Claude Sautet qui n'en avait assuré que la direction artistique), nous pouvons déjà y trouver ce fond de mélancolie qui caractérise tous ses films. Tous ses films se caractérisent d'ailleurs aussi par le suspense (il était fasciné par Ford et Hawks ) : le suspense sentimental avant tout, concourant à créer des films toujours haletants et fascinants. Claude Sautet citait ainsi souvent la phrase de Tristan Bernard : « il faut surprendre avec ce que l'on attend ». On ne peut certainement pas reprocher au cinéma de Claude Sautet d'être démesurément explicatif, c'est au contraire un cinéma de l'implicite, des silences et du non-dit. Pascal Jardin disait de Claude Sautet qu'il « reste une fenêtre ouverte sur l'inconscient ».

    Dans « Nelly et M. Arnaud » se noue ainsi une relation ambiguë entre un magistrat à la retraite, misanthrope et solitaire, et une jeune femme au chômage qui vient de quitter son mari. Au-delà de l'autoportrait ( Serrault y ressemble étrangement à Sautet ), c'est l'implicite d'un amour magnifiquement et pudiquement esquissé, composé jusque dans la disparition progressive des livres d'Arnaud, dénudant ainsi sa bibliothèque et faisant référence à sa propre mise à nu. La scène pendant laquelle Arnaud regarde Nelly dormir, est certainement une des plus belles scènes d'amour du cinéma: silencieuse, implicite, bouleversante. Le spectateur retient son souffle, le suspense, presque hitchcockien y est à son comble. Sautet a atteint la perfection dans son genre, celui qu'il a initié: le thriller des sentiments.

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    Les films de Sautet ont tous des points communs : le groupe, (dont « Vincent, François, Paul et les autres » est le film emblématique), des personnages face à leurs solitudes malgré ce groupe, des scènes de café,( « A chaque film, avouait Sautet, je me dis toujours : non, cette fois tu n'y tournes pas. Et puis, je ne peux pas m'en empêcher. Les cafés, c'est comme Paris, c'est vraiment mon univers. C'est à travers eux que je vois la vie. Des instants de solitude et de rêvasseries. ») les personnages filmés à travers les vitres de ces mêmes cafés, des scènes de pluie qui sont souvent un élément déclencheur, des scènes de colère (peut-être inspirées par les scènes de colère incontournables dans les films de Jean Gabin, Sautet ayant ainsi revu « Le jour se lève » ...17 fois en un mois!), des femmes combatives souvent incarnées par Romy Schneider puis par Emmanuelle Béart, des fins souvent ouvertes et avant tout un cinéma de personnages : César, Rosalie, Nelly, Arnaud, Vincent, François, Paul, Max, Mado, ...et les autres, des personnages égarés affectivement et/ou socialement, des personnages énigmatiques et ambivalents.

    Claude Sautet, en 14 films, a imposer un style, des films inoubliables, un cinéma du désenchantement enchanteur, d'une savoureuse mélancolie, de l'ambivalence et de la dissonance jubilatoires, une symphonie magistrale dont chaque film est un morceau unique indissociable de l'ensemble. Il a signé aussi bien des "drames gais" avec « César et Rosalie », ou encore le trop méconnu, fantasque et extravagant « Quelques jours avec moi », un film irrésistible, parfois aux frontières de l'absurde, mais aussi des films plus politiques notamment le très sombre « Mado » dans lequel il dénonce l'affairisme et la corruption...

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    « Les films de Claude Sautet touchent tous ceux qui privilégient les personnages par rapport aux situations, tous ceux qui pensent que les hommes sont plus importants que ce qu'ils font (..). Claude Sautet c'est la vitalité. », disait Truffaut. Ainsi, personne mieux que Claude Sautet ne savait et n'a su dépeindre des personnages attachants, fragiles mais si vivants (à l'exception de Stephan interprété par Daniel Auteuil dans Un cœur en hiver, personnage aux émotions anesthésiées quoique...) comme le sont César et Rosalie.

    Ici au contraire ce n'est pas « un cœur en hiver », mais un cœur qui bat la chamade et qui hésite, celui de Rosalie, qui virevolte avec sincérité, et qui emporte le spectateur dans ses battements effrénés. Et effectivement on retrouve cette vitalité, celle de la mise en scène qui épouse le rythme trépidant de César face au taciturne David. César qui pourrait agacer ( flambeur, gouailleur, lâche parfois) face à la fragilité et la discrétion de l'artiste David. Deux hommes si différents, voire opposés, dans leur caractérisation comme dans leur relation à Rosalie que Sautet dépeint avec tendresse, parfois plutôt une tendre cruauté concernant César.

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    Là se trouve la fantaisie, dans ce personnage interprété magistralement par Yves Montand, ou dans la relation singulière des trois personnages, si moderne. Un film qui n'est pas conventionnel jusque dans sa magnifique fin, ambiguë à souhait. Sans effets spéciaux. Simplement par la caractérisation ciselée de personnages avec leurs fêlures et leur déraison si humaines.

    On a souvent dit de Claude Sautet était le peintre de la société des années 70 mais en réalité la complexité des sentiments de ses personnages disséquée avec une rare acuité est intemporelle. S'il est vrai que la plupart de ses films sont des tableaux de la société contemporaine, notamment de la société d'après 1968, et de la société pompidolienne, puis giscardienne, et enfin mitterrandienne, ses personnages et les situations dans lesquelles il les implique sont avant tout universels, un peu comme « La Comédie Humaine » peut s'appliquer aussi bien à notre époque qu'à celle de Balzac.

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    « César et Rosalie » est un film à l'image de son personnage principal qui insuffle ce rythme précis et exalté : truculent et émouvant, mélancolique et joyeux, exubérant et secret. Un film intemporel et libre, qui oscille entre le rire et les larmes, dans lequel tout est grave et rien n'est sérieux (devise crétoise, un peu la mienne aussi). Un film délicieusement amoral que vous devez absolument voir ou revoir ne serait-ce que pour y voir deux monstres sacrés (Romy Schneider et Yves Montand, l'une parfaite et resplendissante dans ce rôle de femme riche de contradictions moderne, amoureuse, indépendante, enjouée, et triste, incarnant à elle seule les paradoxes de ce « drame gai » ; l'autre hâbleur, passionné, cabotin, bavard, touchant face à Samy Frey silencieux, posé, mystérieux, séduisant mais tous finalement vulnérables, et les regards traversés de voiles soudains de mélancolie ) au sommet de leur art et pour entendre des dialogues aussi incisifs, précis que savoureux (comme pour le scénario également cosigné par Jean-Loup Dabadie)...

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    Claude Sautet disait lui-même que ses films n'étaient pas réalistes mais des fables. Son univers nous envoûte en tout cas, et en retranscrivant la vie à sa « fabuleuse » manière, il l'a indéniablement magnifiée. Certains lui ont reproché son classicisme, pour le manque de réflexivité de son cinéma, comme on le reprocha aussi à Carné dont Sautet admirait tant « Le jour se lève. » On lui a aussi reproché de toujours filmer le même milieu social (bourgeoisie quinquagénaire et citadine). Qu'importe ! Un peu comme l'ours en peluche du « Jour se lève » qui a un œil qui rit et un autre qui pleure, nous ressortons de ses films, entre rires et larmes, bouleversés, avec l'envie de vivre plus intensément encore car là était le véritable objectif de Claude Sautet : nous « faire aimer la vie »...et il y est parvenu, magistralement. Personne après lui n'a su nous raconter des « histoires simples » aux personnages complexes qui nous parlent aussi bien de « choses de la vie ».

     

    Retrouvez également la critique de ce qui est pour moi son meilleur film, "Un coeur en hiver", en cliquant ici.

     

    FILMOGRAPHIE DE CLAUDE SAUTET

    Né à Montrouge (près de Paris) en 1924, Claude Sautet est mort à Paris le samedi 22 juillet 2000 à l'âge de soixante-seize ans...

    Longs-métrages réalisés par Claude Sautet

    Bonjour sourire (1955)

    Classe tous risques (1960)

    L'Arme à gauche (1965)

    Les Choses de la vie (1970)

    Max et les Ferrailleurs (1970)

    César et Rosalie (1972)

    Vincent, François, Paul et les autres (1974)

    Mado (1976)

    Une histoire simple (1978)

    Un mauvais fils (1980)

    Garçon ! (1983)

    Quelques jours avec moi (1988)

    Un cœur en hiver (1991)

    Nelly et Monsieur Arnaud (1995)

     

    A voir : le documentaire de N.T.Binh « Claude Sautet ou la magie invisible »

    A noter: Claude Sautet a également travailler comme ressemeleur de scénarii pour de nombreux cinéastes et notamment sur (parmi de nombreux autres films ) « Borsalino » de Jacques Deray.

     

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  • Critique de CESAR ET ROSALIE de Claude Sautet à 20H45 sur Ciné + Classic le 20 décembre 2017

     

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    Il y a les cinéastes qui vous font aimer le cinéma, ceux qui vous donnent envie d'en faire, ceux qui vous font appréhender la vie différemment, voire l'aimer davantage encore. Claude Sautet, pour moi, réunit toutes ces qualités.

    Certains films sont ainsi comme des rencontres, qui vous portent, vous enrichissent, vous influencent ou vous transforment même parfois. Les films de Claude Sautet, pour moi, font partie de cette rare catégorie et de celle, tout aussi parcimonieuse, des films dont le plaisir à les revoir, même pour la dixième fois, est toujours accru par rapport à la première projection. J'ai beau connaître les répliques par cœur, à chaque fois César et Rosalie m'emportent dans leur tourbillon de vie joyeusement désordonné, exalté et exaltant.

    Claude Beylie parlait de « drame gai » à propos de César et Rosalie, terme en général adopté pour la Règle du jeu de Renoir, qui lui sied également parfaitement. Derrière l'exubérance et la truculence de César, on ressent en effet la mélancolie sous-jacente. César donc c'est Yves Montand, un ferrailleur qui a réussi, vivant avec Rosalie (Romy Schneider) divorcée d'Antoine (Umberto Orsini), et qui aime toujours David (Sami Frey), un dessinateur de bandes dessinées, sans cesser d'aimer César. Ce dernier se fâche puis réfléchit et abandonne Rosalie à David. Des liens de complicité et même d'amitié se tissent entre les deux hommes si bien que Rosalie, qui veut être aimée séparément par l'un et par l'autre, va tenter de s'interposer entre eux, puis va partir...

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    Dans ce film de 1972, qui fut souvent comparé à Jules et Jim de Truffaut, on retrouve ce qui caractérise les films de Claude Sautet : les scènes de café, de groupe et la solitude dans le groupe, la fugacité du bonheur immortalisée, l'implicite dans ce qui n'est pas- les ellipses- comme dans ce qui est-les regards- (Ah, ces derniers regards entre les trois personnages principaux! Ah, le regard de David lorsque l'enfant passe des bras de Rosalie à ceux de César, scène triangulaire parfaitement construite!).

    Sur la tombe de Claude Sautet au cimetière Montparnasse, il est écrit : « Garder le calme devant la dissonance », voilà probablement la phrase qui définirait aussi le mieux son cinéma : d'abord parce que son cinéma est un cinéma de la dissonance, de l'imprévu, de la note inattendue dans la quotidienneté (ici, l'arrivée de David) et ensuite parce que cette épitaphe fait référence à la passion de Claude Sautet pour la musique. Claude Sautet a ainsi été critique musical au journal « Combat », un journal de la Résistance, il avait ainsi une vraie passion pour le jazz et pour Bach, notamment. Il a par ailleurs consacré un film entier à la musique, « Un cœur en hiver », (d'après un recueil de nouvelles de Lermontov : « Un héros de notre temps ») le meilleur selon moi tant les personnages y sont ambivalents, complexes, bref humains, et tout particulièrement le personnage de Stéphane interprété par Daniel Auteuil, le « cœur en hiver », pouvant donner lieu à une interprétation différente à chaque vision du film. Le tempo de ses films est ainsi réglé comme une partition musicale, impeccablement rythmée, une partition dont on a l'impression qu'en changer une note ébranlerait l'ensemble de la composition. C'est évidemment aussi le cas dans « César et Rosalie ».

    « L'unité dans la diversité ». Pour qualifier le cinéma de Claude Sautet et l'unité qui le caractérise malgré une diversité apparente, nous pourrions ainsi paraphraser cette devise de l'Union européenne. Certes a priori, « L'arme à gauche » est un film très différent de « Vincent, François, Paul et les autres », pourtant si son premier film « Classe tous risques » est un polar avec Lino Ventura et Jean-Paul Belmondo (« Bonjour sourire », une comédie, a été renié par Claude Sautet qui n'en avait assuré que la direction artistique), nous pouvons déjà y trouver ce fond de mélancolie qui caractérise tous ses films. Tous ses films se caractérisent d'ailleurs aussi par le suspense (il était fasciné par Ford et Hawks ) : le suspense sentimental avant tout, concourant à créer des films toujours haletants et fascinants. Claude Sautet citait ainsi souvent la phrase de Tristan Bernard : « il faut surprendre avec ce que l'on attend ». On ne peut certainement pas reprocher au cinéma de Claude Sautet d'être démesurément explicatif, c'est au contraire un cinéma de l'implicite, des silences et du non-dit. Pascal Jardin disait de Claude Sautet qu'il « reste une fenêtre ouverte sur l'inconscient ».

    Dans « Nelly et M. Arnaud » se noue ainsi une relation ambiguë entre un magistrat à la retraite, misanthrope et solitaire, et une jeune femme au chômage qui vient de quitter son mari. Au-delà de l'autoportrait ( Serrault y ressemble étrangement à Sautet ), c'est l'implicite d'un amour magnifiquement et pudiquement esquissé, composé jusque dans la disparition progressive des livres d'Arnaud, dénudant ainsi sa bibliothèque et faisant référence à sa propre mise à nu. La scène pendant laquelle Arnaud regarde Nelly dormir, est certainement une des plus belles scènes d'amour du cinéma: silencieuse, implicite, bouleversante. Le spectateur retient son souffle, le suspense, presque hitchcockien y est à son comble. Sautet a atteint la perfection dans son genre, celui qu'il a initié: le thriller des sentiments.

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    Les films de Sautet ont tous des points communs : le groupe, (dont « Vincent, François, Paul et les autres » est le film emblématique), des personnages face à leurs solitudes malgré ce groupe, des scènes de café,( « A chaque film, avouait Sautet, je me dis toujours : non, cette fois tu n'y tournes pas. Et puis, je ne peux pas m'en empêcher. Les cafés, c'est comme Paris, c'est vraiment mon univers. C'est à travers eux que je vois la vie. Des instants de solitude et de rêvasseries. ») les personnages filmés à travers les vitres de ces mêmes cafés, des scènes de pluie qui sont souvent un élément déclencheur, des scènes de colère (peut-être inspirées par les scènes de colère incontournables dans les films de Jean Gabin, Sautet ayant ainsi revu « Le jour se lève » ...17 fois en un mois!), des femmes combatives souvent incarnées par Romy Schneider puis par Emmanuelle Béart, des fins souvent ouvertes et avant tout un cinéma de personnages : César, Rosalie, Nelly, Arnaud, Vincent, François, Paul, Max, Mado, ...et les autres, des personnages égarés affectivement et/ou socialement, des personnages énigmatiques et ambivalents.

    Claude Sautet, en 14 films, a imposer un style, des films inoubliables, un cinéma du désenchantement enchanteur, d'une savoureuse mélancolie, de l'ambivalence et de la dissonance jubilatoires, une symphonie magistrale dont chaque film est un morceau unique indissociable de l'ensemble. Il a signé aussi bien des "drames gais" avec « César et Rosalie », ou encore le trop méconnu, fantasque et extravagant « Quelques jours avec moi », un film irrésistible, parfois aux frontières de l'absurde, mais aussi des films plus politiques notamment le très sombre « Mado » dans lequel il dénonce l'affairisme et la corruption...

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    « Les films de Claude Sautet touchent tous ceux qui privilégient les personnages par rapport aux situations, tous ceux qui pensent que les hommes sont plus importants que ce qu'ils font (..). Claude Sautet c'est la vitalité. », disait Truffaut. Ainsi, personne mieux que Claude Sautet ne savait et n'a su dépeindre des personnages attachants, fragiles mais si vivants (à l'exception de Stephan interprété par Daniel Auteuil dans Un cœur en hiver, personnage aux émotions anesthésiées quoique...) comme le sont César et Rosalie.

    Ici au contraire ce n'est pas « un cœur en hiver », mais un cœur qui bat la chamade et qui hésite, celui de Rosalie, qui virevolte avec sincérité, et qui emporte le spectateur dans ses battements effrénés. Et effectivement on retrouve cette vitalité, celle de la mise en scène qui épouse le rythme trépidant de César face au taciturne David. César qui pourrait agacer ( flambeur, gouailleur, lâche parfois) face à la fragilité et la discrétion de l'artiste David. Deux hommes si différents, voire opposés, dans leur caractérisation comme dans leur relation à Rosalie que Sautet dépeint avec tendresse, parfois plutôt une tendre cruauté concernant César.

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    Là se trouve la fantaisie, dans ce personnage interprété magistralement par Yves Montand, ou dans la relation singulière des trois personnages, si moderne. Un film qui n'est pas conventionnel jusque dans sa magnifique fin, ambiguë à souhait. Sans effets spéciaux. Simplement par la caractérisation ciselée de personnages avec leurs fêlures et leur déraison si humaines.

    On a souvent dit de Claude Sautet était le peintre de la société des années 70 mais en réalité la complexité des sentiments de ses personnages disséquée avec une rare acuité est intemporelle. S'il est vrai que la plupart de ses films sont des tableaux de la société contemporaine, notamment de la société d'après 1968, et de la société pompidolienne, puis giscardienne, et enfin mitterrandienne, ses personnages et les situations dans lesquelles il les implique sont avant tout universels, un peu comme « La Comédie Humaine » peut s'appliquer aussi bien à notre époque qu'à celle de Balzac.

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    « César et Rosalie » est un film à l'image de son personnage principal qui insuffle ce rythme précis et exalté : truculent et émouvant, mélancolique et joyeux, exubérant et secret. Un film intemporel et libre, qui oscille entre le rire et les larmes, dans lequel tout est grave et rien n'est sérieux (devise crétoise, un peu la mienne aussi). Un film délicieusement amoral que vous devez absolument voir ou revoir ne serait-ce que pour y voir deux monstres sacrés (Romy Schneider et Yves Montand, l'une parfaite et resplendissante dans ce rôle de femme riche de contradictions moderne, amoureuse, indépendante, enjouée, et triste, incarnant à elle seule les paradoxes de ce « drame gai » ; l'autre hâbleur, passionné, cabotin, bavard, touchant face à Samy Frey silencieux, posé, mystérieux, séduisant mais tous finalement vulnérables, et les regards traversés de voiles soudains de mélancolie ) au sommet de leur art et pour entendre des dialogues aussi incisifs, précis que savoureux (comme pour le scénario également cosigné par Jean-Loup Dabadie)...

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    Claude Sautet disait lui-même que ses films n'étaient pas réalistes mais des fables. Son univers nous envoûte en tout cas, et en retranscrivant la vie à sa « fabuleuse » manière, il l'a indéniablement magnifiée. Certains lui ont reproché son classicisme, pour le manque de réflexivité de son cinéma, comme on le reprocha aussi à Carné dont Sautet admirait tant « Le jour se lève. » On lui a aussi reproché de toujours filmer le même milieu social (bourgeoisie quinquagénaire et citadine). Qu'importe ! Un peu comme l'ours en peluche du « Jour se lève » qui a un œil qui rit et un autre qui pleure, nous ressortons de ses films, entre rires et larmes, bouleversés, avec l'envie de vivre plus intensément encore car là était le véritable objectif de Claude Sautet : nous « faire aimer la vie »...et il y est parvenu, magistralement. Personne après lui n'a su nous raconter des « histoires simples » aux personnages complexes qui nous parlent aussi bien de « choses de la vie ».

     

    Retrouvez également la critique de ce qui est pour moi son meilleur film, "Un coeur en hiver", en cliquant ici.

     

    FILMOGRAPHIE DE CLAUDE SAUTET

    Né à Montrouge (près de Paris) en 1924, Claude Sautet est mort à Paris le samedi 22 juillet 2000 à l'âge de soixante-seize ans...

    Longs-métrages réalisés par Claude Sautet

    Bonjour sourire (1955)

    Classe tous risques (1960)

    L'Arme à gauche (1965)

    Les Choses de la vie (1970)

    Max et les Ferrailleurs (1970)

    César et Rosalie (1972)

    Vincent, François, Paul et les autres (1974)

    Mado (1976)

    Une histoire simple (1978)

    Un mauvais fils (1980)

    Garçon ! (1983)

    Quelques jours avec moi (1988)

    Un cœur en hiver (1991)

    Nelly et Monsieur Arnaud (1995)

     

    A voir : le documentaire de N.T.Binh « Claude Sautet ou la magie invisible »

    A noter: Claude Sautet a également travailler comme ressemeleur de scénarii pour de nombreux cinéastes et notamment sur (parmi de nombreux autres films ) « Borsalino » de Jacques Deray.

     

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  • 23èmes prix Lumières de la Presse internationale : nominations

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    Chaque année, je vous parle ici des Prix Lumières, les prix annuels créés en 1995 à l’initiative de Daniel Toscan du Plantier et du journaliste américain Edward Behr. Une centaine de films sortis en salles en 2017 concouraient pour les nominations aux Lumières de la presse internationale et 44 seront soumis au vote final de 80 académiciens représentant plus de trente pays.

    Les films 120 battements par minute, Barbara, Orpheline, Le sens de la fête, arrivent en tête des nominations pour les 23èmes Lumières de la presse internationale.  Se détachent aussi Félicité, Au revoir là-haut, Le redoutable, Le brio, En attendant les hirondelles ou encore Une famille syrienne.   Les réalisateurs Mathieu Amalric, Robin Campillo, Laurent Cantet, Philippe Garrel, Alain Gomis et Michel Hazanavicius ; les actrices Jeanne Balibar, Juliette Binoche, Emmanuelle Devos, Charlotte Gainsbourg, Karin Viard et, pour la première fois nommée pour un film francophone, Hiam Abbass ; les acteurs Swann Arlaud, Daniel Auteuil, Jean-Pierre Bacri, Louis Garrel, Reda Kateb et Nahuel Pérez Biscayart figurent également parmi les nommés dans cette première sélection des Lumières de la presse internationale qui met en avant des noms confirmés, des talents émergents et des révélations éclatantes.   Christophe Agou, Barbet Schroeder, Eric Caravaca, Thierry Frémaux, Emmanuel Gras, Agnès Varda et JR sont nommés pour des documentaires qui, comme le reste des catégories, viennent illustrer encore une fois la richesse et la diversité du cinéma français.  

       Suivent les nommés pour les Lumières 2018 de la presse internationale, candidats aux nouveaux trophées créés par Joaquín Jiménez et la Monnaie de Paris.   

    Film

    120 battements par minute, de Robin Campillo

    Au revoir là-haut, de Albert Dupontel

    Barbara, de Mathieu Amalric

    Félicité, de Alain Gomis Orpheline, de Arnaud des Pallières

    Le sens de la fête, de Eric Toledano et Olivier Nakache

    Réalisateur

    Mathieu Amalric - Barbara

    Robin Campillo - 120 battements par minute

    Laurent Cantet - L'atelier

    Philippe Garrel - L'amant d’un jour

    Alain Gomis - Félicité

    Michel Hazanavicius - Le redoutable

    Actrice                  

    Hiam Abbass - Une famille syrienne

    Jeanne Balibar - Barbara

    Juliette Binoche - Un beau soleil intérieur

    Emmanuelle Devos - Numéro une

    Charlotte Gainsbourg - La promesse de l’aube

    Karin Viard - Jalouse

    Acteur

    Swann Arlaud - Petit paysan

    Daniel Auteuil - Le brio

    Jean-Pierre Bacri - Le sens de la fête

    Louis Garrel - Le redoutable

    Reda Kateb - Django

    Nahuel Pérez Biscayart - 120 battements par minute

    Scénario

    Christelle Berthevas, Arnaud des Pallières - Orpheline

    Robin Campillo, Philippe Mangeot - 120 battements par minute

    Albert Dupontel, Pierre Lemaitre - Au revoir là-haut

    Karim Moussaoui, Maud Ameline - En attendant les hirondelles

    Eric Toledano, Olivier Nakache - Le sens de la fête

    Image

    Christophe Beaucarne - Barbara

    Céline Bozon - Félicité

    Caroline Champetier - Les gardiennes

    Alain Duplantier - Le semeur

    Irina Lubtchansky - Les fantômes d’Ismaël

    Vincent Mathias - Au revoir là-haut

    Révélation masculine

    Khaled Alouach - De toutes mes forces

    Matthieu Lucci - L’atelier

    Nekfeu - Tout nous sépare

    Finnegan Oldfield - Marvin ou La belle éducation

    Pablo Pauly - Patients

    Arnaud Valois - 120 battements par minute

    Révélation féminine

    Iris Bry - Les gardiennes

    Laetitia Dosch - Jeune femme

    Eye Haïdara - Le sens de la fête

    Camélia Jordana - Le brio

    Pamela Ramos - Tous les rêves du monde

    Solène Rigot - Orpheline

    Premier film

    Les bienheureux, de Sofia Djama

    En attendant les hirondelles, de Karim Moussaoui

    Grave, de Julia Ducournau

    Jeune femme, de Léonor Serraille

    Patients, de Grand Corps Malade et Mehdi Idir

    Petit paysan, de Hubert Charuel

    Film francophone

    Avant la fin de l’été, de Maryam Goormaghtigh

    La belle et la meute, de Kaouther Ben Hania

    Noces, de Stephan Streker

    Paris pieds nus, de Dominique Abel et Fiona Gordon

    Une famille syrienne, de Philippe Van Leeuw

    Film d'animation

    Drôles de petites bêtes, de Antoon Krings et Arnaud Bouron

    Le grand méchant Renard et autres contes, de Benjamin Renner et Patrick Imbert

    Zombillenium, d'Arthur de Pins et Alexis Ducord

    Documentaire

    Carré 35, de Eric Caravaca

    Lumière! L'aventure commence, de Thierry Frémaux

    Makala, d'Emmanuel Gras

    Sans adieu, de Christophe Agou

    Le vénérable W, de Barbet Schroeder

    Visages Villages, d'Agnès Varda et JR

    Musique

    Gaspar Claus - Makala

    Angelo Foley et Grand Corps Malade - Patients

    Grégoire Hetzel - Les fantômes d'Ismaël

    Igorrr - Jeannette, l’enfance de Jeanne d’Arc

    Arnaud Rebotini - 120 battements par minute

    Philippe Rombi - L'amant double    

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  • Le roman "L'amor dans l'âme" à l'honneur à la radio

    Un grand merci à la radio strasbourgeoise RBS et à l'écrivain  chroniqueur Thierry Desaules pour cette magnifique chronique qui devrait vous convaincre de lire mon roman "L'amor dans l'âme". Bonne écoute et bonne lecture !

    Cliquez ici ou sur l'image ci-dessous pour écouter la chronique.

    Et pour en savoir plus sur le roman, c'est ici sur le site officiel de mon éditeur Les Editions du 38.

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    Lien permanent Imprimer Catégories : ACTUALITE D'AUTEURE Pin it! 0 commentaire
  • Ma critique du mois sur Canalplus.fr : "Demain tout commence" d'Hugo Gélin

    Comme chaque mois, une de mes critiques est à l'honneur sur Canalplus.fr, le film du mois que je vous recommande sur Canal +. Pour le mois de décembre, il s'agit de "Demain tout commence" d'Hugo Gélin.

    Cliquez ici ou sur l'image pour lire ma critique sur Canalplus.fr et ne manquez pas "Demain tout commence" en décembre sur Canal plus.

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  • Comment trouver un cadeau noël femme original et/ou insolite ?

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    Alors que la date fatidique se rapproche allègrement, vous êtes confrontés au dilemme annuel : comment trouver un cadeau de Noël original ! Ne cherchez plus, pour trouver un cadeau noël femme original et/ou insolite, j'ai déniché pour vous le site imparable, la caverne d'Ali Baba pour ceux pour qui offrir un beau cadeau ne signifie pas forcément offrir le plus cher et le plus clinquant mais le plus original, insolite, personnalisé...bref pour ceux qui veulent surprendre et qui considèrent qu'un cadeau est avant tout un moyen de montrer que l'on tient à la personne à qui on le destine et que l'on souhaite ainsi distinguer. Maison, déco, cuisine, lifestyle, voyage...il y en a pour tous les goûts.

    Je vous propose ainsi quelques exemples pour lesquels j'ai moi-même craqué et parmi lesquels vous devriez déjà trouver quelques idées :

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    - un appareil photo instantané Lomo qui vous permettra d'immortaliser vos plus beaux moments et d'en garder une trace matérielle. Le prix est en plus très abordable et l'appareil photo en question existe en plusieurs couleurs. Un cadeau qui n'est pas seulement un objet mais un moyen de donner une autre dimension à vos souvenirs.

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    -un téléphone vintage pour procurer une ambiance délicieusement rétro à votre intérieur

     

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    -une carte du monde à gratter pour signaler les endroits où vous êtes allés et où vous rêvez d'aller...et le moyen idéal pour réviser la carte du monde ...ou pour la faire réviser aux enfants

     

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    -un ours en peluche qui réchauffe, voilà un cadeau douillet, utile et craquant qui plaira aux petits  et grands

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    - et enfin pour les petits et grands enfants également et pour faire honneur au récent baptême du panda du Zoo de Beauval, une tirelire panda.

    Ces 5 idées cadeaux particulièrement ludiques et singulières sont juste quelques exemples parmi une multitude d'autres que vous pourrez retrouver sur le site en question. Voilà qui devrait vous permettre d'éviter d'acheter le traditionnel parfum ou les incontournables chocolats et d'amuser les autres convives.

    Vous pourrez aussi choisir des cadeaux parmi d'autres sélections : cadeaux personnalisés, cadeaux rigolos, top 50 cadeaux ...

     

    Article sponsorisé

     

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  • Lancement du livre "Grèce la cuisine authentique" de Dina Nikolaou à l'Ambassade de Grèce

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    Je vous ai souvent parlé ici du restaurant « Evi Evane »  situé dans le 6ème arrondissement de Paris, rue Guisarde, (et je vous ai aussi parlé  de ses déclinaisons : rue Mazarine -« Evi Evane Mézès »-, du traiteur éponyme rue Saint-Placide et aussi à la Fnac Saint-Lazare), mon adresse de prédilection dans mon arrondissement (et au-delà). Je vous le recommande toujours sans réserves. Déjà, la musique (grecque évidemment, pour moi immédiatement synonyme de douce nostalgie), et surtout l’accueil d’une gentillesse non feinte de Maria Nikolaou (ou de ses serveurs et serveuses grecs, tous particulièrement affables chez « Evi Evane » autant que chez « Evi Evane Mézès ») vous transporteront immédiatement ailleurs, à l’image du nom du restaurant qui signifie « A votre santé » en grec ancien et qui est un cri de joie de vivre. Chez « Evi Evane », tout est cuisiné à base de recettes méditerranéennes, traditionnelles, généreuses, authentiques et familiales.


    C’est la sœur de Maria, Dina Nikolaou qui en est le chef (véritable star en Grèce où elle anime des émissions de cuisine depuis 2006 –ce qui ne l’empêche pas de rester simple et d’une constante bonne humeur et de toujours arborer son lumineux sourire communicatif qu’elle a en commun avec sa sœur Maria-.) Elle enseigne aussi la gastronomie et a déjà signé de nombreux livres de cuisine. S’inspirant du serment d’Hippocrate « Que notre nourriture soit notre médecine », Maria et Dina proposent une nourriture saine, équilibrée, et non moins copieuse, conscientes que l’alimentation est la base de notre santé.

    Maria Nikolaou vient par ailleurs d’être auréolée du titre de « Maître restaurateur » et Evi Evane d’être récompensé du prestigieux prix « meilleure table étrangère » au Guide Pudlo 2017.

    C’est cette cuisine sincère, goûteuse, généreuse qui est à l’honneur chez  Evi Evane et dans le formidable livre de Dina Nikolaou « Grèce la cuisine authentique » au lancement duquel j’ai eu le plaisir d’être invitée à la résidence de l’Ambassadeur de Grèce, le mois dernier. Ce livre est publié par Hachette Cuisine. Les photographies sont réalisées par Emanuela Cino et Mélanie Martin en a été responsable du stylisme. La préface est signée Gilles Pudlowski.


    Ce livre vous fera voyager avec Dina au cœur de la Grèce de Syros jusqu’à Zagora (deux endroits de la Grèce que je ne connais pas encore et que ce livre m’a donné envie de découvrir), cette Grèce que j’aime passionnément et à laquelle par leur générosité (j’emploie ce mot à nouveau à dessein, il leur convient si bien), leur talent et leur bienveillance, les deux sœurs Nikolaou font si bien honneur…ainsi qu’à Paris où elles sont arrivées il y a vingt-cinq ans.

    C’est aussi un livre qui met à l’honneur les produits grecs (que vous pourrez retrouver chez Evi Evane Mézès, à la Fnac ou rue Saint-Placide). Pour ma part, je n’utilise plus que leur huile d’olive et leur origan qui apportent de savoureux goûts méditerranéens a tous mes plats.


    Dans ce livre que je ne me lasse pas de feuilleter (et avec ses 270 pages, il y a de quoi faire !), vous trouverez une partie consacrée aux « recettes de la mer » et une autre consacrée aux « recettes des terres ». Ces deux grandes parties sont elles-mêmes divisées : pain pita, huile d’olive, miel, olives… Chaque recette est expliquée de manière didactique, précise, et très claire (même pour les novices comme moi cela semble devenir très simple !) avec à chaque fois de précieux conseils. Le Tzatziki, le Tarama, le yaourt grec au miel, le souvlakis (celui de « Evi Evane » est le meilleur qu’il me soit arrivé de déguster !)… Toutes ces recettes sont illustrées de splendides photos des différents produits nécessaires à leur réalisation et le livre est jalonné de photos de la Grèce, sans image d’Epinal mais reflétant cette Grèce authentique, conviviale, accueillante, bienveillante…à l’image de la cuisine de Dina, cette Grèce pour laquelle j’ai eu un véritable coup de foudre lors de mon premier séjour (d’une longue série) il y a une dizaine d’années.

    Ci-dessus photo personnelle du souvlakis de chez Evi Evane.


    Dans ce livre, vous retrouverez toutes les saveurs et les couleurs généreuses et chatoyantes de la Grèce et vous n’aurez qu’une envie : cuisiner à votre tour ces spécialités grecques (pas moins de 90 recettes constituent le livre !), partir pour la Grèce ou plus simplement aller manger chez Evi Evane qui la représente et la symbolise si bien, et surtout où vous trouverez un accueil et une qualité de produits si rares à Paris. Ce livre est le cadeau idéal pour les fêtes de fin d’année, non ?


    Pour en savoir plus : dinanikolaou.gr et evievane.com. Je vous encourage aussi à suivre Dina sur ses réseaux sociaux notamment sur instagram. Je vous le garantis, à votre tour vous serez conquis !

    Où trouver les produits grecs dont vous aurez besoin pour les recettes :

    Traiteur EVI EVANE
    20, rue Saint-Placide
    75006 Paris
    0171706059

    Mézès EVI EVANE
    66, rue Mazarine
    75006 Paris
    0177187976

    Et pour un succulent repas rue Guisarde :
    Evi Evane
    10 rue Guisarde
    75006 Paris