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IN THE MOOD FOR CINEMA - Page 252

  • Avant-première "L'Odyssée de Pi" et master class d'Ang Lee en direct

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    Ce lundi soir, j'aurai le plaisir de découvrir "L'Odyssée de Pi" d'Ang Lee en avant-première et de suivre sa master class en direct. Je m'en réjouis d'autant plus que c'est un des cinéastes que j'apprécie le plus, notamment au regard du caractère éclectique de sa filmographie mais aussi parce qu'il est lié au souvenir de l'inoubliable projection de "Tigre et dragon" au Festival du Cinéma Américain de Deauville il y a plus de 10 ans (le film avait été projeté en avant-première dans une ambiance incroyable: la projection était ponctuée d'applaudissements etc). Pas de panique, si vous n'avez pas eu la chance d'être invités, vous pourrez également suivre la master class en direct sur internet:

    Cet événement sera retransmis en DIRECT dès 22h00 sur les environnements suivants :
     
     
     
     
     
     
    Sortie en salles le 19 Décembre 2012.
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    Synopsis :
    Après le succès mondial de Tigre et Dragon et l’Oscar® du meilleur réalisateur pour Le Secret de Brokeback Mountain, le cinéaste Ang Lee signe avec L’Odyssée de Pi un grand film d’aventure fantastique pour Noël 2012, en adaptant l’œuvre de Yann Martel, l’un des romans les plus encensés de ces dernières années.
    Après une enfance passée à Pondichéry en Inde, Pi Patel, 17 ans, embarque à bord d’un cargo avec sa famille pour rejoindre le Canada, où l’attend une nouvelle vie.
    Mais son destin est bouleversé par un naufrage spectaculaire en pleine mer. Il se retrouve seul survivant à bord d'un canot de sauvetage. Seul, ou presque... Richard Parker, splendide et féroce tigre du Bengale est aussi du voyage.
    L’instinct de survie des deux naufragés leur fera vivre une odyssée hors du commun au cours de laquelle Pi devra développer son ingéniosité et faire preuve d’un courage insoupçonné pour survivre à cette aventure incroyable.
    Pour suivre L’Odyssée de Pi :
    Sur Twitter avec #LOdysseeDePi

    Vous pourrez également découvrir ce film en avant-première 3D , dans des conditions exceptionnelles. A bord d’un canot de sauvetage, à l’instar de Pi, le héros du film, vous vivrez au plus près son incroyable histoire de survie. Cet événement se déroulera dans un lieu d’exception classé monument historique : la piscine Pailleron à Paris.

    Un événement en collaboration avec la Mairie de Paris, le dimanche 9 décembre à 19h00

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  • Critique - "Entre ses mains" d'Anne Fontaine sur D8 à 20H50

    Ce soir, sur D8, à 20H50, ne manquez surtout pas "Entre ses mains" d'Anne Fontaine. Retrouvez mes quelques commentaires publiés lors de la sortie du film ci-dessous.

    Fascination. Voilà probablement le terme qui définirait le mieux le dernier film d’Anne Fontaine. Celle qu’exerce sur Claire (Isabelle Carré), assureur, Laurent, le singulier vétérinaire (Benoît Poelvoorde), venu déclarer un sinistre. Celle qu’exerce sur le spectateur ce film troublant et son duo d’acteurs étonnants.

     C’est bientôt Noël, c’est à Lille et un tueur en séries sévit depuis quelques jours. Leur rencontre se déroule a priori dans un cadre anodin mais peu à peu la quotidienneté va laisser la place à l’étrangeté d’une relation magnifiquement tragique…

    Progressivement, la caméra vacille et bascule avec Claire dans l’inéluctable, l’inénarrable. Progressivement elle va se retrouver aussi fragile qu’un animal blessé entre ses mains. Des mains qui soignent. Des mains qui tuent peut-être. Des mains qui hypnotisent.

     Poelvoorde incarne ici ce fauve face à son animalité, ce prédateur de femmes, qui comme les lions qu’il soigne fascinent et effraient. Telle est aussi Claire, (parfaite Isabelle Carré) fascinée et effrayée, blonde hitchcockienne dans l’obscurité tentatrice et menaçante, tentée et menacée. Guidée par une irrépressible attirance pour cet homme meurtri, peut-être meurtrier. Cet homme qui ne cherche pas le bonheur. Juste l’instant. Comme celui de leurs mains qui se frôlent ; de leurs silences et leurs fêlures qui les rapprochent, hors de leur tragique ou quotidienne réalité.

     Encore une fois Anne Fontaine explore l’irrationalité du désir avec subtilité et avec un salutaire anticonformisme.

    Benoît Poelvoorde, bouleversant, bouleversé, sidérant, exprime avec nuance l’ambivalence de ce personnage qui tue et donne à Claire le sentiment d’être vivante, qui devrait nous répugner et dont nous comprenons pourtant, (grâce au jeu des deux comédiens et grâce une subtile mise en scène centrée sur les silences et les regards) l’irrépressible sentiment qu’il inspire à Claire qui se met à chanter, à danser. A exister.

     Anne Fontaine dissèque brillamment chaque frémissement, chaque tremblement dans cette tranquille ville de Province soudainement en proie à la violence comme la tranquille Claire est en proie (la proie aussi) à celle de ses désirs.

    Les regards hésitants, égarés, déstabilisants, déstabilisés, de Poelvoorde, expriment une pluralité de possibles, l’impensable surtout. L’amour impossible est ici en effet amour impensable. Un film effroyablement envoûtant, dérangeant. Captivant. Fascinant, définitivement.

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  • Chasse au trésor la RATP pour la sortie du film "Le Hobbit : un voyage inattendu"

     

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    A l’occasion du lancement de maRATP et de la sortie du film Le Hobbit : Un Voyage Inattendu, la RATP invite les franciliens à participer à « Une aventure Inattendue avec maRATP ».

     Du 23 au 30 novembre, les franciliens sont ainsi invités par maRATP à participer à la grande quête qu’elle organise sur les traces du Hobbit Bilbon Sacquet. La RATP a choisi la sortie de l’un des films les plus attendus de l’année « Le Hobbit : Un Voyage Inattendu » pour accompagner le lancement de maRATP et faire découvrir ses tout nouveaux services destinés à faciliter les déplacements en ville des franciliens. Pour les non-initiés, rappelons que Le Hobbit Bilbon Sacquet est l’un des personnages secondaires de la trilogie du Seigneur des Anneaux.

     Dans ce nouveau film dédié cette fois à ses aventures, Bilbon sera entraîné dans une quête au sein d’une troupe de 13 compagnons pour reprendre le Royaume perdu des nains d’Erebor, conquis longtemps auparavant par le dragon Smaug. Le principe de la quête organisée par la RATP est simple : retrouver les 13 compagnons qui dévoileront chacun une étape de l’itinéraire permettant de retrouver Le Hobbit Bilbon Sacquet.

    Dissimulés sur les sites Internet de la RATP et de ses partenaires, sur certains blogs (dont Inthemoodforcinema.com, très bientôt, soyez attentifs!) et médias, les compagnons pourront être retrouvés grâce à de précieux indices distillés tout au long du jeu. Pour être prévenus en temps réel de la découverte d’un nouvel indice, les participants pourront configurer leur « Alertes Aventure », grâce au nouveau service d’Alertes Trafic maRATP disponible sur www.ratp.fr/maratp, et sur l’application mobile gratuite RATP.

    Pour participer à « Une Aventure Inattendue avec maRATP » il suffit de s’inscrire sur www.ratp.fr/maratp. Tout inscrit au jeu participera automatiquement à un grand tirage au sort final, pour remporter notamment un voyage en Nouvelle-Zélande (lieu de tournage du film aux paysages époustouflants), et de nombreux autres cadeaux. Mais plus les participants trouvent de compagnons, plus ils augmentent leurs chances de gagner ! Et pour les aventuriers les plus rapides à rassembler les 13 compagnons, une surprise supplémentaires est prévue… alors à vos Alertes Aventures pour ne pas manquer un seul indice !

    Concernant la partie événementielle à la station Auber (du 26 au 30 novembre) : A l’occasion de la sortie au cinéma le 12 décembre du film LE HOBBIT : UN VOYAGE INATTENDU, Warner Bros. Pictures présentera des décors inspirés de Cul-de-Sac, le célèbre village de Bilbon Sacquet, du 26 novembre au30 novembre 2012 dans la salle d’échanges de la station Auber à Paris. - Une construction réalisée à taille réelle des Hobbits sur un espace de 150m² et supervisée par Dan Hennah, chef décorateur de la trilogie de Peter Jackson, présentera trois maisons permettant aux visiteurs de découvrir l’univers pittoresque des Hobbits, des photos et présentation des personnages de l’aventure. - Une carte géante de la Terre du Milieu sera également disponible au sol, permettant aux visiteurs de s’immiscer dans l’univers de Bilbon et de situer les différentes contrées que parcourt le Hobbit lors de son voyage. - Le jeu vidéo « Légo® Seigneur des AnneauxTM » édité par Warner Bros. Interactive sera disponible sur des bornes interactives. L’occasion sera donc donnée aux petits comme aux grands d’essayer ce tout dernier jeu qui sortira le 23 novembre. Et pour prolonger l’expérience de la quête « Une Aventure Inattendue avec maRATP » , la RATP invite les aventuriers à se faire photographier aux côtés de Gandalf et Bilbon Sacquet intégrés dans un « photo-stand », les plus téméraires pourront également se faire caricaturer à la manière Hobbit.

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  • Suivez et soutenez mon projet à partir d'aujourd'hui sur My Major Company!

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    Oyez, oyez, chers amis lecteurs d'Inthemoodforcinema! C'est ma bonne nouvelle du jour:  mon recueil de nouvelles romantiques et cruelles sur le cinéma est sur le célèbre site My Major Company!

     Son succès dépendra des premiers échos et surtout contributions qu'il recevra les premiers jours!  Je compte donc sur vous, plus que jamais, cette fois tout particulièrement, et je vais vous expliquer la marche à suivre, très simple, ci-dessous.

     Si je me (re)lance dans l'aventure avec My Major Company, c'est justement parce que c'est My Major Company en qui j'ai confiance et parce que j'ai déjà eu le plaisir de publier plusieurs fois des textes sur leur site et de gagner un concours de nouvelles avec eux en début d'année.

    Concernant le contenu de mon projet, vous saurez tout sur ma page My Major Company en question.

    Pour accéder à la page pour découvrir mon projet, c'est en cliquant  ici, vous pouvez aussi y accéder directement en cliquant sur le visuel ci-dessus.

                                                    Comment soutenir le projet:

    en le partageant via Facebook (il suffit de cliquez sur like sur ma page MyMajorcompany puis de partager sur votre page)

    -et/ou en le partageant via twitter

    -et /ou évidemment et surtout en contribuant. Pour que mon projet puisse voir le jour, la jauge doit atteindre 5000 euros en 3 mois. Non seulement les contributions vont de 1 euro à 500 euros mais en plus à chaque fois vous recevrez des contreparties en fonction de votre mise (les contreparties sont expliquées sur ma page) et par ailleurs vous pourrez récupérer votre mise à tout moment et évidemment si la jauge n'est pas atteinte.

    -en exportant le visuel du projet et en le publiant sur votre site/blog, ce qui permettra à vos lecteurs de contribuer directement (vous trouverez le code sur ma page MyMajorcompany) .

    Si vous voulez suivre le projet au jour le jour, vous pouvez aussi le suivre sur le compte consacré à celui-ci sur twitter @parallelshadows (http://twitter.com/parallelshadows ) et sur Facebook http://facebook.com/ombresparalleles . Vous pouvez aussi vous abonner à ma page My Major Company pour recevoir régulièrement les informations le concernant.

    Un grand merci d'avance pour votre soutien...! N'hésitez pas à partager, contribuer...et à me donner votre avis.

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  • Critique - "Louise Wimmer" de Cyril Mennegun, à 22H35, sur Canal plus, ce soir

     

     

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    Je vous avais parlé de mon enthousiasme pour ce film, « Louise Wimmer » de Cyril Mennegun, suite au Festival international des jeunes réalisateurs de Saint-Jean de Luz 2011 dans le cadre duquel il était sélectionné en compétition. Depuis, le film a obtenu pas mal de récompenses. Il reste pour moi un des meilleurs films de l'année et je vous recommande vivement de le découvrir ce soir, sur Canal plus (il sera ensuite rediffusé plusieurs fois). Retrouvez ma critique, ci-dessous.

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    Synopsis « officiel » : "Après une séparation douloureuse, Louise Wimmer a laissé sa vie d’avant loin derrière elle. A la veille de ses cinquante ans, elle vit dans sa voiture et a pour seul but de trouver un appartement et de repartir de zéro. Armée de sa voiture et de la voix de Nina Simone, elle veut tout faire pour reconquérir sa vie."-

    Louise Wimmer c’est une femme comme il y en a tant d’autres, que nous croisons sans le savoir, qui se drapent dans leur fierté pour dissimuler leurs malheurs. Son histoire se déroule par bribes, de judicieuses ellipses qui renforcent le caractère universel du sujet, dramatiquement actuel.

    Nous devinons qu’elle s’est retrouvée à la rue suite à une séparation, ce que tout son entourage ignore. Au lieu d’en faire une femme pitoyable, Cyril Mennegun dresse le portrait une femme noble et fière et même au départ un peu antipathique que le spectateur au fil du récit, l'accompagnant dans ses échecs révoltants, prend en empathie.  Corinne Masiero incarne magistralement Louise Wimmer dont le visage âpre marqué par la vie  en devient beau tant Cyril Mennegun la filme avec justesse, empathie, et dignité. Elle dévore l’écran, nous happe, tant elle donne corps et âme à cette femme qui ressemble à la fois à tant d’autres et aucune autre.

    Je partage l’émotion qui a submergé le délégué général du festival de Saint-Jean de Luz quand il a dû interviewer le réalisateur et son actrice juste après la projection. Une belle leçon d’humanité (mais qui, surtout ne se donne pas des airs de leçon). Sans oublier la musique de Nina Simone symbole de liberté et d’emprisonnement aussi puisque c’est la seule musique que Louise peut écouter et qui évoque la même beauté rude et douloureuse que celle de son personnage.

    Cyril Mennegun est avant tout réalisateur de documentaires et son expérience nourrit prodigieusement son film qui exhale de troublants accents de réalisme, sa caméra ne quittant pas cette femme. Un film plein de vie, de violence dramatiquement quotidienne aussi, empreint d’un regard jamais complaisant.

    Cyril Mennegun a ainsi raconté que c'est après avoir croisé, lors du tournage d'un documentaire, une femme qui s'appelait Corinne et vivait dans sa voiture, mais qu'il n'a "jamais pu filmer" et qu'il a "perdu assez vite", qu'est née l'idée du film, une histoire semble-t-il aussi proche de ce qu’a pu vivre la comédienne (que Cyril Mennegun dit avoir découverte dans un téléfilm diffusé un soir à la télévision). "Ce film est empreint de ce qu'elle est » a-t-il ainsi déclaré.

    Un film plein de vie et, comme elle et son incroyable interprète principale (Corinne Masiero), âpre et lumineux. Ce fut le premier grand choc cinématographique de cette année 2012, à découvrir absolument. La découverte d’un cinéaste qui rappelle les plus grands cinéastes du réalisme social britannique et d’une comédienne qui porte ce film magnifiquement bouleversant et tristement universel, et qui s’achève sur une note d’espoir d’une beauté aussi simple que ravageuse.

     

     

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  • Critique - "Comme des frères" de Hugo Gélin : le film de la semaine et la comédie de l'année

    Cliquez sur l'affiche ci-dessous pour lire ma critique de "Comme des frères" de Hugo Gélin, sans aucun doute, la "comédie mélancolique" de l'année pour laquelle Pierre Niney vient d'ailleurs d'être d'être nommé comme révélation pour le César du meilleur espoir masculin 2013.

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  • Critique - « Le Père de mes enfants » de Mia Hansen-Love, ce soir, à 20H50, sur Arte

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    Peut-être vous en souvenez-vous : en 2005 quelques jours avant le triomphe aux César de « Quand la mer monte » de Yolande Moreau et Gilles Porte qu'il avait produit, le producteur de films indépendants (notamment de Youssef Chahine, Elia Suleiman, Sandrine Veysset...) Humbert Balsan se suicidait. Mia Hansen-Love l'avait rencontré, un an auparavant, ce dernier voulait en effet produire son premier film « Tout est pardonné ». De sa rencontre avec cet homme passionné est né son désir de réaliser ce film... même s'il ne s'agit nullement (je vous rassure...) d'un biopic.

    Le producteur dont Mia Hansen-Love nous parle ici s'appelle Grégoire Canvel (Louis-Do Lencquesaing), il dirige avec passion sa société de production « Moon films ». Il a, a priori, tout pour lui. Une femme qu'il aime (Chiara Caselli), trois filles délicieuses, un métier qui le passionne, producteur de films donc. Pas le producteur caricatural avec cigares, limousines, cynique et désabusé mais un producteur de films indépendants pour qui le cinéma est la vie, sa vie, qui s'investit (et investit) pleinement dans chaque projet. Révéler les cinéastes, accompagner les films qui correspondent à son idée du cinéma, libre et proche de la vie, voilà sa raison de vivre, sa vocation. C'est un homme hyperactif qui ne s'arrête jamais à l'exception des week end, à la campagne, et en famille, et encore... les téléphones portables vissés aux oreilles. Mais à force de produire trop de films et de prendre trop de risques Grégoire va mettre en péril sa société... et surtout son propre équilibre.

    Rarement un film aura réussi à nous faire éprouver une telle empathie pour une famille et les personnages qui la composent et cela dès les premières minutes, la première séquence nous embarquant d'emblée dans l'enthousiasme, l'énergie du bouillonnant Grégoire. C'est néanmoins d'abord dû à l'humanité, la délicatesse avec laquelle Mia Hansen-Love les filme, nous plongeant dans leur intimité tout en leur laissant leur voile de mystère, mais surtout à la personnalité de son personnage principal, à sa façon de le filmer, et à l'acteur qui l'incarne.

    Grégoire vibre constamment pour le cinéma, il s'emballe, croit en des cinéastes que personne ne connaît, les défend contre vents et marées, contre la raison parfois, souvent. Il défend un cinéma qui prend le temps du sens, comme lui n'économise pas son temps pour le défendre. Charmant, charmeur, rayonnant, charismatique, de lui émane une impressionnante et séduisante prestance. Il s'engage pleinement, inconditionnellement, il n'y a plus de distance entre le cinéma et la vie. Le cinéma est sa vie, même s'il a aussi une femme et trois filles aimantes. Plus que de nous montrer un homme outrancièrement déprimé, complètement anéanti, Mia Hansen-Love montre ses fêlures à peine perceptibles et comment son horizon s'obscurcit subrepticement au point qu'il en oublie, l'espace d'un fatal instant, celles qui l'entourent. Son geste restera mystérieux, il n'en est que plus bouleversant. Là encore Mia Hansen-Love a la délicatesse de la filmer de dos. Je suppose autant par pudeur que pour signifier le secret dont lui et sa mort resteront auréolés.

    Que dire de Louis-Do de Lencquesaing tant sa prestation est époustouflante ! Pas parce qu'il ferait de l'esbroufe. Non, parce qu'il donne un visage humain à ce producteur. Dans sa gestuelle bouillonnante, ses regards profondément empathiques qui parfois laissent entrevoir un voile d'ombre. Il EST ce producteur au point qu'on a vraiment l'impression de le voir exister. Il parvient à le rendre vivant, attachant, à la fois proche et mystérieux.

    Rien n'est jamais appuyé, tout est fait avec énormément de subtilité. Une simple boucle d'oreilles suffit à nous faire comprendre d'abord la distraction d'un père, obsédé par le cinéma, son amour aussi puis plus tard l'amour de sa fille qui prendra la relève.

    Même si la deuxième partie du film évoque un sujet sombre (la manière de vivre le deuil), le film est constamment éclairé d'une clarté rassurante, d'une belle luminosité, pas seulement formelle. Cette luminosité provient aussi de la gaieté des enfants qui finit par prendre le dessus et qu'elle parvient à rendre si attachantes sans en faire des singes mièvres ou savants. C'est aussi la luminosité qui émanait de la personnalité de Grégoire qui semble subsister même après son décès mais aussi de son épouse (Chiara Caselli).

    D'ailleurs Mia Hansen-Love fait savamment jongler les contraires, son film étant lui-même coupé en deux parties, avant et après la mort, les deux étant finalement indissociables, la présence de l'absent se faisant toujours sentir (même mort il restera ainsi le père de ses enfants, bien évidemment), tout comme sont indissociables lumière et noirceur. Un film lumineux sur le secret et le deuil. Un homme solaire qui finira par se suicider, à la fois robuste et vulnérable, fort et fragile. Un film d'une belle clarté malgré le deuil et qui chemine ensuite vers une belle quête de lumière (comme en témoigne cette très belle scène avec les bougies qui ouvrent la voie). Son désir de vie, de construire, de créer et celui de mort qui s'affrontent. Sa mort étant ainsi la fin de quelque chose mais aussi le début d'une autre, de l'émancipation pour sa fille (forte présence d'Alice de Lencquesaing).

    C'est bien sûr un film sur le cinéma, sur l'engagement, l'investissement pécuniaire (Mia Hanse-Love n'élude pas la question et montre à quel point il peut être aliénant) et surtout personnel qu'il représente, le caractère indissociable entre vie professionnelle et privée quand la matière principale d'un métier comme celui-là est humaine, et donc si complexe et fragile.

    Mais, par-dessus-tout, ce film possède ce grand quelque chose si rare et indéfinissable qui s'appelle la grâce. Sans doute en raison de la profonde sensibilité de la réalisatrice et de celui qui a inspiré son film mais aussi par l'universalité des situations et le caractère si attachant des personnages malgré (et à cause de ) leurs mystères.

    Un film qui a l'ambivalence et les nuances de la vie : à la fois lumineux et mélancolique, tragique et plein d'espoir, mystérieux et séduisant. Un film qui m'a bouleversée comme je ne l'avais pas été depuis longtemps au cinéma. La musique de la fin qui vous rappellera un classique du cinéma m'ayant complètement achevée.

    Ce film a la malchance de sortir le même jour que le rouleau compresseur « Avatar ». Que le second ne vous empêche pas d'aller voir le premier. Je vous le recommande sans aucune réserve. « Le Père de mes enfants » a reçu la mention spéciale Un certain regard à Cannes.

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