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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 143

  • Festival du Cinéma Américain de Deauville 2015 : en attendant l'épisode 3 de mes pérégrinations

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    Comme toujours, aux critiques expéditives (qui fleurissent pourtant un peu partout), je préfère un long compte rendu détaillé (que vous pourrez donc lire a posteriori) pour lequel le temps me manque, donc en attendant de vous en dire plus sur les dernières projections ("I smile back", "Le Prodige", "Day out of days"...) et les conférences de presse (de Zoe Cassavetes, Orlando Bloom) et hommages mais aussi sur "the place to be" de ce 41ème Festival du Cinéma  Américain, à savoir le club Kiehl's, voici quelques clichés de ces deux derniers jours alors que, aujourd'hui, seront projetés de nouveaux films de la compétition avant l'hommage à Orson Welles et une projection de Citizen Kane en version restaurée dans la splendide salle du CID, écrin idéal pour ce chef d'œuvre des chefs d'œuvre. Vous pouvez aussi toujours suivre mon live tweet du festival (avec photos et vidéos) sur twitter ( @moodforcinema, @moodfdeauville) et sur instagram ( @sandra_meziere).

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  • 41ème Festival du Cinéma Américain de Deauville: début de la compétition et première de "Life"d'Anton Corbijn

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    Alors que, ce matin, les planches se réveillent sous un soleil radieux (ne vous avais-je pas dit hier -dans mon premier compte rendu à retrouver, ici- que Deauville, le temps du festival, se transformait en décor de film où tout est possible?), revenons sur la journée d'hier avec trois films qui montrent l'éclectisme de ce festival (sans compter les Docs de l'oncle Sam et les rétrospectives auxquels je n'ai pas eu le temps d'assister).

    La journée a débuté avec le premier film en compétition de ce 41ème Festival du Cinéma Américain: "99 homes" de Ramin Bahrani.

    Un homme dont la maison vient d'être saisie par sa banque (Andrew Garfield), se retrouve à devoir travailler avec le promoteur immobilier véreux (Michael Shannon) qui est responsable de son malheur.

    Cela commence par une image choc. Un homme  ensanglanté, mort, chez lui. Dès le début, musique, montage vif, caméra fébrile au plus près des visages contribuent à souligner le sentiment d'urgence, de menace qui plane. Si la situation est manichéenne: les autorités contre les propriétaires expulsés tels les méchants contre les gentils d'un western dont le film emprunte d'ailleurs les codes, bien vite le spectateur décèle la complexité de la situation (notamment grâce au jeu plus nuancé qu'il ne semble de Michael Shannon, dont le cynisme se craquèle par instants fugaces), un "far west" des temps modernes dans lequel chacun lutte pour sa survie, au mépris de la morale. C'est l'envers de l'American dream. Dans cette Amérique-là, pour faire partie des "gagnants", tous les coups sont permis. Ramin Bahrani a retranscrit des situations réelles d'expulsion pour enrichir son film, lui apportant un aspect documentaire intéressant qui montre comment la machine (étatique, judiciaire, bancaire) peut broyer les êtres et les âmes.  Dommage cependant que, pour appuyer un propos déjà suffisamment fort et qui se suffisait à lui-même, il ait fallu recourir à cette musique dont l'effet d'angoisse produit est certes incontestable mais qui est peut-être superflue. Le drame social devient alors thriller. La fin (sauver sa peau) justifie alors les moyens, tous les moyens.  L'homme qui travaille pour le promoteur immobilier (avec lequel une sorte de relation filiale s'établit, l'un et l'autre ayant en commun de ne vouloir devenir ce que leurs pères furent, à tout prix), prêt à tout pour sauver sa famille, même faire vivre à d'autres le même enfer que celui qu'il a vécu (en essayant tout de même d'y mettre les formes) deviendra-t-il un parfait cynique ou finira-t-il par recouvrer une conscience, une morale? C'est autour de ce suspense que tient le film. La tension culmine lors de la scène finale, attendue, et qui finalement emprunte là aussi aux codes du western: la morale est sauve.  N'est-elle pas un peu facile ? Je vous en laisse juges...

     

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    Beaucoup plus sobre était le deuxième film en compétition de cette journée: un premier long-métrage de Chloé Zhao intitulé "Les chansons que mes pères m'ont apprises".

    Johnny vient de terminer ses études. Lui et sa petite amie s'apprêtent à quitter la réserve indienne de Pine Ridge pour chercher du travail à Los Angeles. La disparition soudaine du père de Johnny vient bousculer ses projets. Il hésite également à laisser derrière lui Jashaun, sa petite sœur de treize ans dont il est particulièrement proche. C'est tout simplement son avenir que Johnny doit maintenant reconsidérer…

    Si ce film est donc beaucoup plus sobre que celui précédemment évoqué, ils ont en revanche en commun d'expliquer les failles et les fêlures de leurs personnages par une figure paternelle défaillante. Porté par une voix off (au début principalement) qu'affectionne le cinéma indépendant américain et qui, toujours, produit son effet, créant d'emblée lyrisme et empathie, par des acteurs pour la plupart non professionnels et issus véritablement de la réserve indienne, le film de Chloé Zhao dépeint avec beaucoup de délicatesse ce territoire d'une beauté à couper le souffle, paradoxalement un univers clos qui devient comme une prison  étouffante pour ceux qui y (sur)vivent. 

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    La sobriété était aussi au rendez- vous (et c'est pour moi une grande qualité) dans le très attendu "Life"d'Anton Corbijn présenté en avant-première, en présence du réalisateur Anton Corbijn (dont l'excellent précédent film "Un homme très recherché" était en compétition l'an passé à Deauville) et le comédien principal Dane DeHaan. Robert Pattinson à qui le festival devait cette année remettre le prix du Nouvel Hollywood était finalement absent, retenu sur le tournage du dernier film de James Gray depuis lequel il a laissé un message vidéo aux festivaliers.

    "Life", c'est l'histoire d'un jeune photographe (Robert Pattinson) qui cherche à se faire un nom  et qui croise  un acteur débutant, un certain... James Dean (Dane DeHaan) et décide de lui consacrer un reportage. Cette série de photos iconiques rendit célèbre le photographe Dennis Stock et immortalisa celui qui allait devenir une star.

    Anton Corbijn a été photographe avant d'être réalisateur et cela se ressent dans chacun de ses films à la mise en scène et photographie d'une élégance remarquable. "Life" est ainsi son 4ème long-métrage après "Control" (2007), "The American" (2010), "Un homme très recherché " (2014). Peu à peu, il dessine ainsi les contours de son univers et de ses personnages, des (anti?)héros solitaires, tel George Clooney dans "The American" (ma critique, ici), dans ce petit village des Abruzzes aux paysages rugueux, d’une beauté inquiétante et âpre avec un personnage qui n'était pas sans rappeler "Le Samouraï" de Melville. Le photographe et James Dean sont aussi à leurs manières des incarnations de ce Samouraï.

    Si Dane DeHaan ne possède pas ce charisme et la séduction implacables que dégageait l'acteur de "A l'Est d'Eden", "La Fureur de vivre" et "Géant", son jeu n'en est pas moins d'une réelle intensité. A l'image de ce que fuyait James Dean, les tapis rouges, les flashs, les mondanités, Anton Corbijn a délaissé l'image de papier glacé pour privilégier la "dimension humaine" du personnage, des personnages même car, comme l'a souligné le réalisateur en conférence de presse, hier, le film n'est pas un Biopic mais le portrait de la relation entre ces deux hommes. Il est en effet bien plus intéressant que cela. Il n'en demeure pas moins qu'il passionnera ceux qui, comme moi, aiment ce cinéma des années cinquante et les trois chefs d'œuvre dans lesquels cet écorché vif irremplaçable, cet acteur hors du commun, a tournés.

    Si le titre se réfère à celui du magazine dans lequel ont été publiées les célèbres photos de James Dean, il se réfère peut-être aussi à la passionnante réflexion sur la vie (en général et celle de l'acteur) que le film porte en filigrane. Cette vie basée un peu trop sur le passé, pas assez dans le présent, et réfutant l'avenir, cette vie que James Dean a vécue à cent à l'heure, pour oublier le passé, défier le présent et cet avenir qu'il semblait redouter et narguer.

    Un film mélancolique et ensorcelant, à la lenteur et la sobriété judicieuses, en accord avec le propos mais jamais ennuyeuses, porté par une réalisation particulièrement élégante et deux acteurs remarquables : si Dane DeHaan ne peut de toute façon "être" James Dean, il donne incontestablement une âme à son personnage et face à lui, Robert Pattinson confirme ce que Cronenberg a su si bien souligner, le potentiel immense d'un acteur qui n'a certainement pas fini de nous surprendre.

    Je vous parlerai à nouveau et plus longuement de ce film mais le temps me manque (d'où cette pseudo critique un peu expéditive), je dois vous laisser pour la première projection du jour...

    Pour finir, comme chaque jour, je vous invite à suivre mes pérégrinations en direct du festival, sur twitter (@moodforcinema et @moodfdeauville) et sur instagram (@sandra_meziere). Sur mes comptes twitter, je mets également à nouveau quelques pass en jeu. Pour remporter le pass ci-dessous, pour le lundi 7 septembre, retrouvez le règlement en remontant mon fil twitter. Bonne chance!

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  • Ouverture du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2015: hommage à Keanu Reeves et projection d'EVEREST

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    Arrivée à Deauville quelques jours avant l'ouverture, j'ai vu la petite ville qui m'est si chère se transformer peu à peu. Les "Union flags" ont progressivement fleuri un peu partout (sur les planches, dans les rues, sur les bâtiments), les tapis rouges ont commencé à orner les entrées des hôtels, des restaurants et bien sûr du CID où, comme chaque année, se déroule cette 41ème édition du Festival du Cinéma Américain.

    La ville s'est alors transformée en un décor de film, (sous un ciel d'une beauté changeante et si cinématographique)n celui qui chaque année depuis 22 ans, me plonge dans une autre réalité, même une autre irréalité, même si cette irréalité nous donne à voir également les tourments du monde, notamment à travers les films en compétition dont les projections débutent ce matin.

    Chaque année, j'éprouve cette douce et troublante impression que le temps s'arrête ou s'est accéléré pour que je reprenne le fil(m) là où je l'avais laissé un an auparavant,  laissant cette frénésie étourdissante  m'emporter et me griser.

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    Le coup d'envoi du festival a été donné hier soir avec, tout d'abord, les discours du Maire de Deauville, M.Philippe Augier, et par l'ambassadeur des Etats-Unis, Jane Hartley (qui a notamment évoqué le Festival de Deauville comme " le plus remarquable festival de films" exclusivement américains), récemment nommée, l'un et l'autre visiblement émus, et nous transmettant cette émotion en particulier, lorsque, cette dernière, faisant référence au thème des héros mis à l'honneur dans cette édition du festival, a évoqué ceux du Thalys  à la remise de la légion d'honneur desquels elle venait d'assister.

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    Lionel Chouchan a ensuite rendu hommage à Keanu Reeves avant que, (comme le veut la tradition du festival, lorsqu'il est rendu hommage à un artiste) soient projetées des images de ses rôles les plus emblématiques: dans "My own private Idaho", "Dracula", "Matrix" et bien sûr dans le chef d'œuvre de Stephen Frears dont il est pour moi indissociable, l'acteur étant à jamais pour moi Danceny dans "Les Liaisons dangereuses" (1988).

    Rappelons que, aujourd'hui, à 17H Keanu Reeves sera également présent sur la scène du CID pour l'avant-première mondiale de "Knock Knock".

    Keanu Reeves a ensuite descendu l'imposant escalier du CID sur la musique de "Matrix". Dans un discours professionnel, teinté d'humour, il est revenu sur ses débuts, saluant avec émotion quelques personnes qui ont jalonné sa carrière.

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    Les deux jurys, le jury Révélation présidé par Zabou Breitman, et le jury "principal" présidé par Benoît Jacquot, ont ensuite été présentés.

    Retrouvez, en cliquant ici mon article avec la programmation détaillée commentée et la composition complète de ces deux jurys.

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    L'équipe du film d'ouverture, "Everest" de Baltasar Kormakur, est ensuite montée sur scène avant la première du film qui a plongé les festivaliers dans une autre atmosphère bien différente (en 3D s'il vous plait)...glaçante!

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    Comme s'en enorgueillit son affiche, le film a été écrit "d'après une histoire vraie", voilà qui récuse d'emblée toute accusation éventuelle d'invraisemblance.

    Le film de Baltasar Kormákur est en effet une adaptation du livre autobiographique "Tragédie à l'Everest"  écrit par l'écrivain, journaliste et alpiniste Jon Krakauer. Le livre raconte, comment, en 1996, huit alpinistes réputés ont péri dans une redoutable tempête  alors qu'ils effectuaient l'ascension de l'Everest.  Krakauer avait ainsi été envoyé par le magazine Outside pour participer à cette expédition.

    Inspiré d'une désastreuse tentative d'ascension de la plus haute montagne du monde, Everest suit deux expéditions distinctes confrontées aux plus violentes tempêtes de neige que l'homme ait connues. Luttant contre l'extrême sévérité des éléments, le courage des grimpeurs est mis à l'épreuve par des obstacles toujours plus difficiles à surmonter alors que leur rêve de toute une vie se transforme en un combat acharné pour leur salut.  

    Si l'effet est indéniablement réussi au point de nous faire éprouver le vertige et une véritable sensation de peur et la conscience de notre petitesse face à la force redoutable, irréfragable, destructrice des éléments, si le film est incontestablement spectaculaire, il souffre en revanche d'un scénario conventionnel et convenu  et/ou d'un montage qui sacrifie les personnages les plus intéressants et qui, surtout, en oublie certains en cours de route à commencer par Krakauer lui-même qui pose la question la plus intéressante aux alpinistes (pourquoi faites-vous cela?) à laquelle le film, ne voulant pas heurter la sensibilité des victimes et des survivants, ne répond jamais vraiment.

    C'est pourtant l'aspect le plus intéressant du film: pourquoi ces hommes et ces femmes ont-ils besoin d'affronter et même de défier la mort? Eprouver leurs limites? Se sentir vivants? Il passe aussi à côté d'une réflexion sur l'exploitation de la nature par l'homme (à ce propos, ne manquez pas "La glace et le ciel" de Luc Jacquet) que laissait d'ailleurs présager ce choix symptomatique de la 3D (tout comme les alpinistes veulent éprouver toujours plus de sensation, le spectateur devient un consommateur à qui il en faut toujours plus pour ressentir des émotions que les mots et les images devraient suffire à susciter).

     Un bon divertissement, idéal pour l'ouverture, qui passe néanmoins à côté de la passionnante réflexion à laquelle il aurait pu donner lieu, en raison d'une volonté délibérée d'absence de point de vue. Mais si vous voulez faire un voyage éprouvant et vertigineux sur le plus haut sommet du monde alors le voyage est fait pour vous...

    Le film sortira en salles en France le 23 septembre 2015

    Je vous laisse, en route, non pas pour l'Everest mais pour une journée bien chargée qui commence par le premier film en compétition de cette édition, "99 homes" et qui s'achèvera par l'avant-première très attendue de "Life".

    Suivez-moi tout au long de cette journée en direct du festival sur twitter (@moodforcinema, @moodfdeauville) et sur instagram (@sandra_meziere).

     

     

     

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  • Ouverture du 41ème Festival du Cinéma Américain de Deauville: J-1, premiers clichés et programme complet

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    Ci-dessus, mes premiers clichés pris en amont de ce 41ème Festival du Cinéma Américain de Deauville et, ci-dessous, mon article sur le programme complet détaillé en attendant de me retrouver en direct de l'ouverture, demain soir. Bon festival!

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     Le programme de cette 41ème édition foisonne de belles surprises, de grands événements ( la projection du très attendu « Life » de Anton Corbijn, le prix d’Ornano-Valenti attribué au premier film en tant que réalisateur de Thomas Bidegain…), d’hommages événementiels  (à Terrence Malick, Keanu Reeves, Orson Welles, Orlando  Bloom, Michael Bay, Patricia Clarkson, Ian McKellen, Lawrence Bender), de premières attendues (« Knight of cups » de Terrence Malick, « Life » de Anton Corbijn, « The Green inferno » de Eli Roth, « Le Prodige » de Edward Zwick…), de films en compétition très prometteurs (« Day out of days » de Zoe Cassavetes, « Les chansons que mes frères m’ont apprises » de Chloé Zhao…).

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    Les séries seront également à l’honneur dans le cadre de « Deauville saison 6″ avec « Bosch ».

    A ne pas manquer non plus, comme chaque année, Les Docs de l’Oncle Sam qui nous réservent de belles projections qui mettront la mise en abyme et le 7ème art à l’honneur avec, notamment « Altman », « By Sidney Lumet », Hitchcock-Truffaut », « This is Orson Welles »…

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    Si pour moi ce sera cette année le 22ème Festival du Cinéma Américain, je n’ai pas souvenir d’un tel générique et d’un tel programme (dignes d’un improbable et formidable film américain) depuis l’édition 2007 qui avait tant marqué les esprits.

    41 ans, déjà! Difficile de croire que ce festival qui ne cesse de se renouveler et d’innover (et cette édition ne dérogera à la règle au regard de ce beau programme) est un jeune quadragénaire.

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    Tant de souvenirs (au point de m’en être inspirée pour un roman, plus récemment pour quelques nouvelles de mon  recueil de nouvelles sur le cinéma « Ombres parallèles » sur la couverture duquel figure d’ailleurs… Deauville mais aussi pour quelques scènes essentielles d’un prochain roman dont je vous parlerai très prochainement), tant de découvertes de cinéastes aujourd’hui mondialement reconnus (la compétition initiée en 1995 est aujourd’hui un des temps forts du festival et permet chaque année de découvrir des pépites à l’image de Whiplash de Damien Chazelle, grand lauréat l’an passé) et tant d’hommages, d’avant-premières, d’instants de cinéma et de vie gravés (que vous pouvez retrouver en flânant dans les archives de ce blog « In the mood for Deauville »).

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    Ce festival, c’est une fenêtre qui s’ouvre ou un voile qui se lève (à l’image de la très belle affiche  de cette édition 2015) sur le ciel étoilé (de la bannière et pas seulement) ou le ciel plus sombre des USA et qui nous fait découvrir les mille visages de l’Amérique, ses tourments, ses blessures, ses aspirations, ses victoires, ses héros. Un festival qui séduit autant les cinéphiles que les simples amateurs de cinéma américain ou même de blockbusters auxquels il fait pareillement la part belle, de même qu’aux séries. Bref, un festival pour tous les goûts!

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    Même si aujourd’hui, j’ai le plaisir de parcourir de nombreux autres festivals de cinéma, Deauville reste celui auquel je suis viscéralement attachée. Pour avoir une idée de ce festival si vous ne le connaissez pas encore, retrouvez, en cliquant ici, mon compte rendu de son édition 2014.

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    Comme chaque année depuis un certain temps maintenant, j’aurai le plaisir de vous faire gagner vos pass pour cette édition, un plus grand nombre (36 nouveaux pass journaliers après le pass permanent pour 2 que l’une d’entre vous a déjà remporté), ce qui me réjouit puisque vous serez ainsi plus nombreux à pouvoir en profiter.

    Ce festival sera aussi plus que jamais immersif pour moi donc vous pourrez retrouver de très nombreux articles sur In the mood for Deauville (mon blog consacré à Deauville) en amont puis en direct, de l’ouverture à la clôture, et sur mes sites In the mood for film festivals, In the mood for cinema, In the mood le mag et In the mood for luxe . Je serai d’ailleurs à Deauville dès le 30 août avec aussi déjà de nombreuses photos à découvrir sur mon compte instagram http://instagram.com/sandra_meziere .

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    Grâce au CID (Centre International de Deauville), la somptueuse et impressionnante salle où se déroule le festival (et pour avoir parcouru tous les plus grands festivals français, je vous garantis que, pour le son comme pour l’image, c’est sans aucun doute la meilleure de France, un véritable écrin pour un festival comme celui-ci), j’ai donc le plaisir de vous faire gagner 36 pass journaliers, la plus grande partie dès à présent (cf concours en bas de cet article après le programme détaillé), et quelques-uns pendant le festival, que je mettrai en jeu sur mes comptes twitter (@moodforcinema et @moodfdeauville) et sur mon compte instagram (http://instagram.com/sandra_meziere).

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    Puisque du CID il est question, j’en profite pour vous dire que vous pouvez  réserver vos pass pour le festival, en vous rendant sur leur site, là. Vous pouvez aussi suivre le CID sur twitter (@CID_Deauville), et la page Facebook officielle du Festival du Cinéma Américain de Deauville, là, et pour en savoir plus, vous pouvez enfin vous rendre sur le site officiel du Festival du Cinéma Américain de Deauville. Le hashtag officiel du festival est #Deauville2015 et le compte twitter officiel du festival est @DeauvilleUS. A suivre impérativement pour être informés des dernières actualités.

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    Dates du festival:

    Cette édition 2015 aura lieu du 4 au 13 septembre.

    Les deux jurys du festival:

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    Le jury sera présidé par le cinéaste Benoît Jacquot (son magnifique film, « Trois cœurs« , passe actuellement sur Canal plus,  retrouvez ma critique et mon article à ce sujet, en cliquant ici, ) qui succède ainsi à Costa-Gavras. « Le cinéma est une Amérique qu’on découvre à chaque film, le rêve à chaque fois d’un moment inoubliable: je rêve de découvrir et de faire découvrir à Deauville un film inoubliable », a ainsi déclaré le président du jury de ce 41ème Festival du Cinéma Américain de Deauville.

    Benoît Jacquot sera entouré de: Pascal Bonitzer, Louise Bourgoin, Louis-do de Lencquensaing, Marc Dugain, Sophie Fillières, Marie Gillain, Julien Hirsch, Marthe Keller.

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    Le jury Révélation sera cette année présidé par l’actrice Zabou Breitman (actuellement à l’affiche dans l’excellent « Nos futurs » de Rémi Bezançon dont vous pouvez retrouver ma critique, ici).

    Elle sera entourée de Alice Isaaz, Rachelle Lefevre, Géraldine Nakache, Stanley Weber.

    Film d’ouverture

    Le film d’ouverture sera « EVEREST » de Baltasar Kormákur La projection promet d’être d’autant plus palpitante qu’elle aura lieu en présence de l’équipe du film. Le film sera présenté en 3D et en Dolby Atmos. Interprètes: Jason Clarke, Josh Brolin, John Hawkes, Robin Wright, Michael Kelly, Sam Worthington, Keira Knightley, Emily Watson, Jake Gyllenhaal. Le film sortira en salles le 23 septembre 2015.

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    Synopsis officiel:  Inspiré d’une désastreuse tentative d’ascension de la plus haute montagne du monde, Everest suit deux expéditions distinctes confrontées aux plus violentes tempêtes de neige que l’homme ait connues. Luttant contre l’extrême sévérité des éléments, le courage des grimpeurs est mis à l’épreuve par des obstacles toujours plus difficiles à surmonter alors que leur rêve de toute une vie se transforme en un combat acharné pour leur salut.

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    Film de clôture:

     Voilà qui promet également un bel événement. Il s’agit ainsi de « Sicario » de Denis Villeneuve avec Emily Blunt, Benicio Del Toro, Josh Brolin, Victor Garber, Jon Bernthal, Daniel Kaluuya. Le film figurait en compétition officielle du dernier Festival de Cannes et sortira en salles le 7 octobre 2015.

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    Synopsis officiel: La zone frontalière entre les Etats-Unis et le Mexique est devenue un territoire de non-droit. Kate, une jeune recrue idéaliste du FBI, y est enrôlée pour aider un groupe d’intervention d’élite dirigé par un agent du gouvernement dans la lutte contre le trafic de drogues. Menée par un consultant énigmatique, l’équipe se lance dans un périple clandestin, obligeant Kate à remettre en question ses convictions pour pouvoir survivre.

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    Les hommages du 41ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

    La liste des hommages de cette 41ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville est pour le moins impressionnante: Michael Bay, Orlando Bloom, Patricia Clarkson, Terrence Malick, Ian McKellen, Keanu Reeves, Orson Welles, Lawrence Bender.

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     Le festival rendra  hommage à Terrence Malick. A cette occasion, seront présentés à Deauville, en avant-première, son nouveau film Knight of Cups, (avec, notamment, au casting Christian Bale et Natalie Portman) ainsi que The Tree of Life – L’Arbre de Vie et À la merveille (To the Wonder).
    « A l’heure où l’Homme s’efface devant la figure du monde, il nous a semblé intéressant d’honorer un cinéaste qui place l’humain au cœur de ses préoccupations artistiques. Refusant le nihilisme du néant des jours, Terrence Malick filme l’essence de la poésie en scrutant à travers nos comportements et nos sens, les soubresauts de la transcendance. Ainsi nous pouvons dire de son art qu’il est régulier et sacré. L’expérience qu’il propose, grâce à ses films, nous porte à ce dépassement délicieux du « soi » au bénéfice de l’être, rendant ainsi son cinéma unique, nécessaire et primordial. Il fait de nos errances des chemins de vie. » a ainsi déclaré Bruno Barde, le directeur du festival.

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    Un hommage sera également rendu à un autre maître du 7ème art, Orson Welles.  À l’occasion du centenaire de la naissance d’Orson Welles, le festival nous propose ainsi de (re)voir trois longs métrages du cinéaste, ainsi qu’un documentaire consacré à cette légende éternelle du cinéma mondial. Dans le cadre de cet hommage, seront présentés : Citizen Kane, La Dame de Shanghai (The Lady from Shanghai), et La Soif du mal (Touch of Evil), ainsi que le documentaire This Is Orson Welles de Clara et Julia Kuperberg (Production I TCM Cinéma & Wichita Films). »

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    Après l’hommage à Orson Welles et l’hommage à Terrence Malick, le Festival du Cinéma Américain de Deauville avait également annoncé un autre prestigieux hommage: à Keanu Reeves.

    Cet hommage aura lieu en sa présence, et le festival proposera également une rétrospective de ses films les plus marquants. Outre une impressionnante carrière d’acteur (« Eternel Neo de Matrix, Jonathan Harker de Dracula ou chevalier Danceny des Liaisons Dangereuses (Dangerous Liaisons), Keanu Reeves aura, tout au long d’une filmographie impressionnante, côtoyé des réalisateurs comme Gus Van Sant, Francis Ford Coppola, Bernardo Bertolucci ou plus récemment Richard Linklater, et a su montrer sa capacité à endosser des rôles extrêmement variés » comme le souligne le communiqué de presse officiel du festival), il a récemment produit le documentaire « Side by side » consacré à l’impact du numérique sur le cinéma contemporain.  A cette occasion, il était invité au Festival Lumière 2014. Retrouvez mes vidéos ci-dessous en attendant mes vidéos de sa conférence de presse à Deauville à laquelle je ne manquerai pas d’assister.

    Décidément, cette édition 2015 du Festival du Cinéma Américain de Deauville s’annonce riche en événements. En effet, après les hommages à Orson Welles, Terrence Malick, Keanu Reeves, le festival vient d’annoncer un hommage à Ian McKellen et Orlando Bloom.

    Ian McKellen:

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    Le Festival du Cinéma Américain rendra hommage, en sa présence, au comédien Ian McKellen. Comédien de légende, après s’être imposé sur la scène londonienne comme l’un des meilleurs interprètes shakespeariens de sa génération, il s’illustre aussi bien au cinéma, au théâtre qu’à la télévision. Reconnu dans le monde entier pour ses rôles de Magnéto dans la saga X-Men et Gandalf dans la trilogie du Seigneur des anneaux, il compte à son palmarès plus d’une cinquantaine de prix.

    Orlando Bloom:

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    Figure emblématique des sagas Le Seigneur des anneaux, Le Hobbit et Pirates des Caraïbes, Orlando Bloom a récemment montré une nouvelle facette de son talent en incarnant un détective en proie à l’alcool et à la violence dans Zulu. Au fil d’une filmographie considérable, il s’est imposé comme l’un des acteurs les plus en vue de ces quinze dernières années.

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    Après les hommages à Orson Welles, Terrence Malick, Keanu Reeves,  Ian McKellen, Orlando Bloom (la liste commence à être impressionnante!), le Festival du Cinéma Américain de Deauville a également annoncé un nouvel hommage, à la comédienne Patricia Clarkson, en sa présence.

    Le festival rendra également hommage au producteur historique de Quentin Tarantino: Lawrence Bender.

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    Ces hommages vont donneront l’occasion de voir ou revoir des classiques du cinéma américain projetés au Morny Club à l’exemple de Citizen Kane ou encore de « Shutter island » de Martin Scorsese (hommage à Patricia Clarkson) ou « Inglourious Basterds » de Quentin Tarantino (hommage à Lawrence Bender) dont vous pouvez retrouver mes critiques en cliquant sur leurs titres.

    Prix le Nouvel Hollywood: Robert Pattinson et Elisabeth Olsen

    A nouveau une présence qui devrait créer l’événement! Robert Pattinson sera à Deauville pour le film « Life » (voir ci-dessous) et il recevra le prix du Nouvel Hollywood. A cette occasion, je vous propose de retrouver ma critique de « Cosmopolis » de David Cronenberg, ici (dans lequel il excelle de même que dans « Maps to the stars » du même Cronenberg).

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    Synopsis de « Life » de Anton Corbijn:

    Un jeune photographe qui cherche à se faire un nom croise un acteur débutant et décide de lui consacrer un reportage. Cette série de photos iconiques rendit célèbre le photographe Dennis Stock et immortalisa celui-là même qui allait devenir une star : James Dean.

    Elisabeth Olsen recevra également ce prestigieux prix du Nouvel Hollywood.

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     Les films en compétition

    Depuis 1995, le Festival du Cinéma Américain de Deauville est indissociable du cinéma indépendant américain qu’il mettait cette année-là en valeur avec la compétition officielle…dont je crois bien n’avoir pas manqué une seule séance depuis sa création. Je vous invite à faire de même tant la compétition promet toujours de belles découvertes.

    99 HOMES

    99 HOMES

    un film de Ramin Bahrani  | Matteo Zingales  | Matteo Zingales

    BABYSITTER

    BABYSITTER

    un film de Morgan Krantz

    COP CAR

    COP CAR

    un film de Jon Watts

    DAY OUT OF DAYS

    DAY OUT OF DAYS

    un film de Zoe Cassavetes

    DIXIELAND

    DIXIELAND

    un film de Hank Bedford

    DOPE

    DOPE

    un film de Rick Famuyiwa

    EMELIE

    EMELIE

    un film de Michael Thelin

    GREEN ROOM

    GREEN ROOM

    un film de Jeremy Saulnier

    I SMILE BACK

    I SMILE BACK

    un film de Adam Salky

    JAMES WHITE

    JAMES WHITE

    un film de Josh Mond

    KRISHA

    KRISHA

    un film de Trey Edward Shults

    LES CHANSONS QUE MES FRÈRES M’ONT APPRISES

    LES CHANSONS QUE MES FRÈRES M’ONT APPRISES

    un film de Chloé Zhao

    MADAME BOVARY

    MADAME BOVARY

    TANGERINE

    TANGERINE

    Un film de Sean Baker

    Les Premières

    Là aussi le festival nous réserve un beau programme que je vous laisse découvrir ci-dessous.

    AGENTS TRÈS SPÉCIAUX : CODE U.N.C.L.E.

    AGENTS TRÈS SPÉCIAUX : CODE U.N.C.L.E

    un film de Guy Ritchie

    CRAZY AMY

    CRAZY AMY

    un film de Judd Apatow

    DANNY COLLINS

    DANNY COLLINS

    un film de Dan Fogelman

    EVEREST

    EVEREST

    un film de Baltasar Kormákur

    EXPERIMENTER

    EXPERIMENTER

    un film de Michael Almereyda

    JAMAIS ENTRE AMIS

    JAMAIS ENTRE AMIS

    un film de Leslye Headland

    KNIGHT OF CUPS

    KNIGHT OF CUPS

    un film de Terrence Malick

    KNOCK KNOCK

    KNOCK KNOCK

    un film de Eli Roth

    LE PRODIGE

    LE PRODIGE

    un film de Edward Zwick

    LIFE

    LIFE

    un film de Anton Corbijn

    MR. HOLMES

    Mr. HOLMES

    un film de Bill Condon

    OCTOBER GALE

    OCTOBER GALE

    un film de Ruba Nadda

    RUTH AND ALEX

    RUTH AND ALEX

    un film de Richard Loncraine

    SICARIO

    SICARIO

    un film de Denis Villeneuve

    THE GREEN INFERNO

    THE GREEN INFERNO

    Un film de Eli Roth

    Les Docs de l’Oncle Sam

     ALTMAN

    ALTMAN

    un film de Ron Mann

    HITCHCOCK – TRUFFAUT

    BY SIDNEY LUMET

    un film de Nancy Buirski  | Anthony Ripoli

    HITCHCOCK – TRUFFAUT

    JANIS

     

    un film de Kent Jones

    JANIS

    un film de Amy Berg

    STEVE McQUEEN: THE MAN & LE MANS

    STEVE McQUEEN: THE MAN & LE MANS

    un film de Gabriel Clarke | John Mckenna

    THIS IS ORSON WELLES

    THIS IS ORSON WELLES

    un film de Clara Kupererg & Julia Kuperberg

    WOLFPACK

    Le festival diffusera aussi des « films héroïques » du 4 au 13 septembre. (liste à suivre)

    Deauville saison 6

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    BOSCH

    un film de Ernest Dickerson | Jim Mckay  | Anthony Hemingway  | Kevin Dowling | Roxann Dawson  | Alex Zakrewski  | Matt Earl Beesley | Thomas Carte

    synopsis

    Création Eric Overmyer & Michael Connelly
    Inspirée des romans à succès de Michael Connelly, cette nouvelle série policière met en scène le comédien Titus Welliver dans la peau d’Harry Bosch, un détective de la brigade criminelle de Los Angeles.
    Harry Bosch est un inspecteur implacable. En proie aux pires dangers, il ne recule devant rien pour rendre justice aux victimes. Derrière sa loyauté et son dévouement se cachent néanmoins les blessures d’un passé douloureux et le poids d’un code moral où « tout le monde compte ou personne ne compte ».
    Saison 1 | Épisode 1 | ‘TIS THE SEASON
    Saison 1 | Épisode 2 | LOST LIGHT
    Saison 1 | Épisode 3 | Inédit | BLUE RELIGION

    Prix Michel d’Ornano Valenti

    Chaque année, le prix Michel d’Ornano nous permet de découvrir des pépites du cinéma français.

    Cette année, ce sera le premier film en tant que réalisateur du (grand) scénariste Thomas Bidegain.

     

    LES COWBOYS

    un film de Thomas Bidegain

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    Prix littéraire

    Le Prix Littéraire Lucien Barrière 2015 sera décerné à Dinaw Mengestu pour « Tous nos noms ».

    Partenariats

    Le festival aura cette année également de nouveaux partenaires comme Kiehl’s et Urban Decay (retrouvez, ici, mon article à ce sujet).

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    Bonnes adresses à Deauville

    Afin de compléter l’article du magazine ELLE de la semaine du 24 juillet dans lequel je vous donnais mes bonnes adresses Deauvillaises, je vous propose de retrouver ici mon nouvel article complet avec mes nombreuses bonnes adresses pour profiter au mieux du festival (hôtels, restaurants, cafés, salons de thé, boutiques…).

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    Lien permanent Imprimer Catégories : FESTIVAL DU CINEMA AMERICAIN DE DEAUVILLE 2015 Pin it! 0 commentaire
  • Les films de la rentrée à ne pas manquer

    Ces derniers jours, semaines, j'ai été accaparée par un beau projet qui me tient particulièrement à cœur et dont je trépigne d'impatience de vous parler, ce que je ferai au fil des prochains mois, et la semaine prochaine, ce sera déjà le 41ème Festival du Cinéma Américain de Deauville (pour lequel je vous fais toujours gagner vos pass, ici, et dont le programme s'annonce exceptionnel cette année, et d'ailleurs, cette année plus que jamais, j'aurai le plaisir de vivre pleinement le festival à commencer par l'ouverture avec la projection du film "Everest" et l'hommage à Keanu Reeves, une ouverture en direct de laquelle je serai donc à suivre sur mes comptes twitter @moodforcinema et @moodfdeauville et instagram @sandra_meziere), bref, avec tout cela et d'autres activités, je n'ai pas eu le temps d'aller au cinéma depuis des...semaines mais il y a quelques films vus à Cannes et ailleurs dont je tenais absolument à vous parler, plus brièvement que d'habitude certes, mais j'espère que ces quelques mots suffiront pour vous convaincre de les découvrir...

    DHEEPAN de Jacques Audiard

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    Photos ci-dessous prises lors des conférences de presse du Festival de Cannes 

    "Dheepan » de Jacques Audiard, c’est «l’histoire de trois étrangers qui, dans des circonstances difficiles, vont tenter de former une famille» comme l’a résumé Guillermo del Toro lors de la conférence de presse du jury du 68ème Festival de cannes, pour justifier ce choix d’un jury qui s’est dit « unanimement enthousiaste », mais qui est aussi ce qu’est finalement toute palme d’or telle que l’a définie Cécile de France (qui en était la remettante) lors de la clôture : « Un reflet du monde, le cœur du cinéma qui bat, intense et régulier », néanmoins de cette histoire de trois Sri-Lankais qui fuient leur pays, la guerre civile (les premières scènes, d'une force saisissante, montrent brillamment cet enfer), et qui se retrouvent confrontés à une autre forme de guerre dans la banlieue française où ils échouent, douloureuse réminiscence pour « le père de famille », Dheepan, Audiard, plus qu’un film politique a voulu avant tout faire une histoire d’amour portée par trois acteurs magnifiquement dirigés, trois êtres que le destin va réunir et lier plus fort que si des liens du sang les avaient unis.

    Dans ce nouveau long-métrage qui flirte avec le film de genre (le dénouement m'avait décontenancée et avait décontenancé nombre de festivaliers mais c'est aussi là la marque d'Audiard, rappelez-vous les incursions oniriques dans "Un Prophète"), Audiard explore un nouveau territoire mais toujours porte un regard bienveillant et plein d’espoir sur ses personnages interprétés par trois inconnus qui apportent toute la force à ce film inattendu (dans son traitement et au palmarès), plus que jamais et malheureusement, d'actualité pour ceux dont les conditions de vie sont telles dans leurs pays qu'ils doivent fuir au péril de leur vie.

    « Je remercie Michael Haneke de ne pas avoir tourné cette année » a ainsi déclaré Jacques Audiard en recevant son prix. Michael Haneke avait en effet reçu la palme d’or en 2009 pour « Le ruban blanc », alors que Jacques Audiard avait obtenu le grand prix pour l’inoubliable « Un Prophète ».

    Date de sortie: 26 août 2015

    THE LOBSTER de Yorgos Lanthimos

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    Sortie en salles : le 16 octobre 2015

     

    - « The lobster » de Yorgos Lanthimos, un film pour lequel le mot jubilatoire semble avoir été inventé. Dans un futur (très- trop ?- proche), toute personne célibataire est arrêtée, transférée à l’hôtel et a 45 jours pour trouver l’âme sœur. Passé ce délai, elle sera transformée en l’animal de son choix.

    Un film déroutant, cinglant, burlesque, métaphorique, inventif, dans lequel l’homme est un loup pour l’homme (littéralement), profondément égoïste et dont la fin n’est pas décevante comme l’ont déploré certains commentateurs mais au contraire illustre brillamment ce propos. Le couple devient un totalitarisme condamnant le solitaire à l’animalité.

    Un film intelligemment singulier qui regorge de trouvailles insolites, certes sous l’influence de Buñuel (« Un chien andalou »), mais qui ne ressemble à aucun autre… Je retournerai le voir et vous le recommande vivement!

    MON ROI de Maïwenn

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    Vincent Cassel, dans son meilleur rôle (celui de Georgio) suscite chez Tony (Emmanuelle Bercot), une passion étouffante et destructrice qu’elle se remémore alors qu’elle est dans un centre de rééducation après une chute de ski. Une relation amoureuse tumultueuse mêlant « joie et de souffrance » chères à Truffaut.

    Un film qui exerce le même charme, doux et âpre, la même fascination troublante que le personnage principal. Le spectateur est lui aussi sous emprise. Vincent Cassel est un Georgio diaboliquement séduisant, envoûtant, un roi autoritaire, inique, détestable et malgré tout charmant, qu’il imite un serveur dans un célèbre palace deauvillais ou qu’il jette son portable (pour « donner son portable » suite à sa rencontre avec Tony) comme un roi fier, désinvolte, lunatique, arrogant, ensorcelant comme il l’est avec le sujet de son désir.

    Plutôt que d’en faire un pervers narcissique caricatural, Maïwenn lui dessine des failles (une relation au père puis à sa disparition moins indifférente qu’il voudrait le laisser paraître).

    Face à Vincent Cassel, Emmanuelle Bercot incarne corps et âme cette femme aveuglée par l’amour qui aime follement dont, justement, le corps et l’âme souffrent et vibrent pour et par cet homme.

    Maïwenn n’a peur de rien, ni d’appeler son personnage féminin « Marie-Antoinette » (d’où Tony), ni du mal au genou parce que mal au « je nous », c’est ce qui agacera ou charmera mais cette audace fougueuse est plutôt salutaire dans un cinéma français parfois trop aseptisé.

    Un film qui, dès les premières minutes, où Tony se jette à corps perdu dans le vide, nous happe pour ne plus nous lâcher jusqu’à la dernière seconde et jusqu’à la très belle scène finale.

    A signaler : un Louis Garrel sous un nouveau jour, irrésistiblement drôle, qui apporte une respiration dans cet amour étouffant.

    Après le prix du jury en 2011 pour « Polisse », avec son quatrième film seulement, Maïwenn confirme être une cinéaste de talent avec laquelle il va falloir compter.

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    Un rôle qui a valu à Emmanuelle Bercot le prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes 2015 pour lequel elle a vivement remercié sa réalisatrice et son partenaire :

    -« Mon bonheur de devoir partager ce bonheur avec une actrice car un peu trop grand pour moi toute seule car ce prix récompense son audace, son sens aigu de la liberté, son anticonformisme. »,

    -« C’est difficile pour moi d’être ici sur cette scène sans Vincent Cassel. Vincent Cassel, mon roi c’est toi et moi, je sais ce que je te dois. » ,

    - « Merci à ce jury qui visiblement a la même dinguerie que Maïwenn, le même sens de la liberté, de la non convention. Je réalise juste que parfois la vie peut aller au-delà des rêves, ce soir, la vie va au-delà de tous mes rêves. »

    YOUTH de Paolo Sorrentino

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    Date de sortie : 9 septembre 2015

     

    - « Youth » de Paolo Sorrentino est une symphonie visuelle éblouissante qui fait valser jeunesse, vieillesse et désirs. C’est un hymne au pouvoir émotionnel de l’art, un film qui a séduit certains festivaliers cannois autant qu’il en a agacé d’autres (le film a été applaudi et hué lors de sa projection presse).

    Tout comme « La grande Bellezza » nous parlait de laideur et non de beauté, « Youth », logiquement ne nous parle pas de jeunesse mais de vieillesse, de ce qui reste quand le temps saccage tout ou l’histoire de deux amis, l’un chef d’orchestre (formidable Michael Caine) et l’autre réalisateur (Harvey Keitel) qui profitent de leurs vacances dans un hôtel au pied des Alpes. Quand l’un a abandonné sa carrière depuis longtemps, l’autre travaille sur son dernier film…

    A voir aussi pour l’apparition remarquée et remarquable de Jane Fonda.

    Nostalgique et caustique, élégant et parfois à la limite du vulgaire, jouant de saisissants contrastes entre les corps marqués par le temps et ceux d’une jeunesse presque irréelle, entre l’apparence de sagesse et de calme (du paysage et des personnages) et ce qu’ils dissimulent, entre le souvenir du passé et sa réalité, « Youth », à l’image de son titre aime à se jouer des paradoxes, des contrastes, des trompes-l’ œil au cœur de ce paysage trompeusement serein.

    MIA MADRE de Nanni Moretti 

     

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    Date de sortie : 2 décembre 2015

    Un absent du palmarès cannois (qui s’est consolé avec le prix du jury œcuménique) qui a pourtant bouleversé les festivaliers et qui a souvent été cité comme potentielle palme d’or que Nanni Moretti avait déjà reçue en 2001 pour un film qui, déjà, portait sur le thème du deuil, « La chambre du fils ».

    Dans « Mia madre », Margherita est une réalisatrice confrontée à la fois à un tournage avec un acteur insupportable (irrésistible John Torturro) et à la mort annoncée de sa mère.

    Toute l’intelligence de Moretti réside dans l’alternance entre le burlesque et le mélodrame, la légèreté de la comédie atténuant la gravité du drame. L’illusion de légèreté du cinéma (le film de Moretti – qui lui-même avait été confronté à la mort de sa mère lors du tournage de « Habemus Papam »- mais aussi le film que tourne Margherita dans le film de Moretti, judicieuse mise en abyme) pour tenter d’affronter le gouffre étourdissant de la mort et du lendemain après la perte forcément insensée d’un parent.

    Il met ainsi l’accent sur tout ce qui permet d’immortaliser la vie et le temps qui s’enfuient, notamment par un mélange des degrés de narration : les souvenirs, les livres, les rêves et évidemment le cinéma.

    Un film pudique, profondément émouvant et un regard final qui vous hante longtemps après la projection et qui me hante et bouleverse encore.

    HUMAN de Yann Arthus-Bertrand

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    Le documentaire de la rentrée à ne pas manquer, ce sera « Human » de Yann Arthus-Bertrand. Un projet salutairement fou, utopiste, (planétaire !) de 3H, dont la réalisation a nécessité 3 ans, 110 tournages dans 60 pays, pour recueillir  2020 récits de vie dans 63 langues.

    Une plongée fascinante dans l’âme humaine pour tenter de comprendre le monde à travers les regards et les paroles de femmes et d’hommes, pour comprendre ce qui unit l’humain au-delà des frontières et des différences.

    Des images aériennes inédites d’une beauté vertigineuse, fulgurante, étourdissante qui n’occultent pas non plus  les drames écologiques de la planète, alternent avec ces témoignages poignants. Filmés devant un rideau noir, face caméra, les hommes et femmes sont extraits  de leur environnement. N’en restent que les visages, la parole brute (aucun commentaire), et leurs regards : miroir de leur âme. La puissance des mots et des regards ainsi exacerbée met en lumière la beauté du monde et les maux de l’humanité (les thèmes sont parfois douloureux : guerre, exil…)

    Les mêmes questions leur ont été posées : le sens de la vie, ce qu’ils veulent changer, croient-ils en Dieu, ont-ils peur de la mort. Des questions universelles. Des réponses magnifiquement singulières. 

    Et si le film nous parle des maux de la planète, de ses défis aussi, c’est finalement avant tout un poème optimiste, lyrique et poignant, terrible et sublime qui a pour but de rassembler autour de valeurs fortes comme la solidarité, le partage et l’engagement.

    Libre de droit, Human sera disponible partout et pour tous grâce à une vague de projections, et surtout, à ne pas manquer, le Human day, le 15 septembre 2015 : toute une série d’événements autour du film. Une empathie et une bienveillance salutaires quand le cynisme est trop souvent glorifié. A voir absolument. (Le film sera également diffusé sur France 2).

     

     IRRATIONAL  MAN de Woody Allen

    La comédie de la rentrée : IRRATIONAL MAN de Woody Allen (en salles, le 14 octobre)

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    - Irrational man, c’est LA nouvelle comédie de Woody Allen.   Ce film d’une gravité légère mêle savoureusement ironie et noirceur qui culminent dans une scène de meurtre sur une musique joyeuse, un petit bijou d’ironie.

    Comme dans  Match point, mensonge, hasard, Dostoïevski (forte influence à nouveau de Crime et châtiment) se mêlent, bien que ce film soit plus léger que son chef d’œuvre précité.

    Woody Allen possède toujours ce talent admirable, et qui n’appartient qu’à lui, pour exposer une scène et écrire des dialogues caustiques avec toujours ce regard mordant, incisif sur les êtres, la vie, l’amour, la mort.

    La fin  résonne comme un écho à celle de Match point, ou peut-être bien son châtiment. Savoureux ! 

    Joaquin Phoenix est parfait dans ce rôle de professeur de philo dépressif qui trouve une bien curieuse raison de vivre que je vous laisse découvrir (en salles, le 14 octobre). Face à lui, la pétillante Emma Stone et la trop rare Parker Posey.

     LA LOI DU MARCHE de Stéphane Brizé (sortie DVD)

    DVD- « La loi du marché » de Stéphane Brizé (sortie : le 21 octobre 2015)

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    « La Loi du marché » de Stéphane Brizé nous fait suivre Thierry incarné (ce mot n’a jamais trouvé aussi bien sa justification) par Vincent Lindon qui campe un homme de 51 ans qui, après 20 mois de chômage commence un nouveau travail qui le met bientôt face à un dilemme moral.

    C’était un des films du 68ème Festival de Cannes que j’attendais le plus et mes attentes n’ont pas été déçues. Je suis ce cinéaste, Stéphane Brizé, depuis la découverte de son film « Le bleu des villes » (qui avait obtenu le prix Michel d’Ornano au Festival du Cinéma Américain de Deauville), il m’avait ensuite bouleversée avec « Je ne suis pas là pour être aimé » et « Mademoiselle Chambon » .

    Une nouvelle fois et comme dans ce film précité, le mélange de force et de fragilité incarné par Lindon, de certitudes et de doutes, sa façon maladroite et presque animale de marcher, la manière dont son dos même se courbe et s’impose, dont son regard évite ou affronte : tout en lui nous fait oublier l’acteur pour nous mettre face à l’évidence de ce personnage, un homme bien (aucun racolage dans le fait que son fils soit handicapé, mais une manière simple de nous montrer de quel homme il s’agit), un homme qui incarne l’humanité face à la loi du marché qui infantilise, aliène, broie. Criant de vérité.

    Dès cette première scène dans laquelle le film nous fait entrer d’emblée, sans générique, face à un conseiller de pôle emploi, il nous fait oublier l’acteur pour devenir cet homme à qui son interprétation donne toute la noblesse, la fragilité, la dignité.

    Comme point commun à tous les films de Stéphane Brizé, on retrouve cette tendre cruauté et cette description de la province, glaciale et intemporelle. Ces douloureux silences. Cette révolte contre la lancinance de l’existence. Et ce choix face au destin.

    Brizé filme Lindon souvent de dos, rarement de face, et le spectateur peut d’autant mieux projeter ses émotions sur cette révolte silencieuse.

    Et puis, parce que ça se passe de commentaires, quelques extraits du beau discours de clôture de l’acteur dont voici quelques extraits, un discours dont la dernière phrase m’a ravagée autant que la fin de « Mia madre », il y avait comme un écho d’ailleurs… : «  Je vous remercie d’avoir posé un regard aussi bienveillant et avec autant d’émotion sur le travail que Stéphane Brizé a fait avec moi et a fait tout court. » , «  Ils ont contribué à un des trois plus jours de ma vie. C’est un acte politique de choisir un film comme celui-là. Je dédie ce prix à ces gens qui ne sont pas toujours considérés à la hauteur de ce qu’ils méritent et aux acteurs qui ont joué avec moi sans qui je ne serais pas là, j’ai l’impression que ce n’est pas moi qui suis là. », « Une pensée pour ma maman qui n’est plus là et mon père qui n’est plus là, quand je pense que j’ai fait tout cela pour qu’ils me voient et ils ne sont plus là. »

    Un immense acteur qui voit enfin son talent couronné par un prix (et quel prix !) et aussi incroyable que cela puisse paraître, comme il l’a lui-même précisé, pour la première fois.

     LA GLACE ET LE CIEL de Luc Jacquet

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    Le réalisateur de « La Marche de l’Empereur » (Oscar du meilleur documentaire en 2006), Luc Jacquet braque de nouveau sa caméra sur la fragile beauté de la nature avec ce portrait de Claude Lorius, glaciologue, l’homme qui a scientifiquement prouvé l’inexorable réchauffement climatique.

    Il capte la beauté fragile et éblouissante d’une nature en péril pour souligner la nécessité impérieuse de prendre conscience de l’urgence de la situation.

    La phrase finale du film, bouleversante, est un appel à l’action et la résistance et résume le message de ce film fort et nécessaire : «  Mon histoire s’achève, et maintenant que, comme moi, vous savez, qu’allez-vous faire ? ».

    A voir, a fortiori, en amont de  Conférence des Nations unies sur les changements climatiques qui aura lieu à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015.  , « La glace et le ciel » est aussi un projet multimédia à suivre sur www.laglaceetleciel.com

    LA TETE HAUTE d’Emmanuelle Bercot  (sortie DVD)

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    Le temps de débarrasser la scène du Grand Théâtre Lumière des apparats de l’ouverture du 68ème Festival de Cannes lors de laquelle je l'ai découvert, et nous voilà plongés dans un tout autre univers : le bureau d’une juge pour enfants (Catherine Deneuve), à Dunkerque. La tension est palpable. Le ton monte. Les éclats de voix fusent. Une femme hurle et pleure. Nous ne voyons pas les visages. Seulement celui d’un enfant, Malony, perdu au milieu de ce vacarme qui assiste, silencieux, à cette scène terrible et déroutante dont la caméra frénétique accompagne l’urgence, la violence, les heurts. Un bébé crie dans les bras de sa mère qui finalement conclut à propos de Malony qu’il est « un boulet pour tout le monde ». Et elle s’en va, laissant là : un sac avec les affaires de l’enfant, et l’enfant, toujours silencieux sur la joue duquel coule une larme, suscitant les nôtres déjà, par la force de la mise en scène et l’énergie de cette première scène, implacable. Dix ans plus tard, nous retrouvons les mêmes protagonistes dans le même bureau …

    Ce film est réalisé par Emmanuelle Bercot dont j’avais découvert le cinéma et l’univers si fort et singulier avec « Clément », présenté à Cannes en 2001, dans le cadre de la Section Un Certain Regard, alors récompensé du Prix de la jeunesse dont je faisais justement partie cette année-là. Depuis, je suis ses films avec une grande attention jusqu’à « Elle s’en va », en 2013, un très grand film, un road movie centré sur Catherine Deneuve, « né du désir viscéral de la filmer ». Avant d’en revenir à « La tête haute », je ne peux pas ne pas vous parler à nouveau de ce magnifique portrait de femme sublimant l’actrice qui l’incarne en la montrant paradoxalement plus naturelle que jamais, sans artifices, énergique et lumineuse, terriblement vivante surtout. C’est aussi une bouffée d’air frais et d’optimisme qui montre que soixante ans ou plus peut être l’âge de tous les possibles, celui d’un nouveau départ. En plus d’être tendre (parfois caustique mais jamais cynique ou cruel grâce à la subtilité de l’écriture d’Emmanuelle Bercot et le jeu nuancé de Catherine Deneuve), drôle et émouvant, « Elle s’en va » montre que, à tout âge, tout peut se (re)construire, y compris une famille et un nouvel amour. « Elle s’en va » est de ces films dont vous ressortez émus et le sourire aux lèvres avec l’envie d’embrasser la vie.

    Et contre toute attente, c’est aussi l’effet produit par « La tête haute » où il est aussi question de départ, de nouveau départ, de nouvelle chance. Avec beaucoup de subtilité, plutôt que d’imprégner visuellement le film de noirceur, Emmanuelle Bercot a choisi la luminosité, parfois le lyrisme même, apportant ainsi du romanesque à cette histoire par ailleurs particulièrement documentée, tout comme elle l’avait fait pour « Polisse » de Maïwenn dont elle avait coécrit le scénario. Le film est riche de ce travail en amont et d’une excellente idée, avoir toujours filmé les personnages dans un cadre judiciaire : le bureau de la juge, des centres divers… comme si toute leur vie était suspendue à ces instants.

    Le grand atout du film : son énergie et celle de ses personnages attachants interprétés par des acteurs judicieusement choisis. Le jeune Rod Paradot d’abord, l’inconnu du casting qui ne le restera certainement pas longtemps et qui a charmé l’assistance lors de la conférence de presse hier, avec son sens indéniable de la répartie (« la tête haute mais la tête froide »…), tête baissée, recroquevillé, tout de colère rentrée parfois hurlée, dont la présence dévore littéralement l’écran et qui incarne avec une maturité étonnante cet adolescent insolent et bravache qui n’est au fond encore que l’enfant qui pleure des premières minutes. Catherine Deneuve, ensuite, une nouvelle fois parfaite dans ce rôle de juge qui marie et manie autorité et empathie. L’éducateur qui se reconnaît dans le parcours de ce jeune délinquant qui réveille ses propres failles incarné par Benoît Magimel d’une justesse sidérante. La mère (Sara Forestier) qui est finalement l’enfant irresponsable du film, d’ailleurs filmée comme telle, en position fœtale, dans une très belle scène où les rôles s’inversent. Dommage (et c’est mon seul bémol concernant le film) que Sara Forestier ait été affublé de fausses dents (était-ce nécessaire ?) et qu’elle surjoue là où les autres sont dans la nuance, a fortiori les comédiens non professionnels, excellents, dans les seconds rôles.

    Ajoutez à cela des idées brillantes et des moments qui vous cueillent quand vous vous y attendez le moins : une main tendue, un « je t’aime »furtif et poignant, une fenêtre qui soudain s’est ouverte sur « Le Monde » (littéralement, si vous regardez bien…) comme ce film s’ouvre sur un espoir.

    Après « Clément », « Backstage », «  Elle s’en va », Emmanuelle Bercot confirme qu’elle est une grande scénariste et réalisatrice avec qui le cinéma va devoir compter, avec ce film énergique et poignant, bouillonnant de vie, qui nous laisse avec un salutaire espoir, celui que chacun peut empoigner son destin quand une main se tend et qui rend un bel hommage à ceux qui se dévouent pour que les enfants blessés et défavorisés par la vie puissent grandir la tête haute. Un film qui « ouvre » sur un nouveau monde, un nouveau départ et une bouffée d’optimisme. Et ça fait du bien. Une très belle idée que d’avoir placé ce film à cette place de choix et de lui donner cette visibilité.

    Conférence de presse

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    Ci-dessous, quelques citations de la conférence de presse du film à laquelle j’ai assisté hier. Une passionnante conférence au cours de laquelle il a été question de nombreux sujets, empreinte à la fois d’humour et de gravité, puisqu’a aussi été établi un lien entre le choix de ce film pour l’ouverture et les récents événements en France auxquels le film fait d’ailleurs, d’une certaine manière, écho. Vous pouvez revoir la conférence sur le site officiel du festival. Dommage que Catherine Deneuve (étincelante) ait eu à se justifier (très bien d’ailleurs, avec humour et intelligence) de propos tenus dans la presse, extraits de leur contexte et qui donnent lieu à une polémique qui n’a pas de raison d’être.

    « Je tenais à ce que tout soit absolument juste » -Emmanuelle Bercot (à propos de tout ce qui se passe dans le cadre judiciaire où elle a fait plusieurs stages avec ce souci de vraisemblance et même de véracité). « Les personnages existaient avant les stages puis ont été nourris par la part documentaire ».

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    « La justice des mineurs est un honneur de la France » – Emmanuelle Bercot

    « Si c’est méchant, j’espère que c’est drôle ». – Catherine Deneuve à propos d’une question d’une journaliste au sujet de la caricature de Charloe Hebdo (très cruelle) à son sujet et qu’elle n’avait pas encore vue.

    « C’était très important pour moi que ce film ait son socle dans le Nord. » Emmanuelle Bercot

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    « Ouvrir le festival avec ce film est aussi une réponse à ce début d’année difficile qu’a connu la France. » Catherine Deneuve

    « En France, les femmes cinéastes ont largement la place de s’exprimer et énormément de femmes émergent. » E.Bercot

    « Moi c’est le scénario qui m’a beaucoup plu et tous les personnages. C’est un scénario qui m’a plu tout de suite. » Catherine Deneuve

    « Pour être star, il faut du glamour et du secret, ne pas tout montrer de sa vie privée. » – Catherine Deneuve

    « Il y a une matière documentaire très forte dans l’écriture, en revanche je ne voulais pas un style documentaire dans l’image. » Bercot

    Sara Forestier : « A la lecture du scénario, j’ai pleuré. Le film m’a piqué le coeur. »

    « C’est totalement inespéré que ce film soit à une telle place, c’est un grand honneur. » Emmanuelle Bercot

    Lien permanent Imprimer Catégories : CRITIQUES DES FILMS A L'AFFICHE EN 2015 Pin it! 0 commentaire
  • Festival du Cinéma Américain de Deauville 2015 : concours (36 pass à gagner!) et programme complet

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    Ce matin, au CID de Deauville, la spectaculaire et majestueuse salle de spectacles et congrès deauvillaise où se déroule le Festival du Cinéma Américain, avait lieu la conférence de presse dudit festival au cours de laquelle a été annoncé le programme de cette 41ème édition qui foisonne de belles surprises, de grands événements (le prix Nouvel Hollywood décerné à Robert Pattinson avec la projection du très attendu "Life" de Anton Corbijn, le prix d'Ornano-Valenti attribué au premier film en tant que réalisateur de Thomas Bidegain...), d'hommages événementiels  (à Terrence Malick, Keanu Reeves, Orson Welles, Orlando  Bloom, Michael Bay, Patricia Clarkson, Ian McKellen, Lawrence Bender), de premières attendues ("Knight of cups" de Terrence Malick, "Life" de Anton Corbijn, "The Green inferno" de Eli Roth, "Le Prodige" de Edward Zwick...), de films en compétition très prometteurs ("Day out of days" de Zoe Cassavetes, "Les chansons que mes frères m'ont apprises" de Chloé Zhao...).

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    Les séries seront également à l'honneur dans le cadre de "Deauville saison 6" avec "Bosch".

    A ne pas manquer non plus, comme chaque année, Les Docs de l'Oncle Sam qui nous réservent de belles projections qui mettront la mise en abyme et le 7ème art à l'honneur avec, notamment "Altman", "By Sidney Lumet", Hitchcock-Truffaut", "This is Orson Welles"...

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    Si pour moi ce sera cette année le 22ème Festival du Cinéma Américain, je n'ai pas souvenir d'un tel générique et d'un tel programme (dignes d'un improbable et formidable film américain) depuis l'édition 2007 qui avait tant marqué les esprits.

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    41 ans, déjà! Difficile de croire que ce festival qui ne cesse de se renouveler et d'innover (et cette édition ne dérogera à la règle au regard de ce beau programme) est un jeune quadragénaire.

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    Tant de souvenirs (au point de m'en être inspirée pour un roman, plus récemment pour quelques nouvelles de mon  recueil de nouvelles sur le cinéma "Ombres parallèles" sur la couverture duquel figure d'ailleurs... Deauville mais aussi pour quelques scènes essentielles d'un prochain roman dont je vous parlerai très prochainement), tant de découvertes de cinéastes aujourd'hui mondialement reconnus (la compétition initiée en 1995 est aujourd'hui un des temps forts du festival et permet chaque année de découvrir des pépites à l'image de Whiplash de Damien Chazelle, grand lauréat l'an passé) et tant d'hommages, d'avant-premières, d'instants de cinéma et de vie gravés (que vous pouvez retrouver en flânant dans les archives de ce blog "In the mood for Deauville").  

    Ce festival, c'est une fenêtre qui s'ouvre ou un voile qui se lève (à l'image de la très belle affiche  de cette édition 2015) sur le ciel étoilé (de la bannière et pas seulement) ou le ciel plus sombre des USA et qui nous fait découvrir les mille visages de l'Amérique, ses tourments, ses blessures, ses aspirations, ses victoires, ses héros. Un festival qui séduit autant les cinéphiles que les simples amateurs de cinéma américain ou même de blockbusters auxquels il fait pareillement la part belle, de même qu'aux séries. Bref, un festival pour tous les goûts!

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    Même si aujourd'hui, j'ai le plaisir de parcourir de nombreux autres festivals de cinéma, Deauville reste celui auquel je suis viscéralement attachée. Pour avoir une idée de ce festival si vous ne le connaissez pas encore, retrouvez, en cliquant ici, mon compte rendu de son édition 2014.

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    Comme chaque année depuis un certain temps maintenant, j'aurai le plaisir de vous faire gagner vos pass pour cette édition, un plus grand nombre (36 nouveaux pass journaliers après le pass permanent pour 2 que l'une d'entre vous a déjà remporté), ce qui me réjouit puisque vous serez ainsi plus nombreux à pouvoir en profiter.

    Ce festival sera aussi plus que jamais immersif pour moi donc vous pourrez retrouver de très nombreux articles sur In the mood for Deauville (mon blog consacré à Deauville) en amont puis en direct, de l'ouverture à la clôture, et sur mes sites In the mood for film festivals, In the mood for cinema, In the mood le mag et In the mood for luxe . Je serai d'ailleurs à Deauville dès le 30 août avec aussi déjà de nombreuses photos à découvrir sur mon compte instagram http://instagram.com/sandra_meziere .

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    Grâce au CID (Centre International de Deauville), la somptueuse et impressionnante salle où se déroule le festival (et pour avoir parcouru tous les plus grands festivals français, je vous garantis que, pour le son comme pour l'image, c'est sans aucun doute la meilleure de France, un véritable écrin pour un festival comme celui-ci), j'ai donc le plaisir de vous faire gagner 36 pass journaliers, la plus grande partie dès à présent (cf concours en bas de cet article après le programme détaillé), et quelques-uns pendant le festival, que je mettrai en jeu sur mes comptes twitter (@moodforcinema et @moodfdeauville) et sur mon compte instagram (http://instagram.com/sandra_meziere).

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    Puisque du CID il est question, j'en profite pour vous dire que vous pouvez  réserver vos pass pour le festival, en vous rendant sur leur site, là. Vous pouvez aussi suivre le CID sur twitter (@CID_Deauville), et la page Facebook officielle du Festival du Cinéma Américain de Deauville, là, et pour en savoir plus, vous pouvez enfin vous rendre sur le site officiel du Festival du Cinéma Américain de Deauville. Le hashtag officiel du festival est #Deauville2015 et le compte twitter officiel du festival est @DeauvilleUS. A suivre impérativement pour être informés des dernières actualités.

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    Dates du festival:

    Cette édition 2015 aura lieu du 4 au 13 septembre.

    Les deux jurys du festival:

    Le jury sera présidé par le cinéaste Benoît Jacquot (son magnifique film, "Trois cœurs", passe actuellement sur Canal plus,  retrouvez ma critique et mon article à ce sujet, en cliquant ici, ) qui succède ainsi à Costa-Gavras. « Le cinéma est une Amérique qu’on découvre à chaque film, le rêve à chaque fois d’un moment inoubliable: je rêve de découvrir et de faire découvrir à Deauville un film inoubliable », a ainsi déclaré le président du jury de ce 41ème Festival du Cinéma Américain de Deauville.

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    Benoît Jacquot sera entouré de: Pascal Bonitzer, Louise Bourgoin, Louis-do de Lencquensaing, Marc Dugain, Sophie Fillières, Marie Gillain, Julien Hirsch, Marthe Keller.

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    Le jury Révélation sera cette année présidé par l'actrice Zabou Breitman (actuellement à l'affiche dans l'excellent "Nos futurs" de Rémi Bezançon dont vous pouvez retrouver ma critique, ici).

    Elle sera entourée de Alice Isaaz, Rachelle Lefevre, Géraldine Nakache, Stanley Weber.

    Film d'ouverture

    Le film d'ouverture sera "EVEREST" de Baltasar Kormákur La projection promet d'être d'autant plus palpitante qu'elle aura lieu en présence de l'équipe du film. Le film sera présenté en 3D et en Dolby Atmos. Interprètes: Jason Clarke, Josh Brolin, John Hawkes, Robin Wright, Michael Kelly, Sam Worthington, Keira Knightley, Emily Watson, Jake Gyllenhaal. Le film sortira en salles le 23 septembre 2015.

     

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    Synopsis officiel:  Inspiré d'une désastreuse tentative d'ascension de la plus haute montagne du monde, Everest suit deux expéditions distinctes confrontées aux plus violentes tempêtes de neige que l'homme ait connues. Luttant contre l'extrême sévérité des éléments, le courage des grimpeurs est mis à l'épreuve par des obstacles toujours plus difficiles à surmonter alors que leur rêve de toute une vie se transforme en un combat acharné pour leur salut.

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    Film de clôture:

     Voilà qui promet également un bel événement. Il s'agit ainsi de "Sicario" de Denis Villeneuve avec Emily Blunt, Benicio Del Toro, Josh Brolin, Victor Garber, Jon Bernthal, Daniel Kaluuya. Le film figurait en compétition officielle du dernier Festival de Cannes et sortira en salles le 7 octobre 2015.

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    Synopsis officiel: La zone frontalière entre les Etats-Unis et le Mexique est devenue un territoire de non-droit. Kate, une jeune recrue idéaliste du FBI, y est enrôlée pour aider un groupe d’intervention d’élite dirigé par un agent du gouvernement dans la lutte contre le trafic de drogues. Menée par un consultant énigmatique, l'équipe se lance dans un périple clandestin, obligeant Kate à remettre en question ses convictions pour pouvoir survivre.

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    Les hommages du 41ème Festival du Cinéma Américain de Deauville

    La liste des hommages de cette 41ème édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville est pour le moins impressionnante: Michael Bay, Orlando Bloom, Patricia Clarkson, Terrence Malick, Ian McKellen, Keanu Reeves, Orson Welles, Lawrence Bender.

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     Le festival rendra  hommage à Terrence Malick. A cette occasion, seront présentés à Deauville, en avant-première, son nouveau film Knight of Cups, (avec, notamment, au casting Christian Bale et Natalie Portman) ainsi que The Tree of Life – L'Arbre de Vie et À la merveille (To the Wonder).

    « A l'heure où l'Homme s'efface devant la figure du monde, il nous a semblé intéressant d'honorer un cinéaste qui place l'humain au cœur de ses préoccupations artistiques. Refusant le nihilisme du néant des jours, Terrence Malick filme l'essence de la poésie en scrutant à travers nos comportements et nos sens, les soubresauts de la transcendance. Ainsi nous pouvons dire de son art qu'il est régulier et sacré. L'expérience qu'il propose, grâce à ses films, nous porte à ce dépassement délicieux du "soi" au bénéfice de l'être, rendant ainsi son cinéma unique, nécessaire et primordial. Il fait de nos errances des chemins de vie. » a ainsi déclaré Bruno Barde, le directeur du festival.

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    Un hommage sera également rendu à un autre maître du 7ème art, Orson Welles.  À l'occasion du centenaire de la naissance d'Orson Welles, le festival nous propose ainsi de (re)voir trois longs métrages du cinéaste, ainsi qu'un documentaire consacré à cette légende éternelle du cinéma mondial. Dans le cadre de cet hommage, seront présentés : Citizen Kane, La Dame de Shanghai (The Lady from Shanghai), et La Soif du mal (Touch of Evil), ainsi que le documentaire This Is Orson Welles de Clara et Julia Kuperberg (Production I TCM Cinéma & Wichita Films)."

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    Après l'hommage à Orson Welles et l'hommage à Terrence Malick, le Festival du Cinéma Américain de Deauville avait également annoncé un autre prestigieux hommage: à Keanu Reeves.

    Cet hommage aura lieu en sa présence, et le festival proposera également une rétrospective de ses films les plus marquants. Outre une impressionnante carrière d'acteur ("Eternel Neo de Matrix, Jonathan Harker de Dracula ou chevalier Danceny des Liaisons Dangereuses (Dangerous Liaisons), Keanu Reeves aura, tout au long d'une filmographie impressionnante, côtoyé des réalisateurs comme Gus Van Sant, Francis Ford Coppola, Bernardo Bertolucci ou plus récemment Richard Linklater, et a su montrer sa capacité à endosser des rôles extrêmement variés" comme le souligne le communiqué de presse officiel du festival), il a récemment produit le documentaire "Side by side" consacré à l'impact du numérique sur le cinéma contemporain.  A cette occasion, il était invité au Festival Lumière 2014. Retrouvez mes vidéos ci-dessous en attendant mes vidéos de sa conférence de presse à Deauville à laquelle je ne manquerai pas d'assister.

    Décidément, cette édition 2015 du Festival du Cinéma Américain de Deauville s'annonce riche en événements. En effet, après les hommages à Orson Welles, Terrence Malick, Keanu Reeves, le festival vient d'annoncer un hommage à Ian McKellen et Orlando Bloom.

    Ian McKellen: 

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    Le Festival du Cinéma Américain rendra hommage, en sa présence, au comédien Ian McKellen. Comédien de légende, après s’être imposé sur la scène londonienne comme l’un des meilleurs interprètes shakespeariens de sa génération, il s’illustre aussi bien au cinéma, au théâtre qu’à la télévision. Reconnu dans le monde entier pour ses rôles de Magnéto dans la saga X-Men et Gandalf dans la trilogie du Seigneur des anneaux, il compte à son palmarès plus d’une cinquantaine de prix. 

     

    Orlando Bloom:

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    Figure emblématique des sagas Le Seigneur des anneaux, Le Hobbit et Pirates des Caraïbes, Orlando Bloom a récemment montré une nouvelle facette de son talent en incarnant un détective en proie à l’alcool et à la violence dans Zulu. Au fil d’une filmographie considérable, il s’est imposé comme l’un des acteurs les plus en vue de ces quinze dernières années. 

     

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    Après les hommages à Orson Welles, Terrence Malick, Keanu Reeves,  Ian McKellen, Orlando Bloom (la liste commence à être impressionnante!), le Festival du Cinéma Américain de Deauville a également annoncé un nouvel hommage, à la comédienne Patricia Clarkson, en sa présence.

    Le festival rendra également hommage au producteur historique de Quentin Tarantino: Lawrence Bender.

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    Prix le Nouvel Hollywood: Robert Pattinson et Elisabeth Olsen

    A nouveau une présence qui devrait créer l'événement! Robert Pattinson sera à Deauville pour le film "Life" (voir ci-dessous) et il recevra le prix du Nouvel Hollywood. A cette occasion, je vous propose de retrouver ma critique de "Cosmopolis" de David Cronenberg, ici (dans lequel il excelle de même que dans "Maps to the stars" du même Cronenberg).

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    Synopsis de "Life" de Anton Corbijn:

    Un jeune photographe qui cherche à se faire un nom croise un acteur débutant et décide de lui consacrer un reportage. Cette série de photos iconiques rendit célèbre le photographe Dennis Stock et immortalisa celui-là même qui allait devenir une star : James Dean.

    Elisabeth Olsen recevra également ce prestigieux prix du Nouvel Hollywood.

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     Les films en compétition

    Depuis 1995, le Festival du Cinéma Américain de Deauville est indissociable du cinéma indépendant américain qu'il mettait cette année-là en valeur avec la compétition officielle...dont je crois bien n'avoir pas manqué une seule séance depuis sa création. Je vous invite à faire de même tant la compétition promet toujours de belles découvertes.

    99 HOMES

    99 HOMES
    un film de Ramin Bahrani  | Matteo Zingales  | Matteo Zingales
    BABYSITTER
    BABYSITTER
    un film de Morgan Krantz
    COP CAR
    COP CAR
    un film de Jon Watts
    DAY OUT OF DAYS
    DAY OUT OF DAYS
    un film de Zoe Cassavetes
    DIXIELAND
    DIXIELAND
    un film de Hank Bedford
    DOPE
    DOPE
    un film de Rick Famuyiwa
    EMELIE
    EMELIE
    un film de Michael Thelin
    GREEN ROOM
    GREEN ROOM
    un film de Jeremy Saulnier
    I SMILE BACK
    I SMILE BACK
    un film de Adam Salky
    JAMES WHITE
    JAMES WHITE
    un film de Josh Mond
    KRISHA
    KRISHA
    un film de Trey Edward Shults
    LES CHANSONS QUE MES FRÈRES M’ONT APPRISES
    LES CHANSONS QUE MES FRÈRES M’ONT APPRISES
    un film de Chloé Zhao
    MADAME BOVARY
    MADAME BOVARY
    un film de
    TANGERINE
    TANGERINE
    Un film de Sean Baker
     
    Les Premières
     
    Là aussi le festival nous réserve un beau programme que je vous laisse découvrir ci-dessous.
     
    AGENTS TRÈS SPÉCIAUX : CODE U.N.C.L.E.
    AGENTS TRÈS SPÉCIAUX : CODE U.N.C.L.E 
    un film de Guy Ritchie
    CRAZY AMY
    CRAZY AMY
    un film de Judd Apatow
    DANNY COLLINS
    DANNY COLLINS
    un film de Dan Fogelman
    EVEREST
    EVEREST
    un film de Baltasar Kormákur
    EXPERIMENTER
    EXPERIMENTER
    un film de Michael Almereyda
    JAMAIS ENTRE AMIS
    JAMAIS ENTRE AMIS
    un film de Leslye Headland
    KNIGHT OF CUPS
    KNIGHT OF CUPS
    un film de Terrence Malick
    KNOCK KNOCK
    KNOCK KNOCK
    un film de Eli Roth
    LE PRODIGE
    LE PRODIGE
    un film de Edward Zwick
    LIFE
    LIFE
    un film de Anton Corbijn
    MR. HOLMES
    MR. HOLMES
    un film de Bill Condon
    OCTOBER GALE
    OCTOBER GALE
    un film de Ruba Nadda
    RUTH AND ALEX
    RUTH AND ALEX
    un film de Richard Loncraine
    SICARIO
    SICARIO
    un film de Denis Villeneuve
    THE GREEN INFERNO
     
    THE GREEN INFERNO
    Un film de Eli Roth
     
    Les Docs de l'Oncle Sam
     
    ALTMAN
    ALTMAN
    un film de Ron Mann
    BY SIDNEY LUMET
    un film de Nancy Buirski  | Anthony Ripoli
    HITCHCOCK – TRUFFAUT
    HITCHCOCK – TRUFFAUT
     
     
    un film de Kent Jones
    JANIS
    JANIS
    un film de Amy Berg
    STEVE McQUEEN: THE MAN & LE MANS
    STEVE McQUEEN: THE MAN & LE MANS
    un film de Gabriel Clarke | John Mckenna
    THIS IS ORSON WELLES
    THIS IS ORSON WELLES
    un film de Clara Kupererg & Julia Kuperberg
    WOLFPACK
     
    Le festival diffusera aussi des "films héroïques" du 4 au 13 septembre. (liste à suivre)
     
    Deauville saison 6

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    BOSCH
    un film de Ernest Dickerson | Jim Mckay  | Anthony Hemingway  | Kevin Dowling | Roxann Dawson  | Alex Zakrewski  | Matt Earl Beesley | Thomas Carter
     
    synopsis
    Création Eric Overmyer & Michael Connelly

    Inspirée des romans à succès de Michael Connelly, cette nouvelle série policière met en scène le comédien Titus Welliver dans la peau d'Harry Bosch, un détective de la brigade criminelle de Los Angeles.

    Harry Bosch est un inspecteur implacable. En proie aux pires dangers, il ne recule devant rien pour rendre justice aux victimes. Derrière sa loyauté et son dévouement se cachent néanmoins les blessures d'un passé douloureux et le poids d'un code moral où « tout le monde compte ou personne ne compte ».

    Saison 1 | Épisode 1 | ‘TIS THE SEASON


    Saison 1 | Épisode 2 | LOST LIGHT


    Saison 1 | Épisode 3 | Inédit | BLUE RELIGION
     
    Prix Michel d'Ornano Valenti
     
    Chaque année, le prix Michel d'Ornano nous permet de découvrir des pépites du cinéma français.
    Cette année, ce sera le premier film en tant que réalisateur du (grand) scénariste Thomas Bidegain.
     
    LES COWBOYS
    un film de Thomas Bidegain
     
     
     

     

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    Prix littéraire
     
     Le Prix Littéraire Lucien Barrière 2015 sera décerné à Dinan Mengestu pour "Tous nos noms".
    Partenariats

     

    Le festival aura cette année également de nouveaux partenaires comme Kiehl's et Urban Decay (retrouvez, ici, mon article à ce sujet).

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    Bonnes adresses à Deauville

    Afin de compléter l'article du magazine ELLE de la semaine du 24 juillet dans lequel je vous donnais mes bonnes adresses Deauvillaises, je vous propose de retrouver ici mon nouvel article complet avec mes nombreuses bonnes adresses pour profiter au mieux du festival (hôtels, restaurants, cafés, salons de thé, boutiques...).

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    CONCOURS - REGLEMENT

    En partenariat avec le CID, j'ai donc le plaisir de vous faire gagner 36 pass journaliers. Pour cela, vous devrez d'abord répondre correctement aux 10 questions suivantes et m'indiquer si vous avez une préférence pour un des lots. En cas d'égalités, le ou la plus rapide sera favorisé(e).

    Les gagnants sera sélectionnés parmi les personnes ayant donné toutes les bonnes réponses et en fonction de la réponse à la question 11. Toute personne qui aurait repris les réponses d'un site de concours les répertoriant sera systématiquement éliminée.

    Sachez que je remettrai quelques pass en jeu après la clôture de ce concours le 31 août 2015 et pendant le festival (via mes comptes twitter @moodforcinema et @moodfdeauville, et via mon compte instagram http://instagram.com/sandra_meziere et ma page Facebook consacrée à Deauville http://facebook.com/inthemoodfordeauville ).

    Vous pouvez aussi suivre mon compte instagram dès à présent (@sandra_meziere ) sur lequel vous trouverez d'ailleurs une réponse à l'une des questions posée ci-dessous.

     Les réponses sont à envoyer à inthemoodforfilmfestivals@gmail.com avec, pour intitulé de votre email, "Concours pass journaliers Deauville 2015". Fin du concours le 31 août 2015, à minuit. Seuls les gagnants seront contactés par email. Avant de participer, merci de vous assurer que vous êtes disponible. Merci de me communiquer votre nom et prénom. Les pseudonymes ne seront pas acceptés. Merci de m'indiquer pour quel lot vous concourez en priorité (en indiquant également un 2ème et 3ème choix). Les participants sont chaque année très nombreux donc toutes les bonnes réponses ne pourront repartir avec un lot donc ne tardez pas à tenter votre chance!

    Répartition des lots

    -Lot 1: 4 pass journaliers (1 pour le samedi 5 septembre, 1 pour le dimanche 6 septembre, 1 pour le lundi 7 septembre, 1 pour le mardi 8 septembre)

    -Lot 2: 5 pass journaliers (1 pour le mercredi 9 septembre, 1 pour le jeudi 10 septembre, 1 pour le vendredi 11 septembre, 1 pour le samedi 12 septembre, 1 pass journalier pour le dimanche 13 septembre)

    -Lot 3: 2 pass journaliers (1 pour le samedi 5 septembre, 1 pour le dimanche 6 septembre)

    -Lot 4: 2 pass journaliers (1 pour le lundi 7 septembre, 1 pour le mardi 8 septembre)

    -Lot 5: 2 pass journaliers (1 pour le mardi 8 septembre, 1 pour le mercredi 9 septembre)

    -Lot 6: 2 pass journaliers (1 pour le jeudi 10 septembre, 1 pour le vendredi 11 septembre)

    -Lot 8: 3 pass journaliers ( 1 pass journalier pour le vendredi 11 septembre, 1 pass journalier le samedi 12 septembre et 1 pass journalier pour le dimanche 13 septembre)

    -Lot 9: 1 pass journalier pour le samedi 5 septembre 

    -Lot 10: 1 pass journalier pour le dimanche 6 septembre

    -Lot 11: 1 pass journalier pour le lundi 7 septembre

    -Lot 12: 1 pass journalier pour le mardi 8 septembre

    -Lot 13: 1 pass journalier pour le mercredi 9 septembre

    -Lot 14: 1 pass journalier pour le jeudi 10 septembre

    -Lot 15: 1 pass journalier pour le samedi 12 septembre

    -Lot 16: 1 pass journalier pour le dimanche 13 septembre

    Les 9 pass restants seront mis en jeu après la fin de ce concours le 31 août et pendant le festival sur mes comptes twitter, Facebook et instagram.

    Les questions ci-dessous sont similaires à celles du premier concours afin de favoriser ceux qui avaient trouvé toutes les bonnes réponses au premier concours(seule la dernière question diffère). 

     

    QUESTIONS

    Toutes les questions ont un lien (plus ou moins lointain)  avec Deauville, le cinéma américain et/ou avec le Festival du Cinéma Américain de Deauville de cette année et des éditions précédentes.

    1. Quel est le titre du film dont est extraite l'image ci-dessous (légèrement modifiée)?

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    2. De quel grand film américain est extraite l'image ci-dessous?

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    3. Cette image est extraite du remake d'un classique du cinéma américain. Ce remake fut projeté à Deauville. De quel film s'agit-il et quelle année fut-il projeté à Deauville?

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    4. En quelle année le film dont l'image figure ci-dessous fut-il primé à Deauville et, évidemment, de quel film s'agit-il?

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    5. En quelle année la salle du CID fut-elle construite?

    6. Quelle est cette voiture (sa marque) et quel est ce film dont est extraite l'image ci-dessous?

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    7. Un peu partout dans Deauville figurent des plaques célébrant les personnalités du 7ème art y ayant vécu ou ayant tourné à Deauville. Donnez-moi trois noms parmi celles-ci. (Réponse sur mon compte instagram précité)

    8.Donnez-moi trois noms de films qui seront cette année projetés dans le cadre du Festival du Cinéma Américain (en naviguant sur ce blog, vous devriez trouver la réponse).

    9. En quelle année le Festival du Cinéma Américain de Deauville a-t-il rendu hommage à la personnalité dont la photographie figure ci-dessous?

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    10. Quel est le film dont figure l'image (rognée) ci-dessous? Pour quelle triste raison (au-delà du fait qu'il s'agit d'un classique) est-il si célèbre?

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    11. Quel est pour vous le plus grand film américain (en une phrase ou une page) projeté dans le cadre du Festival du Cinéma Américain de Deauville. Peu importe que j'aime ce film ou non. L'important est que ces lignes témoignent de votre passion pour le cinéma...

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  • Critique de MOMMY de Xavier Dolan à 20H50 sur Canal + ce mardi 25 août 2015

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     Mommy de Xavier Dolan par lequel j’avais été envoûtée lors du Festival de Cannes 2014 y avait obtenu un prix du jury (ex-aequo avec Jean-Luc Godard), une récompense qui avait donné lieu à un bouleversant discours de son réalisateur lors de la clôture.

    Petite digression avant d’évoquer le film : j'avais ensuite entendu Xavier Dolan dire à plusieurs reprises qu'il est « un très grand fan » d’Un cœur en hiver de Claude Sautet, accessoirement un de mes films préférés dont je ne me lasse pas de vous parler et dont vous pourrez retrouver ma critique, ci-dessous, après celle de Mommy. Voilà qui me rassure, moi qu’on regarde toujours avec circonspection (au mieux) quand je parle de ce film avec passion.

    Mommy, c’est Diane Després (Anne Dorval), surnommée…Die (l’ironiquement bien nommée), une veuve qui hérite de la garde de son fils, Steve, un adolescent TDAH impulsif et violent (Antoine-Olivier Pilon). Ils tentent de surmonter leurs difficultés, notamment financières. Sur leurs routes, ils vont trouver Kyla (Suzanne Clément), l’énigmatique voisine d’en face, qui va leur venir en aide.

    Il y a des films, rares, singuliers, qui possèdent ce supplément d’âme ineffable, qui exhalent cette magie indicible (la vie, au fond,  cette « vitalité » dont Truffaut parlait à propos des films de Claude Sautet, on y revient…) qui vous touchent en plein cœur, qui vous submergent d’émotion(s). Au-delà de la raison. Oui, c’est cela : un tourbillon d’émotions dévastatrices qui emportent notre raison avec elles. Comme un coup de foudre…Un coup de foudre cinématographique est comme un coup de foudre amoureux. Il rend impossible toute raison, tout raisonnement, il emporte notre rationalité, nous transporte, nous éblouit, et nous donne une furieuse envie d’étreindre le présent et la vie. Et de croire en l’avenir.

    La situation vécue par Diane et son fils est âpre et chaotique mais Xavier Dolan l’auréole de lumière, de musique et d’espoir. Dès les premières minutes, avec ces éclats de lumière et du soleil qui caressent Diane, la magie opère. Xavier Dolan nous happe dans son univers pour ne plus nous lâcher jusqu’à la dernière, bouleversante, seconde. Un univers éblouissant, étourdissant, dans la forme comme dans le fond qui envoûte, électrise, bouleverse, déroute. En un quart du seconde, il nous fait passer du rire aux larmes, mêlant parfois les deux, mêlant aussi l’emphase et l’intime (il n’est finalement pas si étonnant que Titanic  soit un de ses films de prédilection) avec pour résultat cette émotion, ce mélodrame poignant, poétique, fougueux, étincelant, vivace. Débordant de vie.

    Certaines scènes (nombreuses) sont des moments d’anthologie, parfois à la frontière entre (mélo)drame et comédie. Il y a  notamment cette scène onirique qui raconte ce que la vie aurait pu être « si » Steve n’avait pas été malade et qui m’a bouleversée. Que peut-il y avoir de plus bouleversant que de songer à ce que la vie pourrait être « si »…? Ou encore cette scène où, dans un karaoké, si fier, Steve chante Andrea Bocelli, sous les quolibets, et alors que sa mère a le dos tourné, nous faisant éprouver avec lui la douleur qu’il ressent alors, la violence, contenue d’abord, puis explosive.

    Mommy, c’est donc Anne Dorval qui incarne avec une énergie débordante et un charme et un talent irrésistibles cette mère révoltée, excentrique et pudique, exubérante, malicieuse, forte et blessée qui déborde de vitalité et surtout d’amour pour son fils. Suzanne Clément, plus en retrait, mal à l’aise avec elle-même (elle bégaie) et la vie,  est tout aussi touchante et juste, reprenant vie au contact de Diane et son fils, comme elle, blessé par la vie, et communiquant difficilement. Ces trois-là vont retrouver l’espoir au contact les uns des autres, se charmer, nous charmer. Parce que si le film raconte une histoire dramatique, il déborde de lumière et d’espoir. Un film solaire sur une situation sombre, à la fois exubérant et pudique, à l’image de Diane.

    Le film ne déborde pas seulement de lumière et d’espoir mais aussi d’idées brillantes et originales comme le format 1:1 qui n’est pas un gadget ou un caprice mais un vrai parti pris formel qui crée une véritable résonance avec le fond (Xavier Dolan l’avait déjà utilisé sur le clip College Boy d’Indochine en 2013) sans parler de ce format qui se modifie au cours du film (je vous laisse découvrir quand et comment, scène magnifique) quand l’horizon s’élargit pour les trois protagonistes.  Par ce procédé et ce quadrilatère, le visage -et donc le personnage- est au centre (tout comme il l’est d’ailleurs dans les films de Claude Sautet, et si Un cœur en hiver est mon film préféré, c’est notamment parce que ses personnages sont d’une complexité passionnante). Grâce à ce procédé ingénieux, rien ne distrait notre attention qui en est décuplée.

    Les films de Xavier Dolan, et celui-ci ne déroge pas à la règle, se distinguent aussi par une bande originale exaltante, entraînante, audacieuse, judicieuse, ici Céline Dion, Oasis, Dido, Sarah McLachlan, Lana del Rey ou encore Andrea Bocelli. Un hétéroclisme à l’image de la folie joyeuse qui réunit ces trois êtres blessés par la vie qui transporte littéralement le spectateur.

    Bien sûr plane l’ombre d’Elephant de Gus Van Sant mais ce film et le cinéma de Xavier Dolan en général ne ressemblent à aucun autre.  Sur les réseaux (a)sociaux (je repense à cette idée de Xavier Dolan -qui, comme Paolo Sorrentino et Pedro Almodovar, dans le cadre du Festival Lumière, comme le veut désormais la tradition du festival, a été invité à tourner sa version de « La sortie des usines Lumière »,- qui a choisi de demander à ses acteurs d’un jour de se filmer eux-mêmes pour montrer le narcissisme et l’égoïsme des réseaux dits sociaux), certains critiquent la précocité de Xavier Dolan encensée par les médias. Sans doute de la jalousie envers son indéniable talent. D’ailleurs, plus que de la précocité, c’est une maturité qui m’avait déjà fascinée dans Les amours imaginaires. Je m’étais demandée comment, à 21 ans, il  pouvait faire preuve d’autant de perspicacité sur les relations amoureuses. Je vous recommande au passage Les amours imaginaires, cette fantasmagorie pop et poétique sur la cristallisation amoureuse, sur ces illusions exaltantes et destructrices, sublimes et pathétiques, un film enivrant et entêtant comme… un amour imaginaire.

    Mommy est le cinquième film, déjà, de Xavier Dolan. C’est d’autant plus fascinant qu’il ne se « contente » pas de  mettre en scène et de diriger, magistralement, ses acteurs mais qu’il est aussi scénariste, monteur, producteur, costumier. Ici, il ne joue pas (en plus de tout cela, c’est aussi un très bon acteur), se trouvant trop âgé pour le rôle d’Antoine-Olivier Pilon qui crève d’ailleurs littéralement l’écran et dont le personnage, malgré ses excès de violence et de langage, emporte la sympathie du spectateur.

    Vous savez ce qu’il vous reste à faire (le film est encore à l’affiche) si vous voulez, vous aussi, ressentir les frissons savoureux procurés par le poignant Mommy de Dolan, fable sombre inondée de lumière, de musique, de courage, quadrilatère fascinant qui met au centre son antihéros attachant et sa mère dans un film d’une inventivité, maturité, vitalité, singularité,  émotion rares et foudroyantes de beauté et sensibilité. Un coup de foudre, vous dis-je.

    Les mots de Xavier Dolan lors de son discours de clôture du Festival de Cannes ont profondément résonné en moi. Un discours qui résume toute la force et la beauté de la création artistique, la violence et la légèreté surtout qu’elle suscite, qui permet de croire que, malgré les terribles vicissitudes de l’existence, tout est possible. Tout reste possible. Merci Xavier Dolan pour ce moment d’émotion sincère et partagé, pour ces films à votre image, vibrants de vie, de passion, de générosité, d’originalité, de folie, de singularité, d’intelligence. J’aurais aimé vous dire tout cela lorsque je vous ai croisé lors du dîner/buffet de clôture au lieu de passer mon chemin. Mais redoutant que mes mots ne soient à la hauteur de mes émotions et de la vôtre, j’ai préféré me taire et rester avec les mots si vibrants de votre discours dont voici un extrait :

     « Une note pour les gens de mon âge, les jeunes de ma génération. Ce sont les notes des dernières années dans ce monde de fous. Malgré les gens qui s’attachent à leurs goûts et n’aiment pas ce que vous faites, mais restez fidèles à ce que vous êtes.  Accrochons nous à nos rêves, car nous pouvons changer le monde par nos rêves, nous pouvons faire rire les gens, les faire pleurer. Nous pouvons changer leurs idées, leurs esprits. Et en changeant leurs esprits, nous pouvons changer le monde. Ce ne sont pas que les hommes politiques et les scientifiques qui peuvent changer le monde, mais aussi les artistes. Ils le font depuis toujours. Il n’y a pas de limite à notre ambition à part celles que nous nous donnons et celles que les autres nous donnent. En bref, je pense que tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais. Et puisse ce prix en être la preuve la plus rayonnante ».

     

    CRITIQUE de UN COEUR EN HIVER de Claude Sautet

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     Lorsqu’on me demande mon film culte,  je cite le plus souvent soit « Le Guépard » de Luchino Visconti, soit « Un cœur en hiver » de Claude Sautet, suscitant régulièrement la perplexité chez mes interlocuteurs concernant le second, et la mienne en retour de constater que beaucoup ne connaissent pas ce film.  Après un certain nombre de visionnages, il me bouleverse, me fascine et m’intrigue toujours autant. Si vous ne l’avez pas encore vu, ou si vous l’avez vu mais n’en gardez qu’un souvenir mitigé je vais essayer de vous convaincre de (re)voir ce film que je considère comme un chef d’œuvre. « Un cœur en hiver » est une adaptation de Lermontov  mais également inspiré de la vie de Maurice Ravel.

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    Maxime (André Dussolier) et Stéphane (Daniel Auteuil) sont (apparemment) amis et travaillent ensemble dans l’atmosphère feutrée d’un atelier de lutherie. Les violons sont toute la vie de Stéphane, contrairement à Maxime qui vient de tomber amoureux d’une jeune violoniste, Camille (Emmanuelle Béart), rapidement intriguée puis attirée par la retenue singulière de Stéphane. Pour Stéphane, véritable « cœur en hiver », ce n’est qu’un jeu dont il conte l’évolution à son amie Hélène (Elisabeth Bourgine). Stéphane semble n’aimer qu’une seule personne au monde : son maître de violon, Lachaume (Maurice Garrel).

     Sur la tombe de Claude Sautet au cimetière Montparnasse, il est écrit : « Garder le calme devant la dissonance », voilà probablement la phrase qui définirait aussi le mieux son cinéma et peut-être même le mieux « Un cœur en hiver » : d’abord parce que son cinéma est un cinéma de la dissonance, de l’imprévu, de la note inattendue dans la quotidienneté (ici, l’arrivée de Camille dans la vie de Maxime et par conséquent dans celle de Stéphane comme c’est le cas de l’arrivée de David dans « César et Rosalie » ou de Nelly dans « Nelly et Monsieur Arnaud ») et ensuite parce que cette épitaphe fait référence à la passion de Claude Sautet pour la musique, une passion qui s’exprime pleinement ici puisque la musique est un personnage à part entière. Le tempo des films de Sautet est ainsi réglé comme une partition musicale, impeccablement rythmée, une partition dont on a l’impression qu’en changer une note ébranlerait l’ensemble de la composition.

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    C’est par elle, la musique, que Camille s’exprime (d’ailleurs Maxime le dira, elle ne se livre que lorsqu’elle joue) : tantôt sa mélancolie, sa violence (ainsi cette scène où elle enregistre en studio et qu’elle manie l’archet comme une lame tranchante), son désarroi, ses espoirs. C’est aussi à travers elle que Stéphane ressent et exprime ses (rares) émotions notamment lorsqu’un « c’est beau » lui échappe après avoir écouté Camille jouer. La musique ici, aussi sublime soit-elle (celle des  sonates et trio de Ravel) n’est pas forcément mélodieuse mais exprime la dissonance que connaissent les personnages. C’est un élément d’expression d’une force rare, bien plus que n’importe quel dialogue.

    La passion est donc celle pour la musique mais aussi celle qui s’exprime à travers elle, l’autre : la passion amoureuse. Celle qui s’empare de Camille pour cet homme hermétique au regard brillant, transperçant qui la fascine, l’intrigue, la désempare.  Le trouble s’empare d’elle dès sa première répétition à laquelle Stéphane assiste. Elle ne parvient pas à jouer, dit qu’elle reprendra un autre jour et puis quand Stéphane quitte la pièce, elle reprend comme si de rien n’était. Ensuite, venue rejoindre Maxime dans l’atelier de lutherie, ce dernier occupé, elle l’attend en compagnie de Stéphane et lui confie ce qu’elle n’avait jamais dit à personne, lui parlant de ses rapports compliqués avec son agent et amie Régine (Brigitte Catillon). Enfin, troisième rencontre déterminante : Stéphane vient la voir jouer, seul, sans Maxime pour la première fois. Ils s’évadent un instant de la répétition pour aller boire un café après avoir traversé la rue sous la pluie. Leurs mains s’effleurent presque subrepticement, négligemment. Stéphane la protège de la pluie avec sa veste. Puis, il l’écoute assis au café, avec son regard scrutateur. Puis, c’est l’absence et le silence de Stéphane mais c’est trop tard : Camille est déjà bouleversée, amoureuse. A priori, racontées ainsi rien d’extraordinaire dans ces trois scènes, pourtant le scénario et la mise en scène de Sautet et surtout ses personnages sont d’une telle richesse que chacune d’elle est plus haletante qu’une scène d’un palpitant thriller. Aucun plan n’est inutile. Comme dans un thriller, chaque plan a une implication sur la résolution.

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     Tous les films de Sautet se caractérisent d’ailleurs aussi par le suspense (il était fasciné par Ford et Hawks ) : le suspense sentimental avant tout, concourant à créer des films toujours haletants et fascinants.  Claude Sautet citait ainsi souvent la phrase de Tristan Bernard : « il faut surprendre avec ce que l’on attend ». On ne peut certainement pas reprocher au cinéma de Claude Sautet d’être démesurément explicatif, c’est au contraire un cinéma de l’implicite, des silences et du non-dit. Pascal Jardin disait  de Claude Sautet qu’il « reste une fenêtre ouverte sur l’inconscient ».

    Le souffle du spectateur est suspendu à chaque regard (le regard tellement transperçant de Stéphane, ou de plus en plus troublé de Camille) à chaque note, à chaque geste d’une précision rare. Je n’ai encore jamais trouvé au cinéma de personnages aussi « travaillés » que Stéphane, ambigu, complexe qui me semble avoir une existence propre, presque exister en dehors de l’écran. Là encore comme un thriller énigmatique, à chaque fois je l’interprète différemment, un peu aussi comme une sublime musique ou œuvre d’art qui à chaque fois me ferait ressentir des émotions différentes. Stéphane est-il vraiment indifférent ? Joue-t-il un jeu ? Ne vit-il qu’à travers la musique ? « La musique c’est du rêve » dit-il. Ou, selon cette citation de La Rochefoucauld que cite Sautet  fait-il partie de ceux qui pensent que« Peu de gens seraient amoureux si on ne leur avait jamais parlé d’amour » ? A-t-il peur d’aimer ? Ou n’y croit-il simplement pas ? Est-il sincère quand il dit avec une froide tranquillité que Maxime n’est pas un ami, juste « un partenaire ».

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    Le film commence ainsi de nuit dans l’atelier et se termine de jour dans un café et entre ces deux moments, Stéphane passera de l’ombre à la lumière, d’une personnalité ombrageuse à (peut-être, là aussi, l’interprétation varie à chaque visionnage) un homme capable d’aimer. Un personnage assez proche du personnage de Martial dans « Quelques jours avec moi » (un autre film de Sautet méconnu que je vous recommande, où son regard se fait encore plus ironique et acéré, un film irrésistiblement drôle et non dénué de –douce-cruauté).  « Les films de Claude Sautet touchent tous ceux qui privilégient les personnages par rapport aux situations, tous ceux qui pensent que les hommes sont plus importants que ce qu’ils font (..). Claude Sautet c’est la vitalité. » disait ainsi Truffaut.

    Et puis certaines scènes font pour moi partie des plus belles et cruelles du cinéma. Cette scène où dans une voiture, Camille lui avoue l’amour qu’il lui inspire et se livre à lui, ce à quoi Stéphane répond avec tranquillité, jubilation peut-être, froidement en tout cas : « je ne vous aime pas ». Cette scène me glace le sang à chaque fois. Et puis la scène où Camille veut l’humilier à son tour. Elle se maquille outrageusement, le rejoint au café où il a ses habitudes où il dîne avec son amie Hélène. Camille lui crie sa rancœur, sa passion, cherche à l’humilier. La scène est tranchante, violente et sublime comme la musique de Ravel jouée par Camille.

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    Et puis comment ne pas parler de la distribution, absolument parfaite, à commencer par Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart, sans aucun doute leurs meilleurs rôles auxquels ils semblent se livrer (ou se cacher) corps et âme, d’autant plus ambigus puisqu’ils vivaient alors ensemble. Emmanuelle Béart est à la fois mystérieuse, sensuelle, forte, fragile, fière, brisée, passionnée et talentueuse (elle apprit ainsi le violon pendant un an). Daniel Auteuil donne vie à ce Stéphane énigmatique, opaque, cinglant, glacial, austère qui se définit lui-même comme sournois, parfois révoltant, parfois touchant avec ce regard perçant, tantôt terriblement là ou terriblement absent. L’un comme l’autre, dans leurs regards, expriment une multitude d’émotions ou de mystères. Mais il ne faudrait pas non plus oublier les seconds rôles : André Dussolier, personnage digne qui échappe au cliché de l’amant trompé et qui obtint d’ailleurs le César du meilleur second rôle. Jean-Luc Bideau qui dans une scène courte mais intense aligne les clichés sur la culture et l’élitisme (magnifique scène de dialogue où là aussi Stéphane dévoile une trouble (et pour Camille troublante) facette de sa personnalité. Myriam Boyer, Brigitte Catillon, Elisabeth Bourgine (les femmes de l’ombre avec, chacune à leur manière, une présence forte et déterminante).

     « Un cœur en hiver »  obtint le lion d’argent à Venise. Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart passèrent à côté des César de meilleurs acteurs (que leur ravirent Claude Rich pour « Le souper » et Catherine Deneuve, pour « Indochine »). Claude Sautet obtint néanmoins le césar du meilleur réalisateur (le seul avec celui de Dussolier malgré sept nominations) et celui du meilleur film fut cette année-là attribué à Cyril Collard pour « Les nuits fauves ». Tous les postes du film auraient mérités d’être récompensés : le scénario, l’image d’Yves Angelo, le travail sur la musique de Philippe Sarde, le scénario  de Jacques Fieschi et Claude Sautet…

    On retrouve là encore ce qui caractérise les films de Claude Sautet : les scènes de groupe (dont « Vincent, François, Paul et les autres est le film emblématique) et la solitude dans et malgré le groupe, l’implicite dans ce qui n’est pas- les ellipses- comme dans ce qui est-les regards- (Ah le regard tranchant de Daniel Auteuil! Ah, ce dernier plan !), des scènes de café ( « A chaque film, avouait Sautet, je me dis toujours : non, cette fois tu n’y tournes pas. Et puis, je ne peux pas m’en empêcher. Les cafés, c’est comme Paris, c’est vraiment mon univers. C’est à travers eux que je vois la vie. Des instants de solitude et de rêvasseries. ») les personnages filmés à travers les vitres de ces mêmes cafés, des scènes de pluie qui sont souvent un élément déclencheur, des scènes de colère (peut-être inspirées par les scènes de colère incontournables dans les films de Jean Gabin, Sautet ayant ainsi revu « Le jour se lève » …17 fois en un mois!), des femmes combatives souvent incarnées par Romy Schneider puis par Emmanuelle Béart, des fins souvent ouvertes et avant tout un cinéma de personnages : César, Rosalie, Nelly, Arnaud, Vincent, François, Paul, Max, Mado, …et les autres, des personnages égarés affectivement et/ou socialement, des personnages énigmatiques et ambivalents.

     On a souvent dit de Claude Sautet était le peintre de la société des années 70 mais en réalité la complexité des sentiments de ses personnages disséquée avec une rare acuité est intemporelle.  S’il est vrai que la plupart de ses films sont des tableaux de la société contemporaine, notamment de la société d’après 1968, et de la société pompidolienne, puis giscardienne, et enfin mitterrandienne,  ses personnages et les situations dans lesquelles il les implique sont avant tout universels, un peu comme « La Comédie Humaine » peut s’appliquer aussi bien à notre époque qu’à celle de Balzac.

    Le personnage de Stéphane ne cessera jamais de m’intriguer, intrigant le spectateur comme il intrigue Camille, exprimant tant d’ambiguïté dans son regard brillant ou éteint. Hors de la vie, hors du temps. Je vous le garantis, vous ne pourrez pas oublier ce crescendo émotionnel jusqu’à ce plan fixe final polysémique qui vous laisse ko et qui n’est pas sans rappeler celui de Romy Schneider à la fin de « Max et les ferrailleurs » ou de Michel Serrault (regard absent à l’aéroport) dans « Nelly et Monsieur Arnaud » ou de Montand/Frey/Schneider dans « César et Rosalie ». Le cinéma de Claude Sautet est finalement affaire de regards, qu’il avait d’une acuité incroyable, saisissante sur la complexité des êtres, et jamais égalée. Alors que le cinéma est de plus en plus univoque, explicatif, c’est plus que salutaire.

     Une histoire d’amour, de passion(s), cruelle, intense, poétique, sublime, dissonante, mélodieuse, contradictoire, trouble et troublante, parfaitement écrite, jouée, interprétée, mise en lumière, en musique et en images.

    Un peu comme l’ours en peluche du « Jour se lève » qui a un œil qui rit et un autre qui pleure, nous ressortons des films de Sautet et de celui-là en particulier, entre rires et larmes, bouleversés, avec l’envie de vivre plus intensément encore car là était le véritable objectif de Claude Sautet : nous « faire aimer la vie »…et il y est parvenu, magistralement. Personne après lui n’a su nous raconter des « histoires simples » aux personnages complexes qui nous parlent aussi bien de « choses de la vie ».

    Claude Sautet, en 14 films, a su imposer un style, des films inoubliables, un cinéma du désenchantement enchanteur, d’une savoureuse mélancolie, de l’ambivalence et de la dissonance jubilatoires, une symphonie magistrale dont chaque film est un morceau unique indissociable de l’ensemble, et celui-ci pour moi le plus beau et bouleversant.

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